The night is still young | ft Drew

“Chaque douleur est une mémoire.”

Drew avait bien envie d'être de la partie, l'an prochain. Fêter l'anniversaire du plus grand comme il se doit, rencontrer ses amis proches, découvrir les idées de ces derniers pour le surprendre toujours plus. Certes, Drew n'avait pas ce genre d'idées, en général. Il aimait les fêtes, y participer, et on l'appelait souvent pour jouer ou chanter. Mais ce n'était que rarement lui qui organisait... On connaissait son sens du planning assez... Médiocre? Et c'était gentil. Déjà, il était trop impatient pour songer à prévoir la moitié de ce qu'il fallait planifier, puis il avait la sale manie d'oublier le tier de ce qu'il restait. Ce n'était, en sommes, pas glorieux, si lui s'y collait. Il laisserait donc toute l'organisation aux autres, mais il serait là pour profiter du moment avec Swann. Ah ça, pour déjà avoir hâte à l'an prochain, on pouvait dire que c'était le cas. Au moins, il était certain d'être encore à la MUL pour un an et demi. Après ça... Qui sait où il allait se retrouver? Il voudrait bien pouvoir ouvrir sa serre, après ça. Mais le rêve de vivre de la musique ne partait jamais bien longtemps. C'était aussi pour ça qu'il évitait de trop s'attacher, et que son coeur avait du mal à balancer pour quelqu'un. Qui savait s'il n'allait pas avoir des tournées dans le monde entier? Comment réagirait-il, s'il trouvait quelqu'un à aimer? Et cette personne? Ah ça, il ne voulait pas y réfléchir. De toute façon, pour le moment... Aucune des deux choses n'avait trop l'air de décoller. Peut être finirait-il seul, musicien raté, dans une serre pleine de plantes pour seule compagnie.

Mais pas le moment de penser à tout ceci. Swann accepta qu'il soit de la partie, l'an prochain. A une condition : celle de pouvoir en être, lors de l'anniversaire de Drew. Le poufsouffle rit doucement et hocha la tête en réponse. Ca lui allait, un autre jour en compagnie de Swann. C'était terrible, au fond, de se dire qu'ils étaient déjà en train de trouver des tonnes d'occasions pour se revoir. Des vacances à deux, dans plusieurs endroits du monde, des anniversaires... Il n'était pas si loin de se dire qu'il abusait un peu. Et en même temps, il en avait vraiment envie. Cette présence, ces bras, ces lèvres. Il secoua légèrement la tête en souriant, essayant de chasser toutes ces pensées de son esprit. Il sourit à Swann en le regardant par dessous, amusé par sa remarque sur le cadeau. Drew, serait le cadeau de Swann? Ca ne le dérangeait pas vraiment. Et l'inverse? Non plus. Juste un peu en retard.

― Si tu es mon cadeau, tu as dix petits jours de retard... s'amusa-t-il, souriant. Mais c'est un très beau cadeau, je dois l'admettre. avoua-t-il.

Un baiser plus tard, et le voilà assit sur les genoux d'un Swann surpris, agréablement il semblerait. Le petit déjeuner commençait doucement à être oublié, bien qu'il soit le sujet principal de la conversation. Mais ainsi l'un contre l'autre, ils avaient bien mieux à penser. La réponse hésitante de Swann le confirma. Il n'avait pas l'air de pouvoir trop se concentrer, avec un Drew sur les genoux, ses lèvres taquinées par le musicien. Musicien qui, de son côté, ne pouvait réprimer de très longs frissons qui parcouraient son corps, alors que les mains de Swann avaient repris leurs places, sur les hanches de Drew. Ah ça, le plus petit se souvenait très bien que Swann aimait bien ses hanches, mais il ne s'était jamais dit que lui même aimait beaucoup que des mains se placent là. Il se découvrait un peu en même temps, c'était à la fois fascinant et renversant. Littéralement. Car Swann, s'étant emparé de ses lèvres, les avait allongés l'un contre l'autre. Ce qu'ils auraient pu faire avec les rôles inversés, tout à l'heure, si Swann n'avait pas redirigé son attention sur son eau. Par contre, Drew ne pouvait en aucun cas détacher son attention du plus grand, pour le coup. Entre ses mains sur le torse du Gryffondor, qui pouvaient sentir le pouls du coeur battant sous elles, ses lèvres accrochées aux siennes, et les mains de Swann qui serraient leurs corps l'un contre l'autre... Non, impossible de se détourner. Encore plus lorsque les positions se retrouvèrent inversées, Drew se laissant faire comme une poupée de chiffon.

