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 Love in depression ft. Shigure Tokugawa

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MessageSujet: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyDim 5 Aoû - 14:02



Love in depression



Une nouvelle année commence, et avec ça, la rentrée scolaire pour tous. J'ai repris le travail ce matin à la bibliothèque, après avoir salué Shigure qui ne semblait une fois de plus pas dans son assiette. Et pour cause: cette année, sa fille entre à l'université. Elle ne peut donc plus être là en permanence, préférant à l'évidence rester dans l'une des résidences pour se faire des amis. C'est normal, à son âge. Elle ne peut pas rester éternellement chez son père, et nous...nous avons également besoin d'avoir une vie privée, quand même. C'est déjà bien qu'elle soit venue jusqu'en Angleterre avec nous, qu'elle ait quitté le Japon avant même de terminer ses études. En même temps, je crois qu'elle n'avait pas tellement le choix: sa mère et ses soeurs lui auraient fait vivre un calvaire là-bas, puisqu'elle nous a défendus bec et ongle.

Shigure a du mal à accepter ça, lui. C'est normal, elle et moi sommes les seules personnes au monde qui comptent pour lui. Il m'a fait promettre de veiller sur elle à la MUL, de vérifier ses fréquentations, de l'aider dans ses cours en cas de besoin, de l'aider à trouver un refuge au cas où sa malédiction soit trop lourde à porter. Je lui a promis. Trois fois d'affilées. Je comprends sa démarche; c'est la seule qui compte dans sa famille, et il ne veut pas qu'elle subisse les mêmes sévices que lui-même a subi dans son enfance. Il ne veut pas la forcer au mariage non plus, même si je lui ai fait remarquer que l'empêcher de se marier avec un moldu ou un né moldu était la même chose que de brider son amour. Mais il ne peut pas faire toutes les concessions du monde, non plus. Les moldus lui font peur, même si je ne comprends pas bien pourquoi. Moi? Ils me dégoûtent. Je les trouve immondes, sales, ignorants et stupides. On ne le dira jamais assez, mais la stupidité est le cancer du monde. C'est peut-être pour ça que j'ai envie de les éradiquer. Mais ah...passons cette histoire sordide.

La journée est passée plutôt vite, puisque je n'ai eu la visite que de rares étudiants et professeurs cherchant un livre en particulier. C'est loin des périodes d'examens où la bibliothèque est pleine à craquer, me forçant à virer quelques élèves qui viennent ici pour foutre le bordel. Je suis détesté je crois, mais je m'en fous. Au moins, je fais mon job comme il faut et j'ai le droit au calme absolu en cas de besoin. c'est un bon point, non? Je soupire en rangeant sur une étagère les derniers livres reçus, puis clos l'endroit d'un simple sort avant de quitter l'établissement. Le soleil est encore haut dans le ciel, j'ai toujours trouvé ça bizarre...au Japon, même en plein été, il décline à partir de dix-sept heures. Il est dix-neuf heures et il n'a pas l'air décidé à terminer sa course. Qu'importe. Le seul souci, c'est que du coup les gens rentrent tard chez eux et...il y a du monde dans les parages. Je sors du campus pour transplaner directement sur le pas de la porte de notre appartement. A peine entré dedans, je constate que...Shigure est encore assis à table, à fixer le vide. Un peu comme ce matin, en fait.

"T'as pas bougé depuis combien de temps?"

C'est habituel avec lui, de se taper des crises de stare comme ça. C'est parfois flippant, mais on s'habitue vite. Aussi loin que je me souvienne, il a toujours été comme ça, même à l'école. Je passe à côté de lui pour nous préparer à tous les deux une boisson chaude; un café pour moi, un thé vert pour lui. Le thé anglais n'a rien à voir avec le japonais, il est un peu fade...mais il va aussi s'y habituer.

"Elle a l'air de s'en sortir pour ce premier jour, si ça peut te rassurer. Elle est passée vite fait à la bibliothèque pour me saluer, et me faire passer le mot pour toi. Elle a déjà trouvé des amis je crois, et il n'y a aucun né moldu visiblement dedans. "

Je pose la tasse de thé devant lui, puis m'installe en face avec mon café pour le regarder dans les yeux. Depuis le temps que nous nous côtoyons, je me suis habitué au silence total venant de lui. Un repos bien mérité après cette première journée de travail. Les vacances me manquent déjà...
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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyDim 5 Aoû - 22:42



Love in depression



Rui est à la fac. L'année scolaire a commencé et ça y est, ma boutique est redevenue plus calme. Le chemin de traverse est moins animé en période scolaire, et les commerces un peu moins fréquentés. Bien entendu ce n'est pas pour me déplaire. Surtout que j'ai eu des curieux, qui sont venus juste pour voir qui avait repris la boutique du vieil Ollivanders.

Comme cet après midi, un peu avant la fermeture. Une vieille sorcière est venue me voir, et je n'ai pas compris ce qu'elle me disais. Elle avait un accent épouvantable, peut être irlandais ou écossais je n'en sais rien. Toujours est-il qu'elle a du me prendre pour un débile, quand j'ai demandé à l'une des vendeuses de fleury et bott qui passais devant la boutique, de venir me traduire. Je devais savoir ce que voulais cette dame, mais avec son accent... Rien à faire. Je croyais que c'était même une langue étrangère !

J'ai pris de la poudre de cheminette, pour rentrer à la maison, après avoir soigneusement verrouillé la boutique avec des sortilèges. A la table de la cuisine, j'ai sorti une feuille et une plume, pour lister ce dont je vais avoir besoin. Je vais devoir refaire mon stock de baguettes, avec tous les anniversaires qu'il y a en automne je risque de voir débarquer pas mal de gamins dans ma boutique. J'ai onze ans, ça y est, je peux avoir une baguette ! Parfois je trouve ça mignon. Parfois je trouve ça chiant.

Perdu dans mes pensées, je ne relève la tête qu'en entendant la voix de Yoshimasa. Je ferme les yeux, retire mon visage de mes mains et penche la tête pour le remercier de la tasse de thé. T'as pas bougé depuis combien de temps? En levant la tête vers l'horloge de la cuisine je calcule rapidement, et lui montre mes doigts pour lui indiquer le chiffre trois. Pas trois minutes. Trois heures. Il s'en doute je suppose.  

Pour tenter de me rassurer, Yoshimasa qui ne me connaît que trop bien m'assure que ma fille va bien. J'esquisse un sourire amer, et tend la main vers le sucrier pour en mettre un morceau dans mon thé. Ah, ça va me faire bizarre de ne plus l'avoir à la maison. Elle est restée deux mois avec nous cet été. Du jour au lendemain, elle ne va plus être là. Mais on en a discuté avec Yoshi. Ou tout du moins, il a parlé et j'ai hoché la tête pour dire oui ou non. Elle a besoin de son indépendance. Et on a besoin d'être seuls aussi, pour notre vie de couple. Alors, la résidence universitaire, c'est mieux que chez papa et tonton.

Je souffle sur mon thé que je regarde fixement puis relève de nouveau les yeux vers l'autre homme. Hum, il a l'air fatigué. Je tend la main vers lui pour la prendre et le calmer. Il a besoin de silence. Ou tout du moins, besoin de ne pas entendre les pensées.

« Et toi... Ta journée ? C'était bien, la rentrée ? »

S'il en a envie, je lui raconterai la mienne aussi. Mais je ne force jamais Yoshi à la discussion.
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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyLun 6 Aoû - 21:52



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Trois heures. Ca fait trois heures qu'il n'a pas bougé, depuis qu'il est rentré du magasin en somme. Il a fermé plus tôt apparemment, aussi, peut-être parce qu'il n'était pas dans son assiette...c'est rare de le voir faire ça en général, mais avec la rentrée, il est un peu tranquille maintenant. Cet été, ce n'était pas la même chose: le nombre d'élèves venant chercher leur première baguette magique est hallucinant, même ici. Il rentrait tard le soir en général, partait tôt le matin. Moi qui restais à la maison, j'avoue que je me languissais de sa présence. Heureusement, il y avait Rui! Je ne suis pas asocial, même si ma malédiction me force un peu à vivre en ermite. J'ai besoin d'un minimum de présence humaine autour de moi pour ne pas broyer du noir, et c'est pourquoi je suis heureux d'avoir enfin pu emménager avec Shigure en arrivant ici. Seul dans mon 20m² au Japon, j'avais l'impression d'entendre des voix...comme si les patients de l'hôpital me suivaient jusqu'au pas de la porte pour polluer mon air.

Il me connaît bien. Même s'il n'est pas legilimens, c'est comme s'il pouvait lire dans mes pensées. Il ressent ma tension, celle que je me tape chaque fois que je rentre à la maison après être sorti trop longtemps. Ce travail à la bibliothèque est plus reposant qu'un autre, mais je reste en contact avec d'autres humains alors j'ai toujours du mal à passer la journée en entier sans péter un câble. heureusement, je n'ai pas eu à trop sortir pendant les vacances...ce qui m'a permis de me resourcer. Il m'est même arrivé de ne pas décrocher un mot pendant une journée entière, simplement parce que Shigure étant Shigure et Rui me parlant mentalement, je n'avais pas besoin d'ouvrir la bouche.

