You won't deceive me for long - NC18[ Loïs & Jesus ]

 La Licorne Lubrique... Un nom bien trouvé où douteux selon les avis, pour un lieu tout aussi douteux ou pas selon les sorciers et autres créatures magiques qui le fréquentait. Quelle déchéance, pour un Valentine. Vêtu de sa plus belle parure poils et de plumes, Loïs s'apprêtait à faire l'indicible. Frayer avec des sangs mêlés, passe encore, mais cette boîte était plutôt réputée pour abriter toute sorte de créatures et d'hybrides... Quelle décadence. Mais bizarrement, le jeune Valentine avait besoin de ça. Pour se sentir fort, se sentir pur, peut être, là où son père s'enfermait dans une tour d'Ivoire lui il avait toujours eu la curiosité de ces êtres inférieurs a fleur de peau. C'était peut être l'appel de l'interdit, ou de jouet avec le feu... Après le fiasco de la Saint Valentin il avait d'autant plus besoin de se défouler.

Il se débarrassa de son surplus d'épaisseur a l'entrée, adressant un sourire a la jeune femme qui s'occupait des vestiaires, charmant les vestes des futurs danseurs et danseuses en quête de passion, puis il se faufila vers la source de la musique. L'ambiance était déjà a la proximité, a l'alcool et au rapprochement des corps de touts âges, de tous genres. Il ne manquait à Loïs que le second pour en profiter pleinement, aussi il rejoint le bar où les sorciers et sorcières mixaient les boissons, les liquides qui volaient dans les airs et se mélangeaient, rejoignant les verres de leurs futurs propriétaires avec grâce. Plusieurs shots de Fire Whiskey après, dont certains payés par son charmant voisin de comptoir, Loïs était fin prêt pour la danse.

Les lumière voletaient parmis les danseurs et les danseuses, ici tout le monde était éclairé de la même façon et pourtant, il se savait différent. Peut être qu'on le reconnaîtrait, le scandale, son père avait déjà eu à intervenir et Oublietter quelques témoins. Alors qu'il épousait le corps d'une belle brune, le jeune homme trop a l'étroit dans un métier de gratte papier se rappelait de la rouste qui l'avait attendue. On ne decevait pas Valentine Senior sans conséquence. Sa mère préférait faire le sujet de ses orientations et occupations, tant qu'il ne faisait pas de vague... Mais justement, sur la piste de danse où une brume magique et douce montait, le brun avait envie d'en faire, des vagues. Cette fois il jeta son dévolu sur un grand garçon et n'était pas parti pour s'arrêter avant le petit matin, quand il le vit. Blond, des boucles assez banales mais avec un visage bien particulier...

...Silène Beaumarchais avait un physique loin d'etre sculptural ou même marquant. Il était banal, au mieux. Mais sa personnalité le rendait intriguant, surtout au pieu. C'était d'ailleurs le seul endroit où ils arrivaient a se mettre -plus ou moins- d'accord tous les deux. La mère de celui ci avait espéré, des on-dits et du rang de Loïs Valentine, que ce dernier arriverait a gagner son fils a la cause des Sangs Purs... Il avait rechigné, mais essayé. Maintes fois. Ce type était une cause perdue, mais ça ne l'empechait pas de profiter de l'occasion pour s'amuser un peu en toute impunité. Et il était là, sur la piste, presque comme livré avec un ruban pour lui.

« C'est la première fois que je te vois fréquenter ce genre d'endroits Beaumarchais... Ça te va comme un gant. »

Il glissa en venant danser près de lui. Et puis il passa une main approbatrice sur son bras avant de venir enrouler les siens autour de son cou et rapprocher des hanches. Il avait d'autres personnes avec qui il aurait pu, voire préféré passer ce genre de soirée. Mais le côté abrasif de leur relation le défoulait aussi bien.
.
« Décidément, la déchéance ça te connait. On danse ? »

La belle chemise de Loïs !:

Ce soir, il avait besoin de changer d'air. Le chef du restaurant universitaire lui avait pris la tête toute la matinée parce que sa façon de couper les endives ne correspondait pas à ce qu'il attendait de lui. Parfois, il se disait qu'il fallait vraiment qu'il se barre de cette université de merde. Mais.. le reste du temps, il oubliait, se rappelant qu'ici, c'était aussi et surtout devenu sa maison. Et pour le trafic d'ingrédients, la cuisine restait une place de choix. D'ailleurs, cet après-midi encore, il était reparti avec un petit butin personnel, caché dans une extension de poche.

Ce n'était pas la première fois qu'il passait les portes de la Licorne Lubrique. Mais la première fois qu'il les passait en tant que Silène Beaumarchais. Il avait rencontré le jeune homme quelques temps auparavant déjà, sous une autre apparence, empruntée à son ancien voisin de chambre. Mais sa réputation l'avait précédé. Et après la nuit qu'ils avaient passée ensemble, c'est tout naturellement qu'il s'était tourné vers cette apparence là pour continuer ses petites virées nocturnes. Il avait déjà expérimenté cette apparence-là une première fois, avec un mec de ses cours de potion. Et ... fallait avouer qu'elle lui avait ouvert bien des portes. Ou des braguettes, c'est selon...
Voilà pourquoi il réitérait l'expérience une nouvelle fois. Cette boite de nuit ne semblait pas des mieux fréquentées. Mais tant mieux. Il ne cherchait pas un truc guindé. Juste de quoi prendre un peu de bon temps, avant que le polynectar ne cesse de faire effet et qu'il ne doive vider toute la gourde. Avant de sortir, il s'était aussi vidé quelques bouteilles de bieraubeurre. Histoire de se donner de l'élan. Un petit sort sur ses vêtements, histoire de les rendre moulants, à la limite de l'indécence, et il était fin prêt.

Il repéra quelques visages, qu'il connaissait de vue, et un grand brun plutôt beau garçon qui pourrait bien faire sa nuit. Et fit ce qu'il s'imaginait que Silène ferait en rentrant ici : il se rendit sur la piste de danse et commença à se déhancher, sur de la musique pas du tout à son goût. Il tenta de faire signe au grand brun. A la place, ce fut un autre garçon qui mordit à l'hameçon, l'abordant par surprise sans qu'il ne le voie venir. Jesus tiqua un peu lorsqu'il comprit que l'autre connaissait Silène. Oh.. Vous voyez les emmerdes arriver à des kilomètres à la ronde ? Lui, en tout cas, il les sentit glisser tout contre lui et se rapprocher sans équivoque.

"Tu devrais le savoir, c'est pas tellement dans mes habitudes... Et puis... je savais pas que c'était dans les tiennes !"

Il se retourna vers lui pour lui faire un clin d’œil et caressa sa joue du bout de ses doigts. Clairement, l'autre semblait familier avec Silène. Et quelque part, du peu qu'il avait observé de ce dernier, ça ne le surprenait pas. En tout cas, une chance, il nota lorsqu'il se colla à lui que l'autre sentait tellement l'alcool qu'un incendio l'aurait embrasé comme une torche. Ça allait peut-être lui faciliter la tâche de jouer Silène en présence d'un de ses proches. Peut-être... En tout cas, l'autre n'avait pas l'air de vouloir se décoller pour l'heure. Et vraiment, il était loin d'être dégueulasse à regarder. Ça aurait été dommage de l'envoyer paître.

"C'est pas ce que t'apprécies, chez moi ? J'peux pas te refuser la danse, mon cher !"

