It's this time of year again !

Sujet: It's this time of year again ! Lun 25 Nov - 21:38

It's this time of year again

Noah & Connor

Saturday, November 16th

“Daaaaaaad ! Is he there yet ?”¹
Pour les deux gamines de huit et dix ans, c'est comme si rien n'avait changé. Leur père leur a manqué, pendant ces longs mois, évidemment, mais elles ont retrouvé leurs marques dans la forêt tropicale comme si elles n'en étaient jamais parties.
Et Noah dans tout ça ? Il est plus rayonnant que jamais. Quand il a vu les deux enfants passer la cheminée, fin octobre, il les a prises toutes les deux dans ses bras et a eu un mal fou à les lâcher. Il a pris le temps d'enfouir son nez dans les cheveux aux boucles serrées, a ri en entendant Amaryllis râler qu'il l'étouffait. Et la semaine qui s'en est suivie a été pleine de moments complices, d'activités tous ensemble, et de père qui regarde la chair de sa chair dormir d'un air attendri.
Jusqu'au soir d'Halloween, où il avait invité Connor, à la grande joie des filles – notamment l'aînée qui l'adore – qui s'étaient fait un plaisir de lui faire un vrai maquillage qui fait peur – selon leurs propres mots. Et puis, déguisées en médecin et en Sorcière de l'Ouest, accompagnées d'un squelette et d'un héros de film mono-réplique – I am Inuksuk ! grogne-t-il d'ailleurs pour faire rire les petites – elles ont fait le tour du voisinage, côté non-maj' comme côté sorcier, raflant toutes les sucreries du coin à grands renforts de sourires édentés et de petites poses bien trop mignonnes.
Une seule ombre au tableau : le beau Connor avait refusé de rester dormir à la maison.
Alors quand, cette fois, Papa a annoncé que le jeune journaliste venait dîner, ça avait été l'effervescence. Et la plus grande des deux gamines, habituellement si calme, a bien du mal à calmer son impatience. Hazel, quant à elle, s'occupe de façon plus posée en jardinant avec son papa.
Le monde à l'envers.
“No matter how many times you ask me, he won't be here any quicker,”² répond calmement le botaniste en montrant à sa cadette comment effectuer un geste un peu plus technique que d'habitude. Amaryllis bougonne et revient s'asseoir sur le tas de coussins qui sert de salon, reprenant la lecture de son livre cinq minutes, avant de revenir voir ce que fabriquent les deux autres. Elle se penche sur le dos de son père, observe les mains calleuses s'agiter avec une certaine dextérité, pose une question sur la plante, veut aider sa petite soeur une seconde, mais se disperse bien vite.
Elle est impatiente.
Mais pas autant que son père qui ne parvient à se contenir qu'en s'occupant les mains. Une fois le jardinage terminé et quelques légumes récoltés, complétés par ce qu'ils ont acheté au marché ce matin, Noah enchaîne avec la cuisine du repas de ce soir, veillant à ce qu'Hazel ne mette pas de la farine partout, sous le regard attentif de la plus âgée qui s'est installée à la cuisine, finalement, pour faire ses devoirs.
C'est un sursaut général qui les saisit quand on sonne à la porte. Et, sans surprise, c'est Amarillys la plus rapide qui fonce vers la porte pour l'ouvrir avec un grand sourire et saute au cou du jeune homme, dans un enthousiasme débordant qu'elle montre rarement et qu'elle tient, à n'en pas douter, de son père. Elle est suivie de près par Hazel qui veut absolument faire la bise au jeune homme – habitude prise de l'autre côté de la Manche – alors que Noah, lui, coincé entre la découpe du potimarron et le concassage des noix, doit d'abord s'assurer que les sortilèges sont bien lancés.
Il apparaît de longues secondes après ses deux filles qui tournent déjà autour du journaliste, le bombardant de questions sur sa journée et sur d'autres choses. S'essuyant les mains dans un torchon, son éternel sourire aux lèvres, il observe le manège ambiant.
Connor n'a peut-être pas la fibre paternelle – à son âge, qui le lui reprocherait ? - mais les deux gamines l'adorent. Il s'immobilise pour observer son amant essayer de progresser en terrain accidenté, le regard pétillant trahissant largement les sentiments qu'il a pour lui.
“Gosh, girls, let the man breathe !” ricane-t-il alors qu'ils arrivent à sa hauteur. Il chasse gentiment les deux chipies qui les devancent vers la cuisine, jette un regard vers le jeune homme pour voir s'il peut profiter de leur inattention pour lui voler un rapide baiser. “I'm glad you could make it.”³
________________
¹Papaaaa ? Est-ce qu'il arrive bientôt ?
²Me le demander toutes les cinq minutes ne le fera pas arriver plus vite.
³Merlin, les filles, laissez le respirer ! Je suis content que tu aies pu venir.

