Bitches before Hitches ! | NC16

“You two are just… Fuck you, I'm out of here !”

Poor thing, se dit deux secondes Loïs Valentine avant de retourner à la mèche de cheveux bruns qu'il était en train de tresser comme un pro. Être la colocataire d'Isleen, c'était pas de tout repos. Il se demandait comment elles en étaient venu à accepter. Ou bien elles avaient trouvé l'autre sous un bon jour ? (L'estomac plein et le lendemain d'un bon coup, donc). Oh, il pouvait parler, mais ça ne lui effleurait pas l'esprit que la moitié de la raison qui avait fait fuire l'autre était sorti tout droit de ses lèvres de putois. Il était en forme, aujourd'hui, en plus ! Il ne leur avait pas fallu longtemps, et à peine la protection fermée ils avaient ri aux éclats.

« Yes darling, we'll do that later, while the poor Teddy bear you're humping will be watching us ! »

Il avait ajouté, a son encontre mais surtout pour l'amusement d'Isleen. Pas qu'il y pense sérieusement, hein. Non parce que, remettre le couvert avec des exs, c'était déjà maaaaal, mais remettre le couvert avec des exs-coups-d'un-soir-devenue-bro-dont-on-connait-trop-la-vie-au-point-où-ça-pourrait-être-sa-cousine hein, non merci. C'était très bien comme ça, leur nouvelle façon de se retrouver pour putasser. Ça détendait autant, et ça demandait moins d'effort !

« Wow, slut much ? Though if he's opening this easy maybe he'll agree to party with me too. It would be fun right ? Your sorry ass between two beautiful pure bloods. »

Avait lancé l'ancien Slytherin, d'un air chantant. Il taquinait, plus qu'autre chose. Il était ravi pour elle qu'elle s'amuse, et il se faisait une image d'elle avec un éventail de jouets colorés et une tête de premier de la classe avec la lèche gominée le rouge aux joues. Ça le faisait rire.

« I mean if YOU're not bored yet, that must mean he's something. Share a little why don't you ? Unless he's rich or owns a bakery and you want to keep this one just for yourself... wait, is he the baker from Carpe Diem ? »

Il fait semblant d'être choqué, sans avoir réellement conscience de ce qu'il aborde, encore, et a quel point la miss est amourachée. Cela dit, le pâtissier avait intérêt a faire gaffe a ses miches, avec Leen...  Loïs étirait ses gambettes poilues de chaque côté de Leen et s'appliquait a lui faire la plus belle tresse de sa vie. Il avait de la pratique, avec ses copines de ballet. Et ses copines tout court. C'était toujours utile d'avoir un gars qui savait vous faire monter au rideau ET natter vos cheveux d'au moins trois façons différentes. Il s'éloigna un peu, admirant son travail. Pas mal. Un peu de travers, mais pas mal.

« Nah... Well... Yeah, I did reiterate with this one guy I thought was interesting. But then he ended up being the jerkiest jerk I've seen in a while. And a coward too. I'm so mad I spent so much time teaching him new games, too. Can you believe it, he backed out of it after sleeping like more than two nights with me. He should be begging for me to stay. »

Mais il ne l'avait pas fait. Cet espèce de gros cafard. Et puis il s'allongea sur le dos, les yeux au plafond, avant de soupirer dans un désespoir -a peine- exagéré.

« Ah, right, I didn't tell you ! I kind of...ended up... Being in a sexy owl correspondence with this one. You know. So he wouldn't back out. And went to spy on him once. Or twice. And... I could put this on, I'd ROCK these.»

Il s'était étiré comme un chat sur le lit, et avait attrapé la chemise de nuit sexy de sa copine de soirée pyjama et l'observait en la tenant a bout de bras. Il fit trainer la suite, histoire de rajouter un peu de suspens. Peut être aussi parce qu'il n'était pas certain de s'en sortir sans donner de nom, cette fois. Isleen était pire que le plus fourbe des Slytherin, parfois.

« I might have slept with him. As a cat. In his bed. Yeah... »


***

Vous deux êtes juste… Allez vous faire foutre, je me casse !
 Oui chérie, on fait ça plus tard, pendant que ton pauvre ours en peluche que tu te tapes nous regarde !
 Wow, salope much ? Mais s'il ouvre aussi facilement, il acceptera peut-être de faire la fête avec moi aussi. Ce serait amusant non ? Ton p'tit cul entre deux beaux sangs purs.
 Je veux dire que si TOI tu ne t'ennuies pas encore, ça doit vouloir dire que c'est quelque chose. Partage un peu quoi ! A moins qu'il ne soit riche ou qu'il possède une boulangerie et que tu veux te ke garder juste pour toi... attends, c'est le boulanger de Carpe Diem?
 Nah ... Quoi que ... Ouais, j'ai remis ça avec un gars que je trouvais intéressant. Mais ensuite, il a fini par être le type le plus miteux que j'ai vu depuis longtemps. Et un lâche en olus. Je suis tellement énervé d'avoir passé tout ce temps à lui apprendre de nouveaux jeux. Tu le crois ça, il s'est tiré après avoir couché deux nuits avec moi. Il devrait me supplier de rester.
  Ah, oui, je t'ai pas dit ! J'ai en quelque sorte ... fini ... Par lancer une correspondance de hibou sexy avec lui. Tu sais. Comme ça il ne fuirait pas. Et je suis allé l'espionner une fois. Ou deux fois. Et ... je pourrais l'enfiler. Ça m'irait trop bien.
  ...J'ai peut-être dormi avec lui. En tant que chat. Dans son lit. Oui...

Isleen O'Toole. In love. Difficile à croire, et en même temps, Loïs était le dernier à se dire amoureux de qui que ce soit et ils s'entendaient plutôt bien sur la question. Du coup, Il riait de bon coeur quand elle faisait son cinéma autour du -certes appétissant- pâtissier. N'empêche, elle avait beau rire, elle n'aurait pas dit non à un tel parti, Loïs lui même n'aurait pas dit non et il n'était même pas un tiers aussi gourmand qu'elle. Il n'avait pas manqué non plus la façon dont l'autre était passé du coq à l'âne, innocemment, pour parler de ses affaires à lui plutôt que du type qu'elle se tapait depuis deux mois. Deux mois, n'empêche. Bon, ça l'arrangeait parce qu'il aimait bien parler de lui, et aussi il avait toute la soirée pour la cuisiner. Il avait enfilé la nuisette à demi transparente, à la place de sa chemise blanche qu'il n'avait pas retiré. C'était du plus bel effet, sur son boxer noir, d'avoir un déshabillé pastel.

« Hey, don't think I see you trying to make me look like a fuckin' unicorn ! Merlin I never liked your commoner tastes. »

Il dit sur son ton habituel, le sourire narquois de sortie en lui tendant ses lèvres, fermant les yeux. Leen avait l'habitude de ses piques, et elle lui rendait la même la moitié du temps. C'était un peu comme de l'amour vache. Parce que oui, c'était affectueux ! Il se fit sage le temps qu'elle les peigne avec talent, et il charma un miroir jusqu'à lui pour observer le résultat.

