A bad cook makes a good Lover [ Jesus & Loïs ]

Toute la semaine, le Valentine avait traîné des pieds. Quelle idée d'avoir répondu positivement a l'invitation de Jésus. Il aurait pu l'envoyer bouler, vu son comportement de la dernière fois. Et de la fois précédente. Et de la fois précédente... Et puis, Isleen ne serait plus là pour lui reprocher de maltraiter ses amis. Elle n'en saurait de toute façon rien, en plus. Alors pourquoi avoir accepté ? Ça n'était pas par manque de prétendant(e)s clairement. Il variait en tapant dans l'Auror né moldu ces derniers temps, alors bon. Peut être que le côté simple (pour dire ça gentiment) de l'autre grand benet lui plaisait. Comme quoi. Peut être que c'était sexy de se taper des idiots.

Et puis finalement le soir venu il était plutôt dans de bonnes dispositions. Tant pis pour Mr Nightingal. Oui, Loïs commençait à être frustré de ne pas arriver a ses fins avec celui là. Il avait tenté la recette de la ratatouille que lui avait envoyé Isleen, pour ce soir, avec du poisson et du riz pour son invité. Ça ne devait pas être SI compliqué de cuisiner, après tout, c'était tout un tas de légumes qui allaient ensemble, même avec un temps de cuisson approximatif, ça passerait. S'il n'oubliait pas le sel. Ou qu'il n'abusait pas que les herbes... Il avait goûté a mi chemin et si ça ne ressemblait en rien a la cuisine de sa peste d'amie, c'était loin d'être aussi terrible que d'habitude. Mais son invité se faisait attendre. Certes, il n'avait pas donné d'heure. Mais 19h c'était une heure normale pour arriver quand on était un sorcier britannique qui se respecte. Loïs s'ouvrit une bouteille de vin, déjà pour qu'elle décante d'ici le dîner, et aussi pour s'en servir un verre. Et attendre.

Le temps que son invité arrive, il ne pouvait pas dire qu'il ne l'avait 0as attendu, comme il avait voulu prétendre au départ. Se donner l'air occupé était plutôt difficile, là.

« Et bien, ça n'est pas trop tôt ! »

Il avait remarqué, haussant un sourcil en lui ouvrant la porte. Mais aussi agacé d'avoir attendu qu'il était, Loïs envoya bouler tout ça et attrapa son invité par le haut pour le tirer chez lui, retirer son dessert des mains et le poser sur la desserte d'entrée afin de lui rouler un long et langoureux palot de bienvenue. Oui, l'impatience avait fait monter d'autres envies. Et puis qui venait en jean marcel, a un dîner ?! Difficile de savoir que Loïs était agacé alors qu'il l'embrassait, respirant un parfum musqué et enivrant. Fuck la dignité.

C'était un peu bizarre, de se rendre chez Loïs pour un... rendez-vous ? Jusqu'à présent, ils ne s'étaient vus qu'à l'improviste. Le fait que ça soit planifié, cette fois, lui faisait se poser beaucoup -trop- de questions. Qu'est-ce que Loïs attendait vraiment de lui ? Oh, il n'était pas si con -n'est-ce pas-, il avait suffisamment bien cerné le brun pour comprendre que ce n'était pas son genre d'avoir une petite relation amoureuse tranquille. Mais surtout, qu'est-ce que lui-même attendait de Loïs ? A part un avis culinaire -mais il avait ses voisins de chambre, pour ça, et d'autres gens- ? Hé bien il n'en savait foutrement rien.
Enfin. Il aurait bien le temps d'y songer plus tard, hein. Pour l'instant, il fallait qu'il se prépare et il était grave à la bourre. L'horloge marquait déjà les dix-neuf heures lorsque la pâte à tarte sortit des fourneaux. Il versa la crème de citron qu'il avait préparée, ensorcela la tarte pour la refroidir avant d'appliquer la touche finale, la meringue. Cette fois, il ne se ferait pas avoir. Il avait préparé un emballage pour ne pas abimer la tarte. Un petit quart d'heure plus tard et la meringue était appliquée avec soin, formant de petites spirales sur toute la tarte. Il se servit de sa baguette une nouvelle fois pour flamber les pointes de la meringue. Il n'en était pas peu fier. Elle avait fière allure. Lui, par contre, avec la chaleur des fourneaux, il était en sueur, les cheveux de traviole, les fringues recouverts de farine malgré son tablier. Il transplana avec sa tarte jusqu'à la son appartement, la déposa avant de jeter ses fringues en vrac et fila sous la douche.

Un petit quart d'heure de plus et il était séché. Il enfila des fringues qui lui semblaient à peu près convenables, hésita mais préféra ne pas remettre la chemise de la poisse. En plus, il faisait chaud. Un marcel et un jeans feraient l'affaire. Un rapide brossage de dents, un peu de parfum dans la nuque, il attrapa la tarte et le voilà parti.

Il toqua à la porte sitôt arrivé, en remettant ses dreads en place. Il les avait remontées en queue de cheval, comme souvent quand il faisait chaud. Jesus fronça un peu les sourcils, à la remarque de son hôte. Quoi, il était si tard ? Il avait fait au plus vite hein !

Mais le baiser de bienvenue que Loïs lui fit sitôt la tarte déposée calma un peu la colère qui aurait pu pointer le bout de son nez. Hé, il en avait sué encore pour faire cette tarte ! En tout cas, le brun avait l'air plus réceptif et avenant que la dernière fois. Jesus termina acculé contre le comptoir, à reprendre sa respiration. Vu comme Loïs l'avait embrassé, quelque chose lui disait que la soirée ne se terminerait pas dans un bain à faire des bulles.

