The Night We Met | Blanche [FB]

Blanche & Aiden

The Night We Met ►||

Attablé au bar, Aiden tentait de se changer les idées devant une pinte de Guiness. Le barman, devenu un ami depuis le temps, essuyait un verre tout en lui racontant une histoire qu'il n'écoutait que d'une oreille, passant mentalement en revue tout ce dont il avait besoin. Un groupe de jeune fille arriva au comptoir. C'était l'une de ces meutes d'étudiantes en recherche de divertissement, venues s'enivrer jusqu'à la fermeture. Deux blondes, accrochées l'une à l'autre en gloussant passèrent la commande du petit groupe et entamèrent, avec lui, une discussion sans grande importance. Remarquant l'étui à guitare qui reposait contre le comptoir, une des jeunes femmes l'interrogea sur son activité de musicien et, non sans un sourire enjôleur, il les invita à rester dans les parages pour assister à la performance qu'il allait donner d'ici une dizaine de minutes. Tout sourire, les étudiantes disparurent dans la petite foule et Aiden se retourna face à sa pinte.  « Tu cherches mec ... » lui lança son ami, tout en encaissant le billet qu'il venait de recevoir de ses clientes. Le blond haussa les épaules témoignant de son manque d'avis sur le sujet. Un jeu de lumière s'effectua vers un coin dégagé de la salle qui servait de scène de fortune. Des amplis s'entassaient contre un mur et un synthétiseur ainsi qu'une batterie portant le nom du bar étaient installées délimitant l'espace. Au centre, un tabouret attirait l'attention de quelques fêtards de cette fin de semaine, objet de référence d'un amateur de lumière colorée qui tentait sur l'assise ses différentes lampes. « Je soigne ma fanbase nuance. » argumenta Aiden en vidant d'une traite la fin de son verre. Un rire échappa au barman qui constata la transformation s'opérant chez le blond. Il était entré près d'une heure auparavant, commanda un premier verre dans son apparence de parfait étudiant de la Royal Academy of Music. A présent, il avait laissé tomber la veste de son uniforme, retiré la cravate réglementaire et déboutonné quelques boutons de sa chemise blanche. Ses boucles dorées avaient repris leur indépendance, accentuant un certain côté bad boy qu'Aiden aimait se donner lors de ces moments unique où il faisait face au public. Dans ces moments là, il n'était plus Aiden Constantine, prodige musical promis à un bel avenir, fréquentant les plus hautes sphères de la société londonienne, filleul et protégé d'un des pianistes les plus en vogue du moment, également professeur à la Royal Academy. Non, il devenait "juste Aiden", musicien de rue, rêveur et amoureux de musique capable de reprendre n'importe quel sérénade à la mode ou d'improviser une balade pour une demoiselle du public. Même s'il se donnait un air à des années de ce que sa vie était réellement, Aiden ne cherchait jamais à flirter durant ces concerts improvisés, il choisissait juste une femme dans l'assistance et se laissait guider par la musique, la poésie et la beauté de son art.  « Aller ! En piste ! » dit-il tout en attrapant son étui et, après une tape sur l'épaule du barman, passa derrière le comptoir pour rejoindre les "coulisses".

