Une baignade au clair de lune avec Alistair ... Voilà bien une chose qu'elle n'avait pas imaginé à propos de ce voyage. Non pas qu'elle ait réellement imaginé comment allait se dérouler tout leur périple hein, n'allez pas non plus vous imaginez des choses ! Mais disons que même dans ses rêves les plus fous, elle n'avait pas osé penser que quelque chose comme ça pourrait se passer. Elle ne s'imaginait pas aussi téméraire, et pourtant ... Pourtant elle était là, dans l'eau, avec lui, avec pour seuls chaperons la lune et les étoiles. C'était une chose de profiter de la mer avec lui et son fils, en pleine journée, mais c'en était une bien différente de le faire en pleine nuit, seule avec lui. L'ambiance ne semblait plus du tout être la même ... Bien plus intime, plus ... Plus. C'était d'ailleurs en partie pour ça qu'elle s'était empressée d'aller à l'eau : pour échapper à cette sensation de proximité qu'elle n'avait pas l'impression de mériter, mais aussi au regard d'Alistair qu'elle sentait peser sur elle, sur sa peau. L'eau était si excellente ... Elle pourrait facilement y passer des heures, si elle ne sentait pas la présence d'Alistair à quelques centimètres d'elle, encore sur la plage. C'est pour ça qu'elle l'avait invité à la rejoindre. Oui. Et pas juste parce qu'elle voulait tenter de le couler une nouvelle fois. Promis. Après tout, n'avait-elle pas juré quelques petites heures plus tôt qu'elle ne le ferait plus ? Le tout en ayant croisé les doigts dans son dos bien sûr ... Elle sourit en repensant à la soirée qu'ils avaient passé ensemble quelques mois plus tôt, au bord de la mer du Nord. Un très bon moment ...
" Oui, maintenant que tu le dis ... Par contre, je n'aurais pas osé aller me baigner là bas, surtout pas à cette période ! Je me serais transformé en glaçon et tu aurais été obligé de me porter jusqu'à la rive jusqu'à ce que je finisse par fondre dans un coin, rit-elle doucement en imaginant la scène. Ça aurait été dommage de finir la soirée comme ça, pas vrai ? "
Elle se souvenait bien du léger baiser qu'elle avait osé déposer sur la joue d'Alistair lorsqu'ils s'étaient séparés, après qu'il l'ait raccompagné à sa boutique. Elle avait mis plusieurs minutes à s'en remettre, à ce que ses joues retrouvent une couleur moins rouge. Les lettres qu'ils avaient échangé par la suite n'en avaient jamais fait mention, et ils s'étaient contentés d'accepter cette relation amicale comme elle venait, avec ses hauts et ses bas. Même leur petite dispute de tout à l'heure était en quelque sorte une manifestation de ce début de relation étrangement agréable et intimiste qui commençait à les lier tous les deux. Elle est prise par surprise quand il l'entraîne sous l'eau, et qu'ils commencent ainsi à jouer, à chahuter ensemble. Intérieurement, elle est ravie : enfin, elle a l'impression qu'il s'amuse, qu'il se laisse aller et qu'il fait tomber le masque de l'homme sérieux et travailleur qu'il porte en permanence, pour révéler l'homme joueur et souriant qu'il peut être derrière. Et pour être joueur, ça il l'est, la question ne se pose pas ! Elle a trouvé un adversaire à hauteur, et elle ne peut s'empêcher de rire tout le temps que dure leur pseudo bataille d'eau, manquant presque de s'étouffer avec une gorgée d'eau salée. Lors-qu’après qu'il l'ait coulé pour la énième fois, elle décide de s'y mettre sérieusement, s'approchant de lui alors qu'il semble plus que confiant, elle l'attaque en fourbe, appuyant avec ses bras de toutes ses forces sur les épaules d'Alistair. Jusqu'à comprendre que lui, contrairement à elle, il avait encore pied à cette hauteur ... Ce qui se retourna d'ailleurs rapidement contre elle, puis-qu’après avoir enroulé ses bras autour de sa taille, il l'a fit basculer dans l'eau aussi