« Of course he's not ! Girl you have such low standards when you think of me ! »

Il tourna la tête de chaque côté, satisfait, et la laissa lui voler ses mains une fois qu'il s'était assuré qu'elle n'avait qu'une couleur à portée de main, et qu'elle ne choisissait pas n'importe laquelle. Autant faire les choses bien, autant que ça aille avec sa tenue, merde ! Son sourire en coin se ralluma directement lorsqu'il vit à quelle point elle était curieuse sur l'aventure qu'il lui contait. Il aimait avoir un public. Ca n'était pas pour rien qu'il rêvait de faire de la scène un peu plus souvent. Il soupira dignement, et s'enquit de défaire les tresses ridicules qu'elle lui avait fait -il les avait vues dans le miroir pour la première fois. Elle savait faire mieux. Elle l'avait fait exprès la garce.

« You should have seen the cuteness of this guy, I had to be very explicit with my words, when I just wanted to send him poetry ! He's like SO innocent. I know I'm perverted but I swear to you ! »

Il tendit l'autre main une fois la première peinte, secouant l'autre pour qu'elle sèche. Oui, un sort aurait suffit, mais ça rompait un peu le charme de tout ce rituel.

« He's got hands... like you wouldn't believe. He's so good with them on my fuuuuuuurrr, I just wish... Oh right, you don't know. He might have known me for awhile and he's the dark and brooding type, he hasn't totally fallen for me. Yet. Plus he's got this gorgeous femme fatale of a pretender ? Gosh, I'd give anything for them to get married and adopt me and let me into their bed. Seriously. »

Même sans connaître le personnage, ça crevait les yeux qu'il était un acteur un vrai. Ses intonations, expressions, tout était dans l'exagération, de quoi tenir en haleine son auditoire. En l’occurrence, Leen. Elle savait apprécier ce qu'il lui donnait à sa juste valeur, de la même façon qu'elle le savait bon public pour ses histoires graveleuses aussi. Il avait hâte d'avoir des détails sur les jouets et la façon dont Isleen s'en était pris avec son prétendant. Tout pour oublier qu'il n'aurait probablement jamais le fameux professeur. Tout pour oublier ce fiasco précédent avec le soit disant amant intéressant qui s'était trouvé être un gros-lâche-homophobe-dans-le-placard-Jesus. Oui, il avait besoin de fun.

« While this waits, you could put on something more interesting ! Then we could take pictures together too, like old times ! »

Il ne prendrait pas le risque d'envoyer leur duo en hibou à Ash Nightingal, ah ça non. Mais lui en nuisette, ça...


***
Hey, ne crois pas que je te vois essayer de changer en putain de licorne ! Merlin Je n'ai jamais aimé tes goûts de pouilleuse.
Bien sûr qu'il ne l'est pas ! Meuf, tu as une opinion si mauvaise de moi !
Tu verrais la gentillesse de ce gars, j'ai dû être très explicite avec mes mots, alors que je voulais juste lui envoyer de la poésie ! Il est si innocent. Je sais que je suis perverti mais je te jure !
Il a des mains ... tu n'imagines pas pas. Il est si bon avec elles sur ma fourruuuuuuure, je voudrais juste ... Ah oui, tu ne sais pas pas. Il me connait peut-être depuis un moment... et c'est le genre sombre et à broyer du noir, il n'est pas encore tombé sous le charme. Pour le moment. En plus, il a cette magnifique femme fatale comme prétendante? Oh my, je donnerais n'importe quoi pour qu'ils se marient et m'adoptent et me laissent grimper dans leur lit. Sérieusement.
En attendant, tu pourrais passer quelque chose de plus intéressant ! On pourait aussi prendre des photos ensemble, comme au bon vieux temps !

Quelle gâchis... Toutes ses potions parties en fumées et flaques d'eau, Jesus n'en revenait toujours pas. Dès le lendemain de la confrontation avec ce crétin de rouquin, il s'était ré-attelé à la tâche. Heureusement, tout n'avait pas été détruit, loin de là, surtout pas ses fioles déjà prêtes. Mais les chaudrons avaient pris cher. C'était tout particulièrement embêtant pour les potions à longue durée de préparation, celles qui se vendaient aussi le plus cher, comme la chance liquide.

Même pour un potionniste aguerri comme lui, la préparation n'était pas aisée. Il avait déjà fait foirer la première, la veille, en passant ses nerfs sur la pauvre mixture. Car oui, pour évoquer ces derniers, ils n'étaient pas au meilleur de leur forme ces derniers temps. Les dernières confrontations qu'il avaient eues, avec Loïs et avec Connor surtout, n'étaient pas encore digérées. Ça devenait de plus en plus compliqué de tout rejeter en bloc, quand on lui collait le nez sur toutes ses conneries. Et ça ne lui plaisait pas.

Mais la deuxième tentative serait la bonne, il y croyait. Tout y était. Ses ingrédients préparés, qu'il ajouta les uns après les autres, s'assurant que les quantités étaient bonnes. Le raifort, le jus de bulbe de scille, les coquilles d'...
Oh. Misère.
Il avait oublié les coquilles d'Occamy ! Et s'il ne les ajoutait pas rapidement... non. Hors de question qu'il rate cette potion une seconde fois. Les tentacules de Murlap, ça coûtait un bras et ça ne poussait pas à chaque coin de rue !
Réfléchir. Vite. Efficacement.
Les paroles d'Isleen lui revinrent en tête. Elle lui avait proposé de l'aide, non ? Maintenant, ne serait-ce pas le moment idéal de tester leur amitié et son implication ?
Il attrapa à toute vitesse sa veste, les clés de sa chambre, glissa sa baguette dans la poche de son jeans et claqua la porte de son appartement. Une chance, celui d'Isleen n'était qu'à quelques pas de là.
Et quelques minutes plus tard, il tambourinait à sa porte, avant de l'ouvrir à la volée. Pas le temps d'attendre, il y avait trop de potions en jeu.

"Dis-moi que t'as des coquilles d'Occamy en stock ! J'ai une potion sur le feu et ..."

Et la porte s'ouvrit en entier, révélant une scène que même ses cauchemars n'oseraient pas lui proposer. Il en resta bouche bée, la poignée de porte encore dans la main, arrêté soudainement dans son élan. Qu'est-ce que...
Est-ce qu'il venait d'ouvrir la porte de l'enfer, là, au lieu de la chambre d'Isleen ? Qu'est-ce que Loïs foutait ici ? En nuisette ? Avec du vernis à ongles ? Putain. Il lui fallait vraiment ces coquilles. Et il lui fallait vraiment se barrer d'ici. Et.. ça faisait beaucoup trop longtemps qu'il n'avait pas parlé, là, non ?

"Juste les coquilles. J'vous interrompt pas plus longtemps... Et euh... Bonjour. Quand même. Je suppose."

