Sujet: Winter's Call | Ft. Jude A. Lewis Jeu 30 Jan - 22:51
Winter's Call
Un vent nouveau se lève, une année a commencée. Le froid mord encore les passants de Londres, même si doucement, les journées se rallongent. Malgré une plus longue présence du soleil au-dessus de la ville, il ne fait pas encore très chaud, bien que la température ne monte jamais excessivement dans cette région du monde. Le ciel était éclairé de plus en plus longtemps ce qui faisait plus de temps pour profiter du quotidien, et il devenait plus agréable de se lever le matin.
Étant d'une nature plutôt crépusculaire, la sorcière aux cheveux d'argent commençait ses journées avec bien plus d'entrain. Mais ce matin, c'est sous la douche qu'elle prit plus de temps et une chose en emmenant une autre, elle finit par être en retard. C'est tout juste qu'elle arrive en cours, et pour cela, elle aura quand même du sacrifier son passage à la cafétéria afin de ne pas prendre le risque de se faire taper sur les doigts.
La première partie de la journée est une véritable torture et un long combat contre la fatigue. Certes, elle aime plus que tout le sujet de ses études et il était toujours aussi passionnant pour elle, pourtant, il lui arrivait comme à tout le monde, de succomber à la tentation d'un bon roman et de lire jusqu'à tard le soir. C'est ainsi que tôt le matin, elle s'était retrouvée à somnoler sous la douce chaleur de l'eau, puis à galérer au moment d'enfiler ses vêtements.
Fort heureusement pour elle, l'heure précédant celle de repas était libre, comme celle qui lui succédait. Sans se faire prier, la demoiselle se dirige vers le centre-ville pour aller chercher un énorme gobelet de cette substance brunâtre et addictive qu'est le café. Elle sait par où passer pour éviter les grandes foules, après tout, c'est une habitude maintenant et après avoir récupéré quelques viennoiseries encore tièdes ainsi qu'un latté, c'est en quête d'un endroit relaxant qu'elle reprend sa route.
Londres n'a plus tant de secrets après avoir passé déjà quatre longues années à parcourir ses rues, enfin, il y en avait encore, probablement, mais pour trouver un petit jardin public, la mémoire et l'instinct suffisant largement. En arrivant, c'est un banc en métal qui s'offre à l'étudiante. Pour éviter que le froid ne puisse traverser son jean et geler son postérieur, elle retire son écharpe en laine grise pour la poser grossièrement sur la partie du siège qu'elle voulait occuper. Elle remonte quelque peu la fermeture éclaire de sa veste pour éviter un frisson causé par petit courant d'air puis enfin, elle porte a ses lèvres le contenant en carton afin d'avaler goulûment plusieurs gorgées de café, de chaleur.
Comme si elle venait de boire un nectar divin, elle relâche un long soupir de plaisir, faisant apparaître un nuage, une brume, de son souffle réchauffé. Elle ouvre alors le petit sachet en papier dans son autre main en sorti de quoi manger, tandis que son regard commence à fouiller le paysage qui s'offre à lui, à la recherche d'un je-ne-sais-quoi auquel s'accrocher.
Sujet: Re: Winter's Call | Ft. Jude A. Lewis Ven 31 Jan - 2:50
Retrouvailles hivernales
feat Lya N. Lacroix
Les journées se ressemblaient en ce moment. Depuis les fêtes et la nouvelle année, Jude essayait de sortir un peu plus souvent, comme avant que Bartholomew ne lui brise le coeur. Il s'en remettait doucement, malgré tout. C'était toujours un peu difficile pour lui de se dire qu'il ne serait peut-être jamais assez bien pour quelqu'un, mais au moins la douleur s'estompait avec le temps. Il dormait de mieux en mieux, et avait commencé à reprendre un peu soin de lui. C'était une grande avancée pour le vétérinaire, et il fallait dire que croiser Jesus et pouvoir s'excuser tout en recevant des excuses avait dû y être pour beaucoup. Il avait pu tourner une page de remords qu'il avait et ça lui avait fait bien plus de bien qu'il n'avait pu l'imaginer. Il avait même finit par envoyer les photos de lui à Loïs, après plusieurs mois à les laisser dans un carton pour ne plus les voir. Quelques avancées qui, pour n'importe qui, aurait pu avoir l'air insignifiantes. Mais pour Jude, c'était beaucoup. Et il voulait continuer à avancer dans ce sens. Il se leva donc ce matin comme tous les jours, s'occupa de la clinique avec Silène comme toujours, et ferma pour une pause midi un peu plus longue. Ils n'avaient pas de rendez-vous en après-midi, et c'était rarement le début d'après-midi qui voyaient le plus de clients arriver. Il avait donc informé Silène qu'il pourrait profiter un peu plus longtemps, et s'était décidé à manger rapidement avant de filer dans un des parcs moldus qui se trouvaient non loin. Ca faisait un bout de temps que le jeune homme n'avait pas mit les pieds là bas, et surtout pas en journée. Il allait peut être aussi recommencer à sortir dans les bras, mais chaque chose en son temps.
L'air était plutôt frais, mais pas froid pour la saison. Ou alors était-ce parce que le Canadien était habitué aux hivers rudes de son pays? Des fois, son chez-lui lui manquait. Il se sentait quelques fois très seul, et les rayons faiblards du soleil londonien, lorsqu'ils arrivaient à traverser la pluie morose, ne suffisaient pas à égayer son coeur. Les hivers canadiens étaient tellement plus beaux, moins mornes. La neige et le soleil rendaient tout lumineux, alors qu'ici tout était gris avec la pluie et les arbres dénudés. Un ciel de béton, comme les murs et le sol de la ville. Mais bon, au moins il n'y avait pas les désagréments des tempêtes de neige.