Quand Swann brise finalement le baiser pour que les deux comparses puissent reprendre leurs souffles, Drew a les joues rouges, et il cache un peu son visage derrière un de ses avant-bras qui vient se poser sur ses yeux. Il cherche son souffle en haletant, les lèvres entre-ouvertes, alors que son deuxième bras se place sur le matelas au dessus de sa tête. Il eut beaucoup de mal à se concentrer sur ce que lui disait Swann. Il était tout chose, et ses joues brulantes ne l'aidaient pas à penser à autre chose. Qu'est-ce qu'il lui arrivait?

― Ca me va... parvint-il à articuler, même s'il ne savait pas si c'était le choix le plus lucide, vu ce qu'il advenait de lui. Il n'avait pas peur, parce que c'était Swann et qu'il lui faisait confiance. Mais en même temps, il n'arrivait pas à comprendre ce qu'il se passait là, entre eux, au creux des draps.

Il se reprit bien vite, juste le temps pour lui de classer ses idées et les oublier, surtout. Ne pas trop y penser. Juste profiter, c'était le crédo de la journée de toute façon. Quoi que ça ait comme sens, tout ceci, Drew voulait juste embrasser cet état de bien être qu'il découvrait. Tant pis pour le reste. La matinée passa ainsi, les deux se cherchant, leurs lèvres ne se quittant que pour mieux se retrouver, un peu plus tard. Combien de temps avait passé? Combien de fois s'étaient ils embrassés? Avaient-ils rit? Parlé? Il n'en savait rien. Mais la faim se fit sentir alors que les aiguilles avaient dépassé treize heures. Il était peut être temps de manger quelque chose, non? Drew se redressa faiblement, poussant un soupir consterné. Il n'avait pas envie de cuisiner.

― J'ai faiiim, mais j'ai pas envie de bougeeeer... se plaignit-il, cherchant sa baguette qu'il avait du faire tomber sous le lit la veille au soir. Il glissa sur le ventre au bord du lit, et regarda en dessous en se tortillant. Il manqua de tomber plusieurs fois avant de réussir à l'attraper. revenant sur le dos en soupirant. La magie cuisinera pour nous. T'as envie de quoi?

“Chaque douleur est une mémoire.”

Swann n'avait pas tord. Lui donner son cadeau, même dix jours plus tard, ça prolongeait un peu la joie d'un anniversaire, quand on aimait le fêter. En réalité, Drew s'en fichait que l'on fête ou non le sien. C'était juste pour lui un prétexte de plus pour faire la fête, mais si personne ne lui proposait il n'organisait rien, en général. Comme cette année, il s'était contenté d'avoir un bon repas à la colocation avec Killian, et recevoir plusieurs sms de ses amis moldus et de sa famille. Peu de gens dans le monde sorcier avaient connaissance de la date de son anniversaire, comme il ne voulait pas avoir à faire un choix entre ses amis moldus et ses amis sorciers. Les choix, c'était pas vraiment son truc. Et s'il pouvait faire en sorte que tout ce petit monde puisse se réunir sans que personne n'ait à faire attention à quoi que ce soit... Il le ferait bien. Les souvenirs d'une grosse fête d'anniversaire remontaient à Ilvermorny. Une de ses amies avait la même date de naissance exacte, alors ils fêtaient ensemble... Mais depuis elle avait disparu. C'était une histoire à laquelle il ne voulait pas penser.

La matinée passa bien plus vite que prévu, et en même temps Drew n'eut pas l'impression de ne pas avoir profité. Du tout. Bien au contraire, en réalité. Chaque seconde avait été vécue à son maximum, comme la veille d'ailleurs. Même si l'esprit de Drew avait parfois vaqué à des pensées un peu sombres, ou des questionnements sur ce qu'il se passait entre eux deux, il n'avait pas vraiment eut le temps de s'y plonger vraiment. Et c'était tant mieux. Les idées noires restaient loin de lui, et les reflexions viendraient bien assez tot. Pas la peine d'y penser maintenant. Il geignit donc à quel point il ne voulait pas quitter la chaleur des draps - ou celle des bras de Swann, qui sait? - en réfléchissant à comment faire tout ça avec le plus d'efficacité possible. Ah ça oui, s'il pouvait préparer le repas sans bouger d'ici, ce serait parfait. Attendez, il le peut. La remarque de Swann le fit éclater de rire. Il n'avait pas tord au fond, et encore une fois il trouvait le moyen de tourner ça ç son avantage.

