And a Happy New Year !

Une famille unie, forte. Des liens de sang irrévocables et la preuve de la puissance du nom Valentine. Voilà ce que signifiait Noël pour les parents du jeune diplomate. Et les petits plats dans les grands, le manoir plus resplendissant que jamais. Ca voulait souvent dire inviter des parties de la famille que Loïs ne connaissait guère, et qu'il n'avait pas forcément envie de revoir. Pas parce que c'étaient des personnes désagréables de son point de vue, il ne fallait pas croire tous les sangs purs n'étaient pas hautains et pudibonds. Sa tante, par exemple, et sa cousine Silje qui étaient jusqu'ici peu souvent là, avaient sa préférence. Mais c'était sans compter que cette dernière nous avait fait une escapade à la Moldue, après la soirée de St Valentin. Cette idiote aurait pu récupérer ses pouvoirs, et être réhabilitée... Et elle avait préféré nourrir des chèvres dans le Larzac (probablement). Autant dire que tante Inge tirait la tronche, pendant la soirée. Les Jørgensen attireraient peut être l'attention sur eux et on parlerait moins de l'incapacité du fils unique Valentine à trouver un bon parti, et à produire un héritier. C'était sans compter Søren qui aimait mettre en avant ses réussites, et ses dernières fiançailles.

Au moins sa carrière était au beau fixe. Mais le jeune homme ne se leurrait pas. Les sourires polis de son père n'atteignaient pas ses yeux froids, et il lisait à travers ses silences. Même sa mère Kendra semblait distante avec lui. Oh, pas qu'il ne l'ait connue très démonstrative, depuis qu'il avait grandit, comparé à quand il était petit et pourri gâté. Mais il savait qu'elle savait. Après de nombreux plats qui n'en finissaient pas, de mets on ne pouvait plus délicieux -mais Loïs n'était pas suffisamment détendu pour profiter de tout ça- les hommes se rendirent au parloir, laissant les femmes parler entre elles, comme il se devait dans cette famille. Probablement des dernières rumeurs du moment. C'est finalement plus tard, passé minuit, qu'il avait vu son père seul à seul.


Il occupait sa vieille chambre, lendemain, après un nouveau repas partagé avec de nouveaux invités, Loïs reprit la Poudre de Cheminette pour rentrer chez lui vers la fin de journée. Il était bien sûr attendu là pour la fin d'année, mais il avait du travail. Même si, comme l'avait si bien rappelé son père appuyé par d'autres aînés, il n'avait pas besoin de ça, pour soutenir sa famille. Il trouva les fleurs là, sur sa table, et mit un temps à comprendre comment elles avaient pu apparaître et passer ses barrières. Et puis il explosa de rire, tout seul dans son appartement. Il n'y avait qu'Arthur pour faire apparaître un bouquet chez les gens par effraction. Ou un admirateur secret. Il était fatigué, ce soir là. Mais ça ne l'empêcha pas de mettre son rouge à lèvres préféré, embrasser la carte avec le nom de Thorn et la lui renvoyer comme simple remerciement.

***

« Evening Meredith. »

Il salua la jeune femme d'un sourire entendu. C'était une des rares personnes de nos jours qui savait comment traiter un plan cul. Du respect, et de la distance. Et des sourires entendus.

« For you my dear. »

Et un petit paquet de chocolats français, bien sûr. Il attendit qu'elle ait fermé la porte derrière eux pour avancer dans le bureau, jetant comme à son habitude des coups d'oeil curieux, attrapant les cadres de photos de famille sur les bureaux d'inconnus, jouant avec les bibelots, reposant à leur place tout ça en avançant.

« Evening Mr Thorn. »

Il continua, poliment, souriant à part lui en constatant qu'Arthur était, en effet, plus poli qu'à son habitude avec lui. On note les changements ! Il s'approcha du bureau de ce dernier de son pas félin habituel. Et puis il posa simplement le dossier -factice- qu'il avait pris avec lui, pour venir derrière Arthur et poser ses doigts de fée sur ses trapèzes tendus. Et commencer à masser gentiment. Il n'avait pas croisé Arthur plus d'une fois depuis leur petit coup rapide avant Noël, et il avait bien vu que l'homme était épuisé. Cette soif de justice, au dépend de sa propre santé, et de sa vie privée... C'était admirable. Ou complètement idiot, se disait-il. Il pouvait bien faire ça pour lui.

« I came by to say thank you. They were quite lovely. »

Des fois qu'il y ait un doute, la voix du garçon était on ne peut plus douce et effectivement reconnaissante. Jusqu'à ce qu'il ajoute, un peu plus affecté.

« I am afraid I didn't get you anything. »


***
Meredith bonsoir.
Pour vous ma chère.
Bonsoir Mr Thorn.
Je suis venu vous remercier. Elles étaient charmantes.
J'ai bien peur de ne rien avoir acheté pour toi.

« An excuse. »

Il dit franchement, continuant ses massages. Les grognements appréciatifs de l'homme faisaient des miracles sur l'égo de Loïs, ne lui en déplaise. Ca passait bien sûr dans la masse musculaire que le jeune homme aimait manipuler en général, mais aussi dans la sensation de détente progressive qu'il sentait chez l'autre, tout ça grâce à ses gestes et attentions presques professionnelles. Manifetement, donner de soi pouvait également vous apporter de la satisfaction, qui l'eut crû ? Le bisou dans le cou, c'était en plus. Pour l'emmerder -et voir qu'effectivement, Arthur répondait toujours bien à l'allumage.