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Les dernières semaines étaient passées comme dans un rêve d'automne. Et pour un garçon aussi terre à terre que le rouquin, il s'agissait de ne pas perdre pieds. Surtout avec un amoureux aussi papillonnant que Noah ! Aussi difficile à imaginer que ça puisse être, et surprenant aussi, Connor se retrouvait lors de leurs rendez vous à être le plus mature des deux. Si les fois où il avait du lui taper sur le dos de la main ne suffisaient pas pour comprendre, il y avait eu Halloween, où un adulte et trois enfants étaient allés déguisés, main dans la main, faire du porte à porte pour des sucreries. Main dans la main parce que le rouquin s'était retrouvé avec les mains des petites souvent dans les siennes, parce qu'elles se battaient pour avoir son attention. Pas parce qu'il tenait celle de Noah... Malheureusement pour ce dernier, il y avait encore des barrières à abattre de ce côté là.

Il avait du mal à y croire, mais peint et déguisé comme le plus random des squelettes -il avait fait un effort en venant avec un pull cage thoracique et c'était vu jeter un regard du "ho non, ça ne va pas suffire du tout" par les trois Inuksuk à la fois- il avait participé à son premier véritable Halloween en famille. Noah avait pu entendre passer cette information au vol, quand le rouquin avait discuté avec la plus grande des origines de cette tradition. Et puis, aussi fort qu'elles aient pu insister, à grands renforts de prêtage de lits, hamacs, couvertures doudous et compagnie, il était reparti en fin de soirée. Avec un cadeau de Noah à nouveau, qui irait sans doute à côté de la plante increvable qu'il lui avait offert. Au moins en la regardant, il pensait à lui. Même si ça le déconcentrait pour travailler !

Ce soir, pas de Halloween, ou de fête païenne en particulier prévue au menu, juste un dîner en famille. Et c'était déjà quelque chose pour le rouquin qui n'avait pas exactement la fibre familiale. Contrairement à ce que le botaniste pouvait penser, ce n'était pas vraiment dû à sa jeunesse, mais plutôt au fait qu'il n'avait jamais vraiment eu de famille digne de ce nom. Et que ça l'avait plutôt conforté dans l'idée que ce n'était pas pour lui. Le niveau de terrain inconnu ici était à son maximum, donc. Et quand la porte s'ouvrit pour deux lutins se précipitent sur lui dans le débordement d'affection et d'énergie qui les caractérisait, Connor fit de son mieux pour ne pas être trop distant ou trop rigide. Peine perdue, hein. Mais Amarillys n'a pas l'air de s'en formaliser. C'est à partir de quel âge, qu'on apprend la retenue, déjà ? Ne parlons pas de la plus petite qui tenait absolument à faire la bise. Connor avait un peu envie de fuir, et ça devait se lire dans son regard paniqué qu'il lançait à Noah tout en répondant quand même aux petites.

« Me too. »

Il répondit, incapable de ne pas jeter un regard inquiet aux filles pour être sûr et certain qu'elles ne verraient pas le baiser volé le plus maladroit et court de l'univers. Il essaya de se rattraper en le poussant affectueusement de son épaule en s'approchant de la cuisine. Les yeux pétillants de Noah étaient quelque chose qu'il ne connaissait pas vraiment, et qui le rendait perplexe à chaque fois. De même pour l'attention débordante des filles.

Il demanda à Noah s'il pouvait faire quelque chose pour aider, et finit par s'installer avec une petiote de chaque côté pour prendre de leurs nouvelles. A commencer par l'école, puisque c'était ce qu'il connaissait le mieux. Bien sûr, Amaryllis avait de quoi remplir toute la soirée avec tout ce qui s'était passé depuis septembre, mais la plus jeune n'était pas en reste, même si elle ne pouvait pas encore faire de magie à son âge. Il répondit avec plaisir aux questions sur sa journée, en restant le plus PG possible. Pas d'histoire sordide ou trop compliquées pour les filles ! Et juste comme ça, il se sentait un peu plus dans son élément.

