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 Love on the Run

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Arthur H. Thorn
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MessageSujet: Love on the Run   Love on the Run EmptySam 13 Avr - 19:06

Love on the RunArthur & Nathanael
Tuesday, March 9th

Bro, can I sleep at Mike's on Saturday night ?1
Uter balance la demande au beau milieu du repas, comme ça. Il a bien vu que son grand frère est encore plus sombre que d'habitude, ce soir. Ça fait un moment qu'il ne l'a pas vu comme ça, tellement renfermé sur lui-même qu'il a failli oublier de leur faire à manger. Non pas que l'adolescent s'en plaigne : son aîné est un désastre culinaire, et est du coup allé chercher un fish&chips au village. C'est toujours mieux que quand il essaie de lui faire manger des légumes…
Ah ça, il mange mieux à Poudlard.
En ce mardi soir, Arthur a clairement l'esprit ailleurs, mange par habitude plus que par appétit, le regard dans le vide. Il acquiesce d'une façon un peu absente, sans râler qu'ils ne se voient que quelques semaines par an et que ce n'est pas pour qu'il aille voir ses copains qu'il voit déjà bien assez à l'école.
Les choses n'auraient pas pu tomber plus mal. Alors qu'il a besoin de solitude après les évènements de la journée, il a retrouvé son petit frère accroché à la Switch en fin de journée, et Mordred allongé sur le canapé à ses côtés. Il a dû tenter de faire bonne figure – pour éviter les questions gênantes – et est venu jouer avec lui dans l'espoir d'évacuer le trop plein d'émotions de la journée.
En vain.
It'll be an opportunity for you to see your special friend again.2
L'adolescent ne peut pas s'empêcher de taquiner son aîné, après tout ce qu'Enid a pu lui balancer le week-end dernier. Il espère le dérider, obtenir un grognement, quelque chose ! Il est loin d'anticiper la réaction de l'homme, qui balance à travers la pièce le premier objet qui lui tombe sous la main.
Le verre, encore plein, vole et se fracasse contre un mur sous l'air éberlué d'Uter qui ne s'attendait clairement pas à ça. C'était un peu excessif, par rapport à d'habitude, quand même. Même Mordred a l'air étonné, depuis son panier, et observe son maître, oreilles dressées, aux aguets.
I'm walking Mordred. Be right back.3
Il siffle l'animal qui, au bout d'un mois, a enfin compris le signal et sort de son panier direct pour venir sautiller autour de l'auror. Ce dernier enfile simplement sa veste, vérifie qu'il a sa baguette et sort enfin pour une longue promenade sur la côte.
Il laisse l'animal gambader de lui-même et s'installe sur un rocher, les pieds pendant dans le vide. Revoir Constance a remué beaucoup de choses en lui. Il ne sait pas quoi faire, se dit-il en faisant tourner son téléphone portable entre les doigts.
Il l'aime toujours, ça, c'est une certitude. Mais est-il prêt à la revoir régulièrement, à tenter de recoller les morceaux ? Lui aurait-on demandé avant de la revoir qu'il aurait répondu oui sans hésiter. Mais maintenant… Maintenant qu'il sait tous les non-dits, les implications, les problèmes réels… Que faire ?
Peut-il pardonner ?
Peut-il lui refaire confiance ?
Il meurt d'envie de la rappeler. De transplaner devant chez elle, de la serrer contre lui, de l'embrasser comme il ne l'avait jamais embrassée. De lui faire l'amour toute la nuit, pour lui rappeler à quel point il l'aime et lui murmurer combien elle lui a manqué.
Mais au delà de ça, que se passera-t-il ? La page de leur histoire n'est plus blanche, comme elle l'avait été dix ans plus tôt. Et puis, ils avaient grandi, mûri, assez en tout cas pour savoir que chaque décision entraîne des conséquences. Quelles conséquences cela aurait-il alors ?
Arthur se passe une main sur le visage, prend une profonde inspiration pour sentir tous les embruns du large.
Il n'a pas l'habitude de réfléchir autant. Il l'aime à en crever, alors… La suite devrait être logique, non ?
Non.
Chat échaudé craint l'eau froide.
Son regard tombe sur son téléphone. Le meilleur moyen de savoir ne serait-il pas de donner sa chance à quelqu'un d'autre ? Il ne savait pas trop où il en était de ce côté là… N'avait-il pas déjà eu des scrupules à le revoir, alors que son coeur battait pour quelqu'un d'autre ?
Mais s'était-il ne serait-ce que laisser la possibilité de le faire battre pour lui ?
Alors, sans réfléchir davantage – fidèle à lui-même – Arthur déverouille l'écran et appuie rapidement sur les touches, le T9 laissant les mots apparaître.
Uter ne sera pas là dans la nuit de samedi à dimanche… Et il ne devrait aller le chercher qu'en fin de matinée ou début d'après-midi. Ce qui lui libérait du temps, finalement.

Sunday, April 14th

Fancy a run ? Next Sunday, 7 a.m., Land's End signpost. Bring Cosmo.

Il fait encore nuit, mais plus pour longtemps. Les premières lueurs du jour commencent à se faire voir, au loin. Baskets aux pieds, tenue de sport – tee-shirt, short – sur le dos, Arthur s'échauffe sur le lieu de rendez-vous qu'il a donné à son rencard. Il n'a pas beaucoup dormi, cette nuit. Un méchant cauchemar l'a laissé en sueur, et à la présence de Mordred dans ses draps, il en a conclu qu'il a probablement hurlé dans son sommeil.
Une chance, finalement, qu'Uter ait été chez un copain.
Et qu'il ait prévu une longue course à pieds pour ce matin. Ça lui ferait le plus grand bien. La présence de Nathanael lui ferait sans doute beaucoup de bien aussi, se dit-il. Ça lui videra la tête. Il a toujours réussi ce tour de force, quand on y songe. Quand le pâtissier est là, l'auror oublie tout le reste : la plaie laissée par Constance, l'horreur de la guerre, les soucis de tous les jours.
Une seule personne avait jusqu'ici eu cet effet sur lui, et c'était celle qui, aujourd'hui, lui laissait le plus de doute.
C'est donc tout naturellement qu'il recherche sa présence, en fait.
Mordred court dans tous les sens, explore son environnement, ravi qu'on ne lui ait pas imposé de laisse. Il tourne autour du panneau indicaif, va jusqu'au bord de la petite falaise, revient, va s'aventurer sur la route, comme dans l'espoir d'y voir son copain de jeux avant tout le monde. Il est indifférent au fait que son maître s'échauffe minutieusement en prévision de la longue balade prévue aujourd'hui.
Il a même en tête d'inviter Nathanael à rester petit déjeuner chez lui. Il ne sait pas encore s'il aura le courage et les nerfs de le faire… Mais le projet est là.
Se laisser une chance. Voir ce que ça donne.
Tourner la page ?
Moui, voir s'il en est capable, surtout.
Dans tous les cas, il a aussi l'intention d'être aussi honnête que possible avec le pâtissier. Il a le droit de savoir pourquoi il est aussi hésitant, pourquoi il ne répond pas à ses messages, en dehors de sa timidité naturelle.
Hop, il se met à terre, enchaîne quelques pompes et se redresse en entendant Mordred aboyer, au loin.
Nate serait-il arrivé ?
___________________________
1 Frangin, j'peux aller dormir chez Mike samedi soir ?
2 Ce sera l'occasion pour toi de revoir ton ami spécial.
3 J'vais promener Mordred. Je reviens.
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Nathanael McDougall
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyDim 14 Avr - 0:06


 
Love on the Run
Land's End - Arthur & Nathanael
Credit - Beylin

Fancy a run ? Next Sunday, 7 a.m., Land's End signpost. Bring Cosmo.

Il n'en fallait pas plus pour que Nathanael perde son air renfermé qu'il tenait depuis quelques jours et se tienne bouche bee face a son telephone moldu. Hyacinthe sentait cette tension, et surtout ce nuage gris au dessus de la tête de son frère, comme son Doggamy. Ce dernier lui mordillait parfois le bout de ses doigts pour le ramener sur terre. Alors autant dire qu'ils avaient vu aussi ce revirement de situation. C'était compliqué, pour le pâtissier. D'un côté, il savait d'expérience qu'il ne pouvait, qu'il ne devait rien espérer. Les gens ne vous devait jamais rien et Arthur... Il avait sa vie, il n'avait pas besoin de s'encombrer d'un cracmol qu'il connaissait a peine. Le fait qu'ils aient fréquenté les bancs de Poudlard ensemble et partagé un lit une nuit n'y changeait rien. Même si parfois certains de leurs baisers échangés ce soir là lui rêvenaient en tête en pleine nuit parfois en jourenee. Il était paumé. Et le fait que Nathanael avait passé l'une de ses meilleures matinées récemment en sa compagnie... Mais quelle idée il avait eu de lui proposer un dîner !

Car oui, aussi doué qu'il soit pour conseiller les autres dans leurs affaires et leurs tracas, Nathanael n'avait pas une once de flegme concernant sa propre vie... Quoi... Sentimentale ? Combien de temps avait passé depuis le temps où elle était encore présente. Arthur lui avait confié qu'il ne savait pas comment s'y prendre mais au final, il était aussi paumé. Il s'était rendu compte de son erreur a l'absence de réponse de l'Auror. Il était persuadé ne plus entendre parler de lui après ça. Il était retourné a sa vie. Sa vie simple, bien que compliquée sans magie, il avait repris son habitude d'aider les autres plus que lui même et avait tiré une croix -douloureusement, au fond, même s'il se refusait de l'admettre- sur son ami.

***

Le Londres sorcier se levait tôt mais a l'heure où Nate sortait de la douche, passait des vêtements confortables et avalait son café ce matin, il n'y avait encore personne ou presque dans les ruelles. Un hoodie par dessus son t shirt clair et son pantalon de sport suffisamment stretch pour la course -ca faisait trop longtemps, il avait honte de l'admettre- Nathanael comptait les minutes avant le rendez vous qu'il avait avec sa voisine libraire qui commençait à se montrer un peu trop curieuse. Et en même temps, elle était l'une des rares a qui il se voyait demander. Mais d'ici a ce qu'elle essaie d'apercevoir qui il rencontrait... Il faisait son mieux pour être discret. Pas pour lui. Plus maintenant. Mais pour Arthur. Déjà que la petite Enid les avait joliment pris sur le fait, et que sa mère était deja venu lui tirer les vers du nez. Mais Nate était loyal. Aussi il avait demandé a la jeune femme de le déposer a bonne distance de là.

Quelques remerciements plus tard (et l'assurance qu'elle repartait sans avoir vu qui que ce soit), le pâtissier sentait les embruns lui fouetter le visage, amenés par le vent du large. Depuis combien de temps n'était il pas allé en bord de mer avec Hyacinthe ? Il se fit la note mentale qu'ils devraient y retourner. Il fit le reste du chemin a pieds, Cosmo avait déjà pris les devants et on entendait les aboiements d'un chiot qui avait senti son nouvel ami arriver. Les retrouvailles furent endiablées. Surtout d'un côté. Le Doggamy essayait de rester digne, et comme Nate le prévoyait, bien élevé pour montrer qu'il était plus vieux, respectable. Mais sa queue qui remuait le trahissait. Et puis son maître vit Arthur et il dû appliquer la même maîtrise de lui que son animal de compagnie. Et ce n'était pas chose aisée. Est-ce que c'était parce que l'autre homme se découpait de façon particulièrement esthétique sur l'horizon ? La forêt lui seyait, pour sûr, mais la mer était clairement son élément. Les traits du visage fermé de Nathanael s'étaient fondus en un franc sourire.

« Arthur... I'm glad to see you. »

Il n'aurait pas tellement eu besoin de le lui dire, son language corporel, tourné vers lui accompagné de son expression... malgré la réserve qu'il s'imposait, ça se voyait. Il était heureux de revoir Arthur Thorn et de passer du temps avec lui. Il caressa distraitement les animaux qui lui passaient entre les doigts.