Après avoir déposé ses affaires et sortit sa guitare, Aiden alla s'installer, seul sur scène, sur le tabouret. Le micro était parfaitement ajusté et il accorda l'instrument en quelques minutes alors que les curieux sortaient fumer une cigarette ou se rapprochaient pour mieux profiter du spectacle. Il n'eut qu'un signe à faire et la lumière du bar baissa, laissant des lampes bleu clair installer une certaine ambiance. Appuyé contre le tabouret, une bandoulière sur l'épaule pour le soulager du poids de la guitare, Aiden laissa ses doigts glisser sur les cordes, baissant immédiatement le volume sonore des conversations à proximité. Après quelques instants, son regard se posa sur le public qui l'écoutait distraitement tout en buvant un verre, continuant une conversation ou regardant un téléphone. Il repéra le groupe d'étudiantes dont le smartphone braqué sur lui en disait long sur la video qu'elles regarderaient sur la route du retour. Ses iris bleutés les quittèrent et parcoururent la salle jusqu'à tomber sur une fille. Ses yeux se reposèrent sur les cordes et revinrent sur le public, retombant immédiatement sur elle. Jolie, brune, un regard noisette, une peau très pâle. Elle aurait pu paraitre commune mais elle possédait une aura qui la rendit, très vite, accaparante. Il manqua un accord et se rattrapa bien vite, donnant l'illusion de parfaitement contrôler sa chanson, mais en son fort intérieur, il savait qu'il lui fallait éviter de croiser à nouveau le visage de cette femme.

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Décontenancé, Aiden poursuivit le trio de chanson qu'il devait jouer le temps que le premier groupe soit près. Il rejouerait un peu plus tard dans la soirée, lorsqu'il y aurait un changement de musicien. Il avait toujours adoré ce genre de moment où la scène n'était qu'à lui. Parfois, il s'enivrait des demandes de rappel qu'il ne pouvait jamais honorer et se faisait une joie de revenir, triomphant, alors que le public le pensait parti. Les bars, ça le changeait de la rue. La météo n'était que peu conciliante pour les londoniens et la pluie s'accompagnait souvent de bourrasque et autres joyeusetés dont il se serait bien passé. Deuxième point non négligeable, la réaction de son spectatorat n'était pas du tout la même: dans la rue, on l'ignorait souvent, on lui donnait une pièce parfois ou, tout simplement, on se contentait de le filmer avec ces maudits smartphones. Il attaquait la fin de son dernier morceau lorsque son regard recroisa celui de la jolie brune. Résolu, il ferma les yeux, les rouvrant sur ses genoux, le corps de la guitare, le micro. Mais rapidement sa tête désobéis et ses yeux reprirent leurs contemplations. Lorsque ses doigts turent les cordes de la guitare, il se reconcentra sur l'ensemble de la foule et salua avec un sourire sous les applaudissements avant de rejoindre le comptoir, laissant l'instrument dans un coin de la scène improvisé. Un intermède lui permit de recommander une pinte et d'échanger un mot avec son ami.  « Hé mec ! » l'appela-t-il alors qu'il préparait deux mojitos. « La nana là bas, belle brune, seule avec son martini ... Tu la connais ? » Discrètement, le barman chercha la jeune fille du regard et finit par secouer la tête. Pas une habituée. Ou du moins, pas une groupie de son ami dont la fonction avait tendance à attirer l'étudiante fêtarde. Il allait se rassoir à la place qu'il occupait avant le début du concert et se ravisa. Promenant ses iris clairs sur le bar, il eut un sourire timide et gagna la table de son inconnue en quelques pas. « Euh ... Désolé mais ... J'peux m'assoir ? » demanda-t-il en tentant de paraitre décontracté, ce qui n'était absolument pas le cas. D'ordinaire, il n'était pas du genre à aborder les filles aussi rapidement. Bien qu'il ait déjà eut quelques histoire, la musique restait sa priorité et il s'était fait une raison en les voyants lui poser l'ultimatum suprême qui s'achevait généralement en cris et en larme. Aussi, il évitait toute approche qui ne soit pas indispensables avec des jeunes femmes qui n'étaient pas du milieu. « Toutes les tables sont occupés et euh ... » Il désigna les alentours tout en se frappant de son excuse pourrie.