« What's on the menu tonight ? »

Il finit par demander à Noah, parce que ça sentait bon. Sans se douter que pour un certain Inuksuk, il l'aurait bien mis au menu. Leurs regards se croisèrent à ce moment, assez pour que Coco finisse avec ses sourcils froncés et les oreilles roses d'indignation. Un court moment. Mais s'il se mettait à changer de couleur de cheveux, les filles allaient très rapidement le griller. Après de premières réserves, finalement, peut être que ça allait bien se passer ? Après tout, il avait survécu à une nuit de chasse aux bonbons en famille. Un dîner ça n'allait pas être aussi difficile ! Sauf si Noah continuait à faire son amoureux transit dès que les petites avaient le dos tourné.

« Girls, did I tell you this story about your dad ...? »

Il s'apprête à vendre la mèche sur des dossiers, Noah, si tu continue à embêter le renardeau... Est-ce qu'il parlerait de la fois où Noah s'était fait passer pour quelqu'un d'autre alors qu'il venait l'interviewer ? Ou d'autres histoires croustillantes -mais children friendly attention. Son regard s'illumina à son tour en regardant comment son amoureux allait se dépatouiller.

***
Moi aussi.
C'est quoi le menu de ce soir ?
Les filles, je vous ai déjà raconté cette histoire sur votre père ...?

Date de naissance : 21/11/1978

It's this time of year again

Noah & Connor

Un baiser timide et donc un ricanement plus tard, Noah suit le mouvement vers la cuisine. Amarillys s'est déjà réinstallée à table avec ses devoirs et son joli stylo-plume, alors qu'Hazel remonte sur son petit marche-pied pour reprendre la confection de la pâte brisée pour la tarte de papa. Ce dernier se fait violence pour ne pas entourer le jeune homme de son bras, se contente d'une vilaine patte qui se glisse brièvement dans un coin qu'il affectionne particulièrement, et reprend le fil de son repas en assurant Connor qu'il s'en sort très bien.
Et puis il aura bien assez des deux filles pour s'occuper, ne vous en faites pas.
Il suffit qu'il demande des nouvelles pour réveiller les deux moulins à paroles.
D'abord Amaryllis, qui lui fait remarquer qu'elle fait sérieusement ses devoirs et qu'elle a eu de bonnes notes depuis la rentrée – chose qu'elle avait bien fait remarquer à son père aussi, vous pensez bien – et qu'elle compte bien être la première de sa classe de CM2 au premier trimestre, et toute l'année si elle le peut. Elle travaille dur pour ça, même si bon, des fois, c'est un peu dur. D'ailleurs, il ne veut pas l'aider sur son exercice de français ? Ah, c'est vrai, il ne parle peut-être pas français, pardon.
Et c'est à ce moment là qu'Hazel sent la brèche et s'y engouffre. Tout en rappelant à sa soeur que bien sûr, il ne parle pas français, t'es bête toi – aparté de Papa qui râle qu'on ne dit pas aux autres qu'ils sont bêtes – elle enchaîne sur sa propre petite vie, et notamment sa fierté du moment : la pâte brisée. Elle lui montre, même, la boule qu'elle tient dans les mains et qu'elle a longuement malaxée – bien que son père lui ai dit quinze fois qu'il fallait la travailler le moins possible. Elle assure avec un grand sourire que c'est la meilleure recette du monde, et que la tarte aux noix de Papa n'en sera que meilleure, et qu'elle la réussit tellement bien que le monsieur pâtissier qui leur avait envoyé un gâteau chocolat serait impressionné.
On ne sait pas, dans tout cela, le plus impressionnant : la vitesse à laquelle elle débite tout ça, sans la moindre ponctuation, ou la brusque raideur de Noah qui, fort heureusement pour lui, tourne le dos à la tablée. Non pas qu'il ait honte de ce qu'il s'est passé avec Nathanael – je soupçonne Noah de ne jamais avoir honte de rien – mais plutôt qu'il estime que sa relation actuelle avec le jeune homme est encore trop fraîche pour évoquer ce genre de choses. Il a déjà rencontré Farashu, c'est bien assez.
“Well…” Il ne faut pas plus que la question de Connor pour le détendre. Un sourire un peu trop éloquent sur les lèvres, il se retourne et croise le regard de son amant. Oui, ils pensent à la même chose. Et le sourire du botaniste s'élargit en voyant qu'il n'a pas besoin d'exprimer le fond de sa pensée, avant qu'il ne réponde plus sérieusement. “A walnut pie, as Hazel said, but before dessert…” Vous le voyez, l'éclat coquin dans son regard ? En voilà un qui a un dessert bien particulier en tête. “… There's a squash cream soup for starters and a mushroom risotto for main course.”¹ Oui, il met les plats dans les grands. Mais bon, il faut que ce soit bon et équilibré, et avec un invité il aime faire des repas plus élaborés.
Et en parlant de risotto, il fallait peut-être qu'il s'occupe du riz… Le potimarron est coupé et mis en cuisson, le riz est rincé, et Noah, du bout de sa baguette, fait valser le reste des ingrédients. Oignons, champignons, riz… Hop, on déglace au vin blanc, on attend que l'alcool s'évapore et… C'est parti pour la cuisson longue et laborieuse.
Au moment-même – parce que ça arrange la joueuse – où Amarillys range ses affaires, les devoirs étant faits, et surtout où Connor commence à jouer.
Ah oui ? Quelle histoire ?
Il attrape la pâte préparée par les petites mains de sa cadette – qu'il envoie se laver les mains à l'évier, d'ailleurs – et récupère ses noix concassées pour passer à la préparation de la tarte.
“Which one ?”² dit-il d'un air intéressé, absolument pas perturbé à l'idée qu'on balance des dossiers sur lui.

