Coïncidence dans le parc [ Nate & Ulysse ]

Les lumières éteintes, la clef tournée dans la porte de l'arrière boutique, le grand pâtissier faisait le tour des poubelles avec son dogamy qui avait pris une taille respectable pour aller se promener dans leur parc habituel. Parc où dernièrement, il avait marché au milieu des coquelicots en compagnie d'un autre homme... Une soirée dont le souvenir évoquait surtout de la honte, chez Nathanael. Honte de s'être mal comporté. De ne pas avoir compris. Mais surtout, parce qu'il n'avait pas revu Noah depuis, et qu'il se doutait que ce n'était pas juste parce que les choses étaient... Compliquées. Il n'avait pas eu de nouvelle franche depuis cet attentat a Poudlard le weekend dernier, et se doutait de quelque chose.

Comme a chaque fois que Nate était inquiet, il se rapprochait de son frère. Mais cette fois il n'avait pas voulu l'étouffer. Par comme la dernière fois, il avait peur de le perdre définitivement s'il ne lui laissait pas un peu d'air. Alors il lui laissait ses distances. Mais il ne le passait pas une journée sans lui parler non plus. Hyacinthe était retourné à la MUL, pour la semaine. Promener son compagnon a quatre pattes lui fera le plus grand bien.

A peine les barrières du parc refermées derrière lui, et l'assurance que le loup bleu ne soit un danger pour personne, il défit sa laisse et le laissa partir comme une flèche. Nate regrettait de ne pas pouvoir l'emmener plus souvent ailleurs. Ça faisait partie des regrets qui venaient avec la perte de sa magie. Il avait pensé a confier l'animal a des sorciers qui n'auraient pas ces limitations... Mais il avait lié un tel lien avec lui, et inversement Cosmo lui avait accordé sa confiance. C'était impossible.

Bien sûr, ça le ramèna a penser a un certain Auror avec qui il avait pu faire profiter de tout ça a l'animal. La forêt, la mer, la plage... Arthur était tout aussi abonné absent. Ulysse aussi, se dit Nathanael, depuis bien plus longtemps. La soirée qui avait suivi sa sortie du bureau de l'Auror avait été un tout autre genre de fiasco.

Mais Nathanael essayait de lâcher du lest. De respirer. De s'inspirer de la liberté et du bonheur de son animal pour relativiser. Ils les verrait quand il les verrait. Peut être plus tôt que prévu.

Déjà plus de deux semaines depuis l'explosion de Poudlard. Il avait cessé de compter les jours. Après être resté chez Pandora quelques jours, Ulysse avait trouvé refuge dans un squatt. Ce n'est pas les connaissances qui manquaient pourtant. Mais lui non plus, il ne savait pas facilement demander de l'aide.
Seulement il fallait se rendre à l'évidence, il en avait besoin. Et le squatt, dans son état, était la pire des idées. Il avait besoin d'un lieu pour se sentir en sécurité.

Il était mort d'inquiétude pour Pandora. Entre ça et les cauchemars de l'attentat, ses nerfs étaient à bout. Il avait essayé de se poser pour jouer un peu mais pas moyen de sortir une note. Il était sur le qui-vive en permanence. Et son esprit était beaucoup trop occupé pour qu'il parvienne à le vider. Habituellement, la musique était son remède à tout mais là, même elle ne pouvait pas faire de miracles.

Sans trop savoir où aller, errant comme une âme en peine, il s'était posé dans un parc. Il n'avait même pas de quoi se payer à boire. La journée s'était écoulée au ralenti. Et une fois la nuit venue, il se sentait toujours aussi perdu et démuni. Le moindre bruit le faisait sursauter, encore plus qu'à l'accoutumée. Il n'aurait pas cru que cette explosion le toucherait autant. Il s'en était sorti sans trop de blessures pourtant. Des petits bleus et égratignures que même lui savait soigner. Une légère douleur à la nuque, qui était presque partie. Et pourtant, il avait l'impression qu'il allait croiser un mage noir derrière chaque arbre, en embuscade. Qu'il allait se prendre un sort dans la gueule sans même le voir arriver.
Il s'était posé sur un banc depuis le milieu de l'après midi mais n'était pas parvenu un seul instant à penser à autre chose. Est-ce que c'était pareil pour tout le monde ? Il avait hésité à retourner chez Pandora. Mais il voulait vraiment leur laisser du temps, à toutes les deux. Et puis il savait que ça ne serait pas plus facile là bas. Il ne tiendrait pas longtemps, à essayer de rester fort. Pour Pandora, il essayait d'être un pilier, auquel elle puisse se raccrocher si elle en avait besoin. Mais là, il était plus proche d'une branche cassée que d'un tronc d'arbre solide.

Un oiseau se posant sur une branche au dessus de lui le fit sursauter une nouvelle fois. Il soupira. La lune était déjà bien haut dans le ciel et il n'avait toujours pas bougé de ce banc. Il avait besoin de voir des gens, c'était une évidence. Il repensa à Nathanaël, qu'il n'avait pas vu depuis des mois. Est-ce que c'était vraiment une bonne idée ? Le pâtissier l'accueillerait, sûrement, mais...

Avant qu'il n'en vienne à peser tous les "mais", il s'était relevé de son banc. Les quelques lumières du parc étiraient des ombres lugubres. Il n'était habituellement pas du genre à s'effrayer de si peu. Mais là, il gardait sa baguette bien en main, prêt à riposter. Ses doigts tremblaient, à trop la serrer.

Et quand il entendit quelqu'un se rapprocher un peu vite, il ne réfléchit pas bien longtemps avant de lancer un "Stupefix" en direction de la silhouette. Le bruit s'arrêta aussitôt, plus rien ne bougea. Il fit quelques pas en direction de sa proie et se figea en reconnaissant le chien de Nathanaël. Il laissa échapper un long soupir. Il faisait n'importe quoi... il avait l'impression de perdre les pédales... Aussitôt, il lança un Enervatum pour libérer le pauvre Cosmo, qui resta immobile un moment avant de partir dans une autre direction. Ulysse ne tarda pas à voir Nathanaël, qui s'approchait dans sa direction.

"Nate ! C'est moi ! Désolé, je l'ai pris pour..."

Il souffla et s'avança vers lui. Nathanaël n'avait pas très bonne mine non plus, même si ses cernes ne battaient pas celles du raton. Il se sentait désolé pour Cosmo, même si ce dernier semblait avoir repris sa vie comme si de rien n'était. Mais ces réflexes... il n'aurait pas dû... Ulysse se rapprocha encore, s'arrêta un instant alors qu'il arrivait à son niveau avant de se jeter dans ses bras. Non, il n'avait rien d'un pilier stable en cet instant. Il avait juste besoin de ... d'oublier et d'un peu de réconfort. Il le serra fort dans ses bras, un long moment, avant de s'écarter.  

"Désolé, je..." Il ferma les yeux un court instant. "Tu ... tu m'as manqué."

Il en tremblait. De ça, d'avoir failli faire du mal à Cosmo à cause de peurs irrationnelles.. Il le savait, que Nathanaël ne pouvait pas tout arranger. Mais ça lui faisait du bien, de le voir, malgré tout.