« Or a complaint. Someone broke into my apartments to surprise me with a beautiful bouquet. »

Il plaisanta sans faiblir sur le massage. Il eut un petit rire à la remarque de l'auror. Rho, il était si premier degré celui là. Il lui assura qu'il était toujours en parfait état -merci beaucoup. Avant d'ajouter sur un ton plus affecté qu'il était vraiment superbe, et de rester silencieux un moment. Et oui, Arthur, ton cadeau de Noel est un massage et du silence, parfait, non ? Surtout de la part de celui que tout le monde préfère en chat parce que justement, il est silencieux. Ca pourrait être parce qu'il lit les dossiers d'Arthur par dessus son épaule bien sûr. Ou juste parce qu'il apprécie lui aussi ce silence dans lequel seuls les grognements appréciatifs résonnent.

« Maybe I really liked the thought one put into the gift. Or maybe I needed to see a friendly face before going home for a few days. And I wouldn't have been able to do that properly during the day now would I ? »

Quelle que soit la vraie raison, les mains de Loïs avaient quitté leur poste et leur propriétaire avait fait le tour du fauteuil (t'as vu Arthur, il ne le tourne pas comme la dernière fois !) pour embrasser l'auror à pleine bouche, comme une cerise sur le gâteau. Arthur avait certainement raison, il n'y avait rien de très Valentine à juste venir dire merci et faire un massage. Celui là était plus pour lui. Volontairement ou non, il alla jusqu'à pousser Arthur et son royal séant jusqu'à l'étagère derrière pour profiter de ses genoux et approfondir leur baiser. Ca n'a pas grand chose de casual, ça, Loïs. On ne peut pas vraiment parler de sentiment non plus mais sois honnête, ça n'est pas à Meredith que tu iras faire des bisous comme ça (ou peut être que si ?). Une fois calmé, le jeune diplomate laissa une distance entre lui et celui qui avait manifestement encore du travail, ce soir, et il lui sourit de façon entendue avant de se relever -et replacer ses vêtements plus correctements, non mais !

« You should go home, Mr Thorn. Family is more important than work you know. »

Et sur ces mots, il lui souhaita une bonne soirée.


Il y avait du monde au manoir, en cette veille de fin de décennie. Rien à voir avec leur réveillon de Noël en petit comité, plusieurs représentants des grandes familles (celles qu'on avait bien voulu inviter en tout cas) arrivaient pour fêter le passage à la nouvelle année. Et à une nouvelle aire, disaient certains. Il ne faisait pas bon être autre chose que pur de sang, ou presque, à la tablée de ce soir. Ou non sympathisant des nouveaux régimes qui se mettaient en place. Ah, ça rigolait bien sur ce qui se passait dans les gouvernances du monde Sorcier. Comme s'ils pouvaient faire quoi que ce soit contre la montée de la peur et des pensées conservatistes. Et ce n'est qu'en fin de soirée, que l'hôte de maison leva son verre pour annoncer une grande nouvelle. Celle la même qu'Arthur Thorne découvrirait dans le journal sur son bureau à son retour, annonçant les fiançailles de l'héritier Valentine avec l'héritière de la famille Lewisham. Merci Meredith.

Ce matin là, il y avait sans doute pas mal de travail à abattre du côté du bureau des Aurors. Le bilan de l'année était lourd de leur côté, et la perte de nombreux éléments aux mains des DeathWings (traîtrise ou perte humaine) faisait du mal. C'est plus ou moins ce que leur rappelait le représentant du Ministère lors d'une petite réunion dans le bureau improvisée. Ho, ça, et le fait qu'ils allaient devoir faire un peu de place (ça tombait bien, il y avait pas mal de bureaux vides !) pour partager avec quelques sorciers et sorcières du département diplomatique. Certaines fonctions avaient été altérées, dans l'intérêt de la sécurité du pays et pour mieux combattre l'ennemi, quoi de mieux que la coopération. Internationale et inter-services, cela va sans dire. Voici que sur ces mots, les dits sorciers et sorcières passaient la porte en saluant les aurors moyennement convaincus pour la plupart, voire carrément hostiles en voyant certaines têtes.

« It is a pleasure. I look forward to working with you. »

Loïs Valentine les avait salués à son tour, le gratte papier Ministériel était reparti et les avait laissés choisir leurs bureaux. Celui là, suffisemment en retrait près du mur, mais d'où Arthur Thorn pourrait parfaitement l'observer, voilà qui était parfait.

***
Une excuse
Ou une plainte. Quelqu'un a fait irruption dans mes appartements pour me surprendre avec un beau bouquet.
J'ai peut-être vraiment aimé l'attention que l'on mettait dans ce cadeau. Ou peut-être avais-je besoin de voir un visage amical avant de rentrer chez moi pendant quelques jours. Et je n'aurais pas pu faire ça discrètement pendant la journée, n'est-ce pas?
Vous devriez rentrer chez vous, M. Thorn. La famille est plus importante que le travail vous savez.
C'est un plaisir. J'ai hâte de travailler avec vous.

Croyez le ou non, se retrouver entouré de connards testostéronés (désolé parité au placard) au quotidien, ça n'était pas tellement dans les plans de carrière du jeune diplomate. D'autant moins qu'il avait enfin réussi à avoir un bureau rien qu'à lui, dans les étages ! Car oui, les diplomates arrivent peut être là par des technicalités et relations, mais ils sont mieux payés et ont une VUE eux -et pas une fausse fenêtre comme beaucoup des départements de Coopération magique par exemple. Et que dire de l'accueil, hein. Ca lui rappelait l'école. Et pas Durmstrang, où il était plutôt dans les populaires et pas qu'un peu mais plutôt à la MUL. Sa réputation -et celle de sa famille- le précédait et ne rendait pas sa vie facile. Pauvre bouchon. Autant dire qu'il avait appris à réagir en jeune homme distingué qu'il était. Et en mordant, quand le besoin s'en faisait sentir. Si ces rustres  pensaient qu'ils intimidaient qui que ce soit avec leurs regards et leurs remarques. Ridicule.