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Son visage ne lui était pas totalement inconnu mais ce ne fut qu'en croisant son regard, désormais à quelques centimètres du sien, qu'Aiden parvint, à retrouver où il avait déjà aperçut la jeune femme. Il n'était pas rare qu'il joue dans la rue, profitant du beau temps et de l'attrait touristique de Londres pour enchanter une rue de sa musique au cours d'une après-midi ou pour donner un aspect plus romantique dans le métro de la capitale. Ce regard avait déjà accroché le sien à plusieurs reprise mais c'était la première fois qu'il pouvait mettre une voix sur cette paire d'yeux plus familiers qu'il ne l'avait imaginé. Il se sentit rougir légèrement, frottant nerveusement l'arrière de sa tête en signe de gêne face au sourire entendu de la demoiselle. Il aurait fallut être aveugle pour ne pas remarquer l'intention derrière sa question et un éclat de rire s'échappa de ses lèvres lorsqu'elle monnaya la dite place par un verre. Intérieurement, Aiden jubilait, c'était un premier pas réussi et une vague de soulagement le traversa alors que son lui intérieur faisait une danse de la joie qu'il ne parvenait à exprimer qu'avec un sourire un peu idiot.  « Oh ! Euh ... Et bien ouais ! » dit-il tout en dégageant une mèches blonde de son front. Il attrapa le verre de la jolie brune et, se retournant, le secoua en l'air en disant d'une voix forte « Hey mec, tu nous remet là même, steup' ? » Le barman hocha la tête, un sourire en coin, et Aiden finit par s'assoir à cette place pas si durement gagnée. « Aiden. Aiden Constantine. » dit-il alors que son regard ne parvenait à se détacher d'elle. Blanche. Comme cela lui allait bien ... « Et avant que tu ne pose la question, ouais comme dans le film et non, ce n'est pas un pseudonyme. » poursuivit-il en riant. Nombreux étaient ceux qui lui posait la question, l'oeuvre de F. Lawrence sonnant directement à l'oreille de tout ceux qui avaient grandit dans les années 1990. Et pourtant ... Si Aiden adorait ce film - les anges, démons et autres créatures mystiques l'intéressant depuis son plus jeune âge, il devait reconnaitre n'avoir de loint commun avec le héros, John Constantine, que le nom de famille. Pas de chose hors du commun dans son existence, pas de pouvoir ou de don particulier, pas d'aura ténébreuse et envoûtante. Juste lui, Aiden. Son ami les interrompit un instant, déposant deux verres sur la table, avisant le blond qu'il mettait le tout sur sa note. Ce dernier hocha la tête, se crispant au mot "note" mais appréciant de pouvoir inviter Blanche à boire ce verre avec lui. « Tu vas peut être me trouver direct ... » dit-il alors « Mais que fais-tu ici toute seule ? » Il priait pour qu'elle n'attende personne. Ou du moins pas un petit ami baraqué qui aurait tôt fait de le casser en deux.

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Le regard de Blanche était envoutant: ses grands yeux sombres semblaient percer les secret dissimulés au plus profond de son être si bien que le jeune homme sentit ses poils se hérisser sur son bras. Il eut un rire à sa remarque. Peu banal ? Pour sur ! Mais c'était son nom, il n'en avait jamais connu d'autre et autant dire qu'Hollywood, et Keanu Reeves, ne l'avaient pas aidé. Avec les années, il avait fini par se faire une raison et préférait se présentait dès qu'il le pouvait sous son prénom seul. « Tellement que tout le monde pense que je me la pète avec un pseudo ... » Il soupira avant de plonger le nez dans sa bière tout en y étouffant un rire: après tout, mieux valait voir tout ça comme une grande blague que de s'appesantir sur ce qu'il ne pouvait pas changer. Son nom, la mort de ses parents, ... Il n'avait de contrôle sur rien de tout cela. Commander au bar lui sembla le meilleur moyen de ne pas partir sur un terrain glissant: aborder une nana en parlant de ses parents décédés n'était pas la meilleure des approches. Son rire lui fit rater un battement de coeur, ajoutant à son malaise de se sentir si gauche face à une telle fille. « TOh tu as prit une année sabbatique ? » demanda-t-il alors, s'interrogeant de pus en plus sur la personnalité de la jolie brune. « D'ailleurs, tu as un léger accent ... Tu es étrangère ? » Les écossais n'avaient pas pareil accent et il se sentit dépité: une étrangère en break ? Elle repartirait sans doute d'ici quelques mois et il se serait encore attaché pour rien. Néanmoins, il tâcha de ne pas trop laissé transparaitre sa légère déception. « Possible ... Je suis en passe de devenir le nouveau Ed Sheeran. » plaisanta-t-il avant d'ajouter « Plus sérieusement. C'est tout a fait possible: je ne fais pas que les bars, je joue aussi dans la rue de temps en temps. Sinon ça signifie que tu es une habituée des écoles de musique. » Il lui jeta un coup d'oeil suspicieux, cherchant à s'assurer qu'elle n'appartenait pas à son école avant de replonger dans son verre. La compétition pouvait être rude dans le monde de la musique ... Il ne pouvait pas se permettre de se laisser avoir par une concurrente de l'école.

