I'll have the salmon and Muscadet, please - NC16 [ Arthur & Loïs ]

C'était la combientième bouteille, là ? La flemme l'emportait sur la curiosité, et puis y'en avait une qui avait probablement roulé quelque part... Ouch, se pencher pour la récupérer, de toute façon, ça faisait trop mal. L'autre salaud... Il aurait pu au moins réparer son merdier un peu mieux, le paternel. Quel intérêt de ne pas voir les blessures de l'extérieur s'il crevait d'une hémorragie interne. Haha. C'était risible, de crever comme ça sur son plancher, à se bourrer la gueule aux vins hors de prix. Et encore une fois, ils n'étaient pas décantés, Merlin qu'était-il en train de devenir ?! Cette pensée le ramena à Isleen. Il pouvait demander à Isleen, elle avait probablement une potion pour ça. La garde avait plus ou moins une potion pour tout... Non, ça aurait voulu dire lui expliquer, parce qu'elle ne le laisserait jamais vivre (haha) en paix sans savoir et ensuite... Ensuite ça aurait été bien trop compliqué.

Ouch, ça faisait mal au crâne. C'est dommage qu'Isleen soit pas là, elle avait des potions anti maux de crâne au moins.

Jesus ? Pourquoi penser à ce grand navet à ce moment là, Loïs se dit. Il n'avait aucune envie de lui donner de fausses idées sur leur relation... C'était qu'un jeu, pour lui. Pour eux. Oui, bon, sans doute plus pour lui. Silène ? Pas mieux, et en plus il avait pas envie de voir sa sale gueule de sang mêlé. Il aurait préféré quelqu'un de plus mignon, pour prendre soin de lui et jouer les infirmiers... Hyacinthe ? Ah. Oui. Bon, ça allait peut être être compliqué, ça. Parce que Loïs était tout sauf quelqu'un qui aimait qu'on lui dise "I told you so" en face. Ca n'était pas qu'il ne l'avait pas cru, pas vraiment... Mais peut être qu'une partie de lui ne pensait pas que son père irait jusque là un jour. Et pourtant, il y avait des signes.

Quand Loïs, à terre, avait levé les yeux sur son père ce soir, devant la grande cheminée ? Il avait eu le regard que Hyacinthe avait probablement vu dans sa vision. Cette peur, cette réalisation de ce qui allait se passer. Une nouvelle gorgée pour oublier ça. Et puis il se releva. Qu'est-ce qu'il allait fait, geindre comme ça toute la soirée ? Il y avait de meilleures façon de fêter la première fois que son père avait failli le tuer, franchement. Il aurait eu moins mal partout il se serait envoyé en l'air. Mais là... S'il allait voir le fougueux amant qui l'aidait à se changer les idées mieux que quiconque, il allait vraiment finir par crever. C'était qu'Arthur Thorn était tout sauf délicat.

***
Land's End, Cornouailles
-22h12

Comment avait-il fait pour apparaître en un seul morceau. Aucune idée. Là, s'il titubait plus, il finissait dans la mer, alors apparaître aurait du être hors de propos. La maison était là, si Loïs ne s'était pas trompée il s'agissait de celle d'un sanglier ronchon qui pourrait, qui sait, lui changer l'esprit suffisamment -et peut être le soigner sans poser trop de questions. Fallait pas trop en demander à ce type là, déjà qu'aligner plusieurs phrases... Mais c'était un Gryffondor. Et un Mec Bien. Un Auror. Ca laissait pas crever les gens sur son canapé, ces mecs là... Histoire d'être plus discret et vérifier les environs, Loïs, comme souvent dans ces moments là -oui Nightingal, on pense à toi espèce de sale type qui abandonnent ses chats tout seuls !- se change rapidement en chat. Un chat noir, qu'on pourrait dire racé si on le croisait. Mais qui titubait.

Il se vianda au premier essai en essayant de grimper sur le rebord de la fenêtre. Vexé, Loïs chat fit le tour pour essayer de trouver un autre moyen de voir si quelqu'un se trouvait à l'intérieur. Il y avait de la lumière, alors...