Par contre, travailler dans ces conditions était autrement plus compliqué. Et il n'allait pas se mêler de ce qui se passait en fond avec ses propres collègues, ils sont bien assez grands et grandes pour se débrouiller seuls, par contre ces dossiers et futurs discours n'allaient pas se faire sans lui. La seule chose qui le concernait peut être -un peu- c'était les accès de colère et de grognements qui venaient du bureau d'Arthur Thorn. Il compatissait presque pour lui... mais avait plus d'empathie pour Meredith dans tout ça. L'année commençait difficilement. Il finit sa première journée un peu plus tard que certains, mais pas assez pour être seul avec la tête du département, aussi il rentra, non sans un regard pour lui.

Les jours suivants s'avéraient tout aussi compliqué. Certains montaient une petite mutinerie, discrètement, testant les limites de l'homme (en arrivant en retard, en faisant mal leur travail ou en sabotant celui des autres jusqu'à ce qu'il y ait une explosion). Le plus compliqué était que comme ils n'arrivaient à rien, ils commencèrent à tenter l'intimidation. Et ça, c'était dangereux. Pour eux. Loïs commença à arriver plus tôt, et à partir plus tard pour éviter le plus gros. Parfois, il n'y avait pas moyen de savoir de qui il s'agissait même s'il avait sa petite idée... C'était surtout fatiguant, et il commençait à montrer des signes extérieurs... Ca ne devait pas arriver.

Autant dire que se faire appeler comme un chien dans le bureau du patron (pas le sien, quand bien même on lui avait précisé que c'était comme ci, maintenant) ne le caressait pas dans le sens du poil. Mais il ne montra rien, prit de quoi noter, et l'air digne face aux ricanements de deux trois idiots, rappliqua son charmant postérieur. La porte fermée il attrapa le bureau, sans oublier de prendre le dossier qu'on lui tendait et le parcourir des yeux.

« Hm. »

Il acquiesça, replaçant une mèche de ses cheveux noirs derrière son oreilles bien proprement. Et son esprit branché sur autre chose fit un 180° sans même se formaliser du ton qu'Arthur employait. L'Auror en question, s'il avait vraiment fait ce que le dossier indiquait, était bien dans la mouise quel que soit le pays dans lequel il se trouvait. Ici ou en France, il avait enfreint un bon nombre de lois de façon assez discutable. Et le fait qu'il ait attaqué McKellen n'adoucissait pas sa peine. L'homme était intouchable, de par ses connections.

« What chiefs of accusations would he face here ? I see they want to arrest him and judge him in French court, McKellen does have diplomatic immunity. »

Tu veux du froid et du professionnel, Arthur ? Tu l'auras. C'est la joueuse qui parle, là, parce que Loïs fait ça très bien et même pas par vengeance. Il est professionnel, le garçon. Il n'aurait pas fait de "fleur" à Arthur parce qu'ils couchent ensemble. Sauf si ça pouvait lui apporter quelque chose en retour. Et il était en train de calculer justement ça. Qui froisser, qui ne pas se mettre à dos, dans quel pétrin ça le mettrait de faire ou ne pas faire telle chose... Etre diplomate, ça n'était pas pour tout le monde, pas vrai. Il feuilletta encore un peu le dossier, s'adossant à un meuble, se doutant que le silence dans l'autre pièce voulait certainement dire que certains essayaient d'écouter.

« I can try contacting my friends in the French Ministry of Magic, see what we're up into, but without a good reason they probably won't give him up so easily. Even though they haven't killed or harmed anyone french, it happened in their soil. »

Il soupira, comme fatigué d'avance. Et puis il s'arrêta en croisant les yeux d'Arthur, quelque chose semblant passer dans son regard. Il avait beau ne pas avoir d'alliance, ses fiançailles pesaient dans le paysage, pas vrai ? Mais ça n'était pas le moment.

« Let me get back to you. »

***
À quels chefs d'accusation ferait-il face ici? Je vois qu'ils veulent l'arrêter et le juger devant un tribunal français, McKellen jouit de l'immunité diplomatique.
 Je peux essayer de contacter mes amis du ministère français de la Magie, voir ce contre quoi on se trouve, mais sans bonne raison, ils ne l'abandonneront probablement pas aussi facilement. Même s'ils n'ont tué ou blessé personne de français, c'est arrivé dans leur sol.
Laisse moi revenir vers toi.

Bien qu'il voit l'intérêt de la manoeuvre, à mixer des équipes qui en rêgle général font tout pour s'éviter -autant parce qu'ils ne partageaient pas les mêmes valeurs ni les mêmes idéaux, mais aussi parce qu'ils ne servaient pas les même priorités, Loïs sentait qu'il allait falloir du temps avant que ça porte ses fruit. Et ça allait peser sur la qualité de son travail pendant un bon moment. Il ne fit aucune remarque ni ne soupira en reprenant sa place à son bureau, cherchant dans ses contacts ce qu'il allait pouvoir bien faire pour aider le département des aurors. Ce n'était pas son travail, à l'origine. Il était responsable de la bonne communication entre leur Ministère et les Ministères étrangers, principalement. Qu'est-ce qu'il en avait à foutre, qu'un abruti d'auror ait encore voulu jouer au super héros au mépris de la loi.

Est-ce que ça changerait vraiment quelque chose, auprès d'Arthur, s'il lui sauvait les miches ? Qu'est-ce que ça changerait auprès de sa famille s'il sauvait celles de McKellen. Clairement, Loïs ne le portait pas dans son coeur. Et il soupçonnait ce dernier d'avoir dépassé la ligne qu'ils se fixaient pour ne pas attirer l'attention, il l'avait probablement cherché sachant qu'il avait un auror aux fesses. Il passa dont l'après midi entre ses propres dossiers et les appels de cheminée en France et ailleurs, pour résoudre cette énygme diplomatique bien en dessous de ses compétences. Heureusement, il était multitâche. Et heureusement encore, il n'avait pas à gérer de vie personnelle avant une bonne semaine au moins.

