It's not like I'm stalking you or anything [ Noah & Connor ]

Date de naissance : 15/12/1994

It's not like I'm stalking you or anything

Connor & Noah

Credit - Beylin

Des fois, Connor adorait son job et sa patronne. Pandora Fleming avait quand même le mérite de l'emmener dès qu'elle pouvait avec lui sur le terrain, de ne rien lui cacher de son travail sauf lorsqu'il s'agissait de sources ou choses confidentielles, et de toujours avoir des anecdotes croustillantes sous la main pour lui aussi. Honnêtement, si elle n'avait pas des relations plus que douteuses et que ces dernières ne se ramenaient pas quasi exclusivement pour l'emmerder lui... Non, il n'aurait pas grand chose à redire. Bien sûr, lui n'avait pas encore le droit de toucher à des sujets de fond, du moins pas sur le gros de son temps de travail. Il était, comme tout stagiaire, là pour dégrossir celui des autres, pour aider et alléger en faisant parfois des tâches ingrates. Mais Pandora lui laissait aussi le temps de bosser sur ses propres projets. Voire elle l'encourgeait à le faire. De façon vachement insistante, quand même, cette fois... Pourquoi elle tenait absolument à ce qu'il redemande au botaniste de lui donner de son temps pour approfondir son interview ? Bien sûr, il n'avait fait qu'effleurer la surface du personnage mais... Pourquoi lui en particulier ?

Bien sûr, le rouquin avait présenté son interview avec beaucoup d'enthousiaste, présentant à sa "patronne" tous les angles qu'il avait abordé avec des étoiles dans les yeux, tellement le type avait un parcours passionnant. Mais il y avait toujours des Elfes de maison à Poudlard et à la MUL, et d'autres créatures mal traitées par le Ministère, et beaucoup d'autres choses méritaient d'être couvertes... Est-ce que c'était parce qu'on voulait lui inculquer la persévérence et... aller au fond de ses sujets ? Le rouquin n'avait absolument aucune idée, aussi observateur qu'il puisse être, des réelles motivations de la métamorphomage, alors qu'il écrivait à Noah Inuksuk.

Il avait d'abord envoyé une première ébauche, lui présentant l'article qu'il comptait présenter, sa forme générale ainsi que les divers angles qui allaient être présentés. Il savait qu'il n'aurait pas forcément l'occasion de travailler de cette façon plus tard, mais tant qu'à faire, il était content de pouvoir être un peu jusqu'au-boutiste. Aussi, quand il avait repris la plume pour lui demander à nouveau de son temps, il s'était excusé et lui avait présenté la chose sous un autre angle. L'article présenterait l'auteur sous un angle plus humain, et plus seulement son oeuvre. Il avait espéré qu'il accepte et avait attendu son hiboux avec -un peu trop d'- impatience.

Ce jour là, le professeur de botanique n'avait pas cours l'après midi, aussi Connor en avait profité. Il était arrivé en avance, encore une fois, mais pas qu'un peu cette fois. Il avait envie de refaire un tour des lieux qu'il avait quitté depuis seulement quelques mois. Il n'était pas mécontent d'en être parti mais il était un peu fier, aussi, de le fréquenter en tant que professionnel maintenant. Il avait observé de loin la serre où l'autre donnait son cours, et avait finalement demandé s'il pouvait se poser dans un coin pour l'observer. Parce que c'était... fascinant. Il avait pris des notes pendant le cours, et avait attendu patiemment la fin pour revenir vers le professionnel.

« It was very interesting to see how you work, thank you for letting me come in ! »

Il avait dit, un peu trop emporté, avant de se reprendre. Rattachant ses cheveux à nouveau, il parcourait la serre du regard.

« I never had the opportunity to learn more than the basic courses we had at Hogwarts and my first year here... I find your way of teaching so much more... I don't know. It's not just facts to memorise, it's really learning stuff. »

Il s'emporta un peu, enthousiaste à nouveau.

« Sorry. I'm here to ask more about you and your story. Where do you wish to start ? Maybe at the moment you knew this was something you were good at or wanted to learn ? How to start this... Oh and sorry if you need to continue working, please do ! I can follow you ! »

***

C'était vraiment intéressant de voir comment vous travaillez, merci de m'avoir laissé entrer!
Je n'ai jamais eu l'occasion d'apprendre plus que les cours de base que nous avions à Poudlard et ma première année ici ... Je trouve votre façon d'enseigner tellement plus ... Je sais pas. Ce ne sont pas que des faits à mémoriser, c’est vraiment de l'apprentissage.
Pardon. Je suis ici pour en savoir plus sur vous et votre histoire. Où souhaitez-vous commencer? Peut-être au moment où avez su que c'était une chose pour laquelle vous étiez doué ou que vous vouliez apprendre? Comment commencer... Oh et désolé si vous devez continuer à travailler, faites-le! Je peux te suivre!

