It's not like I'm here for you or anything [ Noah & Connor ]

Date de naissance : 15/12/1994

Coïncidence, que le jeune jeune journaliste se retrouve dans un quartier de Londres qu'il ne fréquentait que rarement, deux semaines après les événements de Poudlard ? Certainement pas. Ca n'avait pas plus été une coïncidence qu'il aille fréquenter les serres de la MUL après être passé à la Bibliothèque là bas alors qu'il y en avait de très bien en centre ville. Ca devenait presque pathétique, à ce niveau là. Mais pour le coup, il ne s'agissait pas seulement de voir l'autre homme pour lui même, égoïstement. Il s'étair vraiment inquiété pour lui. Il avait tenté de le voir, après l'attentat sur son ancienne école, il s'était dit qu'il ne pouvait pas juste... Rien faire. Et en même temps il ne savait pas du tout s'y prendre avec ces choses là. C'était bien la première fois que le sort de quelqu'un d'autre lui importait autant. L'autre homme lui avait fait comprendre qu'il avait besoin de temps seul avec ses plantes, dans sa serre. Et Connor avait obtempéré. Mais une semaine après, il flanait dans Londres, espérant juste un signe qui lui dise qu'il allait mieux.

Sa présence ce soir au colloque sur les plantes médicinales et leurs avancées dans la Médicomagie n'avait rien d'un hasard, donc. Le rouquin aurait pu en avoir honte, quand il avait annoncé a sa patronne qu'il avait envie de couvrir le sujet. Mais en ce moment Pandora était dans un était plus que lamentable. Elle n'avait plus l'applomb pour l'asticoter, et lui ne savait pas comment l'aider à se sortir de l'état dans lequel elle était. Elle n'aurait pas pu choisir pire stagiaire a ce sujet là...

Il entra dans les locaux a présent drôlement gardés, et harpenta les halls qu'il avait quittés un an plus tôt. Il était en avance mais préférait encore entrer dans les derniers et se mettre dans le fond de la salle. Beaucoup des journalistes déjà présents avaient pris place aux premiers rangs, comme s'ils allaient mieux entendre ou que leurs questions seraient d'avantage entendues, tsst. Il sorti son callepin habituel -etre stagiaire ne payait pas assez pour s'en acheter des nouveaux tous les quatre matins !- sa plume usée mais préférée, et il commença a prendre 3' steno ce qui se passait.

Outre la raison de sa venue, qui ne fit son intervention qu'en avant dernier, le reste de la conférence était intéressante. Certains sorciers -et les journalistes s'en étaient donné a cœur joie- avaient fait mention des récents événements et l'application de leur discipline dans le futur dans des raccourcis assez maladroits. Pfff... Connor avait plus de respect que ça pour sa profession.

Il ne dit rien et attendit que Noah les médusent autant qu'il passionnait ses élèves. C'était sans compter sur l'apparent état de ce dernier.

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm here for you or anything

Noah & Connor

Thursday, July 25th

Il déteste les costumes.
Entre la chemise dans laquelle il se sent à l'étroit, le pantalon droit qui n'a aucune élasticité, la veste qui tient horriblement chaud… On ne parle même pas des chaussures de ville, aussi souples qu'un balais dans le cul d'un sombral, ou de la cravate qu'il avait carrément refusé de porter – et ce n'est absolument pas parce qu'il est incapable de faire un noeud de cravate correct.
Il paraît que c'est la tenue réglementaire quand on doit intervenir dans un colloque. C'est la même chose à chaque fois, depuis des années, et depuis des années, Noah n'en voit pas l'intérêt. Il a beau se laver les mains, il a de la terre coincée sous les ongles, et il a beau faire des efforts, sa barbe est plus hirsute que jamais et ses cheveux n'ont pas l'air de vouloir rester coiffés.
Certains conférenciers vous diront qu'ils détestent l'exercice de la prise de parole en public, et qu'ils préfèrent de loin la partie du travail qui consiste à éplucher minutieusement de multiples documents. Noah n'est pour sa part pas gêné par le grand oral que cela représente, quand bien même préfère-t-il largement les observations de terrain ; mais tout ce cérémonial l'insupporte au plus haut point.
Et ces derniers temps, il n'a pas vraiment la patience de supporter ce genre de petits détails qui, habituellement, ne devraient pas avoir d'importance.
Assis sur le côté gauche de l'amphithéâtre, laissant les premières rangées aux journalistes, c'est tout de même avec attention qu'il suit les explications d'un collègue potionniste sur ses travaux en matière de guérison des plaies. Rien de révolutionnaire, ne lui semble-t-il, mais il n'est pas expert. De toute façon, il n'a qu'un intérêt très mesuré pour cette discipline.
Dire qu'Amaryllis avait manifesté sa hâte de venir assisté à ses conférences – ses, oui, car il doit intervenir à plusieurs reprises au cours du colloque – pour voir, pour apprendre, pour rencontrer des gens hyper intéressants. Oh, elle avait annoncé très rapidement qu'elle savait qu'elle ne comprendrait pas grand chose, mais quand même ! Hazel, elle, s'était contentée de demander si elle pourrait dessiner pendant ce temps.
Il avait dit oui, bien sûr. Il ne s'était dit à aucun moment qu'elles seraient absentes.
“… Please welcome our next lecturer, Pr. Inuksuk !”¹
Jouant une dernière fois des épaules dans sa chemise, Noah se lève et rejoint l'estrade, non sans serrer la main du coordonateur du colloque. Il prend place, baguette à la main, lance un sonorus, comme ses confrères avant lui, pour s'assurer que tout le monde soit en mesure de l'entendre dans l'amphithéâtre.
“To many, mediwizardry has a lot to do with wizarding skills, healing spells and how good a potion maker you can be,” commence-t-il d'un ton assuré, ce dernier étant souligné par son accent d'outre-atlantique. “Botany is to a lot of mediwizards the poor relation of mediwizarding sciences. How could something as simple as a plant compete with human intelligence and the possibilities magic gives us wizards ?”² Il laisse un petit sourire se glisser sur son visage, réflexe alors qu'il se transforme face au public. Il oublie ses soucis, l'espace d'un instant. Les courtes nuits qui tirent ses traits et marquent son visage davantage que l'âge. Le vide laissé par l'absence de ses filles. Et redevient l'homme de sciences, celui qui déjà enfant voulait comprendre comment fonctionnait la vie dans son essence même.
Il introduit calmement son sujet, parle d'une voix légèrement plus grave que d'ordinaire, fait part dans sa conférence de ses dernières observations, notamment dans l'Himalaya, des observations venant compléter le travail qu'il a déjà publié, ou le développant sous un angle qu'il n'a pas traité dans son ouvrage sur les plantes de montagne. C'est d'ailleurs l'objet des trois conférences qu'il va mener au cours du colloque, celle-ci n'étant qu'une introduction au sujet.
Et pour une introduction, elle est dense et assez peu superficielle. S'adressant à des collègues supposément experts dans le domaine, ou du moins ayant déjà consulté ses travaux, il ne s'encombre pas d'explications comme il le ferait avec ses étudiants, mais ne peut pas s'empêcher de narrer une anecdote ou deux en cours de route, évidemment.
Quand vient l'heure des questions, à la fin de son intervention, il ne prend que le temps de boire une longue gorgée d'eau avant de se prêter au jeu, d'ajouter des éclaircissements, de corriger des incompréhensions, d'ajouter qu'il n'est pas grand besoin d'être un médicomage émérite pour maîtriser des remèdes parfois même avancés en terme de botanique – et qu'il a notamment pu constaté l'efficacité redoutable de certaines plantes, tropicales pour le coup, dans leur utilisation pure lorsqu'il a côtoyé les tribus de Papouasie-Nouvelle Guinée.
Il hoche modestement la tête aux applaudissements qui viennent conclure sa prise de parole et redescendant de l'estrade. C'est l'heure de la pause, et le mouvement est plus ou moins suivi par la majorité des personnes présentes.
C'est à ce moment là que Noah remarque une chevelure rousse dans la foule. Tiens donc… Coïncidence ? Sans doute pas. Mais il n'est pas assez solitaire pour ignorer le jeune homme qui veut sans doute bien faire.
“Well, I wasn't expecting you here, Mr… Connor,” se reprend-il au dernier moment. “How have you found the lectures so far ? Any interesting, though it isn't your area of expertise ?”³
________________
¹ … Merci d'accueillir notre prochain maître de conférence, le Pr. Inuksuk !
² Pour beaucoup, la médicomagie a beaucoup à voir avec des talents en sorcellerie, les sorts de soins et quel bon potionniste vous faites. La botanique est pour beaucoup de médicomages le parent pauvre des sciences médicomagiques. En quoi quelque chose d'aussi simple qu'une plante pourrait-elle rivaliser avec l'intelligence humaine et les possibilités qui nous sont offerts, à nous sorciers, par la magie ?
³ Eh bien, je ne m'attendais pas à vous trouver ici, M… Connor. Comment avez-vous trouvé les interventions jusqu'ici ? Intéressantes, même si ce n'est pas votre domaine de prédilection ?

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Les intervenants s'enchaînaient à nouveau, et Connor prenait des notes sténo à la vitesse de la lumière. Ca lui avait valu des regards en coins de son voisin d'amphi qui entendait sans doute un peu trop le bruit de la plume sur le papier à son goût, mais il pouvait aller se faire voir. Qu'on soit connaisseur ou non, tout était passionnant, malgré tout. Même si certains points étaient bien trop pointus pour lui, même s'il avait fait ses recherches sur le sujet avant de venir. Que ce soit dans le fond ou dans la forme, il aimait comprendre les tenants et aboutissants d'un sujet, et entendre d'autres gens les développer et élargir ses horizons pour lui, encore mieux. Noah avait mis le doigt sur un point important, et si la chose avait été sous forme de débat avec ses confrères et consœurs, ça aurait été un beau bordel à n'en pas douter. La Médicomagie avait un potentiel de développement encore énorme, aussi folles que soient les possibilités, et forcément chacun y voyait ce qu'il voulait.

Les applaudissements retentirent dans la salle et il s'y était joint tout en restant assis. Il avait fait ce pour quoi il était venu. Et il avait vu que Noah n'était pas au bord de la dépression au point de ne plus pouvoir faire son travail, plutôt le contraire, même. Son sujet l'animait complètement. Et c'était vraiment une chose dont le rouquin aimait être témoin, cette passion. Ne pensez pas qu'il n'a fait que rougir pendant toute la présentation, son intérêt du sujet l'aura même aidé a garder les pieds sur terre. Mais son ventre avait effectivement réagit à cette voix grave et sûre d'elle, a ce petit sourire et surtout... Pourquoi est-ce qu'il avait l'air si beau dans ce costume taillé sur ses épaules ?