Il posa ses mains sur les hanches du brun et se cala sur son rythme, se laissant un peu porter par la soirée. Vraiment, ce type de danse, ce n'était pas trop son truc. Il préférait de loin le hip-hop moldu. Heureusement, l'alcool qui coulait déjà dans ses veines l'aidait à mieux entrer dans le jeu. Il profita que la musique se calme un peu pour rapprocher encore son visage de celui du brun, testant ses réactions, jusqu'à ce qu'un mec, clairement trop bourré, leur rentre dedans en manquant un pas de danse. Il manqua de les faire tomber et Jesus rattrapa le brun de justesse. Habitué à réagir au quart de tour, il se tourna vers lui, le héla avant de serrer les dents en dernière minute pour retenir un flot d'insultes qui menaçait de sortir. Rha. Bordel de bec crochu. Silène n'était pas aussi brut que lui, il le savait. Fallait qu'il se contrôle.

"Je te paye un petit verre pour s'abreuver un peu ?"

Clairement, pour le contrôle, ça n'allait pas jouer en sa faveur. Mais il était encore bien trop sur les nerfs, rien que ce micro-incident en témoignait. Et quoi de mieux que l'alcool pour se détendre un peu mieux ? Il attrapa le brun par les épaules pour se frayer un chemin jusqu'au bar et se commanda un cocktail maison, laissant l'autre choisir ce qu'il voulait.

"Il ne t'as pas fait mal au moins, j'espère ? Sinon je le ... lui demanderai un petit dédommagement..."

Il fit un petit sourire. "Tu vois ce que je veux dire", était l'idée. Même si lui-même, il ne savait pas trop ce qu'il voulait dire par là. Le "sinon je lui démonte sa gueule" n'était vraiment pas passé loin. Putain, c'était dur de ne pas passer pour un... lui-même. Clairement, il avait encore du chemin à faire pour être un expert en la matière.

C'était un peu -beaucoup- en dessous de lui, tout ça. Ce lieu, cette danse, et maintenant ce partenaire... Une partie de lui au fond lui disait qu'il pouvait faire mieux. Qu'il méritait mieux. Que la facilité, c'était indigne de lui. Mais il avait juste envie de s'amuser... Le challenge, oui, c'était bien, mais est-ce qu'il avait seulement le droit de s'amuser de temps en temps ? Jouer au chat et a la souris ça le connaissait mais parfois, le chat était paresseux, voilà. Et il avait suffisemment à prouver au Monde le reste du temps pour s'accorder au moins ça. Beaumarchais s'était avéré être un sacré poisson a ferrer, au départ. Mais si facile a contenter... C'était peut-être pour ça que le jeu nécessitait un certain nombre de piques supplémentaires venant des deux partis. Ils se ressemblaient autant qu'ils étaient différents dans leurs idéaux. Au moins, sur la piste de danse et au lit, ça rendait les choses épicées.

« Pas dans tes habitudes mon œil... Tu n'as aucun goût, Silène... Qu'est ce que j'ai entendu sur toi et Faraday ? Bon à quelques exceptions près. »

C'était la base, de critiquer. Mais les mots étaient peut être acidulés, son ton et ses gestes restaient définitivement plus sucrés.

« Tu sais ce qui le plaît chez toi, et c'est certainement tout sauf tes fréquentations. »

Ce qui ne l'empechait pas d'y retourner. Beaumarchais avait un goût de reviens-y, clairement. Ils s'étaient mis a danser, l'etroitesse de la piste par rapport a la fréquentation intimant la promiscuité, les lumières faisaient briller leurs peaux et leurs vêtements et alors que Loïs récupérait les mains de l'autre pour les mettre là où il voulait, sa mâchoire  contre  la sienne, quand ils se firent bousculer par un malotru. Ces choses là arrivaient dans ce genre de lieux mais sur le moment, le physique de pouilleux de l'intru et son odeur de poivrot qui ne s'excusait même  pas suffirent a faire danser des flammes meurtrières dans les yeux du jeune Valentine. La réplique cinglante allait dépasser ses lèvres mais Beaumarchais s'y était déjà collé, dans un ton qui ne lui ressemblait pas.

« Un grand, au moins. Si tu peux te le permettre bien sûr. »

Il ajouta, taquin, glissant bien vite sur son attitude de mâle alpha qu'il mettait sur le dos de l'alcool. Il laissa échapper sa surprise de se faire prendre par l'épaule et emmener au bar fissa. Il avait bu quoi, en fait ?

« Et bien... Quelqu'un t'a donné des cours de galanterie Beaumarchais ? Ça doit faire cinq minutes et non seulement tu ne m'as pas encore insulté moi ou la famille, mais en plus tu proposes réparation pour son affront ? »

Il haussa un sourcil et sourit jusqu'à dessiner sa fossette en coin. Il commanda un cocktail savant et hors de prix et fit signe a la barmaid que c'était son compagnon qui payait. Cette dernière lui envoya son brevage vert et encore fumant quand il arriva dans ses mains, et il était encore en train d'observer son cavalier. Est-ce qu'il attendait quelque chose de lui, a son tour ? Ou est-ce que la soirée de la st Valentin lui avait grillé quelques neurones. Peut être qu'il s'était vu mourrir et pour cause, il avait pris cher ce soir là, et qu'il s'était senti l'envie de se sentir en vie lui aussi ce soir.

« Ton cavalier de l'autre soir ne va pas être déçu si tu rentres avec moi ce soir ? Loin de moi l'idée de t'en dissuader. Je ne sais pas ce que tu as bouffé ce matin mais ça le plaît. »

Il l'attrapa a la ceinture après avoir descendu un bon deux tiers de son verre et le rapprocha de lui, plongeant ses yeux dans les siens. Et puis sans plus attendre, il l'enlaça pour un fougueux baiser.

Alors ça pouvait être dans ses habitudes ? Il connaissait vraiment mal Silène, il se le notait. Pour cause, la dernière fois, il n'avait rencontré aucun problème. L'autre mec ne connaissait pas non plus Silène. Mais voilà qu'il avait dû tomber sur quelqu'un qui le connaissait. Ca devait bien arriver mais... il ne s'y était pas préparé. Du tout. Et il le regrettait déjà un peu. Pas trop non plus. L'autre était clairement beau garçon et être Silène semblait lui ouvrir quelques portes avec... Enfin, il l'espérait. S'il ne se faisait pas griller avant. Et.. merde. C'était qui Faraday ? Qu'est-ce qu'il avait pu entendre ? Putain, il pouvait pas être explicite un peu, le beau brun ?

"Faut pas se fier à ce que t'entends, tu devrais le savoir.. "

Il se contenta de tenter ça, avec un petit sourire en coin. Ce genre de conneries, ça passait toujours, non ? Et pour le reste, il espérait que la danse lui ferait oublier. La musique forte aidait à ne pas trop converser, ils ne s'entendaient que mal avec tout ce bruit. Et ça n'était pas pour lui déplaire, au contraire. Il n'était pas venu ici pour tailler la discussion. Et les choses se déroulaient plutôt comme il le voulait, jusqu'à ce qu'un mec bourré vienne faire irruption dans leur petite danse. Fallait avoir les nerfs solides, pour ne pas le cogner en retour. Et une petite boisson s'imposait pour faire passer tout ça.

"Un grand alors.. Ce qu'il faut pas faire pour tes beaux yeux !"