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Il se félicita intérieurement, remerciant son don pour déceler le plus léger des accents. « Américaine ? La classe ! Tu viens d'où ? » dit il avec un grand sourire. Cela lui rappelait les années lycée passée à convaincre Soren de le laisser partir en voyage avec ses amis de l'époque. Son tuteur n'avait rien voulu savoir: il prenait déjà des cours très poussés à l'époque, et devait se préparer à un concours très important qui lui assurerait une place à la Royal Academy of Music. Aiden lui en avait énormément voulu mais s'était plié aux exigences de son "parent" restant sur Londres. « J'aurais adoré voyager mais bon ... Ça s'est pas fait. Et puis je suis un amoureux de Londres alors je comprends totalement. » se contenta-t-il de dire avec une once de regret dans la voix.rop aux prises avec l'excellence qu'on attendait de lui, Aiden s'était toujours montré raisonnable. Sans doute cela venait-il alimenter son besoin d'indépendance et sa vie secrète dans les bars ? Il fut surprit par la remarque de la jeune femme « Ouaaaa ! Bonne mémoire ! Même moi j'ai tendance à oublier. En fait, je me mets souvent là où ça craint pas trop. » L'envie d'être embarqué par un policier le tentait moyen et il ne voulait pas avoir à expliquer à son parrain ce qu'il faisait avec une guitare dans les rues de Londres. Pas que Soren aurait été furieux, mais cela appartenait à son jardin secret, un moyen pour lui de décompresser, d'oublier l'école et les pressions, l'excellence et tout ce qu'elle impliquait. En quittant son uniforme, pour devenir "juste Aiden", il gagnait en contrôle sur sa vie. Un contrôle qu'il n'aurait abandonné pour rien au monde. « En tout cas c'est cool de pouvoir parler avec quelqu'un qui m'a entendu et qui n'est pas resté avec son casque sur les oreilles. » C'était de plus en plus rare. Souvent, son public se résumait à quelques cinquantenaires lui lançant des clins d'oeil, quelques jeunes en groupes mais la plupart des gens, seuls, avançaient sans même un regard, renonçant à la musique de leurs téléphone que lorsqu'une foule assez dense occupait le trottoir. Profitant d'une nouvelle pause dans la musique du bar, il se mit à chantonner « Baby, I'm dancing in the dark, with you between my arms, barefoot on the grass, listening to our favorite song. When I saw you in that dress, looking so beautiful I don't deserve this, darling, you look perfect tonight. » La chanson avait un succès fou et il l'avait apprise par coeur dans l'espoir d'attirer quelques regards. « C'est moins classe sans la guitare ... » ajouta-t-il en riant, lançant un clin d'oeil à Blanche.