De près, ça n'était pas beaucoup mieux pour le cœur de Connor. Lui qui pensait pouvoir s'éclipser discrètement, il s'était fait pincer. Mais s'il avait vraiment voulu passer inaperçu, n'aurait-il pas revêtu une apparence totalement anonyme ? Peut être qu'une partie de lui espérait qu'il le remarque, aussi peu préparé a le revoir qu'il soit.

« Hi. »

Il avait répondu maladroitement. Il l'avait appelé par son prénom, hey, C'était pas sa faute.

« It was amazing ! I didn't expect it to be so much in depths about most subjects, I'm used to people only barely scratching the surface at these. »

Connor expliqua avec un réel enthousiasme.

« Of courses I didn't get all the specifics but... Yes. I love the fact that you remind people here that magic can only get you so far. And that many wizard tend to forget we have in nature some powerful stuff. I mean... That's what it's all about, seeing past our wizarding bias. »

Il s'emporta, avec un peu trop de passion. Tout en faisant ça ils s'étaient dirigés hors de l'amphithéâtre et vers la salle de spectacle réaménagée en endroit pour avoir un pot d'ouverture. Les gens se jetaient déjà sur les petits fours alors qu'ils n'avaient pas passé le pas de la porte. Et Connor hésita. Il voulait, bien sûr, rester avec l'autre homme. Mais il pouvait aussi faire son travail et aller en interviewer d'autres.

« I don't want to keep you... You must have things to discuss with your colleagues. »

Il supposa, peut être un peu moins enthousiaste et plus morose (quelqu'un a dit ronchon?) Que précédemment. Il était facile de lire sur ses tâches de rousseur. Mais il pourrait tout aussi bien le revoir plus tard dans la soirée si Noah finissait plus tôt. Ce serait l'occasion de lui demander comment lui et ses filles allaient.

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm here for you or anything

Noah & Connor

Eh bien, en voilà un jeune homme passionné ! Un Noah en meilleure forme en aurait ri aux éclats, de le voir ainsi résumer son intervention pour mieux lui souligner qu'il l'avait écoutée, comprise et qu'il était en accord avec cette dernière. Seulement, il n'est pas d'humeur à rire franchement et se contente de hocher la tete d'un air plutôt sérieux, sans vraiment reprendre la suite.
Après tout, il vient de le faire.
Le botaniste suit le mouvement de la foule aux côtés de Connor, vers le pot organisé pour conclure cette journée de dur labeur. Il s'engouffre dans la salle déjà bondée, se tourne vers le jeune homme qui parle déjà de lui fausser compagnie pour lui permettre de discuter avec ses collègues, parmi lesquels certains qu'il voyait assez peu.
Un dilemme s'offre alors à l'américain : il voit bien l'air un peu renfrogné sur la mine constellée de taches de rousseur, qui traduit bien qu'il n'a pas tellement envie de le laisser partir. En même temps, il est vrai qu'il a des milliers de choses à échanger avec ses collègues… Et surtout, il aimerait s'éclipser discrètement pour fuir toute cette agitation.
Lui qui d'ordinaire la recherche… Il n'aspire dans l'immédiat qu'au calme. Il ne veut pas qu'on le félicite pour ses travaux, ni qu'on lui demande comment vont ses adorables petites filles. Il ne veut pas non plus entendre parler de l'attentat à Poudlard et de l'horreur que ça a été.
Rien de tout cela.
Alors, et croyez-moi qu'il n'en est pas fier, Noah tente une pirouette, loin du sourire attendri qu'il aurait pu d'ordinaire avoir face à la timidité du jeune homme – car il commence, bien sûr, à comprendre que cet enthousiasme cache quelque chose de plus qu'une simple envie de le connaître :
“I do, indeed… But I'll catch you later, right ?”¹ lui répond-il poliment.

Plus tard, donc…
Il a été plus compliqué que prévu pour Noah de filer à l'anglaise. Déjà parce qu'il n'est pas du naturel le plus discret du monde, et ensuite parce qu'il s'est fait alpaguer tous les deux mètres pour qu'on lui présente quelqu'un, qu'on le félicite sur ses travaux, qu'on lui demande des nouvelles de ses filles – elles vont très bien, se surprend-il d'ailleurs à ronchonner au bout de la troisième fois – et qu'on s'interroge sur ses prochaines interventions au cours du colloque.
Il fait moins bonne figure que d'ordinaire. Ses sourires sont rares, ses plaisanteries également. Il a l'air éteint, par rapport à l'ordinaire. Bien sûr, on le remarque, mais personne ne le lui fait de réflexion. On préfère chuchoter dans son dos, évidemment.
Il paraît qu'il était là, à Poudlard, lors des attentats. On connaît tous quelqu'un qui s'y est rendu, et dont le regard se fait parfois vague, sans doute alors qu'ils se remémorent cette soirée d'atrocité. Les pauvres… Et ses pauvres petites filles y étaient également, dit-on ! Elles ne doivent pas aller aussi bien qu'il faut le faire croire, les pauvres gamines…
Inconscient de ce qui peut se raconter sur lui – et surtout n'en ayant pas grand chose à faire – Noah arrive enfin à accèder à l'extérieur pour y prendre une grande bouffée d'air.
Il défait les premiers boutons de sa chemise, se débarrasse de cette veste qui pèse bien trop lourd sur ses épaules et la fait disparaître d'un coup de baguette. La nuit est tout aussi étouffante que l'atmosphère intérieure – c'est que la canicule sévit jusqu'à Londres – mais il préfère ça à la compagnie oppressante de tout ce beau monde.
Finalement, il devrait peut-être prendre le contre-pied de tout cela. Comme quand la procédure de divorce s'est lancée, et qu'il était parti se refaire une santé au coeur des montagnes les plus hautes du monde. Après tout, s'il doit être privé de ses filles… Pourquoi rester à s'enfermer dans un mode de vie qui ne lui convient pas ?
…
Combien de flûtes de champagne a-t-il bues ?
________________
¹ En effet… Mais je vous revois plus tard, ça vous va ?

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Manifestement, Noah n'avait pas plus envie que Connor de la suite des événements. Pourtant, le rouquin se souvenait que l'autre homme était plutôt... tout l'inverse de ce qu'il avait devant lui à présent. Enjoué, ouvert... généreux. Il y avait quelque chose de terrible, de voir quelqu'un d'aussi brillant -dans le sens propre et figuré- au quotidien perdre le feu. Connor lui rendit son petit sourire quand il lui faussa compagnie, acquiesçant derrière lui. Non, il ne s'attendait pas qu'il laisse ses collègues de colloque pour lui, il n'avait ni la confiance ni la désillusion nécessaire pour ça. Ca n'empêchait pas qu'il était un peu déçu de le voir partir, et mal à l'aise de devoir lui aussi se frayer un chemin là dedans.

Imitant sans le savoir l'américain, il attacha ses mèches rousses, attrapa une coupe de Pumpkin Champagne et la vida d'une traite en grimaçant pour se donner un peu de courage. Il avait rejoint l'un des intervenants et s'était présenté, le nom Daily Prophet intéressant suffisamment il avait pu poser quelques questions. L'autre avait fini par s'embrouiller quand le jeune journaliste avait avancé les points mis en avant par Noah, en les présentant comme une évidence. Connor, toujours le plus doué pour se faire détester, hein. Il se trouva une seconde victime, et se servit de sa verve (bien plus présente dans des situations professionnelles que personnelles) pour ne pas trop se démonter, lorsque ce dernier sous entendit qu'il était bien jeune et inexpérimenté pour manipuler des sujets pareils.

Du coin de l'oeil, alors qu'il tentait de ne pas perdre du terrain, il voyait toujours Noah. Il voyait sa posture, défensive, il voyait son air si peu familier de quelqu'un qui a envie d'être partout sauf ici. Il finit par fermer le clapet du "professionnel de Medicomagie" en lui disant que sa logique datait du siècle passé, pour pouvoir s'échapper et le rejoindre. Connor ne savait pas ce qu'il pourrait bien dire pour le sortir de là, mais il était malin comme un renard. Il trouverait bien. C'était sans compter le petit groupe de jeunes journalistes diplômés qui l'arrêta en chemin.

« Are my eyes deceiving me, or is this the notorious Mr Egern here ? »

Le ton ne lui plaisait pas du tout, et surtout, ils lui barraient la vue et la route. Honnêtement, ces branleurs pouvaient être n'importe lesquels de sa promo, il n'avait pas assez de place à consacrer dans sa mémoire à des gens qui lui avaient pourri la vie et là, présentement, il n'avait pas le temps ni l'énergie. Mais les autres n'étaient pas de cet avis et n'avaient manifestement que ça à faire que de réminiscer leurs dernières années, ajouter quels posts ils occupaient à présent, et laisser entendre leur surprise voir le rouquin ici.

« Ooooh will you get the f*** out of my way McLoud, I'm sure your friends here cares about your life but I don't. »

Il avait fini par lâcher quand il n'en put plu, et il profita de l'outrage général pour se faufiler dans un autre groupe, changer de couleur de cheveux et de taille pour leur échapper. La métamorphomagie et ses avantages, hein. Il détacha la nouvelle crinière brune, passa sa veste en jean sur ses hanches et disparu. Noah n'était plus en vue, non plus. Il comprit assez vite en voyant par la fenêtre une silhouette méconnaissable et les serres un peu plus loin. Appelez ça du journalisme de pointe.

Ses pas l'avaient guidé jusqu'à l'endroit où s'était rendu Noah, mais... il hésitait. L'homme voulait être seul, et il se sentait idiot maintenant. Est-ce qu'il n'était pas plutôt la personne pour tout empirer ? Mais il n'eut pas le temps de faire demi tour qu'il était dans le champs de vision de l'autre, sans réel moyen de partir sans avoir l'air encore plus idiot.

« I'm sorry... »

Il s'excusa malgré tout, sans trop vouloir approcher.

« You probably need some time alone but... I just wanted to check on you. »

Et c'était la vérité. Ce qu'il pouvait faire ? Pas grand chose. Mais est-ce que ça voulait dire que Noah méritait qu'on le laisse seul alors qu'il n'allait clairement pas bien ? Le rouquin -oui, il avait repris sa couleur sous la lumière de la lune et avait rattaché ses cheveux vu la chaleur qu'il faisait dehors aussi- à sa place aurait détesté qu'on le suive. Mais Noah était différent de lui. Il était même son total opposé. C'était justement ça qui lui plaisait, chez lui. Qu'il soit aussi rayonnant qu'il restait dans l'ombre, aussi enjoué qu'il rechignait. Et beaucoup d'autres qualités qu'il ne voulait pas commencer à énumérer ici.