“Come on ladies, go and wash your hands before dinner !”³
L'appel de la faim est le plus fort. Une fois les anecdotes balancées, les taquineries échangées et peut-être même une bataille de chatouilles générale de lancées, le risotto s'est rappelé au bon souvenir de toute cette petite famille et de son invité. Les deux gamines ne se font pas prier, Hazel attrapant même la main de Connor pour que lui aussi vienne se laver les mains.
Zut.
Ils n'allaient pas pouvoir profiter d'une petite pause enchantée, se dit Noah en voyant le mouvement vers le royaume aux orchidées. Bon… Bah il ne lui restait qu'à mettre la table, hein. Il entend, au loin, le babillage d'Hazel – ou bien est-ce celui d'Amarillys ? – alors qu'il place bols et assiettes, velouté de potimarron et risotto aux champignons.
“Daaaaaaad !” Et voici qu'Hazel débarque en courant dans la cuisine, manquant de tomber en trébuchant sur une racine. “Did you know that Europeans don't celebrate Thanksgiving ? The maîtresse said so at school !”⁴
Noah hausse les sourcils, ne comprenant pas très bien d'où sort la remarque, mais devine qu'il doit y avoir un cheminement logique. De quoi ont-ils discuté dans la salle de bain ? De Noël ? De la famille ? De ce qu'elles ont vu à l'école ?
“Yeah, it's because Europeans needed help from the Natives when they arrived in America, and that's why it's called thanksgiving,” explique-t-il en cherchant la façon la plus simple de le lui expliquer. Non pas qu'il ne veuille pas s'embarquer là-dedans, mais il sent bien qu'il y a une suite à la remarque de la gamine.
“Soooo that means Connor doesn't celebrate Thanksgiving !” Ah, la voilà, la suite. “Can he celebrate it with us ? Can he ? Pleaaaaase !”⁵
Bien, bien, bien…
Si Connor est mal à l'aise avec les deux petites, il faut croire que l'inverse n'est pas vrai : elles l'ont largement adopté.
________________
¹Une tarte aux noix, comme l'a dit Hazel, mais avant le dessert… Il y a du velouté au potimarron en entrée, et du risotto aux champignons en plat.
²Laquelle ?
³Allez jeunes filles, allez vous laver les mains avant de passer à table.
⁴Papaaaaa ! Tu savais que les Européens ne font pas Thanksgiving ! La maîtresse l'a dit à l'école !
⁵Oui, c'est parce que les Européens ont eu besoin de l'aide des Natifs quand ils sont arrivés en Amérique, et c'est pour qu'on appelle ça Thanksgiving.
- Doooooonc, ça veut dire que Connor ne fête pas Thanksgiving ! Il peut le faire avec nous ? Il peut ? S'il te plaaaaait !

