Loïs O. Valentine | Ezra Miller

Faire des volutes de fumée qui montent jusqu'au plafond de sa chambre, sur fond de musique, un.e amant.e à chaque bras... Sa vie aurait pu ressembler à ça bien plus tôt, selon Loïs, que ces dernières années. Mais valait mieux tard que jamais. Du point de vue de certains, à l'université, il était cliché du gamin qui veut se rebeller mais qui ne fait au final que suivre un chemin déjà tracé et bien droit. Par son père qu'il voudrait impressionner et qui le regarde sans le voir, surtout. Rien n'était assez bon pour le grand Phineas Valentine. Qui devait être au courant, d'ailleurs, mais tant que ça n'entachait pas la réputation de la famille, il fermait les yeux, ou rattrapait ses conneries à coup de pot de vin et de personnes bien placées. Et puis, il avait ses propres scandales à gérer. Des affaires de tromperies, des affaires de magouilles que seules des espèces sonnantes et trébuchantes pouvaient taire...

C'était pour éviter tout ça que son père l'avait placé à Durmstrang et non Beaubâtons dont il estimait le niveau bien trop bas. Il avait aussi cette affinité de famille avec la Magie Noire qui avait décidé son choix, et le résultat n'avait pas manqué. Sans non plus faire partie des pires de l'établissement, Loïs se distinguait par la facilité avec laquelle il pratiquait celle ci. Il s'était pris maintes remarques, à ce sujet, quand d'autres le regardaient avec la bouche en coeur. Le nom de Valentine inspirait quelque chose de grandiose dont il aimait tirer profit. Mais côté carrière, c'était peut être le seul point de discension qui se posait avec sa famille. Si ce n'était qu'il voyait ses deux parents traîner dans des affaires plus que louches dont il était fier d'être au secret -ou le prétendre pour impressionner la gallerie- il ne se voyait pas une carrière dans les magouilles politiques et le renversement des Moldus. Voire leur anéantissement.

Non, lui ce qui lui plaisait c'était l'Art, la création, la danse, le balais, toutes les belles choses... Il se réalisait d'avantage dans des chorégraphies les plus originales et désarticulées, dans la création de costumes, la peinture, le maquillage, passions qu'il tenait certainement de sa tante Helle dont il avait retrouvé planqués au grenier de la maison de famille de superbes robes ouvragées. Il avait aimé les porter, s'en inspirer. On ne s'improvise pas danseur, ni contemporain ni classique, il avait dû beaucoup travailler en cachette. Ses parents avaient tenté de réprimer ces envies dès le plus jeune âge, son père avait été le plus violent, certes, mais le dégoût qu'on lisait dans les yeux de Kendra Valentines ne valait guère mieux. Ces artistes, tous des forniqueurs drogués hein.

Sans aller jusque là, Loïs avait pris soin de goûter à ce que ce milieu lui offrait depuis qu'il avait pu quitter Durmstrand pour rejoindre l'Angleterre et, hors d'atteinte de ce dernier, c'était à la MUL qu'il avait enfin pu s'exprimer. Il gardait pour lui une partie de ses activités nocturnes, cependant. Entre bals cruels et plus que limite niveau décence entre sorciers... Ses "victimes" étaient assez souvent à quelques drogues douces ou verres de la totale lucidité donc ils ne faisaient jamais rien de "mal". Et c'était si plaisant. Jusqu'à son premier accident. Le groupe avec lequel il trainait régulièrement était un brin plus versé dans la cruauté anti Moldus. Lui, sans aller jusqu'à les mépriser, avait un certain dédains pour eux. Les Non Magiques. Quelles petites vies ils menaient, comment ne pas comprendre qu'être sorcier, c'était à des kilometres de ça. Mais de là à participer à des exactions violentes comme ça se faisait dans sa famille... Il avait été émoustillé par ça, plus jeune. Maintenant il s'en détachait. Mais ces moldus que son groupe et lui avaient croisés ne s'en étaient pas remis ce soir là. Il avait passé plusieurs mois à Azkaban avant que son père et sa réputation ne l'en sortent, à condition qu'il oublie tout ça. Tout ce qui faisait son bonheur, tout ce qu'il était.

Loïs avait accepté ce poste d'assistant au Ministère pour le calmer et endormir sa vigilance. Toujours la tête haute, un sourire félin et un air malicieux sur le visage, il montrait ce qu'on voulait voir de lui mais n'en perdait pas moins ses objectifs. Il avait encore beaucoup à expérimenter de cette vie.