« They just don't know better. That's... what I tell myself when people pisses me off with their nosiness or their lack of tact. »

Il supposa. Il ne pouvait que supposer, mais il avait vu l'air de Noah, et le regard curieux et carnassier de ses collègues. Il ne pouvait que comprendre. Il hésita.

« If you want to go now, I can make up an excuse for you. I'm a fairly good liar. I know it's cliché but... well. »

***

Est-ce que mes yeux me trompent, ou est-ce le fameux M. Egern ?
Ooooh, vas donc te faire ***, McLoud, je suis sûr que tes amis ici se soucient de ta vie, mais moi non.
Je suis désolé...
Vous avez probablement besoin d'un peu de temps seul mais ... je voulais juste voir si vous alliez bien.
Ils ne savent tout simplement pas être autrement. C'est… ce que je me dis quand les gens me rendent dingue avec leur indiscrétion ou leur manque de tact.
Si vous voulez y aller maintenant, je peux inventer une excuse. Je suis plutôt bon menteur. Je sais que c'est cliché mais ... bon.

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm here for you or anything

Noah & Connor

Le monde ne tient pas très droit. Il peine à garder son équilibre.
Il a pris, pense-t-il, la première sortie possible et s'en va errer au gré du vent, sans doute dans le but de se laisser tomber dans un carré d'herbe plus vert qu'un autre. Il n'a pas vraiment conscience d'aller en direction d'un endroit qui a un petit quelque chose de réconfortant à ses yeux : les serres. Il pourra s'allonger sous un arbre quelconque et y dormir. Pourquoi rentrer chez lui, de toute façon ? Plus personne ne l'y attendrait plus. Ni ses filles, ni personne. Même pas ce pâtissier qui lui plaisait tant.
Pfff !
N'ayant pas la force de se traîner jusqu'aux serres, Noah finit par se laisser tomber dans l'herbe et s'y asseoir en tailleur, sans doute dans l'idée de s'allonger dans l'herbe. Il fait chaud. Le couvert des arbres ne serait peut-être pas une si mauvaise idée…
Ses yeux accrochent alors une silhouette familière, venue de toute évidence le rejoindre. Le botaniste fronce les sourcils, mais finit par s'allonger quand même, appréciant le contact avec l'herbe fr-… Défraîchie par la chaleur des derniers jours. Il écoute toutefois le laïus de Connor, sans l'interrompre, quand bien même ne saisit-il pas tout. Inconscient des ragots qui se font déjà dans son dos – oh, ne vous en faites pas, il comprendra au réveil, quand il aura mal aux cheveux – il peine à voir ce que veut dire le jeune homme en parlant des autres.
Les autres ne sont pas le problème.
Sa vie est un problème.
Et puis le journaliste poursuit. Lui offre une porte de sortie. Il pourrait lui répondre qu'il n'a pas besoin qu'on couvre ses arrières pour s'éclipser de ce genre de petite réception, mais non. Il se contente de laisser un petit sourire fleurir sur ses lèvres alors que ses yeux sombres se posent sur la silhouette dégingandée.
“You're a good guy.”¹
Un compliment dit d'un ton presque tendre, chose honteusement incongrue compte tenue de la situation. Détournant le visage pour observer le ciel, Noah pousse un long soupir.
“When I was in India, people would talk about karma, or how your actions can determine the path your life takes,”² commence-t-il de sa voix grave de conteur, tout en observant les étoiles. Si ça, c'est pas une invitation à s'installer près de lui pour discuter, je sais pas ce qui en sera une. En tout cas, mon petit Connor, tu ferais mieux de la prendre.
Il y a fort à parier que Noah continuera à parler tout seul quand même, de toute façon.
“Depending of what you did, fate would either be on your side, or not.” Un nouveau soupir, à fendre l'âme cette fois, passe ses lèvres. “I sometimes wonder where I went wrong. Have I done anything I shouldn't have done ? Or have I used my fate boost the wrong way ?” Il ferme les yeux, sent la boule dans sa gorge grossir – il ne l'avait pas remarquée jusqu'ici. “What use is professionnal achievement if I'm losing my family along the way ?”³
Il est loin, le sourire. L'Américain rayonnant de bonheur s'est fait la malle dans le champagne. On va pas trop le plaindre : il y a pire, comme alcool avec lequel se prendre une cuite.
Et pour le coup, il en oublie totalement de se préoccuper des autres, alors que c'est une chose qu'il fait plutôt bien, d'ordinaire. Mais pour une fois, il a besoin qu'on s'occupe de lui. Parce que là, pour la première fois depuis longtemps, il est au plus bas.
Et n'a pas encore réussi à trouver comment remonter la pente.
________________
¹ T'es un bon gars.
² Quand j'étais en Inde, les gens parlaient beaucoup du karma, ou comment nos actions déterminent la direction que prend notre vie.
³ Selon nos actions, le destin pouvait être de notre côté, ou non. Je me demande parfois où j'ai merdé. Est-ce que j'ai fait quelque chose que j'aurais pas dû ? Ou bien est-ce que j'ai utilisé mon coup de pouce du destin de la mauvaise façon ? A quoi me sert la réussite professionnelle si je perds ma famille en cours de route ?

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Le rouquin, qui ne prenait pourtant pas masse de place vu son gabarit de crevette, avait l'impression de ne pas savoir quoi faire de ses membres pour ne pas gêner. Autant dire qu'en temps normal c'était plutôt la réaction inverse qu'il avait. A force de se faire écraser, on épaissi sa carapace, on devient agressif... Mais là situation était différente, pas vrai ? Il n'empêchait qu'il ne voulait pas faire de faux pas, parce qu'il ne voulait pas blesser Noah qui semblait a terre. Blessé. Quand l'autre se mit littéralement au sol, le rouquin avait ou remarquer sa non assurance gestuelle. Ça aurait pu être là fatigue, ou sa carrure d'ours, mais l'alcool était un suspect plus logique. Voir Noah comme ça c'était vraiment a fendre le cœur.

« I really am not. »

Il répondit, moins agressif qu'il aurait pu l'être avec d'autres. Plus gêné et rougissant de honte devant cette gentillesse. C'était vrai. Il n'était pas quelqu'un de bien. Quelqu'un de bien n'aurait pas agressé la moitié des sorciers et sorcières qu'il venait d'envoyer chier. Il ne serait pas là pour son propre intérêt. Car oui, tout aussi déguisé sous des airs altruistes, c'était parce qu'il voulait Noah pour lui, qu'il était là ce soir. Et c'était tout aussi risible a envisager que répulsif envers sa propre personne.

Parce qu'il s'en voulait, mais aussi parce qu'il ne se sentait pas légitime ici, il avait mis du temps a s'asseoir. Ça sonnait comme une invitation, et l'autre n'avait pas l'air d'être près de se lever non plus. Il observait ce qu'observait Noah, lui même toujours un peu paumé. Il l'écouta, raconter son histoire. Il aimait vraiment trop l'écouter parler. Mais ça n'était pas aussi agréable de l'entendre parler de ce qui le faisais souffrir comme ça. Qu'est-ce qu'il était sensé dire. Il n'y croyait pas, lui, a ces conneries. Son esprit désespérément analytique, terre à terre et Serdaigle a souhait trouvais que c'était des foutaises. Mais on ne répondait pas ça a quelqu'un qu'on aimait bien. Qu'est-ce qu'on disait a quelqu'un pour qu'il souffre moins ?

« I think you're too clever not to know it's not true... »

Il essaya avec précaution.

« I mean, if anything, you wouldn't deserve any of this. If such thing as fate existed. Don't you think...? »

Peut être que Noah ne voyait pas ce que le rouquin voyait. C'était commun. Les étoiles, le soleil, ces astres n'ont aucune idée de la lumière qu'ils dégagent. Mais sans eux souvent le monde s'arrêterait de tourner. Connor ravala sa salive, plus incertain de ses mots qu'il n'avait jamais été.

« I think you're the most wonderful person I've met these past few years. And... And yes, we're all getting through so many tough shit right now but... »

Le courage qu'il avait fallu pour sortir ces mots faisait monter l'adrénaline jusqu'à ses oreilles. Qu'est ce qu'il ne donnerait pas pour un peu de vent la maintenant.

« Your work... The love you're showing your daughters. What you bring to your students and... People. You can't say it doesn't matter. »

Il arracha une touffe d'herbe sans s'en rendre compte.

« Sorry. I know your family loves you. I can't say if things will get better, nobody can... But this is real. And you won't lose this. »

IL avait une voix plus sûre de lui en annonçant ça. Connor avait levé les yeux vers l'autre homme, espérant qu'il le croirait. Parce que ça venait du fond du cœur et que c'était assez dur pour lui a formuler. Et parce qu'il tenait a... Lui. Tout en sachant qu'il ne s'en rapprocherait probablement jamais.