"Tu veux... qu'on mange maintenant ou..."

Ah, d'accord. Il se tut alors que Loïs l'embrassait à nouveau. De toute façon, il n'aurait pas pu finir sa phrase. Il allait prendre ça pour un "plus tard", hein... Alors il attrapa Loïs par les épaules, sans décoller sa bouche de la sienne ou presque, le poussa jusqu'à atteindre le canapé. Quoi, y'avait sa tarte sur le comptoir, il ne comptait pas la voir chuter au sol après un mouvement un peu brusque, hein... Et il l'allongea, se posant à califourchon à dessus de lui. Il avait la dalle, et pas que de ratatouille ou de tarte au citron.

"Bon, l'apéro alors ?"

Il se redressa un peu pour débarrasser Loïs de son haut. Et fit de même avec son marcel, dans la foulée. La bouffe attendrait, il avait bien mieux à se mettre sous la dent, là tout de suite.

Au diable l'apéro, disait Loïs dans un langage moins châtié en envoyant valser son haut et celui de Jésus par la même occasion. Damn. C'était bien, une petite piqûre de rappel du pourquoi il gardait celui là en tant qu'amant occasionnel. Il promena ses doigts sur les muscles dessinés et rien que ce contact lui envoya des décharges tout droit en direction de son pantalon. Qui était de trop, se disait l'impatient Valentine. Il avait décidément trop attendu Jésus Perales. Il n'avait pas envie d'attendre beaucoup plus longtemps. Sa baguette dans la main, il éteint les fourneaux avant de passer a la suite.

Après moultes retournées, jurons, réchauffements et transpiration, ils avaient atteint un terrain d'entente et avaient pris leurs pieds mutuels. L'avantage, avec l'autre, c'était qu'il compensait son manque d'expérience avec l'écoute et la bonne volonté. Et son corps sculptural, évidemment. Son côté sang pur ne ressortait pas assez alors que voulez vous, on se contentait de ce qu'on pouvait... Assis sur les jambes d'un Jesus Sur son canapé, Loïs se laissait mollement reprendre son souffle contre lui (des fois qu'il pourrait avoir des caresses dans le dos, hein, on sait jamais) et finit par se redresser, se recoiffant, affichant un air enfin satisfait sur le visage.

« J'espère que ça sera mangeable. Je te tiendrai comme responsable de toute façon. »

Il goûta ses lèvres avant de se relever et aller cul nu vers la salle de bain pour se faire propre. Loïs laissa une serviette pour l'autre, le laissant autonome tandis qu'il retournait du côté de la cuisine. La table était dressée en un rien de temps, et alors qu'il apportait le plat principal, il jeta un œil au carton qui les attendait toujours dans l'entrée. Il ne put s'empêcher de jeter un regard dedans, le refermant avec un sourire en coin.

« Comment ca va depuis la dernière fois ? Tes recherches ont avancées ? »

Il s'était empressé, une fois la colère de la trahison passée, d'envoyer une missive a Isleen pour tout oui raconter, bien sûr.

Cette fois, il ne fallait pas lui dire à deux fois, à Loïs, qu'il avait carte blanche. C'était à n'y pas comprendre grand chose. Bon, au moins, il retrouvait le tempérament et la fougue qu'il connaissait de Loïs. Et ça valait largement le détour et toutes les tartes qu'il s'était démené à faire. Lui, il était loin de se lasser. Le caractère du brun l'agaçait peut-être mais quand il avait la bouche pleine, sa compagnie était un régal. Et il s'en délecta. Bien vite, il s'étaient débarrassés de leurs vêtements, Loïs l'avait retourné sur le canapé et puis ils avaient tourné encore, jusqu'à éjecter la moitié des coussins du dossier. Au diable la délicatesse dont il savait faire preuve pour faire des potions, Loïs lui avait déjà fait comprendre qu'il n'était pas en sucre. Mais il ne mit pas moins de dévotion dans ses coups de hanche, qu'il martela jusqu'à ce que tous les deux y trouvent leur compte et se relâchent sur le canapé. Il se laissa retomber contre l'assise, grognant alors que son dos rencontrait le vide puis la structure dure derrière. Oups, les coussins. Alors il gigota un peu, jusqu'à être à son aise et accueillir Loïs contre lui. Ils restèrent comme ça un moment, le temps de reprendre leur souffle. Ses mains caressant distraitement les cuisses de Loïs.

"Hé ! J'ai pas choisi pour l'..!"

Il cessa de protester alors que Loïs se levait, son regard beaucoup trop fixé sur le fessier de ce dernier -les fesses de Loïs, le meilleur remède aux râleries de Jesus -. Et se redressa à son tour, remit un peu d'ordre dans le canapé avant de passer rapidement à la douche à son tour. Il se sécha et ressortit, la serviette nouée à la taille. Et enfila son boxer puis son jeans en retournant dans le salon. Il ramassa son marcel et le posa sur le canapé, faisait trop chaud pour le remettre. Ça sentait plutôt bon.. en tout cas ça sentait les légumes. Et mine de rien, ça l'avait creusé, tout ce sport -la cuisine de la tarte, bien sûr, quoi d'autre ?-.

"Ouais... j'essaye. J'ai fait plein d'essais de tarte au citron. Et d'autres trucs. Mais j'ai toujours pas trouvé de taf. Y'a un pâtissier dans le chemin de traverse qui a une vitrine de fou... J'lui ai fait goûter la tarte et .. il a bien aimé ! J'aimerais bien bosser chez lui mais...  "

Mais lui, il n'avait pas l'air d'être aussi enthousiaste que ça à cette idée. Il soupira et se mit à table face à Loïs. Et regarda le plat. Il ne ferait pas de commentaires, parce qu'il n'avait pas vraiment envie d'envenimer la soirée. Mais ça n'avait pas l'air de sortir d'une des grandes tables du monde non plus, ça, hein.