Il vit le jet de lumière avant de comprendre le sort qui venait d'être lancé. Son coeur s'était arrêté, et sans réfléchir plus longtemps, il avait foncé vers l'endroit où son chien venait de se faire attaquer. Il vit une silhouette s'en approcher, et était prêt à lui sauter dessus et lui montrer le fruit de son entraînement et de sa colère s'il osait faire quoi que ce soit. On ne lui volerait pas Cosmo. Qui que ce soit qui cherchait à lui faire du mal allait passer un sale quart d'heure. Mais ça n'avait pas de sens. La silhouette avait ravivé la bête qui était partie comme une flèche, sans vraiment avoir eu conscience de ce qui se passait. Nate ralenti sa course, mais ne s'arrêta pas. Pour finalement se retrouver face à...

« Ulysse...? Pourquoi tu... »

Agresse mon animal de compagnie ? Mais en arrivant près de lui, toute pensée fut arrêter par l'état de ce dernier. Nate n'avait pas de mot. Tout reproche qu'il pouvait avoir contre lui auparavant était envolé, effacé par beaucoup d'inquiétude. Si Ulysse ne l'avait pas serré dans ses bras en premier, le pâtissier l'aurait sans doute fait. Pour une raison qu'il ignorait, pour le rassurer ? Lui dire qu'il était là ? Il serra ses bras autour de lui, pour lui affirmer sa présence, et le laissa s'en défaire. Son état faisait peine à voir.

« Viens à la maison... S'il te plaît ? »

Il allait être difficile de dire non à Nathanael. Il suffisait de regarder ses yeux pour que vous culpabilisiez, parfois. Là c'était hors de question de trahir son affection, pas vrai Ulysse ? Ils attendirent que Cosmo ait dépensé son surplus d'énergie avant de repartir en direction de la maison. Mille questions traversaient l'esprit de Nate, mais il ne savait pas par laquelle commencer. Il resta silencieux, à moins que son ami ait besoin de parler, jusqu'à ce qu'ils tournent la clef dans la porte et ne montent à l'étage au salon qu'ils avaient quitté quelques mois plus tôt, dans une situation plutôt inconfortable.

La question de quoi offrir à boire à Ulysse se posa. Mais avant même de proposer, Nate fit chauffer de l'eau dans la bouilloire sur le feu, et fit deux grandes tasses de thé bien chaud. C'était le mieux, pour le moment. Il s'assit à côté de lui sur le canapé, quand d'un coup, voyant l'état de l'autre homme, il comprit.

« Tu était là bas, ce weekend. »

Ce n'était pas vraiment une question. C'était une évidence.

« Est-ce que... quelqu'un que tu connais a été blessé ? Tu n'as rien ? »

Il demanda gentiment. Il avait lu ce qui s'était passé. Il avait connu la guerre, il savait à quel point la réalité était différente. Etre simplement témoin des événements avait dû être terrible pour Ulysse. Et pour tellement de gens. Pour Arthur ? Il était d'avantage préparé pour ça, mais l'était on jamais vraiment ?

« Tu veux manger quelque chose ? »

Une tarte guérissait tous les maux, pas vrai ? C'était du moins ce que son père disait.

Ses jambes n'étaient pas bien solides. Il s'en rendit compte en s'écartant un peu de Nathanaël. Il ne manquait pas grand chose pour qu'il s'effondre sur place. Et il ne fallait pas lui dire deux fois de venir, cette fois. D'ailleurs, il aurait sans doute fini par frapper à la porte de la pâtisserie en pleine nuit, s'il n'avait pas croisé Nathanaël dans ce parc. Il n'aurait pas passé cette nuit dehors, il s'en sentait incapable.

Ils rentrèrent en silence, Ulysse sursautant au moindre coup de vent, à la moindre branche qui craquait. La fatigue n'aidait pas à faire la part des choses, de toute évidence. Il suivit Nate dans la petite maison, où il avait déjà quelques repères. Et resta debout, en attente, jusqu'à ce que le pâtissier revienne avec deux grandes tasses d'eau chaude. Il était sur les nerfs et pas bien dans son élément. Même si ça faisait du bien de voir un visage connu. A son tour, il s'assit aux côtés du pâtissier et attrapa la tasse qu'il lui tendait. Avant de hocher la tête. Tous les journaux ne parlaient que de ça. Il ne fallait pas être détective pour faire cette déduction. Ulysse hocha la tête une nouvelle fois, alors que sa gorge se serrait.

"Pandora... elle a... Une de ses meilleures amies s'est fait tuer. Letha. Je la connaissais bien aussi"

Il soupira. Il n'avait pas tellement laissé place au deuil, jusqu'à présent. Il s'était contenté d'être là pour Pandora, d'essayer en tout cas. Peut-être parce que ça le tenait occupé, aussi, et ça lui évitait de penser à toutes les horreurs qu'ils avaient vues. Ses mains se mirent à trembler, quelques gouttes d'eau brûlante atterrirent sur ses doigts et le dos de sa main. Il reposa la tasse, passant ses doigts sur les petites brûlures.

"J'ai pas vraiment faim... désolé.."

Il déglutit avec difficultés tant sa gorge était nouée. Non, il serait incapable d'avaler quoi que ce soit ce soir.

"Tu n'y étais pas ? Hyacinthe non plus ?"

Il demanda, pour se rassurer. Nathanaël n'avait pas l'air traumatisé mais il savait que ce dernier cachait bien son jeu et ses émotions. Posant ses coudes sur ses cuisses, il prit sa tête dans ses mains. Depuis combien d'heures était-il éveillé ? Oh, il avait bien dû dormir quelques instants, entre deux réveils en sursaut. Mais on ne pouvait pas vraiment parler de sommeil.

"J'ai rien... quelques coupures et une brûlure là mais..."

Il secoua la tête. Il aurait aimé faire plus, vraiment, se sentir utile. Mais...

"C'était horrible... j'ai essayé de ... Panpan, on a dû la tirer de là et..."

Ses yeux se fermèrent un instant. Pour s'assurer que des larmes ne couleraient pas. Son dos repartit en arrière, il se laissa aller contre le dossier du canapé.

"Je sais pas quoi faire... comment l'aider... j'arrive pas..."

Ulysse n'était que l'ombre de lui même, et c'était une chose qui brisait le coeur du pâtissier. Il le voyait sursauter au moindre coin de rue, au moindre bruissement de feuille. Il avait envie de passer son bras autour de lui pour le rassurer, lui dire qu'il était là... que tout irait bien. Mais il savait qu'il ne pouvait pas lui promettre ça. Mais s'il avait pu...

Il était venu s'installer à côté de lui, l'observant par intermittence, son coeur s'enfonçant petit à petit en écoutant ce que lui racontait Ulysse. Il avait connu Letha. Même si c'était brièvement. Pandora, Isleen et elle passaient parfois toutes les trois à sa boutique, riaient ensemble, refaisaient le monde et... il se disait des choses sur sa personne qu'il aurait préféré ne pas entendre parfois. Mais se souvenir d'elles trois heureuses et imaginer l'une d'elles disparaitre... C'était à crever le coeur.

« Non... Heureusement je... J'ai préféré. »

Il n'aurait pas pu retourner dans ce genre d'endroit, avec ce genre de foule, si tot. Selon lui, même s'il fallait continuer de vivre bien sûr, jamais personne n'aurait du reproduire ce genre de choses si tôt. Il demanda, avec toute la douceur du monde, la chose suivante.