« It's a beautiful place. Is it safe here, with Cosmo ? »

Il disait ça plus pour entamer la conversation, il ne doutait pas que l'autre homme, de par sa profession mais pas seulement, y avait déjà pensé. Il l'imita en effectuant quelques étirements, et malgré son enthousiasme, il ne put s'empêcher de remarquer que son camarade de course était... Renfermé. Plus que d'habitude. Il ne dit rien sur le moment, préférant ne pas lui sauter dessus a peine arrivé. Une fois échauffé, il attendit le feu vert d'Arthur pour commencer à courir a ses côtés.
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Arthur H. Thorn
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyDim 14 Avr - 11:45

Love on the RunArthur & NathanaelDignité ? Retenue ? Tant de termes qui sont parfaitement inconnus de Mordred, qui saute dans tous les sens autour du doggamy, langue pendant sur le côté, queue fouettant l'air comme si sa vie en dépendait. Le chiot est ravi de revoir son compagnon de jeux, en fait le tour, donne un coup de museau contre un de ses pattes, vient le renifler en divers endroits, lui tourne autour – encore – bref, il est content.
Qu'en est-il de son maître ?
Arthur guette droit devant lui le trio qui s'approche, reconnaît sans mal la silhouette qui s'avance au milieu des deux animaux. Un sourire vient bien malgré lui éclairer son visage : ça fait du bien de le voir, y'a pas à dire. Il y avait dans leur relation l'insouciance des premiers émois, la simplicité de ceux qui se connaissent à peine et tente d'en apprendre un peu plus sur l'autre.
La simplicité. C'était le mot. Pas de non-dits, pas de crainte, pas de conséquences – pas encore.
'Morning, Nate,” répond-il. “It'll be in a minute. If you may stand by my side…1
Il attend que l'autre homme se rapproche de lui, détache sa baguette de sa ceinture, la lève et, quand il estime que le pâtissier est assez proche – mais pas trop ! – il murmure : “Repello Muggletum.
La pointe de sa baguette laisse échapper une lueur d'un doux bleu, et l'auror veille à en entourer les deux animaux d'un halo de cette même couleur pour s'assurer que le sort les touchait eux, avant tout le monde. Il ne pouvait pas ensorceler toute la promenade, ni s'assurer que le doggamy resterait sagement sur le sentier.
C'était plus prudent ainsi et il n'aurait plus qu'à lever l'enchantement une fois qu'ils seraient revenus de cette longue promenade.
Il coince ensuite sa baguette dans sa ceinture, jette un regard à Nathanael qui s'échauffe.
It'll be an approximately ten-miles run,” l'informe-t-il en désignant d'un signe de tête la route devant eux, qui serait goudronnée pendant un kilomètre ou deux avant de devenir un simple chemin de terre – au meilleur des cas. “You okay with ? Otherwise I can make shorter, it's up to you. I didn't know if you were a runner, so…2
Pour lui qui court régulièrement, si ce n'est tous les matins, le parcours ne semble pas trop long. Pour quelqu'un qui, en revanche, n'en aurait pas l'habitude…
Une fois assuré – ou non – que son comparse pourrait le suivre, il siffle Mordred pour que ce dernier revienne vers eux – des fois qu'il lui prenne l'envie de se baigner, il en serait capable – et se met en route, à petites foulées. Il attend une minute ou deux, d'avoir les muscles plus chauds pour les allonger et prendre son rythme habituel. Selon le rythme de Nathanael, il n'hésitera pas à ralentir le sien pour s'y calquer.
Le but n'est pas la compétition, il ne servirait à rien qu'il court cent mètres devant.
Comme d'habitude, dès que l'effort physique commence, ses tracas s'envolent. La tête de l'homme se vide complètement et il ne se concentre plus que sur sa respiration et la régularité de ses foulées. Il se libère de ses soucis quotidiens, de ses sentiments pour Constance, de sa relation avec Nathanael, de ses difficultés à éduquer Uther, de son éternelle traque de Wilkes, … Tout s'envole et part rejoindre le large. Ça lui reviendra, bien sûr, mais pour l'heure, il a accès à cette sérénité qu'il recherche de plus en plus.
Loin des choix à faire.
Loin des émotions avec lesquelles il doit composer.
Il ne fait même pas attention à la bruine venue de l'océan qui vient les rafraîchir dans leur effort, au tee-shirt qui collera bientôt à sa peau sous l'effet combiné de la sueur et du crachin.
Après quelques instants, ils longent l'arrière de petites maisons inhabitées – des commerces à touristes – arrivent bientôt sur un parking en bord de plage. Mordred, qui a déjà retenu certains trajets récurrants de ses promenades, se glisse sous une barrière et part japper sur la plage. Arthur, quant à lui, saute par-dessus la barrière sans effort apparant et reprend sa course dans le sable. C'est marée basse, donc ils peuvent même relier les deux plages sans avoir à grimper à nouveau sur les rochers, ce qui rend la course plus agréable.
On remarquera que le chiot ne tarde pas à aller jouer avec les vagues, indifférent au fait qu'il reste de se retrouver trempé – et que son maître râlera tout son soûl quand il s'agira de le laver pour qu'il arrête de puer le chien mouillé. Son maître ne le surveille que du coin de l'oeil, confiant, et poursuit sa route sans s'arrêter – à moins que Nathanael ne demande une pause.
Il ne s'arrêtera que bien plus loin, après quarante bonnes minutes de course, si on ne l'arrête pas. Ils ont parcouru une belle distance, ont fini par quitter le sentier pour suivre la ligne des rochers et finir leur parcours au niveau d'une petite plage faite de gros galets et d'un peu de sable – car marée basse. Arthur ralentit l'allure alors qu'ils sont encore sur les rochers, et dévale la petite pente pour aller jusqu'au bord de l'eau où, enfin, il s'arrête.
Le souffle court, il observe le large à la lueur d'un soleil encore pâle mais qui a terminé de se lever. Il se penche, glisser ses mains dans l'eau salée et s'aperge un peu le visage, s'humidifie la nuque. Détache la petite gourde, accrochée elle aussi à sa ceinture, pour en boire une longue gorgée, avant de la tendre au pâtissier qui, se dit-il, pourrait avoir soif.
You alright ? We can rest here for a couple of minutes before heading back… Unless you're too tired for it. In that case, we could disapparate.3
Il préfèrerait refaire le chemin en sens inverse, évidemment. Ils n'ont couru que cinq miles – ahem – et il n'aurait rien contre allonger le tout.
Et après, une bonne douche, un petit déjeuner.
Après l'effort, le réconfort.
___________________________
1 Salut Nate. Ça le sera dans une minute. Si tu veux bien venir à côté de moi…
2 J'ai prévu un parcours d'environ dix miles. Ça te va ? Sinon, on peut faire plus court, c'est toi qui me dis. Je savais pas si tu étais un coureur, donc…
3 Ca va aller ? On peut rester reprendre notre souffle ici une minute ou deux avant de repartir dans l'autre sens… A moins que tu ne sois trop fatigué pour ça. Si c'est le cas, on peut transplaner.
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyDim 14 Avr - 21:12


 
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C'était amusant de voir a quel point Arthur aimait l'obscurité et la pénombre des premières heures de la journée. Nate aussi, dans une certaine mesure, mais il préférait a ça les premières lueurs, celles qui embelissaient tout et entamaient la journee. En un rien de temps, il en était venu a penser qu'il pourrait passer des heures en la présence de l'autre homme, a découvrir ces moments privilégiés. Il se surprit a penser ça alors qu'il s'était rapproché de lui alors qu'il protégeait les alentours pour que Cosmo puisse gambader. Arthur n'avait sans doute pas vu ce regard qu'il avait posé sur lui. Quel idiot romantique il ne faisait pas. Il avait du se racler la gorge, cependant.

« I'm good, I might be a bit rusty but I can handle ten miles. »

Il répondit, se redressant et tirant sur ses articulations.

« But if I'm too slow for you don't hesitate to go ahead. I can catch up later. »

Il lui proposa. Arthur était déjà bien gentil. Mais apparemment ce dernier n'avait pas ça en tête. Ils avaient commencé a courir et Arthur semblait vouloir rester a ses côtés. C'était totalement nouveau, pour Nathanael, qui avait toujours couru seul. Il avait fait beaucoup de choses seul dans sa vie. Il s'entraînait en salle lorsqu'il était au ministère, et après, parfois aidant des plus débutants mais dans l'ensemble... S'il n'y avait pas eu Hyacinthe et quelques amis, il aurait vraiment connu une vie d'ours. Il fallait bien ça pour compenser la pâtisserie. Les rayons pointaient a peine a l'horizon quand 8ls atteignent la plage, le chiot et son compagnon bleu allant frayer avec les embruns avec joie. Cosmo n'avait pas l'air de connaître la mer, et il suivait son compagnon avec curiosité mais méfiance envers les vagues. Nate qui sentait le sable s'enfoncer un peu plus sous ses foulées et sous son poids essayait de se remémorer depuis combien de temps il n'avait pas senti cet air la.

Il se sentait bien. Il se sentait respirer, et vraiment bien, et la présence d'Arthur n'était ni trop, ni pas assez lorsqu'il courrait a ses côtés. Il le rejoint, clairement un peu plus rouillé que l'autre homme, mais loin d'avoir tout donné. Il posa une main sur sa hanche et porta l'autre au dessus des yeux. La mer a perte de vue...

« I could get used to this kind of view... »


Il dit à voix basse, presque pour lui. Ça lui avait manqué, de ne pas avoir son regard qui ne peut pas aller plus loin que quelques mètres en ville. Bien sûr, lui et si frère trouvaient des moments pour s'évader mais pas comme ça. Ou c'était peut être une question de point de vue. Et de compagnie.

« I thought we were just getting started. »


Il répondit, le sourire en coin, se faisant éclabousser royalement par Cosmo qui avait abandonné toute méfiance envers cette immensité mouillée et gambadait avec ravissement avec Mordred. Les deux avaient le pelage trempé. Dans un moment de total oubli du reste, Nathanael profita de sa position pour éclabousser Arthur. Et réaliser, un peu tard, qu'il n'avait plus 20 ans et en même temps il était d'humeur.

***
Ca me va, je suis peut-être un peu rouillé mais je peux courir dix milles.
Mais si je suis trop lent pour toi n'hésite pas à aller de l'avant. Je peux te rattraper plus loin.
Je pourrais m'habituer à ce genre de vue ...
Moi qui pensais qu'on venait tout juste de commencer.
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyDim 14 Avr - 22:42