facilement qu'il l'avait fait avec Lucàs quelques heures plus tôt. Elle ressort la tête de l'eau en toussant un peu, mais le tout entrecoupé de rire et de sourire, s'amusant bien plus qu'elle ne l'aurait imaginé quand il lui avait proposé un petit bain de minuit. Tout naturellement, en sortant la tête de l'eau, elle s'était accrochée aux épaules d'Alistair, tandis qu'il la tenait toujours proche de lui. C'était ... Étrangement agréable. Elle se sentait si bien, presque légère. Détendue. Marrant comme Alistair avait un effet calmant sur la jeune potionneuse, comme elle redécouvrait une facette d'elle bien plus enfantine et joyeuse. Tout comme il avait l'air de le faire d'ailleurs. Lorsque leurs lèvres s'effleurent, une part d'elle s'y attendait presque et effectue une petite danse de la joie dans son corps. Mais elle est surtout très surprise ... C'est vrai qu'elle regardait toujours Alistair avec un petit pincement au coeur, mais elle avait décidé depuis longtemps qu'une amitié entre eux serait plus bénéfique pour eux, qu'ils avaient tous les deux plus besoin d'un ami qu'autre chose. Mais ... Mais l'attraction était trop forte pour qu'elle la nie et qu'elle repousse son baiser. Alors au contraire, avec un brin de maladresse - car il ne faut pas oublier qu'elle découvre encore les prémices de ce genre de sentiment - elle s'accroche à lui, noue ses bras derrière le cou d'Alistair et entrouvre les lèvres. Si elle avait pu imaginer que cela tournerait ainsi ... Peut-être lui aurait-elle proposé de partir en vacances plus tôt.
" Je ... C'était ... Ouah ... "
Et voilà qu'il a réussi à lui faire perdre sa capacité de bavarder ! Quel talent ! Elle se contente de poser ses doigts sur ses lèvres, comme pour vérifier si elles ne sont pas gonflées par les baisers, comme pour y garder l'empreinte de celles d'Alistair. Et oui, ne vous y trompez pas, ses joues doivent être plus rouges que jamais.
" Tu ... J'espère que tu ne vas pas imaginer que c'était mon plan depuis le départ quand je t'ai proposé de partir en vacances avec moi, plaisante-t-elle ensuite avec un petit rire de gorge, encore toute essoufflée, pour camoufler son accès de timidité. Mais ... Je ne vais pas dire que je regrette ou que je suis désolée cette fois-ci, osa-t-elle murmurer doucement, car ce serait mentir. Et j'espère que tu ne le regrettera pas non plus, ajouta-t-elle ensuite en lui coulant un regard en biais, sa main venant tout naturellement se poser sur la joue d'Alistair. "
Sujet: Re: Just chill & enjoy ~ ft. Alistair Lun 19 Aoû - 20:18
Just Chill & Enjoy
Alistair & Siobhán
Parfois, il est bon d'agir sans songer aux conséquences. D'être à nouveau un adolescent, de se laisser porter par la vie et par ce qu'elle a à vous offrir. Après tout, n'est-ce pas ainsi que vivent la plupart des gens, quand bien même se targuent-ils d'être vigilants ? Alistair, quant à lui, a mesuré l'impact de chacun de ses actes dès lors qu'il a atteint la majorité. Il a fait des écarts, mais jamais sans réfléchir aux conséquences ou sans en mesurer l'impact. Il a toujours eu une porte de sortie pour les situations les plus inextricables. Il lui est arrivé de n'en faire qu'à sa tête, bien sûr – ce qui est souvent le cas, d'ailleurs – et de réussir à se frayer un chemin là où d'autres auraient pensés ses actes complètement irraisonnés. Et puis, il s'était éteint. Avait laissé d'autres décider de certaines choses pour lui, incapable de trouver l'énergie nécessaire pour s'ériger contre certains projets. Il a laissé faire. Alors forcément, reprendre un peu les choses en main maintenant, ça crée quelques petits problèmes. Mais là, il n'y pense pas. Il ne veut pas y penser. Comment pourrait-il seulement y penser ? Il a une belle jeune femme dans les bras, qui ne repousse