Il avança sur le chemin du jardin public où l'avaient mené ses pas, alors qu'il s'allumait une cigarette. Rangeant son briquet, il remarqua une silhouette assise sur un banc métallique. C'était bête, de faire des bancs dans cette matière. En hiver, c'était gelé et la peau pouvait rester collée. Et en été, ça devenait brûlant, quel échec d'urbanisme. Il tira sur sa cigarette en se rapprochant de la demoiselle qui était assise, comptant la dépasser pour aller à l'autre bout du parc et rêvasser tranquillement. Mais plus il avançait, plus il lui semblait qu'il la connaissait. Cette chevelure blonde, presque blanche, cette silhouette... Jude savait qu'il n'avait pas une excellente mémoire des noms et des visages, même s'il se souvenait plutôt bien des gens qui l'avaient marqué. Mais là, il était presque certain de la connaître. Il approcha encore un peu, remontant ses lunettes sur son nez en prenant une autre bouffée de nicotine. Il diminuait de nouveau petit à petit sa consommation, avec le temps. Et le voilà face à la jeune femme qui buvait un café, persuadé qu'il la connaissait. Elle lui rappelait beaucoup... Ce Lynx qu'il avait sauvé, au Canada, quand il était encore étudiant en vétomagie.
« - Bonjour..? »
Commença-t-il, pas très sûr de lui. Et s'il se trompait complètement?
« - Désolé de vous déranger, mais j'ai vraiment l'impression de vous connaître... »
Continua-t-il. Elle ne lui avait jamais dit son prénom, mais il lui semblait vraiment que c'était elle. Il fourra sa main libre dans une de ses poches, un peu anxieux de se tromper. Si c'était elle, le monde était vraiment petit.
Sujet: Re: Winter's Call | Ft. Jude A. Lewis Ven 31 Jan - 16:29
Winter's Call
Même si la capitale offrait de nombreux côtés positifs au fait d'y vivre, de nombreuses raisons de vouloir rester, elle avait pourtant un défaut que beaucoup lui reprochaient, beaucoup y compris la demoiselle. Le bruit environnait n'était objectivement pas toujours agréable. Le klaxon des voitures, l'océan des passants et des touristes, les sirènes et autres bruits, tout cela avait été comme une agression les premiers jours de son arrivée.
Le contraire aurait été étonnant, il faut dire qu'elle sortait presque littéralement d'un trou perdue au milieu du Canada. Même si les coins de verdure n'étaient pas si rares au milieu de Londres, il n'y a clairement aucune comparaison possible avec sa terre natale. Le bruit des créatures qui s'éveillent, le chant des quelques oiseaux, le clapotis de l'eau, le crissement des pas sur le manteau d'un blanc immaculé qui recouvre le sol... Non, rien ne pouvait égaler cela.
Il y avait bien quelques rares endroits paisibles, assez pour y passer, voir y vivre, notamment, la résidence où la sorcière avait élu domicile durant toutes ses années d'études. Elle appréciait particulièrement cet endroit, malgré tout ce qui pouvait s'y passer, mais rien n'arrivera jamais à lui faire oublier ce petit pincement au coeur qu'elle avait en repensant au pays qui l'avait vu naître.
Pourtant, au milieu de ce brouhaha constant, Lya n'a aucun mal à entendre quelqu'un s'approcher, même si son regarde est perdu sur les arbres dénudés de leurs feuillages et sur les nids qui y sont totalement exposés. Ses prunelles se tournent en direction du bruit et il lui suffira d'un battement de cils pour comprendre la raison qui poussait le vétomage à s'approcher ainsi d'elle.
C'était lui, aucun doute. Cette démarche, ces lunettes, ce visage, ainsi que cette odeur de nicotine qui lui chatouille le nez, comme la première fois dans cette cave, à des milliers de kilomètres de là, plusieurs années auparavant. L'homme qui avait soigné ses blessures, physique, ainsi qu'affective, qui lui avait sauvé et changé la vie. Il se tient, là, devant elle. Et dans le regard de l'étudiante, on peut clairement remarquer une réaction, même plusieurs. De la surprise au début, puis rapidement, une lueur de joie. Aucun sourire ne vient étirer ses lèvres, mais il n'y en avait pas besoin.
Comment devait-elle réagir face à lui ? Elle n'en avait aucune idée. Cette personne était à la fois si importante pour elle, mais aussi un parfait inconnu. Et cette contradiction n'aidait pas la demoiselle, qui, déjà dans des situations classiques avait particulièrement du mal à savoir comment se comporter avec d'autres humains. Elle pensait simplement ne rien dire, après-tout, lui ne se souvenait peut-être que du lynx et non de la jeune fille. Mais elle se trompait visiblement.
Il approche et lui parle et ce qu'il lui dit fait vraiment plaisir à la jeune femme, même pour quelques mots. Pourtant elle ne sait toujours pas comment réagir. D'un coup, presque en bondissant, elle se redresse en hochant légèrement la tête. L'instinct comme toujours, car sa voix reste, plusieurs secondes, coincée dans sa gorge. Ses yeux Azur, toujours éveillés par cette lueur le détail quand, enfin elle inspire pour lui répondre, aussi incertaine que lui.
« B-bonjour ! Euhm oui, oui, je le suis... »
Elle prend une seconde bouffée de cet air froid hivernal avant d'ajoute, d'une voix qui se voulait assuré sans vraiment l'être.