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

S'il prenait la vilaine paluche à se promener aussi indécemment encore une fois, Noah n'allait plus avoir de doigt, se dit le rouquin qui avait marqué un fard pour la première d'une bonne lignée de fois de la soirée. Cet homme était exaspérant. Et aussi, extrèmement séduisant, alors qu'il préparait à dîner et que Connor tentait de donner de l'attention de façon équitable aux deux petites. Il se laissa dépasser plusieurs fois, incapable de savoir comment les arrêter sans être en dehors des clous (après tout, ce n'était pas ses enfants). Et puis, naturellement, son autorité naturelle sorti le bout de son nez et il signala à l'une ou à l'autre qu'il était en train de parler avec la soeur, et qu'elle devrait attendre.

« Je comprends un petit peu. »

Avait-il sorti, non sans se sentir un peu idiot parce que Noah l'entendait et qu'il avait un accent bien anglais. Il avait expliqué alors aux deux filles qu'il avait appris à l'école, et qu'il avait parfait ses connaissances seul mais que sans pratique, ça n'allait pas bien loin. Et puis, un journaliste se devait de connaître un minimum de langues, au moins les rudiments. Est-ce que c'était de l'admiration, qu'il lisait dans leurs yeux ? Méfiance. Ca pouvait être tout autre chose, elles étaient déjà bilingues, les filles, se disait-il. Il avait félicité la plus grande, soulignant sans le moindre tact que la notation n'était qu'une façon de mesurer son apprentissage, mais que la véritable valeur du savoir allait au delà d'un rang de classe -bon courage pour rattraper ça avec Hazel qui avait probablement entendu, Noah. Et puis il avait admiré maladroitement la pâte brisée, disant humblement qu'il ne savait pas cuisiner du tout, lui. Ne te leurre pas Noah. Connor sait additionner deux plus deux, et un certain pâtissier reviendra certainement sur le tapis plis tard. En attendant il essayait d'être juste, mais un certain nombre de maladresses étaient sans doute à noter concernant les deux petites qu'il traitait presque comme des adultes avec toute la franchise du monde.

Plus que leur père, qu'il fustigea du regard donc, aux écarts lubriques qu'il voyait dans son regard. Incorrigible gamin celui là. Autant dire qu'il ne s'arrêta pas à l'anecdote de Noah qui a fait l'idiot lors de leur première rencontre en se faisant passer pour quelqu'un qui n'était pas, alors qu'il venait l'interviewer. Il ira chercher plus nouille, comme bêtise. Comme la fois où pour aller étudier des plantes qui ne poussent que dans des contrées glacées nordiques, il avait manifestement sympathisé suffisamment avec les autochtones pour suivre les rituels et se baigner nu dans l'eau gelée, et les mésaventures qui lui étaient arrivées -est-ce qu'on avait essayé de le marier ? Est-ce qu'il avait failli perdre son pied ? Elles sauraient tout ! Et il rirait avec la petite famille.

C'était un peu plus sur de lui, et donc le dos un peu plus droit et le visage d'avantage dégagé, qu'il se sentait quand les filles le traînèrent dans la salle de bain pour se laver les mains. Autant dire qu'il jeta un regard de "bien fait pour toi" à Noah qui n'aurait pas de bisou avant un moment. C'était sans compter sur le fait que ça le frustrait aussi, bien sûr. Mais c'était Noah qu'on punissait, là ! Au final, il s'était retrouvé un peu dépassé par les deux, et avait cru sentir son coeur lâcher en voyant la petite grimper sur un tabouret sans aucune forme de prudence pour se laver les mains. C'était avant qu'elle le balance sur Thanksgiving. Il aurait du la laisser se débrouiller pour descendre au lieu de la porter, pfff...

« I don't celebrate any kind of season festivities, usually. »

Il dit simplement, et tousse pour masquer le possible cri que Noah poussera quand Connor lui pincera le derrière en passant pour aller s'asseoir. Vengeance. Il jeta un regard mutin au cuisinier, et se demanda s'il allait aborder le sujet de la vérité sur cette fête avec la plus grande de ses filles, qui était curieuse et en soif de savoir, pas vrai ? Et puis il vit le regard des deux qui s'était rempli d'horreur à l'idée qui venait de se former. " You mean... No Christmas ?! " Demanda la plus jeune, épouvantée au plus profond de son petit être. " And no Easter eggs Hunting ? ". Les priorités. La plus grande essayait de savoir si c'était à cause d'une histoire de religion, à voix basse. Elle n'y comprenait pas tout, mais elle savait que parfois, ça changeait la donne. Est-ce que Connor croyait que c'était mal ? Ou il croyait en autre chose ? Ou...