Il était vraiment sur un putain de terrain glissant. A ce stade, c'était presque les toboggans des parcs aquatiques. Il allait falloir beaucoup d'alcool pour éponger tout ça. Et il espérait qu'il y en avait déjà un peu qui coulait dans les veines du brun. Qui justement commençait à relever quelques incohérences. Bon. Ça semblait ressembler à de l'amour vache, entre eux deux. Ce qu'il avait déjà constaté et que l'autre était en train de confirmer. S'il n'essayait pas de le mener en bateau ? Mais insulter sa famille, ça allait faire compliqué. Il était déjà dans une situation instable comme ça, il n'irait pas jusqu'à là. Au moins, ce "changement" avait l'air d'amuser l'autre. C'était un bon point. Alors... autant essayer de retourner la situation à son avantage ?

"Faut apprendre à se renouveler, mon chou. "

Mon chou. Ouais. Avec cette apparence, il se sentait pousser des ailes, fallait croire. En temps normal, il trouvait ça horrifiant de niaiserie. Mais c'était peut-être ce qui était amusant. Il tendit quelques galions à la serveuse en échange de leurs verres et trinqua avec l'inconnu avant d'entamer son verre. Le cocktail était un peu trop dosé en alcool mais c'était parfait pour l'occasion. Il en but une bonne moitié avant de se retourner vers le brun, prêt à entamer quelque chose. Mais il lui coupa l'élan avec de nouvelles informations. Meeeeeerde, Silène avait un copain maintenant ? Fallait vraiment qu'il se renseigne mieux sur la marchandise.. Ou alors ce n'était qu'un coup d'un soir, un de plus ? Mais l'autre n'en aurait probablement pas parlé de la sorte. Pas s'il connaissait Silène, il lui semblait. En tout cas, le brun ne semblait pas vraiment se préoccuper de la réponse. Et Jesus, un peu surpris, se laissa attraper et lui rendit son baiser. Et... woh. C'était agréable. Et électrisant. Ça faisait un petit moment qu'il n'avait plus connu cette sensation. La situation commençait à lui plaire. Au goût d'interdit habituel se rajoutait un drôle de challenge. De lui-même, il repoussa un peu son compagnon, après quelques secondes à profiter de ses lèvres, et se pencha vers lui pour glisser, à voix basse.

"Il n'a pas à savoir. On n'est rien obligés de dire. Je ne lui dirai pas. Tu ne lui diras pas non plus, bien sûr..?"

Il posa son doigt sur les lèvres du brun, comme pour le tenir au silence. Et en profita pour glisser sa main sur sa joue, qu'il rapprocha de son visage. A nouveau, il l'embrassa, avec un peu plus d'assurance, cette fois-ci. Leurs deux corps étaient déjà proches mais il en profita pour se coller un peu plus contre l'autre. C'était probablement une bonne chose, que Silène ne soit pas du genre galant. Il espérait qu'il était aussi du genre entreprenant et rapide. Ils n'avaient pas tout la nuit après tout... Il termina son verre et commanda le suivant, faisant de même pour celui de l'inconnu. Il allait exploser les budgets mais c'était pour la bonne cause -à force, il allait finir par renommer son entrejambe "bonne cause"-. Le second verre fut descendu presque aussi vite que le premier. Ils échangèrent quelques baisers de plus en plus embrasés, entre deux gorgées. Son cœur battait beaucoup trop fort pour une petite aventure en boite de nuit. Mais bordel, depuis le temps qu'il attendait... Son excitation commençait à monter aussi, doucement. Et il sentait les regards sur eux. Certains, carrément insistants. Ce qu'il détestait ça. Être sous une autre apparence lui permettait de les encaisser un peu mieux mais ça n'était pas beaucoup plus facile pour autant. Surtout lorsqu'il ne pouvait pas se permettre de les insulter ouvertement.

"Tu veux pas qu'on se barre de ce bar mois... peu fréquentable ? On sera mieux ailleurs, tous les deux, en tête à tête, non ?"

Il tenta le sourire en coin à nouveau. Il était en train de se creuser la tête pour chercher comment faire pour ne pas devoir aller "chez Silène", que l'autre connaissait déjà peut-être. Avant de se rappeler que l'excuse en or venait de lui être servie sur un plateau.

"Pas chez moi, tu comprendras. Avec mon cavalier de l'autre soir, un peu de discrétion, ça serait préférable ! Et je ne pense pas qu'il veuille se joindre à la fête.. "

Le sous-entendu pour se rendre chez l'autre garçon était clair. Tout autant que la main qu'il venait d'appuyer sur le haut de ses fesses. Mais il ne connaissait pas suffisamment bien sa vie pour pouvoir le proposer franchement. Il subsistait le doute que la demeure du brun ne soit pas envisageable, pour toutes sortes de raisons. Restait à espérer que si. Il préférait vraiment éviter de se retrouver dans les douches de la MUL ou autre endroit moyennement fréquentable. Et vu le style de l'autre garçon, pas sûr que ça le ravirait non plus.

Clairement, ce nouveau cocktail faisait briller les lumières et loupiotes qui flottaient dans la grande salle bien plus vivement que la normale, mais Loïs n'en était pas pour autant complêtement idiot, Silène avait changé depuis cette fatale soirée de Saint Valentin. S'il avait bien compris, l'autre garçon n'avait pas reçu d'antidote, peut être que ça avait aussi altéré sa personnalité ? Ou que comme lui, il avait un gros besoin de se défouler. Ce besoin là il le lui transmettait dans ce baiser, abandonnant toute prétention habituelle entre eux deux qu'ils ne se plaisaient pas et limite faisaient la charité pour l'autre. C'était vrai qu'il n'était pas très farouche non plus, l'autre bouclé là, ce soir. Peut être que quand on a eu peur de crever on ne fait plus le malin autant que ça, mais Beaumarchais avait l'air d'être le genre de mec qui fait le malin même suspendu au bout d'une corde au dessus d'un volcan en éruption. C'était extrêmement agaçant, mais en même temps un bon challenge de temps en temps.

Il eut un petit tic de frustration et de désapprobation quand l'autre sépara leurs lèvres. Il n'en avait pas fini avec lui ! Mais ce que ce dernier lui glissa à l'oreille lui fit changer de sujet d'introspection. Depuis quand Silène était infidèle à cet emmerdeur de Faraday ? Alors oui, avant ça, fidélité et Beaumarchais c'était un peu comme Cours d'Histoire de la Magie et Fun, totalement incompatible, mais il lui avait semblé qu'il s'était bien entiché cette fois, vu leurs larmes de crocodiles et autres écœurantes déclarations... Le Sang Pur à la chemise fleurie avait plongé ses yeux noirs un peu longtemps dans ceux bleus en face de lui. Il allait l'ouvrir quand un doigt s'invita sur sa bouche pour le faire taire, et sans plus tarder il se retrouvait embrassé à nouveau, et avec fougue par dessus le marché ! C'était difficile de rester concentré quand on l'invitait avec insistance et force de persuasion à s'intéresser à autre chose. Il ne reconnaissait peut être pas vraiment le savoir faire de Silène mais ça n'en restait pas moins grisant. Le rouge commençait à lui monter aux joues lorsqu'il se fit offrir un verre supplémentaire. Au moins, l'autre tenait parole. Pas si radin le pouilleux de Sang mêlé.

« Quoi... De nous deux c'est moi qui devrais avoir honte de me discréditer avec un type comme toi. »

Il dit avec la claire indication qu'il n'en avait rien à faire, en fait. C'était même plutôt ce qui lui plaisait dans l'initiative, se taper un type qui valait bien moins que lui sur le papier, ça le faisait mousser. Par contre la raison que lui sortait Silène encore une fois ne collait pas vraiment avec ce qu'il lui aurait dit. Et en même temps, qu'est-ce qu'il savait vraiment de lui ? Plusieurs coups d'un soir, ça ne dévoilait pas un homme, l'autre ne devait pas avoir une meilleure idée de qui Loïs était que l'inverse. Mais... Une petite voix lui disait quand même que c'était suspect.