Love on the RunArthur & NathanaelArthur hausse les sourcils en entendant la remarque de Nathanael, et pose les yeux vers la mer, avant de laisser un sourire en coin s'étirer sur son visage.
You never get used to it,”1 avoue-t-il.
L'immensité de l'océan, le bruit des vagues, la fraîcheur des embruns… Tant de choses dont on ne peut rapidement plus se passer, mais de là à s'habituer ? Cela change tous les matins, et c'est un éternel émerveillement. Un apaisement continuel, aussi.
À se demander comment il avait pu s'enfermer en ville pendant toutes ces années.
Son regard est attiré par Mordred, qui s'ébat joyeusement dans les vagues avec son copain, se roule dans l'eau, essaie de mordre un bras de mer un peu trop entreprenant. C'était une bonne idée qu'il avait eue de lui faire découvrir les lieux.
Pour tous les quatre.
La petite provocation lui arrache un grognement… De satisfaction ? Difficile à dire, mais il est prêt à repartir, lui, en tout cas. En effet, ils ne font que commencer.
Dans tous les cas, il ne s'attend absolument pas à se faire éclabousser par le pâtissier. Par le chiot, oui, par le doggamy, oui, mais par lui… Surpris, il dévisage Nathanael comme s'il le voyait pour la première fois. Dans d'autres circonstances, il aurait pu jouer le jeu. Le jeter à l'eau, aussi.
Mais pas aujourd'hui. Pas là. Pas comme ça.
Il n'a pas le coeur à ça, même si l'ambiance s'y prête. Les joues un peu rosies par la gêne soudaine, il finit par s'écarter du bord de l'eau, et jette un regard vers les rochers qui les attendent.
Well, let's head back then, shall we ?2
Il attend à peine confirmation qu'il en déjà en train de rebrousser chemin. Un sifflement passe ses lèvres pour rappeler Mordred, et, sitôt le chiot à nouveau sur la terre ferme – les poils dégoulinants – il reprend sa course. Il guette, bien sûr, que Nathanael se remette en route lui aussi, et cale son rythme sur le sien.
Et c'est reparti.
La bruine devient bientôt pluie, mais ne le gêne pas. Pas plus qu'elle gêne Mordred – d'ailleurs, en ce qui le concerne, il pourrait neiger que ça ne l'empêcherait pas de kiffer l'instant passé avec son copain au pelage bleu. Le tee-shirt colle à la peau de l'auror, il sent les gouttes dégouliner le long de ses tempes sans savoir s'il s'agit de pluie ou de sueur. Cela ne le perturbe pas dans sa pratique sportive.
Au bout d'un moment, alors qu'ils arrivent à la première plage, il s'excuse auprès de son comparse et allonge finalement ses dernières foulées pour intensifier l'effort sur la fin. Il remonte tout le bord de mer, saute à nouveau par dessus la barrière du parking, et ne s'arrête que lorsqu'il arrive à hauteur du signpost où ils se sont retrouvés, plus d'une heure auparavant.
Le souffle court, il reprend sa respiration en posant ses mains au dessus de ses genoux, penché en avant. Ça faisait un bien fou. L'auror se redresse, observe le large. Mordred arrive bientôt à sa hauteur, heureux comme tout, la langue pendant mollement sur le côté de sa gueule. Il s'accroupit alors devant lui, attrape sa baguette et le sèche et débarrasse du sel en un petit sort de rien du tout. Et, enfin, il glisse ses doigts dans le pelage de l'animal… Avant de se faire bousculer par le deuxième, qui visiblement veut aussi des papouilles.
Encore un sort pour le débarrasser de tout ce qui peut le gêner, et Arthur s'empresse de le gratouiller aussi et, avant d'avoir pu comprendre comment il en était arrivé là, le voilà étalé de tout son long sur le sol, les deux bêtes sur lui réclamant toujours plus de caresses.
Il pourrait presque en rire. La vie avait l'air tellement simple dans ce genre de moments. Si seulement elle pouvait toujours l'être…
Tiens, voici l'amertume qui revient. Un lourd soupir passe les lèvres de l'auror, qui repousse gentiment les deux compagnons à quatre pattes pour pouvoir se relever… Pile au moment où Nathanael revenait.
You alright ?” interroge-t-il. “Not too tired ?3
Il tire sur le tee-shirt, qui lui colle à la peau et devient désagréable à porter, maintenant qu'il ne court plus. Et finit par l'enlever, sans vraiment s'encombrer de pudeur. Il s'essuie le visage avec, d'ailleurs, et le pose sur une épaule avant de se tourner vers Nathanael.
Do you wish to…” Il déglutit, rougit, détourne le regard. Il n'est pas sûr de vouloir faire ça. C'était une décision plus facile à prendre quand l'autre homme n'était pas là. Les résolutions sont toujours faciles à prendre dans ce genre de situation. Mais là…
To… To… Have breakfast ? I… I live nearby.4
Allez, tu peux le faire, mon p'tit père !
C'était ce que tu avais en tête non ? Un petit footing, un petit déjeuner… Peut-être plus ? Une conversation honnête et franche, et puis… Advienne que pourra ?
Ou pas ?
___________________________
1 On ne s'y habitue pas.
2 Allez, on y retourne ?
3 Ca va aller ? Pas trop fatigué ?
4 Est-ce que tu veux...Veux… Rester… Petit déjeuner ? Je… Je vis pas loin.
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyLun 15 Avr - 0:26


 
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Land's End - Arthur & Nathanael
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Si Nathanael pouvait peut être s'y faire, a cette vue, il ne s'était pas encore fait au sourire de l'autre homme. C'était peut être ça que disaient les gens sur lui. Que ses sourires étaient rare mais d'autant plus précieux ? Il n'en savait rien. Il ne se voyait pas comme particulièrement beau a regarder, il avait la carrure certes... mais son visage ? Il n'y portait pas grande attention. Voire il n'avait pas particulièrement envie de croiser sa tête dans un miroir la moitié du temps mais celle d'Arthur... Son sourire, et la façon dont il avait l'air gêné parfois ? Daln... il n'en menait pas tellement plus large, là, avec ce qu'il venait de faire. Il n'avait plus vingt ans et en même temps, il se sentait vraiment plus léger. Il laissa Arthur prendre de l'avance, pour rappeler Cosmo près de lui. L'animal était a des kilomètres des inquiétudes de son maître, et Nate était heureux pour lui. Il ne l'avait jamais vu aussi insouciant, lui aussi. Il n'avait aucune idée de son âge, la personne du refuge magique avait juste indiqué qu'il n'était plus un adolescent mais le voir si heureux ça n'avait pas de prix. Il passa sa main sur son pelage salé et mouillé.

« What am I even doing, boy...»

Il repris la route après Arthur, et revint a sa hauteur après lui avoir laissé l'autre devant un instant. Il accueillait la bruine a bras ouvert, sa fraîcheur faisait un bien fou alors qu'il commençait à vraiment avoir chaud. Nathanael ferma les yeux sur un certain nombre de foulées, avant de les rouvrir. Quelle parfaite matinée. Il fit signe a Arthur qu'il était le bienvenu s'il voulait finir en partant devant. Lui, commençait a sentir ses limites. Ou plutôt des nouvelles limites, maintenant qu'il ne s'entraînait plus régulièrement. Il en profita pour faire d'avantage le vide dans son esprit, se concentrant sur sa respiration, ses enjambées, la pluie sur son visage qui avait fini de tremper totalement son T shirt et le reste de ses vêtements.

La scène sur laquelle il arrivait aurait fini de l'achever si Arthur n'avait pas par dessus le marché décidé de mettre le cran au dessus. Ami des bêtes et... Gosh, avait il encore autre chose pour son pauvre cœur sous la main ? Apparemment oui. Une invitation. Nate avait déjà eu une bonne surprise sur le visage, mais là il essayait de cacher sa joie. Ça marchait. A peu près. Contrairement a Cosmo, son arrière train ne se remuait pas de joie, lui.

« I don't want to impose... I... I'd love to Arthur. »


Il chassa l'eau de son visage, gardant le T shirt trempé et ne laissant rien a l'imagination tant il était imbibé. Il lui sourit avec douceur. La dernière fois, il pleuvait presque autant quand il l'avait embrassé. Il avait envie de le faire a nouveau, et peut être que ça se lisait sur son visage, mais sa main resta sur le dos de son Doggamy le temps qu'Arthur le guide chez lui. Et là aussi, la surprise était totale. Nathanael avait pris le pli quand aux possibilités que la magie apportait au quotidien sorcier depuis qu'il avait découvert ce Monde mais la maison d'Arthur était un réel trésor. Passé la surprise de la taille de l'intérieur (it's bigger on the inside !) et de la vie qui y régnait, il trouvait formidable la façon dont la demeure semblait s'être adaptée a ses occupants, a ce que lui expliquait Arthur. Ses yeux se posèrent sur des affaire appartenant probablement au jeune frère d'Arthur, sur des photos, il traînait sur ce qui appartenait plus a Arthur sans le vouloir.

« Do you mind if I borrow your shower before...? I wouldn't want to... »

Arthur était toujours torse nu. Ça allait être difficile de ne pas avoir de pensée déplacée, sois cette douche. Merlin, Nate, keep it in your pants.

« Could I bother you some more with Cosmo ? I wouldn't want him to get your place all wet and sandy. »

Il demanda, souriant doucement. Il rassura son animal, qui avait clairement entré Arthur dans son cercle de personne qui pouvaient le gratouiller mais l'Auror n'avait pas encore totalement sa confiance. L'animal en avait trop vu pour l'accorder si rapidement. Il jeta un air inquiet au pâtissier quand celui ci emprunta l'escalier pour monter se laver, mais il lui adressa des mots appaisants -et Mordred lui avait déjà ramené deux de ses jouets.

De longues minutes plus tard, comme un peu sorti d'un rêve éveillé parce que Nathanael n'arrivait toujours pas a croire qu'il était chez Arthur Thorn, pour de vrai, il sorti de la douche et rejoint son ami a la cuisine. Il l'observa cuisiner en silence un moment avant de briser celui ci.

« I missed the running, but I don't think I ever had such a good view... »

Nathanael, serais tu en train de parler du cuistot ? Il baissa la tête, espérant que son sourire ne le trahissait pas trop.

« Isn't your brother back from school for the holidays ? »

Il demanda, pour changer de sujet.

***
Je ne voudrais pas m'imposer... Je... J'adorerais ça, Arthur.
Ça t'embête si je t'emprunte la douche d'abord ? Je ne voudrais pas...
Est-ce que je peux t'embêter avec Cosmo ? Je ne voudrais pas qu'il trempe ta maison et qu'il la recouvre de sable.
La course m'avait manqué... Mais je ne crois pas que j'ai jamais eu une aussi belle vue.
Ton frère n'est pas de retour pour les vacances ?
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Arthur H. Thorn
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyLun 15 Avr - 11:48

Love on the RunArthur & NathanaelLa porte du placard s'ouvre et Arthur en sort deux mugs qu'il pose sur le comptoir de sa cuisine. Il sort une boîte de sachets de thé, met de l'eau à chauffer dans sa bouilloire, pose à côté du grille-pain un paquet de pain de mie. La baguette de chêne rouge reste coincée à sa ceinture sans qu'il s'en serve.
Il n'a jamais été très porté sur les sorts ménagers. Les siens avaient une nette tendance à créer plus de bordel. On ne parle même pas des sorts de cuisine ; il était déjà un véritable désastre derrière les fourneaux, alors s'il y mettait de la magie… Moui, il préférait ne pas forcer la chance. Par bonheur, il avait une longue expérience de la technologie moldue et n'avait aucune difficulté à évoluer chez lui sans magie.
Et puis, s'occuper les mains permettait de ne pas trop penser. Le bruit de la douche à l'étage couvrait à peine le silence qui l'enveloppait, tout doucement. Mordred avait attiré Cosmo jusqu'à la pièce au fond du salon en parsemant le chemin de divers de ses jouets, qui lui était attitrée et où son panier et ses gamelles étaient entreposées. Les deux animaux s'occupent joyeusement pendant que l'auror est laissé seul face à ses pensées.
Combien de temps s'était écoulé depuis la dernière fois où il avait ainsi invité quelqu'un chez lui ? Il n'est pas homme à avoir un grand cercle social en dehors de sa famille, et sort peu. Ça se voit, d'ailleurs, dans cette maladresse presque touchante avec laquelle il se laisse approcher, tel un animal sauvage, par le pâtissier.
Qu'est-il en train de faire, là, au juste ?
Que cherche-t-il ?
De nouveau seul face à ses pensées, il se rembrunit progressivement. Il sort le beurre et le lait du frigo, la confiture, la pâte à tartiner bien connue dont son petit frère est si friand. Ses yeux se posent sur le pan de mur où il a balancé un verre, quelques jours plus tôt, sous l'impulsion de la colère. Ses sentiments en sont toujours au même point : confus. Il avait pensé que revoir Nathanael lui permettrait de faire le tri, de mieux comprendre mais…
Mais en fait, ça ne change rien. Il l'aime beaucoup, ça, c'est certain. Est-il amoureux ? Non, ça aussi, il en est sûr. Pourrait-il en tomber amoureux, construire quelque chose avec lui ?
Peut-être.
Mais est-il seulement capable de faire encore confiance à quelqu'un ? N'aura-t-il pas, toujours, cette angoisse au ventre, la peur de le voir disparaître du jour au lendemain, comme Constance l'a fait ?
Les sentiments sont-ils assez ? Ils ne l'ont pas été, pour eux deux. Elle a bien dit qu'elle regrettait, pourtant, elle avait laissé entendre qu'elle ne l'avait pas oublié, qu'elle non plus n'avait pas tourné la page. Ils pourraient, peut-être, recommencer à se voir, se fréquenter comme disent les anciens, s'apprivoiser… Recoller les morceaux.
Ou il pouvait tourner la page. Se lancer dans une histoire nouvelle, une page blanche.
Mais en était-il seulement capable ? Il n'avait pas réussi à l'oublier pendant ces longs mois où elle avait pourtant été absente. Maintenant qu'il la savait plus proche que jamais, que les liens se faisaient entre de nouvelles connaissances communes, que même sa famille commençait à lui tomber dessus… Pourrait-il faire comme si rien ne s'était passé ?
Pouvait-il commencer une relation saine sur de telles bases ?
En avait-il seulement envie ?
Le sifflement de la bouilloire le tire de ses pensées. Il sursaute, main sur le bout de sa baguette, mais se redresse finalement et faire couler l'eau dans une théière de céramique dans laquelle il a placé deux sachets de thé noir. Au même moment, il entend le bruit de pas dans les escaliers et avise Nathanael qui, propre – lui – redescend vers lui.
A peine couvert d'une serviette.
Bien, bien, bien…
He is, but he's at a friend's,” répond-il en veillant à détourner le regard, les joues roses. Ce qui, sur son air sombre, produit un mélange plutôt improbable. “You know how teenagers are like… A couple of weeks away from their friends is too much to ask. Milk ?1
Il sert à chacun une tasse de thé, ajoute un nuage de lait dans son mug, ainsi que dans celui de Nathanael si ce dernier le lui demande.
I'm sorry, I don't have pies, just… Tea and toast. I hope you don't mind,” poursuit-il un peu maladroitement. “Help yourself.2
Il glisse deux tranches de pain dans le grille-pain, l'enclenche. Habituellement, il prend une douche avant toute chose, mais maintenant que tout est prêt, il ne se voit pas laisser le pâtissier tout seul. Il ira se décrasser après – il puera un peu en attendant, voilà tout.
Running along the coast is a real pleasure, isn't it ?3 Okay, mec, tu en es à balancer des banalités ? Vraiment ? Tu devais pas lui dire un truc, là ?
Le grille-pain renvoie les tartines, il en attrape une, la beurre généreusement, et mord dedans avec appétit. Gourmand ou pas, le sport ça creuse, et il a méchamment les crocs, le bonhomme.
___________________________
1 Si, mais il est chez un copain. Tu sais comment sont les ados… Une petite quinzaine de jours loin de leurs amis, c'est trop demander. Lait ?
2 Je suis désolé, j'ai pas de tarte, juste… Du thé et des tartines. J'espère que ça te va. Sers toi.
3 Courir le long de la côte est un vrai plaisir, hein ?
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Nathanael McDougall
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyLun 15 Avr - 16:38