« Vous ne vous trompez pas, on se connaît bien. Enfin, moi plus que vous, je suppose. »
Sujet: Re: Winter's Call | Ft. Jude A. Lewis Sam 1 Fév - 14:21
Retrouvailles hivernales
feat Lya N. Lacroix
Jude s'était habitué au bruit de Londres. Il avait longtemps été agressé par tout ce qu'il s'y passait, mais, enfermé dans sa bulle, il ne l'entendait plus vraiment maintenant. Tout au plus un grésillement de fond. Il avait souvent réussit à faire des bloquages sur des choses qui étaient anxiogènes pour lui, pour se faciliter la vie. Et toute cette vie bruyante en faisait partie. Il arrivait à l'oublier assez rapidement et facilement, pour se préserver et pour préserver son moral vacillant. Bien entendu, son pays d'origine lui manquait assez souvent, surtout dans une saison comme l'hiver qui était si exceptionnel là bas. Mais bon, le fait était là. Il était planté devant une presque inconnue, persuadé qu'il la connaissait sans pour autant en être convaincu. Et s'il se trompait complètement? Et si, non seulement ne se connaissaient-ils pas, mais en plus, passerait-il pour un idiot, ou pire? L'anxiété le prenait d'un coup de plein fouet, éclatant sa bulle protectrice. Les klaxons, les hurlements des enfants, les plaintes des chiens, le bruit des voitures. Tout lui revint d'un seul coup alors qu'il serrait son briquet dans sa poche, si fort que ses ongles entamèrent la peau de sa paume. Quelle idée idiote il avait encore eue là. Il aurait mieux fait de passer son chemin et regarder si elle elle le reconnaissait. Mais non. Fort de ces quelques semaines de mieux, il s'était senti pousser des ailes. Quel idiot il faisait, planté là, à deux doigts de paniquer.
Même Jude pu lire la surprise dans le regard de la jeune femme. Même lui, incapable socialement, et pas foutu de lire les atmosphères autour des gens. Peut être ne voulait-elle absolument pas être dérangée, et ce, même s'ils se connaissaient. Il aurait été incapable de le savoir, si c'était le cas. Mais la surprise se retrouva bien vite remplacée par quelque chose d'autre. Mais quoi? Le vétérinaire n'aurait pas vraiment su dire quoi. Heureusement pour lui, il n'eut pas le temps de se questionner trop, ni de paniquer beaucoup. Elle lui répondit et il lui sembla d'un coup que tous ses muscles crispés se détendirent. Elle était canadienne. Et ils se connaissaient bel et bien. Comme elle le faisait remarquer, Jude ne l'avait vue sous cette... forme? qu'une seule fois, au moment de relâcher l'animal qu'il pensait être un lynx tout à fait normal dans son habitat naturel. Mais elle, elle avait passé un mois. Un mois entier, à l'observer, dans cette foutue cage. Jude culpabilisait encore en y repensant. Avoir su, il aurait rendu les choses plus confortables pour la jeune femme. Mais comment aurait-il pu deviner? Un léger rire traversa ses lèvres, qu'il cacha d'une main prude en faisant mine de remonter ses lunettes.
« - Effectivement... Tu ne m'as même pas dit ton prénom. »
Fit-il remarquer, sa bulle reconstituée lui permettant de se concentrer sur elle. Son regard se posa sur la place libre près de la jeune femme, puis le vétomage alla éteindre sa cigarette au cendrier non loin, avant de revenir.
« - Je peux m'asseoir? »
C'était étrange que ce soit lui qui prenne les devants de telle manière, mais bon. Il n'allait pas filer juste après avoir retrouvé la jeune femme, non? Puis ça lui ferait du bien aussi, de repenser au Canada, et de pouvoir en parler avec quelqu'un qui y avait vécu longtemps. Lorsqu'elle acquiesça, Jude prit place près d'elle en fourrant ses mains dans ses poches, son regard se dirigeant vers le ciel.
« - Ca fait longtemps que tu as quitté le Canada? Londres te plaît? »
Ses yeux coururent sur le ciel grisâtre, typique des journées d'hiver européennes. Les nuages effilochés peuplaient la prairie céleste, tamisant férocement les rayons du soleil faiblards. Ca sentait la pluie, en tout cas. La neige lui manqua atrocement, tout à coup.
Sujet: Re: Winter's Call | Ft. Jude A. Lewis Sam 1 Fév - 19:56
winter's call
Bien que cela puisse dépendre d'une personne à une autre, d'un caractère à un autre, la discussion, l'art de la conversation n'est pas quelque chose d'aisé pour tout le monde. En plus de ne pas l'être, cela pouvait aussi donner lieu à des conflits internes sans fin. Avec le ramdam provoqué par le surnombre de passants dans la capitale, qui était déjà lui-même source de migraine, impossible de ne pas s'attendre à devoir pratiquer cette discipline épuisante. Sans compter le manque flagrant de pratique dans domaine chez certaines habitantes.
Pourtant, malgré toute cette masse du monde, les teintes grisâtres du ciel ou la froideur de Londres, il y avait parfois un petit miracle. Comme si quelques notes de couleur lui revenaient, comme si pendant quelques instants, la sensation de fouler un bout de sa terre enneigée la réchauffait. Simplement quelques mots ainsi qu'un léger rire suffirent à créer un petit cocon de sécurité, une petite faille temporelle qui lui faisait l'effet d'une bouffée d'air frais. De cette manière, lui donnait l'impression qu'il était bien plus naturel d'entamer une discussion avec ce quasi-inconnu, qui l'était pourtant bien moins que bon nombre d'étudiants qui côtoyaient son quotidien parfois lourd et morne.
La réponse de la personne qui était venue à elle en cette fin de matinée fait se teinter de pourpre ses joues. Ce n'était pas tant dû à la familiarité des propos, qui lui semblait naturelle, non, c'était uniquement la sensation de gêne de par son incapacité à montrer un minimum de politesse envers l'homme qui lui avait épargné une longue et douloureuse agonie. De ce fait, elle baisse légèrement la tête d'un air coupable.
« Oh, pardon, c'est vrai, j'aurais dû commencer par là. Je m'appelle Lya, Lya Lacroix. Et je pense qu'il n'est pas exagéré de te remercier, encore une fois. Puis-je connaître le tien ? »
Elle redresse ensuite la tête pour accepter sa demande.
