We were not born to die •• Eltanin ♥

Are you alone Are you afraid Are you searching for me Why did you go I had to stay Now I'm reaching for you.I tried to walk together But the night was growing dark Thought you were beside meBut I reached and you were gone Sometimes I hear you calling From some lost and distant shore I hear you crying softly for the way it was before You took it with you when you left These scars are just a trace Now it wonders lost and wounded This heart that I misplaced( Hymn for the Missing → Red )

Tu savais, depuis que tu avais reçu cette fameuse lettre, envoyée par un hiboux, que tes prochains jours à Poudlard allaient être assez différents. Non pas que cela te concernait, mais cela te touchait quand même. A vrai dire, tu t'inquiétais énormément pour ton meilleur ami : Eltanin, car cette lettre fut envoyée par lui. Cette dernière n'annonçait pas la meilleur des nouvelles, c'est sûr. Le décès de sa sœur, Misam. Pas un décès naturel. A vrai dire, la jeune fille s'est suicidée. Il ne t'as pas tout décrit dans les grandes lignes, mais rien qu'apprendre ça te faisait ressentir un pincement au cœur. Apprendre un décès n'est jamais quelque chose de joyeux, c'est sûr, mais si en plus cela concerne l'une des personnes qui te sont chères, ça ne passe encore moins bien. Soit. Ce qui te rassurait un minimum, c'est que ton ami allait quand même venir aux cours. Au moins tu pouvais le voir et l'aider si il avait besoin. Lui faire comprendre que tu étais là pour lui, qu'importe les situations.

Quand tu l'avais revu, tu avais également eu un pincement au coeur. Dans ta tête, il n'y avait pas énormément de temps que vous vous étiez revus, mais tu pouvais carrément remarquer qu'il avait perdu pas mal de poids. Plus aucun sourire sur ses lèvres, rien. Cela t'inquiétait. Mais tu ne le faisais pas paraître, essayant de te comporter plus normalement possible avec lui. Peut-être que cela lui changera les idées hm. D'ailleurs, pour ne pas changer des habitudes, tu étais H24 avec lui, essayant de parler de tout et n'importe quoi, tentant de lui faire décrocher un sourire, rien qu'un petit. Même si tu te doutes qu'il lui faudra du temps pour s'en remettre, si il s'en remet. La perte de quelqu'un, d'une sœur, d'une personne de notre famille, c'est assez dur à concevoir, puis à accepter. Tu n'as jamais encore perdu quelqu'un de ta famille proche (heureusement?), mais tu peux tout de même le comprendre un minimum.

Vous aviez cours de potion. Paaas le cours qui t'intéresse le plus au monde, mais tu es obligé, malheureusement. L'avantage, c'est que tu étais à côté d'Eltanin. Au moins tu arriveras à supporter ce cours avec lui à tes côtés. Même si bon, il restait assez silencieux, cela ne te dérange pas du tout. Cela aurait pu durer oui. Vous aviez une potion à faire. Une potion de tu-ne-sais-quoi hein, pour ne pas changer, tu n'as rien suivi, préférant jouer avec un bout de papier que tu pliais le plus de fois possible sur lui même. Les consignes de sécurité sont simples à ces moment là. Retroussez vos manches, n'approchez pas votre visage du liquide bla-bla-bla. Soit. Mais pendant que tu retroussais tes manches, et Eltanin aussi, tu fronçais énormément les sourcils en observant son bras. Ou plutôt, ses bras. Il y avait des marques étranges sur les deux. Des marques qu'un oeil peu attentif pourrait confondre avec des griffures. A ta connaissance, ton ami n'a pas de chat, pas d'animal qui pourrait lui laisser des marques de la sorte. Voir cela ne te plaisait absolument pas. Tu as peut-être faux sur toute la ligne, mais quand même, autant en avoir le coeur net.

Tu avais appelé le professeur, faisant croire que tu avais une montée de fièvre (tu avais au préalable juste utiliser le radiateur à côté de vous pour rendre ton front chaud, tu es très fort dans ce domaine), ce con de professeur t'a cru, acceptant que tu ailles à l'infirmerie. Mais tu disais que tu voulais être accompagné d'Eltanin, ne sachant pas si tu arriveras vraiment jusqu'à là bas tout seul. Et voilà que tu étais enfin dans les couloirs, avec ton ami. Tu t'étais tout de même stoppé. Fixant ton ami quelque secondes, avant de lui saisir les deux bras, les regardant avant de planter ton regard dans le sien, sans sourire, bien rare cela.

« Eltanin, tu peux bien m'expliquer ça ? »

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I was born sick, and I love it.
L’année scolaire avait repris depuis quelques semaines, une année bien différente des autres, pour toi, ça allait sans dire. Tu l’avais senti avant même de mettre les pieds dans le train pour retourner à Poudlard. Même faire ta valise avait été différent. T’avais pris l’habitude de subtiliser des affaires à ta jumelle, juste pour la voir paniquer une fois arrivée pendant quelques secondes, avant qu’elle ne comprenne et ne vienne te traiter d’imbécile, le sourire aux lèvres. T’avais toujours aimé la taquiner, tu t’étais toujours dit que ça l’amusait, mais est-ce que ça avait vraiment été le cas ? Est-ce qu’elle n’avait pas fait semblant, tout ce temps, et que tu l’avais juste poussée à se sentir un peu plus mal, malgré toi ? T’en savais rien, et tu ne le saurais sans doute jamais. Ce n’était pas que t’avais l’impression de ne plus vivre, ou d’être ailleurs, c’était simplement que tu laissais tout passer. T’avais plus goût à grand-chose. Que ce soient tes hobbys, ou les cours, tu t’étais désintéressé d’absolument tout.

T’avais délaissé pas mal de monde, aussi. pas intentionnellement, mais ta manière d’être avait radicalement changée, t’étais plus vraiment l’élève prêt à faire n’importe quelle connerie, toujours prêt à se croire intéressant en rajoutant son grain de sel. T’étais plus grand-chose, t’aurais pu être un pan de mur que ça aurait été la même chose. Et le pire dans tout ça, était sans doute que la perte de Misam n’était pas la seule chose à contribuer à ce changement. Tu savais qu’il te faudrait du temps pour passer au-dessus, mais cet été, t’avais pensé pouvoir le faire. Ou en tout cas atténuer ça, entre autre avec ta rencontre avec Elena. Elle t’avait aidée, certes. Mais le fait qu’elle ne réponde à aucune de tes lettres, et semblait avoir tout bonnement disparue de la circulation n’avait fait que t’enfoncer un peu plus. Beaucoup plus peut-être, tu t’étais tout repris dans la figure avant même de comprendre ce qui se passait.

En fait, tu ne comprenais plus grand-chose, que ce soit à tes émotions ou ce qui pouvait se passer autour de toi. La seule chose à laquelle tu pouvais te raccrocher, les seules personnes, étaient bien Tomos et Wezen, tu n’aurais pas pu les remercier assez pour ça. T’avais l’impression de n’absolument pas rendre un seul instant la pareille, mais ça ne t’empêchait pas par moment d’essayer. Ce qui échouait généralement assez lamentablement, mais c’était l’intention qui comptait. Et tu te disais que tu te rattraperais lorsque ça irait mieux. Si t’allais mieux un jour, certes. Ce qui n’était clairement pas gagné actuellement. Même si tu passais pas mal de temps avec ton cousin et ton meilleur ami, presque même l’entièreté de ton temps, les brefs moments où tu te retrouvais seul n’étaient pas glorieux. Tu ne savais même plus exactement comment t’avais commencé, mais t’avais eu besoin de te sentir réellement vivant, t’avais eu besoin de faire un minimum sortir cette douleur intérieure que tu ressentais constamment depuis quelques mois. Tu restais discret, le plus discret possible, parce que t’avais pas vraiment envie d’en parler non plus, et tu l’avais fait presque naturellement. Ce n’était juste que quelques marques sur tes bras, même pas spécialement nombreuses, étant donné qu’avec ton hémophilie, tu savais pertinemment que ça n’aurait pas été une bonne idée d’exagérer, et de finir par te vider de ton sang inutilement. Mais dans un sens ça te faisait du bien. Ca te libérait légèrement.

Pas comme ce cours de Potions, qui était un véritable supplice. Et t’aurais jamais pensé dire ça de ton cours préféré. T’avais toujours été motivé, le premier à te bouger, à essayer de faire mieux que les autres, et à y arriver généralement. T’avais peut-être un don pour ça, mais là tu ne risquais clairement pas de le développer. Ca faisait bien une demi-heure, depuis que t’avais ton cul sur cette chaise que tu fixais ton chaudron, les bras croisés, bien décidé à ne rien faire, si ce n’était parfois fixer la place un peu plus loin, totalement vide. Pendant un moment t’avais juste un peu joué avec la planche qui servait à couper les ingrédients, mais l’enseignant était arrivé, te faisant une remarque, comme quoi tu ferais mieux de t’y mettre si tu ne voulais pas te retrouver avec un T à la fin du cours. T’avais soupiré, retroussé tes manches et juste fait la base. Un truc un peu grisâtre, que tu touillais en boucle, sans rien rajouter. T’avais la flemme, et t’avais pas envie de faire le moindre effort. T’avais envie de rien, comme d’habitude ces derniers jours, oui. Ta seule distraction avait été Wezen juste à côté de toi qui avait bougé, t’avais pas trop remarqué ce qu’il faisait, mais il s’était porté pâle juste après. T’avais un peu haussé les sourcils, parce qu’il avait eu l’air d’être bien, ce matin. Ce n’était pas parce que tu ne faisais absolument plus attention à ta santé que t’abandonnais celle du peu de proches que t’avais. En plus, il avait demandé à ce que tu l’accompagnes .Fallait pas te le dire deux fois hein. T’attendais que ça, te casser d’ici. T’avais même un peu soupiré en sortant de la salle de classe.

« ▬ Merci, je sais pas combien de temps j’aurais encore pu supporter c-»

Tu l’avais vu s’arrêter, mais surtout, tu l’avais senti te prendre les bras. Encore, il ne t’en aurait pris qu’un, t’aurais pu essayer de remettre ta manche normalement, mais là. T’étais resté silencieux un instant, face à sa question, alors qu’il te regardait. Un regard auquel t’étais pas vraiment habitué non plus, venant de sa part. L’idée de lui mentir t’avais traversé l’esprit, sauf que tu ne lui avais jamais menti, il te faisait confiance, tu lui faisais confiance, donc par principe, tu ne le faisais pas. T’avais juste fini par baisser les yeux en essayant de tirer un peu tes bras vers toi.

« ▬ …Y a pas grand-chose à expliquer là-dessus, c’est…pas grand-chose. »

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Are you alone Are you afraid Are you searching for me Why did you go I had to stay Now I'm reaching for you.I tried to walk together But the night was growing dark Thought you were beside meBut I reached and you were gone Sometimes I hear you calling From some lost and distant shore I hear you crying softly for the way it was before You took it with you when you left These scars are just a trace Now it wonders lost and wounded This heart that I misplaced( Hymn for the Missing → Red )

Tu as quand même de la chance. Beaucoup de chance, tu n'as encore perdu personne dans ta famille. Tu ne peux pas ressentir réellement la douleur que cela peut faire. Et tu ne souhaites pas forcément la ressentir un jour. Même si tu le sais que c'est un passage obligatoire dans une vie : Les pertes humaines. Ce n'est pas la meilleure chose du monde, mais c'est une loi ancrée dans le monde, et personne ne peut rien y faire. Mais il y en a qui vivent ces pertes un peu trop rapidement, un peu trop jeune. Certes, il n'y a pas forcément d'âge pour la tristesse, pour une perte, encore, mais tout de même. Quand tu vois ce que deviens ton meilleur ami, cela te fait de la peine. Cela te fait dire qu'il ne mérite rien de ce qui lui est arrivé. Et c'est vrai, totalement vrai. De ce que tu savais, Misam, sa jumelle, était une jeune fille douce et calme. Très gentille, bien que tu ne lui parlais pas trop non plus. Mais vu que cette dernière s'est donnée la mort, sûrement que cette facette de jeune fille précieuse était faussée. Que ce n'était pas du tout ce qu'elle ressentait. Il est très dur de juger le mal-être de personnes que tu ne connais pas, mais pour se donner la mort, c'est qu'il doit tout de même être assez grand. Malheureusement, ce qui est fait est fait tu ne peux rien y faire, hormis soutenir ton meilleur ami, qui n'avait clairement pas l'air dans le meilleur des états.

