Hector Di Scipio | James McAvoy

Toutes les histoires commencent par "il était une fois...." et la mienne peut ne pas faire exception, pourtant c'est loin d'être un conte de fée, mais il y est question de magie et de sorciers. Avant d'aller plus loin, je me présente, je m'appelle Hector Di Scipio et je suis né il y a presque trente-neuf ans à Naples, en Italie. Je ne suis pas resté longtemps dans cette ville et c'est bien dommage, mais cela ne m'empêche pas de parler italien couramment, j'aime cette langue et ce pays. Pourquoi ne suis-je pas retourné y vivre une fois adulte ? Parce que c'est plus facile à dire qu'à faire. N'allons cependant pas trop vite en besogne. Donc, je suis né en Italie, quand j'ai eu quatre ans, j'eus la joie d'avoir un petit frère, il fut prénommé Ulysse. A mesure que je grandissais, des disputes éclataient entre mes parents, j'en étais le principal sujet. Ma mère est une sorcière, mon père un cracmol, j'entendais souvent ce mot dans leurs bouches, sans pour autant savoir ce qu'il signifiait, mais étant donné la manière dont ma mère le prononçait, cela ne devait pas être quelque chose de génial. Lorsqu'un enfant atteint l'âge de onze ans, il reçoit normalement sa lettre d'admission à Poudlard. Oui, un enfant né dans une famille de sorciers reçoit cette lettre, sauf si il est cracmol. Voilà la signification du mot. Comment l'ai-je su ? Tout simplement parce que, comme mon père, j'en suis un. A dater de ce jour, ma mère ne voulu plus me voir, à ses yeux je n'existais plus. Je n'avais que onze ans et ma mère me rejetais pour quelque chose sur lequel je n'avais aucun contrôle. Voilà comment étaient les sorciers, bonjour la tolérance. Ma mère quitta la maison, ne voulant plus nous voir mon père et moi. Je pense que c'est à partir de ce jour que j'ai commencé à détester la magie. Je ne la haïssais pas encore complètement, mais cela n'allait pas tarder.

Mon père parti en Angleterre, nous emmenant, Ulysse et moi dans ses bagages. Nous sommes arrivés à Londres et nous nous y sommes établis. A l'époque, je m'entendais très bien avec mon petit frère, je l'adorais, il m'avait été d'un grand soutien quand nos parents se disputaient à mon propos, m'assurant que je n'étais pas fautif, je ne pensais pas qu'un jour cela changerait et pourtant....pourtant un matin, tandis que la situation à la maison n'était pas brillante puisque papa semblait s'enfoncer dans grande dépression, Ulysse reçut cette fameuse lettre qui n'était jamais arrivée pour moi et il partit de la maison, me laissant seul, me laissant en arrière. J'étais à nouveau rejeté par la magie. C'est ce jour-là que la haine de la magie commença réellement à grandir en moi. Je la haïssais et j'étais jaloux en même temps. A cause d'elle, ma famille avait volé en éclats, elle m'avait pris mon petit frère, ma mère ne voulait plus me voir. Comment voulez-vous que je ne haïsse pas une telle chose ? J'avais quinze ans lorsque cela s'est produit. Pile en plein dans l'âge bête comme on dit. Peu à peu, à mesure que ma haine pour le monde magique grandissait, j'enchaînais les "erreurs de jeunesse". Etait-ce une façon de me faire remarquer ? Je ne sais pas, j'étais plein de colère, de rancoeur, je ne réfléchissais pas vraiment. Cela à commencé par les jeux d'argent. C'est également dans cette période quelque peu auto-destructrice que je m'en suis indirectement pris à Nathanael McDougall. Il était amoureux de moi, sincèrement et moi....et bien je ne partageais pas du tout ses sentiments, mais je lui ai fait croire le contraire.
A l'âge de vingt ans, j'atteignis le point culminant de mes conneries. En plus des jeux d'argent, j'ai touché à la drogue, le blanchiment d'argent sale, bref, j'étais devenu un vrai petit caïd. Je n'en retire aujourd'hui aucune fierté, mais à l'époque je me sentais vivant. Pendant trois ans, j'ai vécu de larcins divers et variés, jusqu'à ce que je me fasse prendre. Le reste de mon gang s'étant fait la malle, j'ai tout pris à leur place. J'en ai eu pour cinq ans de détention. J'avais vingt-trois ans.

L'univers carcéral à ses propres règles, ses propres lois et même si tu es une forte tête en dehors des murs, une fois en taule, tu finis toujours pas trouver plus fort que toi. A peine arrivé dans ma cellule, je l'ai trouvé ce "Mâle Alpha". Si au début je me rebellais contre ce qu'il me demandait de faire, ou devrais-je dire, contre ce qu'il m'ordonnait de faire, j'ai rapidement appris à me taire et à me soumettre. Il y avait la violence des poings bien sûr, mais pas que...les mots également peuvent faire mal. Il me descendait plus bas que terre. La dernière bagarre que j'ai eu avec lui me valu quelques jours à l'hôpital ainsi que quelques jours au trou. Aujourd'hui il ne m'en reste qu'une cicatrice sur l'omoplate droite. Lorsque je suis revenu en cellule après ma période d'isolement, mon compagnon de cellule n'avait pas changé, mais comme j'avais un peu plus de plomb dans la tête, nos relations sont devenues cordiales, enfin autant qu'elles puissent l'être dans ce genre d'endroit. Au bout de deux ans d'emprisonnement, on me fit une proposition, si j'acceptais de donner le nom de mes complices, j'allais bénéficier d'une remise de peine. Traduction, je sortirai de taule, mais j'aurais un bracelet électronique à la cheville pour le temps qu'il me restait à faire. J'ai un peu hésité, mais mon compagnon de cellule me poussa a accepter cette proposition, me disant que je n'étais clairement pas taillé pour ce milieu carcéral et que j'étais un "faux bad boy", c'était comme ça qu'il m'appelait parfois. J'ai donc accepté et j'ai balancé tous mes complices. Quelques jours plus tard, j'étais dehors.

J'avais vingt-cinq ans, pas de diplôme en poche, aucune envie de voir qui que ce soit de mon passé, pourtant il me fallait faire quelque chose. Rapidement je trouvais un poste de serveur dans un bar à Londres. Ce poste me permis de me payer des cours du soir et de décrocher un diplôme. A trente ans, j'ouvrais ma librairie dans le centre de Londres et je pouvais enfin réellement commencer ma nouvelle vie. Quelques jours après l'ouverture de ma librairie, je me suis fait tatouer mon Phénix, symbole de ma renaissance. J'avais définitivement tiré un trait sur mon passé. Bien sûr je regrettais mon comportement envers Nathanaël par exemple, mais ma rancoeur envers la magie n'avait toujours pas disparu, j'étais juste un peu plus....tolérant envers ceux qui la pratiquaient. Je savais bien que certains venaient parfois dans ma boutique, mais je les traitais comme n'importe lequel de mes clients, chose que je ne me pensais même pas capable de faire il y a quelques années.

Je ne sais pas ce qu'est devenu mon frère depuis tout ce temps, je ne m'intéresse absolument pas aux nouvelles du monde magique comme vous devez vous en douter. Niveau vie sentimentale, c'est le calme plat. J'ai eu quelques aventures, mais rien de très concluant.

Aujourd'hui j'ai trente-huit ans et je passe la plupart de mon temps derrière le comptoir de ma boutique, même si il m'arrive de sortir en ville boire un verre avec des amis de temps en temps.