« Toi et Pandora... vous êtes proches, pas vrai ? »

Il avait l'impression. Il comprenait qu'il veuille faire son possible pour elle. Quelle que soit la chose qui les rapproche. Et il voulait l'aider aussi.

« Tu pourrais lui proposer de passer, un soir ? Elle ne vient plus... J'ai revu son autre amie, Isleen. Elle... Vous pourriez... »

Pour que Nate propose qu'autant de gens passent dans sa bulle, c'était qu'il savait à quel point la situation était compliquée. Il ne força pas Ulysse à manger s'il n'en avait pas envie. Mais clairement, il en avait besoin. De ça, de chaud, de réconfort... Hyacinthe vivait à la MUL la plupart du temps maintenant. Mais il pourrait venir... Pour... aider ? Pour être ensembles, comme une famille. Ulysse était comme un frère, ou presque, aussi douloureux que ça puisse être pour lui. Nathanaël n'y pensait plus vraiment. Il cherchait à réconforter son ami, aussi. Il cherchait ses mots.

« Quand nos parents sont morts tous les deux... J'étais là pour Hyacinthe. »

Il commença, se demandant si ça allait aider vraiment.

« Mais je nous ai coupé du reste du monde. Il m'avait mais... Il n'avait personne d'autre, sa vie tournait autour de moi. C'est important que tu sois là pour elle, je pense mais... »

Il essaya, regardant Ulysse.

« Il faut qu'elle sorte. Qu'elle fréquente d'autres gens... qu'elle voit que la vie ne s'arrête pas quand une personne qu'on aime n'est plus là. »

C'était sa conclusion à lui. Il avait repris gout à la vie, très lentement. Mais il avait tout perdu en même temps que ses parents, à part son frère. Et ça avait été d'autant plus dur. Même s'il savait pour qui il se levait le matin, et ce qui le faisait avancer, ça n'avait pas le même goût que la vie qu'il avait mené après. Le savoir, ensuite, c'était une chose, mais ce serait bien plus dur à appliquer.

C'était un soulagement, d'apprendre que ni Nathanaël ni Hyacinthe n'étaient présents ce jour maudit à Poudlard. Ils avaient déjà connu suffisamment de difficultés ces derniers mois pour ne pas s'infliger ça. Même si la vie ne choisissait pas toujours. Il s'en serait bien passé et il était certain que Pandora et Letha aussi. Même si pour cette dernière, beaucoup de choses demeuraient un mystère.

"On est... oui, c'est une bonne amie. Et quelqu'un de bien, vraiment."

Comment définir le lien qui les unissait, lui et Pandora, en réalité ? Il n'avait pas les mots. Il semblait que ni l'un ni l'autre n'ait tenté de mettre d'en mettre là dessus, parce que ça leur allait bien comme ça. Pandora comptait énormément à ses yeux, ça, c'était certain. Mais Ulysse n'avait jamais eu de sentiments amoureux, à son égard. Il fit glisser l'anneau en toc entre ses doigts, jouant machinalement avec. Il commençait à s'abimer. Le métal laissait des traces de rouille sur son majeur.

"C'est une bonne idée, je lui dirai mais..."

Il avait l'impression que pas grand chose ne faisait mouche auprès d'elle, ces derniers jours. Il avait essayé des choses, sans y croire vraiment il est vrai, mais en vain.

"Elle est avec Isleen, là. Elle est revenue pour... pour Letha. Au moins, elle est entourée.."

Peut-être que Nathanaël et Isleen sauraient mieux s'y prendre, avec Pandora. Il était clairement désœuvré, lui. Il s'empara de sa tasse à nouveau, juste pour humidifier sa gorge qui était en train de se dessécher au moins autant qu'elle se serrait. Quelques gorgées plus tard, il la reposa sur la table à nouveau. Et regarda le pâtissier, désolé pour lui. Il avait déjà tellement subi dans la vie, lui aussi. Il aurait aimé être là pour lui et l'aider mais... pas de cette façon là.

"Je lui proposerai... mais... ça fait que quatre jours..."

Cinq ? Six ? Les nuits et les jours s'étaient enchaînés sans que le temps ne paraisse s'écouler réellement. Tout semblait arrêté. Ulysse soupira et se pencha pour venir s'affaler contre Nathanaël, posant sa tête contre l'épaule de ce dernier. Il passa son bras autour de ses épaules, se raccrochant à lui.

J'ai peur pour elle... Elle n'arrête pas de boire et ...

Il était le premier à savoir les ravages que ça faisait. Lui, c'était trop tard, se disait-il. Depuis le temps, son corps s'était habitué, il en avait littéralement besoin. Mais Pandora ?

"J'ai pas envie qu'elle fasse les mêmes conneries que moi..."

Ce n'était pas souvent qu'il mentionnait ça à haute voix. Jamais, même, quand ça le concernait lui directement. Mais là, c'était différent, ça allait au-delà..

"Je suis désolé que vous ayez eu à vivre ça, Hyacinthe et toi...  J'étais même pas là..." Et il était à mille lieues de ça, littéralement. C'était une autre époque. Il le serra un peu plus dans ses bras. Comme s'il espérait le consoler comme ça, des années après. A moins que ça ne soit juste lui, qui cherche ce réconfort.

L'état de son ami était vraiment inquiétant. Celui de Pandora ne l'était pas moins... Que pouvait-il faire réellement ? A part garder ses proches près de lui. Et quand bien même, il n'était pas vraiment capable de les aider même là. Avec quelle magie ? Avec quels mots ? Sa situation ne lui permettait pas grand chose de plus que juste, ouvrir ses bras. Comme ce qu'Ulysse semblait vouloir de lui à ce moment précis. Nathanael se figea un peu, incapable de ne pas remonter les souvenirs de ce qu'Ulysse avait plus ou moins explicitement confié la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Et puis, il laissa passer le bien être de ce dernier avant ces considérations, et le laissa se rapprocher.

« Elle ne doit pas rester seul dans ces moments là. »

Il dit simplement. Ni toi, il aurait pu rajouter, parce qu'Ulysse avait beau dire le contraire, il était dans la même panade. Peut être que voir Pandora sombrer dans l'alcool allait le réveiller, lui, et l'aider à arrêter ? Il n'y avait aucun moyen de le savoir. Il le regarda avec quelque chose qui ressemblait à de la compassion. Ulysse était dur avec lui même. Plus dur que Nate et c'était beaucoup dire. Le pâtissier, aussi mal à l'aise qu'il puisse être dans cette situation, préféra essayer de prendre sur lui et enroula un bras autour d'Ulysse pour le rassurer.

« C'est derière nous tout ça. Et je te l'ai dit, c'est moi qui nous a isolés tous les deux. Il n'y a rien que tu aurais pu faire. »

Il en était certain. Il avait toujours été quelqu'un de très borné, et quand il avait décidé qu'il les protégerait, lui et Hyacinthe, de tout le reste... Il avait signé un pacte qu'il avait mis des années à briser. Un jour, il arriverait vraiment à se pardonner d'avoir fait ça. Après tout, il avait vraiment fait ce qu'il avait pu et c'était toujours mieux que de laisser le petit garçon finir dans un orphelinat, à l'époque. Il aurait pu laisser d'avantage de gens entrer dans leur vie et les aider, c'était certain. Mais on ne changeait pas le passé. L'important, c'était que son frère aille bien, maintenant. Et pour ça il pouvait aider.