"Et toi ? T'as eu une meilleure semaine ?"

En tout cas, il avait l'air de meilleur humeur, à n'en pas douter. Le service fut fait de quelques coups de baguette magique. Il en goûta quelques bouchées. Le poisson était trop cuit et les légumes aussi. Mais dans l'ensemble... ça se mangeait.

"C'est toi qui l'as cuisiné ? Spécialement pour moi ?"

Il lui sourit, étendit son pied pour aller se glisser contre la jambe de Loïs. Il ne retiendrait sans doute pas ses talents de cuisiner. Mais ce n'était clairement pas pour ça qu'il était venu. Et puis... Loïs avait quand même dû se donner du mal, à faire tout ça. Il notait l'effort.

On ne pouvait pas dire qu'un Valentine ne tient pas sa parole. Il avait promis qu'il gouterait les prochaines explorations culinaires de Jésus -d'ailleurs, il ne savait toujours pas quelle Leen l'avait piqué- et en plus il l'avait accueilli avec tous les honneurs ! Non, vraiment, quelle personne honorable et altruiste il faisait ! Il avait même fait a dîner... Bon, en réalité, et il s'en était rendu compte rapidement, sa cuisine était aussi réussie qu'à son habitude.  Aussi bon cuisinier qu'il était mauvais avant. Ou bien c'était l'inverse qu'il avait écrit a Ash Nightingal ?

« Don't tell me you're trying to get into Leen's favourite shop and didn't tell her about it ! »

Il rit un peu, amusé, après quoi il toussa en goûtant ses légumes bien trop salés.

« I'd tell you to ask her to slip a note for you, as she basically lives there. But she tried seducing the guy and failed so... Bad luck. Also she's a turncoat and a traitor. »

Il fit une moue fermée, essayant le reste de ce qu'il avait cuisiné, et reposant ses couverts dans l'assiette directement. Il en voulait à Isleen de partir, et pas qu'un peu. On n'était pas surpris de voir un Lois Valentine rancunier, et il fallait dire que c'était la deuxieme, après Mr Nightingal. Qui est-ce qu'il allait emmerder maintenant, hein ? Jesus avait un caractère qui partait au quart de tour, il ne tiendrait pas un jour. Déjà qu'il tenait tout juste une soirée... Et Thorn ? Il essayait de l'économiser. Il évita la question de sa semaine, doutant que des subtilités sur les traités sur la commercialisation d'un nouveau type de crotte de Scrout à Pétard l'intéresse, et redressa le regard au dessus de son verre de vin, manquant de l'avaler de travers, en sentant son pied et son allusion.

« Bwhat ? »

Il toussa une fois, ne comprenant pas d'où ce courage et cet air effronté lui venait, mais c'était déroutant. Et puis il reprit un air digne. Un regain de son côté sang pur et son rang.

« Of course I didn't. Well, technically, I did, yes, but it's because I wanted to try this recipe for a while. »

Bonjour la mauvaise fois. Ca faisait bizarre au Valentine, que les rôles soient échangés. Pas désagréable, mais bizarre. Il le scrutait quand même, parce que c'était intéressant de voir ce type qui n'arrivait pas à assumer son homosexualité deux mois plus tôt lui faire du pied avec les intentions les plus claires sur son visage. Si ça l'amusait de croire qu'il versait dans le romantisme, hein !

« Anyway it's disgusting. Why don't you fix us something ? You know how to cook, right ? »

Il s'accouda sur le bar où ils étaient installés et le regarda de ses yeux de chats. Il aime qu'on s'occupe de lui, ça n'est plus une surprise. Et puis ça serait une occasion de voir Jesus de dos aussi !

***
Ne me dis pas que tu essayes d'entrer dans le magasin préféré de Leen et que tu ne lui en a pas parlé !
Je te dirais bien de lui demander de glisser un mot pour toi, comme elle vit quasiment là-bas. Mais elle a essayé de séduire le gars et a échoué alors ... Pas de chance. C'est aussi une lâcheuse et une traîtresse.
Bwhat?
Bien sûr que non. Enfin, techniquement, oui, mais c'est parce que je voulais essayer cette recette depuis un moment.
En tout cas c'est dégueulasse. Pourquoi tu ne nous cuisinerais pas quelque chose plutôt? Tu sais cuisiner, non?

Pourquoi ça ne l'étonnait qu'à moitié qu'Isleen ait tenté de se faire le pâtissier ? Vu le nombre de fois qu'il s'était retrouvé avec des pâtisseries qu'elle lui ramenait parce qu'elle n'avait pas faim ou qu'elle lui laissait pour des raisons diverses, du type un rouquin qui détruisait tout son stock de potions... Elle devait y passer un bon paquet de temps. Et il fallait l'admettre, le pâtissier n'était pas vilain à regarder. Il avait l'air bien bâti, même si ça n'était pas son style hein, déjà les hommes, bon...  et... ouais, ça ne l'étonnait pas d'Isleen.

"J'voulais lui dire, hein ! J'lui ai dit que j'voulais faire de la pâtisserie ! J'ai juste ... pas encore envoyé le hibou !"