[quote="Nathanael McDougall"]

 
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Nathanael ne se souvenait pas de la dernière fois qu'il avait pris un petit déjeuner en... galante compagnie. Il avait déjà passé la nuit en compagnie des rares rencontres qu'il avait faites. Peut être une fois. Mais depuis au moins douze ans il n'avait pas simplement pris le petit dejeuner avec un amant. Est-ce qu'Arthur était toujours un amant pour lui ? L'autre semblait, si ce n'était éviter tout contact, au moins ne jamais vouloir les initier. C'était un mystère pour Nathan qui ne voulait rien brusquer et en même temps... des élans d'affection le prenaient au corps. En parlant de corps...

« Erm... Not that I mind but do you have some pants I could borrow ? It's probably a bit rude of me to eat breakfast buck naked. »

Il avait sourit doucement, gêné mais amusé à la fois. Le rougissement d'Arthur à la réalisation de sa tenue était franchement mignon. Un terme qu'il n'aurait pas pensé employer à l'encontre de l'autre homme mais bizarrement, ça n'était pas la première fois qu'il le pensait. Il alla passer le boxer et le pantalon emprunté et revint pour profiter d'une table drôlement bien remplie.

« It's perfect. Thank you. »

Et son ton laissait entendre qu'il le pensait vraiment. Il s'installa à la table de son hôte non sans maladresse. Il refusa le lait qu'on lui proposait, préférant le parfum du thé nature que l'autre lui avait fait infuser. Il ne savait pas où se mettre, mais finit par tirer une chaise, caressant la tête de Cosmo qui avait ramené un jouet pour le montrer à son maître. Il essayait toujours de paraître digne, mais il se laissait d'avantage avoir par le petit jeunot que Nate l'aurait imaginé. Il revint à son hôte, toujours torse nu. C'était dur de ne pas être distrait.

« And I wouldn't know, actually. My brother is the quiet and solitary type, like me. Well, he was at Uter's age. He changed, though, I was glad to see he made some friends but with what happened in february... »

Il avait pris un toast grillé, et après qu'Arthur se soit servi, il en fit de même pour ajouter de la confiture d'orange amer, une de ses préférées, sans beurre cependant. La ligne froncée entre ses surcils, et la ride de son front s'était creusée à nouveau. Puis il s'était rappelé qu'il était là pour parler d'autre chose, Arthur avait peut être envie de parler de tout sauf du travail un dimanche.

« He'll be ok. He's stronger than he looks. »

Il dit, presque autant pour lui que pour ne pas s'étaler sur le sujet.

« I hope Uter will realise one day that you miss him but... Yeah, it's -that- age. Is he what is worrying you lately ? You seem... »

Mais il ne savait pas comment continuer sa phrase. I voyait bien l'air sombre qu'Arthur arborait, il avait beau ne pas le fréquenter depuis très longtemps, il sentait le poids constant sur les épaules de l'homme. Ils avaient un peu abordé le sujet mais il avait l'impression que ce n'était pas tout. Si Arthur ne voulait pas en parler avec lui, il ne le forcerait pas, bien sûr. Il pouvait simplement éluder, le pâtissier était vraiment le genre à laisser une porte ouverte pour qui le souhaitait mais sans jamais pousser. Il avait bu une longue gorgée de thé qui le réchauffait après l'effort, et sa première tartine avalée, il reportait toute son attention sur l'homme qu'il appréciait. Il était capable de beaucoup, pour les gens qu'il aimait. Il avait trop peu de gens qui comptaient dans sa vie et il avait du mal à s'ouvrir aux autres mais Arthur ? Il avait envie d'essayer.

***
Euh ... Pas que ça me dérange, mais as-tu un pantalon que je pourrais emprunter? C'est probablement un peu impoli de ma part de manger le petit déjeuné nu.
C'est parfait. Merci.
Je n'en sais trop rien, en fait. Mon frère est du type silencieux et solitaire, comme moi. En tout cas, il l'était à l'âge d'Uter. Il a changé, cependant, j'étais content de voir qu'il s'est fait des amis, mais avec ce qui s'est passé en février ...
Il ira mieux. Il est plus fort qu'il n'en a l'air.
J'espère qu'Uter réalisera un jour qu'il te manque mais ... Oui, c'est -cet- âge. Est-ce qu'il t'inquiète ces derniers temps? Tu sembles...
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyLun 15 Avr - 17:46

Love on the RunArthur & NathanaelCette fois, Arthur devient franchement rouge pivoine quand on lui fait remarquer que Nathanael est complètement nu, si on oublie la serviette qui lui enserre les reins. Il marmonne quelque chose d'inintelligible qui veut sans doute dire qu'il va s'occuper de ça et, d'un enchantement parfaitement exécuté, fait venir à eux un jean et un boxer. Ils seront sans doute un peu petits pour le pâtissier, mais au moins ce dernier pourra se couvrir.
À son retour, les deux hommes s'installent, prenant leur petit déjeuner en étant plus ou moins dérangés par le chiot et le doggamy qui veillent à créer plus de bordel qu'il en existe déjà.
Hey mais… C'est pas une de ses chaussures que Mordred est en train de balader entre ses crocs ?
Décidant qu'il peut bien remettre ce problème à plus tard, l'auror remet deux tranches de pain à griller en finissant consciensieusement d'engloutir la sienne. Il hoche la tête aux remarques qu'on lui fait, sans trop se mouiller toutefois. Il n'a pas vraiment envie de parler boulot – pitié, pas ça – et n'a trop rien à ajouter aux remarques sur Hyacinthe. Il ne le connaît pas, après tout, et de ce qu'il en comprend, il a une personnalité très différente de celle d'Uther qui est plutôt du genre sociable et très bien entouré. C'est donc tout naturellement qu'il aime être entouré… Et que dans sa quête d'indépendance, il néglige un peu les liens familiaux. Dur de lui en vouloir. Il n'y a qu'à le laisser affronter cela, maintenir un cadre aussi adapté que possible pour lui permettre de s'épanouir et l'accompagner jusqu'à ce qu'il soit capable de se prendre en main tout seul.
Et c'est pas pour demain : Uther n'a que treize ans…
Il boit une longue gorgée de thé quand la question tombe.
Arthur en suspend son geste une seconde, avant de reposer son mug sur le comptoir. Il ne pensait pas que ses soucis se voyaient autant. Que Viviane le voit, qu'Uther s'en rende compte n'était pas surprenant. Ils le connaissaient très bien, et avaient pu se rendre compte que ses ronchonnements étaient plus fréquents et plus agressifs que d'habitude – l'adolescent avait même eu le droit au spectacle de la colère de son frère aîné. De là à ce que Nathanael, qu'il connaissait assez peu, remarque son amertume au milieu de ses grognements habituels… Ou bien était-ce parce qu'il n'avait pas encore saisi la pleine mesure de ses râleries ?
Non, sans doute pas.
Ça devait être écrit sur ses traits. Il n'avait jamais été du genre à réussir à dissimuler ses émotions – cela demanderait de les maîtriser un minimum, avant tout.
It…” Nier ? Contourner ? Éluder ? “… Isnt.1
Il ne pensait pas que ça viendrait aussi vite sur la table. Il ne savait absolument pas comment amener ce qu'il avait eu l'intention de lui dire, et on lui donnait l'opportunité sur un plateau d'argent. Seulement… C'était plus facile de prendre de bonnes résolutions que de les tenir.
Allez mon p'tit père, on prend une grande inspiration et on se lance. Tu ne manques pas de courage aux dernières nouvelles, si ?
The truth is…” Il a les yeux rivés sur sa tasse, cherche dans sa boisson la force de se lancer. Il a aussi peur qu'une fois les vannes ouvertes, il ne parvienne plus à les refermer.
Et il n'a absolument pas l'intention de s'épancher sur l'épaule de son comparse. Il ne le faisait pas avec ses frères et soeurs, ce n'était pas pour l'imposer à un homme qu'il connaissait à peine… Et qu'il estimait énormément. “I… I like you. A lot, Nate.2 Sa voix est hésitante, comme toujours dès qu'il s'agit pour lui de parler de ce qu'il ressent. C'est souvent trop confus pour qu'il comprenne ses sentiments dans leur totalité, alors les partager… C'était un exercice complexe. “I'd like to be entirely honest with you. Even if… If you'll probably consider me a real bastard afterwards.3
Quand je vous disais qu'il se sentait coupable, dans cette histoire… Il n'a pas la meilleure opinion de lui-même sur la question. A-t-il vraiment quelque chose à se reprocher ? De son point de vue, oui. Il a l'impression d'avoir joué avec les sentiments de l'autre homme, d'avoir profité de sa gentillesse là où lui n'était pas clair.
Il n'avait pas été honnête. Et ça lui pèse.
I like you but… I'm in love with someone else.4
___________________________
1 Ce n'est pas ça.
2 La vérité, c'est que… Je… Je t'apprécie. Beaucoup, Nate.
3 J'aimerais être complètement honnête avec toi. Même si… Si tu me considéreras probablement comme un vrai connard après.
4 Je t'aime bien mais… Je suis amoureux de quelqu'un d'autre.
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Nathanael McDougall
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyLun 15 Avr - 18:41


 
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Le calme du lieu le rendait d'autant plus féérique, accompagnant le lever de soleil derrière les nuages qui venaient déverser leur pluie sur les terres. Ils étaient mieux à l'abris de l'averse, même si elle avait fait beaucoup de bien aux deux. Nathanael avait vraiment l'impression de partager un moment privilégié avec Arthur, encore plus en voyant le temps dehors. Est-ce que c'était à ça que ressemblait la vie lorsqu'on était un Thorn ? Solitaire, certes, silencieuse mais avec une vue imprenable pour vous faire oublier les horreurs du quotidien ? Ce qui était fou, c'était que c'était le plan du McDougall aussi, dès ses plus jeunes années au Ministère. S'il avait continué... Peut être après que Hyacinthe ait eu 19 ans, il aurait bien aimé se trouver une maison en bordure de forêt. La nature lui manquait, en ville. Et l'espace... Même si à présent la question était plus compliquée, sans magie, il s'émerveillait de l'autre homme qui avait fait ça de sa vie.

Attentif à ses réactions, il avait cru remarquer qu'effectivement, il voulait parler de tout, sauf de ça. Il pouvait le comprendre. Par contre, il ne pensait pas avoir autant mis les pieds dans le plat en demandant à Arthur ce qui le tracassait. S'il avait su d'avance... Est-ce qu'il aurait fait la même chose ? Probablement. Nate n'était pas d'un naturel naïf, il aimait mieux savoir même si ça voulait dire sentir son coeur se serrer. Même lorsqu'il avait entendu Arthur lui dire "I like you. A lot, Nate." il n'avait pas pu s'enthousiasmer. Ah, il avait arrêté de respirer, pour sûr, mais ça sonnait beaucoup trop en suspend. Il y avait ce "mais" non prononcé. La ride entre ses sourcils et sur son front avait réapparu. Il avait envie de lui dire "I really like you too" mais il sentait que l'autre homme n'avait pas fini de parler. C'était à ce moment que venait le "but I don't like you the way you do" ou le "but I'm married" ou encore le "but we cannot continue like this", pas vrai. Il les avait entendus un peu trop pour ne pas les attendre. Ce qu'Arthur finit par dire, au final, le surprit plus qu'il ne l'aurait cru.