« Bien sûr, mais attention, c'est plutôt froid. »
Elle se repose à son tour sur son écharpe pour éviter un contact direct avec le métal glacé. Il l'était sûrement bien moins que lors de son arrivée, mais toujours bien plus, d'après ses souvenirs que celui des barreaux protecteur de cette fameuse cage. La mémoire s'altère quelque peu avec le temps, probablement qu'à l'époque, elle aurait tout autant aimé pouvoir éviter le contacte avec celle-ci. Mais avec les années, elle avait fini par conclure que cette geôle n'en était pas tant une, mais ce qu'on peu aisément qualifié d'un mal pour un bien.
Depuis quand était elle-là et est-ce qu'elle se plaisait ici ? Probablement que la deuxième partie de la question mérite un peu de réflexion, quatre ans, c'est une période relativement longue, et même si Lya n'avait pas d'indéfectible lien avec son pays d'accueil, il y avait pourtant pas mal de choses à prendre en considération. Mais réfléchir n'est clairement pas dans ses habitudes et comme toujours elle répond d'instinct, aux deux.
« C'est ma quatrième année. Si je me plais ici ? Je dirais que ce n'est pas totalement le cas. Il y a beaucoup de facilités ici, faire mes études à Londres apporte de belles occasions, j'ai aussi bien moins de chances de tomber sur un chasseur en ville, mais j'ai le mal du pays. Puis il y a trop de monde. Et toi ? Tu arrives à te faire à la vie ici et à toute cette population ? »
Sujet: Re: Winter's Call | Ft. Jude A. Lewis Dim 2 Fév - 12:58
Retrouvailles hivernales
feat Lya N. Lacroix
Les souvenirs remontaient assez vite à la mémoire de Jude. Il n'avait pas oublié le sang, les larmes, l'inquiétude, toutes ces choses par lesquelles il était passé ces longues semaines à soigner un lynx blessé. Le doute, la peur, tant de choses qui l'avaient ébranlé bien plus qu'il ne l'aurait jamais pensé. Bien entendu, ce n'était pas sa faute à lui, si le lynx avait été blessé. Ca n'aurait pas pu être sa faute si elle n'avait pas survécu, et en même temps il avait tout donné, tout fait pour essayer de la sauver. Fort heureusement il avait réussit, mais il avait maintes fois douté de lui, de son talent, de sa vocation. Et s'il n'y arrivait pas? Et s'il était un mauvais étudiant, même en étant major de sa promo? Et si, malgré toutes ses connaissances, il n'avait pas ce qu'il fallait pour être un bon vétérinaire? Les soirées à douter, à veiller au chevet de l'animal, avaient finit par se transformer en joie. Des années plus tard, il se rendait compte qu'il avait fait de son mieux, et qu'il avait réussit une sorte d'exploit pour un étudiant vétérinaire sans réelle expérience sur le terrain. Il avait bien soigné des chats, des lapins, mais jamais d'animal sauvage, et encore moins des impacts de balle. Il avait tout apprit, et finalement, il s'en voulait un peu moins d'avoir enfermé une jeune femme dans une cage pendant des jours. Elle aurait pu se manifester plus tôt aussi, et de toute façon, il avait fait de son mieux.
La-dite jeune femme, ou jeune lynx, finit par lui répondre et le renseigner sur son prénom. Lya Lacroix. Jude hocha la tête en souriant en l'écoutant, il retiendrait son nom, c'était certain. Les sonorités françaises et québécoises lui faisaient plaisir, et il était content de trouver quelqu'un d'autre avec qui il pourrait parler français. Il communiquait souvent dans la langue de Molière avec Silène, et ça lui faisait un bien fou, boostant son moral avec facilité.
« - Enchanté Lya. Je suis Jude Lewis. »
Il sourit et prit place près d'elle, prenant soin qu'aucun morceau de peau nue n'entre en contact avec le banc, son long manteau l'aidant à ajouter une couche supplémentaire de tissu sous ses fesses. La question du vétérinaire resta en suspend quelques temps, alors qu'il perdait son regard dans le ciel. Il pouvait comprendre qu'il faille réfléchir à une question pareille, c'était loin d'être simple comme réponse, surtout si ça faisait longtemps qu'elle était là. Lui-même ne saurait pas trop quoi répondre. Il se plaisait tout de même à Londres, mais de nombreuses fois il avait hésité à rentrer au Canada. En vérité, s'il n'avait pas mit tant de temps à bâtir le cabinet, il serait certainement déjà reparti sans demander son reste. Mais le cabinet lui tenait à coeur, et, malgré tout, il commençait doucement à avoir des attaches. Loïs, même s'il ne le côtoyait que très peu, Silène, qui comptait sur lui pour son stage. Et, mine de rien, le contact du plus jeune l'aidait beaucoup à évoluer dans le bon sens, là où, même en rentrant au Canada, il n'aurait fait que s'enfoncer dans les idées sombres.
« - Je te comprends. C'est bruyant, un peu trop vivant à mon goût. Puis tout ce qu'il s'est passé avec les attaques, ça n'est pas rassurant. J'ai souvent hésité à rentrer au Canada, si je n'avais pas eu le cabinet je pense que je serais déjà reparti. »
Avoua-t-il, ramenant ses jambes repliées contre lui, talons sur le bord du banc, posant son menton sur ses genoux.
« - Tu étudies? »
Demanda-t-il en souriant. Son regard courut sur elle un instant, se demandant si elle avait une cicatrice de la balle.
« - Et depuis l'accident, ça va? Tu n'as plus de douleurs? Tu as retrouvé toute l'amplitude de tes mouvements? »
Il était inquiet, et espérait avoir fait un assez bon travail pour que tout se replace correctement.