Rarement dans sa vie il n'avait eu autant envie de disparaître. Il n'osait absolument pas lever le regard, incapable de croiser celui de Loïs. Ni celui d'Isleen, elle était encore capable de capter ce qu'il se passer, s'il le faisait, il en était sûr...

Ce que Loïs aimait par dessus tout, lorsqu'il avait une histoire à raconter, c'était une bonne audience. Et croyez le ou pas, aussi insupportable que beaucoup (surtout les rouquins) pouvaient la trouver, il appréciait Leen pour ça. ELLE elle lui donnait tout ! Les halètements, les mains sur la bouche de choc, et autant de "no way" et "no he di'nt" qu'il voulait. Et elle en demandait plus, de façon tellement authentique ! Le sourire en coin qui s'affichait sur le visage du garçon qui avait maintenant de magnifiques ongles peints était lui aussi authentique.

« Don't think I'm gonna tell you his name, I know you'd just try to get him first, for sport ! And you're as much a diva as I am, you hussy ! »

Il dit en faisant claquer ses lèvres rouges, désapprobateur et à moitié provoque. Et puis elle avait repris son entreprise de le narguer et l'asticoter. le pire ? C'est que ça marchait, il savait qu'elle le provoquait mais il ne pouvait pas s'empêcher de répondre. Un peu trop amouraché de son professeur ? Lui ? On frappait à la porte, alors il se dépécha de finir, plus bas, se redressant prêt à accueillir l'invité surprise de Leen. Dans une tenue pareille, il était prêt à parier que qui que ce soit, la personne ne resterait pas longtemps.

« He's a good man!I don't want him to end up eaten whole by a praying mantis like you ! He's- »

Mais ce que Ash Nightingal était resta suspendu dans l'air, la porte s'était ouverte en grand sur une silhouette qu'il n'aurait pas imaginé revoir de si tôt, et encore moins dans ces circonstances. LUI. Ici. Comment, pourquoi, que faisait cette raclure de l'humanité dans les appartements d'Isleen ? L'air choqué clairement affiché sur le visage de Loïs ne laissait aucun doute quand aux sentiments qu'il portait au nouvel arrivant. Bonjour. BONJOUR ? Il allait lui en foutre, des bonjours, à ce gros lâche. Oh, il n'osait pas croiser son regard, quelle surprise. Leen elle, cette ***, faisait comme si de rien était et tout était parfait dans son royaume. Comme d'hab, en fait. Mais ça n'arrêtait pas le regard noir du garçon en nuisette pastelle.

« Enchanté. »

Dit Loïs en Français après les présentations, dans un sourire presque carnassier. Son ton en disait assez sur ce qu'il pensait de ces présentations. Oh, he doesn't know it already, does he. Loïs tourne autour de l'autre garçon tandis qu'Isleen cherche les fameuses coquilles. Ca n'était pas nécessaire dans les potions de Polymorphie, au moins. Tel le félin qu'il était, Loïs était descendu du lit et s'était approché de Jesus par le côté. C'était moyennement bon signe, en général... Il avait l'air de vraiment les vouloir ces coquilles, sinon il se serrait déjà enfui.

« Oh I'm sure we would get along. »

Hop, derrière Jesus, dos contre la porte fermée.

« Such a pretty face, I get why you two dated. Or maybe it's the two faced thing that's been going on ? I'm sure you know how rumors takes on like wildfire around here. »

Dit comme ça, on aurait pu croire que c'était Loïs qui les avait lancées, ces rumeurs. Mais il avait autre chose à foutre que faire ça. Et il n'était plus sur le campus de la MUL pour entendre le plus gros, aussi. Il aurait eu plus de conscience, ou peut être moins la flemme pour une belle vengeance digne de ce nom, il aurait pu faire pire que juste sous entendre que certains ici usaient de Polyjuice à des fins pas très correctes. Il aurait pu le faire mettre dehors et ruiner sa vie, mais il n'avait pas été SI vexé. Très vexé oui, mais pas à ce point là. Son sourire peint de rouge n'atteignait pas son visage, mais s'il avait été sous sa forme féline, clairement, on aurait vu ses pupilles se dilater. C'était beaucoup trop intéressant d'avoir ce type coincé ici. Peut être qu'il pourrait passer ses nerfs dessus, un peu. Ca ne serait que justice après tout. Pour le moment, il se contentait de se tenir en déshabillé et boxer contre la porte de sortie.

« You don't look happy to be here Jesus. Why is that I wonder ? »

Loïs ne regardait plus du tout Leen mais n'avait d'yeux que pour lui. Est-ce qu'elle aurait pu savoir, l'avoir encouragé dans ce type de supercherie ?

***
Ne crois pas que je vais te dire son nom, je sais que tu essaierais juste de l'avoir en premier, pour la beauté du sport ! Et tu es aussi diva que moi, mon cœur!
C'est un homme bon ! Je ne veux pas qu'il finisse par être bouffé tout entier par une mante religieuse comme toi ! Il est-
Oh, je suis sûr que nous nous entendrions très bien.
Un si joli visage, je comprends pourquoi vous êtes sortis ensembles. Ou peut-être que c'est le côté hypocrite (pas traduisible two faced XD) ? Je suis sûr que tu sais comment les rumeurs se répandent rapidement ici.
Tu n'as pas l'air heureux d'être ici, Jésus. Pourquoi, je me le demande.

Non, ce n'était pas un cauchemar. Il n'aurait pas su imaginer ça. Mais pourtant, là, ce qu'il aurait donné pour qu'on lui colle des claques, qu'on le pince, qu'on lui balance un seau entier d'eau sur la tronche même, tant qu'on le réveillait et qu'on le tirait de ... ça.
Lui qui n'était pas si propice à rougir facilement sentit ses joues se mettre à brûler lorsqu'Isleen le présenta ouvertement comme gay. Ce qui en d'autres circonstances l'aurait fait bondir de colère et démentir dans la seconde. Là... il resta juste comme un con, à regarder la jeune femme puis la nuisette de Loïs -puisqu'il n'osait toujours pas croiser son regard-. C'était quoi ce cirque ?

"Non mais... arrêtez avec ..."

Sa phrase resta inachevée. Essayer de convaincre Isleen qu'il n'était pas gay, c'était perdu d'avance. Quant à Loïs... Oui, bon, autant fermer sa gueule pour cette fois.
Il se crispa d'autant plus lorsque ce dernier se leva et s'approcha de lui.
Vous connaissez la stratégie qui consiste à ne pas bouger en espérant qu'on ne vous repérera pas ? Surprise, ce qui fonctionne sur les prédateurs ne s'appliquait pas à Loïs -et pourtant- qui l'avait bien en vue. Sans aucune surprise, ce dernier l'avait reconnu. Un quart de seconde, il avait espéré qu'il l'aurait oublié mais... l'idée fut bien vite mise à la rue.