"C'était long...mais je n'ai pas croisé grand-monde une fois la réunion terminée, heureusement. Rien que de me retrouver dans cet amphi avec tous ces idiots...j'ai cru que j'allais tous les buter."

Chaque année, le premier jour, nous présentons le staff principal du campus pour les nouvelles recrues. Je suis toujours obligé de venir même si je tente chaque fois d'y échapper. J'ai même failli réussir l'an dernier, en me faisant porter pâle...malheureusement, j'ai seulement dû me présenter moi-même dans chaque amphi de premières années, et c'était au final bien pire. Bref. Je bois une longue rasade de café, avant de planter mon regard dans celui vide de Shigure. C'est la seule personne pour laquelle je paierais cher pour lire les pensées. Lui plus que quiconque est important...mais si je pouvais faire ça, jamais nous ne vivrions ensemble. Après tout, c'est parce qu'il me calmait que j'ai fini par craquer pour lui.

"Toi? Tu as eu beaucoup de monde au magasin? Avec la rentrée, les gens sont occupés à faire autre chose..."

Je crois que le départ de sa fille l'a profondément perturbé. Shigure est dépressif, il a besoin d'être entouré mais aussi de ne pas changer des habitudes qui lui faisaient du bien. Le départ de Rui, s'il était prévu avant même son arrivée en Angleterre, n'en reste pas moins une épreuve terrible pour lui. Mais elle n'est pas morte, elle vit juste un peu plus loin dans la même ville. C'est pas comme si elle était restée au Japon! Mais ah...essayer de lui rentrer ça dans le crâne, c'est au moins aussi complexe que le faire sourire.

"Tu veux faire quelque chose en particulier ce soir? A la maison, je veux dire. Je suis pas prêt à ressortir de sitôt."
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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyMar 7 Aoû - 17:08



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Visiblement, sa journée a été relativement calme. Me voilà donc rassuré, au moins il n'est pas trop de mauvaise humeur ce soir. Doucement, je caresse sa main et hoche la tête quand par politesse, il me demande à moi aussi si j'ai eu une bonne journée de travail.

« Une vieille femme est venue au magasin. Au début, je ne comprenais pas ce qu'elle disait. J'ai vu passer une des vendeuses de chez Fleury & bott dans la rue, alors je lui ai demandé si elle pouvait venir m'aider. Finalement, cette vieille sorcière parlait anglais. C'est juste qu'elle avait un accent épouvantable. Elle voulait rencontrer la personne qui a repris la boutique d'Ollivanders, elle a vu passer mon nom dans un article de la gazette hier matin. »

A part cette mésaventure, rien de bien particulier. Je lui montre la feuille de parchemin toujours blanche, pour discuter un petit peu plus. ça me demande des efforts... Mais pour lui, je suis prêt à les faire.

« J'allais faire une liste des choses qu'il me faut pour le magasin. Il y a beaucoup de naissances en automne, beaucoup d'enfants vont bientôt avoir onze ans. »

Je travaille énormément. Mais heureusement pour moi, mon travail est une passion. C'est grâce aux baguettes magiques que je tiens le coup. J'aime créé et me perfectionner, faire des recherches aussi. Mes mains sont devenues rêches à force de travailler le bois, mais je ne crois pas que ça dérange Yoshimasa plus que ça.

« Je crois qu'on a des restes d'hier soir pour manger. A moins que tu ai envie qu'on cuisine quelque chose d'autre. »

J'ai l'avantage de ne pas être difficile, question nourriture. Sans doute parce que je n'ai jamais eu le droit de m'en plaindre à la maison, que j'étais obligé de finir mon assiette sous peine de représailles. Je me retourne pour ouvrir le placard et sors ma baguette après avoir relevé mes manches.

« On a de quoi se faire des mochi pour le dessert, si tu en as envie. »

Je suis relativement bon, en cuisine. Je connaît assez bien les sortilèges qui permettent de cuisiner des bons petits plats sans effort. Souvent, je suis trop occupé pour rester devant les fourneaux, alors c'est utile de savoir ensorceler une casserole !
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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyMer 8 Aoû - 10:41



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S'il y a une chose pour laquelle j'admire Shigure, c'est pour la dévotion à son travail. Il est toujours le nez plongé dans un bouquin, ou à en écrire un, ou encore à préparer ses petites expériences dans son atelier attenant à la boutique. Je ne connaissais pas son prédécesseur, mais quelque chose me dit qu'il n'en faisait pas tant! Shigure, même s'il dénigre souvent ses actions, est assez patient et persévérant pour se plonger corps et âme dans sa tâche. S'il doit mourir un jour, autrement que par un suicide, ce sera certainement d'un accident quelconque durant l'une de ses expériences.

Comparé à moi qui ait abandonné ma carrière pour ne devenir qu'un pauvre petit bibliothécaire, lui s'est pris de passion pour ce qui ne devait être qu'un travail familial, quelque chose dont il n'aurait pas dû hériter en premier lieu. J'aurais aimé continuer à l'hôpital moi aussi, mais...déjà c'est très prenant comme travail, il faut être sans arrêt disponible et ne pas compter les heures, et ensuite...j'aurais fini interné à l'hôpital, plutôt qu'interne. C'est triste à dire, mais cette horrible malédiction me bouffe à un point inimaginable. Tout comme celle de Shigure lui fait du mal...qu'est-ce que ça pourrait être d'autre, qui lui donne envie de se suicider en permanence? Il estime qu'il ne vit pas, qu'il n'existe pas. Au début, je l'ai mal pris, je l'avoue. J'ai fait semblant de rien, mais j'ai très mal pris le fait d'être relégué au dernier rang, de ne pas être utile à sa vie, qu'il puisse toujours penser au suicide alors que j'étais avec lui, près de lui, à me dévouer corps et âme à sa cause. Mais je n'avais pas compris. Ca n'avait aucun rapport avec moi...ces pensées qui le noient, elles peuvent très bien se déclencher n'importe quand, immédiatement même. Ce sont juste des vestiges de son enfance, ainsi que de cette vie partagée avec mon idiote de soeur qui aurait tellement pu naître Tokugawa.

"Hmm? On peut faire des mochis en Angleterre?"

Changement drastique de sujet, mais je comprends pourquoi. Il ne veut pas s'enfoncer dans une discussion stérile, ni basculer d'un coup du côté dépressif de la chose...parce que malheureusement avec lui, toute discussion peut le mener à ces idées noires, cette simple envie de mourir qui ne le quitte jamais vraiment. Je ne dois jamais le lui faire remarquer, ne jamais m'énerver à ce sujet car ça ne sert simplement à rien. Lorsque nous étions jeunes et encore à l'école, alors qu'il venait d'apprendre son futur mariage, je m'étais énervé de le voir si apathique. J'aurais voulu qu'il se batte contre sa famille, moi contre la mienne, qu'on puisse annuler ce mariage. Je l'ai insulté, je me suis énervé contre lui au lieu de l'épauler. Résultat? Il a tenté de se suicider. Je l'ai pris tellement à coeur que je me souviens encore aujourd'hui des moindres détails de cet instant, celui où j'ai retrouvé son corps inconscient pendu au bout d'une corde. Chaque fois que je sens que son apathie commence à m'énerver, chaque fois que j'élève involontairement la voix contre lui, je pense à cet instant. Celui-là plus que les autres qui ont suivi. Parce que c'était de ma faute...et rien de ce qu'il peut dire à ce sujet ne changera ma conviction.

"Va pour des mochi, on en a pas mangé depuis longtemps. Tu veux de l'aide pour cuisiner?"

Depuis que je vis avec lui, je n'ai jamais aussi bien mangé. J'ai pris un peu de poids d'ailleurs, mais je crois que c'est aussi à cause de la quarantaine. Je ne suis plus tout jeune et fringant! Lorsque je vivais seul, je ne cuisinais jamais. Je me contentais de prendre quelques trucs rapides au kombini en bas de chez moi, lorsque j'avais faim. Mon frigo n'était rempli que de ça, rien d'autre. A part peut-être quelques sucreries que je ne plaçais jamais dans les placards, habitude estivale où tout se mettait à fondre. Alors voir l'état du frigo ici me donne faim en permanence! Je caresse sa main avec un sourire, termine mon café et pose la tasse dans l'évier, que je nettoie d'un coup de baguette. La vaisselle à la main? C'est pour les idiots de moldus, ça!
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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyVen 10 Aoû - 18:22



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Hmm? On peut faire des mochis en Angleterre? Bien sur que l'on peut. En m'aventurant du côté moldu pour aller faire du shopping et m'acheter des fringues, j'ai repéré une petite épicerie asiatique. Tenue par des chinois, certes, mais ils ont tout de même des produits Japonais. Je préfère éviter de dire à Yoshimasa que j'ai acheté ça de l'autre côté. Même si les moldus et les sorciers nous mangeons les mêmes choses, ça le dégoûterais sans doute. Il est un peu plus extrémiste que moi, à ce niveau-là... Je n'aime pas trop les moldus non plus. Mais c'est plus de la peur que de la haine.