« You... are ? »

Il dit, presque stupidement. Il essayait de se souvenir, avait-il vu l'autre homme en bonne compagnie ? Est-ce qu'il avait mentionné une personne un peu souvent, lorsqu'ils avaient discuté le soir de leurs retrouvailles ? Il n'avait rien de tout ça dans ses souvenirs. Nathanael baissa les yeux. On pouvait dire qu'il n'avait plus vraiment faim.

« I didn't know... I'm sorry. »

Il l'était. Pour ne pas avoir compris, que c'était sans doute pour ça qu'Arthur était un peu fuyant. Et lui, il avait poussé, insisté. Alexander lui revint alors à l'esprit. Au moins, avec lui, il ne s'était pas imposé. Il lui avait souhaité tout le bonheur du Monde et il l'avait même encouragé, lorsque celui ci parlait de l'homme de ses pensées. Quel idiot, deux fois de suite, c'était quand même un peu gros. Il se racla la gorge, gêné par sa propre stupidité.

« I should have... » il marqua une pause. Soupira. « And what about... them ? »

Il essaya, après un silence. Il redirigea ses yeux vers Arthur. Une partie de lui était presque résignée. Il le savait, depuis toutes ces années, qu'il n'était pas fait pour ça. Que le jour où il avait décidé d'aimer les hommes plutôt que les femmes, il avait compliqué sa vie au point où il finirait probablement seul, à aimer des hommes qui ne retourneraient pas ses sentiments. Pour le peu de fois où il en développait pour quelqu'un. Et Alexander, Arthur, étaient des personnes bien plus recommandables que les quelques précédents sur lesquels il avait jeté son dévolu. Des hommes bien. Des hommes bons, intelligents, généreux. Bien sûr qu'Arthur aimait quelqu'un d'autre, pourquoi est-ce qu'il s'arrêterait sur quelqu'un comme lui, une fois l'alcool décuvé ? Il n'avait rien à lui apporter.

***
Tu... l'est ?
Je ne savais pas ... Je suis désolé.
J'aurais dû... - Et... qu'est-ce qu'iel en dit ?
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyLun 15 Avr - 19:40

Love on the RunArthur & NathanaelThere's nothing you should feel sorry about.1
Arthur est un peu abrupt, sans tact, quand il annonce ça. Agacé, presque. Nathanael n'a absolument rien à se reprocher, et n'a donc pas d'excuse à lui présenter. Il ne voulait pas sombrer là-dedans, dans la culpabilisation de celui qui a été parfaitement clair, droit, loyal.
C'était lui qui, au contraire, avait laissé entendre qu'il était disponible. Mais l'était-il ?
C'est alors que l'auror, là où il est d'ordinaire plutôt distant, fait un pas vers son ami spécial et pose la main sur la sienne. Toucher lui donnait le courage de dire ce qu'il devait dire. Ça créait un lien.
It's… It's complicated,”2 lâche-t-il, sans réussir à se lancer pour autant.
Compliqué, ça l'était. Le sac de noeuds qu'il avait dans la poitrine l'était tout autant. Il n'arrivait pas à le démêler et il avait pensé que revoir Nathanael, être honnête avec lui lui permettrait d'y voir plus clair. De défaire un noeud ou deux.
Maintenant qu'il y est, il a plutôt l'impression que ça empire. Il allait, en plus du reste, se mettre cet homme qu'il apprécie vraiment beaucoup à dos. Faisait-il le bon choix ? Peut-être pas. Mais il permettait au moins à l'autre de savoir dans quoi il s'embarquait à le fréquenter. Il n'était déjà pas un cadeau au quotidien, avec ses humeurs et ses ronchonnements intempestifs, mais quand on commence à regarder derrière ses apparences, on découvre que c'est encore pire qu'on le pense.
She… broke up with me almost two years ago,” crache-t-il, enfin. Il a lâché la main de Nate pour la ramener autour de sa tasse, comme pour l'empêcher de trembler. Il a fini par baisser complètement les yeux, une boule dans la gorge. Il n'avait sans doute jamais prononcé ces mots. C'était la première fois qu'il formulait l'idée à voix haute. C'était déjà difficile, et, en plus, il n'avait pas tellement l'impression que c'était la bonne explication. Peut-être parce que ça ne l'était pas. “No, that's not right. She left me at the altar.3
Il a perdu les rougeurs sur ses joues. Il est plutôt blanc comme un linge, maintenant.
It shouldn't have been a… Problem, to be honest. I had not seen her in months, and maybe… I dunno, I needed what you gave me.” Ca sonne encore plus horrible que dans sa tête, se dit-il. Il secoue la tête, redresse les yeux vers son interlocuteur. “I don't want you to be a tissue I'd use and throw away. You deserve better than that.4
Ca devient confus. Les explications sont décousues. Arthur a plusieurs idées qui lui passent par la tête, mais n'arrive pas à les organiser. Elles vont trop vite et toutes lui semblent d'importance égales. Du coup… C'est le bordel.
Bienvenue dans la tête d'Arthur Thorn.
I saw her on last Tuesday. It was the first time in two years. It…5 Sa gorge se serre. Il détourne le regard, à nouveau. Ça lui avait brisé le coeur une seconde fois, en réalité. De la voir ainsi, en pleurs, alors qu'elle était la responsable de ce désastre. Il aurait peut-être préféré qu'elle arrive avec un grand sourire, la page tournée, peut-être avec ce ventre rond qu'elle aurait tant aimé avoir. Qu'elle ait refait sa vie avec quelqu'un d'autre. Ça lui aurait peut-être permis d'avancer, de faire le deuil de cet amour déçu.
Mais non.
Ils en étaient au même point, l'un comme l'autre.
I don't know what to do, Nate. I know how I feel, but I don't…6
Il n'a pas l'habitude de réfléchir sur ces sujets. Il est plutôt du genre à se laisser porter par ses sentiments et à agir en fonction de ce que lui dicte son instinct. Sauf que là, il n'est pas tout seul : il se retrouve à embarquer des personnes qui n'ont rien à voir avec ça. Sa famille, déjà, qui avait accueilli Constance comme l'une des leurs, très naturellement. Et maintenant, Nathanael.
Et plus il y pense, moins il trouve de solution. Rien en lui convient pleinement.
Retrouver Constance, la revoir, essayer de recoller les morceaux de sa confiance brisée ?
Abandonner l'idée, refaire sa vie avec quelqu'un d'autre, comme ce pâtissier qui lui plaisait vraiment beaucoup ?
La passion ou la raison.
Un dilemme comme il aurait aimé ne jamais avoir à en trancher.
Et il finit par se prendre la tête dans les mains, incapable de finir sa phrase.
I'm sorry. I really am. I wish I… You…7
Non, il n'y arrive vraiment pas.
Il aimerait lui dire tellement de choses, pourtant ! Mais plus rien ne sort. Le factuel a pu se frayer un chemin, l'émotionnel, lui… Est encore coincé dans sa gorge.
___________________________
1 Tu n'as pas à être désolé de quoi que ce soit.
2 C'est… Compliqué.
3 Elle m'a quitté il y a pratiquement deux ans. Non, c'est pas ça. Elle m'a abandonné devant l'autel.
4 Ca n'aurait pas du être un… Problème, pour être honnête. Je ne l'avais pas vue depuis des mois et peut-être… Je sais pas, j'avais besoin de ce que tu m'as donné. Je veux pas que tu sois un mouchoir que j'utiliserais et jetterais après. Tu vaux mieux que ça.
5 Je l'ai revue mardi dernier. Pour la première fois en deux ans. Ça…
6 Je sais pas quoi faire, Nate. Je sais ce que je ressens, mais je ne…
7 Je suis désolé. Vraiment. J'aurais aimé… Tu…
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyLun 15 Avr - 20:44


 
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Il ne le contredit pas à haute voix, mais en toute honnêteté, il pensait qu'il avait tort. Ca ne servait à rien de le reprendre. Mais il avait tort... Nate était en partie responsable de tout ça. Peut être pas le seul, lors de leur soirée un peu trop alcoolisée car après tout ils étaient deux adultes à avoir fait la bêtise de se laisser emporter mais depuis ? Il avait senti qu'Arthur était distant. Il avait mis ça sur le compte de son caractère réservé et peut être du temps qui avait passé depuis sa dernière relation, mais il ne s'était pas plus posé la question que ça, et il avait poussé. Il aurait dû demander. Ca l'arrangeait bien qu'Arthur n'ait rien dit à ce moment là. L'espoir... Quelle belle idiotie, pour les lâches comme lui. Oui, c'était ce qu'il pensait de lui même à ce moment là. Pas Arthur, lui.

Et puis l'autre avait pris sa main. Un sentiment tellement chaud l'avait envahi, alors. C'était idiot, et l'amertume s'était liée à celui ci immédiatement après, mais il avait serré en retour. Il aurait pu la garder longtemps comme ça, mais Arthur l'avait reprise, laissant Nathanael à son mug de thé comme seul réconfort. Et puis il avait écouté. Il ne l'avait pas interrompu, ni même acquiescé, parce que clairement son ami avait beaucoup sur le coeur, et il avait besoin que ça sorte. Ca ne faisait pas plaisir à entendre. Chez Nathanael, la jalousie pointait rarement le bout de son nez. Il avait plus de compassion pour Arthur en ce moment que d'envie pour cette femme dont il ignorait tout. Elle avait peut être eu ses raisons, ses torts, tout comme lui, mais ça n'avait pas d'importance. Deux ans... C'était court, pour oublier. Lui même le savait trop bien.

Il avait envie de tendre la main à son tour. Il n'aimait pas le voir dans cet état. Ca lui tirait le coeur, autant que d'entendre qu'il n'avait peut être aucune chance. Car c'était plus ou moins ce qui se passait, là. Arthur lui disait au revoir ? Il essayait d'épargner ses sentiments mais il aimait cette femme, il le lui avait dit. C'était simple donc, non ?

« Arthur... It's ok. »

L'autre avait pris sa tête dans ses mains, et Nathanael se sentait terriblement impuissant. Et pour une fois, ça n'avait rien à voir avec le fait qu'il avait perdu sa magie. Le plus idiot, c'était qu'il ne savait pas ce qu'il ressentait lui même. Est-ce qu'il avait envie de tirer une croix sur ce qui avait germé entre eux ? Bien sûr que non. Mais le tiraillement semblait détruire l'autre homme. Il inspira profondément, et se leva de sa chaise. Il resta là un instant, devant la table de petit déjeuner qu'Arthur avait préparé pour lui. Il était touché... par ça, par le reste... Par lui tout entier, en fait. Il se fit violence pour faire le tour de la table et poser doucement une main sur le dos nu de l'Auror. Et puis, il guida ses mains loin de son visage, pour qu'il le regarde.

« I'm not going anywhere. If you want me to stay. »

Il esquisca un sourire, mais qui était empreint de tristesse, aussi.

« I like you too. Too much, maybe. But I'm not asking for anything right now. If you need time I can... wait. I'm not going anywhere. »

Ses gestes sur son dos se faisaient aussi présents et rassurants qu'il le pouvait. Il aimait beaucoup cet homme. Il ne voulait pas être la raison de cet air sur son visage. Mais en même temps, une petite voix lui disait qu'il n'était pas obligé de tout abandonner.