« J'en doute. C'est un petit fragile que tu t'es choisi, Merlin seul sait pourquoi. Et jamais de la vie j'y touche à ce rat. »

Ses yeux roulaient dans leurs orbites à la simple idée de Rufus Faraday dans son lit. Il revint à son cavalier et laissa échapper un petit miaulement appréciatif à ce que ce dernier faisait de son fessier. Il attrapa à contrecoeur sa main pour l’entraîner à travers la foule, vers l'entrée de la boîte. montrant le tampon magique qu'on lui avait apposé et qui disparaîtrait une fois la nuit passée, il récupéra son manteau d'épaisses plumes noires et laissa Beaumarchais prendre le sien pour ensuite se diriger dehors à reculons, joueur, avec lui.

« Chez moi pour cette fois encore alors, princesse. Un de ces quatre il faudra que tu me montres le taudis où tu vis. »

Il dit en feignant la moquerie, se serrant contre l'autre pour transplaner. Ça n'était pas son mode de transport favori, encore moins avec autant de verres derrière le gosier mais il fallait avouer que c'était pratique et efficace. Il trébucha un peu et se rattrapa à lui une fois que leurs pieds touchèrent le plancher. L'alcool n'aidait vraiment pas ce mode de transport, il comprenait mieux la propagande de "boire ou transplaner, il faut choisir" mais ils n'en étaient quand même pas à perdre des membres, ça allait... Son loft londonien était spacieux en hauteur, dévoilait sa mezzanine ouverte sur le reste à l'étage, le tout articulé autour de piliers en acier et arrangé avec goût. Valentine senior n'avait rien à voir là dedans, Loïs avait mis un point d'honneur à tout meubler par lui même.

Il attrapa son invité par le col et le traina tantôt devant, tantôt derrière lui, intercalant leur avancée de pauses enlacées par ci par là. Ils chutèrent sur le canapé, se prirent un pilier ou deux dans leur élan. Quelque chose toquait à la porte dans la tête de Loïs qui, bien qu'appréciant fortement ce qui se passait, trouvait qu'il se tramait quelque chose de bizarre. La paranoïa aurait pu lui souffler que ce n'était peut être pas Silène, là, dont il arrachait presque le haut en essayant de l'en débarrasser, mais elle ne parlait pas assez fort par rapport à son envie de s'envoyer en l'air et avec autre chose qu'un balais.

« I want you... bad. »

Il lui souffla, ignorant totalement son instinct de survie. Il y aurait toujours le temps de s'en inquiéter après.


***
( y'a pas besoin de traduction si ? 8D;;; )

Ca pouvait très vite basculer d'un côté ou de l'autre, Jesus le sentait lorsque l'autre commença à évoquer le potentiel petit ami de Silène. Putain. Plus jamais les mecs maqués, plus jamais. Même si ça n'avait pas franchement l'air de le déranger, le brun, avec ses sourires en coin et ses allusions en tout sens, ça restait beaucoup trop compliqué, cette histoire.

"Je te le confirme, rat ou pas, jamais de la vie t'y touches. Propriété privée."

A quel point c'était ridicule de feinter la jalousie juste pour tirer un coup ? Il préférait ne pas y penser. D'autant qu'il n'avait aucune idée de qui il s'agissait. C'était peut-être vraiment la honte. Même si.. il s'en foutait pas mal, c'était la vie et le cul de Silène, pas les siens. Enfin juste momentanément. N'empêche, ça le faisait quand même suer d'être prétendument amoureux d'un naze. Silène n'était décidément pas aussi classe qu'il se l'imaginait. Terminant à peine son verre, il laissa le brun le guider à travers la foule pour récupérer leurs vêtements au vestiaire. Et en un clin d’œil, ils se retrouvèrent chez l'autre. Bon, le clin d’œil fut un peu long et mouvementé. Le transplanage n'était jamais une partie de plaisir mais avec de l'alcool, ça s'apparentait parfois une montagne russe en condensé, les cris des sales mioches cramponnés aux sièges en moins.

Jesus n'avait pas manqué les paroles de l'autre. Encore une fois, il confirmait qu'il prenait Silène pour la plèbe. Après, entre jeu, taquinerie ou réalité, il n'était pas tout à fait fixé. Mais surtout, Silène serait déjà venu ici, de ce qu'il comprenait. Ça tombait mal, la mémoire des lieux n'était pas comprise avec l'apparence. Le polynectar mériterait décidément de quelques améliorations. Alors il ne regarda pas trop, ne fit aucune remarque sur la décoration ni sur les lieux. C'était putain de spacieux. Et dire que ce mec avait voulu que ça soit lui qui paye les boissons. S'il n'avait pas eu furieusement envie de lui passer sur le corps, il lui aurait dit ses quatre vérités à ce gosse de riche. Mais il se contenta de fermer les yeux, de se laisser guider par la fougue du brun dont il ne connaissait toujours pas le nom. L'autre n'avait pas l'air de vouloir lambiner et ça lui allait parfaitement. Pas de dernier verre offert, aucune formalité, que demandait le peuple ? Quant à l'inquiétude de ne pas connaître les lieux, il avait l'impression de plutôt bien s'en sortir pour le moment. Après tout, un canapé restait un canapé et avec la dalle qu'ils avaient tous les deux, de toute façon, n'importe quel recoin de cet appartement aurait fait l'affaire.

"Alors qu'est-ce que tu attends ?"

Il se pencha vers lui pour l'embrasser de plus belle, avant de s'écarter un peu pour faire glisser le haut du brun puis son pantalon. Son propre débardeur avait volé aussi dans la foulée. Et s'il avait eu une légère appréhension au départ, de l'inquiétude de ne pas plaire autant qu'il l'aurait aimé, elle s'était envolée bien vite. C'était particulier de se dénuder et d'exposer un corps qui n'était pas le sien. Mais ça avait quelque chose d'incroyablement libérateur et excitant. Envolés les complexes, les peurs du lendemain et de l'image que ça renvoyait de lui, ne restait que le souci de prendre du bon temps. Et ... là dessus, il ne s'inquiétait plus vraiment. L'atmosphère était devenue torride en un rien de temps et il avait de plus en plus chaud à mesure que ses vêtements se faisaient la malle. Qu'à cela ne tienne, l'heure n'était plus à la retenue et il ne se priva pas de prouver à l'autre tout le désir qu'il ressentait pour lui en cet instant.

Il n'y eut que pour les bruitages qu'il se força un peu. Sa courte expérience avec Silène lui avait prouvé une chose, le bouclé ne jouait pas au roi du silence lorsqu'il était au plumard. Alors il s'appliqua à faire de même, forçant un peu les traits. A quelque chose près, il se sentait digne de jouer dans un film de cul. Mais ça aussi, c'était pour la bonne cause. Et dans son état, il en aurait fallu bien plus pour l'empêcher de prendre du plaisir. Le brun n'était d'ailleurs pas mauvais pour faire perdre la tête, fallait être honnête. Et il finit d'ailleurs par en oublier bruitages et autres manières, se laissant être presque lui-même. A tel point qu'il s'exclama, d'un air bien naturel.

"Putain.. y'a pas à dire, t'assures du cul !"

En se redressant un peu sur le canapé, lorsque son souffle se fut un peu calmé.