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm stalking you or anything

Connor & Noah

Friday, May 17th

Présentement, Noah ne pense pas tellement à la suite d'interview qui l'attend. Il a hésité, assez longuement d'ailleurs, avant d'accepter de revoir le jeune homme affairé qui pensait le plus grand bien de lui. L'idée de devoir parler de lui-même l'embarrasse pour une raison qu'il n'identifie pas. Il a fini par mettre ça sur le compte de l'inhabitude : il a toujours mis son travail en avant, quoi qu'il arrive, et préfère être reconnu pour ça plutôt que pour son tempérament, ses aventures, ou son physique avantageux – comme l'avait fait remarquer le journaliste en des termes on ne peut plus éloquents.
Ils avaient convenu de se revoir un après-midi où le botaniste était libre de tout cours à donner. Non pas qu'il n'ait pas d'autres obligations, mais l'avantage de son métier était qu'il pouvait organiser la majeure partie de son emploi du temps comme il l'entendait.
En attendant, il a commencé sa journée comme à son habitude. Levé tôt, Noah était déjà dans les serres au petit matin à s'occuper des plantes, à bichonner les plus rares et les plus fragiles, à causer avec toutes sortes de fleurs – ou tout seul, pourrait penser un cynique observateur extérieur. Baguette à la main, il était encore enfoncé entre divers buissons et autres arbres quand les étudiants sont entrés dans les serres.
De fil en aiguille, la matinée s'est déroulée tout naturellement, l'homme n'ayant aucun mal à captiver son auditoire. Sa voix profonde de conteur a pris le relais alors qu'il raconte les dangers de telle plante, ponctue les explications d'une anecdote transmise par un collègue. Quand les étudiants pratiquent, il circule entre eux, corrige la posture de l'un, prodigue un conseil à l'autre.
“Strength ain't gonna be of any help,”¹ rappelle-t-il à deux première année occupés à se battre avec le Snargalouf. Il avait hésité à leur faire extraire les gousses de cette plante ressemblant à une grosse souche, étant donné qu'ils étaient sensé l'avoir abordée à Poudlard. En voyant le désastre que c'était aujourd'hui avec cette cohorte de non-spécialisés, il se dit qu'il a fait le bon choix.
Il en a même un qui s'est fait attraper par un tentacule et se débat comme un beau diable. Heureusement que Noah a demandé aux étudiants de poser leurs baguettes, sinon ils s'en seraient sans doute donné à coeur joie…
Il vient au secours d'un groupe, plonge son bras dans la souche sans l'ombre d'une hésitation, en ressort en une poignée de secondes deux belles gousses d'une belle couleur verte. La plante cesse alors toute agitation et redevient inerte – comme devraient l'être toutes les plantes, scande le jeune nouvellement libéré.
Une fois l'extraction des gousses terminée, l'américain invite ses étudiants à s'asseoir et reprend le cours théorique, apporte des précisions : comment reconnaître un Snargalouf dont les gousses sont assez mûres de l'extérieur, par exemple, et veille à ce que les jeunes comprennent l'utilité d'une telle espèce, son usage en potions bien sûr, mais aussi son rôle dans un écosystème.
Comme souvent, il faut qu'un étudiant fasse remarquer à l'adulte que l'heure est passé pour que Noah regarde sa montre et constate qu'il s'est laissé rattraper par le temps. Le groupe est alors libéré et se disperse ; il y a bien une poignée d'entre eux qui reste pour poser quelques questions complémentaires, mais les première année ne tardent pas très longtemps dans les serres.
L'appel du déjeuner est le plus fort. Bientôt, il ne reste plus qu'un jeune homme qui n'est pas un de ses étudiants mais qui a quand même assisté au cours… Et qui a su l'apprécier bien plus que la majorité de ceux l'ayant suivi. C'est avec son éternel sourire que le botaniste accueille les compliments qu'on lui sert. Tout en écoutant le journaliste parler, il range tout le matériel en lançant quelques enchantements : les gants par ici, les sécateurs par là, les gousses dans un seau – il s'en occupera dans l'après-midi, où il faudra les ouvrir avant d'en apporter le coeur dans les réserves de potions.
Il rit quand le rouquin s'excuse de l'enthousiasme débordant dont il fait preuve, et n'hésite pas à l'interrompre au milieu de ses questions pour répondre à la première.
En effet, par quoi commencer ?
“I wish to start with lunch,” fait-il remarquer dans un sourire. “You can join me.”²
Moui, en fait, il n'a pas tellement d'autre choix. Noah se lave les mains et les avant-bras dans un point d'eau de la serre, se passe un peu d'eau sur le visage et prend ensuite la direction des bâtiments pour aller chercher de quoi manger. Mais, tout en marchant…
“I think I've always been interested in plants. I grew up in Alaska, and nothing grows there in winter. When I got to Ilvermorny, I was amazed by the diversity of plants you could find there.”³ Il ferme la porte de la serre, s'engage sur un des chemins qui serpentent dans le parc de la MUL. “One thing leading to another, I got accepted as an exchange student in Castelobruxo for my last year. I think it was a real turning point : I was already really into botany, but the opportunity to study in the middle of the Amazon Forest was… Well, I wasn't the best student you could find, except for botany. It was unhoped for, so I made the best of it.”⁴ Un rire secoue brièvement sa poitrine, comme si un souvenir en particulier lui revenait en tête. “A part of myself stayed there and will probably remain there forever.”⁵
C'est qu'il se fait poète, dites.
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¹ La force ne vous sera d'aucune aide.
² J'aimerais commencer par le déjeuner. Vous pouvez m'accompagner.
³ Je crois que j'ai toujours été intéressé par les plantes. J'ai grandi en Alaska, et rien n'y pousse l'hiver. Quand je suis entré à Ilvermorny, j'ai été fasciné par la diversité de plantes qu'on pouvait y trouver.
⁴ Une chose en entraînant une autre, j'ai été accepté pour un échange avec Castelobruxo pour ma dernière année. Je pense que ça a été un vrai tournant : j'étais déjà passionné de botanique, mais l'opportunité d'étudier en pleine forêt amazonienne était… Eh bien, je n'étais pas le meilleur des élèves, en dehors de la botanique. C'était inespéré, j'en ai donc profité un maximum.
⁵ Une partie de moi est restée là-bas et y restera probablement pour toujours.

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

C'était peut être la jeunesse, l'enthousiasme débordant et la passion brûlante pour son métier et ce qu'il lui faisait découvrir qui traversait le rouquin. Ou autre chose. Lui même n'en avait aucune idée, il se rendait juste compte qu'il allait peut être un peu trop vite en besogne. Et il s'en rendit d'autant plus compte lorsque l'autre homme lui rappela que lui n'avait pas déjeuner. Avec le sourire, donc, il ne lui en voulait pas mais... Connor se reprit, droit, se disant que ça manquait drôlement de professionalisme tout ça. Et s'il y avait bien une chose qu'il ne voulait pas, c'était ça.

Il s'excusa et laissa l'autre homme s'affairer à se rincer et se débarbouiller, replaçant sa besace sur son épaule et prenant son carnet et sa plume à la main pour noter en marchant. Une bonne plume à papotte lui ferait du bien, mais c'était cher, et pas toujours très fiable selon la provenance. Peut être que Pandora pouvait lui en dégoter une, mais il faudrait qu'il puisse lui apprendre son style d'écriture, et il aimait la maîtrise de son style naissant alors... Pour le moment, c'était ça ou rien. Il le suivait, à sa hauteur, le nez plus haut qu'il ne l'avait eu entre ces murs le plus souvent. Il se souvenait bien.

« I've always thought schools sort and judge student too soon. A bad student doesn't mean anything except that education failed them. »

Il dit, bien que pour lui l'enseignement tel qu'il était lui avait toujours convenu. Il n'avait pas été un rebel bien longtemps, se réfugiant dans la connaissance, ayant toujours soif d'apprendre, il n'y avait guère que dans certaines matières où le libre arbitre primait où il n'était pas toujours le meilleur. Pas parce qu'il ne se donnait pas du mal, mais parce que sa façon de faire ne plaisait pas toujours. Boarf. Il en était là, maintenant, il avait trouvé sa voie. Noah Inuksuk aussi, et c'était tant mieux. Mais combien d'autres à qui ces écoles avaient fait défaut ?