pas ses avances – au contraire ! –, au bord d'une plage paradisiaque… Franchement, on a envie de prolonger un peu le rêve, vous trouvez pas ? Alors il le prolonge, comme il prolonge le baiser qu'il lui donne, la serre tout contre lui. Il n'a pas très envie de briser l'instant. Même si toutes les bonnes choses ont une fin, n'est-ce pas ? Il faut bien qu'il se détache de ses lèvres, mais il ne la laisse pas s'échapper de lui pour autant, ses yeux bleus dévisageant les traits délicats de la jeune femme. Sa réaction a de quoi flatter l'égo de n'importe quel homme, et c'est donc tout naturellement qu'il lui répond d'un sourire. C'était venu de nul part ou presque. Et pourtant, ça lui avait fait un bien fou. Et évidemment qu'il est loin de s'imaginer que la jeune femme est l'instigatrice de tout cela ! Après tout, il est celui qui a accepté l'invitation, qui a voulu passer un peu de temps avec elle sans son gamin dans les pattes, celui qui les a entraîné dans l'eau à une heure indécente… Il est aussi celui qui apprécie grandement la voir ainsi rougissante – oui, à cette proximité, il le voit bien – et lui dire qu'elle n'est pas désolée une seule seconde. Lui ? S'il n'y pense qu'à moitié, il pressent déjà les emmerdes. Regrette-t-il ? Non. C'est pas le genre de la maison. Il ne regrettera que le mal qu'il finira sans doute par lui faire, mais on n'y est pas encore. Tellement pas encore qu'il n'en a pas assez. Oui, il a envie de remettre ça. Et même plus, mais ne précipitons rien. C'est un gentleman, dites. Et donc forcément, quand une main vient sur son visage, comme une invitation, il y répond favorablement et remet donc le couvert, embrassant longuement la jeune femme. Oui, y'a pas à dire, ça fait un bien fou. Depuis combien de temps n'avait-il embrassé quelqu'un de la sorte ? Depuis la St Valentin. Et c'était déjà elle. Et enfin, il relâche sa prise sur elle – quand même – et se détache. Sans s'éloigner vraiment. La sondant d'un regard impénétrable. Il écarte une mèche de cheveux de son visage dans un geste tendre, silencieux. Putain mais dans quoi tu es en train de te fourrer, là, Alistair, dis ? Tu en as conscience, hein ? “No regrets,” souffle-t-il, la voix couvrant à peine le clapotis de l'océan. “Though I wonder what I'm doing, to be honest…”1 Il réfléchit à voix haute, dirait-on. Il a agi spontanément, sur l'impulsion du moment. Seulement, il ne reste jamais bien longtemps à cette étape. Il finit toujours par réfléchir, sans doute trop, se poser des questions, et se demander où il va comme ça. Et où est-ce qu'il va, comme ça, à fricoter à une jeune femme alors qu'il est promis à une autre ? C'est qu'il n'a plus quinze ans ! _________________ 1 Pas de regrets. Bien que je me demande ce que je suis en train de faire, en toute franchise…
28 / 06 / 2019
Siobhàn Ó'Ceallaigh
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Sujet: Re: Just chill & enjoy ~ ft. Alistair Mar 20 Aoû - 10:57
Sio agissait très souvent à l'instinct. Très souvent. Elle finissait parfois par le regretter amèrement, mais la plupart du temps, heureusement pour elle, elle avait un instinct très sûr, qui ne lui faisait défaut que rarement. Bon, par contre quand il le faisait … Disons qu'il ne faisait pas les choses à moitié. Elle restait tout de meme une personne mesurée, prudente disons, et non pas une tete brûlée : même si elle ne mesurait pas toujours les conséquences de chacun de ses actes, elle s'efforçait, la plupart du temps, de faire au mieux pour tout un chacun. Mais là… Là il fallait bien admettre que par un simple baiser Alistair avait réussi à mettre en déroute tout ce qui faisait d'elle une personne prudente : sa raison et sa logique battaient la campagne. Elle avait toujours fait de son mieux pour ne s'attacher