Et ça, tu pouvais en juger à son physique maussade, son regard presque dans le vide (non, tu voyais bien qu'il fixait cette chaise vide), puis la non-présence de conneries de sa part. Ce qui était pourtant l'une de ses règles d'or il faut le souligner. Mais surtout, ses bras. Tu n'as pas pour habitude d'analyser tes proches sous tous les angles, mais là, tu ne pouvais pas t'empêcher de fixer ces marques, qui s'entassent sous d'autres, en pleine cicatrisation ou non. Cela ne te fait pas plaisir, mais même si cela ne te plaît pas, tu aurais pu attendre la fin du cours pour en parler, ou juste ne rien dire. Mais ces deux options étaient impossibles pour toi. Cela aurait été quelqu'un d'autre, tu t'en serais moqué éperdument, mais là, ce n'est pas n'importe qui. Il ne faut pas abuser non plus. Voilà comment tu en étais arrivé à te faire passer pour malade pour sortir du cours, en compagnie d'Eltanin.

Figé dans ce couloir, ses bras tenus par toi, tu ne savais pas totalement comment réagir. Complètement pas. A vrai dire, tu étais mélangé entre la colère, la tristesse, la panique. Si il fait ça, c'est bien pour une raison. Tu n'es pas con, c'est une technique suicidaire ça. Et tu ne peux pas te résigner à perdre l'une des personnes les plus importantes de ta vie. Vraiment pas. Tu baissais légèrement la tête, lui lâchant les bras, daignant retenir les quelques larmes qui étaient montées, mais elles ne coulaient pas. Tu sais te retenir, tu sais paraître nonchalant, insensible, même si là, c'est carrément le contraire, tu n'es pas insensible. Ta gorge se serre, comme tes tripes, ce silence est insupportable. Savoir ça est insupportable.

« ... « Pas grand chose » ? Pas grand chose ? Tu crois que je vais te laisser te faire du mal sans rien dire ? Sans m'interposer ? Non mais Eltanin pour le coup tu es bien con de penser ça ! »

Tu relevais la tête, serrant tes poings avant de le prendre par le col, le rapprochant de toi, sans pour autant lui faire mal. Ce n'était pas ton but. Pas du tout. Tu veux juste des explications. Juste tenter de l'aider. Tu ne peux pas le laisser faire ça. Tu ne peux... Juste pas y penser aussi légèrement. Ce n'était pas possible. Tu sentais bien tes yeux s'humidifier, tes poings qui te faisaient mal à force de les serrer de la sorte. Mais tu ne contrôles rien. Tu n'as jamais réellement su contrôler ta colère, ou même toute autre émotion, ou sentiment. Jamais. Peut-être que tu hurlais un peu trop fort. Mais à vrai dire, tu en as rien à faire, c'est pour la bonne cause, pour aider ton meilleur ami.

« Eltanin Cadfan je t'interdis de t'ouvrir les veines aussi puérilement et débilement. »

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I was born sick, and I love it.
T’avais même plus la foi de soupirer, c’était pour dire. Parce que ce cours était bien trop long, bien trop inintéressant. Quoique. Tu savais qu’il y a quelques mois, t’aurais été presque toute ouïe, t’aurais été impatient de pouvoir y participer, de pouvoir essayer de faire la potion en question. En même temps, avec la Botanique, il s’agissait de ton cours préféré, alors tu n’y traînais jamais les pieds. Là c’était à peine si t’avais réussi à sortir de ton lit. T’avais tellement pas la tête à ça. T’avais la tête à rien, si ce n’était ruminer tes pensées. Qui n’avaient rien de bien joyeux non plus. Comment elles pourraient l’être, aussi. T’avais l’impression qu’il s’agissait d’un cercle vicieux, duquel tu ne sortirais peut-être jamais. Déjà parce que tu ne pourrais sciemment pas oublier Misam et qu’en plus, absolument tout te rappelait Misam aussi. Vous aviez tellement de souvenirs, plus que tu ne l’aurais pensé. Et ils te revenaient un peu tous à la figure maintenant. Même beaucoup.

Le temps était long, trop long, la place là-bas était bien trop vide, et tu te disais que tu ne pourrais plus jamais faire de binôme avec elle, que ce soit à ce cours ou à un autre. Qu’elle ne pourrait plus subir ta médiocrité en Métamorphose. Une bonne chose visiblement, ça t’avait toujours fait rire, mais vu ce qu’elle avait écrit dans son journal, elle le ressentait autrement. Et avait pu mal le vivre. Son journal d’ailleurs que t’avais gardé. T’aurais pu le donner à tes parents. Qu’ils aient un semblant d’explication. Qu’ils sachent un minimum ce qui avait bien pu se passer, mais t’avais pas pu t’y résoudre. Entre l’enterrement qu’ils avaient organisé, qui avait été tout sauf à l’image de Misam, leur tendance à vouloir étouffer la chose, sous prétexte qu’il s’agissait d’une honte, plus le fait que t’avais l’impression d’être l’un des plus fautifs dans l’histoire, ça n’arrangeait rien.

En fait, t’avais quand même de l’énergie, encore un peu. De l’énergie de t’en vouloir. De t’en vouloir de n’avoir rien vu, de n’avoir rien pu déceler, de l’avoir enfoncée malgré toi. De l’avoir poussée dans cette dépression inconsciemment. Alors qu’elle n’avait rien demandé, du tout. Alors qu’elle méritait de vivre, et de continuer de faire le bien autour d’elle, comme elle l’avait toujours fait. C’était elle qui avait été choisie en tant que préfète d’ailleurs, pas toi. Même si elle ne l’a jamais su. Peut-être qu’alors que t’étais dans le salon, en train de lire vos lettres, de la jalouser d’avoir cet insigne, elle était en train d’essayer de t’appeler à l’aide, se rendait compte qu’elle voulait faire marche arrière. Ou alors elle ne regrettait rien, mais le fait d’avoir été à quelques mètres à ce moment-là, de n’avoir rien entendu, tu ne t’en remettrais sans doute pas non plus. Jamais.

Et la possibilité que Wezen s’en veuille t’avais effleurée l’esprit. Qu’il s’en veuille de ne pas voir à quel point allait ton mal-être, ni même ce que tu te faisais. Bien évidemment tu ne considérais pas ça comme spécialement grave. Contrairement à Elle, t’étais toujours en vie, malheureusement. Parce qu’à choisir, tu savais très bien qu’il aurait mieux valu que ce soit toi qui disparaisse. Elle posait moins de problèmes. Elle obéissait au doigt et à l’œil à vos parents, savait se tenir comme ils le voulaient, n’avait jamais rechigné à l’idée d’être fiancée à Tomos non plus, alors que tu avais tendance à fuir dès qu’ils évoquaient le mariage. Alors même si t’aurais pu comprendre la réaction de ton ami, ce n’était pas totalement le cas non plus. T’avais remis tes bras le long de ton corps, en détournant un peu le regard. Parce que tu savais que c’était mal, tu savais que tu lui faisais du mal. T’étais peut-être bon qu’à ça, au final. Blesser tes proches, sans même chercher à vouloir le faire.

« ▬ …Je respire toujours, je ne suis pas aux portes de la mort, je vais même…très bien. C’est pas si grave que ça non plus tu sais. Oui, je sais que je suis con, pas que sur ce point d’ailleurs, mais…oublie ça d’accord ça vaudra mieux pour tout le monde. »

Tu te sentais un peu mal de lui parler de la sorte, mais en même temps, tu ne voyais pas très bien comment faire d’autre, t’avais pas envie de te justifier, de risquer de faire une nouvelle gaffe, ni même de l’inquiéter plus que nécessaire. Par contre, tu ne t’étais vraiment pas attendu à ce qu’il ne te prenne par le col, à ce qu’il ait l’air autant en colère, et des…larmes aux yeux ? Tu savais qu’il avait toujours eu du mal à contrôler sa colère, mais ça ne s’était jamais retourné contre toi, en fait. T’avais un peu froncé les sourcils, surtout lorsqu’il avait haussé la voix, ce qui avait eu pour effet d’accélérer un peu le rythme de ton cœur. Non pas par peur, mais simplement parce que tu n’avais déjà pas spécialement envie qu’il soit au courant, alors que quelqu’un d’extérieur puisse l’entendre, non merci. T’avais réussi à lever une main, un peu tard, pour la lui plaquer peu violemment sur la bouche, en espérant qu’il comprendrait.

« ▬ Mais baisse d’un ton, j’ai pas envie que ça se sache jusqu’à la Tour d’Astronomie non plus. Je sais que ça peut être difficile à comprendre, mais ça…ça me fait du bien d’accord ? Ca me libère, ça me… »

Fait sentir vivant aussi, mais tu ne savais même pas pourquoi la fin de la phrase n’avait pas voulu sortir.

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Are you alone Are you afraid Are you searching for me Why did you go I had to stay Now I'm reaching for you.I tried to walk together But the night was growing dark Thought you were beside meBut I reached and you were gone Sometimes I hear you calling From some lost and distant shore I hear you crying softly for the way it was before You took it with you when you left These scars are just a trace Now it wonders lost and wounded This heart that I misplaced( Hymn for the Missing → Red )

Un léger frisson s'empare de toi alors que vous étiez face-à-face, toi et ta colère. Toi et ta peine et ta tristesse. Tu sais comment tu es, tu connais tes faiblesses, les choses qui peuvent te faire sortir de tes gond. Malgré tes efforts pour ne pas faire paraître ton inquiétude, tu n'aimes pas te faire voir comme faible. Montrer tes faiblesses. Tu ne le supportes pas, mais c'est dur. Compliqué de faire montrer de fausses émotions face à celui à qui tu tiens le plus. Ton meilleur ami. Tu inspires, longuement. Juste pour tenter de contrôler tes émotions, la colère surtout. Car tu ne voulais pas que cela finisse mal avec Eltanin. Tu ne veux pas le frapper, dire un mot, une parole que tu ne pensais pas. Que tu sortais sous le coup de la colère. Ce n'était absolument pas ce que tu voulais. Ce que tu voulais, c'était avant tout l'aider. Le soutenir, être là pour lui tant qu'il daignait accepter ta présence. Même si en t'énervant de la sorte, tu te doutes que ce soit le cas encore longtemps.

Ta respiration devient machinale. Pas naturelle. Peut-être parce que ta gorge était serrée. Nouée. Tu pleures intérieurement, ce qui explique tes légers tremblements. Puis il parlait. Tu ne pouvais juste pas expliquer pourquoi tu te sentais presque... Rassuré ? De l'entendre parler. Juste d'être bien conscient que, malgré ce qu'il se fait : Il est encore là. Et tu feras tout pour que ce soit le cas encore longtemps. Mais juste... Pourquoi. Pourquoi ne lui as-tu pas parlé, ne serais-ce qu'avant qu'il ne commence à se faire du mal. Tu sais, tu ne pouvais pas le savoir ni même deviner, simple logique, mais quand même. Cela aurait peut-être pu éviter cette voie, ce chemin.

« Heureusement que tu respires encore ! Heureusement que tu n'es pas aux portes de la mort ! Si c'est grave Elta', bien plus que tu ne peux le penser. N-Non, tu n'es pas con sur t-tout ! Ce n'est pas ce que je voulais dire- ... Comment je pourrais l'oublier t-tu es comme mon frère, ce n'est pas rien ce que tu te fais putain ! »

Lui gueuler dessus n'allait peut-être pas être la meilleure façon de lui faire comprendre ta manière de penser. Ni même le tirer par le col, tout en le regardant de cet air qui ne te sied pas. Tu voulais tout lâcher, lui hurler au visage que tu t’inquiétais pour lui, pour sa santé, sa mentalité. Mais, crier n'est pas une solution. Tu l'avais bien compris d'ailleurs, au vu de son geste, de cette main mise violemment sur ta bouche. Tu y es peut-être aller un peu trop fort. Tu sers ce col tout en cessant d'hurler, le laissant parler. Tu déglutissais, te mordant les lèvres en lui lâchant le col. Tu lui saisissais la main, pour que tu puisses parler. Tu ne lâchais cependant pas son poignet, le serrant même un peu inconsciemment. Ta tête siffle, tu veux juste... L'aider.

« Désolé, ok ? Elta' je... Je ne peux pas concevoir l'idée que tu te fasses du mal comme ça... T-Tu crois peut-être que cela te fait du bien m-mais non- Elta je... »

Tu n'avais pas retenu tes larmes, ni même cette envie. Cette envie prenante de juste... Le sentir vivre. Tu lui avais lâché le poignet, pour le prendre rapidement dans les bras, le serrant contre toi, posant ta tête sur son épaule, sanglotant contre lui. Tu ne sais pas si cela sera bénéfique pour lui, efficace. Mais tu en avais besoin. De sentir sa chaleur réconfortante, son coeur battre. Te dire que non, tu n'es pas arrivé trop tard. Que tu peux encore l'aider à changer de voie, de solution pour se sentir bien. Tu sais que tu n'as aucune qualification en tant que psychologue , mais pour ton ami, tu serais prêt à le devenir, pour l'aider. Tu serais prêt à tout pour qu'il retrouve son sourire et ses manies de faire de la merde avec toi. Ce qui te manque pas mal.