On pouvait accorder quelques chose à Silène Beaumarchais, c'était son talent au pieu. Son caractère, c'était autre chose. Son physique... Acceptable at best. Ses ambitions dans la vie ? Proche du néant en ce qui concernait Loïs Valentine, ses goûts en mec plus que bas de gamme... Mais sur la chose qui les intéressait tous les deux, il n'y avait pas a rechigner loin de là. Sauf que là, cette fois... C'était... Différent. Pas mal, non, mais plus les gestes se précipitaient et plus les peaux s'entrelaçaient sur le canapé du loft Londonien, plus Loïs était obligé d'admettre qu'il était très réceptif a ce qui se passait. Mais il devait aussi s'avouer que quelque chose clochait chez son partenaire ce soir. Aucun petit mot acidement doux, ou insultes affectueuses, n'avait dépassé ses lèvres. Merde il avait beau avoir crié pas mal d'insanités il n'avait pas une fois utilisé son nom, quoi ! Et si l'intensité avait été au rendez vous, sur la durée... Loïs avait connu des matchs de Quidditch qui duraient moins longtemps a Durmstrang, et l'attrapeur adverse était au tapis. Il n'était pas non plus frustré il était... Intrigué. Autant dire que cette nouvelle exclamation fit plus que l'intriguer cette fois.

« Hm... T'es pas mal dans ton genre non plus...»

Il se redressa, allant chercher en tendant le bras en équilibre sur le bord du canapé le paquet de cigarettes qui traînait sur la table. Il attrapa sa baguette qui avait fini par terre et enflamma le bout de sa clope, inspirant une longue bouffée. Puis il finit par se redresser, toujours nu comme un (séduisant) ver, et vint a califourchon se poser sur "Silène Beaumarchais". Il lui proposa sa clope, puis en repris avant de venir se coller un peu plus contre lui.

« Mais j'espère que ça n'était que la mise en bouche, chéri, parce que si tu crois que tu vas me rassasier avec ça... »

Il entreprit de dévorer son coup de baisers langoureux pour se montrer plus démonstratif, n'oubliant pas de le provoquer de sa proximité épidermique.

« Viens, suis moi. »

La grande horloge au mur indiquait seulement une heure du matin, et si la fougue du début serait appaisée, il n'y avait rien de mieux qu'un second round lascif et langoureux avec lui. Malgré les protestations, il grimpait avec l'autre jusqu'à son lit en mezzanine, avec zéro considération pour le fait qu'ils avaient abandonné leurs affaires en bas. Sans plus de considération d'ailleurs, il poussa son invité sur le lit et avança vers lui comme le félin qu'il était, sous forme humaine mais l'air tout aussi prédateur dans ses yeux. Il entama les représailles en commençant par le torse, puis son ventre, plus plus bas, jusqu'à ce que l'autre n'ait plus tellement envie de protester. Voire qu'il n'ait vraiment vraiment pas envie de le voir s'arrêter. Une fois a point, Loïs se redressa et sa baguette en main (la vraie, pas celle de l'autre) il lança sans même le prononcer Incarderem, et l'autre, qui n'était certainement pas Silène Beaumarchais, c'était plutôt clair maintenant, se retrouva pieds et poings liés au cadre du lit. Loïs arborant un sourire charmant.

« Bien... Mon bel amant, si on tombait les masques, a présent ? »

Il dit en s'allongeant a moitié sur lui, clairement tout sauf inquiet de la supercherie qu'il sous entendait. Il n'avait sans doute pas devant lui un Auror ou quelqu'un qui lui voulait du mal, ou alors l'autre était très impliqué dans son travail.

« Crois moi se faire passer pour Beaumarchais, a moins que tu aies le physique d'une goule de grenier, ce n'était pas la seule façon de finir dans mon lit. Enfin si je me trompe tu n'as qu'à me donner mon nom et le petit surnom que Silène a pour moi au lit et je te relacherai. »

Il sourit, les bras croisés sur le torse du jeune homme. C'était un jeu plutôt amusant, en fait. Et lui qui pensait passer une soirée banale, il n'aurait pas pu se tromper d'avantage.

Le suivre alors qu'il avait déjà obtenu -certes un peu rapidement- ce qu'il avait obtenu, ça n'était pas vraiment l'idée du siècle, il le savait. Une partie de lui lui disait déjà de se barrer. Mais... fallait avouer, le brun savait être séduisant. Et repartir pour le round deux, c'était plutôt tentant. D'autant que l'autre ne laissa que peu de temps morts. A peine avaient-ils fini qu'il repartait l'embrasser de plus belle. Jesus tenta de reprendre raison alors que le brun l'emmenait en haut de la mezzanine. Il protesta pour la forme, sans y croire vraiment. Après tout, il avait encore du temps. Le polynectar durait généralement un moment. Alors il se laissa faire lorsque le brun le poussa sur le lit et commença à le traiter de la plus agréable des manières. Sa méfiance était au plus bas alors que petit à petit, l'envie s'emparait de lui à nouveau. Il n'avait plus aucune envie de partir d'ici lorsque des liens, venus de nulle part, l'enlacèrent soudainement.

Ah. Il ne l'avait pas vu venir ça. Pas. Du. Tout. L'autre avait compris son petit manège. Mayday.

La panique commença à le gagner. Fallait-il qu'il joue avec le feu à ce point ? S'il était découvert, sa vie était fichue. Sa réputation, ses amis, ses trafics, tout s'effondrait. Il tentait de n'en rien montrer, mais difficile de rester putain de calme dans des moments pareils. Autant dire que l'excitation retomba aussi sec. Il était foutu. Evidemment qu'il ne connaissait pas le prénom de ce type. Ce n'était pas gravé sur son front. Ni sur sa baguette, malheureusement.

Silene faisait vraiment suer avec ses fréquentations paranos de merde. Dire qu'il lui restait encore un demi-chaudron de polynectar à son image.. il n'était pas prêt d'en avaler le reste ! Heureusement que l'autre était torché. Les liens étaient un peu lâches, ils englobaient une partie des draps en plus de ses chevilles et de ses mains. Feignant la réflexion profonde, il profita de chercher une réponse et de voir l'autre se pavaner pour s'en défaire à moitié.

"C'est flatteur, mon chou. Tu crois vraiment que quelqu'un prendrait mon apparence pour passer dans ton lit.. Je ne pensais pas que tu m'estimais si désirable. Et toi, tu t'estimes vraiment désirable à ce point ? Qui aurait ce niveau de désespoir, vraiment ? "

C'était naze, mais c'était tout ce qui lui était venu en tête, là. Qu'importe, c'était juste pour gagner du temps. Ces quelques mots ne convaincraient sans doute pas suffisamment le brun. Jesus ondulait un peu du bassin, tant pour faire distraction que pour libérer ses chevilles.

"T'as jamais été tendre envers moi et ... on s'emmerderait, sinon. Mais je ne te savais pas si mauvais hôte. Les liens, les fouets, tout ça, c'est pas vraiment mon truc, tu vois ?"

Et lorsqu'il se fut délié une cheville et sa main gauche, il partit à l'attaque. D'un geste brusque, il se tortilla pour déséquilibrer l'autre et enchaîna avec un coup de genou. Se penchant, il mit la main sur la baguette de l'autre-celle en bois, oui-. Difficile de maîtriser d'un premier coup une baguette inconnue. Mais il ne lui demanda pas grand chose. Juste de transplaner jusqu'à ses affaires, un peu plus bas. Il arriva à la moitié des marches, en vrac et nauséeux, la faute à l'alcool autant qu'à la baguette qu'il ne maîtrisait pas vraiment. Elle tomba au sol et il s'effondra lamentablement sur elle. Maîtriser le transplanage dans ces conditions, ça n'était vraiment pas ça. Une chance qu'il ne soit pas allé plus loin. En rampant à moitié, il se précipita pour attraper la sienne, de baguette. Et il récupéra son boxer, pour cacher son autre baguette. Putain de chier. Ses fringues étaient éparpillés dans tout l'appartement. Et il était hors de question qu'il transplane jusqu'à chez lui dans ces conditions. Il se traîna jusqu'à l'entrée pour tomber nez à nez avec un parchemin. Loïs Valentine. Tiens donc. Un peu tard cependant, c'était dommage. Il aurait bien profité un peu plus longtemps de la soirée.

