Mara S. Travers | Stefani Germanotta

Tu n'es pas enfant unique. Tu est la troisième enfant d'Augustus et Syrma Travers. Tu n'es pas non plus la dernière, car un autre enfant est venu après toi, une autre fille. Ainsi, vous étiez deux fille, et deux garçons. Vos parents semblèrent vouloir s'arrêter ici, ça ne t'aurait pas dérangé d'avoir un nouveau petit frère ou une nouvelle petite soeur. Car depuis toute petite, tu t'entendais particulièrement bien avec le reste de ta fratrie. Vous n'aviez pas beaucoup d'années de différences, et vous étiez inséparables. Vos parents ne pouvaient qu'en être ravis, ils n'étais pas sévères et vous parveniez à rester sages la plupart du temps. Aucun de vous ne s'était montré particulièrement turbulent. Vous étiez polis, bien élevés, et même jeunes vos parents cherchaient à faire en sorte de vous apprendre des choses, faire en sorte que vous ne vous ennuyiez pas. Votre mère ne travaillant pas, ce n'était pas une difficulté. Ils ne faisaient pas de différences entre vous, pas de préférences, même si tu étais la seule à avoir eu la chance de te retrouver métamorphomage. Ton grand-père l'était, même si tu n'avais pas eu la chance de le connaître. Un grand homme, apparemment. Littéralement ou non, tu ne le savais pas. Jeune, tu n'avais pas vraiment profité à proprement parler de ce don, et tu ne le maîtrisais pas vraiment.

Tu ne fus pas la première à montrer ton premier signe de magie. Ta magie s'était manifestée à tes cinq ans, mettant fin aux doutes de tes parents. T'avais juste aidé un chat errant à descendre d'un arbre près de votre maison en le faisant voler. Pour la peine, tes parents t'avaient laissé garder le chat. Un animal bien mignon qui est resté à tes côtés pendant longtemps. Puis arriva ton arrivée à Poudlard. Tu avais eu hâte, vraiment hâte, et tu ne pouvais qu'être plus qu'heureuse de te rendre dans la même maison que celle de tes frères, Serpentard. C'était déjà plus rassurant. Ils s'étaient bien occupés de t'aider à t'intégrer, à comprendre les cours, tout ça.. Ca n'avait pas été ce qu'il y avait de plus facile, surtout les cours, mais t'avais fini par t'habituer et par devenir douée, tout comme ils pouvaient l'être. T'as aimé tes années à Poudlard, t'as pu apprendre des choses, t'amuser de temps en temps de ton don. Jamais dans l'excès, ce n'était pas ta priorité. Ta priorité était de réussir, que ce soit tes études ou bien ta vie tout court.

C'est pour cette raison qu'une fois Poudlard terminé, t'avais commencé à faire des études de sorte à pouvoir entrer dans la brigade plus tard. T'as travaillé dur, tu faisais passer tes études avant tout. T'étais sérieuse et assidue, et c'était rare que tu te permette des écarts. Ca t'arrivais bien sûr, et tes parents ne t'en voulaient pas car c'était exceptionnel. Tu n'avais qu'à peine fini tes études lorsque tes parents te proposèrent d'épouser quelqu'un, parce que c'était habituel, parce que ça leur ferait vraiment plaisir. T'avais accepté parce qu'en vrai ce n'est pas comme si ça te dérangeait vraiment, bien que tu n'aies jusqu'ici éprouvé des sentiments amoureux pour personne, à une condition. Tu ne prendrais pas le nom de ton mari. Tu voulais garder le tiens, et si ça dérangeait quelqu'un tu n'épouserais tout simplement personne.

Ils avaient fini par craquer. T'avais épousé un Selwyn mais tu restais une Travers. Tu n'aimais pas spécialement ton mari, tu le trouvais d'abord trop froid et il ne faisait que peu d'efforts. Mais vous aviez passé comme un accord. Vous feriez semblant de vous aimer en public, et chez vous chacun faisait juste ce qu'il voulait. Ca t'allait, ça lui allait, c'était parfait. Vous vous étiez aussi mis d'accord pour avoir au moins un enfant, un fils. Comme ça, vos parents seraient contents. Les années passaient, finalement vous vous entendiez plus ou moins bien, ça vous arrivait même de rire ensemble et de vous montrer affectueux, lorsque vous buviez.

L'année de ton mariage avait aussi été l'année où tu avais commencé à travailler pour la brigade de police magique. Parce que ça t'intéressait oui, mais aussi parce que c'était, tu trouvais, ambitieux et un excellent travail. Tu t'y étais rapidement faite, de par le fait que ta famille avait de relations au ministère, mais aussi parce que tu faisais simplement de l'excellent travail. Tu savais quoi dire et quoi faire, et il faut croire que montrer que c'était toi qui décidait te faisait en fait plaisir. Etonnant. Non, pas tant que ça, mais ce qui était étonnant était qu'après quelques années, tu fut promue au poste de chef de la brigade magique. Tu ne pouvais qu'en être plus que ravie. C'était un poste qui te convenait plus que bien. Tu pouvais dire que t'étais épanouie dans ton boulot, oui. Même dans ta vie personnelle, d'ailleurs. Il y a de ça huit ans, vous aviez eu votre premier enfant. Un garçon, vous l'aviez appelé Cepheus. Il était mignon, tellement adorable, et t'avais compris tout de suite qu'un enfant était tout ce qui manquait à ta vie. Tu ne demandais rien de plus.

Quoique. Les années passent, ta relation avec ton mari reste la même, tu commençais presque à te lasser. Et c'était triste. Quelque chose te manquait. Mais quoi ? Tu avais tout ce que tu pouvais espérer avoir, c'était quand même bien non ? Oui, mais pas assez. Et qu'est-ce qui manquait à la vie alors ? Quelque chose qui te permettrait de te lâcher, d'être qui tu voulais réellement être. Alors dès que tu avais entendu parler de ce groupe qui se formait, ce groupe qui avait des idéaux plus qu'intéressants et des manières d'agir qui te faisaient sourire, tu avais commencé à te renseigner dessus hors du travail. Oui, il y avait une grande distinction à faire entre les deux. Mais tu savais que le fait que tu travailles pour le ministère puisse autant les refroidir que les intéresser. Et, chanceuse que tu es, ça les a intéressé. Alors ça fait depuis maintenant un bon moment que tu travailles pour et avec les Deathwings, que tu participes à leurs attaques, que tu t'intègres. T'utilises bien plus souvent le fait que tu sois métamorphomage, préférant ne pas utiliser ta véritable apparence pour effectuer la plupart de vos missions ou interventions. C'était plus judicieux, de cette manière. Et ça te permet de vivre une sorte de double vie qui te convient totalement. Là, t'es heureuse. Là, t'as l'impression qu'il ne te manque rien. Et c'est juste parfait.