***

Arthur ... tout va bien.
Je ne vais nulle part, si tu veux que je reste.
Mais je ne demande rien pour le moment. Si tu as besoin de temps, je peux… attendre, je ne vais pas disparaitre comme ça.
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyLun 15 Avr - 21:43

Love on the RunArthur & NathanaelNo, it is not okay.
Bien sûr que non, ça n'allait pas. Il aurait sans doute préféré que Nathanael s'énerve, s'emporte, plutôt qu'il tente de le réconforter. Ça lui aurait facilité les choses. Il aurait endossé le rôle de gros connard et aurait pu penser à autre chose.
La bonté du pâtissier rendait tout plus compliqué. Mais n'était-ce pas ça, aussi, qui l'avait poussé à le revoir ?
Comprenait-il seulement où il en était ? Comprenait-il qu'il s'agissait pour Arthur de faire un choix, tout en sachant qu'aucune des deux options, sans doute, était la bonne ?
Car la situation rendait les deux relations potentielles complètement bancales. S'il donnait sa chance à celle qui avait capturé son coeur, il ne savait pas si cela pourrait fonctionner. Ce n'était pas une question de sentiments ou de compatibilité, mais plutôt de confiance, de synergie à retrouver. S'il abandonnait cette idée pour poursuivre la relation naissante avec celui qui prenait une importance grandissante dans sa vie, c'était la page blanche, l'inconnu, la possibilité d'un bonheur sincère comme d'un échec qui n'apporterait que son lot de déceptions.
Et puis, il y avait l'après. Pourrait-il continuer à avancer avec quelqu'un à ses côtés sans se demander ce qu'aurait pu être sa vie s'il avait fait un choix différent ?
Le coeur… Ou la raison ?
La main sur son dos a l'effet d'un électrochoc. Arthur n'a pas besoin qu'on écarte les mains de son visage, finalement, et dévisage l'autre homme d'un air un peu ahuri. Il ne s'était pas attendu à ça. À beaucoup de choses, mais pas à ça. Pas à ce qu'il reste, à ce qu'il lui dise qu'il pouvait attendre.
Était-ce vraiment de temps, dont il avait besoin ?
C'était ce qu'il avait cru. Que le temps lui permettrait de réfléchir, de faire le tri. Mais finalement, ça ne faisait que compliquer les choses. Il intellectualisait trop et n'arrivait plus à décider.
Il se passe la langue sur les lèvres, hésitant, se demande ce qu'il aurait fait, s'il avait arrêté de réfléchir et s'il s'était bien moins pris la tête. Aurait-il appelé Nathanael ? Aurait-il pris Constance dans ses bras ?
C'est assez naturellement, finalement, que les lèvres des deux hommes se rejoignent. Lequel des deux a amorcé le mouvement ? Difficile à dire. Toujours est-il qu'ils s'embrassent, non sans une certaine douceur. Les yeux clos, l'auror essaie de s'oublier dans ce baiser, l'approfondit.
C'est agréable, bien sûr, mais…
L'homme s'écarte, un peu brutalement, se mord la lèvre inférieure. Ses yeux sondent le regard de Nathanael, comme s'il y cherchait quelque chose.
I can't,” dit-il finalement en baissant la tête. “I'm sorry Nate, I… can't.1
Il n'y avait pas l'étincelle. Cette sensation bien particulière, le coeur qui rate des battements, la chaleur qui irradie au creux des reins. Non pas que ça soit déplaisant ! Mais… Il n'y avait pas l'étincelle qui pourrait enflammer sa passion et le faire se consumer de l'intérieur.
Un aboiement le fait sursauter. Main sur la baguette coincée à la ceinture, Arthur baisse les yeux sur Mordred qui, bien loin des considérations des deux hommes, avait commencé à faire un petit tas de jouets, chaussettes, chaussures et autres trucs qui traînaient au pied du comptoir. Indifférent à Cosmo qui, lui, essayait de réduire le tas en remettant chaque chose à sa place, comme pour indiquer au chiot qu'il faisait n'importe quoi.
Mordred, damn it…” râle alors l'auror en passant une main sur son visage. Le chiot jappe à nouveau, et repart vers son panier, pour aller s'y coucher. Il a beaucoup couru, s'est beaucoup dépensé, et commence à être fatigué.
Mais son intervention a suffit à faire éclater la bulle qui s'était créée autour d'eux. Le malaise revient rapidement, Arthur évitant soigneusement le regard de Nathanael. Il ne veut pas voir la déception, ni la tristesse. Il se sent bien assez coupable comme ça sans en rajouter.
I… I'm gonna have a shower.” Parce qu'il pue, déjà. “Make yourself comfortable… I'll… I can see you home, if you wish, afterwards.2
Parce qu'il ne voit pas pourquoi Nate aurait envie de rester après ça. À sa place, il se serait probablement déjà énervé et se serait tiré. Donc…
___________________________
1 Je peux pas. Je suis désolé, Nate, je… Je peux pas.
2 Je… J'vais prendre une douche. Fais comme chez toi… Je… Je peux te ramener chez toi après, si tu veux.
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyMar 16 Avr - 11:27


 
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La détresse d'Arthur mettait peut être la sienne en sourdine, mais Nathanael sentait malgré tout son coeur se serrer comme dans un étau. Comment en était-il arrivé à ressentir ça pour un homme qu'il connaissait si peu. Il n'en avait aucune idée. Bien sûr il était du genre à vouloir réconforter son prochain sans distinction mais il y avait quelque chose dans la présence de l'autre qui l'attirait, qui le sortait de ses retranchements. Pour d'autres, il serait resté assis, il aurait simplement parlé. Il n'aurait clairement pas été assez idiot pour faire un pas comme ça sachant... Mais ses lèvres avaient trouvé celles d'Arthur sans même qu'il ait à penser. Est-ce que l'autre homme sentait de la détresse, dans ce baiser ? Ou juste l'affection que le pâtissier lui portait ? Toujours est-il qu'aussi tendre et sincère qu'il soit, Arthur ne s'en trouva pas plus apaisé.

Nate s'éloigna en silence, détournant le regard pour le porter sur la pluie dehors. Il était le genre qui cachait ce qui se passait bien au fond, sans jamais rien montrer, mais là ça allait être difficile de ne pas laisser voir son affliction sur son visage. Son timing n'aurait pas pu être plus mauvais, hein ? Même si, à dire vrai, le pâtissier ne croyait pas que trois ans de plus aurait suffit. Qui était-il pour remplacer dans le cœur d'Arthur une femme qu'il allait manifestement épouser. Il entendait ce dernier désespérer après son chiot, et Nate se surprit à vouloir aller après lui. Ce n'était pas du désespoir à proprement parler... Pour ça il aurait fallu qu'il espère quelque chose encore. Mais il entendait presque la tête de l'Auror exploser de questions après ça. C'est peut être ce qui le poussa à l'arrêter avant qu'il ne disparaisse sous la douche.

« I know I have no right to tell you this, but I will. »

Il s'était à nouveau tourné vers lui, toujours debout à côté de la table de petit déjeuner à peine entamée, se disant que c'était un peu maintenant ou jamais. Quest-ce qu'il avait de plus à perdre ? A part peut être son amitié... L'idée lui serrait le ventre, mais ça ne l'empêcha pas de continuer. Dehors, la pluie redoublait de volume, l'obligeant à parler clairement.

« You are a good man Arthur, so stop feeling guilty about all this. You won't be doing any of us a favor. I'm a grown man, I know what I am getting into. »

Il dit, avec plus d'autorité. C'était la pure vérité. Il savait, en cherchant à le revoir, que ce ne serait pas facile. Il savait qu'il y avait de grands risques que ça finisse bien trop vite pour lui, le blessant au passage tant ils avaient fait les choses de façon chaotiques. Mais malgré un premier malentendu, puis un deuxième, ils étaient quand même revenus l'un vers l'autre. Il aurait tout à fait pu arrêter, et Arthur aussi. Mais il y avait quelque chose. Ce n'était peut être pas grand chose, mais c'était là. Il cherchait son regard, cette fois. C'était important qu'il comprenne, qu'il entende. Il baissa cependant son ton pour ce qui allait suivre, mais il n'hésita pas pour autant.

« I don't know what happened between the two of you but I know one thing. Dwelling on the past and hoping things will change is never a good thing. Believe me, I've been there, they never do. »

Ses pas l'avaient mené jusqu'au milieu du salon où se tenait Arthur. Peut être que son assurance venait du fait qu'il était effectivement passé par là. Avec Hector, et cette relation dont il avait espéré qu'elle changerait. Qu'il changerait. Mais c'était à chaque fois la même chose, autant qu'il tente de recoller les morceaux, il n'existait aucun sort qui puisse réparer quelque chose qui soit brisé à ce point là. Tout ce qu'on pouvait espérer c'était se reconstruire, et pour ça, il valait mieux aller de l'avant. Mais ça, il l'avait appris seul... On aurait pu le lui rabâcher, et malgré le fait qu'une part au fond de lui le savait, il n'avait pu le réaliser qu'avec le temps. Et les erreurs. Probablement qu'Arthur savait que c'était une erreur, même s'il aimait encore cette femme à s'en torturer l'esprit comme lui avait pu le faire avec l'aîné des DiScipio. Mais s'il avait besoin de la faire pour aller mieux, il la ferait.

« But I understand... We all have things you need to do. »

To get better.

***
Je sais que je n'ai pas le droit de te dire cela, mais je vais le faire.
Tu es un homme bon, Arthur, alors arrête de te sentir responsable de tout ça. Tu ne rends service à aucun de nous deux. Je suis un adulte, je sais dans quoi je m'embarque.
Je ne sais pas ce qui s'est passé entre vous deux, mais je sais une chose. S'attarder sur le passé et espérer que les choses changnt n'est jamais une bonne chose. Crois-moi, j'ai été à ta place, elles ne changent jamais.
Mais je comprends... On a tous des choses qu'on doit faire.
Pour aller mieux
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyMar 16 Avr - 19:11

Love on the RunArthur & NathanaelLa vapeur d'eau envahit la pièce, évolue en d'élégantes arabesques, s'accroche contre le carrelage, le miroir, la vitre en une fine pellicule translucide. Dans la cabine de douche, Arthur a collé son front contre les carreaux et ne bouge plus depuis de longues minutes. L'eau chaude coule sur son corps, ruisselle le long de son dos et détend les muscles endoloris par l'effort.
Il tente de faire taire le tumulte de ses pensées. De calmer les battements chaotiques de son coeur.
Il a été incapable de répondre à Nathanael. Il n'a pu que lâcher ce long grognement, réponse commune de sa part mais à laquelle il n'avait peut-être jamais assisté. C'était une réponse à part entière, une façon de dire qu'il entendait ce qu'il lui disait, qu'il prenait cela en compte, mais qu'il ne savait que dire en retour.
Peut-être aussi une façon de lui faire savoir qu'il n'a pas forcément envie de se faire sermonner.
Le pâtissier a touché juste. Droit là où les doutes se concentrent. Ressasser le passé, espérer recoller les morceaux… Etait-ce un espoir vain ? Il ne se retrouve pas dans la description qu'il lui a faite. Il n'espère pas changer les choses, il n'espère pas changer Constance.
Au contraire. Il l'aime telle qu'elle est, telle qu'elle a toujours été. Pour lui, la question n'est pas là : c'est plus une question de pardon, de reconstruction, de confiance. Il craint de ne pouvoir se donner à elle comme avant, à cause de cela. C'est son seul doute.
Bien sûr, il s'interroge sur elle également. Elle avait eu l'air effondrée de le revoir. Elle avait expliqué ses regrets. Elle avait sous-entendu des sentiments inchangés… Mais il avait pu mal l'interpréter. Et s'il advenait qu'elle avait tenté de refaire sa vie ? Y avait-il un homme dans sa vie, auprès duquel elle essayait de se relever ?
Se battrait-il pour elle ?
Et Nathanael ?
Je veux pas casser l'ambiance, mais tu m'as tout l'air d'avoir déjà arrêté ton choix, mon lapin.
D'un geste lent, l'auror détache son front du carrelage, rouvre les yeux, indifférent à l'eau qui ruisselle sur son visage. Le pâtissier lui a demandé de cesser de culpabiliser. Facile à dire, difficile à faire. Mais soit ; il n'en fera plus part. Peut-être qu'ainsi, la culpabilité finira par s'en aller, chassée par quelque chose de plus profond. De plus joyeux ? Il faut l'espérer.
Il attrape le pain de savon et enfin commence à décrasser la peau qui a subit bien des aléas à cette heure, encore peu avancée, de la journée. Que faire, maintenant ? Pourrait-il encore regarder Nate dans les yeux ? Regretterait-il de l'avoir repoussé à ce moment de sa vie ? Était-ce une erreur ?
Impossible de le dire.