« Are your planing on going back someday ? Maybe take a few students there with you, or just for work ? »

Ne vous méprenez pas, le rouquin était observateur et avait vu l'ombre, ou plutôt la marque blanche marquée par le manque d'alliance au doigt de Noah. Un peu trop tôt à son propre goût d'ailleurs, il s'était repris lui même en se grondant mentalement. Il ne voulait pas poser de question indiscrète, et en même temps, un article ne s'écrivait pas sans ça. Il s'agissait surtout de le faire dans le respect de l'autre. Ils étaient arrivés au refectoire, où Connor ne comptait pas prendre plus qu'un bout de pain et un yaourt, aussi honteux qu'il devrait être face à l'autre homme.

« What was it like, to live there. To live in all those places you've been ? »

Il ajouta, pas trop fort, juste pour Noah. Il était curieux, mais aussi pensait que les lecteurs seraient heureux d'avoir son récit de cette façon.

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm stalking you or anything

Connor & Noah

Les mains dans les poches, Noah remonte les allées serpentant le parc d'un pas tranquille, absolument pas pressé. Il n'a plus cours, aujourd'hui, et compte simplement faire de l'entretien courant dans les serres avant de rentrer chez lui ce soir. Ses filles ne le rejoignent pas ce week-end, donc autant dire qu'il n'a aucun impératif.
Il hausse les épaules au commentaire du jeune homme au sujet du système éducatif. Bien qu'enseignant aujourd'hui, il ne pense pas avoir le recul nécessaire pour répondre à cette épineuse question, et suppose que ce n'est pas tellement l'objet de leur discussion.
En revanche, la question suivante, peut-être plus personnelle, lui demande un peu de réflexion alors qu'il enfonce plus profondément les mains dans les poches de sa veste.
“Maybe… But not anytime soon,”¹ répond-il après un temps d'attente. Ou en tout cas, pas sur une excusion de longue durée. Deux semaines sans voir ses gamines, c'est déjà long, il n'est pas sûr de pouvoir se séparer à nouveau d'elles pendant plus longtemps. Et puis il ne s'est pas installé ici par hasard : il espère bien pouvoir faire prendre en compte la stabilisation de sa situation par un juge pour qu'on revoie les termes du divorce et qu'il puisse décrocher une garde alternée.
Qu'il puisse participer à l'éducation de ses enfants à part entière et ce avant qu'elles entrent dans les pensionnats magiques du secondaire.
En revanche, il y a une chose dont Noah est certain : “And with no student, that is for sure. I've always worked alone, I don't think I'll be able to share the work once on the field, if you know what I mean ? Not that I ain't the sharing kind but… When you spent more than fifteen years working with your own methods, changing habits ain't easy.”²
Il espérait ne pas trop passer pour un sombre abruti en disant ça. Il était tout à fait ouvert à partager son savoir, mais voyager avec quelqu'un n'était pas pour lui. Oh, bien sûr, il avait fait la majeur partie de sa route avec Farashuu à ses côtés, mais leurs domaines d'études étant radicalement différents, ils ne s'étaient jamais gênés l'un l'autre dans leurs travaux. Il avait toutefois, depuis, eu l'occasion de parcourir les sentiers seul avec lui-même et ça avait une saveur incommensurable.
“I'd love going back there with my daughters, someday. Show them the beauty of the primal forests, and…” Un sourire rêveur flotte une seconde sur ses lèvres, mais disparaît rapidement alors que Noah secoue la tête. “Sorry, that was out of scope.”³
Et pourtant, il rêverait de voir ses deux petites filles prendre la suite de son travail. Il les éduque pour les sensibiliser à la nature, bien sûr, mais essaie de ne pas trop peser sur leurs choix futurs pour qu'elles puissent s'épanouir dans ce qui leur convient.
Il sera fier quoi qu'elles fassent. Mais il ne peut s'empêcher d'espérer les voir suivre la route qu'il a commencé à tracer.
Ils entrent dans le bâtiment menant au réfectoire, et Noah attrape un plateau qu'il remplit avec attention. Il prend une entrée et le plat végétarien.
“Well, I'm not sure I understand what you mean. Are you sure you don't want to eat anything more ? Bread and a yoghurt ain't much…
- That's what I keep telling him, Professor, but he wouldn't listen !”⁴
Noah se tourne vers l'étudiante qui adresse un clin d'oeil à Connor et pose d'autorité un muffin sur son plateau, en lui lançant un “my treat !” avant d'aller s'installer avec un groupe d'amis à elle. Noah éclate alors de rire et leur trouve une table un peu à l'écart où ils pourront poursuivre sans crainte d'être dérangés.
“To get back to your question, it all depends of the point of view, I'd say. It ain't the kind of life you can have if you're too keen on comfort, for example. But it really is enriching. You meet a lot of people, from cultures you wouldn't even imagine they exist, you keep learning and seeing different things everyday… It is very intense.” Il plante sa fourchette dans ses carottes rapées. “I'd say the most difficult part of it is coming back, live in a stable place, settle down… After all what I've been through on the road, it is definitely what I struggled most with.”⁵
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¹ Peut-être… Mais pas prochainement.
² Et sans étudiant, c'est certain. J'ai toujours travaillé seul, je ne me pense pas capable de partager le travail une fois sur le terrain, si vous voyez ce que je veux dire ? Non pas que je ne sois pas prêteur, mais… Quand on passe plus de quinze ans à travailler avec ses propres méthodes, changer les habitudes n'est pas simple.
³ J'adorerais y retourner avec mes filles, un jour. Leur montrer la beauté des forêts primaires et… Pardon, c'était hors sujet.
⁴ Euh, je ne suis pas sûr de voir où vous voulez en venir. Vous êtes sûr de ne pas vouloir manger plus ? Du pain et un yaourt, c'est pas grand chose…
- C'est ce que j'arrête pas de lui dire, Professeur, mais il n'écoute rien !
⁵ Pour revenir à votre question, cela dépend du point de vue, je dirais. Ce n'est pas le genre de vie que l'on mène si on tient à son petit confort, par exemple. Mais c'est réellement enrichissant. On rencontre beaucoup de gens, de cultures dont on n'imaginerait même pas qu'elles existent, on apprend continuellement et on voit de nouvelles choses chaque jour… C'est très intense. Je dirais que la partie la plus difficile, c'est le retour, vivre dans un endroit fixe, se poser… Après tout ce que j'ai vécu sur la route, c'est certainement ce avec quoi j'ai eu le plus de mal.

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Connor écoutait, marchait, acquiesçait, et relançait le contact visuel quand Noah lui parlait, avec sérieux mais aussi avec beaucoup d'ouverture. Il essayait de comprendre, pas seulement pour son papier mais aussi pour découvrir l'autre homme, ce que ce dernier lui racontait. C'était difficile à imaginer, d'où sa question, ce qu'était la vie dans tant de pays différents. Et alors qu'ils approchaient de l'endroit où Noah se restaurait -Connor avait plutôt évité le lieux autant qu'il pouvait, n'ayant pas grand monde avec qui déjeuner le midi. Mais il ne pouvait pas toujours, notemment quand il pleuvait des trombes ou que les températures chutaient.

