Escapade ‖ Loïs

Le weekend était un luxe ces temps ci, que Loïs Valentine ne se privait pas de savourer. Après des semaines sans, il faut dire que ça avait un goût de paradis ! Si encore le travail n'était pas aussi éreintant. Mais encore une fois, les événements récents avaient des conséquences qu'on n'imaginait pas sur les honnêtes gens. Ahem. Quoi qu'il en soit, après quelques heures de sommeil supplémentaire, une douche et un premier café (pas de cuisine, hein, on connaît la cuisine de Loïs) il revêt sa chemise fleurie et sa veste à capeline pour aller prendre un petit déjeuner dehors. Le temps est magnifique, malgré la fraîcheur du début de l'automne. Un croissant et un bon café bien chaud en main, il part en direction du parc pour déguster le tout entouré de plus de calme.

Quelle n'est pas sa surprise lorsqu'il croit reconnaître une certaine silhouette, son croissant tout juste terminé, depuis son banc. Il se contenta de rester là un moment, à observer le jeune homme. Qu'a-t-il a gagner à respecter sa promesse ? Aussi charmant que Jude soit, il avait été assez clair sur ses limites, et Loïs était un gentleman. Généralement. Et d'un autre côté, Jude avait aussi minaudé toute la soirée... Le jeune diplomate n'avait pas tellement le temps de courir plusieurs lièvres à la fois, mais il avait déjà quelques prétendants, suffisamment pour l'occuper quand il s'ennuyait, et satisfaire... bref. Est-ce qu'il avait vraiment besoin de s'infliger ça ? Et en même temps... Quelle adorable bouille Jude avait en lisant, tranquillement installé sous son arbre.

Il finit par se lever, enroulant son écharpe à nouveau et replaçant son col pour aller voir l'autre garçon, souriant avant que ce dernier ne lève le nez.

« Vous ici, quelle délicieuse surprise mon cher ! »

Il dit,en français, avec un petit accent qu'il n'avait absolument pas en réalité, mais c'était amusant. C'était aussi amusant de lire la surprise dans les yeux de l'autre, et de venir s'asseoir à côté de lui, sans aucun respect pour les limites habituelles entre deux êtres humains. Quoi. C'est l'automne, il fait frais ! Et puis c'est toujours plus agréable d'être collé contre un petit mignon comme ça qu'à trois mètres !

« Qu'est-ce que tu lisais ? »

Peut être qu'il avait envie d'être tranquille, aussi, hein Loïs. Mais ça ne semblait pas entrer dans les préoccupations de ce dernier. Il était bien trop content de lui. Remontant ses jambes contre lui, il regarda la page de ce qu'il était en train de lire justement, pour avoir la réponse. Lui ? Trop proche de son visage ? Jamais !

Comment voulez vous qu'il se sente rejeté, ou un quelconque genre de limite avec un garçon aussi accueillant que ça ? Jude ne faisait peut être pas du gringue, mais il était constamment à avoir des mimiques adorablement séduisantes. Trop mignon. Etre assis à côté de lui rappelait à Loïs pourquoi il avait fait des efforts toute cette soirée. Ca et le fait que le restaurant était très bon, aussi. Bien sûr, c'était lui qui avait choisit.

Loïs avait aperçu le titre du livre de Jude et acquiesça, soupirant au grand air en regardant l'arbre perdre ses feuilles au dessus d'eux. A quoi rimait sa vie ? A courir les jupons quand ce n'était pas courir après les signatures, les dossiers, les partenaires (de travail) et les prestataires des jours durant ? Son père n'avait pas refait irruption dans sa vie mais ce n'était pas pour autant qu'il ne préparait rien. Le jeune Valentine attendait la tempête. De la même façon que les DeathWings n'avaient pas dit leur dernier mot, il se doutait que son géniteur non plus.

« Oh que oui. Aucun dossier à rattraper ce weekend, et en plus d'une matinée ensoleillée, je tombe sur toi. »

Il dit, souriant d'un air félin un brin exagéré, ajoutant l'humour à la classique séduction et un petit coup d'épaule. Loïs soupira, manifestement de bonne humeur.