Quand la porte de la salle de bain s'ouvre, un nuage de vapeur s'échappe. Arthur, serviette autour des reins, passe dans sa chambre, attrape un boxer et un jean dans le bordel incommensurable de la pièce, et, tee-shirt à la main, dévale les escaliers vers le rez-de-chaussée. Mordred, contrairement à l'habitude, ne l'accueille pas en bas des marches : il a fini par s'endormir dans son panier. Il se retrouve donc très vite face à son invité, et ne peut retenir la chaleur qui s'étale à nouveau sur ses joues, de gêne cette fois.
Il s'éclaircit la gorge, comme pour attirer son attention, ou pour se préparer à dire quelque chose.
Thank you,” finit-il par laisser échapper. “For your advice, for being here, for…” Il cherche ses mots. Il aimerait dire sa pensée de façon franche, mais peine à trouver une manière élégante de la formuler. “For what you gave me.1
Il espère être assez clair. Mais il est assez satisfait de la formulation. Nathanael lui a en effet donné beaucoup, en quelques semaines : de l'attention, de l'affection, une certaine libération, aussi – if you know what I mean – et un havre de paix.
Il lui avait donné beaucoup. Et lui ? N'avait-il été qu'espoirs déçus ?
Should you need anything, you know where to find me… Well, I know it's probably uncalled for, but… I mean it.2
I really like you.
Et il ne voudrait pas tourner complètement la page. Au delà de la relation charnelle, de l'affection naissante, il y avait un lien fort qui commençait à se tisser entre eux. Quand bien même il ne compte pas le concrétiser, il ne voudrait pas le perdre.
Même s'il comprendrait que plus jamais il ne veuille le voir.
___________________________
1 Merci. Pour tes conseils, pour ta présence, pour… Pour tout ce que tu m'as donné.
2 Si tu te retrouves un jour à avoir besoin de quoi que ce soit, tu sais où me trouver… Enfin, je sais que c'est probablement déplacé mais… Je suis sérieux.
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyMar 16 Avr - 21:35


 
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Dehors la pluie semblait ne pas vouloir s'arrêter. A l'intérieur, la douche coulait aussi depuis longtemps, beaucoup d'eau pour une seule journée. Suffisemment pour que le pâtissier ne pleure pas, apparemment. Ca ne lui arrivait pas souvent mais il avait versé une larme, en février, pour Alexander. Hyacinthe, toute la soirée, tout ce fiasco... ça avait été beaucoup pour un seul homme. A côté de ça, le refus d'Arthur n'était quoi, qu'un clou de plus ? C'est le coeur encore lourd -à force, il ne pourrait plus marcher- qu'il avança dans le salon de l'autre homme, espérant passer le temps pour ignorer la douleur de son indécision. Parce que c'était bien de ça qu'il s'agissait. Est-ce qu'il aurait pu tomber sur Arthur à un pire moment ?

Cosmo était venu renifler l'air autour de son maître, poussant sa truffe sous sa main pendante, pendant qu'il observait les photos de la famille Thorn. Il avait l'air mignon, le cadet, au visage adolescent qui riait sur la photo figée moldue. Arthur et Viviane étaient aussi reconnaissables, Nate avait du mal à ne pas avoir honte d'avoir manqué leur lien de parenté. Enid était sur une autre photo, elle animée, et la petite riait avec la moitié de ses dents qui manquaient. Il y avait une autre photo d'Arthur plus jeune en compagnie de toute sa famille, et Nathanael la souleva du meuble pour mieux l'observer. L'autre homme souriait, à l'époque, comme il se souvenait de lui à Poudlard. Souriant et malin. Il reposa le cadre, et posa ses doigts sur une photo au mur, d'Arthur l'air radieux avec un bébé dans les bras. Il ne pouvait s'empêcher de sourire avec tendresse en le voyant si heureux.

C'est ce moment qu'Arthur choisi pour descendre les escaliers encore à moitié nu -Really, Arthur, really ?! Il s'était tourné face à lui, attendant un verdict qui semblait s'apprêter à tomber. Il ne lui en demandait pas tant, à vrai dire. Il ne voulait pas particulièrement qu'il décide sur le champs. Même si c'était peut être plus clément comme fin, plutôt que d'espérer encore. Mais cette impression d'inachevé ne lui allait pas beaucoup mieux. Et le fait qu'Arthur n'était toujours pas couvert ne l'aidait en rien. Il l'écouta, jusqu'au bout, et soupira doucement. Cette note de finalité lui ressemblait bien, mais il ne l'avait pas autant entendu parler du fond du coeur depuis qu'il le connaissait.

« I didn't do much, except messing with your head. »

Il eut un petit sourire, ses yeux sur le T-shirt que l'autre homme avait encore en main, conscient qu'Arthur aurait certainement eu le choix plus facile s'il n'était pas entré dans sa vie.

« But I meant it. Everything I said. »

That I like you too much. Il n'avait pas besoin de le lui rappeler, son regard disait le reste. Cosmo était aux côtés de son maître, fidèle, présent pour lui, il lui en était reconnaissant. Il hésita un peu. Les mots de l'autre sonnaient tellement comme un au revoir, voire un adieu, même s'il savait que c'était avec sincérité qu'il lui proposait ça. Il savait que probablement qu'une fois qu'il l'aurait raccompagné, il ne le reverrait pas de si tôt. Il commençait à le connaître. Nate soupira, passant sa main sur sa nuque. S'il pensait que disparaître de sa vie pouvait tout arranger il le ferait. Il se serait effacé tout de suite s'il pensait que cette ex fiancée pouvait rendre Arthur heureux. Mais là... Dehors, il y avait une éclaircie. Les gouttes tombaient clairsemées, et quelques rayons éclairaient le bout de terre.

« Do you want to take a walk before taking me home ? »

Il demanda, presque comme un service, finalement. Il n'avait pas envie de rentrer tout de suite. Aussi bizarre que ça puisse paraître, il voulait encore être un peu avec lui. Il s'était rapproché, laissant les photos d'Arthur souriant derrière lui.

« Oh and I will need a shirt if we do go out... »

La situation le faisait un peu rire. Ou alors il devenait fou. Arthur allait encore rougir, et vraiment, c'était drôle, non ? Il était assez bien pour faire rougir un Auror et le gêner comme un adolescent mais pas assez pour lui faire oublier les fantômes de son passé. Un T shirt charmé depuis l'étage enfilé plus tard, et ses affaires dans un sac histoire de les remmener avec lui ensuite, et Cosmo à ses côtés, ils passèrent à nouveau la porte de la maison au bord de la falaise. La maison s’éloignait petit à petit, et le pâtissier profitait à nouveau du paysage sous une nouvelle lumière. Il marchait en silence, profitant juste de l'air marin et de la compagnie. Il avait toujours envie de lui prendre la main. Il avait envie de le serrer contre lui, de l'embrasser, de lui dire d'oublier cette femme qui l'avait fait souffrir mais... Ca n'était juste pas lui. A un moment, les deux avaient fini par comprendre qu'il était l'heure de rentrer. Nate s'était approché d'Arthur, doucement, prenant son bras avant que ce dernier ne lui demande. Et puis l'autre, et puis il le serra contre lui tout entier.


***
Je n'ai pas fait grand chose, à part jouer avec ta tête.
Mais je le pensais. Tout ce que j'ai dit.
Ca te dirait une promenade avant de me ramener à la maison ?
Oh et j'aurai quand même besoin d'un T shirt si on sort ...
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyMer 17 Avr - 11:45

Love on the RunArthur & NathanaelEst-ce vraiment une question de choix ?
Arthur finit par remettre son tee-shirt – enfin – et fait venir jusqu'à Nathanael un autre tee-shirt qu'il pourrait porter. Si on mettait de côté toute mauvaise foi, il n'y avait pas de choix à faire. Aucune des deux issues n'était la bonne. Reprendre contact avec Constance pour recoller les morceaux était le choix du coeur et sans doute une erreur : l'adage rappelle bien que retourner avec son ex est une mauvaise idée, même s'il apparaît que tous les nuages qui avaient pu noircir leur relation s'en sont allés. S'engager avec Nathanael n'est pas une meilleure option : commencer une relation neuve sur des bases qui semblent aussi peu saines était un coup à tout faire éclater en un rien de temps, quand bien même cela semblait-il être le choix le plus raisonnable.
Objectivement, se dit-il, ce n'est qu'une question de page à tourner et de vie à continuer.
Peut-il le faire ? Sans doute.
Veut-il le faire ? Rien n'est moins sûr.
S'il n'a jamais été quelqu'un avec une vie sociale florissante, il n'a jamais non plus été du genre solitaire. Grandir avec une famille nombreuse et sans cesse en train de s'agrandir n'aide pas à s'habituer à la solitude. Un manquement, évidemment, un besoin constant d'être entouré qui ne lui permet pas forcément de faire la part des choses.
Why not,”1 grogne-t-il finalement, non sans étonnement.
Il n'avait pas dans l'idée de le mettre dehors ; il avait pensé qu'il préférerait rentrer, après une telle conversation. Décidément, le pâtissier était plein de surprise.
Il attrape une veste, lui en prête une également pour le protéger du froid – la pluie a cessé, mais le vent du large n'en a pas fini avec eux. D'un regard, il vérifie que Mordred soit bien endormi, ouvre la porte et la ferme derrière eux avec un sort, avant de coincer sa baguette à sa ceinture.
Il prend la direction opposée de celle qu'ils ont prise plus tôt, marchant vers le sud cette fois. Les vagues sont hautes, poussée par un vent fort qui soulève les pans de sa veste, ce qui le laisse pourtant indifférent. Il aimerait laissé les éléments chasser ses pensées, lui permettre d'oublier le tumulte qui sévit dans son esprit.
Il marche par habitude, suit le sentier qu'il connaît par coeur. Et s'il était temps de changer ses habitudes ? De rester seul, peut-être ? Ça ne lui avait certes pas réussi au cours des deux dernières années, mais il avait alors été en quête de réponses. Et si maintenant était le bon moment de faire le point sur sa vie ?
Il finit par s'arrêter en haut d'une petite falaise surplombant la mer Celtique. Intérieurement, il compare le déchaînement des eaux à celui qui s'opère dans son être. Serait-il capable de renoncer ? Il se tourne vers Nathanael, qui se rapproche de lui. Serait-il capable de l'ignorer, s'il la revoyait ? S'il voyait quelqu'un à ses côtés ?
Il n'avait jamais été vraiment maître de lui-même dans sa vie personnelle. Et c'était une véritable frustration, quand il voyait la maîtrise qu'il avait de son corps, de son esprit, de ses émotions dans sa vie professionnelle. Comme une barrière solide qui lui permettait de faire à vents et marées, même dans les pires situations. Peut-être était-ce parce qu'il savait que ce n'était pas vraiment sa personne qui était impliquée ; il n'était alors que le bras de quelque chose de plus grand que lui-même.
Il aimerait pouvoir montrer ce même sang froid dans sa vie quotidienne. Il ne s'en était jamais montré capable. Impulsif et passionné, il n'avait jamais été de ceux qui réfléchissaient avant d'agir. Cette capacité à improviser était peut-être, aussi, ce qui l'avait rendu aussi efficace sur le terrain.
Guts before wits.
Marcher lui a fait du bien, finalement. Il a l'impression d'y voir plus clair – et ce n'est pas du tout parce que la joueuse est du matin et devrait arrêter d'écrire le soir. Il veut tendre son bras à Nathanael, mais est pris de vitesse par ce dernier. Un coup vers Cosmo, qui est toujours à terre et Arthur se dit qu'il devrait rappeler à son comparse qu'il ne devrait pas l'oublier – des fois que – avant de comprendre que ce n'est pas le cas.
Il se retrouve ainsi coincé dans les bras du pâtissier, interdit, un peu gauche. Il lui faut une seconde ou deux avant de se détendre et de poser sa joue contre son épaule, les yeux clos.
Depuis combien de temps n'avait-il pas été dans les bras de quelqu'un ? Il était plus souvent celui qui enlaçait que celui qui était enlacé. L'attention est très agréable, pourtant, et il ne faut pas insister longtemps pour qu'il s'y abandonne totalement.
La présence de l'homme contre lui est des plus apaisantes. C'est une qualité dont il a toujours été en quête : le calme, la sérénité, l'apaisement. Comme si, très tôt, quelque chose en lui avait compris qu'il avait besoin de quelqu'un de tempéré à ses côtés pour calmer ses ardeurs et son impulsivité. Un besoin qui était d'autant plus prégnant aujourd'hui après avoir vécu les horreurs de la guerre.
D'un geste lent, l'auror finit par rendre l'étreinte, serrant l'autre homme dans ses bras avec force. Il se raccroche à lui, seule bouée qu'il a pour l'instant réussi à attraper dans l'océan de ses pensées. Mêmes sa fratrie ne lui était alors d'aucun secours alors qu'il faisait face à ses doutes.
Oui, c'était exactement de cela dont il avait besoin.
De calme. De stabilité. Pour pouvoir lui aussi se reconstruire et envisager sereinement la suite.
Et puis, après un temps qui lui semble infini, il se détache. Lentement. Il se redresse, observe son visage d'un regard indéchiffrable.
Oh pis merde.
Et l'embrasse.
Comme ça, sans réfléchir. Parce que finalement, c'était la seule chose qu'il savait vraiment bien faire : agir sans se poser de questions – ou en se les posant bien trop tard –, se laisser porter par l'instant. Il lui donne alors un baiser qui n'a rien de chaste, dans lequel on décèle presque l'énergie du désespoir, ce besoin d'exister pour quelqu'un et de s'y attacher.
Il faut un moment pour qu'enfin Arthur s'écarte, les joues rougesde sa propre audace, le regard fuyant alors qu'il essaie, en vain, de faire face à cet homme qu'il aime beaucoup trop.
I can't promise… I can't promise you it'll work.” Il voudrait dire autre chose, peut-être, mais ne trouve pas de meilleure formulation. Il ne peut pas lui promettre non plus qu'il ne changera pas d'avis, il ne peut pas lui prometttre… “Nor commitment. Yet.2
Il lui prend la main, la serre dans la sienne. Il ne s'est pas autant ouvert à quelqu'un depuis des mois, des années peut-être.
But I know one thing for sure : I really like you.3
___________________________
1 Pourquoi pas.
2 Je peux pas promettre… Je peux pas te promettre que ça marchera. Ni engagement. Pas encore.
3 Mais je suis sûr d'une chose : je t'apprécie vraiment.
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Nathanael McDougall
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyMer 17 Avr - 13:49