Il ouvrit un peu plus les yeux quand le botaniste indiqua avoir des enfants. Ho, celle là, il ne s'y attendait pas. Etre marié c'était une chose mais... Oui, c'était vrai qu'il avait 40 ans. Chose que le rouquin avait oublié alors qu'il lisait et annottait ses exploits autour du Monde. C'était une chose normale, à cet âge. Alors pourquoi est-ce qu'il était un peu déçu ?

« Oh. If you don't want me to put it in my article, don't hesitate to tell me. Whatever it is. »

Il dit, notant malgré tout tout ce qu'il lui disait. Il avait trouvé le sourire de l'autre homme tellement chaud et heureux, lorsqu'il les avait évoquées, pourtant. Ca avait été jusqu'à réchauffer son coeur à lui, qui n'avait pas grand chose de positif à dire concernant la famille en général. Il n'avait que la sienne comme example, il fallait dire.

« But... I think it's beautiful. That you want to share your work and passion with them, I mean. I don't think we should cut this out. »

Ses oreilles chauffaient à nouveau, mais il tenait à le lui dire. Parce que c'était les rares bons souvenirs qu'il avait avec son père. Quand ce dernier l'avait emmené pêcher, par example. Oh, il avait détesté camper. Mais partager ces rares moments, loin de sa mère si toxique, avaient été très importants.

Il était resté digne lorsqu'ils avaient comparé le contenu de leurs plateaux. Connor ne voulait pas encore se faire inviter, mais en même temps il ne pouvait vraiment pas se permettre plus que ce qu'il avait pris, alors il s'en était tenu à ça. Et puis il était nerveux, de toute façon, il n'était pas certain de pouvoir en avaler la moitié. Ce n'était pas juste parce que c'était son premier vrai papier rémunéré qui ferait plus d'une mini colonne. C'était Noah, et ce qu'il lui inspirait. D'admiration, de respect, et d'autre chose sur lequel il avait du mal à mettre le doigt. Et il n'avait pas tellement le temps d'y penser qu'un muffin apparu sur son plateau, alors que son spidersense avait fait hérissé ses poils un peu trop tard.

« Mind your own business Leen ! »

Il rugit, plus sur la défensive qu'il ne l'aurait voulu devant l'autre homme. Ses joues étaient couleurs tomate de colère, il en avait marre de cette fille qui passait son temps à lui fourrer des trucs dans la bouche parce qu'il était soit disant trop maigrichon. Y'en avait marre de ces gens qui lui rappelaient sans cesse qu'il ne correspondait pas aux idéaux beautés de la société, merde. Il en avait eu assez toute sa scolarité pour pas qu'on le lui rappelle maintenant qu'il était adulte. Il s'en foutait, lui. Qu'il soit moche ou maigre ou quoi. Mais si on pouvait lui foutre la paix, merci ?! Il grogna à son encontre, et se repris. Il était là pour autre chose que lui donner une leçon à celle là.

« Sorry about that. »

Il s'excusa auprès de Noah, inspirant profondément pour calmer la colère qui montait.

« I bet it must be very intense. Do you have a story for me, an anecdote ? Something that happened during your trips and you would like to share maybe. »

Il demanda, laissant son carnet ouvert mais rompant son pain histoire que l'autre homme ne soit pas le seul à manger. Il mangerait le muffin, plus tard. Parce qu'il ne voulait pas que Leen le voit et qu'elle pense avoir gagné cette fois, mais en même temps il avait la dalle, et il ne voulait pas gâcher. Les autres mots de l'homme lui disaient qu'il n'était pas tout à fait ravi de sa nouvelle situation, et ça lui donnait envie de creuser ça aussi. Alors il attendit qu'il ait finit pour enchaîner sur ce sujet.

« I see why it can be a challenge, it's a totally different way of living. But nowadays, there are so many ways to be somewhere and the next day somewhere else... Maybe once your girls grow up »

Il hésita, se disant que c'était un peu malvenu de sa part, mais se lança quand même, sincère.

« You never now what can happen. For someone with your abilities and your knowledge. But I'm sure you'll be able to find new subjects even around here. It's what I'm trying to do too»

Parfois on n'avait pas besoin d'aller bien loin pour trouver. Il avait du mal à quitter Noah du regard, en pensant ça, et s'en rendant compte il baissa les yeux sur son carnet. Oh dear. C'est là qu'il réalisa.