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm here for you or anything

Noah & Connor

Pas près de se lever ? Ce n'est rien de le dire, il semblerait même que Noah ait ni plus ni moins décidé de passer sa nuit ici. Quelle meilleure couverture que celle des étoiles ? Et puis avec la chaleur étouffante, il ne serait jamais mieux qu'en extérieur ! L'herbe pour seul matelas… Ca faisait fort longtemps qu'il n'avait pas cédé à un tel appel.
Et au fond de lui grandit cette envie de retourner à l'état sauvage, comme le disait si bien son père. Seul au sein d'une nature hostile, avec sa b*te et sa baguette – et son carnet à croquis. Là, au moins, il n'entendrait pas parler de procédures, de procès, de tribunaux et de garde. S'il devait perdre ses filles… Autant qu'il vive comme il l'a toujours voulu, non ?
It's the booze thinking. Il le sait très bien. Il ne pourra pas se résoudre à lâcher l'affaire. Il faut seulement qu'il trouve la force de se relever et de rendre les coups. De surmonter le traumatisme qui ne l'aide pas non plus. N'oublions pas que voir quelqu'un se faire égorger et sentir l'imminescence de la mort a de quoi remuer quelqu'un. Et si pour le moment ses problèmes familiaux ont occulté le traumatisme, on ne doute pas que ce dernier se manifeste de certaines façons.
D'ailleurs, ce défaitisme, cette façon de subir sans se battre, n'est-ce pas un symptôme ? Le botaniste ne s'est-il éteint qu'à cause de l'absence de ses filles ? Après tout, ce n'est pas la première fois que Farashuu essaie de l'en priver, alors… Sans oublier sa manière d'éviter de s'y confronter en s'isolant. Un observateur attentif y verrait sans doute plus que ce que d'autres voudront bien voir. Plus que ce que Noah est aujourd'hui prêt à accepter.
Mais trèves de digressions, voulez-vous ?
Il passe complètement à côté du compliment qu'on lui fait pour se laisser emporter par un rire jaune, d'une amertume qui tient presque du cynisme. Ce qu'il apporte au monde, hein. Visiblement pas assez. Ou trop. Ou pas correctement. Bien sûr que le karma n'est qu'une métaphore destinée à encourager les gens à se comporter de la meilleure façon possible, mais… C'est aussi une façon d'envisager l'avenir sereinement. Si on fait ce qu'il faut, le monde tournera dans notre sens.
Un message d'espoir peut-être, dont il aurait cruellement besoin.
“Of course I can lose it,” tranche-t-il, défaitiste. Il se redresse finalement, assis en tailleur dans l'herbe sèche, mais ne regarde toujours pas Connor une seule seconde. Parle-t-il seulement avec quelqu'un ? S'agit-il de la voix de sa conscience ? Non, il n'en est pas là, rassurez-vous. Mais reconnaissez que le tableau a quelque chose d'étrange. “You can never take anything for granted.”v
Rien, pas même la possibilité de voir ses propres enfants.
Il se prend alors la tête dans les mains, les coudes appuyés sur ses jambes, démuni. Complètement démuni. Incapable de faire le vide, de se raisonner.
“I came here for them. I settled down, started on something new… What's the point of all of that if she keeps them away from me ?” finit-il par s'interroger d'une voix étouffée. “I wish I… I shouldn't have taken them there but… How could I have known ? I did everything I could and…”²
Comme prenant conscience du grand déballage qu'il était en train de faire, Noah s'interrompt et se tourne vers son interlocuteur, sourcils froncés.
“You were there for us. You helped.” C'est sans doute les paroles les plus assurées qu'il a prononcées au cours des dernières minutes. “Have I even thanked you for it ?”³
________________
¹ Bien sûr que je peux le perdre. On ne peut jamais rien prendre pour acquis.
² Je suis venu ici pour elles. Je me suis installé, j'ai commencé quelque chose de nouveau… Quel est l'intérêt de tout cela si elle m'empêche de les voir ? J'aimerais… J'aurais pas dû les emmener là bas mais… Comment aurais-je pu deviner ? J'ai fait tout ce que j'ai pu et…
³ Tu étais là pour nous. Tu as aidé. Est-ce que je t'ai ne serait-ce que remercié pour ça ?

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Ce n'était pas agréable d'entendre Noah se dévaloriser comme ça. Douter autant. Perdre la foi de se battre, en fait, tout simplement. En temps normal il aurait juste eu envie de lui foutre des claques. Il détestait les gens qui trouvaient toujours des excuses. Qui voyaient toujours le pire, et qui, selon lui, ne voulaient pas essayer d'en sortir. Peut être que ces gens lui rappelaient seulement a quel point ça devait être facile de baisser les bras, et qu'il n'en était parfois pas loin lui même. Mais c'était Noah... Alors il mordit sa lèvre pour ne pas répliquer. Oui, on ne savait jamais. Mais il allait se battre pour elles, pas vrai ? Le rouquin n'était pas du tout un expert en gamins, mais il n'avait pas l'impression que les filles de cet homme finiraient un jour par perdre leur affection pour lui comme c'était le cas pour lui et ses parents.

« Nobody could have. And you kept them safe. »

Il répondit à ce qu'il avait dit a voix haute de cette soirée de cauchemar. Connor revoyait de façon trop réelle les sorts fuser autour d'eux, les flammes, les cris... Il ne réalisa pas tout de suite que Noah lui avait -enfin- parlé.

« I did nothing special... I couldn't even get you out of there. »

Un autre paquet de brun d'herbe finissaient arrachés du sol a ces mots. Il avait rougit, mais pas vraiment du remerciement déguisé de Noah. Plus de la frustration qu'il avait avec lui même. Lui qui se disait journaliste, hein. Il avait tout juste réussi a trainer sa patronne et protéger son cul et celui de Noah et ses filles.

« You don't have to thank me... »

For being something I'm not, il pensa tout bas. Même en ce moment, il n'était vraiment pas très utiles à l'homme qu'il appréciait et qui en avait gros sur le cœur. Il avait conscience que Noah le regardait enfin, mais ce n'était pas vraiment comme il l'aurait espéré... Connor se prit le visage dans les mains, puis soupira un bon coup et essaya de regagner un air plus... Ouvert ? Moins grognon ? Pour aider Noah qui avait l'air au fond du fond, il pouvait essayer de sourire non ? Il y parvint a moitié, timidement.

« Do you want me to apparate you home ? Or we could go back if you have to... I'm good at deflecting assholes you know. I make a good target. Or I could whip their ass with questions and you could watch. »

Il lui laissait le choix. Non, il n'était pas bon avec tout ça. Il ne savait manifestement pas quoi dire pour consoler les gens. Faut dire qu'il n'avait jamais eu personne qui en avait besoin ou qui le méritait autour de lui. Mais il pouvait amuser l'autre homme peut être pour lui faire oublier ses soucis, un peu ?

« Or we can stay here and go pay a visit to your plants. »

Là, Connor souriait enfin.

***
Personne n'aurait pu. Et vous les avez gardés en sécurité.
Je n'ai rien fait de spécial ... Je ne pouvais même pas vous sortir de là.
Vous n'avez pas à me remercier ...
Je vous ramène chez vous ?? Ou on pourrait y retourner s'il le faut... Je sais bien retourner la tete des idiots. Je fais une bonne cible. Ou je pourrais fouetter leurs fesses avec des questions et vous pourriez regarder.
Ou nous pouvons rester ici et aller rendre visite à vos plantes.

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm here for you or anything

Noah & Connor

Il n'est pas d'accord, même s'il ne le dit pas. Connor a été d'une aide précieuse pour s'occuper des deux gamines blessées et même en amont de cela, pour leur présenter l'école où elles auraient pu aller.
Où elles n'iront pas.
Noah a la tête tournée vers le jeune homme, ne comprend pas tellement quel tourment saisit ce dernier pour qu'à son tour il se prenne la tête dans les mains. Mais le sourire qu'il voit se dessiner sur les lèvres du garçon l'incite à sourire à son tour, par mimétisme, peut-être dans la continuité des remerciements qu'il lui a fait plus tôt.
“My plants ?” relève-t-il avant de froncer les sourcils et de se tourner vers les serres. Ce ne sont pas ses plantes. Enfin si, un peu. Mais pas complètement. Ses plantes, elles, sont… “If you can see me home… I'd appreciate it.”¹
Un moment de lucidité ? Le rappel que d'autres – ses plantes, donc – ont besoin de lui et qu'elles souffrent actuellement de la chaleur ? Aucune idée, mais Noah est déjà en train d'essayer de se relever, un exercice bien plus compliqué que ce qu'il avait anticipé. Il manque de tomber dans le processus, se rattrape à Connor – ou bien est-ce lui qui le rattrape ? – et serre son bras pour être pris dans le transplanage.
Pop.

Kew est un quartier paisible de Londres, presque une petite ville. À cette heure, pourtant pas si tardive, les rues sont pratiquement désertes. Et la ruelle, à l'écart, dans laquelle ils apparaissent n'est pas passante. Ils peuvent donc, en toute discrétion, en sortir pour rejoindre la résidence dans laquelle Noah habite.
Ce dernier, en attendant, n'a pas lâché le bras de Connor, comme si ce dernier était la béquille qui lui permettait de rester debout.
Bientôt, ils arrivent au pied de l'immeuble et c'est tout naturellement que le botaniste entraîne le jeune homme avec lui vers l'ascenseur – eh oui – pour rejoindre le dernier étage. Il ne va quand même pas l'abandonner dans ce hall, tout seul et alcoolisé, si ?
Ting !
Les portes s'ouvrent. Au cinquième et dernier étage, il n'y a qu'un appartement, dont la porte s'ouvre au mouvement de la baguette d'un Noah pas encore assez ivre pour oublier comment accéder à son chez lui.
Et là, c'est aussi incroyable qu'on puisse l'imaginer. Évidemment plus grand à l'intérieur qu'à l'extérieur, l'appartement est à la hauteur de la démesure de l'occupant des lieux. Le sol n'existe pas, ou plutôt on a les pieds directement sur ce qui ressemble à un sentier serpentant entre les buissons, les lianes, et les arbres qui poussent ici – la cime de ces derniers rejoignant la serre placée sur le toit, visible à travers des trous dans le plafond, permettant donc aux cimes de l'atteindre. Des clairières aménagées ça et là permettent de voir l'organisation des lieux en divers espaces de vie : ici ce qui ressemble à un salon de lecture, avec sa cheminée et des fleurs en pot un peu partout, là une cuisine, avec son chaudron, son plant de travail et son jardin aromatique fort fourni devant la fenêtre, et, un peu plus loin, dissimulé par la végétation, l'espace nuit de l'homme, avec son lit suspendu et ses placards dissimulés par un épais rideau de plantes grimpantes. Et face au lit, une grande baie vitrée laissant apercevoir un balcon qui semble tout aussi fourni.
Au centre de tout cela se dresse un magnifique escalier menant vers la serre, fait de bois et de lianes, s'enroulant autour d'un tronc imposant.
Seules trois portes, le long d'un mur, laissent deviner l'emplacement des chambres des deux petites filles, ainsi que de la salle de bain.
Bienvenue dans la jungle Inuksuk, Connor.
D'ailleurs, ledit Inuksuk se déchausse et, les pieds directement en contact avec la terre, se sent déjà un peu mieux. Il se tourne alors vers le jeune homme, un demi-sourire aux lèvres.
“Thank you again, Connor.”²
Pour l'avoir écouté, pour l'avoir ramené, pour être là malgré la déprime et l'alcool qui coule dans ses veines.
Et, sur ses mots, Noah s'avance d'un pas à peine et l'embrasse.
________________
¹ Mes plantes ? … Si vous pouviez me raccompagner… Oui, je vous en serais reconnaissant.
² Merci encore, Connor.