Un chat plus avisé aurait senti le chiot et aurait été un brin plus discret, sans doute. Un chat plus avisé ne s'était pas venu de lui même gratter a la porte d'Arthur Thorn surtout. C'était peut être l'esprit de contradiction. Oui, c'était plus que probable que le fait d'avoir reçu une punition plus que sévère pour son style de vie et pour avoir péché avec le chef du bureau des Aurors (a répétition s'il vous plaît) lui donnait encore plus envie d'y retourner. Ou peut être -mais n'allez pas croire que le félin s'attarde la dessus- qu'il était, en ce moment, l'une des rares personnes a le prendre (haha jeu de mot) comme il était en en ayant parfaitement conscience. Et sans poser de question, parce qu'il n'aimerait pas les réponses. Merlin, c'était sans doute surtout parce que Nightingal lui manquait.

Lorsque la porte s'ouvrit sur un adolescent (gasp!) et un chien (re gasp!) La fourrure noire de Loïs s'épaissit en un rien de temps. Il se met a grogner, en réponse au grognement de Mordred, et ce n'est qu'une fois les deux disparus de là qu'il se calma sensiblement. Nobody owns me, avait il envie de répondre a ces bavardages d'humains. Il les entendait assez lointains, mais semblait comprendre vaguement ce qui se passait. Et comme un réflexe, plus pour l'odeur de l'Auror que l'odeur du poisson, il s'approcha pour lui ronronner contre les jambes. Et vomir un reste de dîner et beaucoup de vin sur ses chaussures.

Il grogne un peu, lorsqu'on le soulève du sol. Mais quelqu'un qui aime bien les animaux -et qui en possède un- sent bien que c'est parce que quelque chose cloche, et qu'il ne se sent pas bien. Est-ce qu'on peut sentir des côtes fêlées sur un chat aussi bien que sur un humain ? Une chose est sûre, s'il saignait depuis des heures a l'intérieur, il serait mort depuis longtemps. Yay.

« Mroawww... »

Il dit sur un ton désagréable et un peu plaintif. Oui, on ne va pas lui demander de minauder alors qu'il a un mal de chien et l'estomac en vrac non plus. Hey. Attendez. Il l'a appelé par son nom ? Mais c'est a ce moment de lucidité qu'Arthur avait appuyé a un endroit particulièrement douloureux, ce qui le fit miauler de douleur et d'indignation, avant de cracher, lâcher un coup de griffes et aller se mettre a l'autre bout du canapé en boule. Les réflexes prenaient souvent le dessus, quand on était Animagus. Et surtout quand on était bourré.

Recroquevillé le dos a l'accoudoir, l'attitude méfiante, les instincts primaires prenaient le pas sur sa raison. En témoignaient les grondements sourds de chat méfiant et appeuré. Il fallut que l'humain (oui, une fois sur deux c'était Arthur Thorn, une fois sur deux c'était le grand chat sans poil appelé humain) soit patient et lui témoigne de son inoffensivité pour qu'il se laisse examiner. Oh, c'était agréable une caresse là. Oh, juste la oui... AOUCH !!

« Pfffttt !! »

Il cracha à nouveau, au moment où l'Auror lui prend la patte blessée (en fait, c'est quand il fait une bêtise que c'est Arthur) et qu'il se rend compte qu'elle lui fait aussi mal que ses côtes et son ventre. Merlin, il était pas venu ici pour souffrir, ok ? Une partie de lui comprenait, mais l'autre n'avait pas du tout envie de se faire malmener. Il fallu de la patience et de la persévérence à l'homme pour qu'enfin, le chat accepte de se faire cajoler à nouveau. Petit à petit, l'animal gagna du terrain pour venir se blottir contre la chaleur de l'autre, d'abord contre lui, puis sur ses genoux à nouveau. Ca devenait évident qu'il avait besoin de soin. Mais le chat, lui, cherchait juste de l'affection, tout comme la personne derrière. Il s'était mis à ronronner. Un mécanisme de défense autant que pour se rassurer, chez les félidés.

Et puis, alors qu'il refaisait confiance, l'homme avait discrètement saisi sa baguette et un sort bien précis plus tard, il se retrouvait avec un jeune homme en sale état sur les genoux à la place du chat. Loïs ne saignait plus, du moins ouvertement, mais ses vêtements étaient encore tâchés du sang qui avait coulé. Aussi désagréable qu'il s'était montré avec le blond, mouillé et agressif voyant, il avait écouté son conseil et avait porté une fiole d'essence de dictame sur lui qui avaient guéries ses plaies mais bien sûr, rien de ce que les sorts de son père avaient brisé à l'intérieur. Son poignet n'avait pas l'air beau, et avait une teinte violacée. Comme certains endroits de son corps.