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm stalking you or anything

Connor & Noah

Les épaules du botaniste se haussent à nouveau quand on lui propose de couper certaines choses au montage. Ce qui est dit est dit, il ne va pas revenir dessus, d'autant plus que c'est on ne peut plus vrai. C'était plus une question de ne pas se laisser emporter par l'envie de parler de ses gamines. Ça n'était pas le sujet de l'article du jeune homme, après tout, quand bien même le père fier qu'il était pourrait parler d'Amaryllis et d'Hazel pendant de longues heures.
Il n'a pas vraiment besoin de s'attarder là dessus grâce à l'irruption d'une nouvelle personne, qui s'éloigne aussi vite qu'elle est apparue, laissant son rire cristallin claironner derrière eux en réponse à la réaction du journaliste. Le botaniste est d'ailleurs assez surpris de la façon que ce dernier a de réagir, visiblement très sur la défensive. Il ignore tout du passif entre ces deux-là, aussi s'abstient-il de faire le moindre commentaire. Après tout, ce n'était là que la démonstration de la fougue de leur jeunesse, non ?
C'est face à ce genre de scènes qu'il se rend compte qu'il s'est assagi avec les années. Il est moins insouciant, même s'il continue de regarder le monde avec des yeux d'enfants. La vie ne l'a pas plus épargné qu'un autre et, malgré son optimisme débordant, il n'en a pas moins appris à prendre un peu de recul sur certaines choses. Peut-être est-ce cela qui fait défaut au jeune homme qu'il a face à lui.
Ou pas. Il n'a jamais été très doué pour lire les gens, après tout. Son truc, à lui, c'est les plantes, on l'aura assez dit. Il les trouve bien plus simples, plus apaisantes aussi.
Tout en dévorant son repas, Noah réfléchit à l'anecdote qu'il pourrait, à ce sujet, raconter à son interlocuteur. Le problème étant que la plupart d'entre elles incluent la présence de Farashuu, et qu'il n'a pas tellement envie de parler d'elle. Non par rancune ou regret, mais parce que se remémorer les moments de bonheur avec elle rendait la situation actuelle, très tendue, plus compliquée – pour ne pas dire douloureuse.
“It is very intense indeed. I remember that day, twenty years ago…” Sa voix est descendue d'un ton, comme lorsqu'il parle à ses étudiants. Son talent de conteur prend naturellement le dessus, ses intonations changent, le rythme de ses mots également. “You have to bear in mind that I came back to Alaska shortly after my year in Castelobruxo. I had graduated, with no intention to spend any more time in school. I spent a year in Bethel, Alaska, with a casual job, and started studying plants from my native land. One thing leading to another, I decided I wanted to travel more, to discover more, to feel this awe again like when I first came in Ilvermorny or Castelobruxo.”¹ Noah ne regarde plus tellement le jeune homme, essaie de se souvenir du mieux qu'il le peut et de ne pas oublier un détail qui empêcherait son interlocuteur de comprendre. “I was nineteen and a little reckless when I left Bethel for the Amazon Forest. But I didn't use any… magical, or even no-maj' means of transportation to get there. I walked all the way, from North to South America.”²
Et une gorgée d'eau, avant qu'il avale une nouvelle fourchettée de son repas.
“It happened when I had just crossed the border between Panama and Colombia,” explique-t-il. “I went there entirely unprepared, I have to confess. There are no roads allowing yourself passage between the two countries, only the jungle. Most tourists take the boat to go from one to another, because it isn't really safe there. On the no-maj' side, there are paramilitary forces hidding into the forest, for example.”³ Vous sentez comment Noah entretient le mystère, tout en avalant ses pommes de terre ? “Sooo, here I was, walking through the jungle. It was a beautiful place, full of life and colors. You could hear many birds singing in the canopy, which kept me from hearing human activity. I had stopped to draw a sketch of a plant I had never seen before when I was attacked. I could've used my wand, of course, even if they were no-maj', since my life was at stake there, but they were armed and they would've probably shot me dead before I could even start casting a spell.”⁴
Une bouchée de légumes disparaît, qu'il fait descendre avec une nouvelle longue gorgée d'eau. “The thing is they had not noticed the Hymenolobium Pedicae that was just behind them. Even I thought it was a random Hymenolobium, which is a common tree species in the tropical forests. It proves itself extraordinary when it emprisonned all of our ankles with its roots, and then pulled to bury us alive. I would understand later that noise bother that particular species, and that's why it attacked.”⁵
Ce qu'il ne précise pas, c'est que c'est lui qui a découvert l'espèce lors de ce voyage et que la première apparition du nom Hymenolobium Pedicae s'est faite dans le premier livre de botanique qu'il a publié.
“I have no idea of what happened to the guys that attacked me.” Ils ne s'en sont sans doute pas tirés d'affaire et ont servi d'engrais à l'arbre, très probablement. “I was sinking into the ground, barely able to move or to breathe. I managed to get my hand onto my wand at some point, and cast the first spell I could think of : the Tickling Charm.” C'était surtout l'un des rares qu'il maîtrisait en informulé, à l'époque. Et puis, les plantes y étaient également sensibles, il l'avait déjà testé auparavant. “The root let go of me, and with another spell, I managed to get out. I still bear the scars of that day.” Il secoue la tête, finissant son plat. “I looked for the other men it had attacked, but could never find'em.”⁶
Pfiou, la belle anecdote que voilà. Espérons qu'elle convienne à Connor ! Il ne l'a pas racontée à grand monde, celle ci. Non par honte de la témérité que cela impliquait chez le jeune homme qu'il était alors, mais parce que, finalement, cette découverte ne s'était pas faite sans victime collatérale.
S'il devait y retourner, ce serait avec bien plus de préparation d'ailleurs, surtout s'il devait partir avec ses filles, comme il le fait remarquer ensuite en aparté au jeune homme. Il ne s'attend toutefois pas, par la suite, à ce que Connor lui dise qu'il trouvera sans doute de quoi faire ici aussi, même sédentarisé. Il fronce les sourcils, mais, au final, ne sait pas trop quoi répondre et se laisse aller contre le dossier de sa chaise.
“Britain is a whole new world to me, with plants I know little about for some. But I'm afraid there is little to discover,” fait-il alors remarquer. “Or maybe it ain't what you were trying to say?”⁸
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¹ C'était très intense en effet. Je me souviens de ce jour, il y a vingt ans… Il faut garder à l'esprit que j'étais revenu en Alaska peu de temps après mon année à Castelobruxo. J'avais obtenu mon diplôme, et n'avait pas l'intention de passer plus de temps à l'école. J'ai passé une année à Bethel, Alaska, avec un job alimentaire, et ai commencé à étudier les plantes de mes terres natales. Une chose en entraînant une autre, j'ai décidé que je voulais voyager davantage, découvrir davantage, retrouver cet émerveillement que j'avais ressenti quand j'étais arrivé à Ilvermorny ou Castelobruxo la première fois.
² J'avais dix-neuf ans et j'étais plutôt téméraire quand j'ai quitté Bethel pour la Forêt Amazonienne. Mais je n'ai pas utilisé de… Moyens de transports magiques, ni non-maj' pour m'y rendre. J'ai fait tout le trajet à pied, du nord vers le sud.
³ C'est arrivé quand j'avais tout juste traversé la frontière entre le Panama et la Colombie. J'étais pas du tout préparé, je dois avouer. Il n'y a aucune route permettant le passage entre les deux pays, juste la jungle. La plupart des touristes prennent le bateau pour passer de l'un à l'autre, parce que ce n'est pas très sûr par là-bas. Du côté non-maj', il y a des forces paramilitaires qui se cachent dans la forêt, par exemple.
⁴ Doooonc, me voilà à marcher dans la jungle. C'était un endroit magnifique, plein de vie et de couleurs. Je pouvais entendre les oiseaux chanter dans la canopé, ce qui m'empêchait d'entendre toute activité humaine. Je m'étais arrêté pour esquisser le croquis d'une plante que je n'avais encore jamais vue quand j'ai été attaqué. J'aurais pu utiliser ma baguette, bien sûr, même si c'était des non-maj', puisque ma vie était en danger, mais ils étaient armés et m'auraient probablement abattu avant que je puisse lancer le moindre sort.
⁵ Le truc, c'est que je n'avais pas remarqué l'Hymenolobium Pedicae qui était juste derrière eux. Même moi, je pensais qu'il s'agissait d'un Hymenolobium tout à fait ordinaire, une espèce commune d'arbre dans la forêt tropicale. Il s'est montré extraordinaire quand il a emprisonné nos chevilles avec ses racines, avant de tirer dessus pour nous enfoncer dans le sol. Je comprendrais plus tard que le bruit incommode cette espèce en particulier, et que c'est la raison pour laquelle elle a attaqué.
⁶ J'ignore ce qui est arrivé aux gars qui m'ont attaqué. J'étais en train de m'enfoncer dans le sol, à peine capable de bouger ou de respirer. J'ai réussi à mettre la main sur ma baguette à un moment donné, et ai lancé le premier sort qui m'est venu à l'esprit : le sort de chatouillis. La racine m'a lâché et j'ai pu m'échapper. J'en garde encore les cicatrices. J'ai cherché les autres hommes qu'elle avait attaqués, mais n'ai jamais pu les retrouver.
⁷ La Grande Bretagne est un nouveau monde pour moi, avec des plantes dont je sais peu de choses pour certaines. Mais je doute qu'il y ait encore beaucoup à découvrir. Ou peut-être n'est-ce pas ce que vous tentez de me dire ?