« Tu... peux sortir les choses du placard si tu veux, pour aider. »

Je regarde ma liste de fournitures à commander, qui est restée désespérément blanche. Je devrais peut-être ensorceler la nourriture pour travailler pendant ce temps-là, mais je n'ai pas envie. J'ai besoin de m'occuper l'esprit en faisant quelque chose de productif certes, mais... ça ne me dis trop rien, de faire ça. Je préfère cuisiner. Au moins, ça nous servira à tous les deux.

Mon amour semble surpris de voir tout ce qu'il y a dans les placards. Oui, j'ai fait les courses. J'esquisse un petit sourire amusé et caresse le base de son dos en prenant le paquet de farine de riz qu'il me tend.

« J'ai trouvé un super endroit, pour me fournir. »

Je préfère éviter de lui en dire plus. Je dépose soigneusement ma baguette sur le côté du plan de travail et commence à m'activer pour préparer la pâte.

« Je suppose qu'on est d'accord pour les faire au chocolat, n'est-ce pas ? »

C'est ce que je préfère. J'adore le sucré, je dois bien l'avouer. Et puis ça fait du bien au moral, le chocolat parait-il. Je crois que c'est Yoshi, qui me l'avait dis il y a longtemps, quand il étudiais encore la médicomagie. Je me demande souvent comment je ferais sans lui, pour me soutenir au quotidien. Et je m'en veux, d'être un poids parfois. Mais il m'a choisi, comme ça, en connaissance de cause. Après trente ans, s'il n'est toujours pas parti... C'est qu'il tiens à moi n'est-ce pas ?


« Dis... Tu crois qu'on devrais inviter Monsieur Hawke à dîner un jour ?... Il me semble qu'il aime bien la cuisine Japonaise. Et... ça lui fera pratiquer son Japonais, pour qu'il ne sois pas complètement rouillé. »

Nous sommes souvent seuls. Personne n'est jamais venu chez nous, parce que nous sommes disons... Assez privés, Yoshimasa et moi. Mais Sebastian est différent. Nous le connaissons depuis longtemps.

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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyVen 10 Aoû - 23:00



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Shigure et moi, nous ne faisons pas grand-chose tout les deux finalement quand on y pense. Nous avons des vies différentes, un travail différent...et lorsque nous sommes ensemble, nous nous contentons de vivre sans trop se parler, osant parfois nous câliner et bien entendu...consommer notre amour au pieu. C'est triste d'un point de vue extérieur, mais c'est comme ça que nous sommes. Nous avons toujours vécu cachés, à nous rencontrer parfois dans une ruelle sombre ou dans un love hotel pour évacuer notre frustration de ne pas avoir le droit d'être ensemble. Même à l'école, nous évitions de trop nous afficher; il était certain, avant même la décision de nos familles, que l'un ou l'autre allait finir par se marier officiellement avec une femme. Les Tokugawa ne possédant pas de filles de ma génération, j'ai simplement eu un coup de bol. Il faut aussi dire qu'ils ne voulaient pas de moi, avec cette suspicion d'adultère...ça aurait fait tache, non?

Je m'en veux de penser à ça maintenant, c'est vraiment pas le moment. Pas alors que Shigure va bien pour une fois, qu'il tente un rapprochement en oubliant son travail pendant quelques minutes. En général, lorsqu'il cuisine, il se contente de jeter un sort aux ingrédients pour que la recette s'effectue toute seule; là, il semble vouloir faire ça à la manière des moldus. Je n'aime pas particulièrement ça, méprisant les moldus au plus haut point, mais je ne peux pas non plus imposer un mode de vie particulier à Shigure. Il n'a pas été élevé dans la haine de ces gens, en a simplement peur...mais accepte leurs techniques et leurs produits, leurs inventions peut-être. Moi? C'est un miracle si je porte aujourd'hui des fringues fabriqués par des moldus. Je les ai acheté au japon et n'ai pas changé de style depuis mes jeunes années, n'ayant vraiment pas changé de morphologie. Ma haine pour les moldus va en grandissant; viendra un jour où je referai toute ma garde-robe, n'achetant que des produits purement sorciers. Je n'ai pas envie de me sentir sale en permanence!

"Va pour le chocolat."

Shigure est devenu presque accro au chocolat, depuis que je lui ai appris il y a longtemps maintenant que ça pouvait l'aider à se sentir moins mal lors de ses crises. Au final, je suis parfois obligé de l'empêcher de se goinfrer pour ne pas se rendre malade; il lui arrive de ne manger que ça en grosse période de déprime. Oui, c'est compliqué de s'occuper d'un dépressif...mais je l'ai choisi malgré ça, avec ses qualités et ses défauts. Je ne regrette rien.

"L'inviter? Tu veux inviter des gens, toi, maintenant?"

J'affiche un sourire amusé tout en préparant les ingrédients dont il aura besoin. Nous nous sommes mis d'accord sans se concerter pour ne laisser personne entrer dans notre petit cocon, mais peut-être qu'il veut faire une exception ainsi...c'est tout de même étrange. Même si Hawke est un ami de longue date, nous ne l'avons pas tellement vu pendant des années, avant d'arriver ici. Les hiboux c'est bien sympa, mais tout de même! Je découpe et fais fondre le chocolat avec un sort maîtrisé, sans quitter le bol des yeux.

"Tu es sûr de vouloir l'emmener ici? C'est notre cocon, et...je sais que tu n'aimes pas le changement drastique de nos habitudes. On peut toujours lui proposer, il ne dira sûrement pas non. Il faudra modifier quelques trucs avant, par contre...il n'est pas comme nous, après tout."

Ce n'est pas une réflexion raciste, mais simplement une remarque sur nos modes de vies différents. Nous sommes très traditionnels, Shigure et moi. Cet appartement, il ressemble en tout point à ce qu'on pourrait trouver au Japon; avec quelques petites touches occidentales, puisque nous devons tout de même nous accommoder au climat. Mais plus que ça, c'est la tournure que nous avons pris qui ne correspondrait pas à Hawke. Les artefacts de magie noire que j'utilise parfois, les produits stockés par Shigure pour ses expériences...nous devrions cacher beaucoup de choses avant d'inviter qui que ce soit dans notre cocon.
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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyLun 13 Aoû - 2:07



Love in depression


Hum... A bien y réfléchir, Yoshimasa a raison. C'est vrai. Sebastian est un ami mais il n'est pas comme nous. Nous devrions faire attention à cacher plusieurs objets ici, pour ne pas éveiller quelques soupçons. Je crois que je ne m'en remettrais pas si on m'enlevait Yoshimasa pour l'enfermer à Azkaban. Je n'y survivrai pas c'est certain. Pas maintenant que nous pouvons enfin vivre librement notre amour, tous les deux, sans nous cacher.

Tous les jour j'ai peur de me réveiller. De réaliser que ce n'était qu'un rêve et que la personne à côté de moi ce n'est pas lui, mais la harpie qui me sert de femme. Tous les jours, j'ai peur qu'il parte loin de moi, pour une raison ou pour une autre. Soit indépendamment de sa volonté, arrêté par les aurors... soit parce qu'il se rend compte que finalement, il ne m'aime pas assez fort pour supporter mon tempérament dépressif.

J'essaye de convaincre mon esprit malade qu'une chose pareille n'arriveras pas. Que Yoshimasa ne me laisseras jamais tomber. Mais comment en être certain ?... J'esquisse un sourire fade en préparant la pâte de nos mochi. De son côté, il va s'occuper de préparer le chocolat avec lequel on va les fourrer. Nous parlons très peu, lui et moi. Principalement parce que nous n'aimons pas ça, mais aussi parce que nous n'en avons pas vraiment besoin pour nous comprendre.

« Non tu as raison. C'est une mauvaise idée. »

Sebastian a beau être un ami, je ne lui fais pas totalement confiance. C'est difficile pour moi, d'accorder ma confiance à quelqu'un. Yoshi est surement le seul à l'avoir entièrement. Et encore... même à lui, je lui cache certaines choses. Je ne parle jamais à coeur ouvert. Ou très rarement. Je refuse de lui confier mes peurs au sujet d'une arrestation éventuelle, depuis que nous sommes en Grande-Bretagne.

« J'espère que ta journée sera calme aussi, demain. »

Tout en baissant les yeux sur le plan de travail, je constate que mon amour évite soigneusement de toucher, ou même de simplement frôler ma baguette depuis tout à l'heure. Je crois qu'elle le déprime. Sans doute à cause du linceul de détraqueur que j'ai réussi à mettre dedans. A moi, elle me conviens parfaitement même si c'est très expérimental. Je caresse la main de Yoshimasa, puis lève les yeux vers lui. Tout en me mettant sur la pointe des pieds, je dépose un baiser sur sa joue, puis part déposer ma baguette un peu plus loin, histoire qu'il ne la touche pas par accident. Je ne sais pas pourquoi ça le déprime autant... C'est qu'il doit avoir une certaine sensibilité, s'il est capable de reconnaître un coeur de baguette au toucher ! Ollivander aussi avait trouvé ma baguette très étonnante. Mais quand je lui avais finalement expliqué, il avait compris, sans pour autant approuver ma petite expérience.