C'est que c'était pas bien son truc, les courriers et les trucs écrits. Il avait fait un immense effort pour celui qu'il avait envoyé à Loïs. Tout raturé et mal formulé qu'il soit, ça lui avait coûté du temps. Il avait eu l'occasion de toucher un mot à Isleen de ses projets de se lancer dans la pâtisserie mais ça avait été bref. Elle était en plein dans ses préparatifs de départ.
Il toussa un coup, en avalant une bouchée un peu trop grande. C'était une ratatouille qu'il fallait savourer en picorant, pour ne pas que le sel vous assèche trop la bouche. D'ailleurs, ils n'avaient pas de verres d'eau. Sa main glissa dans son jeans, il en sortit sa baguette pour enchanter deux verres, les remplir d'eau et les faire venir à eux. Dans la foulée, le sien fut vidé d'une traite. Le plat n'était pas fameux. Mais il avait déjà goûté pire. Et puis il tenait à ne pas vexer Loïs, parce qu'il avait envie de passer une bonne soirée. Même si ce dernier ne semblait pas prendre autant de considérations à son égard. Et il ne s'attendait pas du tout à ce que ça soit Loïs le premier qui boude son plat. Jesus retira son pied, qui se faisait une place sur les mollets de l'animagus. Il fit une moue.

"Parce qu'en plus faut que j'fasse le repas ? "

Fallait tout faire, ici -Loïs y compris...- ! Il se releva, inspecta la cuisine de Loïs. Au moins, elle était toute équipée, bien plus que la sienne.

"T'as envie de quoi ?"

Il ouvrit les placards, chercha des épices avant de voir ce qu'il y aurait à assaisonner. Le poisson était déjà parti dans leur plat, noyé sous le sel et la cuisson. Il sortit quelques légumes qu'il trouva, courgettes, tomates, oignons, piment. Et un paquet de pâtes penne, qui n'avaient pas l'air de trop mauvaise qualité. L'avantage d'être chez quelqu'un qui avait des goûts de luxe.

"Ca sera pas aussi élaboré qu'une ratatouille hein ! J'ai la dalle !"

Mais ça serait meilleur, se garda-t-il de préciser. Magie aidant, une casserole et une poêle arrivèrent sur le feu. Il coupa les oignons et les fit revenir un moment dans l'huile d'olive avant d'ajouter le reste. Un peu de sel et de poivre, un peu d'épices, parmi celles qu'il trouva, pour rehausser un peu le goût. Entre les placards et les casseroles sur le feu, il fit un détour par le comptoir pour voler un baiser à Loïs et lui en déposer un autre dans la nuque. Le temps que ça cuise, hein...

Et quelques minutes plus tard, les pâtes étaient égouttées, la sauce goûtée et approuvée par lui-même, les assiettes dressées. A part à la MUL, il ne cuisinait finalement pas si souvent, lui avait-il raconté alors que les légumes cuisaient. Le plus souvent, il se gardait une portion de ce qui avait été préparé le midi, pour son repas du soir.

"Buon appetito ! J'espère que ça sera bon !"

Il déposa les deux assiettes sur la table. Les légumes étaient encore un peu croquants, les pâtes al dente comme il les préférait. Les tomates auraient peut-être mérité un poil moins de cuisson pour être parfaites. Mais dans l'ensemble, il n'était pas mécontent de ce qu'il avait improvisé.

"La prochaine fois, tu m'diras d'apporter le repas directement, ça ira plus vite !"

Le taquina-t-il en plantant sa fourchette dans ses pâtes.

Il n'y avait pas à tortiller pour chier droit, ce qu'il avait cuisiné était immonde. Loïs avait beau avoir de la fierté, elle n'était pas mal placée, elle était juste... présente quand il fallait. A quantité raisonnable. Et là, ça n'était pas le moment qu'elle soit mal placée. Il ne savait pas cuisiner, et alors ? Il était excellent à tellement d'autres choses, cuisiner était une tâche qu'on avait confié à des servants toute sa vie ou presque, c'était logique, donc, qu'il se s'y atèle pas assez souvent pour savoir le faire. Il suffisait... Ho mais c'était beaucoup mieux de confier la tâche à son invité. Jesus était torse nu tandis qu'il travaillait. Et ça, c'était parfait.

« Oh, I don't know, whatever works for you. Work your magic you're the professional. »

Il dit distraitement en laissant ses yeux se promener. Il avait un bon perchoir, et siffla son vin en observant Jesus travailler. Jusqu'à ce qu'il revienne à lui. Il n'en avait pas grand chose à faire que ça ne soit pas un plat de grand maître, là, il avait faim, et il avait envie qu'on s'occupe de lui. Peut être que Nightingale n'avait pas tort. Non, clairement, il avait même plus que raison. Loïs aimait qu'on s'occupe de lui autant qu'il aimait être indépendant. Et qu'il aimait allumer les gens. Un long baiser langoureux plus tard, Jesus revenait avec les assiettes dressées, et ça sentait bon. Les tomates n'étaient peut être pas parfaitement cuites, mais une fois une bouchée avalée, Loïs laissa entendre par un son appréciateur qu'il était contenté. Il prit plusieurs autres bouchées avant de poser ses couverts et rire un peu. Oui, c'était plus simple si Jesus apportait carrément tout le dîner, en fait.

« You could become my personal chef. You're a good cook, why pastries and not this ? »

Il demanda, piquant une pâte à nouveau pour la croquer. C'était une idée qui avait du chien, un cuistot à domicile. Mais ça voulait dire composer avec le tempérament de l'autre garçon qui clairement lui taperait sur les nerfs au quotidien. Ils finiraient par s’entre-tuer. Sinon Loïs aurait aussi proposé qu'il devienne son amant attitré. Parmi d'autres, certes, mais...