« Je t'en s-supplie, arrête d-de te f-faire du mal, par pitié, j-je ne veux pas t-te perdre, e-encore moins de cette ma-manière. ... Pitié, bro... »

Tu le serrais toujours autant contre toi, essayant de calmer tes sanglots. Sanglots qui s'étaient atténués par moment pour laisser place à des reniflements, et des supplications. Ô bon Dieu, si il savait tout ce dont tu serais prêt à faire pour l'aider à vivre.

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I was born sick, and I love it.
Pourquoi tu lui infligeais ça, aussi. Parce que ces derniers temps, t’avais eu tendance à être égoïste, inconsciemment, certes, mais tu l’étais à te renfermer, à essayer de cacher des choses et autres à tes proches, comme tes émotions, tes ressentis. En même temps, t’avais jamais été habitué à le faire. On ne vous y avait jamais poussé dans votre famille, c’était même totalement le contraire. S’apitoyer sur son sort, pleurnicher, hors de question. Plutôt mourir que de montrer ce genre de choses, en fait. On vous avait toujours appris à être forts, que ce soit mentalement ou juste extérieurement, ne rien laisser paraître, surtout pas de la faiblesse. Peut-être que t’avais compensé avec tes conneries, avec ton rire, ta manie à faire un peu n’importe quoi quand t’en avais l’occasion. T’étais venu à te demander ces derniers mois si tu ne te cachais pas derrière ça. Sans doute. Mais ça ne t’avançais strictement à rien. Du tout. Et ça n’avançait en rien Wezen non plus d’ailleurs. Wezen que t’aimais pas voir dans cet état. Alors lui te voir dans le tiens.

Tu ne te cherches pas spécialement t’excuses, tes paroles viennent d’elles-même, et mieux que ça, tu les penses. Pas comme ce que tu pourrais dire à tes parents. Enfin, tu ne leur parle absolument plus non plus, et ce même lorsque tu n’étais pas encore revenu à Poudlard. Tu t’es déjà arrangé pour rester toutes les vacances au château. T’avais prétexté que c’était pour étudier, pour te reprendre en main, mais tu savais très bien que ça ne serait pas le cas. Que tu ne voulais pas les revoir, et encore moins ce manoir qui puait littéralement la mort. Ce manoir qui te ravivait bien trop de mauvais souvenirs. Que tu ne voulais plus jamais voir de ta vie, même si c’était un peu impossible. Quoique, t’allais bientôt être majeur, avec un peu de chance, tu pourrais essayer de prendre ton indépendance, mais vu tes notes, vu ton comportement, on t’enverrait chier extrêmement fort et vite. On te calmerait aussi.

Ceci dit, ses paroles te touchent. Tu sais qu’elles sont rares, encore plus maintenant, que des paroles te fasse réagir. Ca ne t’étonne pas que ça vienne de lui. Ca ne pourrait venir que de lui ou de Tomos de toute manière. Maintenant que tu prenais un peu le temps de penser à eux, et de ne pas te focaliser sur Misam, tu regrettais, presqu’amèrement. Pourquoi tu faisais ça, même. Pourquoi tu lui demandais d’oublier, alors que tu savais au fond de toi que t’avais besoin d’aide. Mais tu ne savais pas laquelle, tu ne savais pas non plus de quelle manière, et surtout tu ne voulais pas lui imposer ça, tu ne voulais pas qu’il s’en veuille de quoique ce soit, qu’il ne se mette la pression pour toi. Parce que c’était bien entre autre pour ça que Misam avait donné fin à ses jours, en se focalisant sur tes besoins, en se focalisant sur toi à des moments cruciaux, qu’elle aurait dû garder pour elle. Et cette injustice te prend une nouvelle fois, le fait que ce soit ta sœur qui soit morte, même si elle en a décidé d’elle-même. Parce que tu sais que tout aurait bien pu aller, si t’avais ouvert les yeux, que t’en serais pas là, que y aurait eu moyen que tout aille bien, encore aujourd’hui.

« ▬ A choisir, j’aurais préféré qu- »

Tu t’arrêtes, parce que tu sais que tu vas dire une connerie. Tu soupires un peu à la place, tu fermes les yeux quelques instants.

« ▬ Mais non ça ne l’est pas tant que ça, ça ne change pas le cours du monde, ça n’impacte sur rien. Peut-être pas sur tout, mais pas mal de choses quand même. Je- …Merci, tu comptes beaucoup pour moi aussi, énormément, mais…T’as pas besoin de te prendre la tête sur ça je te dis, c’est sûrement…passager. »

T’en avais aucune idée, peut-être que dans trente ans, tu le ferais toujours, ou tu serais tout bonnement mort parce qu’une chute d’une tour ça peut arriver si rapidement. Parce qu’un accident peut arriver, ou simplement parce que t’en aurais marre. Mais tu relativises. Tu fais un peu attention à ce que tu dis. T’as bien vu où ça a mené ta sœur, l’inverse. T’as pas envie qu’un autre de tes proches se fasse du mal. Ou pire encore, parce que t’aurais encore pu dire des conneries. T’aurais du éviter, de lui mettre ta main sur la bouche comme ça d’ailleurs, tu te demandes d’ailleurs si il ne l’a pas mal pris lorsqu’il sert un peu plus ton col, mais tu l’enlèves assez rapidement. Il te lâche aussi d’ailleurs, peut-être que c’était juste le stress, ou la panique. Tu ne savais pas trop. Un mélange ?

« ▬ C-C’est rien, juste qu’on me regarde déjà bizarrement depuis qu’elle…Mais ça ne me fait pas mal je te dis, c’est juste…un peu de sang, rien de plus. Je…ne le crois pas spécialement, je le constate simplement. C’est…libérateur. »

T’essayais de mettre des mots dessus, c’était toujours mieux que rien du tout, en fait. Mais le fait qu’il ne se mette à pleurer avait noué ta gorge. Et tu ne t’étais pas vraiment attendu à ce câlin. Tu savais que t’en avais énormément besoin, mais jusqu’ici, tu ne t’étais pas vraiment permis, et n’avais pas eu l’occasion d’en faire à quelqu’un d’autre qu’à Tomos, à qui t’étais déjà extrêmement reconnaissant, parce que t’avais l’impression d’être lourd, et chiant qui plus est. T’avais envie de pleurer, mais t’y arrivais simplement pas. Peut-être parce que t’en avais plus à donner, de larmes. A force de pleurer silencieusement la nuit, à force de le faire dès que t’étais seul. Mais tu pouvais le serrer contre toi, ça te faisait réellement du bien, d’avoir un soutien.

« ▬ …Sincèrement je…sais pas si je peux arrêter comme ça, c’est la seule chose qui…me fait sentir un minimum vivant. Je suis…désolé de t’inquiéter, c’est…pas mon but et tu…ne mérites pas de le faire, de t’attarder sur ça t’as…bien mieux à faire. »

Certainement, tu ne comprenais pas pourquoi non plus il tenait autant à toi, alors que franchement t’étais loin d’être la meilleure des personnes. Que ce soit pour lui, ou pour n’importe qui d’autre. Mais t’avais un peu serré son pull, dans son dos, tu ne savais pas pourquoi, peut-être pour avoir la certitude que ce n’était pas non plus un rêve.

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Are you alone Are you afraid Are you searching for me Why did you go I had to stay Now I'm reaching for you.I tried to walk together But the night was growing dark Thought you were beside meBut I reached and you were gone Sometimes I hear you calling From some lost and distant shore I hear you crying softly for the way it was before You took it with you when you left These scars are just a trace Now it wonders lost and wounded This heart that I misplaced( Hymn for the Missing → Red )

Des prières, des supplications. Un regard au ciel, ou plutôt, sur le haut de cette école. Tu pries, malgré que tu ne crois en rien. Tu pries car tu as de l'espoir. De l'espoir que cela puisse potentiellement l'aider. Ou pas. Tu as juste peur. Peur de faire n'importe quoi et... Tout simplement le perdre. Même si tu ne devrais pas te travailler l'esprit autant de cette manière, tu ne pouvais pas t'en empêcher. Tu n'es pourtant pas quelqu'un d'émotif, quelqu'un qui daigne ressentir des émotions fortes et négatives. Car tu essayes de positiver. De rendre tout léger et agréable, tout ça pour éviter de ressentir une quelconque tristesse. Une sorte de bouclier, entre-autre. Tu as bien cru que tu allais pouvoir t'en sortir comme ça pendant longtemps, mais malheureusement, ce genre de bouclier fini par n'atteindre seulement toi. Même plus les personnes que tu voulais protéger. Car oui, il y en a. Étrangement, elles sont toutes extérieures à ta famille. Tu n'es pas quelqu'un de familiale. Ça, tu l'as toujours dit, répété et répété jusqu'à ce que tes parents le comprennent. Mais pourtant, il y a bien une famille, du moins, une personne que tu considères comme un membre de ta famille, et c'est bel et bien la personne qui se tient en face de toi. Tu le considères comme un frère. Un frère de cœur, voir presque un frère de sang. Bien la seule personne que tu considères comme étant aussi proche.

Et malgré que tu le connaisses très bien, tu ne peux pas dire que tu connais son fort intérieur, ou du moins, ses pensées maussades. Car il avait réussi à te les cacher, les masquer alors que tu repérais à chaque fois quand quelque chose changeait chez lui. Là, ses pensées étaient comme bloquées. Tu ne les comprenais pas, car justement, tu n'es pas familiale. Tu ne sais pas ce que cela peut faire, de rentrer, un jour, puis découvrir sa sœur, morte. Suicidée. Rongée par un mal-être inconnu. Tu ne peux pas savoir ce que cela fait, même si tu daignes l'inventer, en changer les protagonistes. Non, c'est impossible de s'inventer une douleur que l'on ne peut pas ressentir. Tu ne peux pas ressentir une perte de la sorte. Mais en y réfléchissant bien, la situation actuelle pourrait ressembler à une douleur de la sorte. Si Eltanin venait à mourir, suicidé, tu ne sais pas comment tu réagirais, car tu serais complètement sous le choc, tu te connais bien trop. Et c'est pour cela que tu veux l'empêcher de se tuer. Pour éviter d'avoir mal, pour éviter de perdre la seule personne précieuse de ces lieux, pour toi.

Tu sentais bien trop tes yeux s'humidifier. Tes mains trembler, ton esprit vaquer. Il vaque, dérape sous différentes questions, différentes pensées. "Comment puis-je l'aider?" "Comment puis-je lui faire comprendre que je veux le soutenir ?" "Vais-je vraiment réussir à l'aider?" Cela tourne dans ta tête, sans que tu ne puisses trouver une réponse positive, claire, précise, qui te convienne. Tu relevais la tête quand il avait repris la parole, tes yeux embués, l'esprit envolé.

« Si. Ça l'est énormément Elta' ! Cela n'impacte peut-être pas Le Monde, mais cela impactera Ton Monde, celui composé de tes proches, Le Monde dont je fais parti, tu comprends ? Si, clairement, quitte à me prendre la tête, je le ferai, c-car je veux t'aider- Et si ce n'était pas que passager ? Il faut que je me tienne prêt au cas où je reçoive un appel, ou une lettre annonçant ton suicide ? J-Je ne veux pas vivre ça-... »

Ce serait le pire des cauchemars, tu en es certain. Tu ne veux pas t'imaginer dans cette situation. Car tu n'aurais plus le goût à rien. Perdre celui que tu considères comme ton frère est une chimère à laquelle tu ne veux juste pas songer, cela te déprime d'y penser. Tu ne lui en voulais pas, pour avoir mis sa main sur ta bouche, c'était presque normal, car tu avais hurlé ses problèmes un peu trop fort. Pas toute l'école ne devrait être au courant non plus, déjà que tu doutes toi-même sur le fait d'être au courant de cela.

« Oui... Pardonnes moi... « Juste un peu de sang », mais tu t'entends parler bordel ? Elta ce n'est pas la solution, il y a d'autres moyens pour se sentir libéré... Mais ça, cela n'en fait c-certainement pas parti... »

Tu en avais besoin, de ce câlin. Il te réchauffait, te rassurait. Te permettait d'être totalement franc avec Eltanin aussi. Non pas que tu ne l'es jamais avec lui, mais là, c'est encore "pire" tu devrais dire. Car tu lui montres l'une de tes faiblesses. Quand cela touche tes proches, cela te rends faible, vulnérable. Triste, en peine. Toutes ces sensations tout sauf agréables. Tu continuais de pleurer, d'exposer ta peine tout en le serrant contre toi. Tu l'avais d'ailleurs senti te serrer contre lui. Un petit côté rassurant, c'est ce que possède ce léger geste. Encore une preuve de sa vitalité. Encore et toujours des preuves.

« On trouvera un moyen pour que t-t-tu arrêtes, d'accord ? On ... T-Trouvera. B-Bien sûr que je m'inquiète pour toi, tu es comme mon f-f-frère après tout... J-Je n'ai rien de mieux à faire, h-hormis faire tout mon possible pour t'aider... »

Quitte à le coller encore plus souvent, tu le feras. Tu avais posé ton front contre son épaule, fermant légèrement les yeux en le serrant encore contre toi. Lui prouver que ce n'est pas un rêve, une connerie, un mensonge. Pour une fois tu veux juste faire quelque chose de léger avec lui.