Combattre le mal par le mal... Toute une philosophie, n'est-ce pas ? Je me demande même si les détraqueurs voudraient encore de mon âme, vu l'état dans lequel je suis.
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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyLun 13 Aoû - 12:05



Love in depression



Lorsque Shigure est silencieux, ce qui arrive environ 90% du temps, c'est qu'il pense à quelque chose de triste ou de profond. Là, vu sa tronche, la simple mention de tout ce qu'on a à cacher pour m'éviter la prison lui a fait penser à de sombres moments. Il doit probablement imaginer que je me fais arrêter, peut-être exécuter comme au Japon où la peine de mort est toujours d'actualité. Comment le rassurer? Je ne peux rien faire. C'est ça aussi, de vivre avec cet homme. Il faut accepter sa défaite, accepter que tant qu'il n'a pas trouvé lui-même son espoir auquel se raccrocher, je ne peux qu'être un pilier de support sans réussir à le remonter. Le connaissant, il sera capable de penser à ça toute la journée maintenant que l'idée a germé dans sa tête. Je termine de préparer la ganache et me tourne vers lui.

"Tu sais qu'il n'y a aucune raison pour que je sois accusé de quoi que ce soit ici, hein? Ils ne peuvent pas réunir assez de preuves, et si mes alliés sont arrêtés, eux-mêmes n'ont pas de preuves contre moi autre que leur parole. Et je les ai ensorcelés, ils ne pourront pas prononcer mon nom directement. Personne ne peut entrer dans notre appartement quand nous n'y sommes pas, et même quand nous y sommes, nous avons tellement de sortilèges et d'enchantement pour le protéger qu'il faut vraiment s'y prendre à l'avance avant de nous rendre visite. Je m'en suis occupé personnellement, tu te souviens? Je t'ai déjà dit que c'était infaillible. Le seul moyen de m'atteindre, c'est à la MUL. Et là-bas, je n'ai absolument rien à me reprocher."

Je ne sais pas si ça l'a rassuré, mais il semble plus détendu. Je le regarde pétrir la pâte gluante des mochis, puis en faire plusieurs petites boules. Ca détend de faire de la cuisine finalement, même si je dois avouer que je n'aime pas trop ça en général. Au Japon, je ne cuisinais jamais. Alors ici...mouais. La magie prépare tout normalement, non? En posant le saladier vide de ganache, après avoir fourré les mochis, je me rends compte que sa baguette a disparu. Il l'a éloignée de moi, ce n'est pas plus mal...je serais capable de devenir aussi apathique et déprimé que lui, si je la touchais au quotidien. Je le remercie d'un sourire, et dépose à mon tour un baiser sur son front.

"On prépare le dîner maintenant? Il faut les laisser refroidir de toute façon, alors..."

Je dépose les pâtisseries dans le placard réfrigérant, et en profite pour me laver les mains. Comment puis-je enlacer mon homme si mes mains sont dégoûtantes? Ca ne semble pas le déranger, puisque lui ne se formalise pas de ses mains pleines de farine pour me faire un câlin adorable. Je grogne seulement pour la forme.

"Hnn, t'aurais pu laver ça avant de toucher mes fringues!"

En vérité, j'aime ces moments où il se décide à me montrer un peu d'affection. Je me sens si bien contre lui, si...serein...même si je sais que s'il est tactile d'un coup, c'est pour s'excuser à demi d'avoir replongé dans sa déprime pendant un moment, par ma faute. Je ferme les yeux et plonge le visage contre ses cheveux, pour simplement profiter de cet instant.

"Il va quand même falloir préparer le dîner, ne? Je sais même pas ce qu'on a..."
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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyMer 22 Aoû - 22:02



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Même s'il est incapable de lire mes pensées, Yoshi sait exactement ce qu'il se passe dans ma tête. Il me connaît bien à force, depuis plus de vingt ans... C'est vrai, il ne risque rien ici. Moi non plus, mais c'est seulement pour le moment non ? Si ça se trouve, le ministère Japonais va transmettre son dossier, avec des informations sur lui. Sur nous. Mais il m'assure que tout iras bien maintenant que nous sommes en Angleterre tous les deux, loin de nos problèmes, loin de tout ça.

Rassuré par ses paroles, je viens me lover contre lui. Tant pis pour la farine... En un coup de baguette ce sera de toute manière réglé.

« Hum. »

J'esquisse un petit sourire quand il me dit qu'il va falloir préparer le dîner. Oui, les mochi ça ne nourri pas spécialement il va nous falloir quelque chose de plus consistant. En regardant dans nos placards, je trouve de quoi nous faire des pâtes bolognaise. C'est Italien, à mille lieux d'être Nippon mais ça feras bien l'affaire, non ? Je part reprendre ma baguette, et marmonne les formules nécessaires à la préparation de notre dîner. Une fois la viande coupée, je laisse tout mijoter dans la casserole. Il va falloir attendre un peu avant de lancer les pâtes, mais je met tout de même l'eau à bouillir.

Je reprend place à la table de la cuisine, pour y boire une gorgée de thé et regarde ma liste en soupirant. Décidé à tout de même avancer un petit peu, je note le nom de bois exotiques : Acacia, Baobab, Cerisier et Sycomore. Ces bois sont difficiles à obtenir de bonne qualité, alors je risque d'avoir un peu d'attente. Je rajoute également le saule pleureur, ainsi que le citronnier et le figuier. Je viens de me prendre de passion pour les arbres fruitiers dernièrement...

Il me semble que Yoshi est parti prendre sa douche en attendant. Quand je relève les yeux de ma feuille, je constate qu'il a les cheveux humides. Ah, je l'aime bien comme ça. Je le trouve beau. J'esquisse un petit sourire, et reprend ma liste. Je devrais rajouter du bois de vigne, je crois qu'il ne m'en reste bientôt plus.

« Tu crois que je devrais essayer le bois d'abricotier aussi ? Et du Pêcher peut-être aussi... ça pourrais correspondre aux gens nés en été. »

A force d'être avec moi, il a commencé à mieux comprendre les baguettes... finalement, mon travail est devenu une passion. Et des baguettes venant d'arbres fruitiers, c'est une nouveauté qui attireras la clientèle non ?
Je ne suis pas certain de trouver du bois tout de suite d'ailleurs, il va sans doute falloir attendre plusieurs mois, voire plusieurs années avant de trouver un arbre de ce type abritant des botruc, quelque part dans le monde.
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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyJeu 6 Sep - 16:44



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Shigure préfère la pâtisserie je crois, puisqu'il prépare notre dîner avec deux ou trois formules magiques seulement. je crois que je ne connais même pas de formules pour la cuisine, personnellement, n'en ayant jamais fait usage. Au Japon, on me nourrissait à l'hôpital, ou je ne mangeais pas...j'étais devenu maladivement maigre, mais ce n'était pas la principale raison. Là-bas, je me sentais crever chaque jour qui passait. Encore aujourd'hui, j'en fais parfois des cauchemars, c'est dingue...j'ai réussi à tenir vingt ans là-dedans, à seulement m'accrocher à cette passion pour la médicomagie et à vivre pour maintenir Shigure la tête hors de l'eau. Depuis que je le connais, c'est seulement pour lui que je vis. Je n'ai pas vraiment de rêve en fin de compte, plutôt une obsession et la certitude que s'il vient à disparaître, j'accomplirai ma mission et disparaîtrai avec lui. Cette mission est simple: exterminer les Ashikaga et les Tokugawa, ne laissant que la jeune Rui en-dehors de ça. Exterminer le plus de monde possible, ces êtres impurs et tous ceux qui m'ont un jour rejeté pour qui j'étais. Tous ceux qui on fait de notre vie à Shigure et moi un enfer. Ca fait un paquet de gens, mais...on va dire que c'est pour la bonne cause. Et au moins, si je crève dans le processus, je m'éviterai un procès long et chiant.

J'embrasse Shigure sur la tempe et le quitte un instant, seulement le temps de prendre une douche bien méritée. Je ne me sens pas particulièrement bien ces derniers temps, mais je me garde bien de le lui montrer. C'est par période, c'est chronique...un peu comme sa dépression en fin de compte. Si je m'écoutais, j'irais vivre quelque part en Sibérie, là où je ne risque pas de croiser grand-monde. La magie nous protégerait du froid et du manque, nous pourrions être heureux loin de tout...mais Shigure ne tiendrait pas comme ça, j'en suis certain. Il n'aime pas trop les autres humains tout comme moi, mais passe sa vie à travailler pour se vider la tête. En Sibérie, il ne pourrait pas exercer son art...et il ne trouverait plus aucun intérêt à sa vie. Ai-je déjà mentionné que je ne vivais que pour lui?