Il faisait nuit depuis de nombreuses heures quand il revint dans le bureau des aurors. Il n'avait croisé personne dans les couloirs depuis un moment, et il commençait à avoir sérieusement faim, assez pour savoir qu'il était bien passé l'heure de dîner. Il avait frappé trois fois sur la porte ouverte, et n'obtenant aucune réponse, était entré. Et quand il avait enfin obtenu la pleine attention du patron, il avait fermé celle ci derrière lui. Il avait des lunettes sur le bout du nez, signe que sa vue commençait à baisser. Et on n'en était même pas à la première semaine de l'année ? Il haussa un sourcil à la surprise d'Arthur. Il pensait quoi, qu'il était allé cueillir des fraises au Maroc ? Il lui avait dit qu'il s'en occupait, et il lui avait déjà dit, aussi, qu'il était bon à son travail. Pour autant...

« I am afraid this one is going to be trickier than last time. »

Il dit, les replaçant négligemment et se rapprochant en tendant plusieurs copies de ce qu'il avait envoyé en France, comme demandes officielles et les réponses qu'il avait obtenues manuscrites.

« It's french, but what I can say for now is that nothing will be happening before next week. Most of the people I've been wanting to talk to are either on vacation or too busy to help. »

On sentait une légère exaspération dans sa voix, mais rien qui manquait de professionalisme ou de respect non plus. Il ferma son dossier d'un geste sec et replaça ses cheveux correctement une fois de plus, ajoutant avant de soupirer.

« But I'm sure I can get your man back. You will just have to write something like a public apology, and a promess that he will be dealt with the right way. Now... »

Il croisa les bras, après avoir lâché le dossier et le reste, et regarda Arthur directement.

« I think we should talk. »

Est-ce qu'il devait une explication à Arthur Thorn au sujet de ses fréquentations ? Certainement pas. Et il n'avait jamais ressenti la nécessiter de dire avec qui il flirtait, ou fricotait, jusqu'ici. Mais il avait aussi à coeur de le garder dans de bonnes dispositions à son égard. Parce qu'il allait devoir bosser avec tous les jours à présent, mais aussi parce que s'il voulait encore goûter à ce beau morceau... Merlin que ça allait être compliqué. Il se mordit l'intérieur de la lèvre, regardant en l'air pour obtenir de l'aide d'un être invisible. Un bon petit Obliviate et tout était bon, non ? En ce qui concernait Arthur, il n'était pas sûr qu'un Imperium, même puissant, suffirait à lui faire faire ce qu'il ne voulait pas faire. C'était une sacrée tête de mule celui là. Par où commencer...

« I should have told you. Last Week. »

Est-ce que ça sous entendait qu'il avait eu tort ? Non... Loïs Valentine n'avouerait jamais ses torts, même sous la torture. Ce devait être autre chose. Pourtant, ce ton plus sincère ressemblait drôlement à ça.

***
Je crains que cette fois ce soit plus compliqué que la dernière fois.
C'est en français, mais ce que je peux dire pour l'instant, c'est que rien ne se passera avant la semaine prochaine. La plupart des gens avec qui je voulais parler sont en vacances ou trop occupés pour aider.
Mais je suis sûr que je peux récupérer ton homme. Il te suffira d'écrire quelque chose comme des excuses publiques et une promesse qu'il sera puni de la bonne manière. Maintenant...
Je pense que nous devrions parler.
J'aurais dû t'en parler. La semaine dernière.

« You're not helping. »

C'était un euphémisme. Mais c'était aussi la base, quand on avait affaire avec Arthur Thorn, non ? Ca n'était pas comme si c'était l'homme le moins coopératif de la planète (ou en tout cas de tout le Monde sorcier) en temps normal mais presque. Et ses grognements, aussi justifiés qu'ils puissent être dans sa situation -oui, Loïs pouvait comprendre ça- n'aidaient vraiment ni la situation, ni l'humeur du diplomate après tout ce qu'il avait essayé de faire pour lui toute la journée. Enfin, pour le département. Mais quand même. Et concernant ses fiançailles ? Vraiment, Arthur, tu vas jouer l'abruti maintenant ? Le plus jeune des deux arqua un sourcil insolent, en le voyant se lever et réagir comme ça.

« Yes, you're over reacting. It's not as if we were engaged or anything so why are you so angry ? »

Il répliqua sans sciller le moins du monde. La violence physique ne faisait pas peur à Loïs Valentine. Ni la colère d'un homme, franchement. Il suffisait de voir qui était son père pour comprendre qu'Arthur ne l'effrayait pas. D'autant qu'il avait sa part d'énervement, là dedans, et qu'il trouvait effectivement sa réaction injustifiée. Même si... Certes, il l'avait vue venir.

« Maybe I knew you would react like that that and that's why I didn't tell you then. Maybe, as I said, I just wanted something nice for once ! »

Et le voilà qui haussait le ton. Il se décollait du meuble contre lequel il était appuyé, et le toisait de derrière ses lunettes, les sourcils noirs froncés sur ses yeux tout aussi profonds. Qu'il ait, ou non, quelque chose à voir dans tout ce qui se passait n'avait pas tellement d'importance. Arthur réagissait comme un gosse et il ne comptait pas laisser passer ça.