« S-S'il te plait, n-ne te fait p-plus de mal, continue de v-vivre p-pour rendre Misam fière d-de toi... Par pitié... »

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I was born sick, and I love it.
Y avait pas à dire, tu n’avais aucune idée de ce que tu faisais ces derniers temps. Sans doute que t’accumulais les conneries, ça allait sans dire. Pourquoi tu ferais autrement, avec tout ce qui pouvait bien se passer autour de toi, en fait. Tout ce qui pouvait se passer dans ta vie. Même si tu comprenais mieux que sur le moment même, t’aurais peut-être préféré ne pas comprendre, en fait. Peut-être que ça t’aurait aidé à oublier plus rapidement, à te faire moins de mal, à moins te prendre la tête. Absolument pas, tu savais que ça ne serait pas le cas. Tu savais que tu te serais pris la tête, encore plus que ça, que t’aurais cherché à comprendre. Que ça aurait peut-être été pire. Bien que t’aies pas l’impression que quoique ce soit puisse être pire que ta situation actuelle. Si bien sûr, tu pouvais toujours perdre quelqu’un d’autre, que ce soit de manière définitive ou non. Peut-être qu’à force d’agir comme un con, comme tu le faisais ici, ils en auraient marre. Et tu comprendrais.

Ou alors ce serait comme tes parents, ils passeraient au dessus, finiraient par te dire qu’il fallait que t’arrête de te prendre la tête, que ce n’était pas compliqué d’agir comme un adulte, que ce n’était pas la fin du monde. Qu’il fallait que tu te reprennes un peu. Ils ne seraient sûrement pas toujours là pour te reprendre comme il le faisait actuellement. Qu’ils ne s’inquiéteraient pas comme Wezen pouvait le faire, aussi. Bien que ce n’était pas dans tes idées, ni même tes projets de vouloir consciemment les inquiéter. Bien au contraire. Tu t’en voulais d’ailleurs qu’il le fasse. T’aurais pu couvrir ça un peu mieux. Comme par exemple en bandant tes bras, en mettant quelque chose. T’étais vraiment trop con. Tu pouvais faire plus attention, tu le savais. Alors pourquoi tu ne l’avais pas fait. Peut-être parce qu’inconsciemment, tu recherchais de l’aide, certes. Mais où est-ce que ça allait bien pouvoir te mener. Vous mener.

Tu voyais bien que ça le mettait mal, t’avais beau avoir mis des œillères ces derniers temps sur tout ce qui ne concernait pas Misam, c’eut été un peu difficile de ne pas le remarquer là tout de suite. T’arrives pas à savoir ce qu’il pense, peut-être qu’il a envie de te frapper, ça te ferait peut-être du bien, peut-être pas. Tu t’en fouterais totalement, en fait. Mais violemment. C’était peut-être ça le plus triste.Enfin non, il y avait plein d’autres choses tristes, en soi. Auxquelles t’avais pas envie de penser là tout de suite. Tu voulais te concentrer un minimum sur Wezen, quand même.

« ▬ …Vu ce qu’il en reste, y a pas grand-chose à…Impacter. Oui, je comprends, plutôt bien, mais c’est une peine totalement perdue et ça…ça n’en vaut pas la peine, même si c’est très…gentil de ta part de proposer ça, de dire ça. Et bien ça continuera comme ça et on ne s’en portera pas plus mal. N-Non mais non, ça n’ira pas jusque là, ce sont pas quelques…coupures qui pourraient faire ça. »

Sauf si un jour tu ressentirais le besoin de faire plus. Là ce serait différent, certes, mais bon. Tu n’y pensais pas pour le moment. Peut-être même jamais, en soi. Tu ne savais pas trop, t’avais pas envie de savoir non plus. Comme tu n’avais pas envie d’être ici, pas envie d’avoir vécu ces vacances. Tu voulais juste pouvoir retourner en arrière, et aider Misam, même si ce n’était que quelques heures, minutes auparavant. T’aurais pu la rassurer. T’aurais dû chercher ce putain de journal intime quand il était encore temps. L’idée t’étais déjà passée plusieurs fois en tête. De le lire, juste pour l’énerver un peu. Certes, elle t’en aurait voulu, personne n’aurait ri, mais t’aurais été au courant. Et t’aurais pu faire quelque chose. Plutôt que de la laisser s’enfoncer.

« ▬ Mais t’inquiètes pas je te dis, je…sais ce que je fais. Peut-être, mais y a pas de solutions, et ça en devient une pendant quelques minutes, alors autant l’utiliser. J’ai…cherché et c’est la seule que j’ai…trouvée. »

Peut-être que t’avais pas cherché assez loin. Ou mal, mais est-ce que ça allait changer quelque chose. Absolument pas, non. T’avais pas la force de chercher de toute manière. Et ça ne servirait pas vraiment à beaucoup de choses. Mais ça te faisait tellement mal de l’entendre, de le sentir pleurer. A cause de toi, qui plus est. Bien. Bravo. Une nouvelle fois tu faisais mal les choses, mais ça devenait une habitude, à force. Et Fallait vraiment que t’arrêtes, avant que ça ne devienne critique.

« ▬ Si…Tu le dis. Mais tu ne…devrais pas t’en faire à ce point ça…n’en vaut pas la peine, et tu m’aides déjà bien assez en…étant là tu sais ? »

Il faisait énormément, mine de rien. Tu ne le lui disais sans doute pas assez, pas assez souvent. Sinon vous n’en seriez pas là, en fait. Tu le sens te serrer un peu, t’aurais voulu avoir un autre geste, comme lui caresser le dos, ou les cheveux, mais t’y arrivais absolument pas. Surtout en entendant ce qu’il avait dit. Tu t’étais un peu tendu, ta respiration s’était un peu accélérée, et tu t’étais crispé. Tu t’étais mordu la lèvre, aussi.

« ▬ N-Ne dis pas ça. C-C’est clairement pas…Pas le cas, et ça ne…sera jamais le cas. »

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Are you alone Are you afraid Are you searching for me Why did you go I had to stay Now I'm reaching for you.I tried to walk together But the night was growing dark Thought you were beside meBut I reached and you were gone Sometimes I hear you calling From some lost and distant shore I hear you crying softly for the way it was before You took it with you when you left These scars are just a trace Now it wonders lost and wounded This heart that I misplaced( Hymn for the Missing → Red )

Tu te focalisais uniquement sur ton meilleur ami. Ignorant les petits bruits aux alentours qui pourraient se révéler désagréables si tu t'y concentres trop. Tu penses que chacune de ses réactions, de ses potentielles paroles pourraient s'avérer importantes. Pour lui comme pour toi. Tu ne veux rater aucun de ses mots. Si c'est en étant concentré que tu pourras l'aider, tu feras tous les efforts possibles pour l'être. Bien que pour l'instant, tu avais juste eu l'impression d'être une impitoyable personne. Car tu pleures sur son épaule alors que tu n'as aucune raison de pleurer. A la rigueur, cela devrait être même lui qui devrait pleurer. Mais tu sais bien que c'est ta colère qui ressort. Elle a besoin d'être visible. De toute manière, qu'elle en ait besoin ou non, tu n'arrives pas à la contrôler. Tu n'arrives rien à contrôler là tout de suite. Même pas toi-même. Ce qui te frustre encore plus que tu ne l'es déjà.

Ses mots, sa voix, tout est différent. Tu veux retrouver le Eltanin d'avant. Celui qui sourit, celui qui fait des conneries avec toi sans éprouver le moindre remord à les faire. Tu ne veux pas que ce soit un temps révolu, une matière n'appartenant qu'au passé. Au contraire, tu veux que cela se perpétue dans le temps. Le plus longtemps possible. Tu baissais légèrement le regard, quelque seconde. Preuve de ta faiblesse, encore. Pourquoi porter un masque. Pourquoi faire mine que tu ne t'inquiètes pas, alors que c'est clairement le cas.

« Tu en vaux la peine Eltanin ! ... Je ne te laisserai certainement pas continuer à te faire ça. Ah oui ? Ce que tu fais, c'est du suicide ! Encore pire avec ton hémophilie ! Tu te rends compte q-que tu risques .. Énormément de chose en faisant « quelques coupures » . »

Tu voulais vraiment le dissuader de continuer de se scarifier de la sorte. Mais tu sais que tu le fais peut-être de manière maladroite. Car tu n'as jamais su réconforter, aider qui que ce soit. Mais tu voulais apprendre. Comment donner des émotions positives à quelqu'un. Telle est la grande question actuelle, qui te taraude. Mais comment y trouver une réponse, claire et nette. Est-ce que c'est possible, que tu arrives à y répondre, concrètement. Tu en doutes sérieusement. Tu doutes d'énormément de chose. Comme le fait que tu agisses comme si il se doit, car pleurer sur son épaule ne doit pas être la chose dont il a besoin tout de suite dans l'immédiat.

« C-Comment je ne pourrais pas m'-m’inquiéter pour toi ? , dis-tu en posant légèrement ta main derrière sa tête, pour approfondir ce contact qui t'est actuellement très précieux, il y-y en a d'autres des solutions, c-crois moi. Et s-si tu veux, on les trouvera, tou-tous les deux, v-voir tous l-les trois, avec Tomos on peut t'aider... »

Tu savais qu'il s'entendait bien avec, alors pourquoi pas faire d'une pierre deux coups. Si vous pouviez l'aider, autant essayer. Tu espères cependant que ton ami ne s'en voulait pas. Ne s'en voulait pas parce que tu pleurais, qu'il ne pense pas qu'il est fautif car c'est faux. Certes, tu pleures à cause de ton inquiétude vis-à-vis de sa santé, mais voilà. Qu'il ne se sente pas coupable, c'est tout ce que tu voulais. Ce qui expliquait les caresses que tu faisais à ses cheveux. Mais tu avais très vite cessé en l'entendant de nouveau.

« Encore une fois, tu en vau-vaux la peine Eltanin. S-Sincèrement ? »

Si juste le prendre dans tes bras était aussi utile, voilà un début oui. Mais tu doutais, est-ce que tu avais bien fait de citer sa défunte sœur ? Tu ne sais pas, au vu de sa réaction, tu ne sais pas quoi penser. Tu parlais désormais avec une voix fluette, bien rare, cela.

« Ou a-alors, c-ce sera totalement le cas. J-Je suis sûr qu'elle te regarde, je ne suis peut-être p-pas bien placé pour parler en sa mémoire mais... Je suis sûr qu'elle serait toujours fière de son frère j-jumeau. »

Commettais-tu une erreur actuellement. Tu en avais la vague impression. Tu reniflais, avant de très légèrement te reculer, laissant tes mains sur ses épaules, en essayant de sourire, même si tu sentais tes joues chaudes et humides à cause de tes nombreux pleurs. Tu avais légèrement posé ton index sur son front avant de le retirer.

« Même si tu ne veux pas que je t'aide, sache que je te c-collerai au cul, t-toute ta vie si il le faut, juste pour m-m'assurer que tu ailles bien. Quitte à te r-retirer ta lame de ta main. Je s-sais pas si tu connais cette phrase « Si tu sautes, je saute » bah, c'est pareil pour moi ici, si tu te coupes, je me coupe, pigé ? »

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I was born sick, and I love it.
Tu ne comprenais pas, comment vous aviez pu en arriver là, à ce point-là. C’était presque surréaliste, en fait. Ce n’était pas la première fois que vous sortiez d’un cours de la sorte, mais ce n’était clairement pas pour vous mettre à parler sérieusement non plus. Si, ça pouvait vous arriver, à quelques reprises, de le faire. Mais pas sur ce sujet, fort heureusement. T’aurais pas compris de toute manière avant, tu l’aurais juste regardé bizarrement, surtout. T’aurais essayé de comprendre, certes, mais t’aurais pas vraiment fait d’efforts, à moins que ça ne le concerne. T’aurais sans doute été inquiet, t’aurais voulu l’aider aussi, comme lui actuellement, et c’était ce que tu te tuais à te dire. D’essayer de se mettre à sa place, de comprendre comment il réagissait. Sauf que t’y arrivais pas. T’arrivais pas comprendre pourquoi il voulait dépenser autant d’énergie pour une cause perdue, aussi. Ca n’avait franchement rien d’utile. C’était une perte de temps et surtout, il méritait de se prendre la tête avec autre chose. Se concentrer sur lui.

T’aurais aimé croire ses paroles, t’aurais aimé au moins pouvoir faire semblant, pouvoir lui sourire pour le rassurer, plutôt que de lui afficher tout bonnement ce regard sans doute morne. Ce regard que t’avais depuis un bon bout de temps, malheureusement. Peut-être qu’il s’éteignait de jour en jour, et franchement si c’était le cas, tu t’en foutrais un peu. T’en étais plus du tout à ça près. C’était pas vraiment le plus gros de tes soucis. Peut-être bien un des derniers. T’en savais rien vu que ton plus gros problème en fait, c’était bien juste toi. Donc peut-être qu’il en faisait partie, peut-être pas.