à personne, s'efforçant de rester un brin distante dans ses relations avec autrui, mais voilà qu'il s'amusait désormais à détruire le château de carte mental qu'elle s'était efforcé de se construire pour mieux se cacher, se protéger. Tout ça d'un baiser … Vraiment, quel magicien cet Alistair ! Il avait brisé toutes ses défenses, s'était infiltré sous son armure de doute et d'insécurité, pour se nicher là, quelque part près de son coeur. Mais s'était-elle réellement défendue contre son approche, avait-elle vraiment lutter contre l'attirance qu'elle avait ressenti dès le départ pour lui, l'Ecossais flamboyant qui avait osé porter le kilt avec fierté pour danser au bal de la St-Valentin ? Et n'avait-elle pas tout fait dans un sens pour attirer son attention, tout en se disant faire ça en tout bien tout honneur ? Un jour, il faudrait qu'elle se questionne sur ses motivations et sur leurs conséquences… Mais là tout de suite, alors qu'elle avait sa paume posée sur la joue d'Alistair, ce n'était pas le moment … À la fin de leur voyage, quand elle serait de retour chez elle et à son travail à la boutique, là, elle pourrait se poser et réfléchir tranquillement à ce qui avait bien pu lui passer par là tête. Bon sang, elle ne connaissait même pas son nom de famille, elle ne savait même pas ce qu'il faisait de sa vie ! Mais pour l'heure il était temps de cesser de penser, pour plutôt se contenter de ressentir … Car son comparse avait l'air lui aussi de ne pas regretter son geste, au point même qu'il captura une nouvelle fois ses lèvres, à son grand ravissement. Et cette fois, elle était sûre qu'il ne la prenait pas pour une autre, à cause d'une hallucination induite par un quelconque poison ! Ou alors elle souffrait du même mal dans ce cas là. Quand elle se sent s'écarter, elle a presque envie de le retenir. Presque. Mais pas folle la guêpe, elle se rend bien compte qu'elle a déjà assez profité de cet instant volé. S'il en venait à regretter ce qui venait de se passer, elle aurait au moins le souvenir de ce baiser plutôt passionné pour soulager sa douleur. Elle eu tout de même envie de caler sa joue contre sa main, quand il vint délicatement remettre en place une de ses mèches de cheveux, et elle ne peut résister à l'envie de déposer un furtif baiser sur cette même main, juste avant qu'il ne la retire.
" Je pense que nous sommes deux à nous questionner dans ce cas là… Et si tu commences à me demander sérieusement ce que tu viens de faire, j'espère que ta mémoire ne te joue pas des tours. Ça serait dommage que je sois la seule à me souvenir correctement de ce baiser, ou plutôt de ces baisers, plaisante-t-elle dans un chuchotement, en jouant sur les mots pour éviter d'Alistair n'en vienne à se dire qu'il avait fait une grosse erreur. Si… Si tu préfères, on peut essayer de faire de notre mieux pour faire comme si de rien n'était, pour finir de profiter de nos vacances sans aucune gêne, ose-t-elle proposer alors qu'au fond, elle sait très bien qu'elle sera incapable de nier ce qui vient de se passer."
Se sentant un brin audacieuse, elle se met sur la pointe des pieds et lui vole un bref baiser, comme pour s'assurer d'avoir de quoi se souvenir correctement de cette soirée, avant de se détacher de ses bras, à regret. Ils avaient passé une soirée de rêve, mais la nuit aurait une fin, et tel un doux rêve, cette soirée finirait doucement par venir à une conclusion douce amère, celle d'une fin. Elle sort doucement de l'eau, jusqu'à la plage et à ses vêtements, qu'elle prend alors dans une main, avant de se tourner vers son compagnon. Dans un geste qui n'est pas sans rappeler celui qu'elle a fait pour l'inviter à la rejoindre dans l'eau, elle lui tend de nouveau la main, espérant qu'il la saissise une nouvelle fois.