« Did you think for a minute that I had a say in the matter ? Do you think I enjoy this ? Would YOU like to spend the rest of your life tied to someone you don't have the faintest attraction to, just to please everyone ? Because that's what I'm facing here. My whole fucking life. So please DO tell me how you're mad at the fact that I didn't tell you immediately, I beg of you. »

C'est dans ces moments là qu'on voit que Loïs fait du théâtre. Il a tout : la prestance, la diction, les gestes et surtout les expressions de quelqu'un dont l'honneur et/ou l'avenir a été bafoué. Qui le lui reprocherait ? D'un point de vue extérieur, c'est peut être une aubaine pour lui. L'héritière, qu'on voyait sur la photo du journal à son bras, était des plus charmante. Cultivée, gracile, riche... c'était un petit veinard franchement. Mais quand même, Arthur pouvait regarder au delà de son nombril et son égo blessé, non ? Et qu'il n'aime pas qu'on lui réponde ou qu'on avance sur son terrain de prédilection, qu'il grogne, rien de ça n'allait arrêter le jeune Valentine qui obligeait l'homme à reculer contre son propre bureau. Il n'allait pas le frapper, si ? Lui qui aimait le voir tomber le masque propret et insondable, il devait être servi.


***
Tu n'aides pas.
Oui, tu sur réagis. Ce n'est pas comme si nous étions fiancés ou quoi que ce soit, alors pourquoi es tu si en colère?
Peut-être que je savais que tu réagirais comme ça et c'est pour ça que je ne te l'ai pas dit à ce moment-là. Peut-être, comme je l'ai dit, que je voulais juste quelque chose agréable pour une fois !
Est-ce que tu as pensé un instant que j'avais eu mon mot à dire? Tu penses que j'aime ça? Tu voudrais passer le reste de ta vie avec quelqu'un pour qui tu n'as pas la moindre attraction, juste pour plaire à tout le monde? Parce que c'est ce à quoi je fais face ici. Ma putain de vie. Alors je t'en prie, dis-moi encore une fois comment tu es en colère parce que je ne te l'ai pas dit immédiatement, je t'en supplie.

Aussi égocentrique qu'on pouvait croire Loïs Valentine, on était toujours loin du compte. Parce qu'il était loin d'être idiot, ou de ne pas savoir ce qu'il faisait concernant les autres. C'était là, que le bas blessait, parce que contrairement à certains idiots (Finn, si tu nous regarde) qui ne voyaient pas le mal qu'ils faisaient, l'ex Serpentard avait plus qu'une vague idée de ce que pensaient les autres gens. De lui, ou en général. Et oui, contrairement à ce qu'il disait, il se doutait qu'Arthur aurait préféré qu'il en parle plutôt que de voir ça dans les journaux. Mais c'était son problème, pas le sien. Lui, comme il l'avait dit, n'avait voulu que profiter de derniers instants d'ignorance, et d'une présence amicale. Parce qu'aussi insupportable qu'Arthur Thorn était les trois quart du temps... Oui, il le considérant comme une présence positive. Il ne s'encombrerait pas de celle ci, si ce n'était pas le cas. Il n'y avait qu'à voir la façon dont il traîtait Jesus maintenant que ce dernier l'avait insupporté... Mais pourquoi ce mensonge ?

« You're right. I don't give a fuck. »

Il dit, fronçant les sourcils. C'était une chose de faire la drama queen et de savoir qu'on pensait ça de lui, c'était une autre de se faire appeler comme ça par Arthur Thorn. Il croyait quoi, qu'il n'en était pas une peut être, quand il réagissait comme une diva quand les choses ne se passaient pas comme il voulait ? Il n'était pas mieux ! Il suivit ce dernier des yeux. Il n'avait rien contre un verre, même partagé avec un con finit, et puis... il se rappelait qu'il allait devoir supporter le dit con finit encore un moment.

« Screw you Arthur. Some people have to deal with things someone like you cannot even begin to comprehend. »

Il préfère généralement les cocktails plus fruités, quand il sort, mais ça devra faire l'affaire après une journée de merde pareille. Il prend le verre qui lui est destiné et le finit d'une traite, toussant comme un forcené. C'était fort, putain. Et oui, on aura remarqué que lui utilise le prénom de l'auror. On pourrait prendre ça comme une marque d'affection, la joueuse pense surtout que c'est une façon de prendre l'autre de haut. Etre froid et utiliser un nom de famille était ridicule à présent.

« I was being honest. »

Il dit, de but en blanc, se raclant la gorge. Et c'était là que le bas blessait, probablement. Il était mal, ce jour là, et avait voulu profiter... de quoi exactement ? De sa position privilégiée auprès de lui ?

« And please don't humor me, I don't go around telling you how to behave like I know better, don't fucking tell me what I should have done. You don't know my life. »

Et en moins de temps qu'il en faut pour le dire, il se ressert et avale cul sec un second Firewhisky, toussant à nouveau. Et comme il commence à faire chaud, et qu'être en colère n'aide pas à calmer tout ça, il ouvre deux boutons de sa chemise si bien repassée. Ses gestes sont toujours précis, et moins caressants que lorsqu'il joue aux chats séducteur, et vont avec le ton sec qu'il emploie. Arthur l'a rarement vu avec un visage aussi fermé.

« But maybe you think you do. Because you're a good man, right ? You think you'd know what to do, were you in my chose. Let me tell you something Arthur. »

Il le fixait de son regard le plus profond et le plus sincère -puisqu'il avait l'air d'aimer ça. Oh, il aurait aimé voir Arthur à sa place. Dans les hautes sphères. Dans une famille qui ne laisse aucune place à la faiblesse et à l’irrévérence. Dans une danse où le moindre faux pas vous coûtait la vie.

« You'd be dead. Ages ago. »

Il n'y a pas trace d'un sourire ou d'une fossette sur le visage d'ange, ce soir. Loïs soupir, comme s'il avait imaginé tout ça, et trouvait l'idée dérisoire. Il passa ses doigts inoccupés dans ses mèches de cheveux pour -enfin- un peu lâcher du leste. Ca faisait du bien de dire le fond de sa pensée, parfois. Tout le monde ne pouvait pas se la prendre aussi cruement, mais au moins, et aussi borné qu'il serait surement à la réception, Arthur ne craquerait pas pour si peu. Il n'était pas fragile comme ça. En tout cas, pas sur ce sujet là.

