Ernest Wojciechowski | Robert Sheehan

Perfectionniste. Ernest aime que les choses soient réalisées bien comme il faut. Selon sa propre conception de la perfection. Il aime quand les choses sont propres, rectilignes, cohérentes. Ce n’est pas pour rien si tout son ameublement est parfaitement bien organisé, tout comme son sac. Il aime quand tout est bien rangé dans son environnement. Etrangement, il n’a pas la même rigueur avec ses vêtements. Par contre, il est d’une rigidité totale en matière de propreté. S’il se fiche de la couleur de ses vêtements ou de leur forme, il vérifiera toujours qu’ils n’aient pas de tâches, qu’ils ait été bien lavés, avec certains produits très spécifiques. On lui a diagnostiqué des tocs de propreté depuis son enfance, mais avec l’âge et malgré toutes les thérapies possibles, il n’a jamais réussi à les atténuer.
En dépit de tous ces rituels et de toute la complexité de son quotidien, Ernest ne manque pas de détermination. S’il veut faire quelque chose, découvrir quelque chose, élucider un mystère, il y arrivera. Même si cela doit lui prendre des années. Des décénies. Ce n’est pas pour rien qu’il n’a jamais abandonné ses recherches sur les fantômes, même si elle n’intéresse pas grand-monde. S’il est persuadé qu’il doit faire quelque chose, il le fera. Quel qu’en soit le prix, quel effort soit nécessaire.
Travailleur il l’est, pas pour rien qu’il était à Poufsouffle plus jeune. Il ne se ménage pas. Il a même parfois du mal à prendre du temps pour lui. Il est ce genre de personne qui enchaîne les nuits blanches et les cafés quand il doit faire quelque chose. Hors de question de ne pas finir. Cela a quelques fois mis un peu sa santé fragile en péril, mais il n’apprend pas vraiment de ses erreurs du passé.
Attentif, il sait veiller sur ses proches. Quand il aime, il donne sans compter. Oh, ce n’est pas en câlins et en bisous qu’il traduit son affection, mais en écoute attentive, en sourire, en petits cadeaux, en rires, en discussions. Mais ce n’est pas tout le monde qui accède à cet aspect de sa personnalité.
Souvent, les gens s’arrêtent à sa bizarrerie. A ses manies. A son étrangeté. Au fond, ça l’arrange. Il n’apprécie pas d’avoir trop de monde autour de lui. Il aime quand il peut tout surveiller. Il aime quand il peut tout scruter et ne pas se laisser trop surprendre par les imprévus. Les imprévus, c’est si angoissant. Non, Ernest aime bien quand tout se passe comme prévu, ça lui évite d’être dépassé par les évènements. Cela lui occasionne de trop fortes crises de panique, c’est vraiment néfastes les imprévus.
Emotif, Ernest sous ses airs distants ressent énormément d’émotions. Presque trop. C’est pour cela que parfois, il préfère s’isoler du monde, pour moins ressentir, pour être moins submergé. Une sensibilité exacerbée qui le rend sensible à l’art. Mais aussi beaucoup plus fragile face aux critiques, aux moqueries. Même avec l’âge, il ne s’est pas tant endurci. Il laisse juste moins visible ses faiblesses, il porte une armure d’esbrouffe.