It's not like I'm a fan or anything [ Noah & Connor ]

Date de naissance : 15/12/1994

It's not like I'm a fan or anything

Connor & Noah

Credit - Beylin

Carnets de parchemins ? Prêts. Plumes aiguisées et réserves d'encre ? Dans son sac à bandoulière. Seul détail qui clochait selon lui, sa personne, malgré la chemise propre et à peu près repassée. Un énième regard dans le miroir fissuré de sa salle de bain n'allait cependant rien changer à son apparence, contrairement à son don de Métamorphomage, mais le rouquin ne pouvait pas s'en empêcher ce matin. Lui qui en temps normal n'en avait plus rien à faire de si sa tête ne revenait pas à quelqu'un, là il avait envie de totu effacer. D'être moins roux de peau, de cheveux, d'être moins maigrelet, moins... tout.

Faut dire, c'était pas tous les jours qu'on rencontrait un auteur de renom, et qu'on avait une chance de l'interviewer. Surtout quand on était un gratte papier stagiaire à qui on confiait la rubrique des Hippogriffes écrasés ou presque, en ce moment. Alors certes, il avait accompagné Pandora sur quelques unes de ses missions mais... Il avait toujours l'impression de ne servir à rien. De n'avoir rien écrit qui vaille la peine. Ses recherches pour son mémoire sur l'esclavage des autres espèces magiques n'avançaient pas, et celles -plus secrètes- sur Belladone et sa potion qui leur avait fait perdre leur magie, certains définitivement ? A part l'autre jour au chemin des embrumes, il n'y avait pas grand chose non plus. Il avait besoin de cet interview. Et ça n'aidait pas que ce soit quelqu'un d'aussi intéressant que l'auteur de "Botany for Mountaineers : Himalayan Plant Diversity".

***

Il avait de l'avance, au café Botanique "Plants and Beans". Ca lui avait parru un bon endroit pour interviewer Noah Inuksuk (et oui, il s'était entrainé à le prononcer pour que le stress ne lui fasse pas dire n'importe quoi le jour J !) au départ, mais maintenant, ça paraissait juste ridicule et cliché. Et si, en plus, le lieu n'était pas respectueux des espèces qu'il arborait ? Il avait doublement vérifié mais on ne savait jamais et Inuksuk était un pro et... Merlin's soggy pants, pourquoi fallait-il qu'il prenne tout autant au sérieux ? Son genoux tressautait malgré lui, et il avait fini par demander un jus de Mimbulus mimbletonia et le regrettait amèrement en voyant son verre. Allez, qu'est-ce qui pouvait arriver de pire. Qu'il connaisse son nom et son apparence et ne veuille plus jamais lui accorder d'interview ? Il pouvait toujours changer les deux !

Connor sorti de son sac plusieurs des tomes de l'auteur, et commença à les feuilleter, pour passer le temps. Il les connaissait, si ce n'était par coeur, au moins très bien. Il n'avait jamais été un botaniste lui, même si la compagnie des plantes lui plaisait mieux que celle des humains. Il aimait mieux les livres eux même. Il ne se faisait pas confiance -à raison- avec les êtres vivants en général. A en croire sa fougère (une variété magique) à moitié morte sur le rebord de la fenêtre de son mini studio, il avait plutôt raison. Plongé dans son livre, il ne voyait plus tellement les gens qui évoluaient autour, dans ce café empli de plantes vivantes plus folles les unes que les autres, qui envahissaient l'établissement à un point tel qu'on ne voyait presque plus les murs ni le plafond. Au moins, le lieux était charmant.

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm a fan or anything

Connor & Noah

Friday, May 3rd

Occupé dans l'une des serres du campus de la MUL, Noah ne voit pas le temps passer. Il faut dire qu'il n'a pas d'impératif aujourd'hui : il n'a pas de cours à dispenser le vendredi, et avec le temps qu'il fait il n'a pas envie de s'enfermer dans son bureau. Il faut dire qu'il n'a jamais envie de s'enfermer dans son bureau. Il préfère grandement avoir les mains dans la terre, à respirer l'odeur subtile des fleurs et à finir couvert de pollen au bout de quelques heures.
Ah bah c'est la saison des pollens, que voulez-vous…
Bon, il n'est pas forcément complètement libre, aujourd'hui, à bien y penser : il a rendez-vous avec un journaliste dans la matinée, pour une interview. Il n'était pas trop sûr de savoir pourquoi ce dernier voulait écrire un papier sur son travail – il le faisait déjà bien lui-même, non ? – mais pourquoi pas. Un autre que lui se serait sans doute abstenu de se perdre au milieu des plantes avant de s'y rendre, histoire d'être à l'heure. Mais le botaniste avait fait son entrée dans les serres dès les premières lueurs du jour, avait ouvert les portes pour laisser la rosée faire son oeuvre et avait commencé l'entretien avec minutie.
C'est un sacré spectacle, d'ailleurs : il virevolte entre les plantes, esquisse un pas de danse, fredonne gaiment. Il parle aux végétaux, caresse un pétale de fleur. Il replace les tuteurs, guette les racines, s'assure que tout va bien. Il s'est lancé dans la taille d'un plant massif dont les fleurs ressemblaient à s'y méprendre à des klaxons jaune poussin quand des rires lui font relever la tête. Dissimulé derrière les grandes feuilles, il réussit à distinguer un petit couple d'étudiants qui viennent… Oh. Oui, bon. C'est vrai que faire ça en pleine nature a quelque chose de plaisant, ce n'est pas lui qui le leur reprochera. Par contre, écraser un massif de géraniums dentus, ça n'allait pas être possible.
Non pas que la plante soit incapable de se défendre elle-même, mais parce qu'il avait eu un mal de fou à les soigner après les champignons qui avaient commencé à dévorer leurs feuilles cet automne. Alors le professeur s'approche, essaie de se composer une attitude autoritaire – ce qui est un échec cuisant, mais par chance, il n'a pas besoin d'intervenir : les deux jeunes gens se redressent très vite d'eux-mêmes en laissant échapper de petits couinements absolument hilarants. Noah, d'ailleurs, ne se prive pas de rire en s'approchant et en les voyant se gratter à divers endroits du corps, où ils ont été vraisemblablement mordus par la plante.
“Don't scratch. Next time, you'll check the plants before lying on them,” ricane-t-il en attrapant le bras d'un des deux chenapans. “Go to the infirmary, and tell Miss Faraday you were bitten by a Fanged Geranium.”¹
Au moins, cet incident aura permis au botaniste de poser les yeux sur sa montre. Et de se rendre compte qu'il est sensé être au Plants & Beans depuis déjà dix bonnes minutes.
Bien, bien, bien…