Sujet: Re: Winter's Call | Ft. Jude A. Lewis Lun 3 Fév - 15:46
winter's call
Si le temps passe et enjolive certains souvenirs avec le temps, il horrifie parfois également certaines situations, certains événements qui nous ont marqués. Mais les souvenirs de cette journée restaient encore très présents, et très réels pour la jeune demoiselle. Comme elle en avait peu, ayant vite perdu conscience, elle les chérissait et essayait de garder bien précieusement ceux-ci. Elle était loin de savoir ce que la vétomage avait dû endurer, les complications, l'inquiétude, mais elle était tout de même assez humaine que pour s'en douter. Et une part d'elle avait probablement peur de le demander, peur, car elle savait ce que cela arriverait à réveiller en elle.
Mais elle s'efforce de ne pas y penser. Elle avait réussi à chasser cette pensée de son esprit pour le moment et elle escomptait bien profiter de l'instant pour connaître un peu plus son interlocuteur. Le jeune homme s'appelle Jude. C'était déjà une première information importante. La jeune femme le regarde et lui répond calmement.
« Ravie d'enfin de connaitre, Jude. »
C'était un peu étrange de s'y prendre si tard pour se présenter dans un sens, mais la faute était probablement celle de la jeune sorcière. Une fois que ses blessures avaient été guéries, elle s'était un peu pressée pour partir. Et aujourd'hui, elle se rendait enfin compte de combien elle avait été trop rapide pour ça. Beaucoup trop pour quelqu'un envers qui elle avait tant de gratitude en réalité.
Son regard se lève pour le ciel morne qui recouvre la ville, comme si la poufsouffle surveillait quelque chose. Dans cette ville, le temps pouvait changer relativement vite et pour ne jamais se faire surprendre par la pluie, il était facile de prendre l'habitude de l'inspecter de temps en temps. Mais c'était surtout pour ne pas trop regarder l'homme à côté d'elle. Lya n'avait toujours pas l'habitude d'être sociale, même si elle appréciait ou admirait la personne en question.
« Oui, je partage le même point de vue sur la foule. Ainsi que sur le fait de rentrer au Canada. Je ne sais pas ce que je ferais après mes études. encore moins après les attaques. »
Puis elle se tourne vers lui, le regard rempli de surprise, mais surtout d'admiration. Elle semble fortement intéressée par les dernières informations données dans son explication.
« Oh, tu as donc ton propre cabinet ? Ici à Londres ? Enfin, cela ne m'étonne qu'à moitié. Pas que tu te sois installé ici, bien sur, mais déjà à l'époque, j'étais sûr que tu arriverais loin, tu me semblais déjà très adroit. »
Quant à la question sur ses études, la malédictus y répond sans soucis en reprenant un air un peu plus posé, comme a son habitude. Sa tête se secoue légèrement d'un signe positif.
« Oui, je suis venu étudier pour devenir zoolomage. Je voulais partir sur des études pour être véto, mais après ce qui s'est passé, j'aimerais pouvoir faire en sorte que des personnes comme toi n'aient pas trop de travail en plus. Je ne sais pas encore comment, mais j'ai encore le temps de trouver. »
Chose plutôt rare, quand le mage lui demande si elle n'a plus aucun problème lié à cet accident, plus aucune séquelle, Lya laisse entendre un léger, tout petit rire, un rire d'enfant qu'elle cache un peu avec son index. Ce n'était pas moqueur, loin de là, elle était juste amusée, car, par cette question, il venait de confirmer ce qu'elle commençait à penser de lui.
« Ne t'en fais pas, je vais bien. J'ai encore quelques douleurs pendant les changements de temps, et une petite aversion pour les feux d'artifice, mais physiquement, je n'ai plus de problèmes. Tu as vraiment fait du bon travail, je te rassure. »
Sujet: Re: Winter's Call | Ft. Jude A. Lewis Lun 3 Fév - 23:52
Retrouvailles hivernales
feat Lya N. Lacroix
Lya lui ressemblait sur bien des points. Son apparente aversion pour la foule, sa timidité palpable même pour quelqu'un d'aussi socialement incapable que Jude, sa propension à ne pas aimer le brouhaha. Ca rassure un peu Jude, en réalité, de se dire qu'il n'est pas le seul être humain ici présent qui a du mal avec les relations, avec la société, avec tout ce qui touche de près ou de loin les autres personnes. Mais les voilà tous les deux à faire la conversation, comme s'ils se connaissaient, comme s'ils n'avaient aucun mal à discuter, converser avec des inconnus ou pas. Comme s'ils avaient des choses à dire. Jude avait l'impression d'avoir déjà épuisé ses batteries. Au moins, pour l'heure, ses angoisses lui laissaient l'esprit en paix, et il ne se sentait aucunement en danger. Pour le moment. Mais bon, il n'en laissa pas paraître grand chose, de toute façon il avait la moitié du visage camouflé par sa lourde et chaude écharpe blanche. Ca l'aidait, il avait l'impression d'être un peu protégé derrière. Comme si rien ne pouvait vraiment l'atteindre, comme ça. Lya lui confirma qu'elle aussi avait les mêmes problèmes avec le bruit et la foule, et qu'elle aussi songeait à rentrer chez elle, au Canada. Un sourire mélancolique étira les lèvres cachées de Jude, et il soupira faiblement. Le Canada lui manquait. Beaucoup trop.