« Nh... You brute »

Il se plaint, sans descendre non plus des genoux d'Arthur. Il s’agrippa a lui, geignant un peu. Il était pas si mal, là. Il allait peut être s'endormir comme ça...

Si on avait dit a Loïs qu'il se trouverait dans un état de totale faiblesse et impuissance devant Arthur Thorn un jour. Il aurait répondu "over my dead body" pour sur. Et il n'aurait pas été loin du compte.

« You say that... Yet you're not the... One... To walk after you "ravish"... Nh... Me... Chéri. »

Il dit a l'autre homme, dans une tentative de regain de son habituelle sassyness. Difficile d'être sassy quand on est au bord de l'évanouissement. Ou de la mort. Bourré, encore, surtout. Loïs, tu n'es pas un peu sur-dramatique, là ? Il geint une nouvelle fois quand Arthur le prit dans ses bras. Les sorts de lévitation, c'était pour les Squibs ?! Mais il y avait quelque chose de rassurant de se faire porter par cet homme, finalement. Bien qu'il aurait préféré qu'il s'agisse d'un certain Nightingal... Il aurait aimé en profiter vraiment mais chacun de ses pas résonnait dans ses côtes et le faisaient tousser. Il jeta un œil par dessus l'épaule de l'autre homme et vit le chien. Il lui lança un regard mauvais, avant de passer le pas de la porte.

Jusqu'ici, il n'avait pas vraiment pris en considération son environnement, ni les quantités de choses qui se trouvaient dans le salon -aux murs mais surtout par terre- derrière eux. Trop moldu, sans doute. La pièce qu'ils venaient de rejoindre lui paraissait bizarrement plus accueillante. Des couleurs sombres et nobles, le tapis en poils blanc comme chez lui, le secrétaire... (Oui, un secrétaire avec des miroirs parfaitement). Il regarda Arthur avec un air interrogateur alors que ce dernier le posait sur le lit, le débarrassant de sa chemise. C'était préférable, il allait foutre du sang encore humide partout. Le poignet eut du mal a passer, il grinça des dents. Et ne parlons pas des côtes qui n'aimaient pas ce traitement.

« If you think I'm telling you... »

Il répondit dignement. Aussi dignement que possible, quand on a un mal de chien et qu'on est toujours ivre. Il n'avait pas honte, à proprement parler, de ce qui s'était passé. Il ne le protégeait pas non plus c'était... personnel.

« I don't know... Hours ? »

Il faisait des grands gestes pour se redresser et le regrettait la seconde d'après, faisant la moue.

« You clearly are not. But it'd be soooo sexy if you were... I've seen their new uniform, it's very reveal- OUCH ! »

Il feula presque, oubliant qu'il était redevenu humain. Et puis il but la potion apres avoir examiné sa couleur, d'une traite. On n'était plus à un liquide près. Suite à quoi il s'allongea dans les gros coussins, laissant Arthur faire son oeuvre. Les sorts de guérison n'étaient jamais agréables, mais ça chauffait aux endroits douloureux, remettait des choses en places... Pas médicomage peut être, mais pas mauvais non plus, pour un sang de bourbe. Loïs passait parfois proche de l'inconscience, à cause de la douleur, mais il retournait souvent son regard sur l'homme sérieux qui le soignait.

« Han ! You've got a child !? »

Il se souvint du gamin subitement. Pourtant, il avait fait ses recherches. Avant de sympathiser avec une personne pour être dans ses petits papiers, on fait un minimum de background check. Mais là Loïs était à côté de la plaque, totalement.