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Dire que Connor était passionné par le récit de l'auteur qu'il interviewait était un euphémisme. S'il n'avait pas eu la retenue et le professionalisme pour lui, il aurait carrément croisé les bras pour poser sa tete dedans et écouter le récit de bout en bout avec des étoiles dans les yeux. Non, au lieu de ça, il avait décalé son yaourt et son muffin, il avalait son pain en oubliant de le mâcher -ce qui lui valut de devenir un peu plus rouge à un moment d'ailleurs- et il prenait des notes, avidement, une fois qu'il avait compris que le récit allait être à la hauteur de ses espérances. D'autres gens autour voyaient le professeur et le rouquin et se demandaient d'abord ce qu'ils faisaient là, avant de laisser traîner l'oreille et de s'attarder avant de repartir de la cafétéria. Il fallait dire que l'autre homme savait comment faire durer le suspens. L'idée traversa l'esprit de Connor, qu'il allait avoir du pain sur la planche s'il voulait retranscrire tout ça et lui faire justice. En général, d'ailleurs. Il accueilli la fin avec les sourcils impressionnés et un hochement de tête approbateur.

« Well damn, this is quite the adventure. I bet you have so many others to tell you could write a whole book just filled with it. And you were only nineteen. »

Il dit, respectueux, notant ses dernières impressions. Et d'autres encore. Et encore. Il ne disait pas ça en l'air, en toute honnêteté il aurait pu l'écrire, le bouquin, s'il continuait à raconter d'autres histoires comme ça.

« And... Was that... I think I remember you were the first person to discover this Hymenolobium Pedicae plant ? Or am I mistaken ? »

Parce qu'en plus d'être extrêmement studieux, le garçon avait une excellente mémoire. Il avait feuilleté les papiers des confrères avant de demander cette interview, et son jeune âge l'avait déjà frappé alors.

Ils finirent lentement leurs plats, Connor faisant durer le yaourt avant d'être sûr qu'aucune Isleen ne serait dans les parages pour le voir manger son muffin, et Connor le laissa manger, avant de le questionner à nouveau sur d'autres anecdotes possibles. Et puis ils reprirent le chemin de la serre où Connor demanda à Noah de travailler comme d'habitude, et qu'il prendrait simplement des notes ou lui poserait de nouvelles question. Et il en avait. Mais souvent, il le laissait aussi travailler en silence. Enfin, en silence, tout est relatif. Parce que Noah Inuksuk ne se taisait jamais vraiment en compagnie de ses plantes. C'était pratique, pour Connor qui apprenait beaucoup de choses, mais aussi amusant et un peu nouveau. Et passionnant.

« I was wondering... would you be ok with me taking a few picture of you while you work ? »

Connor avait sorti son vieil argentique, pas en superbe état mais il savait comment développer de belles photos en mouvement. Il trouvait que plutôt qu'un portrait immobile, ce genre de portrait irait bien mieux à l'autre homme. Oui, Noah était beau quand il était dans son environnement qui le passionnait. Et silencieusement, le jeune reporter s'en rendait compte, lui qui n'accordait pas la moindre importance à l'apparence des gens.

***
Quelle aventure. Je parie que vous avez en avez encore autant à racontez, vous pourriez écrire un livre entier. Et vous n'aviez que dix-neuf ans ?
Et… je me demande… Je crois me souvenir que vous avez été la première personne à découvrir cette plante, la Hymenolobium Pedicae ? Ou est-ce que je me trompe ?
Je me demandais ... vous seriez d'accord pour que je prenne quelques photos de vous pendant que vous travaillez ?

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm stalking you or anything

Connor & Noah

En effet, il a probablement assez d'anecdotes du genre pour écrire un livre rien que sur ce sujet. Mais Noah n'est pas du genre à écrire un livre sur sa vie. Il n'est pas tellement du genre à parler de sa vie, d'ailleurs. Comme il l'avait déjà fait remarquer lors de leur précédente rencontre, il préférait être reconnu pour son travail plutôt que pour sa personne. Il n'a jamais eu l'intention de devenir quelqu'un de célèbre.
La renom qui a résulté de ses travaux lui convient. Il n'en demandait pas tant, mais il ne veut surtout pas plus.
Un peu gêné par l'admiration que le jeune homme semble lui porter après son récit, le botaniste reste toutefois aussi conciliant et courtois qu'à son habitude et hoche la tête à la question.
“I was the first one to sketch it and name it,”¹ corrige-t-il avec modestie. Après tout, les peuples autochtones le connaissaient déjà et l'évitaient d'ailleurs comme la peste. Il explique d'ailleurs au jeune homme que les peuples locaux non sorciers pensait que cet arbre abritait des esprits malins et que quiconque s'en approchait ou le touchait se retrouvait maudit. Il ajoute qu'en revanche, il semblerait qu'il soit le premier à avoir découvert comment l'approcher suffisamment pour en prélever quelques feuilles, et donc à découvrir les propriétés de ces dernières. Mais, encore une fois, aucun écrit n'ayant été produit à ce sujet avant lui, il n'y avait aucun moyen de le vérifier.