Il rit un peu en cachant le reste de son visage dans son écharpe, son souffle créant de la buée sur ses lunettes alors qu'il s'était roulé en boulé, gêné par le compliment. Il murmura un tout petit merci après avoir hoché la tête aux questions, trop gêné pour répondre de vive voix. Il ne se sentait pas capable de le faire, il était flatté. Et même s'il savait, au fond de lui, qu'il était capable de faire bien des choses, se l'entendre dire était une toute autre chose. Il essaya d'oublier les souvenirs qui remontaient dans son esprit, et lui demanda donc ce qu'elle voulait faire. Et, comme lui, elle étudiait la Zoolomagie. Il ne comprit pas vraiment le rapport avec les "gens comme lui" mais soit, il ne chercha pas bien plus loin. Il n'avait pas trop envie de poser des questions parce qu'il était trop idiot pour saisir ce qu'on lui disait. Tant pis, il restera dans le flou. Elle finit par le rassurer sur le travail qu'il avait effectué et sur la douleur presque totalement absente de sa vie. Le vétérinaire se détendit peu à peu et il resortit sa tête de son écharpe, levant les yeux vers le ciel qui ne semblait pas vouloir se couvrir. Tant mieux, il n'avait pas le coeur d'être trempé par la pluie.
« - Je vois, tant mieux. Je suis content d'apprendre que tout va bien sur ce point. »
Finit-il par souffler, souriant. Son regard se glissa sur le café qu'elle avait en main, curieux.
« - C'est quoi comme café? »
Demanda-t-il, plus pour faire la conversation que par réel intérêt. Il ne savait déjà plus quoi dire...
Sujet: Re: Winter's Call | Ft. Jude A. Lewis Mar 4 Fév - 13:08
winter's call
Londres, une grande ville abritant en son sein presque neuf millions d'habitants, si ce n'était pas plus avec tous les sorciers cachés ici et là dans les ruelles, les habitations magiques et la grande université dissimulée. À cela s'ajoutaient les nombreux moldus qui venaient pour visiter la capitale. Toute cette population rendait les enverrions bien sonore, mais alors que c'était une chose potentiellement irritante, pour l'instant cela n'avait plus d'importance. Pas plus le bruit que cette population grandissante.
Non, dans l'instante t, le lieu et l'endroit ne venait pas perturber la demoiselle qui se sentait de plus en plus à l'aise avec le mage à côté d'elle. Cela lui paraissait bizarre, mais en réalité, c'était peut-être simplement normal de se sentir plus facilement en confiance avec une personne qui semble être, sur bien des points, semblable à elle. Ou alors était juste de l'admiration ? Il y avait peut-être aussi de ça. Ou encore son rire caché et cette façon plus gênée de la remercier ? Quel qu'en soit la raison, une fois n'est pas coutume, elle avait bien envie de poursuivre la conversation. Sans trop savoir comment cependant, Rome n'est pas construite en une journée après tout.
Son regard se pose sur le carton chaud qu'elle a entre les mains. Elle boit une gorgée, comme si elle en avait besoin pour se remémorer, avant de répondre à sa question.
« Juste du café au lait avec du sucre. Rien de très original. Mais ça suffit largement pour se réveiller en douceur, et pour se réchauffer. Et au moins ça m'évite de dépenser le prix d'un rein dans une grande enseigne juste pour avoir un peu de paillette et de colorant. »
Elle dit cette dernière phrase avec un peu de légèreté et d'amusement. Les premiers jours de son arrivée, elle avait eu la bien mauvaise surprise, après avoir posé la question à un passant pour demander son chemin, d'entrer dans un Starbucks. Forcément, n'étant clairement pas habitué à ce genre de vie, elle avait fait une tête de six pieds de long en voyant les prix exorbitant, à ses yeux, qui y étaient facturés. Sans compter tous les additifs et autres ingrédients dont elle se passait bien. Café, lait, sucre, rien besoin de plus, c'était suffisamment mauvais pour elle.
Ce n'était pas très intéressant, elle en avait conscience, et il n'y avait pas trop à en dire plus, sur le café. Même si elle adorait cette boisson, ce n'était pas un sujet bien vaste. En fixant l'objet dans sa main sans vraiment le regarder, elle réfléchit, un court instant. Il y avait bien une chose dont elle pouvait parler mais elle n'était pas sur de savoir si lui en avait envie, de continuer à parler. Elle n'était pas assez habituée à converser pour le deviner. Elle hésite un moment, mais elle finit quand même par demander, avec quand même une réelle curiosité.
« Depuis que tu as ouvert un cabinet ici en pleine ville, avec toutes la population qu'il y a, je suppose que tu as dû voir un bon nombre de créatures ? »
En posant ainsi la question, elle lui laisse le choix. S'il voulait en parler en détail, il pouvait tout autant que de répondre par un simple oui ou non. Lya ne voulait pas forcer, même si cela l'intéressait vraiment sans aucun doute.
Sujet: Re: Winter's Call | Ft. Jude A. Lewis Mer 5 Fév - 12:43
Retrouvailles hivernales
feat Lya N. Lacroix
Elle avait l'air d'assez bonne humeur, en tout cas. Même si son visage n'arborait pas un immense sourire comme certaines personnes, et même si elle ne rayonnait pas autant que d'autres, même Jude pouvait voir quelques demi-sourires assez discrets, et la petite étincelle qui montait jusqu'à ses yeux. Jude cessa de se cacher dans sa lourde écharpe blanche pour pouvoir respirer à peu près normalement de nouveau, et il tourna son regard vers le verre de carton que la jeune femme tenait à deux mains. Jude aimait le café, il en buvait au moins un par jour, le matin pour se réveiller. Mais ce n'était pas non plus une grande passion, ni un besoin fondamental pour le vétérinaire. Il essayait de n'avoir qu'une seule addiction, c'était déjà suffisamment compliqué à gérer. Il eut un léger rire à la prise de parole de la jeune femme aux cheveux clairs, et comme toujours, pudique et un peu timide, son rire se retrouva caché par une main prude. On ne changeait pas les bonnes habitudes. Pas envie de payer des tonnes pour des paillettes hein? C'était très drôle comme façon de penser, et en même temps tellement vrai. Jude buvait son café noir, avec juste un peu de sucre. Il était habitué aux saveurs amères, c'est un fumeur.