***
Tu dis ça... Pourtant, vous n'êtes pas celui... Qui... Doit marcher après que tu l'aies "comblé" ... Nh ... c'est moi... Chéri.
Si tu penses que je vais te le dire ...
Je sais pas ... Des heures?
Tu ne l'es clairement pas. Mais ce serait tellement sexy si tu l'étais ... J'ai vu leur nouvel uniforme, c'est très révélat- OUCH!
Han! Tu as un enfant

« Pffff... I'm alive, aren't I ? »

C'était un signe de l'état général du Loïs Valentine qu'il faisait des contractions en parlant. Lui, si bien élevé grammaticalement. Honteux. Suicidaire, par contre ? Quelle idée. Quelle personne avec un minimum de matière grise, si elle était Loïs Valentine, voudrait mettre fin à ses jours hein ? Bon par contre de là à faire ce qu'il fallait pour prendre soin de lui, c'était autre chose. Le gros soucis, surtout, c'était... demander de l'aide. Il lui avait répondu par une grimace, qui pouvait tout aussi bien être à cause des soins qu'on lui infligeait (oui, infligeait, ce type est une brute !). Quand Loïs finit par serrer la main qu'on lui donnait, il calma enfin un peu calmé son cynisme pour tomber le masque. Il était extrèmement fatigué, sur le coup. L'adrénaline que son corps avait usé, en plus du sang qu'il avait probablement perdu et la douleur... L'alcool avait aidé mais il y avait une limite aux bienfaits d'un bon vin.

« I had some Essence of Ditany. »

Il plaida, comme pour rappeler que si, il avait pris soin de ne pas mourir. C'était plutôt au blondinet qu'il devrait dire ça. Mais au point où il en était, l'un ou l'autre, hein. C'étaient tous des donneurs de leçon surtout.

« Oh, right, your brother. I forgot. »

Il se rappela, n'ayant aucune idée de ce qu'Arthur pouvait ressentir concernant la paternité (ou plutôt non paternité, en l’occurrence). Loïs est trop ailleurs et, soyons honnêtes, ça n'est ni Connor, ni Nathanael pour remarquer la qualité des soins qu'on lui apporte ou le niveau de magie de son infirmier. Après avoir laissé entendre sa douleur quand le dernier de ses os se remit comme par magie en place -Arthur, on sait que tu aimes l'entendre crier mais quand même !- il retomba dans l'oreiller, l'air fiévreux.

« Yes please... »

Quand il est tout faible, il a l'air mignon, Loïs. Et il se rend compte quand Arthur le lui propose qu'il a effectivement drôlement soif. Merci la déshydratation de la gueule de bois. Torse nu et transpirant, il frissonna un brin et réclama qu'on le recouvre du drap -même pas en soie, pfff- parce qu'il n'y parvenait pas lui même. Remonté dans ses oreillers, il boit avec difficulté, et s'y réinstalle en regardant l'Auror d'un air curieux et observateur, pas si différent du chat qu'il était un peu plus tôt.

« You're pretty good with cats... »

C'est le moment où il lui demande de rester dormir avec lui, ou qu'il lui raconte une histoire ?


***
Pffff ... Je suis en vie, non ?
J'avais de l'essence de Ditany.
Oh, d'accord, ton frère. J'avais oublié.
Oui s'il te plaît...
Tu es plutôt doué avec les chats ..

Qu'est ce qu'ils avaient tous à aimer l'entendre se taire... Il n'était pas SI désagréable quand il ouvrait la bouche, si ? Jésus, maintenant Arthur... Est-ce que Silène et Isleen n'en avaient pas fait la mention, une fois ? Il laissa échapper un "pffff" mi félin, mi indigné, trop fatigué et ailleurs pour en avoir quelque chose à faire. Si même Arthur Thorn se mettait a le vanner maintenant.

Il n'avait pas remarqué qu'il avait laissé glisser des détails, non plus. Lui qui tenait si bien l'alcool et maniait si bien le poker face en société, il était en train de se laisser avoir comme un bleu. Mais au moins, il n'en avait plus rien a faire. C'était peut être le lit confortable le manque de globules rouges dans son corps, ou les mains dures, et attentionnées a la fois, qui prenaient soin de lui en le bordant ou en rafraîchissant son linge frais sur le front. Il pensais sincèrement qu'il lui dirait d'aller se faire voir, quand Loïs avait fait son caprice, aussi quelle ne fut pas sa surprise de le voir se déshabiller et venir prendre place sous les draps avec lui. Instinctivement, il vint se lover contre lui. Ça n'était pas un Nightingal, mais Arthur ferait très bien l'affaire... Il sentit ses yeux papillonner et en un rien de temps il était parti.