Il a pris le temps de se laver les mains, quand même, avant de débouler au milieu du Chemin de Traverse. Les mains dans les poches de son jean, il remonte l'avenue sorcière d'un pas tranquille, absolument pas stressé. Se presser pour tenir des horaires était complètement idiot ; c'était un coup à faire n'importe quoi. Bon, certes, avec une demi-heure de retard, il pourrait au moins faire l'effort de presser le pas, mais non.
Son rendez-vous ne sera plus à une minute près, après tout.
Il arrive enfin devant le café où on devine déjà l'abondance de plantes. Il glisse une main sous une large feuille, vérifie par habitude l'humidité de la terre et entre enfin dans les lieux, qu'il balaie du regard. Il cherche un journaliste sans doute un peu énervé d'avoir eu à l'attendre autant et… Noah croise son reflet dans un miroir. Il a les cheveux couverts de pollen. Il passe une main dedans, les secoue pour en enlever la plus grande partie et aperçoit un jeune homme aux cheveux roux, occupé à lire un livre qu'il connaissait très bien.
Oho.
Un grand sourire vient se plaquer sur le visage du chercheur, alors qu'une idée s'est fait son chemin dans son esprit. Il s'avance vers le garçon et, avec un sans-gêne tout américain, fait mine de lire le titre de l'ouvrage, l'ôte des mains de Connor pour mieux le regarder.
“Reading Inuksuk, hey ?” commente-t-il, sourire aux lèvres. Il ferme le livre d'un geste sec de sa main gauche, jauge le stagiaire de ses yeux rieurs. “Not the best books you could read. I've always thought of the guy as a show-off, you know what I mean ? Been everywhere, seen everything…” Il fait un geste vague, comme pour exprimer son agacement. “The irritating kinda guy, right ?”²
___________________________
¹ Ne grattez pas. La prochaine fois, vous vérifierez sur quelles plantes vous vous allongez. Allez à l'infirmerie, et prévenez Miss Faraday que vous avez été mordus par des Géraniums Dentus.
² Vous lisez Inuksuk, hein ? Pas la meilleure lecture qu'on puisse trouver. J'ai toujours trouvé le bonhomme plutôt prétentieux, 'voyez c'que j'veux dire ? Tout vu, tout fait… Le genre de gars qui énerve, pas vrai ?

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Le retard de son rendez vous ? A vrai dire, Connor ne l'avait même pas remarqué. Il n'était pas le garçon le plus ponctuel lui même, tout dépendait de pourquoi il devait l'être. Un interview super important avec l'un des auteurs les plus cools de sa scolarité ? Super en avance. Non parce qu'on ne lit pas un Inuksuk comme on lit un Bagshot, hein. Même s'il aurait rêvé d'interviewer la dame en question. Par contre interview de TrucMuche Pétaochnoc... Bon. Ca n'était pas très professionnel, tout ça. Il le savait. Il savait que Pandora ne lui refilait pas des trucs à gerber d'ennui exprès, c'était forcément formateur ! C'était forcément... Elle avait forcément une bonne raison, pas vrai ? Il refusait de croire que c'était juste pour lui donner envie de s'auto infliger un Avada kedavra ou de passer sous un Magicobus. Non, pas Pandora Flemming, quand même. Même si, vu ses fréquentations traumatisantes, il avait douté, récemment, de la santé de son ciboulot.

En plus, à moins que son Spidersense (oui, il était fan de comics Moldus) ne détecte quoi que ce soit, il était plutôt absent et inconscient de ce qui l'entourait lorsqu'il était plongé dans ses pensées ou dans un livre. Un sérieux qui s'affichait sur son visage à ce moment là était assez explicite pour dire aux gens "ne venez pas m'emmerder, je mords". Mais apparemment pas le type qui était venu lui retirer le bouquin des doigts. Le rouquin leva les yeux, profondément outré qu'on entre dans sa bulle, déjà, mais en plus qu'est-ce qu'il racontait là ?!

« Firstly, give that back. »

Il dit avec une autorité et un mordant qu'on n'attendait pas d'un gabarit comme le sien, vraiment pas.

« Secondly, what is your problem ? This guy has only written one of the best seller in recent Magical history and his books are used by thousands of students around the world, pay your respect ! »

Il n'avait jamais trouvé que Noah Maxim Inuksuk (oui, il avait fait ses recherches) était du genre arrogant, ou même show off ou irritant ou... Ou quoi que ce soit. Il savait des choses, et il les partageait avec le Monde. C'était mieux que de rester assis sur son cul à... A faire quoi au juste, hein ?

« He's just passionate, and you are an asshole. Now clear off ! »

Et après on se demandait pourquoi il finissait tabassé dans les cours de récré, à l'école. Il n'avait pas vu le gabarit du type en face de lui ? Mais bon, l'adrénalyne était montée d'un coup et puis... Et puis il était nerveux ! C'était sa première interview qui valait le coup et vu l'heure, l'auteur de ces fameux bouquin avait peut être préféré lui poser un lapin. L'idée le déprimait purement et simplement, et il soupira, reprenant son livre -ou tentant en tout cas, merde que ce type était grand -et il était assis lui ! Est-ce que c'était parce qu'il avait compris que c'était un petit stagiaire de seconde zone qui allait mener l'interview ? Non, il n'était pas comme ça... Ou ce type aurait eu raison. Mais Connor savait qu'il avait tort.

***
Tout d'abord, rendez-moi ça. C'est à moi.
Deuxièmement, c'est quoi votre problème ? Ce mec n’a écrit que l’un des best-sellers de l’histoire Magique Moderne et ses livres sont utilisés par des milliers d’étudiants dans le monde entier, un peu de respect !
Il est juste passionné et vous êtes un connard. Maintenant, dégagez !