« ▬ …Pas vraiment, non. C-C’est totalement différent, je sais que ça peut empirer mais ça a toujours été jusqu’ici. Oui bah ç ce point-là, même en descendant les escaliers un peu trop rapidement, c’est risqué. »

T’arrivais pas à être moins sec, alors qu’il ne le méritait clairement pas, mais t’avais pas pu t’empêcher d’un peu te braquer à ce mot, peut-être que c’était encore trop tôt pour toi. Peut-être que t’arriverais jamais à le supporter, maintenant. Que ça ne te rappellerait que trop Misam. Tu baisses un peu les yeux quand même, tu marmonnes plus ou moins une excuse, parce que tu te rends bien compte que ce n’est pas la meilleure des choses à faire. Surtout qu’il est toujours en train de pleurer, et en plus prenait la peine de te faire un câlin. T’aurais pu lui être plus reconnaissant, franchement. En plus, tu l’étais. T’arrivais juste pas à l’exprimer correctement. Ni même tout court, alors que tu le voulais, foncièrement. Fortement, même.

« ▬ J-Je sais pas , mais ce serait plus s-simple pour toi tu sais. Je sais pas non plus, je…ne sais plus grand-chose. O-oui, mais j-j’ai pas envie n-non plus de vous mettre plus de…pression que ça. »

Tu t’en voudrais encore plus, certainement. Sans compter qu’en plus de tout ça, tu savais bien que Tomos devait aussi gérer la mort de Misam, que ça devait loin d’être facile pour lui, en fait. Que tu ne voulais pas qu’il se sente encore plus mal, qu’il ne se mette, ils même, de devoir absolument surveiller tes faits et gestes tout le temps, d’être attentif absolument tout le temps aussi. T’avais juste un peu secoué la tête face à sa phrase, parce que t’arrivais pas à faire autre chose, t’avais senti sa main dans tes cheveux qui s’était arrêtée, et peut-être que ça t’avait fait un peu peur au final. Mais ce qui te faisait peut-être encore plus peur, c’était de devoir refaire face à la réalité. A une réalité assez peu plaisante. Tu savais que Misam t’appréciais, l’inverse aurait été vraiment triste. Mais tu ne pouvais plus te voiler la face non plus. Tu ne pouvais pas te dire innocemment qu’elle était fière de toi.

« ▬ N-Non, je l’ai j-juste enfoncée, j’ai t-tout empiré sans l-le savoir sur le moment. E-Elle avait t-toujours peur q-que je lui en v-veuille si elle refusait quelque chose. J-Je suis m-même pas digne d-d’être son f-frère… »

Clairement pas. T’avais encore un peu déglutit, tu te sentais bien commencer à trembler d’ailleurs, sans aucune raison valable, alors qu’il essayait de te sourire. Un sourire que t’aurais aimé rendre, comme les genre de gestes d’affection qu’il pouvait avoir à ton égard. Mais c’était encore pire qu’avant, maintenant, t’avais juste envie d’aller t’asseoir, de te poser un peu et d’oublier. Tout. Ca serait nettement plus facile. Ou alors t’avais envie de retourner dans ton lit là tout de suite, de ne plus jamais en sortir, parce que c’était le seul endroit où tu te permettais encore de pleurer, en fait, c’était un peu plus rassurant. Là, tu savais encore moins quoi faire qu’avant. A part croiser tes bras, pour éviter que tes mains ne continuent de trembler comme ça, et en espérant que ton envie de vomir parte rapidement aussi. Même si ce n’était pas gagné avec ce qu’il disait, t’étais de plus en plus partagé entre l’envie de lui mentir ou non, aussi.

« ▬ T-T’as pas à faire ça, du tout. C-Ce serait pire que t-tout si tu faisais ç-ça, ou s-si je me forçais à n-ne pas le f-faire. Imagine q-que j’accumule trop et que j-je… »

Ouais non, t’allais plutôt le garder pour toi. Il devinerait peut-être tout seul aussi, en fait. Mais même si tu ne pouvais pas deviner ce qui allait se passer, tu savais que si jamais tu cumulais trop de cette frustration, tristesse, manque ou tu ne savais quoi, tu serais capable de finir par faire bien pire voir même quelque chose de définitif.

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Are you alone Are you afraid Are you searching for me Why did you go I had to stay Now I'm reaching for you.I tried to walk together But the night was growing dark Thought you were beside meBut I reached and you were gone Sometimes I hear you calling From some lost and distant shore I hear you crying softly for the way it was before You took it with you when you left These scars are just a trace Now it wonders lost and wounded This heart that I misplaced( Hymn for the Missing → Red )

Pourquoi as-tu l'impression de ne servir à rien. Hormis peut-être l'inquièter encore plus ? D'empirer la chose ? Tu avais pourtant fait en sorte de sortir du cours pour l'aider. Pas pour l'inquièter encore plus, ou empirer sa santé mentale. C'était même le dernier de tes désirs. Bien que tu te demandais encore si tu avais des désirs là tout de suite. Peut-être une envie fulgurante de fuir, d'arrêter de lui parler pour qu'il puisse guérir sans que tu ne t'interposes, que tu ne mettes ton grain de sel là où tu ne devrais clairement pas. Mais comment pouvais-tu t'y résigner. C'est bien trop compliqué pour toi d'y songer. A presque l'abandonner, par peur. Une peur clairement débile, une peur qui te rends encore plus vulnérable que tu ne l'es déjà là tout de suite. Tu ne veux pas être vulnérable. Tu veux être fort, pour l'aider à être fort, lui aussi. Tu feras tout pour que ce soit le cas. Vraiment tout. Tu n'avais jamais été aussi déterminé de ta vie pour aider quelqu'un, et tu te rends compte à quel point cela peut être une chose très motivante. Qui te pousse à aller au delà de tes limites, au delà de tes retranchements. Tout cela pour aider ton ami. Et ce n'était qu'une infime partie de ce que tu serais capable de faire pour l'aider.

« Jusqu'ici, oui. Mais je ne veux pas q-que ça s'empire... Sûrement... »

Il te parlait très rarement de cette manière. Tu comprenais donc qu'il valait mieux que tu te taises. Que tu cesses de faire de la merde. Du moins, tu n'avais que l'impression de faire de la pure merde, et rien d'autre. Que tu ne l'aidais pas, tu empirais. Absolument tout d'ailleurs. Que ce soit la situation, sa situation mentale, absolument tout. Ce qui ne t'aidais pas pour avoir les idées claires et agir en conséquence. Tu voulais agir en conséquence. Agir bien. Agir comme il faut pour pouvoir, de nouveau, le voir sourire, rire. Comme tu appréciais le voir oui. Comme tu avais l'habitude de le voir surtout. Ta main, encore sur sa tête, avait stoppé ses mouvements, mais tu ne la retirais pas. Toujours pour approfondir le contact que tu avais avec lui. Un contact simple, presque calme, presque nécessaire pour apaiser les tensions.

« La seule pression que tu pourrais m-me mettre serait celle d-de continuer à te faire du mal »

Ses paroles te font mal. Elles te font énormément de peine aussi. Mais tu essayes de trouver les mots qu'il faut. Les mots qui pourraient l'aider, le soutenir. Tu réfléchis, sans pour autant le lâcher. Tu ne veux pas le lâcher. Pas tout de suite. Pas en étant sûr qu'il n'aura pas un sourire sur les lèvres dès que tu daigneras le lâcher. Tu fronçais légèrement les sourcils à ses paroles. Tu n'aimes pas quand il se dénigre. Tu n'as jamais aimé quand il se dénigrait. Car tu ne lui trouvais pas de défaut (en n'étant absolument pas objectif d'ailleurs, ou peut-être que si).

« Arrêtes de dire ça, c-c'est faux. Tu devais être le meilleur frère qu'elle pouvait avoir. »

Encore des mots qui te semblent maladroits. Tu soupires légèrement tout en le regardant. Tu le sentais bien trembler. Il avait besoin de se poser, quelque chose dans le genre car tu avais bien vu qu'il avait pâlit. Ce qui t'inquiétait encore plus. Tu l'avais bien entendu parler, mais tu n'avais pas répondu, te mettant juste à le porter, doucement, rapidement, pour l'emmener s'asseoir sur un espèce de banc. L'avantage, c'est qu'il est bien plus petit au niveau de la taille, et il a perdu du poids, donc tu n'avais aucun mal à le porter de la sorte, bien que tu ne sais pas si cela lui a plu, mais tu allais ignorer ce côté là.

« J-Je peux répéter les mêmes mots pour ton cas. Tu sais... , tu ravalais tes larmes, avant de continuer, je n'ai pas besoin d'imaginer une chose qui ne se produira pas... Du moins, je ferais tout pour que cela ne se produise pas, tu peux en être sûr. Je serais toujours là pour t'aider. C-C'est ce que font des meilleurs amis, non ? »

Tu t'étais accroupi en face de lui, prenant ta cape pour en déchirer deux morceaux. Que tu allais utiliser pour bander les bras de ton ami, sans lui avoir demandé une quelconque permission. Quand ses deux derniers furent recouverts, tu lui avais doucement pris les poignets, les serrant un peu pour te montrer présent. Tu le regardais, d'un regard déterminé, d'un air triste, certes, mais tu essayais d'être rassurant.

« Garde ça, le temps qu'on... Trouve une solution pour que tu y cesses, d'accord ? E-Et interdiction d'y retirer, on fait ça ? »

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I was born sick, and I love it.
Ca tombait bien, qu’il t’ait relâché, parce que maintenant, tu pouvais totalement te ronger un peu la peau autour de tes ongles. Et détrousser tes manches, les remettre correctement. Pas que tu ne supportes pas de voir tes marques, tu trouves que la cicatrice que t’as eue à cause de ton premier signe de magie beaucoup plus importante, imposante, mais tu n’as de nouveau pas envie que tout le monde ne se mette à se poser des questions, ne se mette à te regarder encore plus bizarrement que ça ne peut être le cas. Même si tu sais que tu te fais des idées, souvent. Qu’à part peut-être les personnes de ton année, ils n’ont sans doute rien remarqué. Ils doivent peut-être se dire qu’Elle est autre part, qu’Elle est dans votre Salle Commune. Mais ça ne t’empêche pas d’avoir l’impression que c’est marqué sur ton front, que son absence a touché l’école. Parce qu’elle te touche sans doute, que tu ne vois plus ce bâtiment de la même manière non plus. Pas que lui d’ailleurs. Strictement plus rien. Et t’arrivais pas à te rendre totalement compte de tous les changements que ça pouvait engager. Chaque jour t’avais l’impression de devoir en faire face à des nouveaux. A à chaque fois tu te disais que c’était un peu trop pour toi, t’allais finir par ne plus pouvoir en affronter d’autres.

« ▬ ….Désolé, je ne voulais pas…Dire ça comme ça… »

Tu t’en voulais un peu, qu’il subisse tes sautes d’humeurs, ta possible agressivité, dont tu ne te rendais même plus spécialement compte. Alors qu’il était un de tes seuls proches. Une des deux seules personnes à qui tu tenais réellement, et inversement. Un des seuls qui prenait la peine de venir directement prendre soin de toi dans un sens. C’est ce qu’il faisait sans doute, en essayant de te faire réagir, en essayant de te convaincre de t’arrêter. En venant te faire ce câlin dont t’avais cruellement besoin, au final. T’avais souvent été friand des contacts, même futiles, subtils, mais là c’était un peu différent. T’avais pris l’habitude de faire des câlins à lui, à Tomos ou encore à Misam. Les autres c’était un peu autre chose, pas le même délire. Mais ici ce n’était pas non plus ce genre câlin que vous vous donniez, où ton but était de lui ébouriffer le plus possible les cheveux en sachant qu’il haïssait ça.

« ▬ J-Je te dis que ça ne me fait p-pas mal. Ou juste un t-tout petit peu, mais ce n’est franchement rien de g-grave. ».

Du tout. Parce que t’avais tellement d’autres choses qui te faisaient nettement plus mal à côté de ça. Que ce soit physiquement ou mentalement. Sinon, tu n’en serais pas là. T’arrivais plus à le regarder, t’arrivais plus à soutenir son regard non plus. Parce que tu sens qu’à tout moment, tu peux te mettre à pleurer. Et t’as pas envie de te montrer sous cet angle. T’as pas envie de te montrer encore plus faible que tu ne peux l’être là tout de suite. Puis t’es juste une nouvelle fois perdu, perdu dans tes pensées, en repensant à ce journal, au journal de Misam, à ce qui pouvait y être écrit. Elle n’avait pas écrit de reproches directement, certes. Mais tu t’étais bien rendu compte que t’y étais pour pas mal de choses, sans l’avoir voulu.Et t’arrives pas à supporter qu’on puisse parler d’elle au passé. Déjà quand tu le faisais de temps en temps, t’avais l’impression d’être quelqu’un d’horrible. Tu te sentais beaucoup trop mal, c’était un peu comme si tu la rayais de ta vie.

