Ellie Faraday / Alicia Vikander

L'histoire d'Ellie est assez singulière et a été façonnée sur un mensonge. Elle fut élevée par sa grande tante Dotty, Dorothea de son vrai prénom. Cette dernière était cracmol et un brin farfelue, elle vivait avec 5 chats pour seuls compagnons lorsqu'elle recueillit sa nièce qui n'était qu'un bébé. Dotty était surtout muette ce qui fait qu'Ellie n'apprit à parler que tard et grandit au milieu du silence. Seuls les miaulements ou ronronnements félins meublaient un peu la grande maison au beau milieu de la campagne où elles vivaient toutes les deux. Un village se trouvait à deux kilomètres de là, la fillette y accompagnait sa tante deux fois par semaine. Elle mena une vie de moldue même si Dorothea se chargea de lui parler vaguement de l'existence de la magie. Elle ne fut pas scolarisée bien que sa tutrice prit la peine de lui enseigner quelques rudiments de lecture et d'écriture. Par contre elle maîtrisait parfaitement le langage des signes.

La petite devint assez solitaire étant donné qu'elle ne côtoyait pas d'autres enfants. On peut facilement imaginer combien ses premiers pas à l'école des sorciers furent compliqués. Elle devint la risée de la plupart des autres élèves, elle qui ne parlait pas et avait tant de lacunes dans les matières principales. Par chance sa soif d'apprendre la poussèrent à étudier plus dur que les autres pour rattraper son retard et elle put compter sur le soutien d'une de ses professeurs qui l'aida en dehors des cours. C'est grâce à elle qu'Ellie finit à force de persévérance à parler sans bégayer ou buter sur des mots difficiles. Malgré cela pendant les deux premières années, la jeune serdaigle détesta avoir à prendre la parole devant les autres. Elle ne se lia pas vraiment d'amitié, préférant passer son temps libre dans la volière avec les hiboux, ou dans le parc du château.

Et puis lors de sa troisième année, elle fit la connaissance d'Owen. Il venait d'entrer en première année, un peu chétif et différent comme elle-même, il se faisait malmener par des plus grands. Ellie pourtant si effacée d'habitude osa prendre sa défense et le jeune garçon devint son protégé puis son ami. Ils furent bien vite inséparables et pour une fois la sorcière préféra la compagnie d'un humain à sa solitude ou ses livres. Owen partagea avec elle son amour pour les animaux fantastiques, en retour elle l'aida à progresser en potions et en sortilèges. Tout naturellement, le duo s'ouvrit à d'autres personnes, toutes à leur image un peu exclu parmi leurs camarades. De leurs faiblesses jaillit une force bien à eux et c'est ainsi qu' Ellie gagna en sociabilité ainsi qu'en assurance. Au milieu de sa classe toutefois elle demeurait plus effacée, sans doute à cause du souvenir encore trop présent des moqueries et de la méchanceté de certains élèves lors de sa première rentrée. Elle n'en demeurait pas moins studieuse et figurait même parmi les meilleurs dans ses matières favorites. Les années s'écoulèrent paisiblement, avec Owen ils devenaient toujours plus proches. Jusqu'à ce que ne vienne le moment pour elle d'obtenir son dernier diplôme et de quitter Poudlard en laissant derrière son ami de deux ans son cadet. Ce fut un déchirement, d'autant qu'en parallèle la santé de Dottie commençait à décliner. L'impuissance que la jeune fille ressentait en ne pouvant pas l'aider, la soigner ou apaiser ses souffrances, la poussa à suivre le cursus de soins magiques, elle qui se destinait plutôt vers l'étude approfondie des créatures.