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Autant dire que là, le rouquin naviguait totalement à l'aveugle. Avec Noah, à cause de ce qu'il ressentait et qu'il essayait de mettre de côté pour l'aider comme il pouvait. Avec Pandora, parce qu'il ne savait vraiment, vraiment pas comment l'aider. Avec lui même, il s'en sortait comme il pouvait alors... Ca faisait beaucoup d'inconnues, BEAUCOUP TROP pour quelqu'un qui avait besoin de tout gérer. Alors forcément, quand Noah avait sourit à nouveau, et montré un regain d'intérêt pour ses plantes et émit le souhait de rentrer chez lui, ça avait mis du baume sur le coeur du journaliste. Qui n'était pas tellement habitué à avoir du baume là. Ou juste à ce que cet organe se rappelle à lui, souvent depuis qu'il connaissait Noah.

Il s'exécuta, de toute façon il aurait eu du mal à l'empêcher de faire ce qu'il voulait, même s'il n'était pas bien plus grand, il avait un tout autre gabarit. Mais Connor avait la sobriété (ou presque, un Pumpkin Champagne c'était déjà beaucoup pour lui il pouvait accuser ça pour le rose de ses joues au moins) et sa magie de son côté. Il avait frissonné au contact du bras de l'homme-et s'était particulièrement rabroué mentalement de frissonner pour si peu- et les avait menés à bon port, assez facilement puisqu'il avait déjà envoyé un hibou chez Noah. Il ne s'éloigna pas trop, parce que la stabilité sur les deux pieds n'était pas le fort du botaniste à ce moment précis, mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il fut invité à monter ? Bien sûr qu'il n'allait pas l'abandonner à son sort mais... Il avait l'air au moins mieux moralement, pourquoi avait-il encore besoin de lui ?

La porte s'ouvrit sur les deux hommes, et l'un d'eux resta planté dans l'entrée. Les mots n'auraient pas suffit pour décrire l'état d'ébahissement dans lequel le rouquin se trouvait, bouche entrouverte. Ses yeux ne savaient pas sur quoi se poser. Son cerveau ne savait même pas quoi lui transmettre comme émotion. Il s'était attendu à... des plantes, oui. Mais ça ? Voyant la silhouette de l'homme avancer sur un sentier de terre, il allait retirer une chaussure, puis l'autre, et s'arrêta à mi chemin quand il l'entendit lui parler. Les mots lui semblaient un concept lointain. Ce qui était beaucoup dire, pour le maniaque des mots et de la répartie qu'il était. Oui, Connor Egern ne savait pas quoi dire. Heureusement, Noah lui épargna cette peine et couvrit ses lèvres dans un baiser.

Rien n'aurait pu indiquer au jeune homme que ce genre de choses allait arriver, ce soir, un jour, jamais et encore moins avec l'autre Inuksuk qui occupait trop souvent ses pensées, là. Autant dire que là, tout de suite, il n'y avait aucune autre pensée dans l'esprit de Connie que la présence de Noah, son odeur, sa barbe qui chatouillait, ses mains... Tout n'était que ça. Un soupir plaintif exprimait plutôt bien l'effet que ça lui faisait là. Les joues aussi rouges et chaudes qu'une brioche tout juste sortie du four, il avait répondu. Maladroitement, avec une synchronisation qui tenait de l'incertitude autant que de l'incrédulité, il avait littéralement fondu sous la tendresse de l'autre homme. Et ses mèches rousses avaient pris les teintes chaudes d'un ciel couchant.

Il était bien trop perdu pour être le premier à les séparer pour respirer. Mais quand ce fut le cas, son esprit finit par relancer l'électricité à tous les étages, et ses yeux cherchant ceux de l'homme, il se rappela qu'il était avec quelqu'un de passablement alcoolisé. Oh. C'était sans doute la raison qui l'avait amené à l'embrasser, comme ça. Une chaussure aux pieds seulement, il essayait de revenir sur terre, il n'avait pas envie parce que la réalité était bien brutale.

« Noah... You're drunk. Or you wouldn't be... »

Il dit en s'éclaircissant la voix. Et le dire faisait mal, il réalisa. Ses cheveux viraient dangereusement au violet de plus en plus froid. Il essaya de se reprendre. Quel idiot de s'être laissé emporté comme ça... Tu es le plus alerte des deux, Connor. Aussi dur que ce soit, c'est à toi d'insister.

« Do you have a Pepper up potion... or something to... »

Il se recula un peu -ah, zut, c'était la porte, là- et pencha la tête sur le côté pour repérer la cuisine ou la salle de bain dans cette forêt. Il était toujours les joues en feu, mais cette fois, la honte se mêlait au reste de ses tâches de rousseur.

***
Noah... Vous êtes saoul. Ou vous ne seriez pas en train de...
Vous auriez une potion de (???)... ou quelque chose pour...

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm here for you or anything

Noah & Connor

Ivre, de toute évidence. Pourtant, il est particulièrement sensible à la réaction de Connor, ne rate rien de son appréciation de l'échange. Il approfondit rapidement le baiser, glisse une main contre sa mâchoire et ne se démonte pas une seconde.
Ce qu'il lui a pris ? Aucune idée. L'acte a été on ne peut plus spontané. Comme si c'était la suite naturelle des choses. Et puis le jeune homme a été tellement gentil avec lui, on ne peut qu'avoir envie de lui rendre sa tendresse, non ? Car c'est bien avec douceur et délicatesse qu'il s'affaire à lui plaire du bout des lèvres.
Un long moment s'est écoulé quand enfin il se détache, mais pas trop quand même. Il cherche son regard, et s'approche à nouveau, bien décidé à continuer son approche – c'est que c'est agréable ! – mais ne peut pas aller jusqu'au bout de ses intentions. À quelques centimètres à peine des lèvres qu'il a envie de goûter à nouveau, il s'immobilise, fronce les sourcils.
Oui, il est complètement bourré.
Et alors ?
Il ne s'écarte pas – heureusement que Connor, lui, a le bon sens de le faire, dans la mesure du possible – mais finit par se redresser, posant les yeux sur les cheveux du jeune homme. Tiens… Toujours très spontané, sans se poser une seule seconde la question de ce qu'il fait, il lève une main et attrape donc une mèche de cheveux, la fait glisser entre ses doigts, comme hypnotisé par la couleur.
“No, I don't,” dit-il d'une voix un peu lointaine, les yeux observant le mouvement des cheveux entre ses doigts. “Will you stay for the night, still ?”¹
Les mèches ont fini de couler de sa main, mais il garde toujours cette dernière en l'air, à quelques centimètres de son visage. Il a retrouvé le chemin du regard du jeune homme, et y a plongé les yeux sans se douter un instant de la gêne ou de la honte de ce dernier.
“Even if not in my bed, I mean…”²
Bien qu'il n'aurait absolument pas été contre, du coup. Bon, l'alcool y est carrément pour quelque chose mais ce n'est pas une raison pour se montrer désobligeant. Il sait reconnaître un non, et se dit qu'il tentera à nouveau sa chance quand il aura décuvé.
Pense-t-il.
Comme s'il était impensable que Connor refuse son offre, donc, Noah s'écarte enfin de lui, et se tourne pour s'avancer sur le sentier. Au fur et à mesure qu'on avance, les choses s'éclaircissent et on peut un peu plus apercevoir la logique de l'appartement – si tant est qu'il y en ait une – en sortant de la partie dédiée à l'entrée. Il prend la route du nid suspendu, défait un à un les boutons de sa chemise, l'ôte et la pose sur le dossier d'une chaise qui passait par là, indifférent à la multitude de tatouages qu'il dévoile au jeune homme.
Mais il a sans doute d'autres problèmes à gérer, le jeune homme en question.
“I can turn the couch into a bed, if you want to.”³
Et hop, il se tourne vers Connor, l'air interrogateur.
Restera, restera pas ?
________________
¹ Non, j'en ai pas. Tu restes pour la nuit quand même ?
² Même si c'est pas dans mon lit, hein…
³ Je peux métamorphoser le canapé en lit, si tu veux.

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Le renardeau s'était laissé appâter dans la tanière de l'autre homme par sa propre curiosité, et c'était celle ci qui le perdait a present. Voilà où ça vous mène, de laisser les gens jouer avec votre cœur, hein. Et dire qu'il se vantait jusque là de n'en rien avoir a faire de ces conneries. Et d'arriver plutôt bien a faire sa vie sans s'en encombrer d'ailleurs. Il avait fallu que l'autre bûcheron débarque, là, avec son humour, son sourire et ses histoires passionnantes... Non mais regardez autour d'eux, l'univers dans lequel cet homme aux apparences rustiques évoluait. La terre sous ses ongles alors qu'il avait essayé de se frayer un chemin en costume dans un monde qui ne lui ressemblait pas, bien sûr que Connor vivait pour ça.

Poser ses yeux sur tout ça, c'était là maintenant un moyen de ne pas regarder la tentation avec un grand N qui ne semblait vraiment pas voir l'ampleur des dégâts qu'elle causait chez le rouquin. Ses cheveux avaient peut être viré au bleu nuit, son cœur avait peut être été faire un tour au fond de sa gorge, n'empêche qu'il était toujours les pommettes rouges comme des tomates cerises et qu'avoir cet homme qui jouait avec vos cheveux l'aidait mais alors pas du tout.

Stay for the BWHAT ?!

Noah avait récupéré toute son attention, et la crinière son rouge vif, mais aucune réponse n'était venue alors qu'il s'éloignait. Comment voulait il qu'il réponde a ça ?! Encore plus s'il n'écoutait pas ! Connor était resté planté là, comme une carotte, avec son inimitable indignation qui montait et qui bataillait avec sa raison. Non mais il faisait exprès, là, c'était plus possible ! Le jeune homme avait jeté son autre chaussure dans l'entrée et s'apprêtait à gentiment (non) lui dire sa façon de penser quand il lui fit face a nouveau. Hein ? Quoi ?

Mettez ça sur le torse nu et tatoué, ou sur la totale incompréhension de ce qui se passait, l'adrénaline de Connor avait a nouveau fondu comme neige au soleil. Comme dans un baiser.

« What... Do you mean by... Stay ? Why ? »

Il dégluti, incapable de défaire ses yeux des dessins qu'il découvrait sur l'autre. Il ne comprenait pas exactement ce que son cerveau lui faisait, là non plus. Lui qui préférait de loin la matière grise a la matière muscle, habituellement, il avait du mal a former une pensée claire pour... Ça ? Il essaya de retourner fixer les deux yeux pleins de cils de Noah et son air d'écureuil mignon là.... RHA.