Lorsque je reviens dans le salon, il est penché sur son parchemin à réfléchir sur les bois qu'il aimerait tester. Je sais qu'il peut passer des heures ainsi, à correspondre avec des gens partout dans le monde, afin de trouver un arbre aux propriétés magiques...ce n'est pas courant après tout, et particulièrement important quand on veut fabriquer une baguette. La branche d'un arbre quelconque ne peut suffire. Je n'aurais pas la patience de faire tout ça, je pense, attendre des années avant d'accomplir quoi que ce soit...même les études de médecine m'ont paru bien moins complexes!

"Quelles caractéristiques pourraient-ils avoir? Si c'est pour tomber sur des arbres comme le pommier, je trouverais ça bien dommage..."

Le pommier, ou l'arbre empêchant la magie noire d'opérer. J'ignore comment fonctionnent les arbres fruitiers, je n'en connais que deux et l'un refuserait mon art, tandis que l'autre est trop banal pour moi; des cerisiers, il y en a tellement au Japon! Beaucoup abritent des Botrucs, aussi beaucoup sont utilisés pour les baguettes...ce qui les rend vraiment moins rares et presque bons marchés. Je pose une main sur son épaule pour regarder ce qu'il a écrit, déchiffrant sans mal son écriture déplorable. Il prend encore des notes en japonais, même s'il parle couramment anglais maintenant. C'est parce que dans cet appartement, nous sommes au Japon. Nous parlons japonais, cuisinons souvent du traditionnel, et même l'agencement de l'endroit est typique de notre ancien chez nous.

"Tu n'es pas parfois...nostalgique du pays? Sans forcément parler des gens qui sont cons, juste...le pays en lui-même."

J'ai beau tout faire pour ne pas montrer ma déprime passagère, je crois que je suis un piètre comédien. Shigure sait toujours quand quelque chose ne va pas, comme s'il lisait dans mes pensées...ce qui est faux, bien entendu, il n'a pas cette capacité et ne veut pas l'acquérir. Je me force à sourire pour le rassurer, mais je crois que ça ne fait que l'inquiéter davantage. Humpf...

"C'est rien. Ca doit être la fatigue des premiers jours, j'ai plus trop l'habitude d'être entouré de gens en permanence."
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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyMar 18 Sep - 21:15



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Quelles caractéristiques ? J'esquisse un sourire mystérieux et hausse les épaules. C'est vrai que depuis que j'ai confié à Yoshi que les baguettes faites en bois de pommier ne pouvaient pas produire la moindre magie noire, il dénigre ce bois. Pourtant, il semble oublier les propriétés du cerisier, qui souvent alliées à un ventricule de dragon se révèlent être capables de grandes choses. Je caresse doucement sa main par habitude et réfléchis silencieusement :

« Je ne sais pas. Pas encore. C'est ça qui est intéressant, Yoshi. »

Peut-être que ça ne mèneras à rien. Ou peut-être que si. Allez savoir. Tout bois est bon pour les baguettes, tant que l'arbre abrite des botrucs. La nostalgie du pays, je n'y pense pas trop. Plus trop, du moins. Si la nourriture me manque parfois ce n'est pas le cas du reste. Je ne regrette pas d'avoir quitté cette société d'hypocrites,  de manipulateurs. C'est en théorie une république démocratique, mais il n'en est rien. Ce sont toujours les mêmes qui sont au pouvoir depuis des siècles, et c'est pour ça que nous sommes arriérés.

« On est mieux en Angleterre. Même si ce n'est pas aussi joli, c'est vrai. C'est joli, mais différemment. »

Je me relève, et prépare la table pour nous deux, après avoir soigneusement rangé ma petite liste de fournitures. Ce serait dommage, d'y mettre des taches de nourriture !

« Tu vas devoir reprendre le rythme, d'ici quelques jours ça iras mieux. »

Je me doute que ce n'est pas facile pour lui. Je soupire longuement en apportant notre plat, et sert donc Yoshi, avant de prendre l'équivalent de ce que mangerai un oisillon chétif. Je n'ai pas spécialement faim en ce moment. C'est un problème, à terme. J'ai eu quelques périodes où j'étais maigre à faire peur. Mais Yoshi est habitué : je vais manger un petit peu, puis me resservir un tout petit peu et ainsi de suite. Je ne mange jamais tout d'un coup. Allez savoir pourquoi... Je ne sais pas vraiment. Peut-être parce que ma mère me disais que j'étais trop gros, et que je ne devrais pas autant me goinfrer aux repas. En vérité, j'avais juste des bonnes joues, un visage très rond... Je n'étais pas spécialement dodu, tout au plus légèrement enrobé.

« Bon appétit. »

Je commence à manger, lentement, mais surement. Ce n'est fort heureusement pas mauvais... Même si je mange de tout, puisqu'à la maison personne n'a jamais pris la peine de me demander ce qu'il me ferait plaisir. C'est encore nouveau pour moi, cette liberté...

« Ce week end... Il y a un vernissage de photographie magique. Tu voudrais venir avec moi ? »
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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyJeu 20 Sep - 17:37



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Shigure me rassure un peu, à me dire que le Japon ne lui manque pas. Au moins, il ne ressent pas cette horrible sensation qui me poursuit chaque fois que je mets un pied dehors. Autant dans l'appartement rien n'est très différent de ce que j'avais là-bas, nous avons après tout organisé notre nid comme une maison traditionnelle...mais dehors? J'ai du mal à m'y faire. Peut-être parce que j'ai encore du mal à comprendre certaines langues, certaines pensées confuses que j'entends chez n'importe qui. Au Japon, tout le monde ou presque parlait japonais autour de moi. Dans la campagne profonde où était situé l'hôpital, dans les villes où Shigure et moi nous retrouvions en cachette ou même à Tokyo qui pourtant rassemble beaucoup de touristes, il n'y avait pas autant d'étrangers. Je n'aime pas ça. Si je ne les mets pas dans le même panier que ceux qui osent souiller leur sang, ils m'insupportent tout autant. Je ne les tuerais pas si j'en avais l'occasion, c'est tout. C'est à croire que finalement, ce qui m'insupporte le plus, c'est l'humain en lui-même...sorcier ou non.

"Ouais, t'as sûrement raison...j'ai seulement du mal avec la rentrée. Pis j'me sens seul aussi, même si je suis un vieux papy, j'espère que Rui passera de temps en temps à la bibliothèque pour me tenir compagnie."

Je suis solitaire par commodité, mais j'aime quand même avoir quelqu'un à qui me confier un minimum. J'évite de trop partager mes craintes avec Shigure qui pourrait accuser le coup, prendre sur lui le peu de déprime qui s'immisce dans mon esprit et le transformer en quelque chose de beaucoup plus sombre, plus destructeur. Avec Rui, je faisais aussi attention à ne pas aborder certains sujets délicats; elle est innocente, n'a pas besoin d'être mêlé à des histoires de mages noirs et d'extermination de masse. Je soupire longuement en m'avachissant à moitié sur ma chaise, les coudes posés sur la table. J'aimerais vivre ouvertement comme je l'entends, mais si je m'ouvre un peu trop justement, je finis pendu au bout d'une corde. Quoique, je crois qu'ici ils préfèrent retirer simplement l'âme de son corps à l'aide d'un Détraqueur...uh, c'est glauque comme méthode. Ces créatures sont glauques de toute façon.

J'accepte silencieusement la nourriture offerte par Shigure, surveillant tout de même au passage ce qu'il avale. Je l'ai déjà ramassé à la petite cuillère plus d'une fois parce qu'il n'avait rien avalé depuis des jours, et il a failli faire un tour à l'hôpital pour ça également. Avoir un mec guérisseur est pratique en soi, simplement pour ça. Je sais toujours quoi faire dans quelle situation, et c'est tant mieux avec un type comme Tokugawa qui a pas mal de soucis de santé en fonction des périodes. Je fais à la fois psy, nutritionniste et infirmier à domicile. J'ai pas le temps de me faire chier, en d'autres termes.

"Si tu penses que j'ai ma place là-bas, c'est avec plaisir. J'ai rien d'autre à faire, à part peut-être finir un bouquin que j'aurai sûrement fini avant samedi."

Depuis que je le connais, Shigure est fasciné par beaucoup de choses plus ou moins artistiques. Il aime bien se balader là où seuls des bobos et étudiants hippies osent mettre les pieds, dans des galeries d'art exclusivement sorcier. J'avoue que c'est la première fois que j'entends parler de vernissage de photos, je ne savais même pas que ça existait...il m'apprend toujours quelque chose de nouveau. Je dévore mon assiette en galérant comme toujours avec les couverts occidentaux; ça fait deux ans que je suis ici, et j'ai toujours pas pris le pli. Un jour peut-être...si j'arrête définitivement de manger avec des baguettes!

Nous terminons rapidement notre repas, et je lance la vaisselle d'un simple coup de baguette avant d'allumer la radio. C'est mon petit rituel de la soirée; sur une certaine fréquence, trouvable avec un sort particulier et un mot de passe, un petit comité de mages noirs donnent les dernières nouvelles des différentes opérations. Si je n'en prends pas officiellement part, la plupart étant de stupides guérillas dans des campagnes reculées, je me dois de me tenir informé au cas où ils aient besoin de mes services. Histoire de m'attendre à une visite prochaine ou non...