"Tu as calmé ta parano, Loïs, ou on abandonne le plat de résistance ?"

Il lâcha tout de même, en partant à la recherche de son jeans qu'il galéra à enfiler. Quelle idée d'ensorceler ses fringues pour qu'ils soient aussi moulants..

Est-ce qu'il était obligé de jouer aussi fort avec ses jouets, jusqu'à s'en lasser parfois, non, bien sûr... Mais où était l'amusement si on ne poussait pas le bouchon un peu plus loin ? Bon il n'était pas obligé de le rallumer a la force de sa langue non plus, hein. Mais peut être que, tout imposteur que l'autre semblait être, il avait été suffisamment bon pour que Loïs air envie de pousser la provoque un peu plus loin. Il connaissait bien le corps de Silène... Son air... Ses réactions. Aussi rond qu'un fond de chaudron qu'il était, et ivre des ébats qui venaient de s'achever, c'était évident maintenant. Comment est-ce qu'il avait pu ne pas voir ? Malgré tout, le doute subsistait. Mais doute ou pas, attacher Beaumarchais ou un autre pour s'installer nu déçu, ça valait le coup.

« A d'autres... T'as toujours été assez pour les nouvelles expériences, honey. Où est ton. Goût du piquant... A moins que tu ne sois pas qui tu prétends. »

Son sourire s'étira. Il aurait dû être en colère d'être dupé, mais franchement ? Il trouvait ça passionnant. Qui était assez idiot pour prendre l'apparence de cette diva dévergondée sans savoir qu'il s'était rangé ? Pas quelqu'un de très malin. Par contre quelqu'un qui avait quelque chose à cacher. Il se hissa quelques peu sur le torse pâle de l'autre et dessina sur la peau encore transpirante. Qui se cachait la dessous... Ça l'intriguait beaucoup trop. Sa concentration baissait.

« Pour ce que ça change... Mes deux gallions sur la question, si tu veux tout savoir, Silène est beaucoup plus retorts et il aime faire durer le plaisir. Tout a l'heure, c'était tout juste l'apéritif... Un délicieux apéritif si tu veux mon avis, tu gagnerais a moins l'imiter et a plus te lâcher parce q- hey !! »

Sans le voir venir -c'était bien la première fois que son sort d'incarcerem foirait, faute a l'alcool ?- il se retrouva projeté sur le côté, poussé hors du lit par la jambe libérée de l'autre. Et en un rien de temps, il avait disparu dans un "crack" pour réapparaître en bas des escaliers. Loïs se redressa, sa tête tournant méchamment, et regarda par dessus la mezzanine pour voir a quel jeu son coup d'un soir jouait. Il lui avait fait mal, ce con. Sa nudité ne le gênait pas vraiment, mais pour ses mouvements il préféra passer un boxer avant de descendre. Il était plutôt calme. Désappointé, mais calme. Il arriva en bas, face a un Silène en train de sauter sur place pour rentrer dans son pantalon. Silène qui l'appelait Loïs. C'était franchement trop bizarre. Il était vraiment nul, cet imposteur... C'en serait presque mignon.

« Et en même temps... Qui est-ce qui vient de me balancer hors du lit, avant de transplaner pour récupérer ses fringues et se tailler comme s'il avait le loup aux trousses ? »

Il dit avec logique, ramassant sa baguette. Il passa ses doigts dans ses cheveux et passa un pouce sur ses lèvres fendues dans la chute, se rapprochant.

« Surtout que je n'avais rien contre un peu plus de ce que tu as donné sur la fin... C'était... bon. »

Il dit, posant a present une main feline sur le torse de l'autre garçon. C'était trop étrange. Savoir avec certitude a présent que cette apparence était trompeuse, mais n'en avoir finalement plus rien a foutre. Clairement, l'autre était soit idiot, soit tout sauf menaçant en son encontre. A force de cottoyer de très mauvaises personnes et des mages noirs, on reconnaissait une menace -ou en l'occurrence son absence. Il réduisait l'espace entre eux de plus en plus, laissant le choix de la porte a l'autre, mais lui présentant les avantages de l'alternative en appuyant ses hanches contre les siennes et en le dévorant des yeux.

Évidemment, ses quelques tentatives de rattrapage n'eurent pas grand succès. Il faut dire que lui-même n'y croyait qu'à moitié. Il ne connaissait visiblement pas aussi bien Silène que l'autre et dans ces conditions, difficile de le rendre crédible. Surtout en situation de panique extrême. Mais après tout, il n'en demandait pas tant. Juste un peu de distraction, de quoi se défaire et se barrer rapidement de cette maison de malheur. Au moins, il parvint à se détacher. Et à transplaner jusqu'en bas. Il avait le cœur battant lorsqu'il toucha le sol, et ça n'était pas que la nausée et le mauvais atterrissage.

Sans surprise, l'autre, qu'il savait à présent dénommé Loïs, se remit sur ses jambes et le suivit en bas des escaliers. Il avait l'air... anormalement calme, étant donné les circonstances. C'était ... carrément bizarre. Et en même temps, sans doute mieux que toute autre chose. Est-ce qu'entendre son prénom avait été suffisant à calmer ses soudaines inquiétudes ? Il en doutait franchement.

"Peut-être que si tu me demandais mon avis, avant de m'attacher, je serais plus à même de laisser mon ... goût du piquant s'exprimer.."

Il fronça un peu les sourcils en voyant l'autre se rapprocher de sa baguette à nouveau. Mais cette fois, il avait la sienne bien en main aussi -celle en bois, toujours hein, bande de gros dégueulasses-.

"La soirée de la Saint Valentin m'a vraiment mis à cran.. il y a des choses dont je préfère me méfier à présent..."

C'était à peu près tout ce qu'il connaissait de Silène alors... fallait bien le tenter, tout de même. Après tout, avec le récit qu'il en avait eu, il y avait de quoi traumatiser un homme, il lui semblait. Quoi qu'il en soit, Loïs ne semblait pas vouloir abandonner si vite. Convaincu ou non par ses arguments, c'était encore une autre question.. Méfiant malgré tout, Jesus le laissa s'approcher de lui et il frissonna lorsqu'il posa la main sur son torse à nouveau. Il n'y avait pas à dire, ce garçon avait vraiment le feu au cul et malgré la situation, la proximité restait carrément agréable. Il ne fallut que quelques gestes bien placés de sa part pour que son cerveau vrille à nouveau et qu'il se décide. Oui, il en voulait plus, maintenant, tout de suite. Quitte à courir droit dans le mur. Cessant de reculer, Jes fit à son tour un pas en avant, réduisant à néant la distance entre eux. Mais ... il avait encore une once de lucidité, à travers l'alcool et l'envie qui se faisait grandissante..

"Pas de baguettes. Pas de sortilèges."