« - Je comprends, la plupart des grandes enseignes comme ça, on paie la marque plus que le produit. Au final, je préfère acheter du bon café, qui fait pas trop de mal à la planète, et le faire moi-même. Au moins, je peux gérer un peu ma consommation! »
Qui aurait crû qu'ils parleraient autant sur un sujet comme... Le café. Hé bien pas lui, en tout cas. Mais c'était presque agréable, de suivre une conversation, même pour quelque chose d'aussi futile. Ca l'entrainait. La discussion revint sur le cabinet, et il offrit un sourire franc à la plus jeune. Il aimait son cabinet, malgré tout. Malgré l'emplacement, malgré les souvenirs. Il l'aimait, son boulot.
« - Ca ne fait pas bien longtemps que j'ai ouvert, en septembre. Comme j'accueille des moldus aussi, je vois surtout des chats, des chiens, des lapins et des rats. Parfois on m'emmène quelques botrucs ou des niffleurs, mais rien de bien transcendant. Ca me va bien, en réalité. Je n'ai pas les compétences pour m'occuper de certains gros animaux magiques, et j'aime bien ma petite vie tranquille. Ce n'est pas moi qui irait retirer des échardes à des dragons. »
S'amusa-t-il, venant de nouveau remonter ses lunettes pour cacher son visage.
« - Tu veux te spécialiser en animaux magiques toi? Ou ouvrir un refuge, comme Silène, mon stagiaire? Il y a tellement de possibilités... Es-tu déjà allée visiter le Scamander Park? Il est vraiment très beau. »
Sujet: Re: Winter's Call | Ft. Jude A. Lewis Jeu 6 Fév - 3:17
winter's call
La discussion suit son petit bonhomme de chemin et reste fort agréable. Dans ce genre de moment, ce genre de rencontre, la petite sorcière retrouvait le goût à la sociabilisation. Surtout quand on pouvait passer d'un sujet simple pour évoquer un sujet bien plus important, enfin, un sujet qui l'était pour elle en tout cas. Et le mage vient justement de soulever un point sur les cafés qu'elle prend à emporter. Cela la fait réfléchir. Est-ce que ce n'était pas plus intelligent de faire comme il disait ? Et surtout moins coûteux encore ? Voir même un gain de temps . C'était quelque chose qui méritait un peu plus de réflexion pour une fois !
« En effet, la question de l'écologie se pose. Le carton est bien biodégradable, mais le couvercle en plastique ne l'est pas du tout. Ce ne sera pas bête de trouver une solution. Cela m'éviterait de me retrouver dans la même situation que ce matin. »
Ce sujet pourtant si léger avait donné de quoi occuper intelligemment la jeune femme en fin de journée, et ça, c'était une bonne chose ! Ça lui changerait un peu de ses habitudes, d'aller faire quelques achats, pour le meilleur et pour le pire. Probablement le pire dans son cas. Mais pour l'instant, la discussion l'avait totalement accaparée. Surtout la partie sur les animaux.
La malédictus ne décroche pas ses prunelles du vétomage un instant. Ce qu'il disait l'intéressait bien trop que pour raccrocher son regard ailleurs dans le parc, ni même sur le ciel parfois changeant. Un début de sourire se dessine au coin de ses lèvres quand il lui explique qu'il s'occupe autant des animaux que des créatures qui peuplaient le monde magique. Il ne tarde pas à trop à disparaître, cependant, il avait fait son apparition un instant, et avant, il laisse place à nouveau un petit rire quant au sujet des dragons.
« J'aime bien les dragons, mais je dois avouer que je ne serais pas trop à l'aise si je devais le faire, ou même approcher un dragon tout court sans le connaître. »
Après ce petit aparté elle retrouve son expression neutre sans perdre l'intérêt dans son regard. D'une voix qui aura retrouvé également son timbre habituel, elle répond à sa question.
« J'ai une grande affinité avec les oiseaux, magique ou non. Je les aime beaucoup, je crois que je pourrais me spécialiser en onirologie, mais je préfère voir large. Je peux bien sur garder cela pour moi, mais pour le moment, je veux vraiment aider la cause animale, qu'ils soient magiques ou non. Un refuge serait une idée intéressante, je pense. J'avais pensé aussi à essayer de travailler au ministère pour changer les choses de l'intérieur, mais d'un point de vue réaliste, je sais que ça n'aidera pas tant, où il faudrait beaucoup de temps. J'ai aussi pensé à faire un élevage, mais cela demande aussi beaucoup d'argent donc je devrais peut-être repousser cette idée. »
Elle dit ça d'un air un peu triste. Elle prend une grande inspiration pour ne pas trop montrer que dans le flot de paroles qu'elle venait, surprenamment de laisser sortir, il y avait un sujet qui, d'une manière ou d'une autre, touchait la corde sensible. Elle préfère, avec à nouveau un intérêt lui répondre.
« Je dois avouer que je n'y suis encore jamais allée. Je me dis toujours que je n'ai pas beaucoup le temps. Mais si tu me conseilles, je devrai peut-être y réfléchir un peu plus. Il y a quel genre de créatures ? Et... est-ce qu'elles y sont bien traitées ? »
Ce dernier point était put-être anecdotique pour certain, moins pour elle. Avec ce qu'on voyait chez les moldu...
Sujet: Re: Winter's Call | Ft. Jude A. Lewis Jeu 6 Fév - 12:37
Retrouvailles hivernales
feat Lya N. Lacroix
Les discussions s'enchaînèrent avec une espèce de facilité qui eut le don de surprendre Jude. Il était loin, très loin d'avoir l'habitude de parler autant -sa gorge qui commence à être douloureuse en témoignait-, et surtout, avec une personne qu'il connait à peine. Au moins, les mois à se forcer à socialiser avec Silène commençaient à porter leurs fruits, et il remercia intérieurement son stagiaire de l'ouvrir ainsi au monde sans même s'en rendre compte. C'était agréable, pour Jude, de se dire qu'il commençait doucement à devenir un gars comme un autre, capable de discuter un peu de tout et de rien avec les gens. Bien sûr, il n'était pas non plus de ces gens ultra timides qui n'osait même pas regarder les gens en face, meme après les connaître. Mais toutes ces évolutions, c'était encourageant pour la suite.