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Il prit une mine surprise face à la spontanéité presque agressive de sa réponse, comme si elle ne désirait rien en dire de plus. Il ne pouvait pas l'en blâmer: ils ne se connaissaient pas et lui même avait des choses dont il ne désirait pas vraiment parler. « Moins cool j'imagine. » se contenta-t-il de dire avec un faux sourire visant à lui faire comprendre qu'il n'y avait pas de malaise. Son yeux prirent une teinte triste à sa question: si seulement ses parents y étaient pour quoi que ce soit.  « Pas vraiment. » soupira-t-il avant d'expliquer.  « Mon tuteur, en fait. » dit-il d'un ton détaché.  « Mes parents sont morts quand j'étais petit. J'ai été élevé par mon parrain. Et autant dire qu'il place de grands espoirs dans ma carrière musicale. Il ferait une syncope s'il me voyait trainer ici, jouer ce genre de morceaux. » Soren était habitué au Aiden de l'école, au garçon sérieux, intransigeant avec la musique, virtuose excellent dans l'interprétation des partitions. On était bien loin du concert improvisé qu'il venait de donner. Sa seule précaution était de faire attention à ses mains, de ne les abimer sous aucun prétexte. Il eut un sourire lorsqu'elle poursuivit la chanson, s'exclamant une fois terminé  « Je devrais peut être songer à te proposer un duo » avant de partir dans un rire franc et incontrôlé. A mesure que son verre se vidait, Aiden avait le sentiment que Blanche n'avait rien à voir avec le reste de la salle. Stopper l'alcool, il s'en faisait la promesse alors même que, comptant ses verres, il s'étonnait d'avoir pareil penser au bout de deux verres.  « Je préfère les originales mais je trouve ça sympa d'avoir tenté de mêler cette chanson avec d'autres styles. » D'ordinaire, même sans parole, il adorait les mélodies mais depuis quelques mois il se plaisait à écouter les textes, à se retrouver dans certains. Bien sur, les balades romantiques, comme celles qu'il chantait sur le pont de Westminster le touchait moins: s'il avait déjà eut des petites copines, il ne se sentait pas particulièrement transporté par les sentiments qu'il avait pu avoir. « Il n'empêche, mademoiselle Blanche l'américaine, que vous êtes fort intriguante » se surprit-il à lui dire tout en zieutant la performance du groupe sur scène. Il devrait y retourner bientôt.

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Comme il s'y attendait, il sentit la gène dans le regard de son interlocutrice. Annoncer qu'on était orphelin n'avait rien de joyeux et c'était précisément la raison pour laquelle il évitait d'évoquer le sujet avec des inconnus. Ses amis n'abordaient que rarement le sujet, et lui ... Et bien, il lui arrivait de plaisanter là dessus lorsque la blague était à propos. Cependant, il préférait laisser ses parents à ses souvenirs et s'empressa de lui répondre. « Non t'en fais pas ... J'étais gamin quand ils sont morts. Accident de voiture ... » Il haussa les épaules avec un manque total d'émotion. Ce qui était fait, était fait, il aurait beau se lamenter sur son sort, ses parents ne reviendraient jamais. Il se souvenait du soir où le drame était arrivé. Ses parents étaient sortis pour leur anniversaire de mariage, le laissant à June, une baby-sitter de 19 ans qui le gardait régulièrement. Il dormait quand June s'était inquiétée de ne pas voir le couple revenir mais les Constantine pouvaient être imprévisible et elle avait toujours un lit de prêt au cas où ils rentrent trop tard. Ce n'était que le lendemain, lorsqu'elle constata qu'ils étaient toujours seuls qu'elle paniqua vraiment. Elle passa un appel, s'occupa de lui, le déposa à l'école ... Et une dame de l'aide à l'enfance vint le chercher. Il resta