― C'est qu'il est parfait, et modeste en plus! Mais quel homme. Un homme à marier je vous dit! s'amusa-t-il en lui tirant la langue, avant d'aller se tortiller pour trouver sa baguette quelque part sous le lit. Il sursauta quand la main de Swann rencontra son postérieur pour une tape d'encouragement, et heureusement qu'il ne voyait pas son visage qui rosissait de nouveau. Encore? Mais stop! Il attrapa sa baguette en même temps qu'il retrouvait une couleur normale, se redressant pour souffler, content de l'avoir trouvée sans avoir à se lever. Maintenant, il ne suffisait plus qu'à avoir la commande de notre très cher Swann pour que la magie s'occupe du travail... et qu'eux continuent à profiter paresseusement. Un brunch improvisé? C'est une bonne idée. sourit-il en commençant à donner des indications pour préparer tout ceci. Ca s'agita dans la cuisine, sous les ordres de Drew. Tu y tiens quand même à tes pancakes hein? s'amusa-t-il en lui tirant la langue. Les doigts de Swann attrapèrent de nouveau son pendentif, et Drew réfrénait vraiment sa curiosité pour ne pas lui demander. C'était la deuxième fois déjà, qu'il prenait ce pendentif entre ses doigts, et que son regard changeait alors qu'il se perdait dans ses pensées. Et Drew, bien qu'ils soient devenus très proches très vite, ne se sentait pas encore légitime de lui demander quoi que ce soit par rapport à tout ceci. Swann expliqua pourquoi il ne pourrait pas l'aider, et sa moue fit sourire le musicien. Depuis quand était-il si chou? T'en fais pas, c'est toi l'invité et en plus c'est toi le prince de la journée. s'amusa-t-il pour le taquine, venant embrasser ses lèvres malgré le collier. Tant pis, il le ferait oublier autrement, au lieu de lui demander d'en parler. Ca viendrait bien assez tôt.

Dans la cuisine, la pate à pancake était prête, quelques fruits commençaient à se faire couper en tranches tandis que les quelques poêles commençaient à cuir les sortes de crêpes épaisses. La table s'était mise, les divers jus de fruit et thés sortis, une bouilloire d'eau chaude prête à faire infuser. La cafetière, elle, restait désespérément vide et inactive. Ah ça, Swann lui avait dit qu'il s'en passerait, Drew ne se faisait pas prier. Même s'il lui aurait préparé un café, s'il en voulait vraiment un. Il le supportait bien avec Killian. Bon, à grand renforts de courants d'air dans tout l'appartement après, mais il faisait des efforts. Quel gentil coloc, non? Adorable!

― C'est prêt quand vous le serez, votre majesté. s'amusa-t-il, restant sur le champ lexical de la royauté.

“Chaque douleur est une mémoire.”

Mon chou. Encore ce surnom, encore une fois. Drew ne pouvait s'empêcher de rosir un peu en l'entendant. Quand était-ce, la dernière fois qu'on ne l'avait pas appelé par son prénom, mais par un sobriquet destiné habituellement aux amoureux? Bien longtemps. Bien trop longtemps. Et il ne voulait pas penser à ces histoires ratées, ces bouts de lui déchirés, ces moments douloureux où il était à la fois trop et pas assez. Mais Swann, lui, l'appelait mon chou. Pas Drew, pas le musicien, pas le guitariste, pas même celui qui aime les plantes et les posters. Il l'appelait mon chou. Qu'est ce que ça pouvait bien vouloir dire d'eux? Appelait-il tout le monde de la sorte, depuis qu'il avait apprit deux mots de français? Drew n'en savait rien. Et pour être honnête, il ne voulait pas y penser. Il n'était pas jaloux si c'était le cas, il voulait seulement comprendre pourquoi lui. Et surtout, pourquoi ça ne le dérangeait pas le moindre du monde. Pire, qu'il se reconnaissait quand il l'utilisait pour l'appeler, lui. Mais c'était le cas, et il n'y réfléchirait pas bien longtemps. En tout cas, pas en présence de quelqu'un, et surtout pas de Swann. Pour l'heure : profiter, le maître mot, non? Et ça voulait dire manger un repas de midi commandé par Swann. Et le sucré serait à l'honneur, ça allait à Drew. Il adorait ça.