***
Tu as raison. Je m'en fous.
Va te faire foutre Arthur. Certaines personnes doivent faire face à des choses que quelqu'un comme toi ne peut même pas commencer à comprendre.
J'étais honnête.
Et s'il te plait, ne te moque pas de moi, je ne te dit pas comment te comporter comme si je savais tout mieux que tout le monde, ne me dis pas ce que j'aurais dû faire. Tu ne connais pas ma vie.
Mais peut-être que tu penses que oui. Parce que tu es un homme bien, pas vrai ? Tu penses que vous saurais quoi faire, si tu étais dans ma peau. Laisse-moi te dire quelque chose Arthur.
Tu serais mort. Il ya des siècles.

Est-ce que Loïs avait encore haussé un sourcil, sous sa mèche brune qui retombait ? Ou est-ce qu'il avait roulé des yeux jusqu'au plafond, face à la réponse d'Arthur. Bien sûr qu'il ne le prenait pas pour un idiot. Juste un type qui donne des leçons sans réfléchir deux secondes. Et après tout, qui l'en blâmerait. On n'a pas envie de réfléchir au sort des gens comme lui, c'est bien plus simple de les diaboliser et de se dire qu'ils ont tout pour réussir, et qu'ils préfèrent le côté obscur parce que c'est ce qui leur rapporte gros. Pour la magie noire ? Il n'a peut être pas tort. Loïs n'a pas de problème à tripatouiller là dedans, contrairement aux gens bien pensants. Quand à ce qui concerne la morale et le sort que certains réservent aux nés Moldus ou aux Moldus tout court... Disons que c'était plus compliqué que ce que beaucoup leur reprochait. (Moui...)

« You make a good impression if that's not the case. »

Il grommela dans une -presque- bonne imitation d'un grognement Arthurien. Presque inaudible, mais on a compris qu'il n'était pas tout à fait d'accord avec ce qu'on lui disait. Le reste, par contre, il n'avait rien à redire à ça. Et ça eut au moins l'effet d'arrêter de mettre du feu sur les flammes froides de la colère du jeune Valentine. Bien sûr. C'était de Thorn, dont on parlait ici. Celui à qui il fallait répéter les choses trois fois, voire se mettre à poil les jambes écartées devant lui pour qu'il comprenne où on voulait en venir. A quel moment avait-il cru qu'il comprendrait la subtilité ? Mais surtout, avait-il voulu qu'il la comprenne. Non. Comme Loïs lui avait dit plus tôt, il voulait quelque chose de simple. Du réconfort, peut être. Et c'était la meilleure façon de l'obtenir sur le moment, ne lui en déplaise.

« ...Let me think about it and I'll get back to you. »

Il répondit, dans un ton moins affecté que s'il avait vraiment décidé de continuer à lui pourrir -plus- sa soirée. Il le toisait du regard, mais un peu plus curieux et indécis (voire prudent) qu'en colère. Arthur Thorn, comment as-tu réussi ce miracle de faire redescendre un Valentine de ses grands chevaux ? Il charma son verre jusqu'à la bouteille, qu'Arthur ne perde pas la main. Les deux shots avaient déjà bien réchauffé son gosier et son oesophage, et le jeune homme sentait un feu doux l'apaiser de l'intérieur. Non, il ne comptait pas dévoiler ses plans à cet homme qu'il était plus là pour surveiller qu'autre chose. Et se taper, bien sûr. On oublie pas le plus important. Et il ne comptait pas non plus -Arthur tu l'as pris pour un débutant ?- balancer les plans de sa famille et des autres pour ses beaux yeux. Il but le troisième shot avec plus de modération, retournant tripoter les affaires d'Arthur, surtout les nouveautés depuis la dernière fois. Ca n'était pas la première fois qu'il notait la beauté des yeux de ce dernier, dites donc.

« What I would have done... If I wasn't a Valentine, you mean. »

Oh, le joli cendrier en coquillettes que voici. Beaucoup de paillettes. Cette gamine a bon goût. Il hésita un long moment, tournant et retournant l'objet entre ses doigts, pesant toutes ses options.

« I don't think I've told you that I am a fairly good dancer ? »

Et bah Loïs, c'est quoi cette humilité soudaine ? Il repose le cadeau d'Enid recule pour aller appuyer son derrière là où Arthur travaille, observant l'étagère et ce qui l'habitait. Et puis il tourna son visage vers lui, s'appuyant en arrière sur ses poignets, une fossette réapparaissant comme par magie.

« But you might have noticed that during our few... "meetings" that I know how to use every part of my body. » Il pause. « I wanted to pursue a carrier in modern danse. Father didn't approve. A pity that we didn't have a chance to dance together. »

Son sourire est enfin de retour, et son air coquinou avec. Rien d'aussi salace qu'il n'aurait pu, vu les sous entendus qui passent par là. Peut être qu'il regrettait vraiment que l'Auror ait été de garde ce soir là. Quoi que Loïs serait sans doute mort à l'heure qu'il est, au moins Ash Nightingale n'était pas...ça. Il exagéra un soupir, remettant son masque et jouant le garçon plus affligé que ne le requérait la situation. Il s'agissait quand même pas de laisser entrevoir ses vrais sentiments, quand même. Quand on est un Valentine, ça ne se fait pas. Il finit son shot d'une traite, devant Arthur. Ca fait du bien finalement d'avoir dit tout ça.


***
Tu fais bien semblant en tout cas.
... Laisse-moi y réfléchir encore.
Ce que j'aurais fait ... Si je n'étais pas un Valentine, tu veux dire.
Je ne pense pas que je t'ai dit que je suis un assez bon danseur?
Mais tu avais peut-être remarqué que lors de nos quelques... "rencontres", je sais utiliser toutes les parties de mon corps.
Je voulais poursuivre une carrière en danse moderne. Père n'a pas approuvé. Dommage que nous n'ayons pas eu la chance de danser ensemble.