quelques temps dans une famille: "papa et maman sont montés au ciel" lui avait annoncé la dame, le prenant pour un idiot. Et puis, Soren était venu le chercher. « Oh ! Je retiens que je suis charmant ... Un point pour moi. » dit-il avec un clin d'oeil, sortant de ses pensées sombre. Il finit par conclure « N'empêche, parfois, ça me manque. Soren - mon parrain- est un gars super, il a tout fait pour que je ne manque de rien. Mais il est souvent occupé et ... Parfois ... » Il laissa sa phrase en suspend, pas besoin d'être devin pour comprendre. Et même si Blanche n'était pas dans son cas, en vivant loin de sa famille elle devait saisir l'essence de ce qu'il voulait dire. Revenant sur les mots de la jeune femme, il demanda « Tes parents sont donc si stricts que ça ? Attends ... T'es bien majeure au moins ?! » Un doute s'était emparé de lui, cherchant la raison pour laquelle, à leur époque, des parents pouvaient être aussi durs. L'éducation des filles et des garçons étaient encore différentes et on avait tendance à surprotéger les jeunes femmes, mais Aiden ne connaissait personne qui s'offusquerait de laisser une aussi jolie fille sortir de temps à autre. Il savait que certaines familles américaines vivaient dans le passé, refusant toute technologie, tout contact avec le monde "moderne" mais à en regarder la jeune femme, elle ne ressemblait en rien à une pauvre victime d'une société rétrograde. Il eut un rire nerveux, songeant aux nombreuses reprises qu'il avait entendu, sautant sur l'occasion de changer de sujet. « Que voulez vous ... Je suis peut être un peu vieux jeu ... » Il éclata de rire et, se concentrant sur elle, sur les traits de son visage, il ajouta « Non non je te jure ... Tu es ... Différente des autres nanas qu'on peut croiser dans ce genre de bar. » Il chercha un instant et, la bière faisant son office, sorti innocemment. « Aurais-tu de super pouvoir ? »

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Il y avait un truc, se passant entre eux, il pouvait le sentir dans leurs regards, dans leurs tons ... Et quelque part, il, n'y avait pas que son ego qui s'emballait à cette idée. Il se sentait si à l'aise qu'aborder le sujet de sa vie familial ne le choquait pas outre mesure. Il se posa un instant songeant à Soren, à son regard sombre sur lui lorsqu'il état adolescent, à cette relation étrange nouée entre eux. « Difficile à dire. » N'eut-il pas d'autre choix que d'admettre. Il aimait Soren comme un père tout en sachant que ce dernier ne l'était pas, et il pensait sincèrement que son parrain avait tenter de l'élever du mieux qu'il le pouvait, comme son propre fils tout en sachant pertinemment qu'il était celui d'un autre. « Aujourd'hui, c'est lui ma famille. Mais parfois, il est plus relou qu'autre chose et, quand j'étais ado, il m'est arrivé de pas être cool avec lui. » dit-il, le sourire légèrement crispé par les souvenirs de sa propre personne criant d'ignoble reproche à celui qui avait pourtant prit soin de lui depuis la disparition du couple Constantine. Il hocha la tête à ses mots: les relations familiales n'étaient jamais évidentes et ce, quelles que soient leurs natures. Aiden avait souvent reprocher à Soren de ne pas être assez paternel, puis de l'être trop. Boudant dans sa chambre, il songeait combien avoir ses parents serait libérateur ... Mais, avec du recul, il savait qu'il n'aurait pas non plus été évident avec eux ... La vie était ainsi faite et il prenait ainsi son parti: au moins gardait-il de bons souvenirs, bien que de plus en plus abstrait, de ce couple qui avait disparu si tôt de sa vie. « On dirait que je ne suis pas le seul à plaindre ? » dit-il avec un sourire en coin tout en avalant la fin de son verre.