" Rentrons nous mettre au sec … Ça serait dommage d'attraper la mort et de gâcher les beaux souvenirs que nous aurons de ce soir, tu ne crois pas ?"
Sujet: Re: Just chill & enjoy ~ ft. Alistair Mer 28 Aoû - 20:15
Just Chill & Enjoy
Alistair & Siobhán
Fidèle à lui-même, Alistair ne dit pas un mot. Il se contente d'observer la jeune femme d'un regard indéchiffrable, sans trop savoir que penser de ce qu'il vient de se passer. Elle lui offre une porte de sortie incroyable, il n'aurait qu'à poser la main sur la poignée pour l'actionner et se faufiler à l'extérieur. Il n'aurait ainsi plus aucun problème à affronter. Ce serait simple, sans conséquence autre que le doux souvenir de ses lèvres contre les siennes. Mais il a davantage envie de s'appuyer contre cette porte pour en empêcher l'accès. Quitte à faire une connerie, autant la faire pleinement non ? Il lui suffirait de peu pour la retenir contre lui, la faire basculer dans le sable et… Non. C'est un raisonnement d'adolescent que voilà. Bien sûr qu'aller à fond dans une bêtise change les choses. Un simple baiser – bon, okay, bien plus – c'est une chose, et c'est déjà, de son point de vue de gentleman, une faute, étant donné qu'il s'agit ici de jouer avec les sentiments de quelqu'un. Mais initier un rapprochement bien plus intime implique des conséquences autrement plus importantes. Sans parler du fantôme de feue sa femme qui plane toujours, jamais très loin. Si son deuil a réussi à avancer au cours des derniers mois, s'il envisage la vie sans elle, il n'est pas encore complètement prêt à tourner la page. Même si, si l'on en croit l'attirance qu'il ressent pour Siobhán, il est en bon chemin. La corde autour de son cou, qui avait été coupée net deux ans plus tôt, est aujourd'hui en train de recommencer à se nouer, ne lui en déplaise. Et il ne veut entraîner personne dans son emprisonnement. Et certainement pas cette jeune femme qui respire l'indépendance et la liberté. Immobile dans l'eau, il observe la silhouette harmonieuse s'éloigner vers le sable, vêtements à la main. Regrette-t-il ? Ooooh oui. Il ne regrette pas de l'avoir embrassée, ça non ; il regrette de ne pas pouvoir se laisser aller à ces jeux adolescents sans songer au lendemain. Il a vieilli, se dit-il. Quinze ans plus tôt, il ne se serait pas encombré de ce genre de choses. Moui, il s'est assagi, aussi. Et sait aujourd'hui que jouer à deux implique des conséquences plus grandes que soi. “Aye,” répond-il simplement, avant de se laisser pousser par les vagues jusqu'au rivage. Il accepte, toutefois, de lui prendre la main, et pousse le vice à ne pas la lâcher jusqu'à être arrivé dans le bungalow. Là, il préfère couper court à la soirée et lui souhaite une agréable nuit avant d'aller se coucher. Comme toujours, le sommeil serait difficile à trouver. Et comme toujours, ses insomnies viendront le tirer bien trop tôt des bras de Morphée. Mais cette fois, ses pensées seront occupées par autre chose que des considérations politiques et commerciales.