Le plat fini, Loïs attira à eux la tarte que Jesus avait préparée pour lui, et une fois le paquet ouvert quand la table fut débarrassée, il ne cacha pas son sourire félin en voyant la tarte au citron meringuée. Et c'était qu'elle était bonne, en plus. Encore une fois, il ne cacha pas son appréciation. Il avait un petit appétit, en général, mais il finit la part qu'on lui avait servie assez rapidement. il cherchait le pied de Jesus sous la table ce faisant. Il ne faudrait pas longtemps avant qu'il s'essuie le coin des lèvres et qu'il l'entraîne dans sa chambre, plus ou moins directement ou rapidement selon la façon dont Jesus répondait à ses avances. Et le futur pâtissier aurait enfin droit au traitement de faveur qu'il avait attendu la fois précédente. Tout ce qu'il fallait, c'était une meilleure semaine, un dîner, un gateau, et quelques petites attaques bien placées.

« Am I allowed now to tell Isleen we've been hooking up again ? Or is it still a secret ? »

Il ronronna, confortablement installé contre le torse qu'il fétichisait un peu depuis son arrivée. Si Jesus en voulait plus, il avait intérêt à ne pas mollir, Lois voulait des câlins, maintenant. Et il plaça les mains de l'autre là où il les voulait, pour ne pas changer.


***
Oh, je ne sais pas, ce que tu veux. Fais fonctionner tes doigts de fée, c'est toi le professionnel.
Tu pourrais devenir mon chef personnel. Tu es  bon cuisinier, pourquoi des pâtisseries et pas ça plutôt ?
Est-ce que j'ai le droit de dire à Isleen qu'on se voit encore ? Ou est-ce que c'est encore un secret ?

Chef personnel... Et puis quoi encore ? Il pouffa avant d'avaler sa fourchette de pâtes. Il aimait bien la présence de Loïs, hein. La preuve, il y revenait à chaque fois. Mais supporter ses critiques matin et soir, c'était même pas la peine de l'envisager. En revanche, il réfléchit un peu plus à son autre question. Ca voulait dire quoi ? Qu'il n'était pas bon pâtissier ? Hé, il faisait des efforts pourtant !

"J'sais pas... j'aime bien le côté précis qu'il y a et.. je trouve ça plus valorisant que la cuisine... Des pâtes comme ça, tout le monde peut l'faire, tu vois..."

Tout le monde ? Pas vraiment... Il n'y avait qu'à se souvenir de la ratatouille de Loïs. La vérité, c'est surtout qu'il n'avait de la cuisine que l'image de celle de la cafétéria de la MUL. Et on était loin de la cuisine de grands restaurants. Mais la haute gastronomie, ça ne l'attirait pas non plus, de l'image qu'il en avait en tout cas. Et la pâtisserie, peut-être que ça regroupait tout ça.

"La pâtisserie, c'est un peu de la haute cuisine mais à portée de quasiment tout le monde, t'vois... Pas comme un resto hors de prix, ceux où tu dois avoir l'habitude d'aller..."

Comme il le lui avait fait si bien remarquer. Lui, il n'y avait jamais foutu les pieds. Il n'en avait que l'image grand public, celle des bouquins et de l'imaginaire collectif. Et ça ne lui donnait pas envie d'approfondir de ce côté là. Et puis il comptait bien s'améliorer, en pâtisserie. Ce n'était pas les premières qu'il faisait mais ce n'était que récemment qu'il commençait à prendre ça sérieusement. Et il trouvait déjà qu'il avait fait de sacrés progrès en quelques semaines. Le pâtissier ne semblait pas être loin d'être convaincu, il y croyait !

Il n'était pas peu fier, lorsque Loîs ramena à eux la tarte qu'il avait préparée et qu'il l'ouvrit. Elle avait fière allure, il trouvait. Pratiquement digne de la pâtisserie de Nathanaël. Il avait ajusté le sucre comme ce dernier lui avait recommandé, faisant ressortir l'acidité du citron. Il observa les réactions de Loïs, sourit en le voyant apprécier la tarte et entama sa part. C'était la meilleure qu'il ait tenté jusqu'ici. Ce n'était pas son truc préféré, les tartes au citron mais il la trouvait franchement réussie.

Il avala une autre bouchée alors que le pied de Loïs venait se glisser contre le sien. Et avant qu'il n'ait fini sa part de tarte, il eût faim d'autre chose à nouveau et délaissa son assiette pour s'occuper de son hôte. Cette fois, ils arrivèrent jusqu'à la chambre de Loïs et l'idée de finir dans ce lit était devenue nettement plus alléchante que la dernière fois, où il lui proposait simplement d'y dormir. D'ailleurs, l'animagus n'attendit même pas qu'ils soient arrivés en haut pour lui sauter dessus. Ils firent sauter leurs quelques vêtements une fois allongés sur le lit et remirent le couvert avec autant d'appétit qu'un peu plus tôt.

Jesus laissa le brun se lover contre son torse, lui caressant distraitement le dos. Il s'arrêta un instant, figé par l'idée qu'Isleen apprenne ce qu'ils faisaient là.

"C'pas obligé.. qu'elle le sache..."

Il reprit, en sentant Loïs s'agiter un peu pour avoir des caresses. C'était vraiment une diva celui-là.

"Mais tu lui as pas d'jà dit ? Tu m'avais dit que..."

Enfin il lui semblait. Il avait surtout l'impression que Leen la fouine devinait tout, quand ça concernait ses affaires de cul. Est-ce que ça valait vraiment la peine de lui cacher ? Il n'assumait pas vraiment, loin de là. Et il savait qu'elle allait encore se foutre de lui. Mouais. Il préférait vraiment ne pas y penser.
Il inspira et soupira, laissant retomber sa tête en arrière, ses bras en étoile sur le matelas.