L'alcool lui montait un peu à la tête et il commençait à se sentir plus expressif. Aussi à sa question, lui offrit-il un sourire charmeur rétorquant « Je pourrais monnayer sur un rendez-vous officiel ? » Après tout, leur rencontre était fortuite, totalement hasardeuse et il commençait à lui tenir à coeur de montrer à la jeune femme qu'elle lui plaisait. L'ambiance du bar change brusquement: le groupe qui le remplaçait laissa place à la playlist du barman, le temps que d'autres se préparent ou qu'il daigne remonter sur scène. Il l'observa un temps, légèrement surpris de la proposition et, avec un grand sourire, répondit « Absolument ! » Il se leva, ajusta le col de sa veste et offrit une main à la demoiselle. « Me feriez-vous l'honneur ? » Il laissa son téléphone dans la poche de son jean, sa guitare sur posé sur sa chaise désormais vide pour pas qu'elle ne tombe. Son fort intérieur trépignait: jamais il ne s'était senti si assuré. Elle était belle, plutôt sympa et n'avait prit ni pitié, ni peur. Sa main dans la sienne, il la dit tourner sur elle même avant de se diriger vers d'autres danseurs profitant de la musique propice aux rapprochements.  

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Il resta un instant abasourdi par sa question: d'ordinaire les filles avaient plutôt tendance à éviter de donner leur numéro à un inconnu. Mais après tout, elle ne ressemblait pas à toutes les filles ... Se tortillant, il parvint à extraire de sa poche arrière, son téléphone portable qu'il déverrouilla d'une pression du doigts avant de le tendre à la jeune femme. S'il s'était attendu à cela ! Une partie de lui songeait que cela lui donnait l'opportunité de la revoir, une autre priait pour qu'elle n'écrive pas celui d'une autre personne: genre un agent du MI6 qui viendrait lui régler son compte dans son sommeil. Sa demande le rassura quelque peu: un appel dans le vide pour lui communiquer son propre numéro. « Attention, en profite pas pour me stalker. Je ne suis pas un homme facile. » lui dit-il dans un rire nerveux, se demandant encore comment, alors qu'une heure auparavant il ne la connaissait pas, ils pouvaient en être déjà là. Sans doute l'avait-elle mal regardé ? Parce qu'avec sa silhouette frêle, il n'avait rien d'un Apollon: ses boucles blondes le rajeunissaient considérablement et il ressemblait bien plus au premier de la classe -ce qu'il était dans un sens- qu'à un bad boy tiré des romans à l'eau de rose. Néanmoins, il n'allait pas se plaindre d'avoir ses chances avec elle et croisait intérieurement les doigts pour ne pas se faire friendzoner dans les jours à venir. Pourtant, en la voyant descendre de son tabouret, tout sourire en lui confiant sa main, il sentit son coeur manquer un battement. Traitre ! songeant alors son cerveau qui sentait le sang affluer dans ses joues alors qu'elle acceptait cette danse. En réalité, le contraire aurait été étrange puisqu'elle l'avait invité en premier, mais son côté galant n'avait pu l'empêcher de voir jouer les idiots en lui demandant cette danse plus conventionnellement. « J'espère que t'as pas deux pieds gauche Mademoiselle l'Américaine: on ne rigole pas avec la danse en Grande-Bretagne, c'est un art très sérieux. » la taquina-t-il avec un clin d'oeil, remerciant mille fois son oncle pour l'avoir forcé à prendre cette option au collège. Le Aiden de quatorze ans l'avait maudit, celui de vingt-cinq chantait ses louanges. Au milieu d'autres danseurs, il se plut à rire, sachant la pression, l'observent bouger au rythme des notes. Son propre rapport avec la musique était étrangement symbiotique, aussi apprécia-t-il de voir le sens du rythme qu'elle pouvait avoir: son musicien intérieur en était touché. Sans être trop classiques, la chanson leur permettait toutefois de pouvoir se toucher et le regard d'Aiden ne parvenait à quitter celui de la jeune femme. « Ha ha, je retire ! Tu te débrouille plus que bien ! » lâcha-t-il entre deux notes à son oreille tout en riant.