Ce n'est pas un sommeil dénué de rêve dans lequel il sombre, des images morbides de ce qui vient de se passer tournent dans sa tête, déformées, accentuées probablement par la fièvre. Ce n'est que la présence de l'autre homme qui chasse ceux ci au bout d'un moment. Jusqu'à ce que lui aussi en vienne a le réveiller, en sursaut, dans un cri. Il l'accompagna de peu, trop surpris et trop déboussolé pour comprendre ce qui arrivait. Et quand il vit qu'Arthur était réveillé et haletant, il comprit. Plus ou moins. Loïs était trop faible pour vraiment additionner deux plus deux. Mais assez réveillé pour savoir qu'il était trop tôt, et qu'il n'avait pas envie de rester seul dans ce grand lit.

« I know it's early you maniac... Come back here. »

Paresseusement, il tire sur le bras qui dépasse pour le ramener dans le lit. Arthur a cent fois plus de force que lui, là, mais il compte sur ses miaulements et autres protestations mignonnes pour avoir raison de lui et le reprendre contre lui, comme un traversin, même. Chacun sa façon de câliner. Oh, certainement qu'Arthur trouverait un moyen de s'en défaire une fois Loïs a nouveau endormi, mais en attendant, ce dernier voulait un édredon humain pour le rassurer. Et peut être l'inverse, inconsciemment.

« There... »

Pour quelqu'un de fier et d'autonome, il fallait savoir composer avec son besoin de se faire cajoler par des gens choisis, aussi. Loïs ne s'en cachait pas. Il aimait qu'on prenne soin de lui. Ce qui ne vous garantissait absolument pas un attachement en retour, hein. Déjà, sites contents qu'il vous ait choisi pour partager son lit -en l'occurrence, plus ou moins le siens- et qu'il vous demande a VOUS. Arthur avait l'air moyennement comblé. Pourtant, les gestes du jeune Valentine étaient on ne leur plus affectueux, alors qu'il ramenait son visage contre son cou, les bras et une jambe autour de lui, lové comme un chat qui garde sa proie près de lui.

Il se plaint un peu dans son sommeil quand celle ci chercha a lui échapper, mais ne se réveilla pas. C'était qu'il avait eu de grosses émotions, aujourd'hui. Et comme l'Auror l'avait prédit, quelques secondes plus tard il s'étalait et prenait toute la place dans le lit. Réveillé non par le soleil mais par la force de l'habitude, il fallut un certain temps au brun pour comprendre où il se trouvait. Et pourquoi son corps entier n'était que douleur, son crâne dans un étau. Il se hissa hors du lit, et se séparant du reste de ses vêtements souillés par la transpiration, a part son boxer il s'enroula dans les draps comme pour se faire une couche protectrice, et passa la tête par la porte. Il y avait eu un adolescent, la veille. Et un chien.

« Hm... Bonjour. »

Il marmonna, traînant des pieds. Loïs, les cheveux en bataille, n'était clairement pas du matin. Il vint se traîner toujours enroulé dans son drap et pris place a table, où l'attendaient un remontant qu'il connaissait, mais l'autre... Il vida le contenu de la fiole rouge, mais pas le verre d'aspirine.

« I am not drinking that. »

Il fit, grognon. Il l'avait pris pour un moldu ou quoi ? Mais il avait soif. Sa déshydratation n'allait pas s'arranger, mais il avait trop mal au crâne pour se lever alors il attendit qu'Arthur daigne le servir en café. Il lui faudrait plusieurs minutes avant d'apprécier le fait qu'il lui faisait le petit déjeuner. Il tritura un peu ses œufs -Jesus lui en avait fait de meilleurs l'autre matin!- avant de commencer a faire ses tartines. Ce n'est qu'en commençant a manger qu'il se rendit compte qu'il mourrait de faim. Il ne l'ouvrit plus -content, Arthur ?- avant d'avoir engouffré plusieurs toasts d'affilée. Et puis ses yeux s'étaient posés sur son environnement. Gosh. Dans quel enfer s'était il retrouvé. C'était quoi, tout ça... Non, il n'était pas certain de vouloir savoir.

« You make a better Mediwizard than cook, you know. »

Il lança, comme ça l'air de rien, en essayant de manger ces œufs pas assez cuits. Mais là même lui sembla se rendre compte que ça n'était pas des manières, quand on était invité chez quelqu'un. On reformule, Loïs.