Connor n'a pas eu besoin de prier le chercheur très longtemps pour que ce dernier reprenne le travail laissé en plan dans la serre. Il retrousse les manches de sa chemise, laissant apparaître les premiers tatouages sur ses avant-bras, glisse les mains sous un peu d'eau avant de se mettre à la tâche.
Voir Noah s'occuper de ses plantes, c'est quelque chose, croyez-moi. Il passe d'un bosquet à l'autre, glisse ses mains un peu n'importe où, sous les feuilles, dans la terre, et a très vite les genoux et les mains sales. Il parle aussi. Il communique avec les végétaux comme s'ils étaient capables de lui répondre, ou s'il était capable de comprendre leur langage bien à eux. Il a des gestes précautionneux, et n'importe qui peut voir qu'il est absolument passionné par son métier en le voyant ainsi à l'oeuvre.
Il relève la tête en entendant une nouvelle question, cette fois-ci bien différente des précédentes. Le prendre en photo ? Mais pourquoi donc ? L'idée de refuser lui traverse l'esprit : après tout, s'il ne veut pas avoir sa tête sur ses livres, ce n'est pas pour l'accoller à un article. Mais finalement, son tempérament conciliant prend le dessus et il hoche la tête.
“As far as you don't bother me in my work…”² accepte-t-il en haussant les épaules.
Et il reprend son ouvrage. Il ponctue parfois le tout de commentaires, invite le jeune homme à s'approcher aussi, comme s'il avait été un de ses étudiants. Il lui montre les signes de floraison prochaine de telle plante à la floraison rare, lui explique comment reconnaître la bonne santé de tel buisson qui se remettait tout doucement de l'invasion d'un champignon particulièrement agressif…
Bref, il se montre aussi ouvert qu'à l'habitude et oublie même le cadre dans lequel leur conversation a lieu. Ce qui est plutôt bon signe pour le journaliste. Il faut encore un long moment avant que Noah ne se redresse, et étire sa colonne qui devient douloureuse.
Pfiou, il n'a plus vingt ans, son corps le lui rappelle régulièrement.
“My work here is done, I'm gonna head to the tropical greenhouse… Do you wish to come over or do you need any other piece of information for your article ?”³ interroge-t-il sans agressivité, d'un ton neutre.
Il ne cherche pas à le mettre dehors, mais s'intéresse plutôt factuellement à la question.
“If you intend to stay a bit more, I would welcome a hand there. Tropical tree are high and my back doesn't seem to be wanting me to climb them today.”⁴
Comment ça, du travail déguisé ?
Hey, dans le métier de journaliste, il faut parfois mouiller la chemise !
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¹ J'ai été le premier à en faire un croquis et à lui donner un nom.
² Tant que ça ne m'empêche pas de travailler…
³ J'ai fini ici, je vais aller à la serre tropicale… Voulez-vous m'accompagner ou avez vous besoin d'autre information pour votre article ?
⁴ Si vous désirez rester encore un peu, je ne serais pas contre un coup de main là-bas. Les arbres tropicaux sont haut-perchés et mon dos n'a pas l'air de vouloir que je grimpe dessus aujourd'hui.

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Si Pandora avait pu être là pour constater l'effet du botaniste sur le rouquin, elle en serait certainement tombé de sa chaise. Loin d'avoir sa langue dans sa poche lorsqu'il s'agissait de rétorquer, cingler ou prouver que quelqu'un était dans le faux, il était rare d'entendre des compliments de sa part. Ou de l'enthousiasme aussi débridé. Il s'en rendait compte lui même, les poumons pleins d'un air nouveau, que ce qu'il faisait là, son métier mais pas seulement, lui plaisait. Bien sûr, il y avait un fond de pression. Il veut que cet homme, qu'il admire bien sûr mais qui est une pointure dans son domaine, ne le trouve pas idiot ou qu'il manque de professionnalisme comme le premier jour. Il cherche peut être un peu son approbation... Mais pas seulement.

Connor est ravi de discuter de tout et de rien sur le chemin de la serre a nouveau, mais la lui convient tout aussi bien de prendre des notes en silence en l'observant travailler. D'autant que c'est un spectacle pour les yeux, et pour les oreilles. Alors, une fois qu'il eût l'autorisation, Connor attendit un moment son argentique a la main et le click de l'enclenchement mécanique se fit entendre plusieurs fois. Il essayait de ne pas trop le déranger, et fit plusieurs clichés jusqu'à ce qu'il entendit sa bobine de terminer, puis il rangea son appareil et ses notes. Il attendit tranquillement, posant une ou deux questions intéressées de temps en temps, que Noah ait fini. Il fut surpris de son hésitation et hésita un moment, rangeant ses mèches dans son espèce de chignon roux, avant de finalement accepter.

« Yes... Yes I'd be glad to help if I can ! »

Il dit, souriant avec gratitude. Il descendit de son tabouret, curieux de ce qu'il allait apprendre a nouveau.

« Can I ask where you did your tattoos and what they mean ? If they do mean something obviously. »

Il demanda en voyant l'autre homme replacer ses manches, alors qu'il bifurquaient vers la serre tropicale. Connor n'était pas un grand sportif, loin de là, mais il était assez léger pour se hisser facilement. Et là où les muscles ne suffisaient pas, il y avait son cerveau -et la magie. Il commença par se débarrasser de ses couches de vêtements (chose qu'il rechignait a faire parce qu'il cachait son manque d'épaisseur de cette façon) pour finir en jean et t shirt pour grimper là où Noah avait besoin de lui. Il était attentif, et la baguette coincée dans sa ceinture il avait rapidement atteint de bonnes hauteurs qu'effectivement Noah aurait eu du mal a atteindre. Par contre il était rouge et suait a grosses gouttes. Saloperie de climat tropical.

« How can you stand the heat, when you came from a place like Alaska... »

IL dit autant pour Noah que pour lui. Gosh, la Grande Bretagne et son climat désastreux lui convenait bien mieux que l'humidité et la chaleur de cet endroit a lui.