La mâchoire serrée, le menton haut, il sursauta en entendant la porte claquer derrière lui. Minute, on venait de lui tendre un piège, là ? Est-ce qu'il s'était volontairement jeté dans la gueule du loup ? Il semblait que oui.. Enfin là, c'était plutôt un hydre à deux têtes. Ses pires hantises. Et elles semblaient en compétition pour gagner à celle qui le foutrait le plus mal à l'aise. Sur ce jeu, Loïs avait bien sûr une avance considérable.
Essayant d'ignorer qu'il lui tournait autour comme un chat jouant avec sa souris, il s'éclaircit la gorge pour s'adresser à Isleen. Et leva les yeux au ciel.

"Non, c'est pour me faire un shampoing aux œufs..."

Évidemment que c'était pour une potion de chance liquide, quoi d'autre ? Quoi, elle ne le pensait pas capable de le faire ? Elle avait une si piètre opinion de lui ?
Et elle venait vraiment de lui proposer de se mettre à l'aise ? A L'AISE ? Alors qu'il était tendu comme une corde à linge ?

"Non... je l'ai pas revu. Aucune raison de le revoir ... J't'ai déjà dit que j'avais arrêté le polynectar."

Il releva le regard, croisant furtivement celui de Loïs. C'était bien évidemment à lui qu'il s'adressait, autant qu'à la jeune femme en tout cas. Il porta sa main à sa bouche, mordant dans son poing en essayant de garder son calme.

"Je..." Il s'interrompit. Regardant Isleen fouiller dans ses affaires. Son poing retomba contre ses hanches. Peut-être qu'il aurait dû faire une croix sur les tentacules de Murlap après tout. S'il avait su... Ça coûtait une fortune mais pas autant que ce qu'il aurait été prêt à mettre pour que cette scène n'ait jamais eu lieu.
Il se tourna un peu plus vers Loïs. Il était toujours en colère contre lui, d'être venu le retrouver comme ça, de ce qu'il lui avait balancé. Et en même temps, il ressentait une certaine culpabilité, qui l'avait rongé depuis plusieurs jours déjà.

"J..."

Il passa sa main sur son visage à nouveau, puis dans sa nuque. Et releva le visage vers Loïs, en expirant longuement. Il n'allait pas sortir d'ici indemne, hein ?

"J'ai fait une connerie, c'est bon, j'ai compris, j'aurais pas dû, j'sais. J'suis désolé, ok ?"

Il se mordit les lèvres. Autant de mots qu'il n'avait pas réussi à admettre, encore moins à prononcer la dernière fois. La scène s'était rejouée dans sa tête à de multiples reprises. Alors cette fois, il préféra prendre les devants. De toute façon, il soupçonnait Isleen de lire dans ses pensées et d'avoir le fin mot de l'histoire quoi qu'il dise. Autant la jouer franc jeu..

Il n'en menait pas large, le grand nigaud. Pas large du tout, même. Loïs avait presque pitié de lui. Il connaissait Leen, et il se connaissait. Comment ce Jesus en était arrivé à une relation d'amitié avec quelquun comme Leen, par contre, c'était un mystère... Le sexe c'était autre chose. Et elle avait confirmé ses soupçons à lui. Pas qu'il ait pris son cas comme un cas d'école, qu'est-ce que ça le regardait, lui, qu'il ait des problèmes et qu'il soit toujours dans le placard. Surtout que le concernant c'était limite il tirait sur les portes du placard pour pas l'ouvrir alors que Leen forçait de l'autre côté, si on voulait une image. Non, ça ne le regardait pas. Par contre, la vengeance, le plat qui se dégustait froid sur un cadavre tout juste assassiné... Quoi, c'était pas ça ?

« Yay, let's celebrate. »

Avait répondu Loïs dans un regard tout aussi félin. Il était là, sur le visage de Jesus, l'air de "je suis foutu je vais pas m'en sortir cette fois". Ca changeait un peu de sa tête de la dernière fois. Aussi à l'aise dans sa nuisette que Jesus était mal à l'aise dans ses vêtements habituels, il croisa les bras sur son torse, sous le décolleté de dentelles, une moue qui le jaugeait méchamment. Il attendait qu'il ose donner le moindre avis sur sa tenue. Qu'il ose contredire Isleen qui venait de le outer sans aucune honte aucune. Pour elle, on aurait dit que Noël était arrivé en avance. Elle sortait les pâtisseries qu'elle avait réservées pour leur soirée ainsi que les boissons.

Une part de Loïs aurait bien jeté Jesus en caleçon dehors -voire à poil- et tout gardé pour lui mais il était joueur. Il haussa un sourcil devant ses bafouillis. Et son... c'était quoi, ça. Une excuse ? Ses yeux noirs sous entendaient que c'étaitloin, Ô LOIN d'être suffisant. La voix de Leen continuait dans le fond et le jeune employé du Ministère n'enregistra que la dernière partie. Cette adorable teigne était de son côté. Ou en tout cas, elle était du côté de "c'est beaucoup plus amusant si la victime reste avec nous". Le Valentine vexé défit ses bras de son torse et appuya ses mains (vernis sec, heureusement !) sur celui de Jes pour le faire reculer jusqu'à ce qu'il se retrouve à tomber assis sur le lit.

« Yeah, he can. I'm sure he can handle a little gayness around. Can you Jes' ? »

Un peu plus et il s'asseyait sur ses genoux. Mais il choisit se se poser sur le pouff à côté, croisant juste les bras sur ses cuisses. Un peu de décence pour manger quand meme. Il attrapa une bière et l'ouvrit pour leur invité, lui refilant dans les mains sans son avis.

« I'll have some wine Leen chérie*. »

Il en avait ramené, parce qu'il ne faisait pas confiance à sa comparse pour ne pas lui choisir n'importe quoi. De la bière. Et puis quoi encore. Et puis il revint à sa souris avec laquelle il n'avait pas fini de jouer.

« You know, I'm not even sure you did understand what you did wrong. Oh don't get me wrong, it's bad, what you did, but I don't care about that. I'm not in this field of work and I've done bad things too. »

Il adressa un clin d'oeil à Leen quand elle lui tendit son verre. Il s'était raccoudé aux cuisses de Jesus, quel que soit son niveau de malaise, et il le regardait d'en bas avec une attention toujours aussi particulière. Il n'avait pas dit texto que le gars dont il s'était plaint à Leen précédemment était celui qui était en train de faire dans son froc entre eux deux, mais d'ici une minute ou deux, et quelques informations supplémentaires, ça serait chose faite. C'était vilain de le griller comme ça, mais en même temps, Leen l'avait déjà bien grillé. Il allait finir rôti à la broche entre eux deux.

« You know what I'm mad about, don't pretend. »

***
Oui, célébrons.
Oui, il peut. Je suis sûr qu'il peut gérer un peu de gayness. Tu peux, Jes '?
Je vais prendre un peu de vin Leen chérie*.     *en français
Tu sais, je ne suis même pas sûr que tu aies compris ce que tu as fait de mal. Oh, ne te méprends pas, c'est mal, ce que tu as fait, mais je m'en fiche de ça. Je ne bosse pas dans ce domaine et j'ai aussi fait des choses répréhensibles.
Tu sais ce qui me fâche, ne fais pas semblant.