“Da ? Càit a bheil Siobhán ?” Le petit garçon a bien dormi. Beaucoup plus tard que d'habitude. Il est surpris de trouver son père assis à la table du petit déjeuner comme à son habitude, lisant la Gazette du Sorcier comme tous les matins. Même à l'autre bout du monde. Mais il voit bien que la présence féminine qu'il avait tant apprécié la veille n'est plus là. “Tha i ag obair, laddie,” lui répond alors l'adulte en baissant son journal. “Madainn mhath. - Madainn mhaaaAAAAaaath,” fait alors l'enfant dans un bâillement qui n'a rien de convenable. On le lui fait remarquer, d'ailleurs, et c'est une journée bien plus calme qui s'annonce alors. Une fois le journal lu, Alistair s'occupe pleinement de son petit garçon, joue avec lui dans le sable, dans l'océan, lui raconte des légendes, invente des histoires de dragons des mers sévissant dans les eaux des Caraïbes. Les rires de Lucàs remplissent l'air, ses jeux ont de quoi remplir la matinée. Et quand enfin Siobhán les revient, ils sont en grande conversation en gaélique, allongés dans le sable. À les voir désigner les nuages, on devine qu'ils parlent de leurs formes et leur donnent une interprétation. Ils laissent la potionniste se joindre à eux, mais on sent comme le relent de quelque chose d'imperceptible entre les deux adultes. Comme un secret partagé, qui ne devrait pas influencer leur relation, mais qui change tout. Qui donne un goût différent à l'air qui les entoure. Ce petit goût piquant d'interdit.
“Daaa ! I need to peeeeeee !”1 La classe. À quoi ça sert d'élever correctement son enfant, de lui apprendre à être un gentleman, si en cas d'urgence... Bah. Il reste un petit garçon après tout. Bagages récupérés, il le laisse filer vers les sanitaires, guettant le petit kilt qui virevolte jusqu'à disparaître. Et se tourne alors vers l'Irlandaise, dans l'intention de lui dire au revoir. “Weel... This is where our paths diverge,”2 fait-il remarquer d'une voix légèrement plus rauque que d'ordinaire. Comment saluer une amie après avoir passé tout un week-end à ses côtés, après ce qu'il s'est passé entre eux, après le léger malaise de cette dernière journée, après un long vol dont les effets diaboliques ont enfin fini de se dissiper ? Se serre-t-on la main ? Se prend-on dans les bras ? Un gentleman lui ferait sans doute un baise-main. Mais en plein monde moldu, cela semble déplacé. Et quitte à être déplacé, Alistair profite de l'absence momentanée du petit garçon pour attirer la jeune femme à lui et lui voler un long baiser, bien plus profond et tendre que la veille. Plus long, aussi. Le genre qui vous laisse le souffle court et le coeur battant, les joues légèrement roses. On pourrait croire à deux amants qui se retrouvent. Et ils sont deux amis qui se séparent. Il se détache d'elle après de longues secondes, juste à temps car Lucàs ressort déjà des sanitaires en s'interrogeant sur l'appareil qui souffle de l'air sur les mains. Il arrive alors que les deux adultes échangent encore un regard, glisse la main dans celle de son père sans voir ce dernier se passer la langue une dernière fois sur les lèvres. “Thank you or this lovely moment, Siobhán,” souffle-t-il. “Farewell. - By-bye !”3 Et les voici qui s'éloignent, se dissimulent dans une foule compacte. Il y a comme un bruit d'une bouteille de champagne qu'on débouche. Et ils ont disparus. __________________ 1 Papaaaa ! Faut que j'aille faire pipiiiii ! 2 Eh bien... C'est ici que nos chemins se séparent. 3 Merci pour ce merveilleux moment, Siobhán. Adieu.
28 / 06 / 2019
Siobhàn Ó'Ceallaigh
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Sujet: Re: Just chill & enjoy ~ ft. Alistair Mer 28 Aoû - 21:48
C'était dur. Plus dur qu'elle ne se l'avouerait jamais. Dur de proposer de faire comme si de rien n'était, alors que son coeur battait encore la chamade dans sa poitrine. Dur quand ses joues étaient encore rouges, écarlates. Dur quand elle savait qu'elle allait difficilement trouver le sommeil après ça, qu'il allait la fuir et qu'elle allait se retourner dans son lit en pensant à ce qui venait de se passer entre eux. Mais elle était une adulte. Elle était forte. Et elle était capable de passer à autre chose. Après tout ce qu'elle avait traversé, fermer les yeux sur ce qui venait de se passer et faire comme si de rien n'était, ce ne serait pas un petit mensonge de rien du tout en plus qui allait causer sa perte. Voilà ce qu'elle se répétait, encore et encore, en savourant le contact de la main d'Alistair liée à la sienne, tandis qu'ils regagnaient le bungalow. Ils se souhaitèrent rapidement bonne nuit, encore perturbés par ce qui venait de se passer, et comme elle s'en doutait, sa nuit fut pour le moins agitée ...