« Tu vois Hyacinthe de temps en temps ? J'ai l'impression... qu'il va mieux ? »

Nathanael n'était pas sûr de lui, sur ce point. Il avait récupéré un petit frère en miettes apres la st Valentin, et petit à petit, il avait grimpé la pente mais... Il se pouvait aussi qu'il cache beaucoup mieux ses soucis de son frère, et ça ça ne le rassurait pas. En parlant de rassurer, depuis le début, il sentait Ulysse trembler un peu. Il regardait le plaid en laine qui tronait sur le fauteuil à côté et aurait aimé le récupérer mais... Il fit une tentative infructueuse de la main. Peut être que l'autre comprendrait ?

Non, Pandora ne devait pas rester seul. Instinctivement, il en était venu à la même conclusion, que beaucoup auraient faite. Isleen était venue prendre le relai et il la savait entre de bonnes mains avec elle. Même si la jeune femme devait faire son propre deuil, elle aussi. Il y retournerait sans doute prochainement, pour s'assurer qu'elles allaient aussi bien qu'il était possible d'aller dans ces moments là. Mais il avait besoin de sa bouffée d'air, là. Et rien que la présence de Nathanaël l'apaisait. Un peu. Surtout quand il le sentait contre lui. Sa respiration calme, son air de roc solide, ça faisait du bien.

"Non, je ne l'ai pas vu depuis... "

Heum. C'était embarrassant. La dernière fois qu'ils s'étaient vus ici, chez lui, cette soirée qu'il aurait préféré rayer de sa mémoire tant le malaise avait été grand. Il regrettait toujours de s'être confié à Nathanaël. Parce qu'il se doutait un peu que le pâtissier n'avait pas oublié. Il aurait préféré. Qu'il le voie comme il le voyait avant. Lui, en tout cas, il n'avait pas oublié. Ni ce qu'il lui avait confié, ni les sentiments qu'il avait pour ce dernier. Il aurait préféré. Naïvement, il s'était dit que ça lui permettrait de passer à autre chose. De savoir que ce n'était pas partagé. Mais son cerveau et son cœur étaient bornés, pour certaines choses.

"Mais c'est une bonne chose. Qu'il aille mieux ! Il a de la chance de t'avoir !"

Il regarda la main de Nathanaël se tendre vers un plaid qui traînait à côté d'eux. Il n'avait pas vraiment froid mais peut-être que le pâtissier, si ? Temporairement, il récupéra l'un de ses bras, qui était toujours accroché autour du buste de Nate et glissa sa main dans la poche arrière de son jeans, pour en sortir sa baguette magique et faire venir le plaid à eux. Il l'étendit sur Nathanaël et sur lui, avant de se blottir contre lui à nouveau.

"Merci de m'accueillir. A chaque fois, j'ai l'impression que... je m'en veux de débarquer aux pires moments. Merci pour ta patience !"

Il se tourna vers Nathanaël. A deux doigts de l'embrasser. Juste pour le remercier, comme ça, pour profiter du moment... Assez, résiste, Ulysse, t'es plus fort que ça. Tu sais qu'il n'en a pas envie, Nate. Il ferma les yeux un instant, le temps d'inspirer, d'expirer, de calmer ses hormones qui foutaient le bordel. Il n'avait plus quinze ans non plus. Crétin de cerveau qui était incapable de penser à autre chose. Spoiler, en rouvrant les yeux, ça ne lui était pas d'avantage sorti de la tête.

Alors il se tourna vers Nathanaël, lui attrapa doucement le visage et déposa un baiser sur sa joue. Sur la joue, on avait le droit, non ? Et puis dans la nuque. C'était innocent, dans la nuque, aussi... Juste ... hm... un baiser de remerciement.

La tension du sujet dans l'air n'eut pas l'air de rester longtemps, mais qu'on ne s'y méprenne pas. Nathanael n'avait pas oublié. Contrairement a sa joueuse, il avait une excellente mémoire...et la peur de blesser un ami avait tendance a vous marquer particulièrement, aussi. Mais l'ami en question n'avait pas l'air trop perturbé, en ce moment. Nate aurait eu beaucoup de mal à prendre l'objet de ses pensées dans les bras comme il le faisait. Déjà parce qu'Arthur n'était pas branché câlin, clairement. Et aussi parce qu'il était terriblement elusif avec lui. Jamais il n'arriverait a lui mettre la main dessus rien que pour dire bonjour, alors une discussion ou un câlin...

Ulysse avait compris ce dont il avait besoin, et plutôt que de le libérer, il fit venir la couverture a eux. Nate n'était pas certain d'être vraiment ce qu'il fallait a son frère. Ou a quiconque. Mais il se garda de lui répondre ça, ne souhaitant pas lancer la conversation de qui avait le meilleur frère. Ulysse n'avait pas vraiment eu cette chance avec Hector. Aussi mauvais que le pâtissier puisse se penser, c'était un autre genre, du côté des DiScipio.

« Tu sais que tu peux venir quand tu veux. »

Il répondit, sincère. Il n'allait pas reparler maintenant de sa proposition de jouer a la boutique. Déjà qu'il avait un nouvel apprenti qu'il ne pouvait pas payer. Cette pensée en tête, Nate n'avait pas suivi ce qui se passait dans celle de l'autre. Il sentit plus qu'il ne vit les lèvres d'Ulysse arriver. La chaleur de sa présence, et la douceur d'un baiser sur sa joue, ça faisait un peu trop longtemps qu'il n'y avait pas goûté. De la part de quelqu'un qu'il connaissait et qu'il estimait. Mais justement. Il estimait Lys, et il se doutait des sentiments qui l'animaient. Sentiments que Nathanael ne partageait pas.

« Ulysse... »

Il plaida, ne voulant pas lui faire du mal, et en même temps, bien obligé de l'arrêter. Il avait posé sa main sur son épaule, l'autre dans son dos essayait de le décaler.

« Je ne peux pas. Ça n'est pas... »

Il insista, cherchant sa raison plus que le besoin d'être consolé, lui aussi. Ça n'était pas correct. A cause d'Hector, de Noah, mais surtout d'Arthur qui hantait encore beaucoup trop ses pensées.

« Je ne peux pas te faire ça. Pas à toi. »

Il le regardait avec des yeux désolés. Un peu implorant. Il avait déjà eu des aventures, d'un soir ou a peine plus. Quand il cherchait a noyer la solitude, mais qu'il n'arrivait pas encore a assumer qui il était. Mais ces personnes, ces hommes avait qui il avait été n'avaient rien signifié pour lui. Il ne pouvait pas ranger Ulysse dans la même catégorie.

Non, il n'apprendrait pas de ses erreurs. Mais la présence de Nathanaël à ses côtés était si douce et agréable. Et le sentir aussi près de lui, sentir sa respiration, légèrement en décalage par rapport à la sienne... Oui, il n'en fallait pas beaucoup plus pour qu'Ulysse embrasse Nathanaël, sur la joue puis dans la nuque, sur la peau nue que laissait dépasser son haut. Innocemment, ou presque. Évidemment, il espérait un peu plus, un retour, sans trop y croire non plus. Le pâtissier avait été clair. Sur les sentiments. Mais il ne s'agissait pas de sentiments, cette fois. N'est-ce pas ?