Il lâcha, ses lèvres presque collées à celles de l'autre garçon. Et en même temps, comment compter sur les promesses de Loïs ? Alors qu'il était lui-même clairement en train de lui mentir sur son apparence... Il percevait bien le doute dans l'attitude du brun. Il n'avait pas l'air totalement idiot. La preuve, il l'avait pris à son propre jeu à peine plus tôt. Jesus se doutait bien qu'il n'avait pas totalement décidé de baisser sa garde en un quart de seconde. Du reste, la proposition demeurait alléchante et il n'était pas en état de la refuser sans le regretter amèrement la seconde d'après. Mais il fallait poser des règles claires. Hors de question de se faire avoir une deuxième fois. Il avait le goût du risque et du dangereux mais il n'était pas totalement suicidaire.

"Tu ne m'en voudras pas qu'on les éloigne de nous...Parce que ce genre d'expériences, crois-le ou non, chéri, c'est pas tellement mon truc."

Loïs était si près de lui qu'il eût à peine à se pencher pour chuchoter ces mots à son oreille. Il tendit la main pour prendre celle du brun et attrapa délicatement la baguette qu'il tenait entre ses doigts, avant de la poser sur le canapé avec la sienne. Une petite précaution plus que nécessaire pour être serein. Et il s'assura qu'elles y étaient bien lorsqu'il poussa le brun en direction des escaliers. Il avait encore quelques heures avec cette apparence sur la tronche, autant en profiter.

"Maintenant... ça suffit les conneries, on a du temps à rattraper !"

Il se rapprocha encore de lui pour l'embrasser à nouveau. Putain. Il était en train de faire l'une des plus grosses conneries de sa vie, probablement. Mais merde, ce garçon avait des lèvres terriblement attirantes et... bon, le reste du corps aussi, en fait. D'ailleurs, ses mains ne s'étaient pas privées de repartir se glisser sous le peu de vêtements que l'autre avait passés. Il ne le lâcha que lorsqu'il estima qu'il était temps de retourner à l'étage. Et le traîna par la main jusqu'en haut, pour s'assurer qu'il ne profiterait pas qu'il ait le dos tourné pour reprendre sa baguette.

Les liens magiques avaient disparu, ne restait que la couette en boule au pied du lit et les oreillers en désordre. Jesus se rapprocha du brun à nouveau et le poussa sur le lit. A son tour de prendre les choses en main à présent. Ou... en bouche, plutôt. Assis à califourchon sur lui, il ne tarda pas à débarrasser à nouveau Loïs de son boxer. Et fit voler les quelques affaires qu'il avait réussi à enfiler dans sa fuite inachevée. Simple précaution, il s'assura qu'elles volent jusqu'en bas, à travers la rambarde.

Il faisait sombre dans le loft haut de plafond, mais là lumière de la lune laissait entrevoir suffisamment des deux garçons pour qu'ils se jaugent mutuellement. Loïs et son sourire félin et de la gourmandise dans les yeux, Silène, ou du moins la personne qui prétendait être Beaumarchais, sur la défensive, mais pas encore totalement partie. C'était que quelque chose le retenait encore... Loïs avait l'impression et la prétention de penser que c'était lui. C'était tellement curieux... Ses excuses sonnaient vrai, mais en même temps il y avait beaucoup trop de coïncidences pour donner tort au jeune Valentine qui du coin de l'oeil avait aperçu les enveloppes qui lui étaient adressées... C'était donc comme ça qu'il avait fait. Sa main caressante, les hanches qu'il pressait contre les siennes ne laissant pas de doute sur le sérieux de ses ambitions, avaient l'air de convaincre petit a petit son hôte. Ou bien faisait il semblant d'être convaincu ? Personne ne pouvait être si bien acteur....

« Je n'ai pas l'habitude de te demander la permission... Mais... D'accord, peut être que tu as des circonstances atténuantes après cette foutue soirée. »

Il concéda, bien qu'il n'en croit pas un mot.

« Crois le ou non c'est la raison qui m'amenait en boîte ce soir... »

Il buvait les gestes de l'autre et était pendu a ses lèvres lorsque ce dernier avait émis sa condition. Il couina un brin pour exprimer son mécontentement a l'interruption, mais sans brusquerie, le laissa guider sa main pour récupérer leurs baguettes et les déposer là, sur le canapé. Il fit une petite moue mais opta pour l'obéissance, et resta pendu a son cou.

« Ça réduit certaines idées de jeux que j'avais en tête mais... Tes mots sont des ordres, ce soir. Profites en, Beaumarchais, ça ne sera pas tous les jours. »

Il lui mordit le lobe alors que son amant se montrait tactile sur  le reste  de son corps. Et avant que ce dernier les traines a nouveau a l'étage il avait déjà a nouveau envie de lui. Une fois la haut, Loïs se laissa tomber et de façon appreciative encourageait le striptease maladroit de l'autre qui essayait de s'extirper de ses vêtements a nouveau. Le reste de ses attentions ne le laissa pas sans voix. Loïs ne manqua pas de lui faire comprendre ce qui lui plaisait, l'encourageant a se laisser aller a plus de franchise. Il était curieux de retrouver cette différence qu'il avait sentie un peu plus tôt. Peut être qu'il comprendrait d'avantage... Il se prélassait sur le matelas et tirait les tissus dans tous les sens, se mordant les lèvres. Et lorsque l'autre se décida à passer aux choses sérieuses, c'est sa peau qu'il martyrisa sans relâche. Sur le ventre, sur le dos, Loïs invita avec ferveur son amant à rencontrer ses hanches avec plus de vigueur, de force, comme pendant l'apéritif auquel il avait eu droit précédemment, et la différence était notable. Les voisins d'en souviendraient, en tout cas. Après avoir détruit son dos et planté ses ongles dans le délicieux fesssier en mouvements, ses lèvres, ses neurones avec les ronronnements qu'il avait dispensés a nouveau, Loïs jura un certain nombre de fois avant de s'abandonner. Il s'étala enfin sur le côté, soupirant d'aise.

« Si j'avais su... Je t'aurais attaché avant ça. »

Il ronronna, et vint poser sa tête contre son épaule, plus affectueux qu'il aurait pu l'être avec Silène. Il commença a dessiner des formes avec son doigt sur le torse qui montait et descendait après l'effort. Qui se cachait la dessous... Est-ce que c'était un Métamorphe vraiment doué ? Un charme qu'il ne connaissait pas ? Si l'inconnu était la pour lui donner orgasme sur orgasme, pourquoi prendre la forme de Silène, il y avait l'embarras du choix niveau amants.

« Tu restes pour un troisième round ? Si tu veux te doucher, fais comme chez toi. »

Inventer des excuses et des formules à deux gallions pour essayer de se faire désespérément passer pour Beaumarchais, ça n'était pas vraiment ce qu'il avait prévu de faire de sa soirée. Mais il fallait l'admettre, si elles ne semblaient pas totalement convaincre le dénommé Loïs, elles avaient au moins le mérite de semer le doute dans son esprit. Ou de lui donner suffisamment envie de passer à autre chose. C'était extrêmement étrange comme comportement. Jesus n'arrivait pas trop à savoir si c'était le goût du risque qui animait aussi le brun ou s'il était juste extrêmement étrange. Ou en manque. Il avait éliminé naïf des possibilités en voyant la paranoïa dont il avait fait preuve à peine plus tôt. Mais bientôt, les interrogations n’eurent plus d'importance. Les baguettes attendaient sagement en bas et plus grand chose ne pouvait se mettre en travers de leur chemin. Pas même les vêtements qui s'étaient envolés à travers la pièce, les uns après les autres.