"Un groupe semble avoir tenté d'attaquer Poudlard récemment. Ces idiots...ils veulent seulement se faire remarquer, sans vraiment agir. Une grande gueule et peu d'action, hein. Heureusement que d'autres sont plus intelligents que ça. Mais je pense qu'ils auront bientôt besoin de moi...les raids se sont multipliés, mais les Aurors sont à l'affût. J'ai pas tellement envie qu'ils débarquent sans prévenir à la maison au risque d'attirer l'attention, alors...je vérifie avant tout."
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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyVen 5 Oct - 21:05



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Yoshi n'aime pas les gens. Je suis au courant, je fais partie des rares personnes qu'il est capable de supporter. Je suppose que je dois remercier mon don d'occlumencie, grâce à lui, il ne peut m'entendre penser. Par moments, il entend tout de même mes songes, puisque quand je suis profondément endormie... Je suis un peu plus relâché. J'esquisse un petit sourire, ravi qu'il veuille bien m'accompagner à cette exposition de photographies sorcières. Ce sera une bonne occasion pour nous, de faire quelque chose ensemble. Une petite sortie, autour de l'art. Les baguettes, même si elles ont un rôle important dans ma vie ne sont pas ma seule passion. J'aime également beaucoup le dessin, la peinture, la poésie, la photographie, les sculptures... Et je dois avouer que même les moldus ont des oeuvres intéréssantes, même si leurs tableaux ne sont pas animés. J'ai été très surpris la première fois que j'ai mis les pieds au musée à Londres : j'ai attendu longuement devant un tableau pour voir si quelque chose allait bouger, mais non. Rien du tout, nada.

Les êtres capables de bouger sont donc exclusifs au monde magique. Les peintures et photographies moldues elles, ne bougent pas. C'est étrange, mais je leur trouve du coup un certain charme. C'est même fascinant, ce que les moldus ont pu faire d'un point de vue artistique sans magie. J'ai même élaboré une théorie dans mon esprit tordu : les plus grands maîtres tels que De Vinci étaient peut-être des cracmols. Je sais Yoshi plus extrêmiste que moi, si je me contente de penser que nous ne devrions pas nous mélanger aux moldus et que tuer les cracmols à la naissance est une chose plus humaine, je reste un minimum ouvert à leur monde. Ou tout du moins, à leur art. Je n'ai pourtant rien dit à mon cher et tendre : il ne comprendrais sans doute pas pourquoi je m'intéresse à un monde dépourvu de magie qui n'est clairement pas fait pour des personnes comme nous.
Je relève la tête à la fin du repas, quand il allume la radio sorcière et esquisse un petit sourire dépourvu de joie, au lieu de soupirer. Les nouvelles me dépriment. La guerre ?... Pour quoi faire... Je ne suis pas très optimiste quand à l'issue de cette bataille : au mieux on va tous mourir, au pire on iras à Azkaban. Je ne suis même pas certain que les détraqueurs voudraient de moi, vu mon état psychologique... Est-ce qu'une personne dépressive les attire ?... Bonne question. Sans y être immunisé, ils ne me mettent pas autant mal à l'aise que les autres sorciers. C'est d'ailleurs pour cette raison, que le coeur de ma baguette contiens le bout d'un linceul de l'une de ces créatures.

Je me retiens de faire la moindre réflexion et hoche simplement la tête, avant de me lever pour nous préparer du thé. J'écoute les nouvelles d'une oreille distraite et me retourne vers lui. J'ai peur qu'on l'éloigne de moi. Que les aurors l'embarquent, de ne plus jamais le revoir.

« Fais attention à toi, si tu t'impliques. »

J'ai encore du mal à exprimer mes sentiments. Mais même sans lire dans mes pensées, Yoshi sait très bien ce que je pense. Il sait que je ne le supprterai pas, si on me l'enlevais. Que s'il meure ou termine à Azkaban, je n'y survivrai pas. Affronter la vie sans lui ?... C'est inenvisageable.

« Je devrais demander à un alchimiste de te faire une amulette, pour la protection... tu crois qu'il y en a, ici, en angleterre ?... J'ai entendu dire que la matière était seulement optionelle à Poudlard. »

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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyJeu 15 Nov - 18:20



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Même s'il ne montre rien en général, je sais que Shigure tient à moi plus que tout au monde. Il n'y a qu'à voir ses réactions quand je suis en danger, ou quand je m'éloigne trop souvent et trop longtemps de lui. Malgré les années qui passent, j'ai toujours aussi peur de rentrer un jour et de trouver son cadavre sur le sol, parce que j'aurais plusieurs heures de retard. Mais lui aussi, a peur de me voir mort. Notre relation ne tient qu'à un fil...pourtant, nous nous aimons cruellement.

« T'inquiètes, tu me connais. S'ils n'ont pas pu m'avoir au Japon alors que j'étais plus impliqué, ils ne m'auront pas ici. »

Je le regarde d'un air un peu intrigué. Une amulette ? C'est quoi, ça ? Un truc de grand-mère sûrement ! Je le regarde en haussant un sourcil, mais finis juste par soupirer.

« T'en fais pas. Pas la peine de te démener pour ça, j'y crois pas de toute façon à ces remèdes de bonnes femmes. L'alchimie, c'est très spéculatif. Et comment savoir qu'il ne te donnera pas un truc plein de malédictions bizarres ? Non, vraiment, t'en fais pas pour moi. Je suis un grand garçon. Je sais me défendre tout seul, et personne ne me chopera. D'accord ? »

La soirée se termine sans anicroche, et sans visite impromptue non plus. Je ne reçois pas un seul hibou ou une seule note enchantée, signe que pour une fois, ma nuit va être calme. Tant mieux ! Je n'ai pas tellement envie de sortir, il fait froid dehors. Nous mangeons les mochis faits maison ; comme d'habitude, il a réussi à créer quelque chose de délicieux avec des ingrédients pourtant pas de premier choix. Ici, il est difficile de se fournir correctement en bouffe japonaise ; les chinois possèdent tout, et c'est franchement chiant ! Mais nous avons quand même quelques trucs à la maison qui peuvent nous être utiles.

Je me blottis sous la couette avec Shigure, et le prends doucement dans mes bras pour lui offrir un cocon de chaleur. Cet homme est ma vie, et je sens qu'il va mal d'un coup. Est-ce que c'est de ma faute ? Je n'ai pas envie de le voir rechuter...mais tant qu'il ne me parle pas, je ne peux pas l'aider. Je me sens inutile d'un coup. Inutile, stupide, un véritable poids incapable de comprendre l'homme qu'il aime. Je soupire longuement, le serre un peu plus dans mes bras et ferme les yeux en pensant dormir. Demain est un autre jour.

Je suis le premier à me réveiller ce matin. Shigure dort comme un bébé, même s'il a l'air plutôt agité. Il doit faire un énième cauchemar...c'est devenu habituel, même s'il a ses périodes. J'en profite pour me faire un café, histoire d'avoir les yeux bien ouverts, et sors à la supérette d'en face en constatant qu'il ne reste presque plus de café...ni de thé. C'est à moi de gérer le petit déjeuner en général, alors c'est normal que je me bouge le cul de temps en temps pour refaire les stocks, non?

Quand je reviens à la maison, je constate que Shigure n'est plus dans la chambre. En fait...j'ai l'impression qu'il n'est même plus dans l'appartement. Je fronce les sourcils; qu'est-ce qu'il fout, encore ? Il est parti travailler ? Je croyais qu'il ne bossait pas, aujourd'hui...

« Shigure ? Hey, Shigure ! T'es où ? Tu te planques maintenant ? »

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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyJeu 6 Déc - 14:43



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« Tu n'es vraiment qu'un bon à rien. La honte de notre famille... Tu t'es regardé dans un miroir dernièrement ?... Comment oses tu salir notre nom ainsi ?! Comme si ton existence n'étais pas déjà une disgrâce à elle seule. Un homme chez les Tokugawa. Tu aurais dû naître fille ! Tu es une erreur ! » Comme à mon habitude, je reste silencieux face à mère. Elle sait, pour Yoshi et moi. Elle l'a découvert. Elle est en colère. Père ne dit rien non plus. Les hommes n'ont pas leur mot à dire, dans la famille. Lui a la chance de ne pas être né Tokugawa, contrairement à moi. Premier garçon de la famille depuis des siècles, mère ne cesse de me répéter depuis ma naissance que je suis une erreur de la nature. La pire des choses qui lui soit arrivé.