Finalement, ça n'était pas si compliqué de confier quelque chose de personnel, pas vrai Loïs ? Bon en réalité la danse, c'était une chose, encore fallait-il qu'Arthur sache à quel point Loïs avait poussé l'art de la danse et du théatre, jusqu'au transformisme de cabaret (merci les charmes et autres glamours pour ne pas être reconnu en plus, hein). Et pour qu'il sache ça, il allait devoir se lever tôt. Enfin, façon de parler. Mais oui, le jeune Valentine trouvait ça curieux, qu'il ait pu confier ses aspirations de jeune garçon à cet homme, sachant qu'il était passé maître dans l'art des secrets -les siens et ceux des autres. Ca n'avait pas eu l'air d'émouvoir tellement l'autre homme, ce qui n'aurait pas du le surprendre tellement. Après tout, il y avait difficilement plus fermé qu'Arthur Thorn. Ca n'était pas pour rien qu'il avait un petit goût de défi. Mais c'était aussi un peu décevant, qu'une confession pareille fasse un tel plat. Il soupira. Hein ? De quoi ?

« Trust you hm ? »

Il était déjà trop surpris d'être invité à dîner et ne pas être renvoyé du bureau, pourquoi dirait-il non maintenant. Sauf si Arthur l'amenait dans un bouiboui infâme et indigne de lui, là il serait obligé de mettre le holà. Non parce qu'il avait vu ce qu'Arthur prenait au déjeuner, quand il déjeunait déjà. Urgh. Loïs leva les yeux au ciel en voyant Arthur avec une arme Moldue -seriously?- et il récupéra sa cape aux reflets verts superbement taillée, son écharpe qui devait coûter cher en cachemire sorcier autour du cou, et il attrapa le bras qu'on lui tendait.

Il ne s'attendait pas à le garder une fois qu'ils avaient atterri, et se trouvait être positivement surpris et amusé de voir qu'Arthur continuait de le guider sans moufter. Un homme plein de surprise, donc. La mer lui rappela le cottage dans lequel il s'était retrouvé en Animagus blessé, et il se demanda si Arthur allait l'emmener dans un de ses petits restaurants préférés. Ca le mettait en joie, jusqu'à ce qu'on lui rappelle de métamorphoser sa cape.

« Oh you must be kidding me ! »

Il râla haut et fort, comprenant qu'ils allaient dans une ville Moldue. Après un soupir digne d'un adolescent insolent, il s'appliqua pourtant. Par contre Arthur, tu ne compteras pas sur un manteau de campagne, hein. On fait dans l'élégance ici. Sois content qu'il n'ait pas un manchon déjà. Son humeur est redescendue d'un cran, mais pas assez pour qu'il ne respire pas les embruns de la mer et qu'il ne profite pas du bras qu'on lui offre un minimum. C'est tout ce que Loïs peut faire que de se retenir de lancer une pique à chaque occasion qu'il a, et quand il voit le restaurant ? Il manque de faire demi tour et de le planter là. Autant dire qu'il ne fait aucun effort pour être moins fabuleux

« You must be enjoying this. »

Il dit, prenant la carte en main d'un air tout aussi dédaigneux qu'il lui était possible. Il soupira. Il ne lui venait pas à l'esprit qu'Arthur voulait peut être lui faire découvrir quelque chose qu'il aimait. Non. C'était forcément de la torture psychologique pour lui. Mec, tu vas lui payer le meilleur Merlot de la carte si tu veux lui faire avaler tes spaghettis. Parallèlement à ça, Loïs est parfaitement poli avec la serveuse, mais les plus habitués à son style savent qu'il la prend de haut -pourtant elle ne doit pas être moins intelligente que Meredith, la magie en moins. Il remercie cette dernière lorsqu'elle est revenue lui servir son verre de rouge, et quand les plats arrivent, il se rend compte qu'il est mort de faim. Et que c'est plutôt bon, d'ailleurs. Pas aussi gras et manquant de finesse comme il avait pu se l'imaginer. L'estomac et le palais contenté, il s'aventurait même à jouer un peu avec la nourriture pour enquiquiner son interlocuteur. Il commanda une mousse au chocolat en dessert, maison apparemment. Et bien sûr qu'il poussa un soupir indécent en la goûtant.

« Why are you doing this Arthur. You deserve a better life than this. »

Il ironisa, même si ça avait un certain fond de vérité. Pourquoi est-ce qu'il perdait du temps avec un Sang pur élitiste tel que lui qui ne faisait que le rendre chèvre. Il devait avoir mieux à faire de ses soirées, avec sa famille merveilleuse et... oui, bon. Autant Valentine voyait tout à fait le charme sauvage de l'homme (et selon lui, il n'était pas le seul) autant il pouvait voir le problème du package qui allait avec. Il soupira encore après une cuillerée de mousse.

« Don't tell me I'm your best option, now. »

Il sourit, et lui tendit une cuillerée et attendit qu'il fasse "aaaah" pour la lui enfournée. Tellement d'idées lui passaient par la tête là.

***
Te faire confiance hm?
Oh, tu te fous de moi!
Tu dois tellement adorer ça.
Pourquoi tu fais ça Arthur. Tu mérites mieux que ça.
Ne me dispas que je suis ta meilleure option, maintenant.

Comment ça, pas de mousse au chocolat ? Pfff... Y'en a qui ne connaissent pas les bonnes choses. Oui, Loïs trouvait que cette mousse moldue était bonne. Chocolat noir, pas écoeurante, peut être une pointe de sel... Pas besoin de chichis parfois quand on a un bon produit. Il lécha la cuiller avec indécence, rien que pour se venger. Ca te surprend encore qu'il se comporte comme un adolescent insupportable ? C'est un adolescent insupportable. Enfin, un jeune adulte. 