"J'ai pas trop envie... j'aimerais bien être comme toi hein..."

Enfin pas sur tout, bien sûr. Mais s'en foutre un peu plus, ça ne lui ferait pas de mal et il en avait conscience.

"Mais j'sais pas assumer comme toi. Et j'ai pas envie que tout l'monde sache. Que... je... suis p'tet gay. ."

PEUT ETRE, oui oui. Il n'avait pourtant pas l'air de douter de lui, quand il se déléctait des traitements Loïs. Mais ce que son corps acceptait, son esprit avait encore du mal à le reconnaître.

Oui, Loïs aimait les attentions diverses (désirées) sur sa personne. Il aimait qu'on le courtise, qu'on le caresse, qu'on l'embrasse et qu'on l'adore mais est-ce que c'était être une diva ? Ou juste aimer être aimé... Quoi que soit la réponse, il s'en fichait. Il en voulait. Jésus avait l'air d'avoir envie de s'y plier pour une fois. Préparer le repas, c'était un plus. Et là, paresseusement installé, à se faire câliner le dos et le reste, Loïs pourrait presque ronronner. Il n'avait rien a dire au sujet de la cuisine de Jésus pour le moment, mais il restait persuadé qu'un chef comme lui aurait plus d'intérêt qu'un simple pâtissier. Et pourquoi ne pas faire les deux, hein ? Des bons desserts dans un resto simple, ça n'était pas si mal, il lui dit. Surtout avec ce physique pour attirer la clientèle.

Il considéra sa question suivante deux minutes. C'était mentir que de dire qu'il n'avait rien dit a Isleen ? Il ne se rappelait pas vraiment de combien elle savait. Mais il savait qu'elle tiendrait sa langue quoi qu'il en soit en présence de Jésus parce qu'elle voudrait en apprendre plus encore et lui tirer les vers du nez par elle même.

« Hm... De toute façon elle sait pratiquement tout sans qu'on ait a lui dire celle là. »

Pour ça elle lui ressemblait. Ce qui pouvait être autant une bénédiction qu'un problème parfois. Il considéra ce que disais Jésus, sans vraiment soupirer mais en se disant que quand même, là, ça n'était plus une poutre qu'il avait dans l'œil. Mais c'était dit de façon mignonne alors... Il glissa sur son amant et cuistot, caressant, embrassant mâchoire et lèvres au passage.

« Il ne s'agit pas de le brailler comme un ours sur tous les toits non plus, tu sais. Que les gens sachent dans ton entourage, qu'est ce que ça change... Tu crois qu'au ministère je me dandine avec ça écrit sur mon front ? »

Il se redressa, assis a qualifourchon, fier et sans rougir.

« C'est anecdotique. C'est une partie de moi, pas moi tout entier. De la même façon que ma tarte préférée, mais en avoir honte ne sert a rien qu'à te brider et te priver de ce qui est bon. »

Quelques semaines, mois auparavant, il n'aurait sans doute pas relevé. Qu'il comprenne ou pas n'était pas son problème, tant qu'il couchait avec lui (et bien, si possible)

« Garde le pour toi si c'est ce que tu veux, mais ne vas pas avoir honte d'aimer ça. Quel gâchis. »

Et sur ces mots, il lança le second round tranquillement, histoire de lui rappeler a quel point ce qu'il s'était accordé était bon. Il tenterait peut être même de s'immiscer sur des terres inconnues a Jésus jusque là, pour voir combien il y avait encore a profiter.

Clairement, ils ne tomberaient pas d'accord sur la question. Jesus avait bien trop de chemin à parcourir pour ne serait-ce qu'envisager l'idée d'être fier de ça. Il commençait tout juste à considérer qu'il fallait accepter l'attirance qu'il avait pour les garçons. Et déjà, on revenait de loin. La première prise de conscience datait déjà de quelques années pourtant. Mais entre les premiers doutes et les baisers dont il se régalait aujourd'hui, il y avait déjà eu beaucoup de route. Ça ne coulait pas de source pour tout le monde...

Et niveau préjugés, il y aurait encore beaucoup à travailler. Pas pour aujourd'hui, on ne se construisait pas en un jour. Mais en écoutant Loïs, il ne pouvait s'empêcher de penser que vu sa dégaine, il aurait plutôt dit que ce dernier le criait sur tous les toits. C'était marqué sur sa gueule, à Loïs, il trouvait. Ce qu'il se garda de dire. Comme quoi, on pouvait apprendre à accepter son homosexualité ET à tourner sa langue sept fois dans sa bouche. Et dans la bouche des autres.

"J'ai pas envie que les gens m'voient comme ça..."

Parce que ça ne le catactérisait pas, Loïs avait raison. Quand il faisait de la cuisine ou qu'il préparait des tartes, il ne le faisait pas en tant que gay, il ne pensait pas qu'il aimait les culs pendant qu'il alignait les citrons -et on l'en remercie, ça aurait été gênant-. Il était juste lui. Et il ne voulait pas que cette image là change.

"Mais t'as raison, j'me prive pas !"

La preuve, il laissa échapper un soupir alors que les mains de Loïs descendaient sur son corps. Oh ça, il pouvait s'en mordre les doigts pendant des jours, après. Mais sur le moment, il ne regrettait rien. Et devant le brun, il n'avait plus aucune honte. Ce qui était déjà un progrès considérable. Devant le reste du monde... c'était autre chose.

"Non mais c'est que ..."