« ▬ C-C’est totalement vrai, j-j’ai fait que merder e-et même si je n’y suis p-pas pour absolument tout, elle a-a eu beaucoup de p-problèmes à cause d-de moi, et je…suis même pas capable de le voir, je suis p-pire que tout, je la…mérite tellement p-pas… »

Du tout, surtout avec toutes les attentions qu’elle avait pu avoir à ton égard, tous les sacrifices qu’elle avait pu faire, aussi. que ce soit pour toi ou pour les autres. Tu soupires un peu, même si ça ne sert absolument à rien.Tu soupires peut-être parce que c’est une des dernières choses que t’arrive à faire maintenant, qui ne te demande pas trop d’énergie. Une énergie que t’as tellement plus. T’as même plus l’énergie nécessaire pour protester correctement lorsqu’il commence à te porter, certes tu le fais oralement, t’essaye de bouger, mais pas assez, sans doute. Déjà qu’en temps normal t’arrives pas à grand-chose, mais alors maintenant. Tu te laisses aller sur ce banc, mettant ton dos contre le mur, remontant tes jambes vers toi, posant tes pieds sur le bord du banc. T’as sans doute l’air ridicule, mais tant pis.

« ▬ J-Je ne sais même pas comment tu fais p-pour continuer d-d’être là, comment vous f-faites, je suis i-insupportable e-et je ne m-mérite pas t-toute votre attention. J’arrive même pas à v-vous aider pour q-quoique ce soit. »

Tu t’en rendais bien compte, alors que tu en avais envie, mais ça te surpassait, t’avais peur de faire comme avec Misam, de tout empirer, alors que tu ne voulais que leur bien, que tu ne voulais qu’être positif. T’avais eu un mouvement de recul de tes bras lorsqu’il te les avait pris, pas assez rpaide ni fort pour l’empêcher totalement de les tenir, même si t’avais bien vite remarqué que ce n’était rien de grave, qu’il les bandait simplement avec sa cape. C’était pas totalement stupide, même pas du tout. T’avais un peu reniflé, en finissant par le regarder.

« ▬ …C-C’est gentil mais j-je vais devoir les r-retirer p-pour au moins laver m-mes bras et l-laisser respirer l-le tout, m-mais je peux…e-essayer de les porter le plus p-possible q-quand je suis s-seul. »

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Are you alone Are you afraid Are you searching for me Why did you go I had to stay Now I'm reaching for you.I tried to walk together But the night was growing dark Thought you were beside meBut I reached and you were gone Sometimes I hear you calling From some lost and distant shore I hear you crying softly for the way it was before You took it with you when you left These scars are just a trace Now it wonders lost and wounded This heart that I misplaced( Hymn for the Missing → Red )

Tu avais tellement envie de le reprendre dans tes bras. De le serrer si fort dans ses derniers, qu'il pourrait presque s'étouffer. Certes, ce n'est pas ton but, mais tu en serais capable, si c'était ce dont il avait besoin pour comprendre qu'il n'était pas seul. Peut-être étais-tu lourd. Peut-être étais-tu un peu trop présent. Mais tu ne peux décidément pas te résigner à le lâcher, presque l'abandonner alors qu'il est au fond du gouffre. Tu es comme ça, tu ne peux pas abandonner tes proches. Ceux qui ont, réellement, une place dans ton cœur. Un cœur qui reste très souvent bridé aux sentiments d'affections, aux émotions diverses et variées. A la limite d'un cœur de pierre, oui. Mais tu préfères avoir un cœur bridé, un cœur qui ne bat que pour les personnes qui te sont chères, plutôt que ce dernier soit brisé aussi facilement après un mauvais choc émotionnel. Tout sauf cela, même si tu l'avais ressenti, en voyant les marques sur les bras d'Eltanin. Les voir t'avait pincé le cœur, car tu te sentais comme impuissant face à ça. Comme si tu arrivais trop tard pour arrêter la catastrophe.

Tu hochais légèrement la tête. Pas qu'il ne le prenne pas ou autre. Oui, ton inquiétude est énorme, mais tu ne veux pas qu'elle déteigne sur lui. Il n'avait pas besoin de supporter ton manque de contrôle face à toi-même. Face à tes émotions et juste, ce cœur, qui ne sait plus où il en est. Hormis qu'il est en peine. Rien que cela. En peine, de voir ton meilleur ami comme ça. Tu as toujours voulu son bien, que vous puissiez vous amuser, tout le temps. Mais la vie ne fut pas de cet avis. Tu fronçais légèrement tes sourcils. Tu n'aimes pas l'entendre parler de lui-même de la sorte. Après, tu ne sais rien sur les causes du suicide de Misam, car tu considères que tu n'étais pas assez proche d'elle pour daigner t'en mêler d'avantage. Puis tu ne penses pas qu'Eltanin ne souhaiterai que tous ses proches se mêlent de la mort de sa sœur, qui n'était pas destinée à une telle fin, à tes yeux. A tes yeux, ils ne méritaient pas ça. Eltanin ne méritait pas de souffrir autant, et Misam ne méritait pas d'avoir une si triste fin. Une fin tragique oui. Et toi, tu es là, à juste te plaindre de quelques pacotilles que la vie peut te mettre en plein milieu du passage. Tu oses te plaindre de ça. Juste, ça. Alors que ton meilleur ami vivait bien pire. Comment peux-tu te regarder dans un miroir, encore.

« M-Mais je ne veux pas que ç-ça te fasse mal, même rien qu'un peu... Cela arrive, d'avoir d-des différents, entre frères et sœurs... Bien que je ne peux p-pas en témoigner réellement héhé... M-Mais tu te v-voiles la face, arrête de parler de toi d-de cette manière. Je suis sûr que tu es le... Meilleur frère que l'on puisse rêver. »

Énonçais-tu ici un léger manque familiale ? Très vraisemblablement. A vrai dire, tu as presque toujours voulu un frère ou une sœur. Quelqu'un à qui tu pourrais confier ton âme. A qui tu pourrais jurer une protection, un amour sincère. C'est un peu le cas avec Eltanin, en soi. Mais ce n'est pas la même chose, oui tu le considères comme un frère, un réel frère. Mais vous n'aviez pas le même sang, n'étiez pas issus de familles similaires. Même si là, question de sang, ce n'est pas le moment de pleurer le fait que vous ne partagiez pas le même. Ou alors, tu serais bien d'accord de partager le tiens avec le siens, si il continue à se vider de son sang de cette manière, même si cela n'est qu'est question que de quelques gouttes. Sûrement. Tu ... L'espères ? Un minimum. Au moins, il n'avait pas totalement rétorqué quand tu l'avais porté, mais au final, cela t'est égal. Au vu de sa maigreur, cela t'encourageait encore plus à vouloir l'aider. Car d'habitude, tu n'as pas autant de facilité que ça pour le porter. Pourquoi tout paraissait simple, comme très compliqué actuellement. ?

Douce mélancolie.

Tu voyais bien sa réaction là. Oui, tu n'es pas psy ni médecin, mais sa posture en disant long sur son état d'esprit. Sur le fait qu'il se sentait mal. Tu t'étais tout de même accroupi en face de lui, pendant que tu lui bandais les bras. Au moins éviter que cela soit à la vue de tous. Eviter, peut-être, qu'un professeur ne le remarque. Tu penses que cela serait mieux, pour lui. Tout est question de son bien là tout de suite.

« Hmm... Ouais, tu as... Raison. Mais au pire des cas je peux toujours... M'en occuper ? Je veux dire, juste y... Désinfecter et y... Bander. Ce ne sera jamais aussi bien fait que si cela aurait é-été un médecin mais c-c'est déjà ça et ç-ça t'empêche d'avoir des soucis avec tes... Marques. »

Tu lui souriais un peu, avant de doucement lui caresser les cheveux. Essayant d'être léger, doux. Comme avant, comme vous pouvez être quand vous vous préoccupiez de l'un et de l'autre. Tu t'asseyais à côté de lui, toujours ton sourire arqué sur tes fines lèvres.

« Aller, je t'accompagne au dortoir, j'-j'ai qu'à dire que j'suis extrêmement malade, et que j'ai besoin d'une aide constamment. T-Tu as besoin de repos et de... Chips, comme tu les a-aimes. Puis comme ça, tu me donneras toutes les lames que t-tu possèdes. Je te les confisques ! »

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I was born sick, and I love it.
T’en avais tellement marre, de tout, de ne pas comprendre. De ne pas comprendre pourquoi Misam était partie aussi brutalement. Pourquoi elle, pourquoi maintenant. Pourquoi, tout simplement. Tu n’arrivais pas à comprendre comment t’avais pu ne pas t’en rendre compte, passer à côté. Comment t’avais pas pu voir un seul instant son malaise. Comment t’avais pu croire qu’elle était bien, avec toi, avec vous. Tu t’en voulais tellement aussi. C’était peut-être ça qui te faisait le plus mal, la culpabilité de ne pas avoir été là, de n’avoir rien vu. De ne pas avoir pu être là pour elle comme elle avait pu l’être pour toi à tellement de reprises. T’en avais marre, d’avoir tout le temps envie de pleurer. De ne même pas y arriver, bien que dans un autre, ça t’arrangeait, de ne pas être non plus une serpillère à toute heure de la journée. T’étais pas vraiment mieux maintenant ceci dit, à sentir tes bras, et même ton corps trembler par moment, à avoir envie de régurgiter un repas que tu n’avais même pas pris. T’avais résolument croisés tes bras, t’étais fermé, tu ne savais pas trop à quoi, peut-être à tout. Alors que t’en avais pas spécialement envie, t’avais envie d’écouter Wezen, de ne pas spécialement continuer de l’inquiéter. Ce que tu n’allais pas arriver à faire là tout de suite sans doute.

Et tu t’en voulais, de ne pas pouvoir être comme avant non plus. De voir que votre relation n’était plus comme avant. Non pas parce qu’il avait changé, mais parce que ton caractère avait changé. Tu t’en rendais bien compte, que c’était uniquement par ta faute, que t’arrivais plus à être comme avant. T’arrivais plus à être aussi léger, à vouloir rire tout le temps, à vouloir faire n’importe quoi. T’avais juste envie de rien, même pas de dormir. Même pas de mourir non plus, juste rien, le néant. Et c’était frustrant. Tu voulais juste revoir Misam. Lui parler, la voir. Mais non. T’étais sans doute condamné à souffrir constamment. T’essayais de te faire à l’idée en tout cas. Comme t’essayais de te faire à l’idée d’être quelqu’un d’horrible, malgré toi. Parce que tu n’avais jamais voulu lui faire du mal. Bien au contraire.

« ▬ J-Je te dis q-que c’est p-pas grave, c-c’est vraiment…rien. C-C’étaient même p-pas des différents j…j’ai été t-tellement c-con. E-Elle se s’est s-sacrifiée t-tellement de f-fois pour moi s-sans que je ne le r-remarque ou q-que je ne la r-remercie…N-Non, je me v-voilà la face a-avant, j-je pensais qu’elle é-était heureuse, q-qu’elle était b-bien avec n-nous mais c’était p-pas le cas, je l’ai j-juste poussée v-vers l-la d-dépression. »

T’avais reniflé encore un peu, en serrant un peu plus tes jambes contre toi. C’était quelque chose de rassurant, au final. Encore heureux d’ailleurs. Si tu te faisais peur maintenant, tu n’allais pas vraiment aller loin dans la vie. Encore moins que maintenant. C’était pour dire. T’avais un peu fermé les yeux, en essayant de respirer calmement, le plus possible. Tu sentais tes épaules bouger un peu, peut-être des sanglots qui t’échappaient. Silencieux, mais présents. T’avais toujours aussi peu envie de pleurer. Tu n’y arrivais pas du tout, et ce n’était pas vraiment avoir ton front sur tes genoux qui allait t’aider. Ou te faire sentir mieux. Mais au moins tu ne voyais absolument rien, tu ne voyais pas les gens qui pouvaient passer à côté de toi. A côté de vous. T’avais pas envie de voir que t’attirais l’attention peut-être. Quelque chose dont tu ne voulais absolument pas.

« ▬ J-Je sais pas trop, j’ai pas non plus envie de t-t’infliger ç-ça. C-C’est assez d-dégeulasse e-et je peux le f-faire moi-même encore p-pour le moment. O-On a pas besoin que c-ce soit f-fait de la m-meilleure des manières n-non plus d-de toute f-façon… »

Tu faisais généralement attention à ce que ce soit désinfecté et propre de toute manière. C’était le principal. Maintenant, tu savais que tu en garderais des traces à vie, ua moins quelques-unes, mais ce n’était pas ce qui te dérangeait le plus là tout de suite. T’avais un peu relevé la tête en sentant sa main dans tes cheveux, et en le regardant s’asseoir à côté de toi. Tu ne savais toujours pas comment il faisait pour continuer d’essayer de t eproposer ce genre de choses, comment il faisait pour continuer de te parler aussi. D’être là. T’avais un peu acquiescé d’ailleurs à sa proposition.