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm stalking you or anything

Connor & Noah

Ce garçon n'avait pas peur de mouiller la chemise. Vu le métier qu'il avait choisi, c'était une bonne chose, relève Noah sans toutefois partager le fond de sa pensée. En tout cas, si on en croit le sourire qui flotte sur les lèvres du botaniste, il est satisfait de la réponse du jeune homme et de le voir s'attacher les cheveux, prêt à donner de sa personne. Il ne lui en faut pas plus pour prendre la direction de la serre annoncée plus tôt, non sans fermer celles qu'ils quittent.
Est-il vraiment surpris d'entendre la question sur ses tatouages ? Non. Connor n'est pas le premier à s'interroger et à vouloir en savoir plus. Ni le premier à essuyer un refus.
“I'm sorry, but you can't. They do mean something, and that is personnal enough for me to be unwilling to share that.”¹
Malgré le refus catégorique et clair – l'américain n'a pas vraiment l'air prêt à négocier sur cette question – il garde son sourire et son attitude avenante. Il place tranquillement ses limites sans faire preuve d'autorité, d'un ton presque léger. Il a bien voulu évoquer ses filles, et se laisserait sans doute entraîner sans trop de mal à raconter certains détails de sa vie, comme son ex-femme.
Mais pas les marques qu'il affiche pourtant à la vue de tous. Certaines sont des souvenirs, ou des façons de couvrir certaines cicatrices en faisant d'une pierre deux coups. D'autres sont plus une façon de s'exprimer. On pourra notamment parler de la fleur de Plante à Pipaillon, tatouée à la base de sa nuque, qui symbolise son acceptation de lui-même et de son homosexualité, ou encore les deux papillons qui sont dessinés en des traits tribaux près de son coeur, entremêlés dans les branches d'un arbre dont la branche court la clavicule, représentant ses deux filles.
Les voici qui arrivent, finalement, dans la serre où la température a gagné assez peu de degrés, mais beaucoup d'humidité. La serre est bien plus grande à l'intérieur que ce que l'extérieur laisserait penser, plus haute surtout. Une véritable canopé s'étend au dessus de leurs têtes, et on entend même le bruit de certains oiseaux et insectes, indispensables à la bonne santé de l'écosystème.
Les deux hommes s'arrêtent au pied d'un arbre au tronc encore maigrelet et relativement facile à grimper. Le botaniste fait passer ses conseils à celui qui, visiblement, est son étudiant pour le moment, lui indique comment grimper, et quoi faire une fois en haut. Ooooh, il ne le lâche pas du regard – il ne voudrait pas qu'il abîme son arbre ! Et éclate de rire en entendant le commentaire de Connor.
“It can get warm in some places in Alaska, you know !”² Et n'oublions pas que le bonhomme a passé une bonne partie de sa vie dans les forêts tropicales. Il a eu le temps de se faire au climat. Baguette à la main, cette fois, il s'enfonce dans la dense végétation, vérifie le taux d'humidité d'un sort ou deux. Il passe près de lianes d'orchidées donnant des fleurs aux mille et une couleurs, observe leurs racines, passe à une autre plante, tout en s'assurant que Connor s'en sorte.
Le pauvre n'était pas venu pour ça, tu te souviens Noah ?
Il est à nouveau en train de causer avec un buisson, en effleure le sommet d'un mouvement de la paume, et le bosquet est brutalement agité d'un frémissement, comme s'il frissonnait. Le botaniste a l'air satisfait de ce qu'il voit et continue son inspection. Le manège dure encore un moment jusqu'à ce qu'il s'assied au pied d'un strelitzia reginae de belle taille, aux fleurs si particulières et aux propriétés magiques insoupçonnées jusqu'à il y a encore peu, ne résiste-t-il pas à l'envie d'expliquer à son auditoire. Les pétales et les graines ont en effet des vertus médicinales et, associées à d'autres plantes, permettent une cicatrisation spectaculaire des plaies, notamment celles dues à des morsures de serpents ou d'arachnides au venin particulièrement agressif.
Il s'est perdu dans quelque explication quand un tintement se fait entendre. Comme si quelque chose de dur tapait sur les vitres de la serre. Noah s'interrompt et se redresse, cherchant l'origine de la nuisance. Et il ne tarde pas à remarquer le hibou grand duc qui tape du bec contre un carreau. Inconnu au bataillon, celui-là…
Il ouvre une fenêtre, attrape la lettre qu'on lui tend, et l'animal s'envole. Sourcils levés, il décachète l'enveloppe et lit rapidement son contenu, fronce finalement les sourcils.
“I'm afraid I must go,” fait-il finalement en fourrant la lettre dans une de ses poches. “I'm expected for… Well, never mind.”³
Comme la fois précédente, il tend la main à Connor, un sourire aux lèvres.
“Again, let me know when you get your article published. I'd be curious to see what details you'd have kept from our discussion.”⁴
Parce que bon, on va pas se mentir : ce n'était plus tellement une interview, après tout ce temps écoulé.
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¹ Je suis désolé, mais non. Ils ont une signification mais c'est trop personnel pour que je veuille le partager.
² Il peut faire chaud dans certains endroits de l'Alaska, vous savez !
³ J'ai bien peur de devoir y aller. Je suis attendu pour… Peu importe.
⁴ Encore une fois, faites-moi savoir quand votre article est publié. Je serais curieux de voir quels détails vous aurez gardé de cette discussion.

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

C'était peu dire que de dire que Connor était aux anges. Suant, absolument pas dans son élément, ça oui. Mais heureux d'être utile en la compagnie d'un auteur qu'il admirait un peu plus encore qu'avant, surtout. Il n'avait pas mal pris son refus d'expliquer ses tatouages, et comprenait parfaitement qu'il y avait des limites à un interview, même "en profondeur". Et de toute façon, il avait bien conscience qu'il ne faisait qu'effleurer la surface du personnage. Même si celui ci, à mesure qu'ils discutaient, en racontait un peu plus sur ses périples, ses voyages, allant même jusqu'à évoquer une ancienne compagne et mère de ses deux enfants. Il ne va pas sans dire que le rouquin avait senti une pointe de jalousie envers l'inconnue, à l'idée qu'elle ait fait d'aussi incroyables voyages et découvertes en la compagnie de Noah Inuksuk. Et c'est tout, bien sûr. Hein. Rien que ça.

Perdu dans les instructions de l'autre homme et essayant de faire de son mieux, s'amusant de voir l'autre homme parler à ses plantes comme à des amis, amants, enfants parfois, l'interruption par le hibou le sorti de sa concentration. Il était ressorti d'un buisson d'Huggiflore (qui aimait vous faire des câlins si vous vouliez récupérer ses graines, il fallait vous coltiner ses feuilles) et eut du mal à cacher sa déception. Son air de rouquin renfrogné avait repris le dessus et il en voulait presque jusqu'à l'oiseau de malheur. Mais c'était difficile de rester fâcher face à un tel sourire. Il baissa les yeux et lui serra la main à son tour, rougissant aux sommets de ses lobes à nouveau.

« I... It will be my pleasure. It was, really ! Thank you again Mr Inuksuk. »

Il finit par affronter son regard pour lui prouver la franchise de sa déclaration. Oh damn. Il avait eu du mal à lâcher la grande main, et le moment avait un peu flotté avant qu'il ne le fasse et qu'il aille récupérer ses affaires, sacs et appareils photos avant de saluer l'autre homme une dernière fois et partir. Connor you idiot, s'engueula-t-il en s'essuyant le front avec sa manche. Il haïssait quand son corps (et son coeur) le trahissait comme ça. Les sentiments, c'était nul. Par contre il se ragaillardit en se promettant qu'il écrirait un bon article. De quoi rendre et Pandora, et Noah, et lui même fier.

***
Ca sera avec plaisir... C'était un plaisir, vraiment ! Encore merci Mr Inuksuk.

» It's not like I'm here for you or anything [ Noah & Connor ]
» It's not like I'm a fan or anything [ Noah & Connor ]
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