« Alright alright but... I...it's madness. Please put a shirt on...at least ? »

IL soupira, disant ça un peu plus pour lui même. Il n'était pas loin du désespoir, notre Connie sauvage. Il lui tourna le dos et vit le lit suspendu. Mauvaise pioche, les oreilles chauffent. Alors il tourna encore, cherchant les milles détails de ce qui peuplait cet environnement pour se calmer. C'était extraordinaire, il y avait de quoi occuper l'esprit, non ?

« You did all this by yourself? »

Essaya-t-il de changer de sujet. Le fantôme du baiser de Noah hantait encore ses lèvres. Il les mordit, un peu honteusement. Il allait finir par crever sur place, si ça continuait. Un Serdaigle comme lui aurait dû être un peu plus malin. Il toucha le grand tronc qui montait a l'étage du bout des doigts, et fini par se retourner quand il se dit que Noah avait sans doute finit ses âneries.

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm here for you or anything

Noah & Connor

Remettre une chemise ? Mais quel intérêt d'avoir ôté celle qui le ceintrait avant, dans ce cas ? Ah non, ce n'est absolument pas à l'ordre du jour – du soir – que de s'imposer à nouveau une telle tenue. Il est bien mieux comme ça. Qu'il soit à moitié à poil face à un garçon à qui il vient de rouler un patin bien comme il faut avant de se prendre un râteau parce qu'il est complètement bourré ?
Meeeh, quel rapport ?
“Yeah, I did,” répond-il du ton de l'évidence. “The hardest part was to make sure the soil was sustainable but on the overall…”¹ Il hausse ses épaules nues avec sa nonchalence et sa modestie habituelles.
Il pose alors les yeux sur le jeune homme, puis sur la main contre le tronc qui mène à la serre. Et sourit, s'avance vers lui, et lui prend la main.
“Come on, don't be shy !”²
Et Noah de l'entraîner, toujours avec ce naturel désarmant, dans les escaliers, la main tenant fermement la sienne. Il monte les escaliers avec un équilibre qu'il ne parvient à maintenir que par habitude des lieux, et les fait arriver donc à l'étage… Ou plutôt sur le toit.
Car ils sont bien sur le toit de l'immeuble. Au dessus de leur tête, mais bien au dessus – merci la magie – , une grande serre composée de panneaux d'un verre parfaitement transparent. Autour, un sol parsemé de trous – par lequels passent les cimes des arbres – et composé également de pleine terre. Les plantes y vivent plutôt naturellement, ou en tout cas en ont l'air. Des pots de diverses tailles sont aussi disposés, ça et là, abritant des espèces souvent médicinales, ou plus fragiles.
Arrivé en haut, Noah ne lâche pas la main du pauvre renardeaux, mais le laisse appréhender les lieux qu'il avait eu l'air de vouloir observer de plus près. Le lit suspendu, visible depuis l'étage inférieur, est plus proche désormais. Et c'est avec un sourire que le botaniste se tourne vers celui qu'il espère voir passer la nuit ici.
“If the couch doesn't suit you, I can get a hammock ready for you up here. I personally love it, but I never know about others…”³ propose-t-il.
Non parce que Connor passera la nuit ici, c'est acté maintenant. Pas dans son lit, bon, c'est fort dommage – il sait pas ce qu'il loupe (spoiler alert : pas grand chose, un homme de quarante ans bourré, c'est pas la folie au lit, si vous voyez ce que je veux dire) – mais au moins, il serait là.
Et pour une raison incongrue et absolument pas raisonnée, il semblait indispensable que Connor reste ici.
“Whatcha sayin' ?”⁴
Oui, il se tourne vers lui pour lui demander, et non, il n'a toujours pas lâché sa main. Le réveil va être difficile demain, c'est moi qui vous le dis.
Parce que là, il a bien envie de l'embrasser. Encore, oui. Mais reconnaissez que l'ambiance s'y prête, non ? Même s'il a bien compris qu'il ne se passera rien – quoi que… – l'idée de l'embrasser contre ce tronc d'arbre a un petit quelque chose de tentant.
C'est qu'il n'a jamais fait entrer personne d'extérieur dans sa serre, jusqu'ici.
________________
¹ Oui. Le plus difficile a été de s'assurer que la terre soit exploitable mais dans l'ensemble…
² Allez, sois pas timide !
³ Si le canapé te convient pas, je peux te préparer un hamac ici. J'les adore, mais je sais jamais pour les autres...
⁴ T'en dis quoi ?

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Manifestement, non, il n'avait pas finit ses âneries. Est-ce que Noah faisait tout ça EXPRES pour l'embêter ? Ca devenait une question récurrente. Et en parlant de question, il n'avait pas répondu à la sienne. Pourquoi est-ce qu'il faisait tout ça. Clairement, depuis le début de leur rencontre, l'autre homme ne lui avait pas manifesté le moindre intérêt. Il avait coupé court à son interview, à leur discussion dans la serre, n'avait pas voulu le revoir malgré les maigres tentatives du journaliste. Ca voulait dire non, non ? Et contrairement à certaines personnes ici, Connor savait ce que voulait dire non, le concernant. Généralement les gens n'étaient juste pas aussi... gentils. Ce qui laissait ce pauvre garçon dans un éternel entre deux, ne sachant pas s'il ferait mieux de partir ou... pas. Mais la maison était terriblement vide, pas vrai. Et ça, il ne pouvait pas ne pas le voir.

« But you brought all those varieties from all those places to fit them in such an amaz-hey ! »

On lui avait confisqué sa main. C'était un geste terriblement affectueux, que de prendre la main de quelqu'un. Et... croyez le ou non, le rouquin n'était pas sûr qu'on ait fait ça à sa personne, aussi loin qu'il se souvenait. Il poussa un soupir, entre le grognement et la plainte. Parce qu'il n'arrivait pas à se dépêtrer de ce Filet du Diable affectueux. La vue qui les accueillit finit de l'achever. Vous croyez aux comptes de fées ? Où la princesse (oui parce que c'est généralement la princesse) ouvre les yeux sur un nouveau monde merveilleux. Connor ne croyait pas à ces conneries. Il n'avait jamais vu un Disney, déjà, et ne pensait pas qu'il existe quoi que ce soit qui puisse l'émerveiller plus que son métier, ses découvertes, rien de si terre à terre qu'un ciel étoilé sous les plantes avec une vue sur Londres ne puisse effacer. Pas vrai ?

« I... This is... »

Noah, tu as cassé Connie. Mais c'était de la triche ! Le rouquin, emporté par son enthousiaste et oubliant sa gène, sa peur, ou son pessimiste quotidien, fila droit vers le bord -entraînant l'autre homme avec lui. Il posa son front et la main contre la vitre invisible entre les plantes, admirant la vue sur la ville et ses lumières. Ils étaient si hauts que ça ? Mais comment !

« And they're happy like this ? All those plants ? But... They musn't have enough sun in this country. How about rain ? Nutrients ? You put an engorgement charm on them... But they don't overgrow either. You must have birds coming right ? Did the Ministry agree to all this ? It must be desillusioned from the outside but I can't see how... »

Et disant tout ça, Connor papillonnait à son tour, depuis le bord, jusqu'aux plantes manifestement heureuses d'être ici, le sol, encore de la terre -jusqu'où descendait-elle pour que les racines puissent prendre ? Ca n'avait pas de sens ! A un moment, sa main avait dû quitter celle de l'autre homme, et il n'avait pas remarqué, trop enthousiasmé par ce qu'il voyait. Il avait de l'air plein les poumons -Can you really breathe normally with that much O² ? How about dust or insects ? How do you take care of such a place- et s'était arrêté devant le gros tronc à nouveau. Il ne connaissait pas la moitié des plantes ici, et là où d'autres pouvaient se montrer totalement dépassés au point de ne pas s'intéresser, la cervelle de Connor turbinait sur le comment. Le pourquoi était évident.

Noah s'approchait à nouveau, lui et son manque de T shirt, et le mélange d'appréhension et de culpabilité reprenait Connor à nouveau. Comment prendre une décision sensée dans tout ça. Et comment ne pas avoir peur de sa propre inexpérience. De ce que la vie lui avait appris, à savoir que ce qui se passait était plus qu'improbable, c'était impossible. Il avait une main contre le tronc derrière lui, et même sans celui ci, il n'aurait pas reculer beaucoup plus. Il attendit que Noah vienne chercher ses lèvres à nouveau, et se rendit compte que la seconde fois était tout aussi douce que la précédente, voire quelques inquiétudes envolées en moins lui donnaient des ailes. Parce que les rouages de son cerveau commençaient à se demander si vraiment, vraiment, Noah irait jusqu'à se forcer à ce point, même éméché. Ca avait l'air de lui aller, qu'il soit... Lui.

S'il restait vraiment lui. Le problème, quand on est Métamorphomage et qu'on n'a pas eu beaucoup d'expérience, c'est que la magie s'emballe un peu vite quand votre coeur s'emballe aussi. Et alors que la crinière s'enflamait comme un soleil levant, dans l'enthousiasme que le journaliste déballait dans leur baiser, son corps commença à lui signaler un changement imminent. Il sépara leur baiser. Et alla se planquer derrière le tronc, le temps de reprendre un peu d'air. Le coeur qui battait à cent à l'heure, Connor reprit son apparence. Fiou. Et pour échapper à la suite, en deux temps trois mouvements, il avait escaladé les branches les plus basses pour se percher au dessus du botaniste.

« Maybe a hamoc wouldn't be so bad... »

Il lança de là haut, avec un sourire amusé sur son visage radieux.