« Girls, it's fine really. I just... Didn't use to do it when I was little. Except at Hogwarts. So now I just... dont. »

Il n'était pas triste, dans sa façon d'expliquer, et il avait l'habitude de la surprise des gens autour de lui. Qu'est-ce que c'était quand il disait qu'il ne fêtait pas son anniversaire, non plus, quand il lui demandait quelle était sa date de naissance. Il taisait les raisons, mais Noah allait peut être commencer à comprendre la vie de famille qu'il avait eue jusqu'ici. Les protestations continuèrent de grimper, et maintenant ce n'était plus une demande de la part d'Hazel de l'avoir à Thanksgiving, mais une supplication des deux de l'avoir à chaque fête de l'année. Il fallait lui montrer combien c'était merveilleux ! Ils avaient fait Halloween, au moins ! Le rouquin essaya bien de protester, levant les yeux vers leur père qui les servait sans doute -tant que c'est chaud- et qui n'allait certainement pas l'aider à ne pas venir, ah ça...

« Alright. I guess if you father don't mind I can... »

Il n'allait pas pouvoir finir sa phrase, elle serait de toute façon noyée dans des piaillements heureux. Leur père devra sans doute s'occuper de les calmer, parce qu'ils n'allaient pas pouvoir dîner, sinon. Ce que Noah ne manquerait sans doute pas, c'est le regard interloqué de son rouquin amoureux, qui avait l'air de ne pas comprendre pourquoi ça leur tenait autant à coeur. Les jugements des gens sur son non engagement dans ces fêtes étaient une chose, mais elles voulaient vraiment, vraiment sa compagnie. Et manifestement Noah aussi. Et ça le dépassait. Et ça se voyait. Il entama son repas silencieusement. Et c'était tellement bon qu'il sentait ses yeux s'humidifier sans raison. C'est là qu'il aurait bien aimé arriver à ne pas être aussi pudique. Il aurait aimé avoir la main de Noah dans la sienne.

Autant dire que dans cet état, il allait être presque impossible pour lui de refuser le jeu de société en famille qui viendrait après. Et c'était bien parti pour que la danse de "please please stay" pour qu'il reste dormir marche aussi.

***
En général, je ne célèbre aucune fête de saison.
Les filles, ça va vraiment. J'ai juste ... Je ne les fêtais pas quand j'étais petit. Sauf à Poudlard. Alors maintenant, je ne ...
Bien. Je suppose que si ça ne dérange pas votre père, je peux ...

Sujet: Re: It's this time of year again ! Jeu 2 Jan - 22:20

It's this time of year again

Noah & Connor

Mais que n'a-t-il pas dit !
Connor s'était-il attendu à une telle réaction face à cet aveu ? S'il avait prévenu Noah, ce dernier l'aurait peut-être prévenu : il ne faut surtout pas dire à des enfants qu'on ne fête pas Noël, ou Pâques, ou Halloween, ou son anniversaire. Et c'est donc en ayant parfaitement venu venir l'explosion d'indignation de la part de la chair de sa chair, sourire narquois aux lèvres, qu'il assiste à la scène et au renardeau submergé par les revendications des deux gamines.
Au moins, il n'aurait pas besoin d'arguments solides pour le convaincre de venir célébrer toutes ces fêtes avec eux, les filles s'en chargeaient pour lui.
“Their father doesn't mind at all,” sourit-il de toutes ses dents, le regard brillant.
Et voici les plaintes de joie qui reprennent de plus belle, qu'il laisse s'exprimer un temps, avant de ramener tout ce beau monde au calme, en élevant la voix si les deux petites se laissent un peu trop déborder.
Le repas peut alors commencer, Amaryllis et Hazel monopolisant la parole en faisant des projets sur la comète, parce qu'avoir Connor avec elles pour Thanksgiving c'est trop cool, mais il faut penser à Noël aussi, et quels cadeaux lui feraient plaisir, et pis d'ailleurs en parlant de cadeau, c'est quand son anniversaire AAAAH mais c'est bientôt, et qu'est-ce qu'elles vont bien pouvoir lui offrir, parce qu'elles ont pas beaucoup d'argent de poche, mais il aimerait peut-être une tarte aux fraises, sauf que les fraises c'est pas de saison, et…
Loin d'être insensible à ce qu'il sent chez le jeune homme, mais respectant sa pudeur, Noah pose une main affectueuse sur son épaule, qu'il serre, au moment de débarrasser la table, alors que les deux enfants virevoltent pour mettre toute la vaisselle dans l'évier. Un coup de baguette, et cette dernière se nettoie d'elle-même. Le botaniste, fidèle à lui-même, lance une tisane faite avec les plantes cultivées sur sa propre terrasse – verveine et camomille, pour calmer l'hyperactivité ambiante – et c'est parti pour la partie de jeu de société. C'est au tour d'Amaryllis de choisir, et cette dernière revient à table avec un plateau de Trivial Pursuit, au grand dam de sa jeune soeur qui aurait préféré un jeu d'adresse comme le Jenga.
Évidemment, l'aînée insiste pour faire équipe avec Connor, la cadette s'assied à côté de son père pour faire front aux deux têtes d'ampoule. Sans surprise, c'est le premier duo qui l'emporte, mais le suspense est à son comble jusqu'à la fin. Il faut dire qu'Hazel ne manque pas de culture générale, et son père non plus.