« I meant to say... Thank you. For yesterday. I hope I didn't raise too many suspicions. »

Il pensait au frère, et eut un petit rictus amusé. Et puis il vit la main d'Arthur. Ce dernier l'avait soigné mais n'avait pas pensé a le faire lui même sur ses griffures. Sans réfléchir, il l'avait prise pour l'examiner. Loïs était... Comme ennuyé.

***
Je ne bois pas ça.
Tu fais un meilleur Médicomage que cuisinier, tu sais.
Ce que je veux dire c'est...Merci. Pour hier. J'espère que je n'ai pas soulevé trop de soupçons.

L'insolence et incorrection qui allait avec le réveil n'était pas le genre à embêter Loïs Valentine habituellement. Oui, il avait été bien élevé. Non, il ne pensait pas qu'il doive appliquer ces rêgles de bienséance à tout le monde, tout le temps, quand il sentait que ça ne changeait rien à sa vie. C'était ce qui faisait la différence entre un Sang Pur avec un balais dans le cul, et lui. C'était un mode qu'il pouvait invoquer à volonté, dont il usait en société et parfois dans le privé. Mais le naturel, sans filtre, il le laissait sortir sans honte. Allez savoir ce qui l'avait poussé à remercier l'auror, cette fois, hein.

« Oh, right. We are now. »

Loïs répondit, pensif. Il était un peu déçu, parce qu'il comptait bien utiliser cette faveur que lui devait Arthur Thorn d'une meilleure façon. Ses doigts caressaient les griffures, tandis qu'il pensait, sans faire attention si ça lui faisait mal ou non. Il n'arrête que quand l'auror commence son baratin professionnel, et retourne à boire son café noir et manger ses tartines. Au moins, il y avait de quoi se sustenter correctement. Il ne finit pas les oeufs qui avaient refroidit. La tasse de café entre les mains, il savourait d'avantage son réveil à présent, et avait sorti sa baguette pour vider le verre de cette chose infâme qui pétillait dedans pour remplacer le brevage par de l'eau. Hydraté, ça allait toute suite beaucoup mieux. Réveillé, aussi. Il ne dit rien à ce qu'Arthur suggéra, un petit sourire sur les lèvres et son mug lui réchauffant les doigts. Par contre, sa dernière phrase le fit réagir.

« You don't tell. »

Oh que oui il savait que certains sorts étaient bien vilains. Au final, heureusement que son père était plus en colère que jamais, sans quoi il en aurait eu un échantillon encore moins sympathique. Moins violent, plus fourbe. C'était fou comme autant qu'il ne voulait pas lui ressembler, il retrouvait des traits commun avec son géniteur. Insupportable.

« If I didn't know you better... »

Loïs commença en se levant de table, observant du coin de l'oeil le chien dans son panier -parano, lui ? Non juste prudent- il contourna celle ci...

« I would think you're worried for me, Mr Thorn. »

...et vient s'asseoir, sans cérémonie, sur les genoux de l'auror. Quoi, c'est le matin, ça ne veut pas dire qu'on prend son temps avant de se montrer indécent ? Il lui avait sourit, et avait plongé ses yeux dans ceux de l'autre homme. C'était mieux que de regarder cette cuisine bourrée de bric à brac Moldu, hein. Ses bras s'entourant doucement autour de son cou, il déposa un baiser mignon, puis un autre, histoire de s'assurer que l'autre avait compris.

***
Oh, c'est vrai. Nous sommes quittes maintenant.
Non, vraiment...
Si je ne vous connaissait pas mieux ...
Je pense que vous êtes inquiet pour moi, M. Thorn.

Est-ce qu'il avait régulièrement, voire constamment le cul en feu ? Non, pas du tout. Est-ce qu'il aimait constamment emmerder le monde, par contre... Il n'y avait pas de réelle raison à vouloir s'asseoir sur les genoux d'un Auror ronchon si ce n'était pour ça. C'était moyennement confortable, quand on y réfléchissait bien. Même si l'odeur musquée d'un homme qui vivait près de la mer, piquait des têtes ou faisais un jogging avant le levé du soleil, et prenait une douche avec un savon qui lui allait bien c'était sympa. Mais le plus sympa c'était de l'entendre ronchonner et le menacer de tout un tas de choses alors que l'envie n'y était pas. Pas encore. Au deuxième baiser, dans le cou pour le troisième, Loïs pouffa.