A regret, il sentit le pâtissier le repousser et son coeur se serrer un petit peu. Ca n'avait rien d'une surprise, il comprenait très bien. Il savait que ce sentiment n''était pas partagé. Alors pourquoi avait-il espéré ? Et pourquoi continuait-il à croire...

"Pardon. Je pensais que..."

Que quoi, vraiment ? Il n'en savait trop rien. Ulysse laissa échapper un long souffle. Il s'écarta, désolé, regardant Nate à nouveau. Qu'espérait-il, vraiment ? Un peu chaleur humaine sans doute. Sa manière à lui de trouver du réconfort. Et avec qui de mieux qu'avec Nathanaël, si haut dans son estime et dans son cœur ?

Que ça n'aide en rien ses sentiments ? Là, tout de suite, il n'en avait cure. Et puis il les traînait depuis des mois, est-ce que ça changerait vraiment quelque chose ? Pour tout dire, il n'y pensait pas. Il essayait juste de décrypter le pâtissier. Et de comprendre ce qui le freinait.

"Et si j'étais quelqu'un d'autre ? Juste cette nuit ?"

Vous le sentez, le désespoir ? Parce que lui, pas tellement. Il voulait juste que Nathanaël ne se bloque pas à ce qu'il lui avait dit la dernière fois. Parce qu'importe ses sentiments... qu'il pensait. Il se pencha vers lui à nouveau, suffisamment proche pour l'embrasser. Mais il chuchota simplement.

"Si je le fais moi ? Juste pour... se faire du bien ? Juste ça..."

Parce qu'il sentait bien que le pâtissier était tendu, lui aussi. Et quel meilleur moyen de se faire du bien ? Il n'insisterait pas beaucoup plus. Parce qu'il ne voulait pas forcer Nathanaël ni le mettre mal à l'aise. Mais c'était difficile de passer à côté de la tentation sans même essayer d'y goûter un petit peu. Lorsqu'elle était à portée de mains. En parlant de mains, la sienne avait glissé sur le genou de Nathanaël, pour remonter légèrement sur sa cuisse. Et donner un tout petit aperçu de ce qu'il proposait.

Nate n'avait pas envie de le repousser. Pas pour les raisons que vous pensez, bien sûr qu'il avait été clair sur sa situation et sur les sentiments qu'il n'avait pas pour lui. Pas ceux qu'Ulysse aurait voulu, en tout cas. Mais il ne voulait pas empirer les choses. Il ne voulait pas lui faire du mal, alors qu'Ulysse était au plus bas, en le rejetant encore une fois. Il avait beaucoup d'affection pour lui, assez pour ne pas savoir quoi faire en cet instant (ça te rappelle quelque chose, Nathou ?). C'était pour cette raison qu'il lui demandait, un peu implorant, de ne pas lui faire faire ça.

Mais Ulysse n'avait pas l'air convaincu par son plaidoyer. Et la gentilesse de ses attentions n'aidait vraiment pas Nathanael, l'adulte ici pourtant, à prendre une décision ferme. Proposer d'être quelqu'un d'autre pour une nuit ? S'il avait pris ça littéralement, ça aurait été assez tordu. Le problème, de toute façon, c'est que même quelqu'un d'autre, Nate aurait toujours su que c'était lui. Ce que proposait Ulysse, c'était de mettre son cerveau en pause, pas vrai ? Parce qu'ils avaient tous les deux traversé des épreuves trop dures et qu'ils avaient chacun besoin de réconfort. Nate n'était pas certain que ça n'ait pas l'effet contraire. Que ça leur fasse plus de mal que de bien. Il aimait vraiment beaucoup Ulysse.

« Tu es sûr..? »

Il demanda, alors que sa main lui prouvait que oui. Qu'il ne l'avait pas attendu pour être sur qu'il voulait ça se soir, que Nate l'aime comme il l'aurait voulu, ou non. Nathanael prit son visage entre ses mains et l'embrassa. Il ne voulait pas qu'Ulysse pense qu'il avait besoin d'être quelqu'un d'autre, ça n'était pas vraiment ça. Nate commençait à se demander s'il pourrait être avec qui que ce soit et être heureux. Mais peut être que pour ce soir ils pouvaient juste ne pas penser à tout ça. Il rapprocha le corps de son ami de lui, laissant ses lèvres le rassurer, et ses mains ne pas tarder à en faire de même. C'était une belle connerie. Mais peut être que ça les appaiserait un peu, tous les deux. Avant que la culpabilité ne vienne du côté de Nate en tout cas.

La première fois qu'il quitta les lèvres à bout de souffle, pour que le haut d'Ulysse ne vole, il failli rappeler "juste ce soir". Mais croiser les yeux de l'autre avait suffit à le dissuader. Pas besoin d'enfoncer le clou, hein, Nate. Et comme ça, laissant son ami découvrir ce qu'il voulait lui aussi, Nate parvint à éteindre son cerveau. Son corps avait pris le relais et cherchait la chaleur et la tendresse des traitements d'Ulysse, les mêmes qu'il avait instigués dans son cou un peu plus tôt. Il ne lui fallu pas longtemps avant qu'il ne soit plus question de retourner en arrière, vu la chaleur de la piece. Cosmo avait relevé la truffe, intéressé, puis s'était recouché, laissant son maître faire une des plus belles conneries de sa vie.

Est-ce qu'il en était sûr ? C'était rare qu'Ulysse puisse affirmer quelque chose avec conviction, tant son insécurité et son manque de confiance en lui étaient forts. Mais oui, il en avait envie. Et il avait l'impression que le pâtissier aussi ? Ses gestes parlèrent pour lui. Il hocha la tête, sa main toujours posée presque timidement sur la cuisse de Nathanaël. Parce que malgré tout, il ne voulait pas lui forcer la main.

La retenue qu'il s'imposait se fissura lorsque le pâtissier s'empara de son visage puis de ses lèvres. D'abord timide, n'osant presque pas répondre pour ne pas effrayer Nate ni briser l'instant, il mit fin de lui-même au baiser. Le temps de croiser son regard, de lui demander, sans mots, s'il était aussi certain que lui. Qu'ils commettaient une belle connerie, Ulysse n'en doutait pas moins que Nate. Mais s'ils en avaient envie tous les deux, après tout, quel mal ça pouvait faire ?
Comme il s'était écarté, il s'approcha à nouveau et ce fut à son tour de déposer ses lèvres sur celles de Nate. Avec la même retenue d'abord. Et puis petit à petit, il laissa la retenue de côté, lui promit de ses caresses, de ses lèvres, de tout son corps que ça en valait le coup.

Brièvement, il les interrompit pour se lever et venir s'installer à califourchon sur les cuisses de Nate. Et dans la foulée, ce dernier fit de son t-shirt plus qu'un souvenir. Ulysse laissa le pâtissier prendre ses marques alors qu'il faisait de même. Entre deux baisers, il repoussa légèrement Nate, le temps de réussir à le débarrasser de son haut, qui atterrit à l'autre bout de la pièce.