La douleur arrive, du bout de sa baguette. Je ne peux me retenir de hurler, et ça semble l'énerver d'avantage : « SILENCE MINABLE ! Je t'ai déjà dis mille fois que je ne voulais pas t'entendre ! » J'ai mal, et je tente dans bien que mal de contrôler les spasmes de mon corps crispé sur le sol de la maison familiale. J'aimerai pouvoir attraper ma baguette, pour me défendre contre ma mère. J'aimerai que Yoshi soit là, pour me sauver une fois de plus. « Il ne viendras pas. Il ne viendras plus. Plus jamais. Je m'en suis assurée. Lui aussi n'étais qu'un rebut. Une erreur tout comme toi ! »

Impuissant, je lève le regard vers la femme m'ayant donné la vie. Comment ça, Yoshi ne vendras plus jamais ? Elle esquisse un sourire cruel et s'approche de moi. Son pied s'écrase contre mes côtes, et je peine à retenir un grognement de douleur. « Il est mort. »



J'ouvre les yeux terrifié. Les draps du lit sont trempés de sueur. Mes joues sont humides. Yoshi n'est plus là. Paniqué, je cherche à reprendre le contrôle de ma respiration, je cherche à stopper ces sanglots. Est-ce que c'est un cauchemar ?... Probablement. Je caresse d'une main tremblante le lit vide à côté de moi. Là où il devrais être. Parcouru de spasmes, je me souviens de la douleur infligée par ma propre mère il y a des années. On n'oublie jamais ce genre de choses. Une seule fois suffit. Ce sortilège n'est pas impardonnable pour rien. Je n'en ai jamais parlé à Yoshi. Même lui ne sait pas en détails ce que mère a pu me faire subir.

Nouvelle bouffée d'air désespérée. J'ai froid. Je peine à respirer convenablement. Et si tout était vrai ? Je regarde ma baguette sur la table de nuit, et m'en sais fermement avant de lancer un regard désespéré vers la porte de la chambre qui est ouverte. Je dégage les draps rapidement, et part m'enfermer dans la salle de bain. Je verrouille la porte, à l'aide du loquet. Je la bloque avec le panier à linge, et tente également de lancer un sort sans succès. Ma baguette ne répond pas. Je hurle désespéré, et la lance sur le sol avant de me recroqueviller contre la baignoire, dans un coin. Quand nous sommes partis lui et moi, je suis prêt à parier qu'elle s'est jurée de nous tuer tous les deux si nous venions à recroiser son chemin. Et si elle revenait ? Où est Yoshi ?

Haletant, je lève les yeux vers le plafond. Ma vue est brouillée par les larmes, et je me met à rire nerveusement en grattant frénétiquement mes avant bras. Yoshi a banni les lames de rasoir de cette maison. Il les cache, pour éviter que je ne me fasses du mal. Je me saisis de ma baguette, renifle en m'essuyant les joues :

« Accio lames de rasoir. »

Bien entendu ça ne fonctionne pas. Cet enfoiré s'est assuré que je ne puisses pas y accéder sans qu'il soit présent. Nouveau rire nerveux. Je tombe sur le sol, serre le tapis de bain dans mes mains. Je ne me sens pas bien. J'entend même sa voix maintenant. Alors qu'il est mort. Mère l'a tué. Et elle viens pour moi. C'est elle qui parle avec sa voix. Ce n'est pas lui. Yoshi n'est plus là, elle me l'a dit.

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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyJeu 6 Déc - 15:37



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J'entends quelque chose. Mais...ce n'est pas quelque chose que je devrais entendre ici. Quand je rentre à la maison, j'ai tendance à relâcher tous les efforts que je fais dehors pour ne pas être trop sensible aux pensées des autres. Avec tous les sortilèges que je me suis fait chier à mettre en place pour bloquer tout ce qui est extérieur, je suis censé être tranquille ici. De temps en temps, l'un d'eux s'affaiblit et j'entends la petite vieille à côté, mais rien de bien méchant.

Cependant ce que j'entends, ce que je sens, n'a rien à voir avec la petite vieille. C'est une détresse profonde qui me prend aux tripes et qui me fait chanceler. Si je ne m'étais pas rattrapé au mur, je serais sûrement à genoux par terre. J'aimerais dire que je ne sais pas d'où vient ce sentiment, malheureusement je l'ai déjà ressenti. Il y a longtemps...et juste avant une horreur sans nom.

Maintenant que la surprise est passée, j'entends quelque chose ; quelques chose d'assez flippant, je dois dire. Des sanglots entrecoupés de rires sinistres, comme un homme frappé par la folie. Je me laisse guider par ce son en tentant de reprendre le dessus, perturbé par ce que je ressens, et me retrouve face à la porte close de la salle de bain. Je n'ai pas besoin de demander qui est enfermé là-dedans. Une seule personne peut entrer dans cet appartement.

« Shigure...ouvre-moi s'il te plaît. »

C'est un éclat de rire sans aucune joie qui me répond, ainsi qu'un sentiment de terreur absolue qui me tord les boyaux au point de me donner une furieuse envie de vomir. Shigure est occlumens. Il est censé bloquer en permanence son esprit, de sorte qu'un type comme moi ne puisse pas entrer dedans pour le manipuler et extorquer des informations. Il relâche parfois cette barrière la nuit, ce qui donne toujours des rêves très bizarres de mon côté, mais lorsqu'il est éveillé, elle est censée être aussi impénétrable qu'un mur en béton armé. Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que je peux ressentir sa détresse ?

« Shigure...je vais entrer. N'aie pas peur s'il te plaît. »

Quand il est dans cet état, il n'y a rien à faire. Je dois rester calme, surtout ne pas faire de gestes brusques qui pourraient être interprétés comme une menace, et réussir à lui faire reprendre pied avec la réalité. Je n'ai pas souvenir que ça ait été si fort un jour...mais avant, il se calmait tout seul en se scarifiant. C'était pas mieux. Je sors ma baguette et ouvre la porte d'un simple Alohomora, avant d'entrer dans la petite pièce où...je tombe immédiatement à genoux en crispant ma main sur ma poitrine. J'ai du mal à respirer. Mais je dois me reprendre...il en va de sa survie.

« Shigure, tout va bien ! Tout va bien, je suis là. Tu vois ? Tu m'entends ? »

Il me prend pour un ennemi. Pour sa mère, plus particulièrement. Sa baguette est loin de lui, mais je pense qu'il n'essayera même pas de l'utiliser. Il ne veut pas me laisser approcher...répète que je suis mort, qu'elle m'a tué. Pourquoi cette crise s'est-elle déclenchée... ?

Il ne va pas aimer ce que je vais faire mais...c'est pour son bien. Tentant d'être le moins menaçant possible, je n'ai malheureusement pas d'autre choix que de l'attacher à coup d'Incarcerem. Comme prévu, il se débat...manque de s'assommer tout seul sur la baignoire, et hurle comme si je le torturais. Ses pupilles sont dilatées par la peur, il n'a pas l'air d'être revenu sur terre. Je l'agrippe par les épaules pour l'obliger à rester tranquille, et plonge mes yeux dans les siens. Je vais avoir besoin d'un moment pour m'en remettre mais...je dois le calmer de l'intérieur.

Je n'aime pas forcer la barrière mentale des gens que j'aime. Encore moins celle de Shigure. Mais c'est un cas d'extrême urgence. Je pénètre dans son esprit en tendant d'ignorer un mal de crâne fulgurant, dans l'espoir de l'apaiser. Je dois...lui montrer qu'il se trompe. Qu'il doit revenir dans la réalité, là où nous sommes ensemble pour le meilleur et pour le pire. J'ai peur de perdre pied dans son esprit torturé. Peur de perdre la tête à mon tour. Comment pourrais-je l'aider si je sombre moi aussi dans la folie ?

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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyJeu 6 Déc - 15:56



Love in depression


La voix se rapproche, tente de me rassurer. Elle me dit qu'elle ne me feras pas de mal, qu'elle va rentrer dans la alle de bain. J'ai envie de vomir, quand je vois le visage de l'homme que j'aime passer le seuil de la porte. Elle est allée jusqu'à prendre son apparence, jusqu'à utiliser du polyectar. Maintenant j'en suis sur, le meurtre est prémédité. Je me redresse tant bien que mal contre la baignoire malgré les contractions de mon corps qui ne répond plus et cherche à atteindre ma baguette, jetée contre le mur de l'autre côté de la pièce. Saloperie de bout de bois qui refuse de me répondre quand j'en ai besoin.

« Vous l'avez tué mère. Vous êtes même allée jusqu'à prendre son apparence ! »

Comment est-ce qu'elle ose faire ça ? Je dois venger Yoshi, je dois venger sa mort venger notre amour. Ensuite, je me suiciderai pour de bon. Je chancelle mais me relève. Je peux tuer sans magie. Je peux tuer sans baguette. Je vais défoncer le crâne de cette femme, qui a eu le culot de prendre l'apparence de l'amour de ma vie. Seulement, elle a sa baguette. Sa magie lui répond. Je hurle en sentant les cordes, encore plus quand elle me saisis par les épaules.

Yoshi est mort. Elle l'a tué. Elle me le montre. Comment ? Je ne sais pas, mais elle me montre les images de son meurtre. Yoshi n'est pas mort paisiblement. Elle a pris son temps pour mettre fin à ses jours. Elle lui a fait voir tout ce qu'elle m'a fait subir. Elle lui a montré l'endoloris, elle lui a montré les punitions, les coups, les insultes. Yoshi est devenu fou, il a supplié pour qu'elle ne me fasses plus jamais de mal. Pour qu'elle ne lève plus jamais la main sur moi, pour qu'elle ne hausse plus jamais le ton une nouvelle fois. Je sens presque la lame sur la gorge de mon amour, comme si c'était la mienne. Je sens la vie partir, le sang couler, la respiration devenir difficile voire impossible. Le froid. Le néant. La peur.

