Le monde nous appartient ! (Nathaniel & Hyacinthe)

Le monde nous appartient !

Now here we are, so close yet so far. How did I pass the test ? When will you realize that I'm not like the rest ?

hyacinthe & nathaniel

Hyacinthe acquiesça et lui prit de nouveau la main pour le guider vers l’enclos des boursoufs. Nathaniel sentit de nouveau cette chaleur à ses jours, ces petits papillons dans le ventre. Il devait arrêter également de ressentir ce genre de choses en étant proche de Hyacinthe. Ça n’arrangeait rien, ça allait même tout compliquer. Il commençait même à se faire des idées, il avait juré sentir le pouce de son ami lui caresser le dos de la main, alors que ce n’était probablement pas le cas. De toute façon, il n’arrivait plus à être totalement rationnel et réfléchi. Entre la proximité avec Hyacinthe, et le fait que les allées devenaient de plus en plus peuplées de personnes en tous genres… non, il était loin d’être totalement à l’aise. Les boursoufs étaient des petites bêtes tellement mignonnes et adorant la compagnie, ils étaient l’attraction du parc zoologique. C’était à prévoir, tout ce monde. Il avait espéré qu’ils ne seraient qu’à deux. Tout serait si simple s’il n’était qu’à deux. La dure réalité le rattrapait, une nouvelle fois.
Mais… Hyacinthe décida de changer de chemin. Sans trop donner le choix à Nate, il voulut partir aux serres à la place. Il l’attira alors dans ce lieu empli de fleurs et de plantes aux multiples couleurs. Il n’y avait quasiment personne, ce qui n’était pas pour déplaire au jeune blond. Ce dernier sentait son cœur battre relativement fort, même si on ne pouvait toujours rien lire sur son visage. Il répondit par un sourire et par un signe de tête, quand Hyacinthe lui demanda s’il ne serait pas mieux que les boursoufs attendent. Cependant, et même s’ils étaient arrivés à destination, Hyacinthe ne relâcha pas sa main. Nathaniel ne pouvait s’empêcher d’y penser. Et quand celui-ci se rapprocha un peu de lui, Nate sentit son cœur reprendre un rythme plus accéléré que la normale. Qu’allait-il se passer maintenant ? Hyacinthe reprit la parole, alors que Nathaniel était comme bloqué face à lui. Il voulait qu’il sache qu’il pouvait lui parler. Il avait probablement remarqué l’absence de Nate face au nundu. Il avait probablement remarqué son malaise au restaurant. Il avait probablement perçu que quelque chose n’allait pas. Nathaniel se sentit paniquer. Devait-il en profiter pour tout avouer à Hyacinthe, là maintenant, parmi les plantes magiques ? Il… il n’arrivait pas à l’envisager. Il pouvait le perdre. Dans quelques minutes, s’il disait tout, alors il serait probablement seul au milieu de la réserve zoologique. Et pas seulement, seul dans la vie. Il redeviendrait cet être triste et torturé en permanence. Il avait besoin de ces quelques minutes dans sa journée, juste ces quelques minutes où il pouvait se sentir spécial grâce à Hyacinthe. Et pourtant… il eut ce regard. Ce regard plein de sincérité, où les larmes viennent troubler la couleur de l’iris. Il eut ce regard si particulier qui précède bien souvent un moment de vérité au milieu d’un torrent de mensonge. Allait-il… ?

« Je… je pense que je vais rentrer. J’ai des choses à étudier pour la semaine prochaine. Oui, j’ai des livres à lire et ça va me prendre un peu de temps. Tu penses qu’on pourrait revenir plus tard, ici ? »

Intérieurement, il se mordait la lèvre. Oui, lui, avait envie de se foudroyer sur le champ d’avoir fabriqué ce mensonge de toutes pièces. Il avait senti cette force, il avait senti ce courage de lui dire la vérité. Cette vérité qu’il méritait. En fait, Nathaniel l’avait tout simplement prise en pleine face, cette fameuse vérité. Lui qui s’était bercé d’illusions en se rapprochant de Hyacinthe, avait appris au fur et à mesure à connaitre le jeune homme. Il s’était lié à lui, tout en sachant que ce dernier finirait par le détester. Et comme tous les autres. Il s’en voulait de s’être infligé ça, en plus de devoir l’infliger tôt ou tard à Hyacinthe. Il lui lâcha la main.

« Je suis désolé… »

Pour Hyacinthe, cette phrase n’était que des excuses face à son départ précipité du Scamander Park. Pour Nate, ça signifiait tellement plus. Il était tellement désolé, pour tout. Mais surtout pour ce qui allait suivre. Dans son esprit, c’était clair : Hyacinthe ne pouvait souffrir de quelque chose qu’il ne savait pas. Alors, il ne devait pas l’apprendre. Le seul moyen de continuer à lui cacher était d’arrêter de le voir. Pour… pour le bien de tous.

b l a c k f i s h