« ▬ O-Oui, j’espère que…ils y croiront vu q-qu’on est pas allés à l’infirmerie…M-Mais on sera sûrement m-mieux là-bas. J-J’ai pas…très faim m-mais p-pourquoi…pas. Je…ne pourrais p-pas v-vraiment faire ça, j-j’en ai besoin p-pour les cours d-de potions… »

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Are you alone Are you afraid Are you searching for me Why did you go I had to stay Now I'm reaching for you.I tried to walk together But the night was growing dark Thought you were beside meBut I reached and you were gone Sometimes I hear you calling From some lost and distant shore I hear you crying softly for the way it was before You took it with you when you left These scars are just a trace Now it wonders lost and wounded This heart that I misplaced( Hymn for the Missing → Red ) ▬ Un silence pesant rôde dans ta tête. Imperturbable et immuable, tu ne peux pas le contrôler, ce silence. Pesant. Bien trop présent dans ta tête. Tout divague, tout semble discordant. Tu as peur. Peur d'une chose peut-être inexistante. Tu as peur de quoi, Wezen. Hormis de l'échec. Hormis pour ton ami, as-tu réellement peur d'une chose ? Tout tourne, tourne autour de toi comme les anneaux qui tourneraient autour d'une planète. A vrai dire, tu ne pensais pas que découvrir ces marques, ce que se faisait ton ami, pouvait te rendre dans un tel état. Un état de panique. De stresse. Un stresse trahit par tes tremblements, qui s'intensifient à chaque parole que prononce ton meilleur ami. Des paroles qui sonnent si aiguë, si fausses à chaque fois qu'il se rabaisse lui même. Tu veux l'aider. Le secouer pour qu'il comprenne. Comprendre qu'il n'est pas seul. Qu'il ne doit pas s'enfoncer comme ça, qu'il ne doit juste pas croire que se faire du mal ne fera que l'aider. C'est faux. Totalement faux. Comment peux-tu réellement le concevoir, Wezen ? Toi qui es un égoïste de première, qui ne se met jamais à la place des autres car tu te penses important, tu oses vouloir te mettre à la place de ton ami? Tu oses prétendre savoir quoi faire exactement pour l'aider ?

Pauvre imbécile.

Tu ne sais même pas ce que cela fait d'avoir une réelle sœur, ou un vrai frère. Né de tes deux parents. Tu ne sais pas, et tu ne sauras jamais. Douce solitude. Tu n'haussais simplement que les sourcils, sentant ta gorge serrée, tes tripes se nouer. Comment pouvais-tu rester insensible à ton meilleur ami, dans cet état si catastrophique. Cet état si penaud. Tu t'étais juste accroupi, vers lui, essayant de lui prendre une main, pour la serrer doucement, pour le réconforter. Tu ne sais pas réconforter, Wezen.

« Ce n'est pas rien, Elt'... N-Ne dit pas... N'insinues pas que tu es f-fautif. Même si tu penses l'être... Misam était si... Douce et calme, une merveilleuse jeune fille et- C-Ca ne peut pas être toi qui l'a me-mené à cette fin... »

Tu lui avais doucement lâché la main, restant tout de même à ses côtés, restant prêt à chacun de ses mots, chacune de ses paroles. Chacun de ses besoins. Tu feras tout pour lui. Tu veux te sentir utile, apte à aider, apprécier, aimer quelqu'un. Aimer Eltanin, comme le frère que tu n'as jamais eu et que tu n'auras jamais. Tes yeux, sans lueurs, étaient simplement figés sur ton ami, ignorant les alentours, ou alors, tu relevais juste les yeux, faisant comprendre à ceux qui vous observent comme des animaux qu'il valait mieux pour leur survie qu'ils s'en aillent. Tu avais reposé ta main, sur son genou, encore un contact qui se veut humain, vrai, présent. Tandis que tu essayais de sourire, juste un peu.

« Tu ne m-m'infliges r-rien, tu sais ? J-Je veux juste t'aider et- Possiblement être prêt de toi l-le plus possible, ju-jusqu'à ce que tu ailles mieux. T-Tu comprends... ? J'en ai strictement rien à foutre que ce ne soit pas beau à voir, ou autre. »

Tu continuais à lui caresser les cheveux, inlassablement. Tu veux lui faire décrocher un sourire. Ce n'est peut-être pas la meilleure des manières. Il acceptait quand même ta démarche de l'emmener se reposer. Ce qui te détendait un minimum. Tu cessais tes caresses, posant juste une main sur son épaules, le regardant. Essayant d'avoir une lueur dans ton regard si livide. Cadavre funeste.

« Ne t'en fais pas pour ça, hm? T-Tu seras mieux dans ton lit, c'est sûr. I-il faut que tu manges, ne serais-ce qu'un tout petit peu, d'accord ? ... D'accord, mais... Ne les utilises pas pour te faire du mal, ce sont des lames pour tes cours... Tu me le promets ? »

Tu l'avais aidé à se relever, le prenant par une épaule, empruntant le chemin des dortoirs. Tu ne veux pas le quitter. Tu n'oses pas le laisser seul en sachant ça. Encore une peur qui se rajoute, qui va te rebuter encore et encore. Tu en aurais presque des nausées. Vous étiez chanceux : Vous étiez seuls dans les dortoirs. Tu l’emmenais dans son lit. Le laissant s'asseoir tandis que tu sortais les chips que tu possédais dans ton sac en-dessous de ton lit. Tu lui posais le paquet, sur sa table de nuit, avant de t'asseoir à côté de lui, avant de, sans crier gare, le prendre dans tes bras, posant ta tête sur son épaule, le serrant légèrement contre toi. Sans un mot. Juste des bruits de respirations. Des bruits de vêtements qui se froissent car tu trembles, car tu sers tes poings, tu sers tes propres manches aussi, pour t'éviter de pleurer. Tu veux toujours éviter de lâcher des larmes, même si tu l'as déjà fait devant lui dorénavant.

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I was born sick, and I love it.
Pourquoi dernièrement, t’avais l’impression d’être de plus en plus nul. D’accumuler. Ce n’était pas qu’une impression, en fait. Tu le savais. Tu le sentais. T’avais changé, en mal. Tu ne savais même pas exactement ce qui changeait, hormis tout. Absolument tout. T’avais aussi l’impression que tout s’effondrait. Alors que t’étais pas vraiment une personne pessimiste d’habitude. Ca aussi, ça avait changé. Et à chaque fois que t’y pensais, tu te donnais encore plus envie de vomir. Incroyable, vraiment. T’adorais cette sensation à laquelle tu ferais mieux de t’y faire assez rapidement, parce qu’elle n’avait pas l’air de vouloir partir. Tu devrais peut-être vivre à vie avec ça. T’avais du mal à te l’imaginer, mais ça avait l’air de se tracer comme ça. T’avais un peu reniflé sur le coup. Alors que tu ne pleurais même pas. Mais t’arrivais pas à penser à autre chose que le fait que t’allais pas réussir à survivre sans Misam. Que tu ne pourrais pas encore réussir longtemps à laisser les jours défiler avec un tel vide à côté de toi. Un tel vide à traîner avec toi. Parce que là tu étais certain que c’était définitif. Que tu ne pourrais plus la revoir de toute ta vie, plus l’entendre. Et tout ça, à cause de toi d’ailleurs. Il avait beau dire l’inverse, tu ne pouvais te le sortir de la tête, tu savais ce que t’avais vu, ce que t’avais lu.

« ▬ C-C’est pas grand-chose… J-Je n’insinues p-pas c’est v-vraiment le cas. Je le sais, e-elle l-l’a plus ou moins é-écrit. C-Ca ne peut être rien d-d’autre non plus. En plus e-elle était t-tellement m-mal et j-j’ai rien vu d-du tout. Je suis passé à-à côté sans même m’en douter un s-seul i-instant. J-Je n’étais peut-être pas s-seul mais j-jy ’ai quand même b-beaucoup…joué. »

Malheureusement, mais au moins t’étais réaliste. T’avais profité du fait qu’il soit à côté de toi pour pouvoir poser ta tête sur son épaule. Peut-être qu’il n’apprécierait pas, mais ce serait toujours mieux que de déprimer et de lui répondre plus sèchement que tu ne le voulais. Ceci dit, sa main sur ton genou t’avait un peu rassuré. Certes, ça n’allait pas tout arranger, mais là tout de suite, tu n’allais clairement pas le refuser. T’avais bien senti aussi quelques personnes qui s’étaient arrêtées, que tu n’avais clairement pas envie de regarder. Il ne valait mieux pas de toute manière.

« ▬ S-Si sûrement d’une manière ou d’une autre…C-C’est vraiment gentil, mais t-t’as pas besoin de faire tout ç-ça, surtout p-pour moi. Non mais tu…tu mérites b-beaucoup mieux, tu mérites d’avoir une vie p-plus calme et p-plus normale que ça, pas te traîner avec u-un boulet toute t-ta vie. »

Même quelques années, quelques jours c’était bien trop. Pourquoi t’étais pas capable de vivre comme avant. Pourquoi t’étais pas capable d’être un ami meilleur pour lui que cette espèce de loque aussi que t’étais actuellement. Tu ne méritais tellement pas d’avoir tous ces gestes d’attention, ni même son temps. Tu ne le méritais tout simplement pas. Jamais.

« ▬ Si, si…je continue c-comme ça ils vont finir p-par avertir m-mes parents à un moment o-où à un autre e-et ce sera p-pire que tout. J-J’ai vraiment p-pas faim m-mais j-j’essayerai o-oui…Je sais j-je ne voulais pas vraiment l-les employer pour ç-ça. J-je ne sais pas si je peux te le promettre, m-mais j-je…vais essayer. »

Tu n’avais pas envie d’encore décevoir quelqu’un. Surtout pas celui que tu considérais comme ton meilleur ami d’ailleurs. Peut-être qu’il ne voudrait pas le rester encore très longtemps, et tu le comprendrais, extrêmement fort. Tu te relève lorsqu’il t’y invites, tu le suis instinctivement, tu n’as pas trop le choix en même temps non plus.Mais vous êtes bien mieux là, dans ce dortoir vide, sans autres personnes autour de vous. Tu viens prendre ton coussin, que tu viens serrer un peu plus fort contre toi, un minimum plus rassurant que le reste. Tu le vois sortir le paquet de chips en question, que tu ne touches pas directement, même pas du tout pour le moment, tu préfères attendre encore un peu. Et il valait mieux d’ailleurs que tu n’en prennes pas, vu le câlin qu’il t’avait fait. Tu lui en aurais peut-être mis partout. Mais ça te fait aussi du bien, et tu daignes lâcher ce coussin pour venir l’entourer de tes bras à ton tour. T’avais de nouveau fermé les yeux, en essayant de profiter au plus de ce moment.

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But I'm only human after all
so don't put your blame on me

"But the Lord said go to the Devil."Cette situation. Juste, ce moment. Qui fortifie votre relation, comme fend ton cœur. Il fallait bien, qu'un jour, l'un de vous doives aider, réconforter l'autre autant qu'il le puisse. Et ce rôle, c'est toi qui doit le tenir. C'est toi qui doit faire en sorte que ton meilleur ami, ton presque frère, ne finisse pas par faire une erreur. Une belle connerie. Quelque chose de définitif. Tu ne veux pas imaginer cette fin, tu ne veux pas être pessimiste dès le début, au risque de tout faire foirer par la suite. Mais tu n'es pas optimiste non plus. Pour éviter de faire des erreurs, encore, tu veux éviter toute émotion. Toute... Illusion ? Tu sentais bien son désespoir, sa peine. Comme si il la hurlait silencieusement. Tu veux l'aider. L'apaiser. Que son aura ne soit plus aussi triste, qu'elle laisse place à une sensation un peu plus positive, plus... Agréable ?

« Je... Vois. Tu sais, c'est tr-très facile pour quelqu'un de cacher une certaine peine... Sans que les autres, m-même les plus proches personnes de cette dernière ne puissent remarquer quoi que ce soit. R-regarde, s-si je n'avais pas remarquer t-tes marques là, sur tes bras... Jamais je n'aurais su que tu te faisais une telle chose... Et peut-être que... Cela aurait mal fini. »

Rien que seulement y songer te rendait malade. Mais tu n'y pensais pas. Puisque tu l'avais vu. Tu avais remarqué ces traces. Traces faîtes par un garçon qui souffre. Un garçon qui se révèle être Eltanin T. Cadfan, et qui est entre-autre ton meilleur ami. Un presque frère, qui devient un frère tout court. Tu ne peux donc pas laisser ce « garçon » tout seul, à se noyer dans ses peines, ses idées pour le moins noires. Tu ne l'abandonneras jamais. Il est bien trop important pour toi pour que tu puisses daigner une seule seconde à le laisser merder. Tu ne feras sans doute jamais ça avec d'autres personnes. Mais il faut souvent des exceptions pour confirmer des règles. Et l'exception suivante, c'est bel et bien Eltanin. Eltanin qui avait d'ailleurs posé sa tête sur ton épaule, ce qui t'avait fait légèrement sourire, avant de légèrement poser une main derrière sa tête, pour lui caresser doucement les cheveux.