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm a fan or anything

Connor & Noah

O-ho, la réaction du rouquin était encore meilleure que ce qu'il avait espéré. Il a l'air outré, tant par son sans-gêne que par sa remarque. Quelle éloquence, dites donc ! Le jeune homme a réagi très rapidement, et n'hésite pas une seule seconde à entrer dans l'arène. Loin de faire disparaître le sourire sur le visage du botaniste, le journaliste ne peut que le voir s'élargir.
Il n'en demandait pas tant !
Noah n'a pas toujours – même jamais – conscience de sa place dans le monde de la recherche botanique. Il ne se voit pas comme un incontournable, ni comme une sommité dans le domaine. Certes, il se sait bon dans sa discipline, mais de là à se faire encenser de la sorte… C'était inattendu. Il ne savait pas que son interviewer était un de ses admirateurs.
À dire vrai, il ne savait même pas qu'il avait des admirateurs.
Il éclate alors de rire, fier de sa bêtise, et se laisse tomber sur un siège moltoneux en face du jeune homme, non sans avoir ôté son carnet de sa poche arrière pour le poser sur la table, afin de ne pas être gêné.
“The asshole's gonna have a mate tea please,”¹ fait-il à l'attention du serveur qui s'approche, toujours hilare. Ce dernier hoche la tête, interloqué, mais s'en va réaliser la boisson demandée. Il guette le livre récupéré, jette un oeil aux autres ouvrages que le gamin s'est procuré.
Et hop, il en attrape un autre, sans demander la permission.
“Have you read all of'em ?”² interroge-t-il en continuant à faire la conversation tout à fait naturellement, pas embarrassé le moins du monde. Pas vexé qu'on vienne de l'insulter, pas flatté qu'on vienne de le complimenter, il s'installe confortablement, feuillette ses propres recherches sur les plantes himalayiennes. Il s'arrête sur un croquis d'une petite fleur blanche, lit la légende sur le côté. Ça manque de détails, critique-t-il intérieurement. Il aurait dû en mettre plus – mais son éditeur avait jugé cela superflu.
Moui.
Il ferait peut-être un papier plus détaillé, un article pour une revue peut-être, dans laquelle il pourrait préciser tout cela. Un jour où il aurait le temps et moins de recherches en cours. Parce que, visiblement, se sédentariser n'avait pas calmé ça. L'énergie qu'il ne donnait plus sur le terrain, il la donnait dans ses recherches, et il avait une petite – grosse – tendance à se disperser.
“Okay, calm down pal,” finit-il par faire en voyant que son interlocteur allait finir par avoir de la fumée qui lui sortait par les oreilles. Déjà que ses cheveux prenaient une teinte pas très engageante… “Masks off. Let me introduce myself : Noah Inuksuk, botanist.” Il tend la main à travers la table, dans le but de serrer celle de son interlocuteur. Notons qu'il a toujours un grand sourire sur le visage. “Nice to meet ya. I wasn't aware I was gonna meet one of my fans for this interview.”³
Encore une blague, tiens, à croire qu'il ne peut pas s'en empêcher. Le serveur revient à ce moment-là, et Noah attrape la calebasse, remercie le garçon de café et glisse la bombilla entre ses lèvres pour boire une première gorgée, tout en observant une plante qui déverse un flot de feuilles du plafond vers le sol.
Elle manque de lumière, les feuilles sont ternes.
___________________________
¹ Le connard va prendre un thé maté s'il vous plait.
² Vous les avez tous lus ?
³ Okay, on se calme mon vieux. On tombe les masques. Laissez moi me présenter : Noah Inuksuk, botaniste. Enchanté. J'étais pas au courant que j'allais rencontrer un de mes fans pour cette interview.

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Déjà qu'en temps normal Il avait tendance à s'enflammer, mais fallait pas toucher a ses affaires. Et encore moins insulter ce qu'il mettait sur un piédestal. Les deux, en fait. C'était lié à beaucoup trop de mauvais souvenirs de sa scolarité, a la différence que maintenant il avait le niveau magique pour répondre à ses bullies. Bon, peut être pas a un adulte avec plusieurs années d'expérience sur le terrain dans certains domaines mais ce qu'il n'avait pas en expérience, il l'avait en réactivité, et en inventivité. Oh, les sors qui lui passaient en tête alors qu'il voyait l'autre sourire a ses menaces. Délicieux sorts et autres joyeusetés. Enfin, pas dans un lieu public. Il aurait dû choisir un parc, pour l'interview.

Quand l'inconnu s'était ensuite assis en face de lui, Connor n'en croyait pas ses yeux. Son air choqué et ses mèches encore plus rouge vif que le roux qu'il arborait le plus souvent, étaient un très bon indicateur. Autant dire que s'il avait su faire de la magie sans baguette (curieusement des qu'on apprenait petit a faire passer sa magie a travers ces engins, le côté naturel et chaotique qu'elle avait de s'exprimer disparaissait) l'autre se serait retrouvé avec des pustules partout en un rien de temps. Le serveur avait l'air de se demander s'il n'allait pas y avoir un accident justement.

« I did. All of them. And obviously you're too old to... »

Une petite voix s'était réveillée au fond de lui et il n'arrivait pas encore a l'entendre. Peut être que c'était l'âge de l'homme, qui lui avait mis la puce a l'oreille. Ou son côté naturel et désinvolte que personne n'aurait eu en sa présence, certainement pas après s'être fait rembarrer comme ça. Ça ne pouvait pas être de la drague non plus, et même si ça en avait été Connor était bien incapable de reconnaître ça. Il avait mis un vilain râteau involontaire a la première fille qui s'y était risquée. Non... Alors quoi ?

Sa réponse vint bien assez vite, même si bien trop tard pour ne pas se ridiculiser. Un froid immense s'empara de lui, et son ventre de serra d'un coup lorsqu'il réalisa. Non. Non non non non non... Comme choc, Noah avait un second aperçu de ce qu'un Métamorphomage mal a l'aise pouvait donner. Au lieu de rouge, les pointes vivraient vachement au blond, là. Un superbe tie & dye pour certains, mais pas pour Connor qui ne savait plus où se mettre, et qui regardait le visage de l'autre sorcier, puis sa main, comme si on venait lui annoncer qu'il allait finir a Azkaban. Et puis le rouge revint aussi vite, aussi bien sur sa crinière que sur ses joues.

« I-I... I'm... I-I'm not I just... »

Ho, ça faisait longtemps qu'on ne lui avait pas fait perdre ses mots, au rouquin. Il se racla la gorge et après une hésitation honteuse, il sorti sa main pour serrer celle de l'autre. Il avait du mal a croire qu'il soit encore là, vu ce qui venait de se passer.

« I'm not... It's just, your work is really... I mean I really think your researches made a difference in the way we study some type of plants and... And fungi nowadays. »

Il avait dit tout ça de façon d'abord hésitantes, puis a nouveau avec un peu plus de vie dans sa voix. Il avait chaud. Et ça n'avait rien a voir avec les plantes tropicales qui les entouraient. Il remercia silencieusement le serveur qui avait choisi ce moment pour apporter la boisson a Noah, lui donnant quelques secondes de répit pour sortir ses carnets de note et sa plume. Il tira une expression pleine de reproche au rouquin quand celui ci indiqua qu'il n'avait pas besoin d'autre chose que son jus (qu'il avait soigneusement économisé pour avoir le droit de rester en attendant son auteur, technique de pauvre) et les laissa seuls.