Ellie appréhenda beaucoup son entrée à l'université, finalement tout se passa pour le mieux. Ce fut comme repartir sur une page blanche, loin de la petite fille apeurée et maladroite qu'elle avait pu être. Même si les cours étaient plus difficiles, ses résultats continuaient d'être bons d'autant que ses matières principales étaient parmi ses favorites. Elle passait beaucoup de temps à étudier, sans doute pour tromper le manque causé par l'absence de son ami le plus cher. Au début il s'écrivait souvent, puis les réponses d'Owen s'espacèrent. Deux années à l'attendre lui semblait à elle une véritable éternité. Alors quand le jeune homme lui proposa de venir chez lui quelques jours pour les vacances estivales, la serdaigle fut comblée. Ils passèrent un moment délicieux, se rapprochèrent même au point que le jour de son départ ils échangèrent leur tout premier baiser. L'année suivante Ellie ne redescendit pas de son petit nuage, même si les hiboux porteurs de nouvelles de son tendre ami devenaient toujours plus rares. Il refusa même sa proposition de venir passer Noël avec Dorothea et elle. La demoiselle ne réalisa que trop tard combien Owen s'était éloigné. A la fin de sa deuxième année à MUL, alors qu'elle se faisait une joie à l'idée qu'il y entre à son tour et qu'ils se voient de nouveau quotidiennement, le sorcier lui annonça son choix de partir pour l'Afrique étudier les dragons. Miss Faraday sentit son cœur se briser, malgré tout elle sourit à son ami et lui souhaita de vivre de belles aventures. En guise de cadeau d'adieu et sachant combien elle aimait les oiseaux, il lui offrit un tout jeune jobarbille. Ils se quittèrent ainsi en se promettant de s'écrire et de se revoir dès que possible.

L'été qui suivi fut morose comme jamais. La peine ne semblait pas décidée à l'épargner puisque peu de temps après Dotty décéda. Ellie se sentit seule au monde après avoir perdu tour à tour son meilleur ami et sa seule famille. Elle était loin d'imaginer que la mort de sa grande tante allait lui offrir la clé de son histoire. A l'ouverture du testament, on lui remit un parchemin écrit par la défunte qui lui léguait tous ses biens dont la maison où elle avait grandi ainsi que les chats adorés de feu sa tantine. Il accompagnait trois fioles contenant les souvenirs de Doraleen, la sœur de Dorothea. Trouver une pensine pour pouvoir les visualiser ne fut pas si facile. Découvrir la vérité en valait la peine bien que cela fut douloureux pour une Ellie déjà fragilisée. C'est de cette manière qu'elle apprit que Doraleen, dit Dory était sa grand-mère maternelle. Sa famille était attachée à son image comme à la pureté du sang. On ne vit pas d'un bon œil l'affection de sa mère pour un sorcier né moldu. Malheureusement l'amour entre elle et son père avaient déjà donné un enfant illégitime à naître à savoir elle-même. La jeune étudiante put assister par le biais des souvenirs à la discussion durant laquelle on décidait de son sort comme de la manière de se débarrasser d'une chose encombrante. Dory décida d'éloigner la future mère pour cacher à tous sa grossesse y compris au géniteur du bébé. Ce fut Dotty qui s'occupa d'elle jusqu'à la naissance d'Ellie. Sa seule faute avait été d'être de sang mêlé. Était-ce réellement une consolation ? Pas dans les premiers temps du moins. Les dernières volontés de sa tante la priaient de garder le secret de ses origines. Il lui faudrait donc conserver pour elle-même toutes les questions soulevées par ces révélations.

La reprise des cours universitaires fut salutaire. L'étudiante se plongea dans ses cours corps et âme histoire de ne plus avoir à entendre son cœur malmené. Elle finit par décrocher son diplôme avec mention. Le temps avait fait son œuvre, les blessures s'étaient refermées doucement en ne laissant que leurs cicatrices invisibles mais bien palpables. Ellie fut engagée comme infirmière à Sainte Mangouste où elle se passionna pour son métier. S'occuper des patients au travail, puis de ses animaux et créatures à la maison, telle était sa vocation même si cela signifiait s'oublier bien souvent. Pour une fois la bonne fortune allait lui sourire, le hasard ou le destin peut-être mit son père sur sa route. Elle reconnut ce visage qu'elle avait vu dans la pensine malgré les marques du temps passé. Il était médicomage dans le même établissement ce qui offrit à la demoiselle l'opportunité de l'observer et même de faire sa connaissance. Il lui fallut plusieurs mois pour oser lui avouer qu'elle était sa fille. Elle redoutait sa réaction mais Edern accueillit la nouvelle plutôt favorablement. Ils s'apprivoisèrent avec le temps et il reconnut même Ellie qui décida de porter son nom plutôt que celui de la famille qui l'avait rejetée. Néanmoins avec le temps, il devint difficile pour cette grande sensible de surmonter les épreuves liées à sa profession, ces gens condamnés que nul ne peut sauver. Trop de souffrances, trop de pertes. C'est ce qui la poussa à changer d'air et elle postula comme infirmière à la MUL tout récemment.