Le pendentif attrapé par Swann se retrouva bien vite délaissé. Drew comprenait, les objets fétiches, les cadeaux de personnes qui vous sont chères... Des babioles parfois, juste des choses à valeur sentimentale. Comme le verre qu'avait brisé Alcyone. Un verre d'un set, que les quatre amis s'étaient répartis. Et Drew n'avait, maintenant, plus que ses souvenirs. Il avait aussi dans sa chambre, suspendues sous des photos de chiens, quelques photos de ses proches. Son groupe, sa famille, son ancien groupe d'amis. Il y avait encore des pinces vides, sur la corde. Mais il n'avait pas encore eut d'occasion d'y accrocher une photo. Il s'était fait des amis ici, bien entendu. Mais il n'avait pas encore pu les rassembler dans un groupe le temps d'une photo, qu'il puisse les accrocher à ce mur, et dans son coeur. Alors il espérait que le Nouvel An pourrait être le moment idéal pour faire ça. Swann y serait, Killian et Ariel aussi. Et Sao, et Karim s'il venait. Il manquait plein de gens qu'il connaissait, mais c'était déjà ça. Et il aurait toujours l'occasion de prendre d'autres photos pour les rajouter. Mais il n'avait rien d'autre qu'il pouvait tenir, maintenant. Sans son verre, il n'avait même pas de bijou ou de porte clé qui avait une signification. Bien sûr, il aimait toutes ses bagues, qu'il avait trouvées lors de ses voyages. Mais c'était différent d'un cadeau. Si différent.

Mais Swann laissait son pendentif pour les lèvres de Drew. Un contact dont le musicien avait besoin, à cet instant là. Il ne l'avouerait pas. Il ne se l'avouerait pas même à lui même. Mais Swann, par plus d'une fois, lui avait remonté le moral bien plus qu'il n'aurait jamais pu le concevoir. Le plus grand s'amusa de la gradation, prisonnier, puis prince. Il avait monté les échelons rapidement, il fallait dire. Mais à quoi bon mentir? C'était le cas, non? Et qui était le plus prisonnier des deux? Ils étaient sacrément attachés l'un à l'autre, dans tous les sens du terme. Leurs mains, et cette relation qui, déjà, s'épanouissait comme une belle fleur. Leurs lèvres se retrouvèrent encore une fois, juste avant que Swann ne pousse la figure de style un pas plus loin. Prisonnier, prince, roi. Roi du coeur de Drew. Le musicien resta béat une seconde, bouche bée sous la surprise. Etait-il sérieux? Deux en deux jours? Mais le rire de Swann désamorça toute panique qui pouvait prendre Drew en otage. C'était une blague, et Drew esquissa un sourire en coin en réponse.

― Qui sait. Un jour, peut-être, le prince sera-t-il couronné. susurra-t-il. Des paroles de chanson lui vinrent en tête. I think I got too many memories getting in the way of me (...) Some princes don't become kings. La chanson joua dans son esprit et il sourit. Patience. termina-t-il, lui faisant un clin d'oeil avant de finir de préparer la table à l'aide de la magie.

Une fois tout prêt, Swann attrapa la main de drew pour y déposer un baiser, comme les courtisans le faisaient. Le plus vieux se laissa entraîner, descendant du lit sans qu'on n'ait à le lui répéter. Une fois à la table, il laissa Swann s'asseoir après leur baiser, avant d'aller vers le frigo pour en sortir les confitures, sirop d'érable, et toute autre garniture que Swann pourrait désirer, sucrée comme salée. Bien entendu, vu les goûts de Drew et sa passion pour le sucre, la plupart de ce qui était disponible était sucré. Le plus petit prit place face à lui alors qu'il croquait dans une tranche de fruit, et Drew lui offrit un beau sourire. Il était content que ça lui plaise, d'autant plus qu'il savait que le sable du sablier commençait à s'épuiser. Il allait bientôt devoir partir, pour rejoindre sa famille s'il voulait avoir une chance d'arriver avant les petites heures du jour. Il ne ferait pas se lever ses parents en plein milieu de la nuit, et ne briserait pas non plus sa promesse d'arriver le 22. Il ne l'avait pas fait pour Naomi, il ne le ferait pas pour Swann non plus, quoi qu'ils vivent tous les deux. Un fruit coupé se retrouva devant le nez d'un Drew surprit, perdu dans ses pensées alors qu'il croquait dans un pancake. Un sourire naquit sur ses lèvres alors qu'il croquait dans ce sue Swann lui tendait, avant de rire un peu. Pourquoi c'était si agréable de jouer les niais? Le repas se retrouva bien vite englouti, les deux êtres ayant faim après avoir sauté le petit-déjeuner. Ca leur apprendra peut-être.