« So... Hum... Thank you for meeting me and sorry for... Well. »

Il dit, plus poli avec lui qu'avec 80% des autres sorcières et sorciers qu'il croisait. Il trempa sa plume dans le petit encrier portatif qu'il avait avec lui. Oui il savait que les crayons existaient mais il aimait la belle papeterie et il accordait a cette plume une affection particulière.

« Do you mind if we start with your latest body of work ? Can you tell me more about what led you to write "Botany for Mountaineers : Himalayan Plant Diversity" ? It certainly was one of the most precise and descriptive book I'd ever... But I'm no expert. »

IL ajouta, presque en s'excusant. Oui, ils avaient fait parti de leurs lectures recommandées a la MUL mais il ne valait qu'à sa soif de savoir sa lecture approfondie. Sa spécialité ne requiérait pas autant d'assiduité, c'était juste... Lui.

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm a fan or anything

Connor & Noah

Il n'a pas rencontré beaucoup de Métamorphomages dans sa vie. Des maîtres de la métamorphose, oui, bien sûr ; son ex-femme en faisait partie, étant elle-même animagus, comme beaucoup d'anciens élèves de Uagadou. Mais vraiment très peu de personnes ayant ce don de naissance. Il y avait Pandora, bien sûr, cette journaliste rencontrée dans les vallées de l'Himalaya, mais c'était tout.
Voir, donc, les cheveux du garçon en face de lui passer du roux au rouge, puis du rouge au blond, avait quelque chose de fascinant. Si Connor avait été une plante, Noah aurait sans doute ouvert son carnet et commencé une étude approfondie d'une telle réaction.
À la place, il serre la main du gratte-papier de la poigne ferme de celui qui travaille de ses mains – ce qui surprend parfois, car beaucoup de ses collègues sont davantage des chercheurs que des jardiniers, et certains d'entre eux n'ont jamais fait pousser le moindre brin de ciboulette. Lui est visiblement plus un homme de terrain, avec de la terre sous les ongles et des cals sur les mains.
Il a d'ailleurs toujours un grand sourire sur le visage, calebasse à la main. Il sirote tranquillement son maté en écoutant le jeune homme tenter de se justifier, de se raccrocher aux branches. C'est presque mignon de le voir ainsi hésiter alors qu'il n'a, à bien y réfléchir, rien à se reprocher. Surtout que ça a l'air d'être un garçon particulièrement consciencieux, si l'on en croit l'encrier et la plume qu'il dégaine. Noah n'a pas donné beaucoup d'interview – pour ainsi dire jamais – mais il n'aurait pas choisi ce matériel pour prendre des notes.
Après, ce sont peut-être ses habitudes de né-moldu qui veulent ça : il a toujours préféré le confort du papier et du crayon pour ce genre de choses.
Il hoche la tête quand il lui propose de commencer avec son dernier ouvrage sur les plantes de montagne. Il sourit plus largement en entendant le gamin lui faire encore un compliment sur son travail, comme s'il ne pouvait pas s'en empêcher.
“Well… I had worked for many years in primal forests and I had kinda specialized in tropical vegetation when I was offered the opportunity to go there. At first, I was curious of the plants that were to be found there, since I had no idea there was a tropical climate in the southern Himalayas. I discovered it there, and walked towards the north, and then, one thing leading to another…”¹
Il fait un geste vague, boit une nouvelle gorgée de thé, avant de reprendre.
“You gotta bear in mind that I don't plan to write a book before going to a certain place. It works the other way round : I gather information from what I observe, then I put them together. I always have on-going work, observations I made that I haven't written about.”²
Il hausse les épaules. “I guess it's what research is all about : observing, sorting, explaining so that people can use this knowledge when they need to.³
Il s'est un peu perdu dans ses explications. On voit, en revanche, que Noah a à coeur de transmettre et d'expliquer les choses, quand bien même n'est-il pas le meilleur des pédagogues. Sans parler de précision, il suit le fil de ses pensées, se prête au jeu sans mal.
Et puis, il doit bien ça au jeune homme, après s'être payé sa poire comme il l'a fait tout à l'heure. Il pouvait bien lui donner de quoi écrire son papier, quand même. Il n'est même pas sûr de savoir ce qu'il compte écrire d'ailleurs.
“What are you writing this interview for, by the way ? I'm not sure newspaper readers are really interested in my work to be honest.”⁴
___________________________
¹ Et bien… J'avais travaillé dans les forêts primaires pendant plusieurs années, et m'étais plus ou moins spécialisé en végétation tropicale quand on m'a donné l'opportunité d'aller là-bas. Au départ, j'étais curieux des plantes que j'allais y trouver, puisque j'ignorais qu'il y avait un climat tropical au sud des Himalayas. Je l'ai découvert sur place, et ai pris la route du nord, et puis, une chose en entraînant une autre...
² Il faut garder à l'esprit que je ne projette pas d'écrire un livre avant de me rendre à un endroit en particulier. Ça fonctionne dans l'autre sens : je rassemble des informations à partir de mes observations, puis je les compile. J'ai toujours des travaux en cours, des observations que j'ai faites sur lesquelles je n'ai pas écrit.
³ J'imagine que c'est ce qui fait la recherche : observation, tri, explications, pour les lecteur puissent utiliser ce savoir à leur tour.
⁴ Dans quel but conduisez-vous cette interview, d'ailleurs ? Je ne suis pas sûre que mon travail intéresse des lecteurs de journaux, en toute franchise.

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Soit l'autre homme n'était vraiment, vraiment pas vexable facilement soit il était sourd, Connor ne voyait pas d'autres raisons qui avaient ou lui faire échapper à la sanction. C'était tellement tout sauf professionnel, ce qu'il venait de faire. Il avait prévu de se lever, quand il avait imaginé la scène. Se présenter, serrer la main caleuse du professionnel de terrain, lui proposer un verre. Il savait comment se comporter en société, en plus, il n'avait juste pas eu les bons... Réflexes ? Merlin qu'il avait envie de disparaitre dans son fond de jus. S'il n'avait pas tenu a cette interview, il aurait pu crier un HA je vous ai bien eu et de transformer...et ensuite... Fuir ? Mais non. Ce type était, en plus d'être un pro dans son domaine, super gentil. Et charismatique. Ce qui n'aurait pas aidé Connor a se concentrer s'il n'était pas professionnel malgré son jeune âge !

« I see. So it was right after you came back from South America and you went on the next continent to go where many before you hadn't been yet and see for yourself those new varieties ? That is impressive. »

En temps normal, dans la bouche d'autres journalistes, ça aurait pu paraître paternaliste mais il le pensait vraiment. Il l'admirait, lui ou Pandora, ceux qui partaient a l'aventure mais ne se contentaient pas de farniente. Ils y allaient pour apporter quelque chose au monde.