« Of course I would .»

Il répondit d'une voix plus calme et dont la douceur contrastait vie avec l'humeur du sanglier cette fois. Il savait suffisamment sur l'Auror pour savoir qu'il était doué dans le foutage en l'air de sa vie. On ne choisit pas une profession comme ça déjà pour commencer. Et son célibat... Il n'avait peut être pas tous les détails mais vraiment, il en avait assez. Son but n'était malgré tout pas de braquer Arthur. Même si ce dernier avait demandé de l'honnêteté, hein. Par dessus les yeux perçants du félin, il y avait ce sourire, plus doux que d'habitude. On n'attrape pas les sangliers comme ça, Loïs. Il se remit en quête de ne pas gaspiller une miette de cette mousse au chocolat.

« You brought me here. And I followed you. Not that I would have minded going some place more... magical you're not wrong. »

Il joua avec le mot. Loïs avait beau regarder autour de lui, il avait du mal à comprendre. Oh, il y avait plein d'endroits plus que fréquentables dans le monde Moldu, il en fréquentait même parfois en bonne compagnie. Mais ça restait un mystère, pour lui, ce qu'Arthur et beaucoup de sorciers faisaient a s'encombrer de tout ça quand il y avait tellement mieux... 

« I guess I'm here because you are.»

Il conclut, avec un sourire énigmatique. Et puis il demanda l'addition. Sur le chemin de dehors, il lança discrètement un petit sort de confusion, dans le doute, histoire que la serveuse et ses collègues oublient quels clients ils avaient eu ce soir. Et puis, de retour dans le froid, Loïs prit la main de l'auror dans la sienne pour l'entraîner du côté de la jetée. Des idées d'"accidents malencontreux", Valentine ? Il n'avait pas l'air de trop s'approcher du bord mais avec celui là on ne sait jamais. Non, il avait l'air d'apprécier la vue, les cheveux battant dans le vent et les joues rosissant avec le froid. Et puis dans un sourire en coin qu'on lui connaît bien, il se rapproche de l'oreille d'Arthur.

« Do you know of any hotels, around here ? Might as well go... Muggle, all the way now. »

Il avait failli dire un vilain mot ici. Mais il faut croire que Loïs à envie de plaire ce soir. Il se rapproche de l'autre homme pour glisser une main sur un popotin. Des fois que le type qui a besoin qu'on soit concret avec lui ne comprenne pas.

Arthur. Si tu trouves que ce petit tour de passe passe, certes limite au niveau de la loi concernant les tours de magie sur des moldus, tu es mal barré avec notre Valentine national. Sans qu'il n'y ait la moindre preuve, lui et sa famille sont accusés depuis un paquet d'années d'avoir recours à des pratiques magiques, noire mais pas seulement, des plus douteuses. A la grande joie du brun, une fois sa main dans la sienne -et plus tard sur son postérieur- et le grand air rien que pour eux, Arthur avait l'air d'avoir lâché le morceau. Ca aurait un peu pourri l'ambiance de parler de sorts interdits par une si belle nuit ! Et c'était, finalement, une belle nuit. Que ce soit l'une ou l'autre facette du diplomate ici présent, le jeune homme avait l'air de vivre sa meilleure vie. Ce qu'Arthur devrait finir par accepter, c'est qu'il n'y a pas qu'un "Loïs" et un "Valentine". Il y a un Loïs Valentine, l'un est totalement indissociable de l'autre quand bien même on puisse espérer... Autre chose. Et ce Loïs Valentine était tout à fait disposer à faire une entorse de plus à sa fréquentation de lieux non magiques pour le bras possessif qui venait de l'enserrer.

Sourire félin au possible, en jouant avec quelques boutons par ci et tirant sur une écharpe par là, plus Arthur grognait, plus il s'amusait. Est-ce qu'il avait soupiré une fois de trop quand Arthur cherchait à sortir de l'ascenseur ? Ou c'était d'avoir laissé son manteau tomber sur ses reins. Quoi qu'il en soit le jeune homme s'était empressé de répondre à l'ardeur de l'Auror en accrochant carrément une jambe à sa hanche, all hell breaking loose.

« You're so naughty Mr Thorn. »

Il avait plaisanté de sa voix de pure séduction, riant un peu quand on lui faisait comprendre qu'il s'agissait d'aller DANS cette chambre -oui quand même, qu'Arthur allait devoir payer d'ailleurs. Un compte en banque Moldu ? vous vous foutez de lui ? Il avança tel le félin conquérant qu'il était, laissant tomber ses couches de vêtement au fur et à mesure. Oups. Yep, Arthur, il s'éloigne de toi tout en déballant le cadeau tout seul comme un grand et tu ne peux que regarder. Et puis il se retourne, chemise ouverte et tombant de ses épaules, débarrassé de ses lunettes et secouant sa crinière pour lui redonner du volume, le regard plus provocateur tu meurs. Si on n'a pas envie de le bouffer sur place, il ne saura plus quoi inventer !

Plus tard, après avoir donné de sa personne manuellement et bucalement si le moment s'y prêtait, il geindrait combien il veut cet homme et ces magnifiques hanches et leur traitement divin pour peu qu'on le fasse attendre un peu trop. Loïs avait peut être fini par dépasser les limites de sa propre patience... Possible qu'il lâchait d'avantage les rênes qu'à son habitude. Le chaton, pris à son propre piège ? C'était sans compter sur la ressource de ce garçon qui n'attendrait pas longtemps avant de proposer des retournements de situation, pour leur procurer d'avantage de plaisir à tous les deux. Et aussi parce qu'il aimait dominer la situation, autant qu'il aimait qu'on le contredise. Et puis... Loïs lui avait parlé de sa passion pour la danse, pas vrai ? Il était temps aussi de lui montrer ce que ça pouvait leur apporter.