« Shhh. Ne dis pas des conneries. J'en ai besoin, je dois le faire et surtout, je veux t'aider. Surtout pour toi. Une vie calme et normale ? Mais elle l'est déjà, et grâce à toi. Si tu te traites de boulet, autant dire que tu es mon boulet de frère préféré. »

Peut-être que la formulation était maladroite, mais l'envie était là. Tu cessais tes caresses, tout en le gardant un minimum contre toi. C'était rassurant, de sentir sa chaleur. De sentir qu'il était toujours vivant, présent. Que tu pouvais encore le serrer dans tes bras, ou juste l'avoir près de toi. Ce qui réchauffe ton coeur, ce qui te rassure oui.

« Si ils contactent tes parents, je serais là pour te défendre. Tu n-n'as pas à te faire sermonner. Clairement pas. Je pense bien... Mais cela peut-être très.. Trompeur. Juste que tu ais un tout petit truc dans le ventre, ok ? Je sais que cela sera dur, mais en même temps, je sais que tu es quelqu'un de fort, extrêmement fort. Tu y arriveras. »

Ce contact. Si chaud. Tu le serrais encore plus contre toi, retenant tes larmes, représentant un stresse qui redescendait grandement. Tu le sentais bien, grâce à tes tripes moins serrées, ta gorge qui arrivait enfin à prononcer des phrases presque bien construites. Mais tu devais retenir quand même quelque chose. Tes larmes. Tu ne veux pas qu'elles coulent. Il n'as clairement pas besoin de ça. Tu avais fermé les yeux, respirant profondément, avant de murmurer contre son cœur. « C'est... Réconfortant... ». Tu avais même esquissé un léger sourire, frottant légèrement tes yeux, pour éviter qu'ils ne s'humidifient encore plus. Tu te redressais, posant tes mains sur les épaules de ton meilleur ami, avant d'en déplacer une, sur le haut de sa tête, pour lui ébourrifer les cheveux.

« J'serais toujours là pour toi, p'tit frère ~ »

+ tagEltanin T. Cadfan
+ notesI will alway be in your side.

BY MITZI

I was born sick, and I love it.
Dire que pendant un moment, t’avais eu hâte, hâte de pouvoir revenir ici, dans cette école. Tu t’étais dit que ce serait plus agréable, mieux, et moins lourd que chez toi. Que ça serait différent, qu’au moins, tu pourrais voir plus souvent tes amis aussi. Certes, ça devait être mieux que chez toi, tu n’en doutais pas du tout, mais t’avais quand même du mal à laisser passer tout ce qui avait bien pu se dérouler cet été. On ne te demandait pas d’oublier, certes, heureusement d’ailleurs parce que tu n’y serais pas arrivé, mais on te demandait de passer au-dessus, d’une certaine manière, de tourner la page. Et t’y arrivais tout simplement pas. Comment t’aurais pu. Et pourquoi, aussi. Mais tu savais bien que personne ne pourrait comprendre, ou en tout cas trop peu de personnes étaient dans le même cas que le tiens. T’étais certain d’une chose, personne n’aurait pu mieux connaître Misam que toi. Hormis elle-même, certes. Et tu t’en voulais de ne pas avoir cherché plus loin de ne pas avoir pu remarquer que quelque chose n’allait pas, à ce point-là.

« ▬ C’est s-sûr, mais j-je ne suis pas n’importe qui non plus, j-je suis son frère, j’aurais dû v-voir quelque chose. Un minimum a-au moins. M-mh, c’est…totalement d-différent je trouve. Je t’ai dit que ce n’était p-pas aussi grave que ç-ça. »

T’en savais rien, du tout. Mais t’allais pas lui dire l’inverse non plus. C’était pas le moment. Et t’avais pas envie de l’imaginer non plus. Parce que franchement, si t’en arrivais là, t’aurais pas envie de le dire à qui que ce soit. T’aurais plutôt envie d’aller crever seul dans un coin, en essayant de trouver l’endroit le plus reculé possible, pour pouvoir éviter à tu ne savais qui de te retrouver. Ca serait mieux pour tout le monde. Puis tu ne le ferais sans doute pas de cette manière, t’aurais pas envie de souffrir inutilement pendant des heures. Il y avait des moyens nettement plus direct et plus agréables de faire ça aussi. Tu ne savais pas pourquoi il était aussi gentil avec toi d’ailleurs, alors que comme tu le lui avais si bien dit, t’étais clairement un énorme boulet totalement inutile.

« ▬ C’est…totalement vrai. M-Mais tu dois sûrement avoir mieux à faire, t’as pas à perdre ton…temps comme ça. N, non je te mets toujours dans la merde et je te rapporte que des ennuis la plupart du temps. M-Mh, c’est gentil. »

Sauf que t’étais le pire des frères, t’en avais eu totalement la preuve. Même plus d’une. Plus le temps passait plus t’avias l’impression de les accumuler. Comme si t’en avais pas assez en fait. T’avais envie que tout s’arrête, ce serait quand même plus simple. Bien plus simple. Pour tout le monde aussi d’ailleurs.T’avais un peu soupiré, même longuement, tu te fatiguais, tu te saoulais, aussi.

« ▬ C’est…gentil, je ne pense pas que ça les arrêterait non plus…Malheureusement. Sans doute que si, un minimum. J’vais essayer, mais généralement ça me donne plus…envie de vomir qu’autre chose. J-Je sais pas, j’en doute assez fort pour être honnête. C-C’est pas juste ma sœur, c’est une partie…de m-moi, je ne peux pas juste passer…a-au dessus. E-et je sais t-très bien que...Que j'ai m-mal fait les choses, que j-j'ai pas juste p-pas fait attention à quelques reprises m-mais que c'était bien plus grave q-que ça. E-Elle tient un j-journal e-et...Je m'en v-veux tellement.»

Totalement. Autant être honnête avec lui, en fait. T’essayes de plus y penser, avec ce câlin. Parce que tu ne voulais pas empirer la chose non plus. C’était déjà assez compliqué comme ça d’ailleurs. T’avais un peu baissé le regard, regardant ta main pendant quelques minutes.

« ▬ M-merci…J’espère l’être pour toi a-aussi. »

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But I'm only human after all
so don't put your blame on me

"But the Lord said go to the Devil."Cette sensation, de tout faire de manière maladroite. De manière irréfléchie. Cela te donne la nausée. Cela ne te donne plus envie de continuer à tenter d'aider, car tu as juste l'impression d'empirer les choses. Tu es faible pour le coup oui. Car tu apprécies que peu d'avoir l'impression de foirer ce que tu entreprends. Foirer ce que tu essayes tant bien que mal de faire. Là, tu voulais juste venir en aide à ton meilleur ami. Ton ami, que tu vois sombrer. Tu as juste la sensation de le voir se noyer. De le voir plonger, dans des abysses. Sans pouvoir le sauver. Mais justement, le sauver faisait partie de tes envies. Tu veux essayer. Encore t'accrocher à un léger espoir. Tu baissais les yeux à ses paroles. Comment peux tu daigner répondre à cela, alors que tu ne savais rien de ce sentiment. De se sentir coupable d'une perte humaine. De se sentir vide suite à une perte d'un frère, ou d'une sœur. Tu n'as jamais ressenti ça.

Et tu ne veux jamais le ressentir.

Tu secouais quand même légèrement la tête. Bien sûr que si c'était grave, il n'avait juste pas l'air de s'en rendre compte. Ce qui t'effraie encore plus en y repensant. Il fallait que tu lui fasses comprendre que ce n'était pas anodin, bénin. C’était grave. Il fallait qu'il cesse ceci. Mais comment lui faire comprendre ?

« Je ne considère absolument pas ça comme une perte de temps. Bien au contraire. Comme je te l'ai souvent répété, aider est l'une de mes... Raisons de vivre, surtout si je peux t'aider toi. Faux. Tu ne me rapportes jamais d'ennuis. L-Les seules fois où l'on a eu des ennuis, c'est à cause de nos conneries. »

Tu voulais le faire sourire, rien qu'un instant. Tu ne sais pas si cela est possible, mais tu aimerais bien le savoir. En essayant. Encore des essaies que tu fais à l'aveugle, sans réellement savoir si cela allait fonctionner. Tu pries pour. Rien qu'un peu. Tu fronçais les sourcils, sentant très bien tes muscles se contracter à causse du stresse.

« Je ferais alors en s-sorte que cela les arrête. Non, du tout. Je suis désolé, je n'aime pas forcer à manger en t-temps normal, mais tu en as besoin, ça se voit... J'aimerais bien te dire que je comprends mais... J... Je ne sais pas ce que ça fait de perdre quelqu'un, je ne sais pas ce que ça fait d'être attaché à quelqu'un, de manière fraternelle... Fraternelle par le sang je veux dire.... M-Mais, je... Te connais Eltanin. Tu ne passeras peut-être pas au-dessus mais... Tu t'en sortiras, de cette mauvaise passe... Je suis là pour t'y aider. E-Elle tenait un journal ? N-Ne t'en veut pas... »

Et voilà, tu déblatères encore des paroles sans sens, encore et toujours sans savoir si cela est nécessaire. Tu déglutis un peu, lui caressant les cheveux, lui souriant malgré tout. Si lui était maussade, tu voulais éviter de rester avec ton air penaud. Autant essayer (encore) d'être un temps soi peu positif.

« Tu l'es déjà... Beaucoup plus que t-tu ne le crois. »

+ tagEltanin T. Cadfan
+ notesI will alway be in your side.

BY MITZI

I was born sick, and I love it.
Pourquoi t’étais comme ça. Pourquoi tu ne pouvais pas juste continuer de vivre normalement. Arriver à suivre un minimum les cours, arrêter de broyer du noir. T’avais sûrement besoin d’aide, mais de qui. Tu ne savais même pas qui pourrait comprendre. Parce qu’en admettant de trouver quelqu’un d’autre ayant perdu son jumeau, ça serait différent. Vous n’auriez pas les même liens entre vous. A la place, t’étais le pire torchon possible et inimaginable. Pas un torchon total vu que tu pouvais encore bouger, mais quand même. Tu laissais tout passer. Tu ne faisais plus rien par toi-même non plus. Même manger était devenu difficile. Parce que rien ne te faisait envie. Parce que tu n’en voyais pas l’intérêt, que t’avais même plus faim.

T’avais bien remarqué que tes habits étaient devenus trop grands, trop larges surtout, mais bon. Tu n’avais rien fait de plus. Tu ne t’en inquiétais pas. Tu faisais comme si c’était normal. De toute manière t’avais une ceinture et ça allait très bien. Ca n’était rien du tout face à la perte de Misam, de toute manière. Et t’avais l’impression de ne rien faire correctement. Du tout. C’était même totalement le cas là tout de suite, encore.

« ▬ T-T’as tellement mieux à f-faire je suis s-sûr. Mais c’est vraiment g-gentil. B-Bien sûr que si j’ai déjà d-du t’en rapporter. Oui m-mais parfois nos c-conneries, c’est m-moi qui en donne l-l’idée aussi. Même bien trop s-souvent. »

Bon, vous le faisiez tous les deux, généralement. Mais ça arrivait que ce soit l’un de vous deux qui décide de donner une idée, oui. T’avais un peu fermé les yeux en reniflant. T’en avais marre, marre de ne pas pouvoir lui sourire comme tu le voudrais. De ne pas lui montrer autre chose que tes bras là.

« ▬ C-C’est gentil, m-merci. Je…comprends totalement m-mais c’est normal que tu t’inquiètes j-je pense, j’essayerai d-de…de manger quelque chose. Je ne suis pas non plus …affamé. T’en fais pas, que tu sois l-là est déjà t-très bien. J-J’espère que tu ne…connaîtras j-jamais ça. Je ne s-sais pas. C’est vraiment…horrible. J’ai pas l’impression d’y..arriver un jour. Mais c-c’est gentil. Oui on en…avait reçu pour un d-de nos anniversaires, je l’ai p-pris avant que m-mes parents t-tombent dessus e-et…C-C’est horrible, elle se s-sentait mal depuis t-tellement de t-temps. J-J’ai jamais rien v-vu j’ai tout e-empiré. E-Elle parlait a-aussi de t-toi, mais e-en…bien. »

Tu pourrais être plus précis, en soi. Mais t’avais déjà du mal à parler à tout de suite. Tu l’avais un peu regardé lorsqu’il avait repris la parole. Tu t’étais un peu trituré les mains à l’occasion.

« ▬ J-Je sais pas trop, je fais q-que me plaindre p-pour le moment… »

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Sujet: Re: We were not born to die •• Eltanin ♥

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