Cette fois, il n'y avait plus un doute dans ses yeux, lorsqu'il croisa le regard du pâtissier. Et très vite, il se colla à lui à nouveau, retournant mordiller et embrasser sa nuque, ses épaules, son cou avant de s'emparer de ses lèvres à nouveau. Le contact était si doux et tellement électrisant à la fois. Il serait bien difficile de s'arrêter maintenant. Oh, il le ferait, si Nathanaël le demandait. Mais il comptait bien faire en sorte que ce dernier ne regrette pas. Et ne pas en perdre une miette.
Il était à mille lieues s'en mordre les doigts, lui, alors que ses mains partaient prendre leurs aises sur le torse bien dessiné du pâtissier. C'était une chose de deviner la musculature que cachaient ses vêtements. C'en étaient une autre d'en dessiner les contours de ses mains.

De ses mains, Ulysse incita Nate à s'allonger sur le côté, venant prendre place à côté de lui. Il rapprocha encore leurs corps, initiant des mouvements de hanche contre le bassin du pâtissier. Il passa une jambe par dessus les cuisses du pâtissier. L'une de ses mains se glissa dans les cheveux de Nate puis dans sa nuque alors qu'il l'embrassait à nouveau. Pendant que l'autre descendit sur son corps, sur ses hanches, ses doigts s'accrochant au pantalon de Nate.

Chaque moment qu'Ulysse s'éloignait un peu de lui, et le regardait avec un peu trop de doute dans les yeux, le pâtissier se remettait à douter. Du bien fondé de sa décision. Des conséquences de ses actions pour Ulysse. A chaque moment, il avait l'impression que l'autre lui laissait une porte de sortie qu'il était trop lâche, ou trop seul, ou trop au fond du trou pour prendre. Il aurait peut être du. Mais au lieu de ça, il rejoignait Ulysse dans ses préliminaires et récupérait aussi vite que possible ce dernier contre lui, là où les choses étaient plus simples. Plus charnelles. Pas forcément moins douces, mais c'était quelque chose de plus terre à terre et palpable auquel Nathanael se raccrochait. Et Ulysse était doué pour le ramener sur terre.

Le canapé n'étais pas vraiment fait pour accueillir deux hommes aussi épais côtes à côtes, même aussi collés l'un à l'autre. Les coussins du dossier avaient du valser à un moment. Les mouvements d'Ulysse le contaminaient totalement, en tout cas. Il n'était pas en reste et renversait tantôt la tendance pour être celui qui invitait ses mains sur la peau et s'appropriait le corps de l'autre. Bientôt, ils n'étaient qu'à un boxer près de la décence, et si sans ça Nate était déjà à onduler chaudement contre lui, là il ne le laissait plus s'éloigner.

Le moment qu'il redoutait le plus, était celui qui arriva au bout de longues (si, longues) minutes de corps à corps effréné. Ils étaient toujours entremêlés, un brin transpirants, et Nate redescendait doucement en embrassant celui qui avait mis le feu aux poudres -et ailleurs. Est-ce que la culpabilité allait venir, maintenant ? Ou est-ce qu'il allait s'accorder un moment de répit dans les bras d'Ulysse. Nate n'avait pas mesuré à quel point sa solitude lui avait pesé ces derniers temps. Ou plutôt, le manque d'une certaine personne dans sa vie. Il y faisait face, en sentant le bien que la présence d'Ulysse lui avait fait, seulement maintenant. Il avait fallu qu'il revoit un certain aurore déjà pour que tout parte en... non, justement. Enfin, Nate n'avait pas eu besoin de ça pour comprendre qu'il n'avait pas réussi à refermer cette plaie, fréquenter un homme comme Noah avait suffit. Alors... peut être que c'était la pire erreur à commettre. Mais Ulysse avait réussi à faire s'exprimer ce besoin terrible de tendresse primaire, chez lui. C'était déjà beaucoup, même si les conséquences seraient peut être pire. Ce fut le tour de Nathanael d'embrasser son cou, doucement.

« Est-ce que tu veux monter...? »

Il proposa. Perdu pour perdu, hein. Et dire qu'il avait déploré l'absence d'Ulysse depuis la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés là. Dire qu'il voulait faire quelque chose pour lui, pour l'aider, et que ce dernier ne le laissait pas. Nate avait l'impression de ne parvenir à rien avec lui jusqu'ici, mais là... C'était un peu hypocrite de dire qu'ils en étaient là simplement pour réconforter Ulysse, hein, maintenant. Il espérait naïvement que ça serait quand même le cas.

Rien de tel que les bras d'un autre pour mettre son cerveau en veilleuse. Ça, ou l'alcool. Mais l'un était moins nocif que l'autre, disait-on. Enfin. On ne s'attarderait pas sur les addictions, que ça soit à la picole ou à la débauche.
Et là, tout de suite, Ulysse était bien content de ne s'attarder sur rien d'autre que le corps de Nathanaël. Il le sentait répondre à ses mouvements, en initiant à son tour et il ne fallait pas grand chose de plus pour lui faire oublier tout le reste.
Après les hauts, ce fut au tour de leurs pantalons de tomber au pied du canapé, sur les coussins qu'ils avaient éjecté pour avoir plus de place. Bientôt, ils se débarrassèrent l'un l'autre de leurs sous-vêtements, pour se découvrir pleinement de leurs mains, de leurs lèvres et de tout ce que je laisserai à votre imagination.

La peau de Nathanaël était marquée, le dossier du canapé aussi, lorsqu'il reprit son souffle, calé dans les bras du pâtissier, une jambe par dessus les siennes. Il relâcha ses doigts, encore crispés dans le dos de Nate et l'embrassa, avec plus de douceur qu'auparavant. Il avait chaud. Ils étaient transpirants. Mais il n'avait aucune envie d'abréger ce moment, où il se sentait juste bien. Vivant comme il ne s'était pas senti depuis un moment maintenant. Les derniers jours avaient été éprouvants. Et il faudrait au moins ça, pour retrouver un peu de goût à la vie.

Un frisson le parcourut, lorsqu'il sentit Nathanaël l'embrasser dans le cou. Il se tourna et hocha la tête. Oui, ils seraient peut-être mieux en haut que dans ce pauvre canapé amputé de ses coussins. Un instant, l'idée de monter dans la chambre du pâtissier l'avait effleuré, plus tôt. Mais les bons soins de Nathanaël l'avaient fait renoncer, il n'avait rien eu envie d'interrompre.

Ulysse rattrapa son jeans, en sortit sa baguette pour enchanter leurs vêtements et qu'ils prennent la direction de la chambre. Ils les rejoindraient sous peu. Il tendit la main à Nate pour l'aider à se relever et commença à monter les escaliers, nu comme au premier jour, avant de se tourner pour vers Nate, qui montait derrière lui. Une marche, deux marches, il le plaqua contre la rambarde pour l'embrasser, avec plus de fougue qu'auparavant. Oh, il avait bien en tête de ne pas aller dans la chambre pour dormir. Pas tout de suite. La nuit était encore longue, ça serait dommage de ne pas lui faire honneur.

Ce fut un peu long et un peu chaotique, parsemé de baisers et de rires, lorsqu'il ne parvenait pas à aligner ses pieds pour monter les marches. Mais ils finirent par passer la porte de la chambre. Leurs vêtements les attendaient, sagement pliés sur le lit. Pas pour longtemps, probablement. Ils risquaient quelques plis. Arrivés au pied du lit, Ulysse poussa Nate contre celui-ci et le fit tomber sur le matelas, s'installant au dessus de lui. Il s'empara à nouveau de ses lèvres, qu'il avait dû lâcher pour réussir à montrer jusqu'à la chambre. Et du reste de son corps. Avant de rouler pour laisser Nate prendre le dessus.