Il ne termina pas sa phrase. Loïs descendit sur lui et il glissa ses doigts dans les cheveux du brun. Sa tête partit en arrière. Il ferma les yeux, se déléctant de ses bons soins. Définitivement, il préférait les lèvres de Loïs lorsqu'elles n'étaient pas occupées à parler. Des siennes s'échappèrent quelques souffles et gémissements, lui signifiant toute son approbation. Jusqu'à ce qu'un grognement vienne interrompre ça.

He ho, il foutait quoi Loïs là ? Les doigts se frayant un chemin dans les contrées interdites le firent redescendre sur terre en une fraction de seconde. A la minute où il émettait l'hypothèse -parce qu'on n'était pas encore sur un aveu franc, hein- qu'il était peut être gay, il fallait qu'on lui foute des trucs dans le cul ? Qu'est-ce qui ne tournait pas rond, chez Loïs ? Beaucoup de choses, lui disaient sa conscience et la voix off. Non, il avait ses limites. Pas de là à s'en aller et claquer la porte, ils étaient en plein milieu de quelque chose qu'il n'avait pas du tout envie d'interrompre mais ses mains vinrent attraper celles de Loïs, alors qu'il cambrait le dos pour échapper à sa tentative, et il les ramena sur son bas ventre. Il y avait encore bien trop de choses qui tournaient dans sa tête en cet instant pour qu'il accepte ce lâcher-prise là.

Au point qu'il ne préfère retourner Loïs sur le lit et lui procurer les mêmes soins que ce dernier avait eu pour lui un peu plus tôt. - Allez comprendre pourquoi, à ses yeux, c'était moins gay dans la bouche que dans les fesses- . Avec plus d'inexpérience. Mais ce n'était pas une première. Et il s'appliqua à se souvenir de ce que Loïs lui avait dit et fait comprendre la dernière fois.

Quel gâchis en effet. Toutes ces générations de beaux garçons qui se pourrissaient la vie pour si peu de choses... Il y avait pire, de nos jours, qu'être gay, non ? Etre moldu par exemple ! Ou hybride. Berk. Mais bien sûr, Loïs enjolivait le tableau. S'il n'allait pas mentir à ceux et celles qu'il fréquentait, il n'affichait pas non plus un petit drapeau arc en ciel sur son bureau. Ses parents devaient savoir, quelque part, que leur fils sautaient régulièrement de chaque côté de la barrière, son père lui avait fait suffisemment de colères sur l'honneur de la famille et les apparences pour ça. Mais ça ne le défrisait pas, personnellement. Quand il se regardait dans la glace, par exemple. Quand il se regardait dans la glace avec un homme dans son dos non plus d'ailleurs, hein.

Ses tentatives pour montrer à Jesus tous les avantages possibles de cette situation avec un connaisseur (meme si bon, pas besoin d'être un garçon pour ça, Isleen s'y prenait très bien aussi par exemple) s'étaient résolues à un échec. Il était bien plus loin que Loïs n'aurait imaginé. Qu'à cela ne tienne, il lui expliquerait plus tard que son cul n'était pas plus impénétrable que le sien, et que c'était quand même sympa, en plus. Pour le moment il le laissait trouver ses marques sur sa peau de ses mains, de ses lèvres, de tout ce qu'il voulait. Et le jeune employé ministériel ne se priva pas pour le lui faire savoir de sa voix. Jusqu'à ce qu'il se lasse un peu et demander un peu plus d'action. Jesus s'améliorait, hein, mais après s'être fait passer dessus par un sanglier...

Il encouragea le futur pâtissier à prendre son de ses miches, donc, avec plus d'ardeur. Et en vue de leurs futurs petits jeux, il lui fit comprendre ce qui exactement rendait la chose si bonne, anatomiquement. S'il n'était pas bon en bio, il pouvait toujours lui donner des cours de rattrapage, pas vrai ? Ils continuèrent dans diverses positions jusqu'à ce que Jes trouve le "right spot" et en comprenne tous ses avantage, sentant son amant devenir fébrile dans ses bras, et ne réclame la fin de sa voix suave et craquante. Ils étaient beaucoup à l'entendre, ces derniers temps. Sauf une personne qui résistait encore et toujours à l'envahisseur.

Allongés sur le lit, Loïs se servit à nouveau de Jesus comme grande cuillere et couette, s'entourant de ses bras. Il aimait sentir le souffle chaud de son amant dans son cou, en ce moment. Au lieu de juste remettre son pantalon et se promettre "à une prochaine fois".

« Tu sais... Parfois je m'en contre fout. Mais parfois je me dis que j'aimerais bien te faire autant de bien que tu m'en fais à moi. »

Il dit en toute innocence. Il tourna la tête pour embrasser l'autre garçon, doucement, et le laisser réfléchir à ça avant de se rallonger confortablement. D'un coup de baguette paresseux, il fit en sorte que les assiettes se débarrassent et finissent dans l'eau moussante en bas. Le reste ce serait demain. C'était un excellent magicien, mais les sorts ménagers n'étaient pas toujours sa tasse de thé.

« Tu peux rester dormir si tu veux. Demain par contre je me lève tôt. »

Viendrait probablement un jour où même Jesus le lasserait. Ou Arthur, ou les autres amants et amantes qu'il contactait de temps en temps. Mais ça, il n'y pensait pas sur le moment, ce n'était qu'un détail de sa vie avec lequel il s'arrangeait.