Et voilà, Isleen commençait à comprendre. Elle ne parlait que de se connaître bien sûr mais les sous-entendus étaient évidents. Et ceux qui ne le seraient pas... Les mots et gestes de Loïs écrasaient le reste des doutes.
Ça allait mal finir cette histoire. Que Leen apprenne ce qu'il s'était passé entre Loïs et lui, ça ne tenait plus qu'à un fil. Si elle n'était pas déjà au courant. Il connaissait la capacité de cette dernière de connaître absolument tout sur tout le monde, à tel point que c'en était effrayant. Et là.. ça allait être sa fête.

Troublé comme il l'était par tout ce qui était en train de se jouer, il n'opposa qu'une faible résistance lorsque Loïs le poussa et se laissa choir sur le lit, non sans laisser échapper quelques protestations.

"J'préférerais vraiment récupérer les coquilles, juste. J'ai encore les potions sur le feu et ..."

Est-ce que quelqu'un au moins l'écoutait, ici ? Entre Loïs qui lui collait une bière dans les mains et Isleen qui lui proposait ses tartes. D'ailleurs.. Il connaissait cette boite. Il l'avait déjà vue. Qu'est-ce qu'elle avait, avec ces tartes, à la fin ? La boite termina entre ses mains aussi et il la reposa sur le lit, après avoir reposé la bière au sol, à ses pieds. C'était pas bientôt fini de lui fourguer des trucs dans les mains là ? Et il se crispa de plus belle alors que Loïs prenait ses aises sur ses cuisses. Vraiment... Vraiment ? Vraiment, donc.
A ce rythme, il allait finir par ne plus avoir de sang qui circulait nulle part, sauf dans ses joues qui devaient continuer leur virée vers le cramoisi.

"Si j'prends cette bière avec vous, tu me fileras les coquilles ?"

Tenta-t-il encore à l'attention d'Isleen, même s'il commençait à ne plus trop y croire. Déjà parce que depuis le temps, sa potion risquait juste de brûler et de mal tourner. Ensuite parce qu'il commençait à soupçonner la gryffondor de ne pas du tout avoir l'intention de lui donner des coquilles. Putain de traquenard.
Et Loïs qui remettait le reste sur le tapis. Il se sentit blêmir. C'était possible de blêmir et de rougir en même temps ? Peut-être que ça s'annulait. L'envie de protester était grande. S'il s'en fichait, pourquoi est-ce qu'il l'emmerdait, hein ? Il les regarda, l'un puis l'autre, à nouveau. Entre Isleen qui avait l'air aux anges que cette situation on ne peut plus dérangeante se produise et Loïs qui s'installait presque sur lui en le réprimandant, il n'aurait pu se sentir moins à sa place. Est-ce que c'était vraiment le moment de constater qu'il avait été dans le lit de l'un comme de l'autre et qu'il regrettait les deux, pour des raisons totalement différentes ?

"Ca va, j'suis pas débile non plus, j'ai compris, j't'ai dit. T'as tous les droits d'être énervé, ok ? aC'est vraiment nécessaire, là ... ? "

Il pointa du doigt les coudes étalés sur ses cuisses et essaya de les repousser un peu, sans succès. Cette proximité n'aurait pas pu être plus gênante. A moins que.
Ah si, elle pouvait être plus gênante. Maintenant que son cerveau lui repassait les quelques nuits qu'ils avaient passées ensemble. Décidément, même ses propres neurones avaient décidé de le faire chier. Heureusement qu'il savait à peu près se tenir et que ses pensées ne se lisaient pas dans son froc, sinon ça aurait vraiment été sa fête.

"Ouais bah ça va... j't'ai dit que j'étais désolé, t'attends quoi d'plus de moi ? J'peux pas revenir en arrière hein..."

Quoi, il attendait des aveux en place publique devant Isleen aussi ? Et puis quoi encore, qu'il raconte dans les détails ce qu'ils avaient fait, histoire de pouvoir définitivement aller crever dans un trou -ou dans un placard- pour qu'on l'oublie ? Qu'il lui dise qu'il avait pris son pied ? Hors de question. Il l'avait déjà constaté, de toute façon hein. Pas besoin de s'étaler là dessus.

Il fit tinter son verre de rouge contre la bière de Jesus et en humer le bouquet. Il avait bon goût. Pas pour tout, il n'était pas seulement un fin gourmet -plutot qu'un goinfre comme sa comparse de soirée, tsst- il savait s'amuser aussi, mais une soirée pyjama sans bon vin ? N'importe quoi ! Surtout quand il y avait une proie digne de ce nom et pas juste des hyènes affamées comme Leen et lui seulement. L'agneau en question était un brin pétrifié et coincé sur son cul, d'autant que l'a brunette l'avait encerclé entre temps, mais il avait encore de l'énergie ! Il combattait encore, le pauvre. le Serpentard ne le plaignait pas vraiment. Il l'avait cherché, cet abruti. Oh, il aurait pu l'envoyer paître et ne plus entendre parler de lui mais on n'avait pas tous les jours l'occasion de se venger en regardant celui qui vous avait fait affront chier dans son froc.

« Oh there's an Egern now... I thought I was the only one, I'm hurt. »

In feignit l'affront. N'empêche, pour un gars qui n'était "pas gay" il s'en était tapé, des mecs. Polyjuice ou pas Polyjuice. Bizarrement, Loïs le croyait quand l'autre avait promis qu'il n'était pas près de recommencer. Il devait y tenir à ces coquilles, s'il restait, en tout cas. Quoi, c'était quoi ce "tout ça, là", il était devenu allergique ou quoi ? Loïs but une bonne gorgée et sa baguette à la main, il charma le verre un peu plus loin. Il n'avait pas envie de le renverser alors qu'il se levait, pour changer de place et finalement s'asseoir sur ses genoux.

« Is that better ? AndI told you I'm not mad about that anymore. What is it to me, if you can't get it up with your own face on. What I couldn't bear was your homophobic bullshit babe. Has that changed too ? »

Il demanda, un peu plus près. Il aurait vite la réponse, de toute façon. Pas qu'il ait envie de remettre le couvert après s'être fait traité de la sorte. Et là, c'était loin d'être le plan. Parce que voilà que Leen prenait ENFIN sa proposition de changement de tenue en compte, mais pas avec le meilleur timing. Elle manquait clairement de subtilité en temps normal, cette souris des champs, mais là ? C'était au dessus de son niveau habituel. Ou alors elle cherchait vraiment à le faire fuir ? Ou pleurer ? S'il avait une crise de nerfs et qu'il casait tout chez elle faudrait pas lui rejeter la faute dessus. Certes, il avait un bras autour de ses épaules à présent mais ça n'était rien comparé à ce qu'elle lui réservait. Loïs soupira bruyamment, et expulsa la nuisette dédiée à Jesus des doigts de Leen d'un coup de baguette.