***
Mais tu as ramenées toutes ces variétés de tous ces endroits pour les adapter à un tel environne-HEY !
Je ... c'est ...
Et elles sont heureuses comme ça ? Toutes ces plantes ? Mais... Elles ne doivent pas avoir assez de soleil dans ce pays. Qu'en est-il de la pluie? Des nutriments? Tu leur a appliqué un charme d'engorgement... Mais ils ne prolifèrent pas non plus trop. Vous devez avoir des oiseaux qui viennent non ? Et le ministère a-t-il accepté tout ça ? La serre doit etre désillusionné de l'extérieur mais je ne vois pas comment...
Peut-être qu'un hamac serait pas si mal…

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm here for you or anything

Noah & Connor

Mettons nous un instant à la place de Noah.
L'alcool, qui l'a rendu complètement déprimé dans un premier temps, permet à son caractère enjoué de refaire surface, d'une façon certes différente de l'habitude, mais tout de même. Il a aussi désespérément besoin de compagnie, ce soir plus qu'un autre apparemment.
C'est que le manque de ses deux filles se fait ressentir un peu plus chaque jour, et que la période de trois semaines pendant laquelle il s'est complètement coupé du monde n'a pas vraiment aidé. Les deux semaines séparant chaque week end passé avec Amaryllis et Hazel ont toujours été longues, mais savoir qu'il les récupérait à une date donnée et connue avait permis de ne pas trop ressentir leur absence. Désormais incapable de dire quand il les reverra, il ne peut plus que subir les affres de la solitude.
Ajoutez à cela l'éclat dans les yeux de Connor, l'intérêt qu'il lui manifeste, et vous obtenez la situation actuelle. Si égoïste que cela paraisse, c'est aussi le signe que Noah accepte d'avoir une relation moins superficielle avec lui. Bon, elle ne sera peut-être pas aussi approfondie que maintenant une fois l'alcool envolé, mais tout de même.
Et puis il est mignon comme tout, le renardeau. Le regard pétillant, les multiples questions – trop nombreuses pour que l'esprit embrumé du botaniste puisse trouver un moyen de répondre, d'ailleurs – toutes ces choses qui, au final, rendait le jeune homme particulièrement beau aux yeux de son aîné.
Aîné qui, ivre, ne se met plus tellement de barrière concernant leur différence d'âge.
Alors il s'approche à nouveau, tout à fait spontanément, et ne trouvant pas de résistance, engage à nouveau un rapprochement affectueux. Les lèvres contre les siennes, toujours avec cette même tendresse alcoolisée, Noah a désormais du mal à se détacher de lui. Cette fois, ce n'est pas contre son visage qu'il glisse une main, mais à sa taille, veut l'amener contre lui pour mieux profiter de ce long baiser qu'ils échangent.
Sauf qu'en moins de temps qu'il ne m'en faut pour l'écrire, Connor a décidé de s'échapper. Comme ça, oui. Le botaniste fixe le vide laissé devant lui d'un air un peu ahuri, signe qu'il ne s'attendait vraiment pas à ça, le cherche des yeux, les bras ballant, et finit par le trouver au dessus, dans l'arbre, perché.
… Ce gamin est vraiment fascinant, se fait-il la remarque.
“Oh, yeah, right…”¹ dit-il après un moment de flottement où il essaie de faire le lien entre tout ce qu'il se passe.
Il lève alors sa baguette, et dans un mouvement remarquablement souple compte tenu de l'alcool qui pulse dans ses veines, fait venir un hamac qui vient s'installer de lui même au dessus de leurs têtes. Et suit Connor – je suppose – à l'intérieur. Oh non, il n'a pas à grimper beaucoup – hey, bourré comme il est, il est pas fou ! – car il l'a laissé à hauteur pour pouvoir monter dedans.
Ce n'est qu'une fois dedans qu'il le fait se déplacer plus haut dans les arbres.
Et de là, évidemment, la vue est imprénable.
Calé là dedans, Noah se détend considérablement. Comme si toute la tension s'envolait, comme si chacun de ses mucles rendait les armes et se préparait à l'endormissement. Mais il est toujours bien là, pour le moins éveillé – mais plus pour très longtemps, si vous voulez mon avis – les yeux rivés sur les quelques étoiles que la lumière émise par la ville les laissait voir.
“I ain't sure I'm able to explain it all to you tonight… About the plants, I mean.”²
La structure intrinsèque du hamac les force à être l'un à côté de l'autre, ce qui ne gêne pas le botaniste le moins du monde. Tiens, c'est quoi ce bras qui essaie d'enlacer le jeune homme, dis ? On a dit non, Noah, ne fais pas l'enfant !
Mais non, il ne fait pas l'enfant. Désormais dans une position des plus confortables, il est plus en train de se laisser attirer par l'envie de paresser jusqu'à ce que vienne le sommeil.
“Tomorrow, right ?” Ooooh, on a les yeux qui se ferment tout seul. “Thank you for… staying…”³
________________
¹ Ah oui, bien sûr…
² Je suis pas sûre de pouvoir tout t'expliquer ce soir… A propos des plantes, hein.
³ Demain, okay ? Merci de… rester…

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Connor est ivre, lui aussi. Mais pas de ce qu'il a bu ce soir. Il est ivre de tout ce qui stimule sa curiosité naturelle, ses sens, et surtout, quelque chose qui ressemble trop à du bonheur. Quelque chose qu'il n'ose pas nommer parce qu'on a peur que ça s'envole à peine on l'a effleuré. Franchement ? Noah n'avait pas été aussi ivre qu'il aurait pu jouer a chat avec lui a travers la serre. Ou a chat perché, en l'occurrence. Il était fier d'être grimpé la haut et de voir l'autre homme surpris et amusé. Il avait l'impression qu'il le voyait, enfin. Et Connor ne pouvait pas empêcher cette montée qui ressemblait a de la fierté. Oh, il n'a pas envie de s'enfuir. Plus vraiment. Mais ça faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi léger. Si le lieu y était pour beaucoup, Noah était a blâmer pour à 90%.

Connor observa le manège de ce dernier, se demandant s'il allait y arriver parce qu'il avait peur être l'air en forme, ses lèvres goûtaient le champagne. Il regarde les cordes s'enrouler autour des branches, et se glisse avec précaution dans l'embarcation,. Espérant sans trop y croire qu'il ne se retrouverait pas non plus a cheval sur cet homme a moitié nu. Raté.

« I... Yes... Tomorrow's good too. »

Il dit, glissant jusqu'à ce qu'un bras l'enserre gentiment. En d'autres circonstances, il se serait totalement débattu, sachez le. Les rapprochements corporels, c'était pour les gens qui n'avaient pas de cerveau ou rien de mieux à faire, il aurait même dit. Il essaya dans Grand succès d'avoir une position plus digne à côté de Noah (ou plus coincée si vous préférez) jusqu'à ce qu'il abdique complètement, se retrouvant finalement assez confortablement installé la tête rousse sur l'épaule de ce dernier. Les étoiles l'intéressaient beaucoup moins, tout de suite.

« It's nothing... Noah. »

Cet homme et sa sincérité ne cessaient de l'émouvoir. Et quand la respiration de son édredon improvisé de calma tout doucement, jusqu'à s'endormir, il se redressa. Il avait le choix. Il pouvait tout a fait léviter la belle au bois (littéral) dormant, dans son lit, et s'éclipser. Il n'avait pas vraiment envie d'être là le lendemain matin quand il se rendrait compte de la connerie qu'il avait faite. Connor était peut être maso parfois, mais voir du dégoût dans les yeux de cet homme qu'il admirait... Non merci. Mais il y avait aussi sa solitude -celle de Noah pas la sienne, celle qui avait parlé ce soir... Connor décida contre toute attente de faire passer le bien être d'un autre avant lui. Peut être pour la première fois de sa vie. Il aurait presque pu l'embrasser, comme ça. Ça aurait été lui qui instiguait enfin un baiser, sincere.. Il s'installa sur le torse nu avec précaution, et après de longues longues minutes à tergiverser sur le bien-fondé de tout ça, il s'endormit.

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm here for you or anything

Noah & Connor

Il est encore tôt quand le soleil frappe la serre de ses premiers rayons.
Et le spectacle matinal commence, plein de couleurs étonnamment similaires à la chevelure d'un certain garçon quand on l'embrasse. Les douces teintes pastel étreignent la ville aussi sûrement que Noah maintient le jeune corps contre le sien, indifférent au balais de nuages au-dessus de leurs têtes.
Il est bien. Confortablement installé dans un hamac, encore enfoui dans le monde des songes, il dort d'un sommeil réparateur, bien plus que les dernières nuits. Tout ne peut que l'apaiser : le chant des oiseaux qui commence à résonner à l'extérieur, la lueur encore trop douce pour le réveille, les odeurs subtiles de la jungle qui les entoure, la chaleur de Connor, calé contre lui.
Et puis, tout doucement, le soleil poursuit sa course dans le ciel. Il ne saurait se contenter de pâles couleurs bien longtemps, alors il chasse les nuances et retrouve le bleu qu'il entoure si souvent et qu'il affectionne tant. Il se met alors à briller de mille feux, prenant à coeur sa mission qu'est celle d'illuminer le monde à ses pieds.
Et cette lumière vive n'est pas du goût de tout le monde.
Un gémissement s'échappe entre les lèvres de Noah, dérangé dans son sommeil par cet éclat. Son bras, toujours enroulé autour du jeune homme, serre sa prise et le maintient un peu plus contre lui dans un vieux réflexe dicté sans doute par des années de vie partagée avec une autre. Il remue un peu, cherche une position plus confortable dans laquelle finir sa nuit. Il essaie aussi de se cacher des rayons de l'astre en enfouissant son visage dans la tignasse rousse.
Hm, tiens, ça sent bon.
Sauf qu'il ne parviendra plus à retrouver le monde des rêves.
Avec l'éveil se rappellent à lui quelques petites conséquences des trop nombreuses flûtes de champagne absorbées la veille, parmi lesquelles une migraine lancinante qui se fait un plaisir de venir lui vriller l'intérieur du crâne.
Le gémissement qui se fait alors entendre est bien plus plaintif que le précédent. La douleur finit de le réveiller, bien qu'il ne resitue pas encore tout. Il se tourne juste assez pour entourer le jeune homme de ses deux bras, les yeux toujours clos.
Putain, avait-il tant bu que cela la veille ?
C'était un peu flou.
Il se souvient avoir supporté plus ou moins bien ses collègues, s'être éclipsé en douce pour respirer… Et puis on l'a rejoint, et…
Oh.
Putain.
Les deux yeux du botaniste s'ouvrent… Et se referment immédiatement, la lumière dans la serre étant trop difficile à supporter pour sa gueule de bois. Cette fois, il grogne carrément.
Merde.
Il a eu le temps de voir la chevelure flamboyante à ses côtés. Inimitable. Facile à reconnaître. Mais qu'est-ce qu'il a fait encore, comme connerie ? Il a quand même pas profité d'un jeune homme… Pitié non, il n'a pas fait ça…
Non. A priori, ils sont encore trop habillés pour que ce soit allé bien loin, remarque-t-il en ouvrant précautionneusement un oeil. Il croise alors le regard encore embué de sommeil de Connor, et se dit que ça va être fort compliqué cette histoire.
Il ne remet pas tout, mais il se souvient assez clairement l'avoir embrassé contre le tronc, là-bas en bas. Un baiser pas désagréable du tout, si ses souvenirs sont exacts, mais là n'est pas la question.
“'Morning…” tente-t-il avec un sourire un peu embarrassé. Parce qu'embarrassé, il l'est, et pas qu'un peu. Il a honte, en toute franchise. Honte de lui, et d'avoir profité d'un jeune homme tout à fait sympathique avec lui.
Oh, il n'avait aucun indice permettant de se dire qu'il avait complètement profité de lui, mais il avait très clairement abusé de sa gentillesse et peut-être un peu de sa naïveté, pour le coup. Et là, il s'en veut à mort.
D'ailleurs, et si tu le lâchais, hein ? Non parce que tu n'as plus l'alcool pour te servir d'excuse là, mon p'tit père. Noah récupère donc ses deux bras, essaie de s'écarter pour laisser un peu d'espace à Connor, quand même.
“Sorry for last night…” fait-il d'une voix pâteuse. “I can barely remember it but…” Il s'interrompt. Mais quoi ? Mais pas besoin d'être un génie pour voir qu'il a dépassé les bornes ? Mais j'aurais jamais dû faire ça ? Mais j'avais désespérément besoin de compagnie ? “But… Thank you. For what you did.”¹
Qu'y avait-il d'autre à dire, hein ? Il ne voulait pas qu'il se sente mal non plus…
________________
¹ Désolé pour hier soir… Je m'en souviens à peine mais… Mais… Merci. Pour tout ce que tu as fait.