Quelle soirée mouvementée !
Il a fallu dire non à la belle réclamée à torts et à cris par Hazel. Il a fallu pousser tout ce beau monde au lavage de dents. Enfin, il a fallu faire face aux suppliques des deux jeunes filles qui voulaient que Connor reste pour la nuit. Amaryllis veut même lui prêter son lit et Hazel sa brosse à dents pour le convaincre.
Ce n'est que lorsqu'il a cédé que les filles acceptent enfin de rejoindre leurs lits. Amaryllis enlace brièvement son père, claque un baiser sur la joue de Connor, et file en leur souhaitant la bonne nuit. Hazel, elle, veut une histoire contée par le jeune homme. Elle n'en réclame plus tous les soirs, contrairement à une certaine époque, mais il semblerait qu'elle ait besoin d'être rassurée – rappelons qu'elle a été séparée de son père pendant plusieurs mois – ou bien est-ce juste l'envie d'être au centre de l'attention.
Sans doute un peu des deux.
Noah doit donc se contenter d'un rapide câlin ce soir, et laisse son amant face à la pile électrique que peut être sa cadette. Cette dernière ne se montrera toutefois pas capricieuse et, épuisée, s'endormira avant même qu'on ait fini de lui narrer un conte quelconque.
En bavant allègrement sur son oreiller.
Et pendant ce temps, à plusieurs pieds du sol, Noah a fini d'étendre le hamac exigé par le jeune homme. Pas de lit suspendu cette nuit, ce que l'Américain ne comprend pas très bien. Après tout, les filles dorment, et elles ont le sommeil lourd. Et elles ne risquent pas de se rendre compte qu'ils dorment ensemble… Déjà qu'elles n'ont pas encore tout à fait compris qu'ils sont plus proches que de simples amis…
“Here you are !” apostrophe le botaniste, assis sur le hamac, jambes dans le vide, lorsqu'il aperçoit la tête rousse au milieu de l'océan de verdure. “Glad to see they haven't eaten you up yet !” ¹
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¹Te voilà ! Content de voir qu'elles ne t'ont pas encore dévoré !

Codage par Emi Burton

Sujet: Re: It's this time of year again ! Ven 3 Jan - 14:21

Il faudra sans doute au rouquin un peu de temps pour revenir à lui même avec toute cette agitation. Certes, dans les bureaux du journal, les chouettes volent partout, les memos avec, il y a un brouhaha constant entre les collègues et les claviers, sans compter les interviews, rendez vous et compagnie. Mais rien n'aurait pu le préparer au débordement d'énergie de la famille Inuksuk. Et puis, ce n'était pas tant l'attention presque exclusive que lui réservaient les deux petites -heureusement que Noah restait en arrière plan parfois manifestement conscient de ça. C'était toute cette affection, surtout. Se battre pour qu'il s'assoit à côté de vous, qu'ait la meilleure part du gâteau, pour qu'il soit dans votre équipe au Trivial poursuite (quoi que ça c'était logique encore) et pour qu'il ait votre attention... Ca faisait beaucoup de nouveauté d'un coup, pour son petit coeur effarouché. La main qui se posait sur son épaule parfois, elle, était bienvenue et rassurante.