Mère a tué Yoshi et maintenant c'est à mon tour d'être assassiné. Elle est entrée dans mon esprit, et je ne parviens plus à lutter contre cette intrusion? Mère a appris la légimillencie, attendu que je sois suffisamment faible pour introduire mon esprit et me détruire de l'intérieur. Si elle veut voir, je vais lui montrer. Les yeux révulsés contre le sol de la salle de bain, je me concentre pour penser à l'homme de ma vie. Pour lui montrer notre amour. Même si elle la tué, je l'aimerai toujours. Même dans l'au-delà, s'il y en a un. Je repense à notre premier baiser. A celui que nous avons échangé à Mahoutokoro, alors que nous n'étions encore que des adolescents. Les sentiments reviennent, je me souviens de la peur, mais aussi du bonheur de cet instant. Je montre à mère que nous nous aimons. Que Yoshi était la personne la plus importante de ma vie, avec ma fille cadette également.

« Vous aurez peut-être bien nos vies, mais vous n'aurez jamais notre amour. »

Un sourire se dessine sur mon visage. Yoshi et moi sommes main dans la main, simplement assis sur ce petit banc d'un parc moldu de Kyoto où nous avions l'habitude de nous retrouver en secret. C'est là-bas que je souhaite passer l'éternité à ses côtés. Dans le calme d'une nuit d'été, au milieu des fleurs de Camélia.
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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyVen 7 Déc - 12:47



Love in depression



Je ne suis plus vraiment sur terre moi non plus. Je suis perdu dans l'esprit de Shigure, et j'ai peur de ne jamais réussir à en sortir. Ces images...cette détresse que je ressens...c'est la sienne. C'est ce qui fait qu'il a quelques crises de temps en temps. Mais cette fois...je suis moi aussi prisonnier de cette spirale. Mais je ne dois pas faiblir...je...

J'ai envie de vomir. Ce que je vois me donne la nausée, cette femme qui ose torturer mon aimé. Shigure qui est redevenu celui qu'il était il y a vingt ans...alors...il se faisait encore battre après le mariage... ? Non...là, il ressemble à celui qui a quitté Mahoutokoro. Ce sort...ce putain de sort...et ce sourire sadique sur son visage...elle prend plaisir à le faire hurler, et moi, j'essaye de hurler pour attirer son attention. Mais c'est inutile...ce n'est qu'un souvenir. Ce que je vois en face semble par contre sorti de son imagination. C'est...moi ? Moi dans un état lamentable, blanc comme un linge, effrayé et mal en point. Un peu comme...quand je n'arrivais pas à contrôler mon esprit et qu'il était saturé d'images horribles à l'hôpital. Je vois une lame s'approcher, mais le moi affaibli par ces horreurs ne peut pas bouger. Je me vois mourir...je sens même cette lame sur ma gorge, et je plaque par réflexe ma main dessus en sentant la douleur. Je sens que moi aussi, je commence à sérieusement perdre pied. La folie me guette...Shigure, lui, a déjà basculé.

Soudain, les contours du souvenir inventé se floutent. Une autre scène se met en place, une scène plus chaleureuse, un souvenir que je connais aussi. Shigure tente de combattre sa détresse par...de vieux souvenirs de nous deux ? Je suis encore choqué de ce que j'ai vu avant, mais ça...j'esquisse un faible sourire en voyant le décor changer une nouvelle fois, pour se fixer sur un joli endroit que je connais bien. Nous nous sommes longtemps cachés ici avec lui...nous y avons même fait l'amour une ou deux fois, un soir où il n'y avait plus personne. Cet endroit était notre source d'énergie au Japon. Je m'approche de la scène, et tente tant bien que mal de me manifester. Nous ne sommes pas dans une pensine, je suis directement dans son esprit...il doit sentir ma présence depuis un moment. Mais comment lui prouver que je suis bel et bien l'homme qu'il pense être mort ?

« Shigure...je suis là. »

Ma voix est douce, comme à chaque fois que je calme ses crises. Je le vois lever la tête, surpris peut-être de me voir, mais toujours méfiant. Ne voulant pas le brusquer, je me contente de m'agenouiller face à lui devant ce petit banc, alors que mon double disparaît pour ne faire plus qu'un avec moi. Je lui prends les mains, les yeux dans les yeux.

« Elle ne m'a pas tué. Je suis toujours là, mon amour...je resterai toujours là, à tes côtés. Elle ne peut rien contre moi. Ce n'est pas la réalité, Shigure...nous sommes à Londres, ensemble, nous avons fui loin d'elle. Tu comprends ? »

Au prix d'un effort colossal, je lui montre à mon tour quelques bribes de notre quotidien. La cuisine ensemble d'hier...sa boutique où nous avons parfois profité qu'il n'y ait pas de clients pour consommer notre amour...tous ces petits moments banals qui pourtant prouvent que nous nous aimons plus que tout au monde. Comme je sens qu'il est un peu calmé, je m'efforce de sortir de son esprit pour lui laisser son jardin privé. Ca va mettre un petit moment avant qu'il puisse de nouveau ériger cette barrière qui m'empêche de l'entendre, mais je n'ai pas pour autant le droit de violer son sanctuaire.

Revenu sur terre, j'ai tout juste le temps de me pencher au-dessus des toilettes pour vomir le maigre contenu de mon estomac. Dans ma transe je ne m'en suis pas rendu compte, mais je tremble comme une feuille. Comme si j'avais chopé la grippe. Je me redresse tant bien que mal une fois vidé, et marmonne simplement un difindo pour libérer mon amant. Sans lui laisser le temps de réagir, je le prends dans mes bras pour l'enlacer fortement. Je...j'ai eu la peur de ma vie. J'ai cru mourir, devenir complètement taré. Je ressens toujours ce désespoir profond qui l'anime, mais rien d'aussi horrible que ce que j'ai pu ressentir avant. Je me sens si faible, si...vulnérable...qu'est-ce que ça doit être de son côté ?

« Shigure...c'était juste...un mauvais rêve. D'accord ? Ton...imagination. On est là. Tous les deux. Vivants et...loin d'elle. D'accord ? On est ensemble... »

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MessageSujet: Re: Love in depression ft. Shigure Tokugawa   Love in depression ft. Shigure Tokugawa EmptyVen 7 Déc - 15:54



Love in depression


Dans ce petit parc où nous allons passer l'éternité je me sens plus serin. Yoshiasa me prend les mains, tente de me rassurer. Je tend mes doigts vers son visage, que je caresse tendrement en souriant:

« Vivants ou morts peu importe. Je suis heureux de passer l'éternité avec toi ici. »

Trente ans à s'aimer, seulement deux à pouvoir librement, sans risquer les préjugés. Il y a bien des gens qui nous regardent de travers ici, mais au moins, nous ne risquons pas autant le déshonneur que dans notre archipel natal. J'ouvre les yeux comme si je venais de me réveiller. Yoshi est là, dans notre salle de bain à Londres. Il vomit, ne se sent pas très bien. Faiblement, je me relève et le suit dans notre chambre docilement, sans lutter. Je... Je crois qu'on va aller se recoucher. Rui ne passe nous voir que ce soir pour dîner de toute manière, elle soit réviser avec des amis cet après midi je crois.

Une fois de nouveau dans le lit aux côtés de Yoshimasa, je me blotti contre lui et le serre dans mes bras. J'ai eu la peur de ma vie. Le perdre... J'ose à peine imaginer ce que ce serait réellement. Maintenant j'en ai la certitude, ni lui ni moi ne pourrions survivre sans l'autre. Nous sommes trop habitués à la présence de notre moitié. Je ferme les yeux, ferme mon esprit par habitude maintenant que je suis plus calme. J'enfonce mon visage contre son cou, et respire son odeur rassurante et familière en caressant lentement et tendrement son dos.  

« Je t'aime. »

On ne se le dit pas souvent, tout simplement parce que nous n'avons pas besoin de l'entendre pour le savoir. Nous n'avons pas non plus réellement besoin de nous parler tous les deux, ce silence mal aisant pour beaucoup est rassurant et confortable pour nous qui recherchons le calme absolu. Nous avons besoin de nous reposer, après ce qu'il viens de se passer. J'entre ouvre les yeux, et prend sa main dans la mienne, pour la serrer. Maintenant qu'il est là... et que moi aussi, je suis là, tout iras bien.  

Fort heureusement, nous n'avions rien de particulier à faire aujourd'hui lui et moi. Nous allons simplement... Nous reposer un moment. Si j'étais certain de ne pas survivre sans lui, maintenant je sais que lui non plus ne pourrais pas sans moi. Il sombrerai probablement dans la folie avant de se tuer. Sombrer définitivement, replonger comme quand il travaillais à l'hôpital et que les pensées des mourants le rendaient hystérique au point de se cogner lui-même la tête contre les murs pour les faire taire. Je relève les yeux vers lui et esquisse un sourire triste. Je dois rester en vie. Pour lui.
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