 
Love on the Run
Land's End - Arthur & Nathanael
Credit - Beylin

Cette étreinte, c'était finalement tout ce qu'il demandait. Il le faisait en partie, beaucoup même, pour l'autre homme. Pour le calmer, pour le remercier, pour lui dire... Quoi... Que les choses iraient mieux ? Qu'il lui souhaitait du courage. Qu'il ne lui en voulait pas le moins du monde. Jamais. Mais aussi qu'il tenait à lui, d'une certaine façon. Il espérait passer beaucoup de choses dans cette étreinte, parce qu'il savait qu'une fois qu'ils auraient Apparu dans la ruelle de sa pâtisserie, ce serait probablement la dernière fois qu'il verrait le visage d'Arthur avant un moment. Et ce serait mieux pour l'autre homme. Pour lui... Il irait de l'avant, un jour. Il attendrait sans doute comme l'idiot qu'il était un certain temps, mais il irait mieux. Sa rencontre avec l'Auror avait opéré quelque chose chez lui, qui lui donnait cet espoir.

Il se détacha à son tour, et c'était avec le coeur moins lourd. Il lui offrait un visage des plus amical et rassurant. Cosmo n'était qu'à quelques pas, et il s’apprêtait à l'appeler à ses côtés et à lui demander de prendre sa forme de transport -merci la magie- quand il se senti attiré à nouveau dans une étreinte, bien différente de tout ce à quoi il aurait pu s'attendre de la part d'Arthur. Un baiser qui ferait monter le rouge aux joues du pâtissier s'il avait quelques années de moins. Un baiser qui ne pouvait laisser personne indifférent. Nathanael, lui, réfléchit avant de rendre la fougue qu'Arthur instaure dans ce baiser un peu désespéré. Il sait que ça ne change rien à tout ce qu'ils viennent de ce dire. Il se doute que le coeur de l'autre homme n'a pas soudainement viré de bord. Que rien n'est rêglé. Et pourtant, petit à petit, il se laisse happer, laissant son coeur s'exprimer.

Il manque de souffle lorsque leurs lèvres se séparent, et que leurs mains quittent le corps de l'autre. Dans un moment fugace, Nate se demande si Arthur ne va pas regretter et faire demi tour. Son coeur bat fort pour un gars de son âge, c'est un peu indécent. Lui, il cherche les yeux d'Arthur. Et entend ce qu'il lui dit et au delà. Il entremêle ses doigts avec les siens.

« I'm good with this. »

Il sourit d'avantage que jusqu'à présent, calmement -sa respiration n'est pas encore calme, elle.

« A week or a month with you, it's not something I can turn down. You can take you time. I told you, I will wait. Talk to her or... Think. I'll be there. »

Il rougirait presque, à nouveau, quand Arthur lui confesse encore son affection. Il a l'impression d'avoir affaire à un adolescent. Sauf que, contrairement à d'habitude où il se sent trop vieux pour les malheureux et malheureuses qui se confessent à lui, il a l'impression d'être lui aussi un adolescent. Son pouce caresse sa peau. Il s'approche un peu, et au ralenti, il goûte ses lèvres à nouveau, lentement. La tentation est forte. Mais il se doit de laisser souffler un peu Arthur, aussi. Mais la tentation est forte. Il se recule juste ce qu'il faut, inspirant enfin le contant d'air, comme s'il n'avait pas eu assez d'oxygène depuis trop longtemps. L'air marin vous change un homme, pas vrai ? Il commençait à le croire. Même s'il aurait toujours une préférence pour la forêt.

« Do you want to finish that breakfast ? »

Il proposa à voix basse. Si Arthur le connaissait un peu, il pouvait comprendre qu'il proposait un long petit déjeuner, qui s'étalait sur l'après midi, et pas seulement à table. Mais Il pouvait tout aussi bien le ramener chez lui. Cette fois, il avait l'espoir qu'il le reverrait. Cosmo lui ne comprenait pas pourquoi les deux hommes se tenaient debout sur une pointe de falaise, et commençait à s'impatienter. Il frotta sa tête contre son maître le déséquilibrant un peu, le faisant soupirer et flatter son encolure pour le rassurer.

***
Ca me va très bien.
Une semaine ou un mois avec toi, ça n'est pas quelque chose que je peux refuser. Tu peux prendre ton temps. Je te l'ai dit, j'attendrai. Parle-lui ou ... réfléchis. Je serai là.
Est-ce que tu veux finir ce petit-déjeuner?
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyMer 17 Avr - 15:59

Love on the RunArthur & NathanaelMais dans quoi il s'embarque, là ?
Les lèvres à nouveau liées à celles du pâtissier, il fait abstraction de ce qu'il vient de lui dire, conscient pourtant qu'il faudra qu'il y pense tôt ou tard. Et maintenant ? Quel est le statut de leur relation ? C'est beaucoup trop flou pour Arthur, qui d'ordinaire aime les choses bien nettes et tranchées – d'où le problème aujourd'hui, cet entre-deux lui est insupportable.
Lorsqu'ils s'écartent à nouveau, il prend une profonde inspiration, tente de retrouver cette sérénité qu'il avait pu ressentir quelques instants plus tôt.
Il attendrait. L'auror ne sait pas tellement si c'est une bonne chose, mais a hoché la tête, tout de même. Il mettra un point d'honneur à se montrer honnête avec lui, à ne pas le faire mariner pour rien, à ne pas le faire attendre trop longtemps comme il avait pu le faire jusqu'à lors.
Quelle était la prochaine étape ? Prendre le temps de faire le point, sans doute. Attendre qu'Uther retourne à Poudlard, se laisser le temps d'une réflexion approfondie sans être parasiter par l'avis de ses frères et soeurs. Il entendait d'ici Viviane l'encourager à engager une nouvelle relation, ce qui ne l'aiderait pas à faire le vide.
No that I don't want to but…” Il a une moue d'excuse, veut regarder l'heure à une montre qu'il n'a pas. “The clock is ticking and I'm supposed to get Uther back by the end of the morning. If you don't mind me checking the time every now and then…1
Mais il était encore tôt. C'était tout l'avantage de se retrouver à sept heures du matin. Il n'était que neuf heures, peut-être neuf heures trente, ils avaient encore une heure ou deux à passer ensemble s'ils le souhaitaient.
Enfonçant les mains dans ses poches, Arthur a un regard vers la mer avant de se détourner et de reprendre le chemin de sa maison d'un pas plus vif que lorsqu'ils en étaient partis.
Lorsqu'il entre enfin dans la maison qu'il déverouille d'un mouvement de baguette, il est toujours plongé dans ses pensées, silencieux, s'interrogeant sur ses actes – mais pourquoi a-t-il embrassé Nate ? N'aurait-ce pas été plus simple d'en rester là, pour tous les deux ? Pourquoi avait-il fallu qu'il agisse sans réfléchir ?
Peut-être avait-il aussi besoin de ça. D'une relation sans prise de tête, sans conséquence. Qui serait peut-être terminée dans une semaine, dans un mois. Une relation comme il n'en avait jamais connue, en fait, lui qui s'était toujours totalement investi dans l'espoir de quelque chose de sérieux.
La vie n'était pas faite que de cela, pas vrai ? Et puis… Et puis adviendra bien que pourra.
Il se défait de ses chaussures, de sa veste, avise Mordred qui a fini par se rouler sur le dos, pattes en l'air, dans son sommeil. Sans un mot, il retourne vers le comptoir de la cuisine, n'ayant visiblement compris qu'à moitié les implications derrière les mots employés par le pâtissier. Il avise l'heure du coin de l'oeil, puis les restes du petit déjeuner.
You're right, you haven't eaten much… Wish for anything else ?2
Si tu savais, mon grand…
Si tu savais.
___________________________
1 C'est pas que je veux pas, mais… L'heure tourne, et je dois récupérer Uther en fin de matinée. Si ça ne te gêne pas que je guette l'heure régulièrement…
2 Tu as raison, t'as pas mangé grand chose… Tu veux autre chose ?
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MessageSujet: Re: Love on the Run   Love on the Run EmptyMer 17 Avr - 18:37


 
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Ho, ça ne le gênait pas du tout. Il était déjà content de ne pas avoir été congédié bien plus tôt. Il était content, même s'il était aussi conscient de l'instabilité de la situation, de cette décision que semblait avoir prise Arthur. Il ne s'éloignait pas beaucoup de lui, et acquiescait en caressant Cosmo.

« I get to spend more time with you. If it's not too much stress, I'll impose a bit longer then. »

Il le suivit, les yeux sur sa silhouette alors qu'il prenait le chemin de sa maison si particulière. Lors de la première soirée et l'alcool aidant, Arthur lui avait raconté de quelle façon la maison s'adaptait à ses occupants, un peu comme la Salle du Demande de Poudlard (dont il avait usé une fois ou deux, à l'époque). C'était tellement fascinant, même lorsqu'on avait vécu dans le monte magique depuis plus de vingt ans. Il passa la porte derrière lui, et retourna dans la pièce accueillante et pleine de vie. Pleine de la vie d'Arthur. Son histoire qu'il connaissait à peine, qu'il était curieux de découvrir. Sa question l'amena à regarder la table de petit déjeuner abandonnée. La révélation qui avait changé beaucoup de choses.

« There is something... We left on hold. »

Il dit, retirant la veste que l'autre homme lui avait prêtée. Il ne lâchait pas la scène de la cuisine des yeux, tandis que Cosmo faisait presque comme chez lui (sans jamais trop s'éloigner de son maître) et allait se désaltérer dans la gamelle du chiot. Il n'osait pas lever les yeux, et restait le regard figé sur ses propres mains, alors qu'il posait la veste sur le dossier d'une chaise, qu'il s'appuyait sur un meuble. Et puis il finit par les lever sur Arthur, et c'est avec le plus grand naturel du monde qu'il vint à nouveau l'embrasser. Avec une envie retenue, d'abord. Comme s'il n'arrivait pas à s'autoriser même une chose aussi simple. Et puis, avec les tentatives, il gagna en assurance, et quelques secondes plus tard ce n'était plus le même homme qui embrassait Arthur. Une certaine ardeur s'était emparée de lui, qui n'allait qu'en grandissant.

Bientôt, comme le premier soir, ils se heurtaient aux meubles autour d'eux dans l'empressement et la passion maladroite. Il n'y avait plus d'hésitation du côté du pâtissier, juste du désir, pur et simple. Il couvrait l'autre homme de baisers et de caresses qui débordaient petit à petit sous les vêtements, tous les deux debout dans la cuisine. Ils manquèrent de faire tomber un mug et un paquet de café et c'est au troisième ustensile qui manqua de périr sous l'assaut de leur étreinte que Nate rit un peu et serrant Arthur à la taille, après un dernier baiser, il le laissa respirer.

« Are you still hungry ? I could eat but I could... We could... »

Le reste se perdit dans le cou de l'Auror. Nathanael se sentait beaucoup trop bien, à cet endroit. Il pourrait y prendre goût. Il pourrait rester ici une éternité, à laisser trainer ses lèvres sur sa peau, si on lui en laissait l'occasion. Il pouvait aussi aller bien plus loin mais la proposition paraissait presque indécente, de sa part, alors il la laissa simplement sous entendue, à la liberté de son ami. Son amant... Un peu de tout ça en même temps.


***
Je passe plus de temps avec toi. Si ce n'est pas trop stressant, je vais m'imposer un peu plus longtemps alors.
Il y a quelque chose... Nous sommes partis en laissant ça sur le feu.
Tu as encore faim ? Je pourrais manger mais je pourrais... On pourrait...
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