« Don't be silly girl. He's not man enough to pull these off, masculinity is so fragile you know, it could hurt him. Physicaly. »

Dit il, sur un ton désabusé et un peu amusé, avant de revenir à Jesus.

« Right ? You probably think I'm less than a man by wearing these and putting on makeup. After all, being gay is disgusting right ? You're no faggot, right ? »

C'était ça, le noeud du problème. Et c'était ce qu'on faisait, quand il y avait un problème, pas vrai ? On appuyait fort dessus.


***
Oh, il y a un Egern maintenant ... Je pensais que j'étais le seul, je suis blessé.
Est-ce mieux comme ça ? Et je t'ai dit que je n'étais plus en colère pour ça. Qu'est-ce que je m'en fiche, si tu ne peux pas bander avec ton propre visage. Ce que je ne pouvais pas supporter, c’était tes conneries homophobes. Ca a changé ça ?
Ne sois pas idiote. Il n'est pas assez viril pour porter ça, la masculinité est si fragile tu pourrais le blesser. Physiquement.
Hein ? Tu penses probablement que je suis moins qu'un homme en portant ça et en me maquillant. Après tout, être gay, c'est dégueulasse, pas vrai ? Tu n'es pas un PD, hein ?

De toute évidence, personne ne se rendait compte des efforts surhumains qu'il faisait. Pour présenter des excuses, déjà, qui soient sincères, et reconnaître ses torts. Mais surtout pour ne rien dire, ne broncher qu'à peine alors qu'Isleen s'appuyait contre lui, que Loïs s'appuyait sur lui... Bordel, y'avait pas assez de meubles dans cette pièce, ils le prenaient pour un putain de sofa ou quoi ?

"Mais non mais Egern c'est le roux, j'l'ai pas touché lui, j'ai juste... Rho, vous faites chier."

Il passa la main dans ses dreads, les enroulant autour de ses doigts. Pourquoi est-ce qu'il essayait de démentir ça, qu'est-ce que ça pouvait lui foutre, de toute façon, ce qu'il faisait avec Egern hein ? Même s'il n'avait rien envie de lui faire, sinon de lui faire payer pour toutes les potions qu'il avait foutues en l'air. En parlant de potions, Isleen n'avait pas l'air bien pressée de les lui filer, les coquilles. Car oui, il n'avait pas encore totalement oublié.

"Non mais j'ai rien... j'ai pas... j'prends plus de polynectar j'ai dit, merde !"

Et voilà que Loïs venait s'installer SUR lui. Ouais, c'était vraiment ça, ils le prenaient pour un canapé. Il tourna un peu le visage, trouvant que celui de Loïs était vraiment trop près du sien. Ça, et les accusations qui pleuvaient de l'autre côté, c'était un peu beaucoup. Il avait essayé de prendre des résolutions envers lui-même. Enfin.. il essayait. Mais là, ils ne lui rendaient vraiment pas la tâche facile.

"Tu fais ce que tu veux de ton cul, j't'ai dit. J'suis pas homophobe, ça va là."

Peut-être qu'il lui faudrait un petit rappel de la définition, quand même.
Il releva le menton, fronça les sourcils en le regardant. Ouais, il était vraiment trop près Loïs. Au moins, Isleen l'avait momentanément lâché. Mais ce ne fut que pour mieux revenir. Avec une nuisette. Parce qu'elle s'imaginait qu'il allait passer ça ? Réellement ? Elle le connaissait si mal que ça ?

"Non mais jamais j'enfile ton truc, lâche-moi, j'ai pas demandé à rester hein !"

La tension commençait à grimper à nouveau. Pas qu'elle soit descendue bien bas, il ne s'était pas détendu d'un poil depuis qu'il avait passé la porte, plutôt l'inverse. Mais s'il essayait de prendre sur lui tant que possible, ça commençait à devenir difficile. Il secoua la tête, leva les yeux au ciel en soupirant. Non, il n'enfilerait pas ce truc. Les arguments de Loïs étaient d'un stupide affligeant.

"Mais si t'as besoin de te foutre en nuisette pour te sentir masculin, c'est ton problème, moi j'en veux pas de ce truc !"

Et cette fois, il repoussa Loïs un peu plus fort pour se relever, croisant les bras en les regardant l'un puis l'autre.

"Mais tu fais c'que tu veux j't'ai dit ! Moi j'aime pas ça, ta dentelle, j'trouve que tes fringues normaux te vont bien mieux mais j'en ai rien à foutre de toute façon. Et ça te regarde pas, que j'sois pd ou pas, de toute façon, tu penses ce que tu veux."

Ça y est, il s'énervait à nouveau. La colère n'était jamais si loin, il ne suffisait que de quelques mots pour que ça revienne.

"Et ce qu'il s'est passé entre nous... j'suis pas sûr que ça te regarde non plus !"

Il se tourna vers Isleen. De toute façon, si Loïs n'avait pas déjà tout raconté, il se doutait qu'avec tout ça, elle comprendrait bien vite. Mais ne comptez pas sur lui pour donner plus de détails, sauf à les balancer involontairement.
Cette fois, il commençait à vraiment faire une croix sur les coquilles. Et sur... un peu tout, en fait. L'envie de se faire la malle était forte. Mais... à force, ça commençait à bien faire, ces procès d'intention. Il en avait ras le cul de s'en prendre plein la gueule et de ne pas riposter. Alors il leur tiendrait tête.

Le pauvre bouchon, il était tout gêné. Est-ce que c'était le genre de choses qui arrêtait Leen ou Loïs ? Oh que non. Sinon il ne serait pas là à poser son cul sur les cuisses du type qui l'avait terriblement vexé quelques semaines plus tôt. Mais qu'est-ce que vous voulez. On a pas rien sans rien. Et une bonne soirée, ça s'improvise, mais aussi ça demande des efforts ! Il avait l'air drôlement calmé, l'autre, en tout cas. C'était peut être ce qui intéressait Loïs au point de jouer encore avec lui. Sinon, il l'aurait juste laissé fuir sans y regarder à deux fois. Un chat, il lui faut du challenge, sans quoi quel intérêt d'attraper une grosse et juteuse souris ? A moins d'avoir très faim. Mais ce n'était pas son cas, même si certaines choses pouvaient le frustrer sur ces derniers jours -il n'avait pas fini d'en parler à leen, mais c'était pas plus mal de la faire patienter. Ash Nightingal était un morceau de choix. Son préféré. On ne rushait pas son préféré. Plus tard Loïs découvrirait peut être pourquoi il avait envie de le garder pour lui. Peut être.