Après les avoir écrasés à plate couture (si si, c'est ce qui s'est passé dans sa tête, la moindre défaite est occultée par ce mauvais perdant) et avoir paniqué intérieurement à l'idée de se retrouver seul à nouveau avec les filles, l'appartement parut si calme, si vide. C'était un silence qui résonnait dans ses oreilles, laissant place au bruissement des feuilles sous la verrière. C'était apaisant.

« Not yet... They are weakening me and buttering me up so I don't put too much of a fight later. »

Il répondit, en grimpant, un sourire amusé même si fatigué sur le visage constellé de tâches de rousseur.

« I hope Beetle the Bard won't give them nightmares. I don't know any bedtime stories so I picked up a book. It's pretty dark. »

Il arriva, épuisé, dégoulinant sur le hamac, et trouva sa place contre Noah plus facilement et en hésitant moins que s'il n'avait pas été -effectivement- épuisé au préalable. Après un petit bisou tout aussi mou et épuisé. Il n'avait jamais raconté d'histoire à des enfants, et autant dire qu'il n'en avait jamais eu non plus. Mais il n'avait pas fait un trop mauvais boulot, pensait-il, une fois qu'il avait pris confiance. S'il y avait quelque chose qu'il aimait faire, c'était lire et raconter.

« How...do you do this everyday. »

Il demanda, non sans admiration. S'occuper de soi même était déjà un défi pas toujours facile à surmonter, dans ce monde. Il avait été autonome très tôt, quittant le "nid" dès qu'il avait pu et gagnant sa croûte tandis que d'autres se contentaient de faire leurs études, mais être un père comme ça c'était... autre chose. Il écouta Noah encore un peu, avant de le chasser du hamac alors qu'il sentait que le sommeil l'envahissait. Le lendemain matin, il s'éclipserait rapidement comme le renardeau sauvage et pas encore tout à fait apprivoisé, ayant épuisé son capital sociabilisation et cohabitation. Mais pas avant un câlin dans la cuisine et un bon café, assurant à l'abeille matinale qu'ils se reverraient avant Thanksgiving.

***

L'hivers a tendance à faire hiberner beaucoup d'animaux sauvages ou non en temps normal. Et le rouquin aurait pu ne pas y faire exception. Mais le voilà qui, au moins une fois par semaine quand sa charge de travail le lui permettait, bravait le froid glacial des nuits Londoniennes et les premières neiges pour aller chez son botaniste préféré. Il était possible que la mauvaise isolation de son ridicule petit studio y joue un tant soit peu, ou le vide intersidéral de son frigo, mais pas forcément. Il y avait à parier que les bras de Noah avaient un plus grand rôle à jouer. Avoir le barbu rien que pour lui était un avantage, quand ils en étaient encore à essayer de s'apprivoiser -au lit mais pas seulement. Mais beaucoup au lit quand même. L'addiction commençait à se faire sentir même pour un renardeau aussi indépendant que celui là.

Et puis était venu Thanksgiving. Après avoir à nouveau stressé comme pas permis, douté de sa capacité à s'intégrer à la petite famille survoltée au point de quitter la Gazette délibérément en retard, la soirée s'était bien passée. Le jeune journaliste commençait à vraiment prendre ses marques quand ils n'étaient que tous les deux -et pas seulement parce qu'ils avaient des conversations passionnantes sur l'effet des décisions du gouvernement sorcier sur le réchauffement climatique et leur effet sur leur travail respectif, hein. Mais aussi des habitudes de vie. Il y avait un peu de recul quand ils étaient à quatre, mais rien d'aussi drastique que ce que la joueuse anticipait. Au moment de remercier qui que ce soit qu'ils remerciaient dans cette famille avant d'entamer le repas, Noah ne manquerait pas de remarquer les yeux un peu plus humides du garçon, probablement. Et quand les filles seraient couchées avec une nouvelle histoire, il aurait le droit à un câlin des plus affectueux dans la cuisine, et la promesse que cette fois il resterait pour le petit déjeuner. Et le reste de la journée.

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Pas encore ... Elles m'affaiblissent et m'amadouent pour plus tard.
J'espère que Beetle the Bard ne leur fera pas faire de cauchemars. Je ne connais pas d'histoires alors j'ai pris un livre qu'il y avait. C'est assez sombre.
Comment ... tu fais, tous les jours.

Sujet: Re: It's this time of year again !