Une pensée consola le pâtissier, tandis qu'il rassemblait ses affaires et qu'Ulysse faisait voler les autres. Au moins, il ne s'inquiéterait pas ce soir de savoir si l'autre avait froid dehors, ou faim. Il n'y pensait pas tous les jours, ou tout le temps, bien sûr, mais régulièrement et comme leur dernière entrevue ne s'était pas si bien passé, il avait eu peur que ça empêche Ulysse de demander de l'aide. C'était rassurant de le voir entre ses murs. Moins rassurant de ne pas savoir s'il empirait les choses, là, mais... Il se contentait de l'impression qu'il avait sur le moment, qu'ils s'étaient fait du bien, pour l'instant.

Et puis une fois le salon remis en état, il suivit l'autre homme jusqu'en haut des escaliers. Il ne s'attendait pas a une embuscade de sa part a peine quelques marches montées. Il accueilli son baiser, et son corps enthousiaste, ne parvenant pas à rire avec lui alors qu'il remontaient le reste des marchés jusqu'en haut. Nate avait un souvenir bien trop similaire d'un moment partagé, tout aussi nu, avec Arthur. Montant des escaliers, le cœur léger et la tête vide de tout soucis... Ça le prenait au tripe de se le remémorer. Il avait été tellement bien, un temps si court mais mémorable...

Le pâtissier avait sauté un chapitre, a cause de ces réminiscences, et se retrouva poussé sur le matelas un Ulysse a qualifourchon sur lui en moins de temps qu'il n'aurait fallu pour le dire. Ulysse avait l'air de le trainer a nouveau là, dans le présent. Et encore une fois il encra le pâtissier dans la réalité de l'instant avec ses gestes pleins d'envie auxquels il répondit a nouveau. La chaleur et la faim grimpa en flèche encore une fois, et Nathanael fut ravi de se retrouver au dessus de l'autre homme, cette fois. Il ne lui fallu pas longtemps avant de reprendre des marques qu'il n'avait pas prises depuis un moment, et de combler Ulysse de toute son ardeur et son envie.

Malgré la situation délicate, Nathanael était toujours capable de prendre son amant et ami dans une position plus confortable, et accueillante une fois leurs ébats calmés. Sans trop de culpabilité. Il avait tourné son visage vers lui, après avoir longuement contemplé le plafond le temps de reprendre sa respiration, et lui avait presque sourit. Il ne lui dirait ni ne lui demanderait rien, pour ce soir. Il proposa une position plus confortable sous les draps, pour qu'ils dorment tranquillement. Ils verraient le reste demain.

Attentif à son partenaire, Ulysse ne manqua pas les quelques lueurs de doutes qu'il cru déceler dans le regard de Nate. Dans leurs états respectifs, le mieux lui semblait encore de lui donner toutes les raisons de les oublier. Ce à quoi Nathanaël se montra agréablement réceptif. Et bientôt, il ne resta plus grand chose des hésitations qui le hantaient un peu plus tôt. Sa baguette magique atterrit sur la table de nuit avant que ses mains ne soient entièrement à Nate à nouveau.

Ils roulèrent dans le lit, Ulysse laissant le pâtissier prendre ses marques sur lui, le guidant sur son corps pour que l'un comme l'autre y prennent du plaisir. Ses mains s'agrippèrent aux draps puis à Nathanaël à nouveau pendant qu'il accompagnait le mouvement de son bassin.
Ils tournèrent, retournèrent jusqu'à ce que la couette tombe au sol, que les draps se défassent et que tous deux sentent l'envie monter jusqu'à la délivrance.

Redescendant doucement, Ulysse s'allongea aux côtés de Nathanaël. Il déposa un baiser dans sa nuque, laissant le pâtissier reprendre ses esprits à son rythme. Et à son tour, il lui sourit lorsque ce dernier se tourna vers lui. Il attrapa son visage et l'embrassa une dernière fois, avec plus de douceur, avant de tendre la main pour s'emparer de sa baguette à nouveau. Et fit revenir à eux couette, oreillers, de quoi être confortablement installés.

Le sommeil ne le gagnerait pas tout de suite. Parce qu'une partie de son cerveau voulait rester là et savourer chaque minute passée aux côtés de Nathanaël. Et l'autre culpabilisait déjà un peu de l'avoir incité à quelque chose qu'il ne voulait peut-être pas vraiment. Il se tourna et se retourna dans les draps et finit par lâcher prise, son visage tourné vers celui de Nate alors qu'il fermait enfin les yeux. La présence du pâtissier, son côté force tranquille, avait quelque chose de tellement apaisant et réconfortant. Il se sentait en sécurité, à ses côtés. Comme si rien ne pouvait arriver. Et il fallait au moins ça pour qu'il trouve le sommeil.

Le jour commençait tout juste à percer à travers la couche nuageuse lorsqu'il se réveilla. Il fallut une petite seconde, le temps qu'il reconstitue les évènements qui l'avaient mené là. En ouvrant les yeux, il croisa le regard de Nathanaël. Sans savoir si ce dernier venait de se réveiller comme lui ou s'il était déjà comme ça depuis un moment. Il s'étira, bailla un grand coup et sourit au pâtissier.

"Bonjour ! Bien dormi ?"

Il avait envie de s'excuser, pour la veille, parce qu'il n'aurait probablement pas dû. Une partie de lui avait l'impression d'avoir abusé de la gentillesse du pâtissier. Et d'un autre côté, difficile de regretter. Parce que ça lui avait vraiment fait du bien, sur le moment, et il avait l'impression qu'à Nate aussi. En tout cas il l'espérait. Il s'éclaircit la gorge.

"Merci. De m'avoir accueilli chez toi et... "

Et pour tout le reste, surtout. Il s'étira une nouvelle fois, se leva sans la moindre pudeur et attrapa ses vêtements, tombés au pied du lit lorsqu'ils avaient pris leurs aises dessus. Il enfila boxer, pantalon, boucla sa ceinture et enfila son t-shirt avant d'attraper sa baguette magique.

Bizarrement, alors qu'on aurait pu croire que le manque d'habitude lui rendrait le sommeil à côté de quelqu'un d'autre plus difficile, Nate avait presque dormi comme un bébé. La chaleur d'un autre être humain avait vraiment quelque chose de réconfortant. Ulysse avait mis du temps à tourner sur lui même avant de céder au sommeil, mais une fois qu'il avait pu le trouver, Nate aussi était parti au pays des songes. Son réveil naturel l'avait levé aux aurores, et il avait pris son temps, cette fois, pour se lever. Il voyait que son partenaire de la veille dormait toujours et il ne voulait pas le réveiller.

« Oui... »

Il répondit, quand Ulysse ouvrit les yeux. Il était énergique, si tôt. Et de bonne humeur...? C'était un peu rassurant. Et ça amenait pas mal de questions, aussi. Le pâtissier se hissait assis, et était impressionné par la rapidité -et la nudité insouciante- d'Ulysse de bon matin. Il se frotta le visage, s'étira à son tour, et chercha de quoi se couvrir aussi. C'est le moment que choisit Lys pour lancer la conversation. Nate se retourna, toujours assis sur son lit, le regardant de là où il était.