« Oh really. You need to look into a dictionary, Jes', cause that's what you are. »

Il n'y avait pas d'agression, plus après tout ce temps passé. Mais oui, c'était ce qu'il était, et ça lui valait le plus haut haussement de sourcil possible tandis qu'Isleen se foutait à poil et s'admirait tranquillement. Elle n'arrêtait jamais, celle-là. Et puis d'un coup, Loïs avait le cul à moitié par terre, à moitié sur le pouf qu'il venait de quitter. Rho qu'il était vexable celui là. C'était pas ce qu'il avait dit. Ca aurait été si compliqué, de prendre ça pour une provocation, et de l'enfiler, cette nuisette ? Pffff... Oui bon, peut être que le brun aurait aimé voir ce que ça donnait, et avait tenté la psychologie inversée. Heureusement, le verre de vin était sauf. Loïs remonta sur le lit cette fois, une pose lascive tout ce qu'il y a de plus naturelle -quand on a une nuisette pareil, sinon c'est tout sauf une pause naturelle- et allait sortir la suite quand il fut surpris par les mots du brun. C'était si facile que ça, en fait ?

« So... does this means you DO find me pretty in my usual clothes then ? »

Il dit, souriant comme l'adorable chaton qu'il était, croisant une jambe nue par dessus l'autre. Ca manquait cruellement de vernis assortis sur ses doigts de pieds. Et de bas en dentelles. Même si clairement c'était plus pour lui et pour Leen, parce que Môsieur Jesus n'appréciait pas ce genre de raffinement.

« Hey Leen, you hear him right ? He thinks I'm pretty ! »

Il charma le verre de vin à travers la pièce à nouveau et en but une nouvelle gorgée. Il avait bien envie de l'asseoir à nouveau, pour qu'il s'explique, mais il avait l'air de fulminer le pauvre bouchon. Et la belle brune avait fini sa transformation.

« Gay or not, he does have good tastes. In men and women, it counts for something right ? »

Il tapota le lit à côté de lui pour qu'il se rasseye.

« Tell me again how you find me prettier with my usual clothes. On and off. Yeah I don't think you need to tell her anything. This vixen here always knows everything in the end. Plus she's got amazing cakes, please stay with us, we'll play nice. »

Jouer gentiment. Mais bien sûr, on y croyait... En tout cas il essayait sur lui son air de petit chat mignon et innocent.

***
Oh vraiment. Tu devrais regarder dans un dictionnaire, Jes ', parce que c'est exactement ce que tu es.
Alors ... est-ce que ça veut dire que tu me trouves beau dans mes vêtements habituels ?
Hey Leen, tu l'as entendu, pas vrai ? Il pense que je suis joli !
Gay ou pas, il a de bon goût. Chez les hommes et les femmes, ça compte pour quelque chose non ?
Dis-moi encore comment tu me trouves plus beau avec mes vêtements habituels. Avec et sans. Oui, je ne pense pas que tu aies besoin de lui dire quoi que ce soit. Cette petite fouine sait toujours tout. En plus, elle a des gâteaux délicieux, restes avec nous, promis on sera gentils !

Isleen savait déjà tout ? Comment ça, elle savait déjà tout ? Qu'est-ce que Loïs avait encore balancé ? Voilà qui l'offusquait un peu plus, à mille lieues de se rendre compte que c'était lui-même qui balançait la majorité des informations, en s'emportant. Tout comme... est-ce qu'il avait dit qu'il trouvait Loïs mignon dans ses vêtements normaux ? Non, bien sûr, ce n'était pas ce qu'il avait dit. D'ailleurs, il ouvrit la bouche pour protester et fit un signe de la main. Mais les mots restèrent bien au fond de sa gorge, alors que, pour la première fois de sa vie ou presque, il essayait de se dire qu'il fallait peut-être réfléchir, avant de parler. Et de contredire, en l’occurrence. Loïs avait beau l'agacer, il n'avait pas envie que ça finisse comme la dernière fois. Il s'en voulait un peu, quand même. Autant qu'il en voulait à l'autre ? Difficile à dire, la jauge n'était pas la même.

"Mais c'est pas ce que j..."

Et puis Isleen qui changeait de vêtements et qui se foutait à poil ou presque, tranquillement, au milieu d'eux deux, ne l'aida pas beaucoup à finir sa phrase. Il avait, un peu pudiquement - détourné le regard lorsqu'elle avait ôté ses vêtements et qu'elle avait passé la nuisette. Mais en voyant qu'elle avait enfilé un truc, il ne s'attendait pas à ce qu'on voie encore... absolument tout. Qu-est-ce que les gens trouvaient de sexy à ce filet à citron, là ? Il se le demandait encore, en les regardant l'un puis l'autre en arborer avec fierté.

Jesus secoua la tête, lorsque Loïs essaya de l'inciter à se rasseoir en tapotant sur le lit. Il le prenait pour un chien ou quoi là ? Si c'était pour poser son cul et encore servir d'accoudoir, merci bien, il était encore mieux debout. Et ses bras croisés l'empêchaient de faire des conneries, genre tout envoyer valser ou coller des pains à tout va. Enfin, on n'en était pas encore là. Il était sur les nerfs et pas qu'un peu mais pas au point de vouloir cogner. Comme quoi, petit à petit, on progressait.

"Non mais j'vous ai pas choisis pour v..."

On avait dit quoi, sur réfléchir avant de parler ? Cette fois, c'est à mi-chemin qu'il s'interrompit, un peu tard donc pour essayer de se rattraper. Est-ce que c'était vraiment une bonne chose, de leur dire qu'il ne les avait pas choisis pour leur physique, juste pour pas que leurs chevilles gonflent ? Ça ne valait probablement pas le fait de se griller une fois encore. Rha. Ils étaient forts, ces cons.

"T'fais pas de films. J'sais reconnaître que ça te va mieux, tes vêtements normaux, que ce truc moche que tu portes. Et à toi aussi, hein, ça t'va pas mieux."

Il se retourna vers Isleen, bloquant à nouveau sur la transparence de son vêtement, si on pouvait appeler ça comme ça. Et reprit.

" Et même si je reconnais que t'es pas dégueu, qu'est-ce que ça fout, hein ? Ça prouve rien, de toute façon, j'dois pas être le premier à l'dire hein. Et puis fais pas comme si tu t'en doutais pas, si j't'ai suivi, c'est bien que j'te trouvais pas repoussant."

De toute façon, au point où ils en étaient, Isleen devait déjà avoir tout saisi alors... c'était plus trop la peine de faire semblant. Même quand il luttait encore contre elle pour garder un semblant de dignité, elle l'écrasait allègrement. Pour les compliments, en revanche, ça lui arrachait encore un peu la gueule, chaque chose en son temps...

"Pourquoi tu veux que j'reste ? Pour te dire que j'te trouve pas moche ? Pour te foutre de ma gueule parce que ça m'fait chier, tout ça ? Tu cherches quoi, encore ?"

Pour Isleen, il se doutait assez de ce qu'elle cherchait. Des ragots, des potins, il ne doutait pas qu'elle devait être aux anges, ça se lisait sur sa gueule. Mais LOïs... à part pour se payer sa tête et lui faire payer, il ne comprenait pas.