« I understand now why there is no apparent logic in your books. Wasn't it too difficult to sell to your publishers ? »

Il notait en sténo tout ce que son interlocuteur lui disait et d'autres questions dans la marge. Il fallait espérer qu'en plus d'être cool, l'autre homme était patient. Connor ajouta quelques détails et précisions et ne pu qu'approuver ce qu'il disait, mettre ses recherches et ses connaissances au profit des autres, c'était aussi son but a lui. C'était pour ça et là vérité qu'il de battait. Qu'il décortiquait les news, que ça plaise ou non. Enfin pour le moment il se faisait surtout jeter dehors et se contentait des miettes d'interviews. Notant encore sans se rendre compte du silence de la pause dans leur conversation, il redressa son visage en entendant sa question, un peu pris de court.

« Well... It's... More something I asked rather than a task my boss assigned me. She's great but I'm a rookie, see, so she shinks I'm too eager and need to learn before she gives me the "big stuff" as she says. »

Il se rendait compte que dire ça de cette façon signifiait que ce n'était que lui qui avait demandé cet interview, et qu'en plus on avait confié la tâche a un pauvre stagiaire de seconde zone... Ça n'était probablement pas très flatteur pour un auteur.

« It's not exactly how it happened, my boss, she was talking about your new book and pondering on this interview and I kind of begged her to do it ? She's amazing it's just... I'm talking too much. »

IL rougissait a nouveau, ses oreilles chauffaient. Ça n'allait pas du tout.

« Can we get back on the subject ? What will you do, now you've covered the five continents with your five books. I heard you were teaching at the University ? Is that something you yearned to do for a long time ? »

C'est ça, Connor. Sois professionnel au lieu de faire ton fanboy. IL avait presque fini son jus, et buvais l'eau des glaçons maintenant. Mais malgré les oeuillades du serveurs il ne commanderai rien de plus. Non mais.

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm a fan or anything

Connor & Noah

“No apparent logic hey ?”¹
Heureusement que Noah n'est pas susceptible, il aurait pu mal prendre le fait qu'on lui dise que ses recherches ne suivaient aucune logique. Mais non, il préfère ricaner sans détourner le regard, visiblement très à l'aise dans l'exercice de l'interview, quand bien même n'en a-t-il pas l'habitude.
“Publishers ain't specialists, you know,” relève-t-il avant de boire une nouvelle gorgée de maté. “Most of the time, they don't read the whole piece of work.” Il s'enfonce dans son fauteuil, prend le temps de réfléchir à la suite. “I struggled mainly because I needed a publisher that could reach me at the other end of the world.”²
Il se souvient très bien : les conversations de cheminée depuis Rio, le travail sur les premiers jets sur un coin de table de café à Mumbai, les derniers échanges à Sydney… Il lui avait surtout fallu trouver une maison d'édition qui travaille à l'international et puisse communiquer avec lui où qu'il soit ou presque.
Il ne laisse toutefois pas trop embarquer vers ces histoires techniques et sans intérêt. Il préfèrerait parler de son travail, plutôt que des contraintes du monde de l'édition. Même si c'en était une partie incontournable, ce n'était pas du tout la plus intéressante.
Lorsqu'une pause se crée alors que le journaliste prend note de ce qu'il lui dit, Noah laisse ses yeux vagabonder vers les plantes qui les entourent, bien calé dans le fond du dossier. Il remarque celle ci qui manque de lumière, celle ci qui a bien besoin d'être arrosée et se dit que, comme souvent, elles ne sont ici qu'une façon d'attirer le chalant. Traitées comme des objets utiles, et non pas comme des êtres vivants.
C'est agaçant. On met là le doigt sur quelque chose capable de réellement énerver le botaniste, qui ne comprend pas cette tendance qu'a la plupart des gens à considérer que tout ce qui les entoure doit avoir une utilité. Ne le lancez pas là dessus, ça pourrait lui faire perdre sa bonne humeur.
Parlons plutôt du fait que Connor est un rookie et qu'il a supplié sa supérieure de conduire cette interview. Le voir rougir en lui avouant cela a quelque chose de mignon, d'amusant, et de flatteur aussi. Noah n'en retient que le côté drôle et sourit à nouveau de toutes ses dents. Il ne fait rien pour l'aider à dissiper le malaise et se contente de le regarder dans les yeux en attendant la question suivante.
Alors, comment va-t-il s'en sortir ?
En tentant de revenir au coeur de leur sujet, justement. Le botaniste laisse échapper un petit rire amusé avant de se reconcentrer. On était face à une question qui pouvait partir sur sa vie personnelle, le tout était de savoir s'il allait accepter de se raconter, ou s'il allait gentiment éluder le sujet.
“I haven't covered every single plant on the planet, you know. Having studied five continents doesn't mean the work is done.” Il ne dirait pas non à retourner en Amazonie, par exemple. “I am indeed teaching at London University. Not that it was a long-time ambition, but… Well, when you want to have a family life, you can't always be on the road.”³
Tiens, il a déjà fini son maté. Un coup d'oeil au verre de Connor lui fait comprendre qu'il est temps pour eux de commander à nouveau à boire. Il se tourne donc vers le serveur, lui fait un signe de la main.
“Can I have the same thing ? And… What will you have ? My treat,”⁴ fait-il en s'adressant, cette fois, au journaliste.
Ce n'est qu'une fois qu'ils ont été tous deux resservis – quand même ! – qu'il revient à la question du jeune homme.
“If I was offered the opportunity, I'd love to add a sixth volume to my Plants around the World series. About Antartica.” Il a un petit rire amer. “With the global warming due to no-maj' activty, its vegetation will probably grow more and more diverse in the incoming years. But there already are some specimens that are worth studying there.”⁵
Noah n'est pas seulement un baroudeur : c'est un grand taré.
Il n'y a qu'un fou furieux pour rêver d'une escapade dans le milieu le plus hostile du globe.
___________________________
¹ Aucune logique apparente, hein ?
² Les éditeurs ne sont pas des spécialistes, vous savez. La plupart du temps, ils ne lisent pas tout le travail. J'ai surtout eu du mal parce qu'il me fallait un éditeur avec lequel je pouvais échanger depuis l'autre bout du monde.
³ Je n'ai pas abordé toutes les plantes de la planète, vous savez. Avoir étudié cinq continents ne veut pas dire que le travail est terminé. J'enseigne en effet à l'université de Londres. Non pas que ça ait été une ambition de longue date mais… Bah, quand on veut avoir une vie de famille, on ne peut pas rester sur la route.
⁴ Est-ce que je peux avoir la même chose ? Et… Que boirez-vous ? C'est moi qui offre.
⁵ Si l'opportunité se montrait, j'adorerais ajouter un sixième tome à ma série Plants around the world. Sur l'Antartique. Avec le réchauffement climatique dû aux activités des non-maj', sa végétation va probablement se diversifier dans les années qui viennent. Mais il y a déjà des specimens qui valent le coup d'être étudiés, là-bas.