« Lys... Tu sais que tu es le bienvenu ici. Toujours. »

Il rappela. Non parce que, il avait essayé d'être le plus clair possible. Il ne s'agissait pas de ce que l'autre voulait, bien sûr, mais c'était on ne peut plus sincère et dénué d'arrière pensée.

« Laisse nous trouver une solution. Je sais... Enfin, je me doute que c'est compliqué. Mais ça peut peut être marcher ? »

Il demanda, se levant, les muscles endoloris à cause de leurs cochonneries de la veille. Cochonneries qui lui avaient fait un bien fou, autant que son coeur était lourd ce matin pour Ulysse. Bien sûr qu'il ne pourrait pas oublier que ça n'avait pas la même signification, pour les deux. Mais son ami avait l'air... d'aller mieux ? Et de comprendre.

« En attendant, le temps que j'ouvre la boutique, tu veux un petit dejeuner ? Mon apprenti n'arrive pas avant une heure encore. Je ne t'ai pas encore parlé de lui... »

Malgré l'impression qu'il avait concernant le jeune homme, il n'était pas sûr d'être prêt à ce qu'il voit un homme sentant le fauve sortant de son appartement. A ce sujet.

« Tu veux prendre une douche le temps que je démarre ? »

Il s'était déplacé, dans la chambre, et avait posé une main sur son épaule. Ce n'était pas un câlin, ce n'était pas non plus un moment gênant où ils n'osaient pas se toucher. Mais il ne l'embrasserait pas. Et ils ne remettraient pas ça. Pour Ulysse, c'était mieux ainsi.

C'était le moment de faire face à ses actes et de revenir à la réalité. La nuit avait été vraiment agréable mais il savait que ce moment serait éphémère. Et que le retour à la vraie vie serait difficile. Et nous y voilà. Autant dire que s'il assumait assez bien ce qu'il s'était passé entre eux la veille, parce que ça avait été bien trop bon pour faire comme si rien ne s'était passé, il n'était pas certain que ça soit le cas de Nathanaël.

Ulysse passa sa main sur son visage, regardant le pâtissier, intrigué. Il savait suffisamment bien lire entre les lignes et connaissait assez bien Nate pour comprendre que par "ça peut peut-être marcher", il n'entendait pas une relation comme lui l'aurait voulu. Mais il n'avait pas pu s'empêcher d’espérer, l'espace d'une seconde. Et d'avoir un pincement au cœur, aussitôt.

La dernière fois, il avait préféré s'éloigner autant que possible de Nathanaël, pour espérer l'oublier et passer à autre chose. Et regardons où ça l'avait mené. Il inspira, expira, cherchant ses mots.

Il avait bien eu en tête de demander à Nathanaël de rester là, pour quelques jours. Parce qu'il était compliqué de loger chez Pandora en ce moment. Et que malgré les nuits douces d'été, il ne parvenait pas à fermer l’œil dehors. Il avait bien du mal à demander de l'aide, pour autant. Surtout dans ces circonstances là.

"Oh, tu as un nouvel apprenti ? Je veux bien, pour le petit déjeuner !"

Il était ravi pour Nate. Et presque un peu jaloux, quelque part, que ce dernier l'ait remplacé. Parce que c'était à lui que Nathanaël lui avait proposé, il y a quelques temps. Et il n'avait pas su saisir sa chance. Il soupira, hocha la tête à l'idée d'une douche. Et sourit à Nathanaël lorsque ce dernier eut un geste amical envers lui. Ça restait douloureux. Que ça ne soit que ça. Même s'il le savait. Il ferma les yeux un court instant et laissa Nate s'éloigner et commencer ses préparations avant de se diriger vers la salle de bain. Il expédia la douche, pour ne pas faire trop attendre le pâtissier qui avait du travail pour la matinée. Et le rejoignit quelques minutes plus tard aux cuisines, devant les deux tasses de café que Nate leur avait préparées.

"Merci pour le petit déjeuner ! Nate, ça va pas être simple et je ne te promets pas de réussir à tourner la page parce que tu es..."

Il sentit sa gorge se serrer à nouveau. Non. Non non non. Pas de ça. Allez, on se ressaisit. Il ferma les yeux, reprit sa respiration, lentement et les rouvrit, faisant un pas dans la direction de Nate.

"T'es vraiment quelqu'un de bien, Nate. Et je suis désolé de ne pas ... mieux te convenir."

Il soupira, et attrapa la tasse de café entre ses mains.

"Mais... si tu es ok avec ça, je ne serais pas contre rester ici quelques jours. C'est un peu compliqué chez Pandora et dehors... j'ai... plus ... j'arrive plus."

Il savait que ça ne serait que temporaire. Tôt ou tard il faudrait qu'il trouve une solution qui n'implique pas de squatter chez quelqu'un. Il n'avait pas envie de perturber la vie de Nate plus qu'il ne l'avait déjà fait. Ni celle de personne d'autre, d'ailleurs.

Dans le frigo, il y avait quelques restes de la veille. Certaines tartes qui pouvaient être vendues moins cher plutôt que d'être jetées par exemple. Ou etre emballées pour un certain raton. Nate avait voulu expliquer qu'il avait beau avoir un apprenti, il n'était pas lui, mais... C'était difficile à aborder. Peut être plus tard. Nate descendit le premier, se rafraîchit rapidement, et laissa la place à Ulysse qui ne le rejoignit que quand il commençait à lancer les fours. Un café, une part de tarte dans une assiette, il sourit doucement à Ulysse qui débarquait, aussi naturellement que possible dans sa cuisine. Nate ne s'attendait pas à ce qu'il aborde le sujet avant son café.

« Ulysse... »

Il sonnait un peu réprobateur. Ca n'était absolument pas une question de ça. Absolument pas, comment Ulysse pouvait imaginer ? Mais il le laissa finir avant de lui répondre.

« Bien sûr que tu peux, on verra ce qui peut être mieux, mais comme Hyacinthe n'est pas souvent là, sa chambre serait une bonne idée. Je lui demanderai. »

Il dit, espérant que tout ça soit une bonne idée. Pas pour lui non. Pour son ami.

« Et... si je peux. Tu n'as rien à t'excuser. »

Il dit, soucieux.

« Tu es quelqu'un de bien. Ca n'a rien à voir avec... Ca n'est pas toi le soucis, ok ? »

C'était lui. Lui qui n'était pas capable d'aimer quelqu'un de bien pour lui. Il fallait qu'il reste totalement bloqué sur un homme qui ne l'aimait pas, alors qu'il faisait du mal à un ami. Deux, si on comptait... Non, ça n'était vraiment pas la faute d'Ulysse si Nate n'était pas heureux, ces temps ci. Il ne voulait pas qu'il se sente amoindri ou... Inadéquat à cause de lui. A cause du fait qu'il ne pouvait pas tomber amoureux de lui. Il avait toujours ce non dit entre eux, de l'existence de cette relation entre son aîné Hector et lui... Mais ça n'était pas une bonne excuse non plus. Il ne trouvait pas quoi dire.

« Mon interne... Il est motivé, mais il m'a un peu forcé la main, tu sais ? J'ai essayé de te garder la place un bon moment. »

Nathanael qui plaisante, faut être préparé.