« Est-ce que tu as du temps aujourd'hui ? On pourrait se promener en ville tous les deux. »

Il proposa, non sans battre des cils et passer ses doigts fins dans sa chevelure brune. Il n'était pas le plus grand subtil de sa génération, mais il comptait généreusement sur son charme naturel pour le convaincre. Certainement qu'une journée en sa compagnie était tout aussi bien, si ce n'était mieux, que lire un livre sous un arbre dans un parc ? Hein ? Loïs se redressa, époussetant ses fesses et tendant la main à l'autre garçon. Est-ce qu'il serait le premier à qui Loïs ferait le grand tour ? Pas certain, est-ce que ça signifiait autre chose que ce qu'il avait eu en tête le premier soir ? Pas sur non plus. Mais ça n'empêchait pas de passer une bonne journée, pas vrai ?

Est-ce que Loïs savait qu'il n'allais nul part avec ce jeune homme ? Probablement, mais dans le doute, hein ? Et puis aussi, c'était toujours agréable de passer un après midi avec une personne aussi séduisante que lui. Jude, tu en as de la chance ! Peut être que le jeune vétérinaire s'en rendait compte, et que le rose de ses joues trahissait ça ? Ou bien c'était la main qui tenait la sienne encore un moment, qui sait. Quoi qu'il en soit, il était ravi du résultat.

Il avait prit la direction du Londres sorcier qu'il connaissait lui, agissant avec naturel malgré la gêne du jeune homme à côté. Avec sa conversation facile et ses manières un peu plus familière, il n'y avait pas de raison que Jude ne finisse pas par se décoincer un peu. Pas forcément pour en arriver à ce qu'il aurait espéré, au départ... Mais au moins, qu'il lui offre encore ces jolis sourires dont il avait le secret. Après plusieurs boutiques de belles factures, d'accessoires et de prêt à porter sorcier de qualité, ils grimpèrent en haut des bâtiments du Ministère de la Magie ouvert au visiteurs (et que Loïs connaissait bien pour des raisons qu'on ne mentionnera pas) pour admirer la vue.

« Hey Jude, je peux t'emprunter ton appareil une minute ? »

Et il profita de la surprise du garçon pour l'aider à retirer la lanière et prendre l'appareil. Et quelques rires plus tard, il avait pris la première photo de Jude. Merlin qu'il était mignon ! Il en pris plusieurs avant de lui rendre. Il n'avait rien contre jouer les modèles lui même, ce qu'il lui fit comprendre la seconde d'après en prenant la pose. Plusieurs fois.

« Tu en fait quelque chose de ces photos ? Une expo ou autre ? »

Demanda-t-il posé contre la rambarde en pierre, secouant de sa main ses cheveux dans le vent. Il le regardait toujours avec des yeux de félin, ce qui ne devait pas aider le pauvre Jude et en même temps, une fois qu'on était accro à une bouille timide et rougissante, pourquoi ne pas pousser. Dès que ça marchait un brin, en tout cas, Loïs souriait avec malice à la caméra.

« Tu peux garder les miennes si tu veux. »

Un petit clin d'oeil, et il regardait à nouveau l'horizon, pour la fin d'une parfaite après midi. A la fin de celle ci, il se retrouvèrent à la fin de la rue de traverse après une bonne tasse de thé dans un des salons préférés de Loïs (un peu posh et cher, il l'invita donc !). Il se retint de lui proposer de lui montrer son appartement, pensant qu'il serait mieux de garder ça pour une prochaine fois. Se tournant vers l'autre jeune homme, Loïs attrapa sa main, et l'embrassa délicatement de la façon la plus chevaleresque qui soit avant de relever ses yeux noirs vers lui.

« J'ai passé un très bon après midi en votre compagnie, Mr Lewis. En espérant que ça ne soit pas la dernière. »

Et c'est comme ça qu'on drague avec *tousse* finesse, mesdames et messieurs.