La jeune femme clôtura le sujet du café, partant dans des reflexions sur comment réduire encore plus son impact sur la planète. Jude lui offrit un sourire compréhensif. Les sorciers n'avaient peut être pas tous les mêmes préoccupations, mais le vétérinaire côtoyait beaucoup de moldus, ce qui le sensibilisait aux causes que ses amis non sorciers défendaient. Ils parlèrent ensuite des créatures que Jude voyait au cabinet, et bien sûr ce n'était pas aussi épique qu'être soigneur au Scamander Parc ou à n'importe quel endroit qui abritait des animaux dangereux comme des dragons. Comme Jude l'avait déjà dit, cette petite vie tranquille lui allait bien. Il était trop angoissé pour supporter une vie pleine d'adrénaline, et il arrivait déjà à stresser pour des bêtises. C'était simplement en accord avec sa personnalité. Il écouta attentivement les projets de la jeune femme, et il lui offrit un grand sourire en regardant l'heure par automatisme. Même s'il avait dit à Silène de revenir un peu plus tard, il lui fallait encore manger, et l'heure tournait mine de rien. Les oiseaux, un refuge, le ministère. Lya avait plein de possibilités et de centres d'intérêt. L'élevage fit grimacer un peu Jude, habitué de voir des animaux moldus qui arrivaient avec des problèmes pas possible à cause d'éleveurs peu scrupuleux. L'élevage était un art à part entière. Il sourit à la jeune femme, fourrant ses mains dans ses poches.
« - Si tu aimes les oiseaux, il faudra que tu passes au cabinet. Je te montrerai mon Augurey. Ce sont des animaux fascinants. Je te souhaite bien du courage pour tes projets, je suis certain que tu trouveras quelque chose qui te plaira. »
Assura-t-il en se levant. Il sourit et eut un petit rire très léger, camouflé par son écharpe en l'écoutant parler du parc. Il comprenait pourquoi elle s'inquiétait, avec les manies moldues d'essayer d'enfermer les animaux en captivité plutôt que de mettre en place des solutions pour les sauver dans la nature, ça donnait des choses pas toujours très éthiques.
« - La magie aide beaucoup à recréer les environnements. C'est très grand, les soigneurs sont tous excellents, et il y a vraiment beaucoup d'animaux. Je t'y emmènerai la prochaine fois, si tu veux. Tu n'as qu'à passer à la Clinique des Quatre Vents un week end où tu auras le temps, mon appartement est juste au dessus. Pour l'heure, je suis désolé mais le devoir m'appelle. Je ne peux pas laisser Silène tout seul, s'il arrive une urgence. »
Il lui fit un beau sourire, content d'avoir trouvé quelqu'un avec qui aller au parc pour se forcer à sortir. Puis il l'appréciait, et pas seulement parce qu'il l'avait soignée. Ils se comprenaient sur certaines choses, et ça lui faisait du bien d'avoir quelqu'un à qui parler, qui n'était pas un client de la clinique ou son inférieur hiérarchique. Une espèce de relation plus saine. Il la salua et fila pour retourner à son appartement et manger un bout, avant de continuer la journée.
Sujet: Re: Winter's Call | Ft. Jude A. Lewis Jeu 6 Fév - 19:06
winter's call
Alors qu'elle se rend compte de tout ce qu'elle vient de dire, ses joues chauffent légèrement, mais avec le vent et le froid hivernal ses rougeurs n'étaient probablement pas si perceptibles que ça. Mais, en revanche, son regard aussi intéressé que celui d'un enfant à qui on propose un nouveau jouet, quand le mage lui parle de son Augurey, là, c'était très claire. Et si ça ne l'était pas assez, les paroles fort enjouées de l'étudiante ne tromperont probablement pas.
« Oui, je viendrais voir avec plaisir, c'est gentil de proposer ! »
On dirait presque une autre personne, mais là, il a tapé dans le mille. Elle était toujours contente de pouvoir approcher des créatures, surtout un volatile. Contrairement à d'autres, elle ne semble pas avoir de préjugés sur cet oiseau, mais cela aurait été étonnant. Les personnes qui étudient dans le domaine pouvaient facilement avoir des informations convenables sur cette bête à plumes.
Quand il se redresse, elle suit son geste, faisant de même. Elle écoute ce qu'il ajoute sur le parc en hochant la tête, d'abord rassurée, puis quand il propose d'y aller avec elle, elle rougit à nouveau, un peu plus. Dans un autre contexte, elle aurait surement envoyé la personne sur les roses avec la délicatesse d'un troll des montagnes adultes. Mais ici, elle n'avait aucun doute sur les bonnes intentions de Jude et elle était plutôt partante. Elle ne sourit pas, essaye de garder un peu la face, mais son regard est toujours celui d'un enfant.
« Je passerais un week-end quand je pourrais, c'est promis. »
Quand il parle de l'heure, elle se rend enfin compte qu'ils avaient dû papoter un moment. Elle comprend parfaitement et le laisse partir. Avant cependant, elle lui dit tout de même.
« Bien sûr, merci encore et bonne journée. »
Elle le regarde partir avant de reprendre son écharpe. Elle la secoue puis, la remet autour de son cou. Cette journée, si mal commencée avait pris un tournant bien agréable. Et même à Lya, ça faisait du bien de prendre le temps pour discuter. D'un pas plus léger, elle reprend le chemin vers l'université, dans cette grande ville peut-être un peu moins routinière et morne que prévu.
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