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Lui lançant un coup d'oeil mi-septique, mi-équivoque, il se pencha vers elle, énigmatique « On ne sait jamais ! Et puis, on m'a toujours dit que les américaines étaient bien plus extravagantes et directives que les anglaises ... » L'histoire de son pays était marquée par la venue d'une femme, une américaine, qui avait causé l'un des plus grands scandales du siècle passé. Wallis Simpson. La désormais connue sous le titre de duchesse de Windsor avait été vivement critiquée pour l'idylle qu'elle avait entretenu avec l'héritier du trône, puis Roi pour moins d'un an, Edward de Windsor. Roturière, divorcée et américaine, elle avait été le sujet de tension au sein ed la famille royale et du pays entier, sidéré de voir leur prince adoré abdiquer avant même son couronnement pour suivre la voie dictée par son coeur. Tout deux étaient décédés voilà bien des décennies mais Wallis Simpson avait ouvert la voie à une modernisation de la monarchie britannique qui, aujourd'hui, rendait les mariages princiers encore plus féériques. Mais Blanche n'avait rien d'une Wallis et lui même était très loin d'un Edward. Il ne faisait que s'appuyer sur les préjugés nés en Angleterre après cette histoire: des stéréotypes qu'il trouvait, souvent, ridicules mais qui, pour l'heure, lui permettait de faire redescendre la pression. Plaisantant, quelques minutes plus tard, sur l'une des fiertés britannique, il reprit son ton mi-taquin, mi-innocent et, tout en jouant d'un mouvement du bras pour la faire tourner sur elle même ajouta « On ne sait jamais ! Vous vous sentez obligés de renommé le métro*, d'inciter tout le monde à boire du café ... Alors qui sait ce que vous avez pu faire à notre chère danse de salon. » Le ton se voulait outrée qu'une ancienne colonie du Royaume Uni ait fini par acquérir tant d'indépendance qu'elle finisse par dicter au monde une façon de faire, mais en réalité, il y avait quelque chose d'incroyablement charmant chez la jeune femme. Etait-ce l'exotisme de la savoir venir de l'autre côté de l'Atlantique, la réponse favorable qu'elle semblait donner à ses avances ou, tout bêtement, ce regard si particulier qu'elle posait sur lui. Il n'eut sincèrement le temps d'y penser, perturber par la soudaine proximité qu'elle mit entre eux en se rapprochant de lui alors que la musique semblait plus propices aux enlaçades. Craignant de susciter l'ire de la demoiselle, il se contenta de poser les mains sur sa taille, laissant son front frôler celui de la brune sous toutefois se détendre. Blanche lui plaisait, il ne pouvait le nier, et il refusait de tout gâcher en validant les éventuelle croyance que l'américaine pouvait avoir sur ses congénères masculins. « Théoriquement ... Mais je crois que j'ai encore quelques chansons à partager avec toi ... » répondit-il, déjà agacé de devoir y retourner. D'ordinaire, la musique passait avant tout. Cela expliquait bien souvent pourquoi il ne gardait jamais bien longtemps une petite amie, pourquoi son groupe d'ami proche était particulièrement restreint ou même pourquoi il avait l'air du premier de la classe. Il pouvait passer des heures sur le piano de l'école, accompagnée par la violoniste attitrée que lui avait attribué l'école. Il pouvait oublier de manger lorsqu'il préparait un concours, ou même de sortir et de s'aérer lorsqu'un morceau particulièrement compliqué lui donnait du fil à retordre. S'il aimait la musique depuis qu'il était tout petit, ce n'était qu'avec la mort de ses parents qu'elle était devenue une obsession, un moyen de survivre après le drame qu'il avait vécu. « Si tu n'as pas envie de m'étrangler bien sur ... Sinon je serais forcé de retourner à ma vie de musicien solitaire. » plaisanta-t-il, conscient que l'instant s'achèverait bien trop vite à son gout.