Loïs était doué pour faire comprendre ce qu'il attendait d'un autre. Au lit comme ailleurs, d'ailleurs. Mais particulièrement au lit. Et Jesus bien moins borné lorsqu'il se retrouvait à s'occuper du corps de son amant éphémère que lorsqu'ils échangeaient verbalement. Il se laissa guider, sans protester, se contentant d'un grognement par-ci par-là lorsque Loïs l'interrompait, pour changer de position. C'est qu'il avait envie d'essayer d'autres choses -tant que ça ne concernait pas son cul, hein-. Ils finirent par s'accorder et trouver ce qui leur faisait perdre la tête, à tous les deux. Jesus le tenait encore fermement dans ses bras lorsqu'il sentit Loïs se délivrer. Et lui-même ne tarda pas à venir, non sans quelques envolées vocales, un peu plus graves que son partenaire.

Jesus se laissa tomber sur le côté, accueillant le brun entre ses bras. Putain ce que c'était bon, d'être juste là. Il déposa un baiser dans la nuque de l'animagus, sa main venant caresser la joue et se glisser entre les cheveux décoiffés de Loïs. A quel point était-il foutu, s'il appréciait déjà l'odeur de Loïs juste après leurs ébats ? Il ne se posait pas vraiment la question, heureusement. Il se contentait de savourer.

Et il fronça un peu les sourcils. En essayant de déchiffrer ce que Loïs essayait de lui dire, par là. Oh, il avait bien sa petite idée. Mais ce qu'il avait en tête... ouais, non. Bon, forcément, Loïs avait dû remarquer qu'il avait viré ses mains de la zone interdite. De la même façon, ses doigts ne s'étaient probablement pas aventurés juste là parce qu'ils avaient vu de la lumière -déjà, parce qu'il n'y avait pas beaucoup là dedans, il présumait-.

"J'crois que tu m'fais carrément autant de bien. Si ça n'est plus !"

Et ça n'était pas peu dire. Fallait-il qu'il explicite ? Loïs savait très bien se servir de sa bouche, de ses lèvres, du reste de son corps aussi. Il l'embrassa, frisonnant alors qu'un courant d'air venait chatouiller ses reins.

"Et j'aimais bien ce que tu m'as fait. Putain, c'est... whoa ! Quand tu veux pour le refaire ! "

Pas les doigts dans le cul, bien sûr. Il se garda de le préciser. Il se pencha pour s'emparer de ses lèvres encore un petit peu. Qui a dit qu'il ne fallait pas abuser des bonnes choses ?

"Tant pis pour toi ! T'auras pas de pancakes ni de petit déjeuner au lit, si c'est trop tôt !"

Il hésitait à rester. Parce qu'il ne dormirait clairement pas beaucoup, aux côtés de Loïs. Ca restait vraiment déroutant pour lui. Mais il se sentait bien ici, malgré tout. Et il avait bien envie de prolonger un peu plus ce moment. Le lendemain, il le regretterait. Il avait prévu de cuisiner une partie de la matinée et de l'après-midi, pour confectionner la tarte aux pommes que le pâtissier lui avait demandé. Ca allait lui demander du boulot !

Pas loin de s'assoupir, Jesus se redressa à contre coeur pour retourner se doucher. Il prit Loïs par la main pour lui proposer de le suivre. Pour ce soir, ils s'étaient déjà bien donnés dans la plupart des pièces de cet appartement. Mais ça n'empêchait pas une douche à deux, simplement pour se frotter le dos, n'est-ce pas ?

Ils grimpèrent dans la baignoire, Jesus en profita pour savonner Loïs et lui masser un peu le dos, avant de se savonner à son tour. Avant de retourner dans le lit. La nuit ne serait pas longue. Mais ça valait entièrement le coup !

Le sexe avec Jesus, c'était toujours un peu... particulier. Lois avait vraiment du mal à croire qu'il était sang pur, des fois. Ne serait-ce que sa prestance, déjà, mais son vocabulaire surtout. Et la façon dont il avait l'air de n'avoir d'yeux pour son égo uniquement lorsqu'il s'agissait de mettre des trucs (ou pas, en l'occurence) dans son cul. Sérieusement, qui lui avait fichu un illuminé pareil dans son lit. Lui même, se rappela-t-il. Parce qu'il avait aimé le jeu de découvrir qui il se tapait, sans savoir de qui il s'agissait au départ. Et après, il y avait ce défi de le pousser au delà de ses retranchements. Il semblait qu'il arrivait au bout, cela dit. Ses sous entendus n'avaient pas eu l'effet escompté.

En mode petite cuillère contre Jesus, il soupira, marquant sa déception mais profitant malgré tout du moment.

« Hm... La routine c'est le meilleur moyen de s'ennuyer... Mais c'est toi qui voit. »

Il répondit, tout en répondant aussi à son baiser. Et il se laissa entraîner dans la salle de bain, roulant des yeux dans ses orbites mais s'amusant de l'enthousiasme de Jesus quand même. Il profita de sa présence et de ses mains dans son dos, jouant un peu avec lui aussi, et puis une fois de nouveau couché il ne tarda pas à s'endormir, confortablement installé. Il ne ferait pas ça tous les jours mais ça n'était pas si mal une fois de temps en temps.

Le lendemain matin, le chat qu'il était s'étira de tout son long et profita une fois de plus du corps chaud qui était à ses côtés. Et puis, dans un air des plus mignons -qu'il utilisait comme tout félin qui se respecte pour obtenir ce qu'il voulait- il réclama les pancakes qu'on lui avait promis, et les dégusta avec joie. Un bon café, et ils partaient au travail chacun de son côté, pas vrai ? Il pouvait y prendre gout et rappela à Jesus que s'il comptait devenir cuistot plutot que patissier, il requiérait ses services comme cuisinier particulier. Un dernier baiser, langoureux, et il disparu.