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Connor, se rendre compte qu'il faisait des bourdes en insultant les gens ? Nope, du tout. C'était ce qui faisait son charme, pas vrai ? Et puis son auteur assis en face souriait toujours, quel indice -qu'il cherchait parfois pour essayer de décortiquer s'il avait dit une connerie- aurait-il pu avoir ? Maintenant qu'il s'était ridiculisé, puis repris, puis qu'il avait baffouillé, puis qu'il s'était repris encore, le jeune journaliste en herbe commençait à se sentir plus à l'aise. A mesure qu'il posait ses questions, et notait tout ce que Noah pouvait lui donner comme éléments, on pouvait le voir se détendre. Il hochait de la tête parfois, rangeant une mèche qui s'échappait du noeud qu'il avait tenté de faire. Il y avait probablement un sort pour ça mais il n'avait jamais pensé à regarder.

Et puis était venu le sujet de la famille du botaniste. Connor avait relevé les yeux. Il avait vu passer quelque chose à ce sujet, une ex femme -il n'y avait pas de bague au doigt caleux qui vidait son verre en tout cas- peut être, et des enfants. Deux, enfants ? Il n'avait pas noté ça comme important, mais c'était là qu'il se rendait compte qu'il y avait des pans de son métier qui lui échappaient encore. Déjà que la vie privée des gens, le concernant, restait un peu mystique... Mais c'était un sujet qu'il lui faudrait traiter souvent, et là, il n'y avait même pas pensé sérieusement.

« I see. »

Il dit, bien qu'en réalité il ne voyait pas vraiment, il savait que c'était la "norme" en quelques sortes, de mettre une partie de sa vie entre parenthèse pour élever des enfants. En temps normal, ce n'était pas quelque chose que les parents vous reprochaient, contrairement à sa mère, par contre. Quel genre de parent était l'autre homme, il se demanda ? Mais ça sortait un peu du cadre de leur interview. Focus, Connor. Se dit-il.

« But now that you're teaching there you- »

Mais voilà que l'autre homme s'était mis à commander à boire, le coupant dans son élan.

« No, please Mr Inuksuk, I can't it's- »

Mais l'autre homme n'avait manifestement pas envie d'entendre que c'était trop pour lui de se faire offrir à boire alors qu'il était l'interviewer ici. Il piqua un léger fard, voyant l'air mesquin du serveur qui lui avait eu ce qu'il voulait -le fourbe !- et n'avait pas écouté les protestations du rouquin. Il avait marmonné qu'il reprendrait la même chose, et bientôt ils étaient à nouveaux servis, et pouvaient reprendre leur conversation. Merlin que Connor détestait se sentir redevable, en temps normal, mais là surtout il se sentait idiot de ne pas avoir pensé prendre les devants en voyant le verre vide de l'autre homme. Ses finances remerciaient Noah, en tout cas.

« I am sure we haven't seen the last of your books yet. »

Il dit, confiant. Il n'était peut être pas totalement versé dans le milieu de l'édition, ni celui du botaniste, mais il voyait bien d'après ses recherches qu'il grimpait dans les scores de ventes et qu'il était passionné. Ce qui lui conférait une présence assez rayonnante et impressionnante, à vrai dire. Mais chaleureuse aussi. Le rouquin adressa un regard plein de sous entendus au serveur, cela dit, espérant qu'il passerait inaperçu. Et puis il revint à leur sujet, et posa les questions qu'il avait soigneusement annotées dans un coin, et d'autres qui lui venaient au fur et à mesure, maintenant qu'il était plus dans son élément. Tellement qu'il se risqua une dont il n'était pas certain.

« Sorry if I'm staring, most of the authors I know who wrote this many best sellers are at least sixty... You don't have any picture of yourself in your books, is that a personal choice ? »

Il se rendit compte une fois la question sortie que c'était effectivement totalement personnel, et sa posture devait le dire parce qu'il avait fermé son carnet, ne comptant pas prendre de note là dessus. Il se racla la gorge, regardant autour de lui pour se donner de la contenance -spoiler alert, ça ne marchait pas du tout.

« I'm sorry I took you here for this interview, too. I now realise it wasn't a good idea for a professional like yourself. »

Il ajouta, voyant bien que le regard que Noah portait sur les plantes aux alentours n'était pas très flatteur. Il se sentait un peu idiot, et en même temps il lui avait dit qu'il était un rookie. Il aurait juste préféré qu'un de ses auteurs préférés n'en fasse pas les frais.

***
Je vois
Mais maintenant que vous enseignez là bas vous-
Non, s'il vous plait Mr Inuksuk, je ne-
Je suis sûr qu'on n'a pas encore vu le dernier de vos livres.
Pardon si je vous fixe, c'est que je n'ai jamais vu d'auteur d'autant de best seller qui n'ont pas au moins 20 ans de plus. Vous n'avez aucune photo dans vos livres, c'est un choix personnel ?
Je m'excuse de vous avoir invité ici pour l'interview, aussi. Je réalise maintenant que ça n'était pas une bonne idée pour un professionnel comme vous.