« Why does everyone think that's all I have in mind... It's hurtful. I have feelings you know. »

Il dit sur un ton qui était tout sauf vexé. Il avait ses humeurs. Mais là Loïs s'amusait comme un petit fou. Et puis il retourna le convaincre sur le bout de ses lèvres à nouveau. répondant des petits "hm hm" presque intéressé par son avis. Presque. Aux dernières protestations d'Arthur, il continua de l'embrasser doucement, histoire de le convaincre que ce n'était pas si mal, comme idée. Lequel des deux avait besoin d'affection, déjà ? Le petit jeu du chat et de la souris dura, pour ces deux là en tout cas c'était un record, un certain temps. Loïs n'était pas habitué à se montrer aussi mignon avec ses amants sans en obtenir quelque chose, qu'on se le dise. Aussi après l'avoir bien amadoué, il s'installa un peu mieux et s'accrocha autour de son cou comme une princesse, son front contre le sien.

« It is true. I am too weak to walk indeed... Would you be so kind and carry me to my room then, my good sir ? »

Mima le jeune homme tel le parfait petit chat mignon qu'il était enroulé dans ses draps. Ponctuez ça d'un doux baiser soupirant, histoire de, et vous obtenez la recette d'un parfait petit Slytherin bien luné. Arthur ne l'avait jamais vu comme ça, probablement. Sensuel, oui. Insolent, aussi, mais mignon ? S'il répondait à sa requête, il n'allait pas en croire ses yeux. Et l'air terriblement satisfait, Loïs ferait sa princesse jusqu'à la fameuse chambre que la maison (qu'il n'avait beau pas adorer, elle elle était sympa avec lui) avait créé rien que pour lui. Peut être eux, maintenant, qui sait.

***
Pourquoi tout le monde pense-t-il que c'est tout ce que j'ai en tête ... C'est blessant. J'ai des sentiments tu sais.
C'est vrai. Je suis trop faible pour marcher en effet ... Auriez vous l'amabilité et la gentillesse de me porter jusqu'à ma chambre, mon bon monsieur?

Ce qui était amusant, avec ce type, c'était qu'il avait l'air de tout prendre tellement... Littéralement. Est-ce qu'il pensait vraiment qu'il ne pouvait pas marcher ? Oh, que c'était un jeu amusant ! Il profita de sa petite promenade en mode princesse pour aller embêter l'oreille d'Arthur, son cou, et jeter un nouveau coup d'oeil au chiot histoire qu'il ne vienne pas les emmerder.

Jouant la princesse jusqu'au bout, il voulu tirer l'auror à lui mais ce dernier n'avait pas tout à fait suivi le fond de sa pensée. Rha. Une fois décroché, il le regarda d'un air de "really, Arthur ?" avant de revenir vers lui au bord du lit. Il fallait VRAIMENT tout lui expliquer à celui là. Il se mit à jouer avec sa ceinture, glisser ses doigts sous son T shirt, passant l'autre autour de son cou pour l'attirer à lui, toutes sortes de choses pour l'emmerder et aussi lui faire perdre patience avec lui. Mais quand même. Il était bien, bien plus mignon qu'au Ministère quand il avait envie de simplement tirer son coup avec lui.

« I've been the one taking it up my ass since the beginning, dear. But that can change... if you're up for it. »

Il dit de sa voix mélodique, mordillant l'oreille de l'homme et le faisant tomber sur lui. Ourf. il était lourd. Mais en vérité c'était comme si les événements de la veille n'avaient même pas eu lieu. A se tortiller sous un ours grognon, dans un lit si confortable, avec seul son mal de crâne pour lui rappeler qu'il s'était passé quelque chose de différent la veille... Si ce n'était qu'il était un brin moins... pressé ou impatient. Plus tendre, presque. Si si, il en est capable, c'est promis.

« You can take me anywich way you want... »

Il le rassura, souriant comme le petit mignon qui avait en tête l'idée d'être un peu plus nu que ça. Non sans insister sur son postérieur en l'attirant à lui à ce moment là. Il avait juste envie de passer du temps avec lui dans un lit. Ca faisait longtemps, bizarrement. Et ils pouvaient juste s'embrasser et se caliner que ça lui irait tout aussi bien. Encore plus bizarrement. Loïs soupira. Avoir l'objet des scarifications et sors de son père la veille entre ses jambes avait une certaine ironie. Mais est-ce que toute la vie du jeune diplomate n'était pas comme ça ?