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Rien à voir avec le fait d'être dans un arbre, perché en hauteur -ce qui aurait pu en faire flipper plus d'un, peut être que Noah n'était pas le seul mec ivre et perché ce soir- mais Connor commençait à s'accrocher comme un véritable koala. Faut dire, les feuillages rendaient le fond de l'air frais, il n'avait plus sa veste, et il avait un chauffage humain qui l'enlaçait. Mais en temps normal, déjà, il étouffait sa couette (ou Mthunzi en chat). Le rouquin était sensible à la lumière, aussi s'était-il enfoui le nez dans le cou barbu de l'autre homme aux premiers rayons, sans trop réfléchir à où il était. Un bras l'encourageait dans cette entreprise, un visage dans sa crinière, tant de choses qui auraient du lui mettre la puce à l'oreille mais apparemment, son subconscient lui disait d'en profiter encore un peu avant la fin.

Ce furent les premiers sons de Noah qui eurent raison de son repos. Les yeux grands ouverts, face à une clavicule qu'il ne connaissait pas, les rouages dans la boite crânienne s'étaient lancés à vive allure. Oh. Merlin. Noah. Et ses deux bras nus qui se refermaient autour de lui. Si le soleil ne réveillait pas le botaniste, ça serait le bruit du coeur du rouquin qui partait à cent à l'heure.

« A... Hi..? »

Il répondit timidement. Lui aussi, le souvenir de ce baiser enlacés contre le tronc lui revenait de façon vivace. Difficile d'avoir l'air d'autre chose qu'un écureuil effaré, là. La crinière qui déjà d'habitude n'était pas la plus domptable, était éparpillée partout. Et le fard qu'il piquait faisait un peu ton sur ton. Oh, non, les bras s'en allaient, se dit l'esprit encore un peu naïf de Connor qui croyait que ça allait durer. Il avait baissé les yeux, un peu honteux aussi, se mordant la lèvre comme il l'avait fait la veille.

« What ? No... There's nothing you should be sorry for... I mean... »

Il ne se souvenait de rien ? Genre... de rien ? Maintenant c'était au ventre de l'autre de se tordre. Parce que pour le coup, il se souvenait de tout. Et si Noah pensait que c'était par pitié ou par... quoi que ce soit d'autre. Peut être qu'il regretterait, s'il savait, se dit la petite voix.

« I should be... You were drunk and I didn't really try to... stop anything. »

Il tenta de s'asseoir et le hamac se balança un peu dangereusement. Qui avait eu cette idée stupide de dormir dans un hamac ? C'était dur, surtout pour le matin. Il se frotta le visage, les yeux peinaient avec toute cette lumière. Connor avait le coeur gros. Et ses pensées négatives revenaient l'assaillir, surtout après l'avoir entendu. Il le remerciait de quoi, de l'avoir ramené chez lui pour profiter de... Rha.

« I mean I could have stunned you... but I... kind of not wanted to. »

Kind of what. Connor Egern, tu es un journaliste pour la Gazette du Sorcier ou pour le journal de la MUL, là. Il soupira, alors. Comme si la misère du monde était sur ses épaules. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il allait faire de ça. De cette partie de lui qui était franchement inapte, comparée à tout ce qu'il savait faire d'autre.

***
Quoi ? Non ... Il n'y a rien dont tu doives t'excuser ... Je veux dire ...
Je devrais être ... Tu étais saoul et je n'ai pas vraiment essayé ... d'arrêter quoi que ce soit.
Je veux dire, j'aurais pu t'assommer ... mais je ... ne voulais pas franchement.

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm here for you or anything

Noah & Connor

Qu'on ne se méprenne pas : Noah a la mémoire qui flanche et des souvenirs brumeux, mais des souvenirs quand même. Il est incapable de dire comment ils sont passé de la MUL à chez lui. Il n'a aucune idée de ce dont ils ont bien pu parler. Par contre, il se souvient très distinctement du goût des lèvres du jeune homme et du besoin qu'il avait ressenti de le garder auprès de lui.
Et c'est précisément ces souvenirs qui font naître une honte cuisante.
Que Connor n'arrange pas, soit dit en passant.
Bien plus à l'aise que le jeune homme à cette hauteur, il parvient à s'asseoir dans le hamac sans se soucier de le voir tanguer – c'est un sorcier, il ne va pas avoir peur d'une petite chute ! – et l'observe tenter de le rassurer de la façon la plus maladroite – et la plus mignonne – du monde.
Et sans y parvenir.
Bien, bien, bien.
Non seulement il a profité de la gentillesse du jeune homme, mais en plus il semblerait qu'il ait un peu trop joué avec ses sentiments. La migraine ne l'empêche plus, cette fois, d'additionner les indices. Oh, ce ne sont pas les premiers, et il avait commencé à avoir des doutes, mais avait mis ça sur le compte de l'admiration que le garçon semblait lui porter – pour une raison qui lui échappe.
Mais là…
Le fait qu'il se soit laissé embrasser, qu'il ait répondu à ses baisers alcoolisés, qu'il soit resté dormir dans ses bras, et qu'il n'ait pas voulu, de son propre aveu, l'arrêter dans ses approches…
Et lui qui a continué… Oh la la, mais quel désastre !
Il se passe une main sur le visage, cherchant une porte de sortie. Il ne veut pas rendre les choses plus compliquées qu'elles le sont. Il ne veut pas lui briser le coeur non plus. Comment limiter les dégâts d'une soirée un peu trop alcoolisée ?
Et dire qu'il n'aime même pas le champagne !
“Okay… Okay. Lemme grad something for my headache and…”¹ Il fait un geste vague, et se rend compte à cet instant que, quand même, il est à moitié à poil. Pas assez, une fois encore, pour avoir fait des explorations peu catholiques de l'anatomie du jeune homme, mais quand même. Ce n'est pas du meilleur goût.
Il cherche sa baguette à sa ceinture, la trouve et l'agite pour faire descendre le hamac et leur permettre de toucher terre à nouveau. Laissant Connor derrière lui, Noah s'engage dans l'escalier et redescend dans l'appartement, jusqu'à une porte dissimulée par un rideau de plantes tombantes. Il s'engouffre dans une salle de bain qui a l'air somme toute assez normale – si on oublie toutes les orchidées qu'il y a mises – et fouille dans l'armoire au dessus de lavabo avant d'en sortir une petite fiole aux couleurs ternes.
Et cul sec !
Beurk, c'est encore plus dégueu que du champagne.
Il en profite pour se rincer la bouche pâteuse et le visage, se débarrasse de son pantalon de costume et fait venir à lui un pantalon de toile plus large ainsi qu'un tee-shirt. Et enfin ressort de là peu de temps après, enjambant une liane pour accéder à ce qui ressemble à une cuisine. Mais si, regardez bien : une table, des chaises, un chaudron, et des placards derrière les plantes tombantes ! Y'a même des jardinières pleines d'herbes aromatiques, et… Ce serait pas un caféier, là, juste à l'entrée, comme pour démarquer le changement d'ambiance ?
“Tea or coffee ?”² demande alors Noah, donnant plus de volume à sa voix s'il ne voit pas le jeune homme. Quoi que ce soit, il lui en sert une tasse avant de sortir de quoi faire un petit déjeuner : des oeufs, des toasts, du beurre, de la confiture, du fromage, des fruits. Et du bout de sa baguette, il commence à préparer les oeufs brouillés.
“Alright, Connor, I think we need to talk, don't we ?” finit-il par commencer, soucieux de percer l'abcès. “First of all, I think you're a wonderful young guy. I mean it. I'm also particularly thankful for everything you've done for me, and not only last night.”³
Oui, ça sonne comme une conversation de rupture. Mais Noah ne fait pas exprès. Il a vraiment l'air tout désolé. Il aimerait bien épargné ça au jeune homme, mais… Il faut regarder la réalité en face, non ?
“What happened last night… I was drunk, Connor, but even so, I should've acted like I did. And for that I'm sorry.”⁴
Bon tu arrêtes de tourner autour du pot, oui ? Il lui tend une assiette avec des oeufs brouillés et du pain toasté, avant de s'installer avec son maté et sa propre assiette.
“I'm flattered of… your interest for me. But… It wouldn't work. You're an intelligent guy, I'm sure you're aware of that. I'm too old for you, and you have plenty of other people to meet and to learn from. People that will bring you more that what a guy like me can actually give you.”⁵
________________
¹ Okay. Okay. Laisse moi prendre quelque chose pour mon mal de crâne et…
² Thé ou café ?
³ Okay, Cnnor, il faut qu'on parle, non ? Déjà, je pense que tu es un bon gars. Vraiment. Je suis tout particulièrement reconnaissant pour tout ce que tu as fait pour moi, et pas seulement la nuit dernière.
⁴ Ce qui s'est passé hier soir… J'étais ivre, Connor, mais je n'aurais quand même pas dû me comporter ainsi. Et pour ça, je te présente mes excuses.
⁵ Je suis flatté de… Ton intérêt pour moi. Mais… Ca ne marcherait pas. Tu es un gas intelligent, je suis sûr que tu en as conscience. Je suis trop vieux pour toi, et tu as encore plein de personnes à rencontrer et dont tu pourras apprendre. Des personnes qui t'apporteront plus qu'un mec comme moi peut te donner.

Codage par Emi Burton