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm a fan or anything

Connor & Noah

Et hop, voici une nouvelle calebasse et un nouveau jus pour le jeune homme. Les protestations de ce dernier passe largement au dessus de la tête de Noah qui s'est simplement dit qu'après la mauvaise blague qu'il lui avait faite, il lui devait bien ça.
Son interviewer, en tout cas, se rachète aussi, peut-être sans le savoir ; là où il parlait d'une absence de logique dans ses ouvrages plus tôt, il enchaînait maintenant en sous-entendant qu'il publierait sans doute encore. Ça, le botaniste n'en doutait pas. Si au début se faire publier avait été difficile, ce n'était plus le cas aujourd'hui. Les ventes de ses ouvrages grimpaient, et il travaillait avec son éditeur depuis assez longtemps pour savoir que la publication n'était plus un problème.
Un sourcil se hausse sur le visage du chercheur quand il voit le journaliste fermer son carnet. Comptait-il lui poser une question délicate ? Oh, il n'allait quand même pas l'interroger sur sa vie de famille, si ? Ce serait indiscret – bien qu'il ne soit pas forcément d'une pudeur incroyable – et déplacé. Sa vie personnelle n'avait rien à voir avec son travail, quand bien même l'avait-elle impacté, bien sûr.
Il ne s'attend clairement pas à ce qu'on lui parle de son âge, ni au fait qu'il n'y a aucun portrait de lui dans ses bouquins. C'est tellement inattendu et saugrenu qu'il en éclate de rire, d'ailleurs. Un rire franc et communicatif, qui s'élève d'un coup et coupe la parole aux groupes les plus proches d'eux.
Décidément, il avait bien fait d'accepter cet échange. Il n'avait pas autant ri depuis longtemps, ou en tout cas pas de si bon coeur. Ce jeune homme avait sans doute encore bien des progrès à faire, de la route à parcourir avant de ne plus se retrouver face à des situations pareilles. Et puis, il faudrait qu'il soit plus délicat dans sa façon d'amener les choses… Ou dans la sélection de ses questions.
Franchement, on n'a pas idée de demander ça !
Il faut attendre que le rire du botaniste se calme pour pouvoir reprendre. Ce dernier a fini par poser sa main gauche sur ses côtes et a encore le sourire aux lèvres quand il répond enfin.
“I've always thought of'em as narcissistic bastards full of themselves” ricane-t-il. “I'm not interested in success, otherwise I wouldn't have travelled that much. My books aren't about myself, but about my work. Therefore there's no use for readers to know what I look like, right ?” ¹
Il se redresse enfin, se lève même et s'avance jusqu'à la première plante qu'il a remarquée en entrant, celles aux feuilles ternes et à l'air triste – oui, un végétal peut avoir l'air triste. Il lève sa main gauche et soulève une feuille avec délicatesse.
“Most people don't see them as they are : living entities. They're just something you can use, whether it is for potion making, decorating, seducing… That's what my work is all about. Understanding the world around us changes the way you see it.” ²
Il sort sa baguette et fait apparaitre une petite boule de lumière, semblable à un tout petit soleil, qui va se loger juste contre le mur, derrière la plante. Puis revient s'asseoir, boit à nouveau son thé.
“No matter where, you'd find plants. Here or there… It doesn't matter.”³
___________________________
¹ J'ai toujours pensé qu'ils étaient des connards narcissiques imbus d'eux-mêmes. Je ne suis pas intéressé par le succès, sinon je n'aurais pas autant voyagé. Mes livres ne sont pas sur ma personne, mais sur mon travail. Du coup, il n'y a aucun intérêt pour les lecteurs de savoir à quoi je ressemble, pas vrai ?
² La plupart des gens ne les voient pas pour ce qu'elles sont : des êtres vivants. Elles sont tout juste bonnes à nous être utiles, que ce soit pour faire des potions, décorer, séduire… C'est là qu'est tout le sens de mon travail. Comprendre le monde autour de nous change notre façon de le percevoir.
³ On trouve des plantes où qu'on aille. Ici ou là… ça n'a pas d'importance.

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Connor aurait pu rougir parce qu'il se faisait rire au nez par quelqu'un de plus mature et plus savant que lui, mais si ses oreilles et pointes viraient à nouveau à la tomate, c'était à cause des gens qui se tournaient vers eux en entendant Noah s'esclaffer. Surtout. Parce que c'était quand même un peu humiliant. Alors oui, ils n'étaient pas là pour un interview pour Witch Weekly, mais ce genre de détail était important, selon lui, en plus d'être surprenant. Est-ce que l'homme aurait ri au nez de journalistes plus anciens et plus expérimentés que lui ? Sans doute que oui, vu le personnage franc. Mais le rouquin tenait tout de même à préciser.

« I just thought your publisher might have thought your good nature and your good traits would have upped the sales... But I understand how you'd better it be because of what's inside your books. »

Il dit, peut être un peu plus sèchement que le reste, mais néanmoins toujours sur un ton poli. Certains des auteurs qui avaient leur photo au dos de leur best seller ne l'avaient probablement pas choisi. Et d'autres était des gens tout à fait respectable, n'en déplaise à Mr Inuksuk. Pour autant, Connor ne lui en tint pas rigueur longtemps. C'était difficile, quand on voyait quelqu'un d'aussi bonne humeur en face. Et puis c'était quand même une sommité dans son domaine, ça devait compter pour quelque chose même s'il avait des idées préconçues.

La suite, par contre, l'intéressa suffisamment pour qu'il prenne de nouvelles notes. C'était vraiment intéressant, et Connor s'en rendait compte, vraiment vrai. Enfin, pour sa part en tant que réel citadin, les plantes n'avaient pas autant de sens. C'était pas non plus comme s'il offrait ou si on lui offrait des fleurs tous les quatres matins. Il réfélchit. Il s'en servait, pour son papier et son encre. Sans doute en partie ses vetements et son shampoing, sa nourriture n'était pas souvent composée de légumes ou de fruits. Du reste, il les appréciait dans les parcs, même s'il n'était pas aveugle au fait que ce n'était pas un lieu "naturel" au sens propre du terme. Ca lui rappela un autre article qu'il avait lu à ce sujet et il en profita pour en faire part à l'autre homme.

« I read something about the fact that, nowadays, there is no nature as we used to think it. No real wild nature. And there hasn't been for quite some time.»

Il s'essaya.

« That everything and everywhere has been affected by human activitiy, even the places where no human has been. As you said earlier about Antartica but not only. You must have experienced that more than anyone. »

Malgré son jeune âge, le garçon avait un côté cynique et parfois défaitiste, un regard sur le Monde plus critique que beaucoup. C'était peut être ce qui l'avait poussé à faire ce métier, ou peut être que ça démontrait d'un eautrgenre d'optimiste. Le fait de croire qu'il pouvait faire une différence, à un certain niveau, dans ce Monde, même si à un niveau dérisoire. Il espérait malgré tout qu'il apporterait quelque chose à sa communauté. Etre cynique ne faisait pas tout, et il préférait encore ça à se voiler la face et ne voir que la superficie des choses. Il ne pensait pas que Noah Inuksuk soit de ce genre là non plus. Aussi bon vivant qu'il avait l'air d'être, il n'était pas idiot non plus. Encore une fois, le rouquin s'égarait à se demander quel genre d'homme il pouvait être. Et puis il vit sa montre à son poignet.

« I'm sorry, I took a lot of your time. It really was a pleasure meeting you. »

Il tendit sa main, espérant n'avoir pas fait trop mauvaise impression.