― J'ai peur de ne pas devoir tarder à partir... murmura-t-il, un peu embêté.

“Chaque douleur est une mémoire.”

Oui, le repas était passé bien trop vite. Il était arrivé, salvateur pour les deux corps, mais il était passé à la vitesse de la lumière. Trop vite. Comme si les dernières secondes s'étaient efforcée de glisser plus rapidement le long des parois. Comme si tout voulait que ce moment se termine, passer à autre chose le temps de quelques jours de vacances. C'était, bien entendu, sans compter sur la technologie. Ils avaient le numéro l'un de l'autre, ils finiraient bien par s'écrire, non? Ou tout ceci disparaîtrait alors que la distance entre eux grandissait? Comme une illusion, un mirage dans le désert. Peut être qu'à son retour, ce serait comme s'il avait rêvé tout ceci. Que rien ne s'était passé. Qui le savait.

Ah ça, il n'avait vraiment pas envie que ça s'arrête, que ça s'efface. Il aurait bien prolongé encore un peu, demandé un temps supplémentaire. Mais il ne le ferait pas, ou du moins pas plus de quelques minutes. Il fallait qu'il parte, retrouver ses proches, pour mieux revenir? Qui savait. Swann, en tout cas, s'était rendu compte que c'était bientôt l'heure. Il semblait préparé, lorsque Drew lui annonça qu'il allait bientôt devoir filer. Avec de la chance, il n'aurait même pas à trop attendre en gare. Et en même temps... Ca lui demandait un effort considérable de s'arracher à ce cocon de douceur qu'ils avaient tous les deux créé. Bien sûr, au retour, il faudra justifier à Killian pourquoi il y avait eu quelqu'un ici. Il faudra aussi finir de préparer le nouvel an, que Swann rappelait à la mémoire de Drew. Et il faudra se préparer pour la reprise des cours, aussi. Mais au moins, il savait qu'il reverrait Swann assez vite, et ils pourront ainsi mettre ce début de relation à l'épreuve du temps et des retrouvailles. Serait-ce aussi fort qu'en ce jour? Différent? Ils verraient bien.

― Je profiterai, promis. Et oui, j'espère bien que tu seras là, tu as promis! sourit-il en le regardant partir dans la chambre.

Il attrapa sa baguette et la magie rangea et nettoya toute la cuisine ainsi que le salon. Drew fila rapidement se rafraichir à la salle de bain avant de se glisser dans la chambre pour prendre les vêtements qu'il avait prévu de mettre. Il s'arrêta un instant à regarder Swann qui se changeait, avant de filer en faire de même dans la salle de bain, en profitant pour se brosser les dents. Il revint récupérer son chargeur dans la chambre, attrapa son téléphone qu'il glissa dans une de ses poches arrières, avant de prendre sa valise pour la terminer. Et voilà, il était prêt... Plus qu'à enfiler sa veste et à prendre ses papiers. Il attrapa donc un vrai manteau et une écharpe blanche qu'il s'enroula autour du cou, avant d'enfiler le dernier vêtement. C'était certain que c'était différent de celle de Swann, mais il ne voulait pas abuser. Comment réagirait-il si le musicien lui demandait d'échanger leurs foulards? Drew le regarda en souriant.

― Au pire c'est pas perdu... lui sourit-il, venant se blottir dans son dos, la tête contre ses omoplates. Il resta là quelques secondes avant de soupirer pour se motiver, reculant vers l'entrée. Il attrapa les affaires de Swann et alla finir d'habiller le plus grand, même si c'était juste pour qu'il retourne dans sa chambre au bout du couloir. Ca lui faisait une excuse pour venir près de lui et l'embrasser longuement, le serrant dans ses bras un long moment. Lorsqu'ils n'eurent de nouveau plus de souffle, Drew sourit à Swann et le raccompagna, sortant de l'appartement à sa suite en lançant un regard global, au cas où. Tout avait l'air correct. Il ferma la porte et la verrouilla avant de regarder Swann en souriant. Profite de ta soirée. On se parle très vite, et on se revoit très bientôt. sourit-il, lui faisant un clin d'oeil avant de filer pour la gare. S'il restait plus longtemps, il ne partirait jamais.

(Fin   )