Le lendemain matin, elle décida d'aller se noyer dans son travail, pour s'aider à reprendre contenance, mais aussi pour laisser à Alistair du temps avec son fils : après la discussion qu'ils avaient eu hier, elle se doutait bien qu'il aimait aussi pouvoir profiter de moments seuls ensembles, qu'il aimait pouvoir jouer son rôle de père, et elle souhaitait qu'ils aient aussi la chance de se faire des souvenirs à deux. Alistair avait beau craindre que son fils s'en souvienne peu par la suite, elle savait que les très bons moments, comme les mauvais, pouvaient rester empreignés dans la mémoire des enfants. Au final, elle avait de quoi remplir sa réserve pour les 5 années à venir, et elle avait aussi eu le temps d'aller prendre de nouvelles photos des dragons : elle pourrait ainsi les envoyer à Alistair et son fils, avec celles qu'elle avait pris d'eux deux. Quand elle les rejoignit, elle pu profiter d'une nouvelle après-midi parfaite, de rire et de joie, avec eux deux, mais il y avait désormais entre Sio et Alistair une tension qui n'était pas là le jour précédent, une tension dont ils étaient tous les deux très bien conscients si on en jugeait par leurs regards en biais. Heureusement, Lucàs, dans toute son innocence, ne s'en rendait pas compte, et put profiter du reste de la journée sans aucun souci !
Le retour se passa à peu de choses près comme l'allé, l'avion ne fut pas une partie de plaisir pour Alistair, tandis que Sio & Lucàs bavardaient ensemble et comparaient les traces de leur bronzage. Cette fois-ci, la jeune potionneuse fit tout de même attention à ne pas s'endormir sur l'épaule d'Alistair. Elle n'était pas sûre de pouvoir faire ça en toute innocence, maintenant qu'il y avait ce - ou plutôt ces ! - baiser(s) entre eux. Dire au revoir s’avérait ... Plus compliqué que prévu aussi. Et pas uniquement à cause de ce qui s'était passé, de ce secret qu'ils portaient en eux. Non ... Elle n'avait tout simplement pas envie de dire au revoir. Parce que dire au revoir, ça voulait dire passer à autre chose, s'en aller seule de son côté. Même Locket semblait avoir du mal à vivre l'idée de cette séparation : il s'était tout autant attaché à Lucàs que sa propriétaire. Alors qu'elle s'armait de courage pour proposer à Alistair de garder Locket et de confier la responsabilité de son Botruc à Lucàs, il la prit par surprise, et de loin, avec ce baiser qu'elle n'avait vraiment pas vu venir cette fois. Si elle avait au moins pu se préparer mentalement à ceux qu'ils avaient échangés la nuit précédente, elle n'avait pas encore remis l'armure derrière laquelle elle se cachait habituellement et qui aurait pu la protéger de cet assaut de ressenti. Elle n'a pas le temps d'ajouter la moindre chose, de lui dire à quel point elle avait apprécié le geste, à quel point elle ne voulait pas oublier, que Lucàs était déjà de retour, et qu'elle se retrouvait obligée de faire comme si de rien n'était.
" Non, c'est plutôt à moi de vous remercier tous les deux pour ce merveilleux week-end, chuchota-t-elle doucement, rougissante. Je ... A une prochaine fois, oui. "
Et aussi vite qu'ils étaient arrivés, ils étaient repartis ... Et Sio resta plantée là, en plein milieu de l'aéroport, baguages posés sur le sol, une main plaquée sur ses lèvres, pendant au moins 5 longues minutes, avant de parvenir à se remettre de ses émotions. Et avec tout ça, elle en avait oublié Locket, qui semblait pleurer dans ses cheveux le départ de son nouvel ami de jeu.
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