***
Je pensais simplement que votre éditeur aurait peut-être pensé que votre bon caractère et vos traits auraient permis d'augmenter les ventes ... Mais je comprends que vous préfériez que ce soit dû au contenu de vos livres.
J'ai lu quelque chose sur le fait que, de nos jours, il n'y aurait plus de nature comme on la conçoit. De nature sauvage. Et il n'y en a plus depuis longtemps.
Que tout et partout a été affecté par l'activité humaine, même les endroits où aucun humain n'a été. Comme vous l'avez dit plus tôt à propos de l'Antarctique mais pas seulement. Vous devez avoir vécu cela plus que quiconque.
Je vous demander pardon, j'ai pris beaucoup de votre temps. C'était un vrai plaisir de vous rencontrer.

Date de naissance : 21/11/1978

It's not like I'm a fan or anything

Connor & Noah

Oh la, qu'il est susceptible ce journaliste ! Il a le droit de trouver ça drôle, non ? Enfin, évidemment que Noah ne se vexe pas de ce petit ton sec employé par le jeune homme. Il ne le fera pas tellement changer d'avis. Il est du pouvoir de l'auteur de refuser qu'on mette sa belle petite bouille sur sa quatrième de couv…
Wait.
Il vient de dire qu'il avait un physique à faire augmenter les ventes, là, non ? C'était un compliment ? Il pourrait le relever, tenter de faire un mot d'esprit ou une plaisanterie sur la question, mais s'abstient. Il préfère se reconcentrer sur la suite de l'échange, alors qu'il explique le but de son travail avec calme. Et le jeune homme de rebondir sur la question, en évoquant certaines études que Noah avait, évidemment, lues également. Il hoche alors la tête d'un air grave.
“Indeed. Even in some remote places. That's why people, wizards and no-maj', gotta understand the impact we have on our environment. Not only so we can observe or use those plants, but also because our very existence on Earth is linked to it.” Il finit sa deuxième calebasse de maté avant de la reposer sur la petite table. “Magic can do a lot of things. But it can't create life. Only Nature can. It's about time we accept that, instead of thinking it can solve everything.”¹
Il ferait bien une comparaison avec cette croyance moldue que la technologie était capable de faire face à tous les problèmes et qu'il n'y avait pas lieu de s'inquièter, mais n'en fait rien : il ignore si son interlocuteur sera capable de saisir le parallèle… Et c'est en général assez mal vu du côté sorcier que de les comparer aux moldus.
Et puis, visiblement, c'est déjà la fin de l'interview. Il n'a pas l'impression d'avoir dit grand chose, en tout cas rien de bien profond. Enfin bon, il n'était pas maître de ce genre de choses.
Il attrape la main tendue par le jeune homme, la serre avec la même poigne ferme qu'à son arrivée.
“The pleasure was shared,” fait-il poliment. “Send me an owl when your paper is published.”²
On remarquera qu'il ne demande pas à ce qu'on lui en envoie une copie, ayant manifestement l'intention d'acheter son exemplaire pour pouvoir lire ce qu'on racontait sur lui. Pas tant par narcissisme que par curiosité de voir comment on allait tourner ses réponses, ses idées.
C'est qu'il n'a pas l'habitude qu'on écrive sur lui. Il est l'auteur, en général, et peut donc contrôler ce qui est publié en son nom. Il est donc curieux de voir ce que ça peut donner.
Il se relève, salue le jeune homme qu'il laisse partir devant. Lui, quant à lui, va régler la note en quelques pièces sonnantes et trébuchantes, et ne se prive pas d'indiquer au serveur qu'un peu d'entretien des plantes ne ferait pas de mal. On ne choisit pas une plante en fonction de son aspect esthétique, ajoute-t-il d'un ton agacé, mais en fonction de son comportement à un certain environnement.
Le garçon de café fait oui oui, poliment, mais quand enfin il sort pour retourner à ses occupations habituelles, Noah ne se fait pas d'illusion : ses conseils ne seront pas entendus et les plantes mouront lentement, pour être remplacées plus tard par d'autres.
Comme beaucoup, les propriétaires des lieux ont fait du vivant quelque chose de jetable.
Et c'est désolant.
___________________________
¹ En effet. Même en des endroits reculés. C'est pour cela que la population, moldue comme non-maj, doit comprendre l'impact qu'on a sur notre environnement. Déjà parce qu'on peut non seulement observer et utiliser ces plantes, mais aussi parce que notre présence sur Terre y est lié. La magie peut faire bien des choses, mais pas créer la vie. Seule la Nature le peut. Il est temps qu'on l'accepte, au lieu de penser qu'elle peut tout résoudre.
² Plaisir partagé. Envoyez moi un hibou quand votre papier sera publié.

Codage par Emi Burton

Date de naissance : 15/12/1994

Connor était de plus en plus convaincu. Par l'autre homme, parce ce qu'il disait, par son sérieux par... Ouais. C'était chouette, les auteurs sérieux, qui partageaient un savoir avec le plus grand nombre. Et sans une once de prétention, en plus, alors que franchement Noah Inuksuk avait de quoi se la péter un peu. Tout ce qu'il avait fait, tous ces pays qu'il avait vus, les gens, les plantes... Ca seul n'aurait pas suffit à convaincre Connor mais de lire ses bouquins et de le rencontrer avait enfoncé le dernier clou. Le rouquin aurait aimé continuer à parler avec lui. Mais ça n'aurait pas été respectueux, pas vrai ? Et il ne voulait surtout pas faire ça, alors il avait tendu la main, aussi poli qu'il voulait l'être, et l'avait remercié.

« I will. Can I also ask you a few question if I remember anything else ? I can send you the draft and you can check if the article's ok with you. »

C'était important, pour lui, que l'autre ne se sente pas floué. Qu'il ne parle pas à sa place, mais qu'il transmette ses mots. Des choses qu'il ne remarquait pas du tout auparavant devenaient primordiales pour lui, au fur et à mesure qu'il apprenait le métier. Il ne serait peut être pas toujours aussi poussif, mais c'était les débuts de tout le monde, ce zèle. Il insista pour payer au moins ce qu'il avait consommé en attendant, et remercia Noah pour le reste. Et puis il ressorti. Il était tard pour aller au bureau, mais Connor voulait continuer dans sa lancée et battre le fer tant qu'il était chaud. Alors il se rendit dans les locaux de la Gazette, s'installant dans une salle tranquille, et commença à rédiger.

***
Je le ferai. Puis-je également vous poser quelques questions si je me souviens d'autre chose ? Je peux vous envoyer le brouillon et de cette façon vous pourrez vérifier si l'article vous convient.

» It's not like I'm here for you or anything [ Noah & Connor ]
» It's not like I like-like you or anything [ Noah & Connor - NC16]
» It's not like I'm stalking you or anything [ Noah & Connor ]
» Correspondance entre Connor et Noah
» Fresh Air [Noah & Octave]