Ce nouveau jeu était trop beau, il avait fallu au moins ça pour que le jeune Valentine change d'avis et laisse tomber sa vexation pour revenir à la charge. Clairement leur victime -sa proie- ne savait pas où donner de la tête a présent. Est-ce que c'était de voir Leen en déshabillé rouge qui le mettait dans ces états ? Ça serait injuste, lui, apparemment, ça ne lui allait pas assez ! Une voix intérieure rappela a Loïs qu'il n'y avait effectivement pas eu besoin de grand chose pour l'intéresser les fois dernières. C'était peut être juste qu'il était trop rustique pour ça. Lui, il trouvait la Gryffondor plus qu'exquise ainsi vêtue. Il aurait fallu plus pour qu'il ait envie de faire des cochoncetés avec, Loïs et Isleen avait déjà suffisamment fait le tour de la question pour qu'il reste de quoi explorer... Et puis l'idée qui germait dans la tête du jeune adulte et que son sourire ravi étalait ne conviendrait sans doute pas au brun qui croisait les bras en signe de défiance.

« Effectivement, ça ne veut rien dire. »

Il concéda, surprenament. Isleen devait savoir pourquoi il faisait mine d'accepter les termes de l'autre garçon, se relevant en haussant des épaules comme pour admettre sa défaite.

« Isleen, chérie, ça t'ennuierait de nous faire un petit quelque chose pour accompagner le vin et les pâtisseries, je commence a avoir faim et on a trois bouches a nourrir, maintenant. »

Il lui demanda avec l'air le plus charmant du monde. Elle n'était peut être pas legilimen, mais elle et lui se ressemblaient suffisamment pour qu'elle comprenne qu'il mijotait quelque chose. Il attrapa la main de Jésus une fois que la belle, toujours si peu vêtue, les avait quittés pour la pièce d'à côté, et il prit ses vêtements et le chemin de la salle de bain du dortoir. Fermant la porte derrière Jésus et lui -encore, oui- contre elle. Il lui rendit a nouveau cet air félin tout a fait distinctif que l'autre devait commencer doucement a reconnaître. Celui d'un chat qui avait sa proie exactement là où il voulait. Quand il parla a nouveau, ce fut dans une voix douce et basse. Histoire que leur échange soit plus discret -même si clairement ça n'allait pas arrêter l'autre le moins du monde, il le savait. Joyeux anniversaire Isleen.

« Alors... Tu le trouves beau. Enfin, pas dégueu, c'est ça ? Dans les vêtements habituels. »

Il remis sur le tapis, en retirant la dentelle de ses épaules, défaisant les différentes attaches et laissant tomber le déshabillé au sol. Oui, en boxer, il se savait malgré tout tout a fait honnorablement foutu.

« Mais tu n'es toujours pas gay. »

Il récupéra sa chemise et la tritura, comme s'il hésitait a la passer finalement.

« Mais tu as eu envie de moi la première fois. Et la seconde. Et jusqu'à la dernière fois, pas vrai ? Ou c'était... Quoi, un jeu pour toi ? Un test pour savoir si tu aimais ça ou pas ? »

Oscar du plus mignon regard innocent décerné à ?

S'il ne voyait pas tout à fait clair dans le jeu de Loïs, Jesus n'était pas entièrement à côté de la plaque non plus. Il saisit que le brun essayait d'éloigner Isleen en lui demandant de préparer un truc à manger, alors qu'ils avaient encore des tartes même pas entamées. Et l'idée de se retrouver en tête à tête avec lui... n'avait rien de réjouissant. Même si d'avoir Isleen comme spectatrice de leur échange, se promenant à poil au milieu d'eux, n'était pas tellement plus rassurante.

Il émit une résistance lorsque le sang-pur commença à le prendre par la main. Et se fit guider, à contre cœur, non sans avoir essayé de freiner la marche. Il n'avait pas tellement envie de le suivre. Et déglutit en se retrouvant dans la salle de bain, seul avec lui. Il se colla contre la porte désormais fermée de la salle de bain, comme pour mettre le maximum de distance entre eux deux. Réflexe complètement stupide, d'autant que la pièce n'allait pas s'agrandir pour autant et qu'entre la douche et le lavabo, l'espace n'était pas vaste.

"Ouais bah ça va... et alors hein ?"

C'est bon quoi, ils n'allait pas s'attarder trois cent ans là dessus quand même, si ? Il avait le droit de le trouver pas dégueu en toute objectivité, sans qu'il n'y ait aucune arrière pensée.
Il ne le quitta pas du regard, lorsque Loïs ôta la dentelle. Fallait bien confirmer et constater ce qu'il avait dit hein. Et ouais, il était loin d'être dégueu, il pouvait le reconnaître. D'autant que cette vision rappelait à lui quelques souvenirs honteux mais loin d'être désagréables. Il posa son poing sur son front, passa sa main sur son visage.

"Je.... j'en sais rien, ok ? Qu'est-ce que ça peut foutre ?"

Ah, il avait trouvé un nouveau refrain auquel se raccrocher, on dirait. Notons que la messe basse n'était pas tout à fait de rigueur. Chuchoter sur la défensive, il ne savait pas vraiment faire. Quand bien même il savait qu'Isleen devait tout écouter. Là, tout de suite, il n'avait pas ça en tête.
Mais... il y avait un net changement, que lui-même notait. Non pas que le doute soit nouveau pour lui, ça faisait un moment que ça lui remuait le cerveau. Mais jusqu'à présent, il foutait tout ça en boule, dans un coin de sa chambre, comme son linge sale -quoi, c'est pas ça qu'il fallait faire, avec le linge sale ?-
Les dernières confrontations avaient remué la boule et l'avaient étalée dans tout son cerveau -pas comme le linge sale, quand même, un peu de tenue-. Et maintenant, il ne savait même plus s'il avait envie de nier. Il voulait juste.. que ça disparaisse. Mais de toute évidence, entre Isleen et Loïs, c'était ce dernier qu'il choisirait. Malgré cette tenue, désormais ôtée. Bon, ce n'était pas le choix le plus parlant. Il aurait choisi n'importe qui, plutôt que la gryffondor, elle le traumatisait déjà suffisamment. Mais l'idée restait la même.

"Bah... c'était... j'sais pas, c'était comme ça quoi. C'est pas un jeu, c'est.. Et quoi, si c'était un test... j'ai pas le droit de tester ?"

Et ça, pour tester, il avait testé. Et approuvé. Plutôt quatre fois qu'une. Fallait bien être certain, hein.
Bon, c'était quand il voulait, qu'il se rhabillait, là. La vue avait beau être agréable, ça ne l'aidait pas beaucoup à faire la part des choses. Surtout dans un espace aussi confiné. Il sentit une goutte de sueur couler sur son front. Elle avait laissé le chauffage à fond, Isleen, ou quoi ?

"Bon, t'as besoin que j'te montre comment enfiler une chemise ou quoi ?"

Il la pointa du doigt. Ah oui, il avait encore oublié de chuchoter. Mais cette fois, il s'en rendit compte, parce que les mots étaient un peu plus explicites. Alors il se sentit obligé de se justifier.

"Va pas t'imaginer des trucs, Isleen, hein."

Et il se sentit obligé de le crier, presque. Pour être sûr qu'elle entende au moins ça.