Et par Merlin, il avait bien fait de rester là. Lui-même aurait pu qualifier ce qu'ils avaient échangé un peu plus tôt dans le canapé de hors d’œuvre tant la suite fut copieuse. Et si les retenues étaient de mise lorsqu'il faisait la conversation, il ne s'embarrassa pas des conventions une fois les festivités entamées. Il y avait un nom, à présent, qu'il se fit une joie de souffler quelques fois lorsque le brun lâchait ses lèvres. Cette fois-ci, il oublia un petit peu d'imiter Silène et sa façon de pousser la chansonnette et sa voix se fit plus rauque. Pas moins présente pourtant, il ne se pria pas d'exprimer au brun tout le bien qu'il lui faisait. Il finit par se retrouver emmêlé dans les draps, à force de valser dans un sens ou dans l'autre. Et s'il grogna un peu en sentant des ongles se planter dans sa peau, dans ses fesses, il abandonna bien vite les dernières protestations lorsque le brun lui fit définitivement perdre la raison. Ce corps n'était peut-être pas entièrement sien mais il en exploita toutes les facettes, jusqu'à entendre Loïs jurer de plaisir sous ses mouvements passionnés et répétés. Et lorsqu'il retomba à ses côtés, il était plus que comblé.

La tête retombant sur le matelas, il releva un peu le menton, souriant à Loïs qui s'était appuyé sur lui.

"Plus jamais tu m'fais..."

Il se tut brusquement, se rendant compte qu'il s'était un peu trop détendu. Le naturel était revenu sans qu'il ne s'en rende compte. Il s'éclaircit un peu la gorge et reprit, d'un ton plus mielleux.

"Ca... Enfin, pas sans prévenir. Je t'avais dit, je n'ai rien contre les nouvelles expériences lorsqu'elles sont bien amenées..."

Même si c'était stupide, ce qu'il venait de dire, il s'en rendait compte. L'expérience qu'ils venaient de partager ne devait pas être si nouvelle, pour le brun qui connaissait déjà Silène. Pour lui, en revanche, si ça n'était pas une première, c'était à défaut l'une de ses meilleures expériences. Pour autant, il fallait savoir y mettre un terme. S''il aimait bien jouer avec le feu, il avait déjà failli se brûler le cul plus d'une fois ce soir. C'était difficile de savoir quand s'arrêter. De savoir s'arrêter tout court, plutôt. Mais ce soir, il se passerait du dessert. A défaut d'être raisonnable, il avait encore un peu l'instinct de survie.


"J'adorerais, mon chou. Mais faut que j'y aille. Faraday risquerait de se douter de quelque chose..."

Lui-même ne croyait plus qu'à moitié à l'efficacité de ses excuses. Il se leva du lit, presque à regret, avant de se rapprocher à nouveau. Et se pencha pour attraper une dernière fois les lèvres du brun, les savourant pleinement comme si c'était la dernière fois. C'était bien possible. Mais vraiment, il espérait que non. De tous les garçons qu'il avait croisés, celui-ci était de loin le plus intéressant au lit. Et peut-être intéressant tout court. Un peu frustré de devoir mettre un terme à cette agréable soirée, il descendit de la mezzanine pour récupérer ses vêtements éparpillés, sa baguette et sa sacoche.

"On se recroisera, je crois, Loïs Valentine !"

Lâcha-t-il avant de claquer la porte de l'appartement du brun. Si l'occasion se représentait, il ne manquerait pas de réitérer l'expérience. Et pour qu'elle se présente à nouveau... il songeait déjà à sa marmite à moitié pleine de nectar de Silène. Finalement, il n'allait peut-être pas la jeter. Elle avait failli le mettre en péril cette nuit mais elle lui avait offert l'une de ses meilleures soirées. Ça serait dommage de ne pas provoquer une occasion pareille à nouveau..

Le simple fait que ce Silène là ne s'était pas déjà défait de lui pour filer à la douche, c'était un signe qui ne trompait pas. Mais curieusement, même si l'autre avait aussi compris -peut être- qu'il n'était pas duppe, ça ne l'avait pas empêché de donner de sa personne. Même, il s'était d'avantage lâché et... on le sentait plus à l'aise dans un autre type de jeu, un autre vocabulaire corporel et de langage. Au plus grand plaisir de Loïs qui s'étirait jusqu'au doigts de pieds, félin, et trouvait amusant de voir Silène lui sourire. Amusant, c'était aussi de voir les traces de ses ongles dans son dos et sur son fessier.

« J'espère bien... "Beaumarchais", ne m'oublie pas trop vite ! »

Il lui avait lancé avant que l'autre ne claque la porte derrière lui. Il se lécha les lèvres en se demandant encore une fois qui était l'inconnu.e qui venait de lui faire passer l'une des soirées les plus bizarres depuis un moment. Et en même temps, grâce à l'autre, Loïs n'avait pas pensé une seule fois à cette foutue fin de St Valentin.


****

Il avait attendu, sans vraiment espérer, que se repointe Silène à la Licorne Lubrique. Il avait écrit à ce dernier un petit hibou pour lui demander si ça lui disait de remettre le couvert et sa réponse avait été sans équivoque un beau "Go fuck yourself" écrit de sa main. Loïs avait éclaté de rire en voyant le message, et avait eu du mal à s'arrêter. C'était la preuve qu'il avait eu raison, non ? Ce petit hypocrite de Beaumarchais avait trouvé chaussure à son pied, et n'en avait plus rien à faire de ses prouesses au pieu maintenant. Bon, ça, et peut être le fait que Loïs n'avait pas tout a fait été poli avec son "bien aimé". Qu'à cela ne tienne, les boîtes et bars sorciers regorgeaient de chair fraîche prête à partager sa couche. Et s'il voulait un peu de tendresse... Les genoux de Ash Nightingal lui étaient ouverts à présent. C'était épuisant, cette double vie de chat de gouttière et de danseur de nuit. Mais il avait besoin d'extérioriser. Les planches du Ballet pour lequel il répétait en secret ne suffisaient pas, c'était trop sage.

Et puis il était tombé sur le faux Silène Beaumarchais à nouveau. Leurs regards s'étaient croisés, et il n'avait pas fallu longtemps avant que leurs corps ne s'entremêlent à nouveau, sur la piste et dans l'appartement de Loïs par la suite. C'était un délicieux secret. Un suspens qui le tenait en haleine, même s'il commençait déjà à avoir envie de connaître l'identité de son amant masqué. Ce dernier avait des sursauts de personnalité, lorsqu'il oubliait d'imiter l'autre frisé, qui demandaient d'en voir plus. Il avait l'air passionné, plus animal, plus vrai, plus franc. Et Loïs, qui aurait pu trouver ça barbant chez d'autres, l'encourageait dans ce sens. Il commençait à trouver ce qui l'énervait autant que ce qui le faisait grimper. Mais ils en restaient malgré tout à ce faux semblant d'identité, puisque c'était ce que voulait l'autre.

***

Si Loïs s'était attendu à revoir le rouquin que Hyacinthe avait chassé de son insulte l'autre soir ? Pas vraiment. Lui même commençait à se lasser de venir au même endroit, et la curiosité de retrouver son amant "masqué" s'émoussait sur la longueur. Il était comme tout félin qui se respecte : il lui fallait de la nouveauté, ou bien il se lassait. Courir après la même souris en peluche au bout d'un moment... Il s'était promis que ce soir serait le dernier, et qu'il reprendrait sa vie en main un peu plus assiduement, mais il n'allait pas juste envoyer chier le beau rouquin pour une supposée précocité qu'il n'avait même pas pu vérifier. Même s'il devait avouer que le don de Hyacinthe était troublant.

« Hey darling. Ca te dit d'aller ailleurs ce soir ? J'en ai un peu marre de toujours me taper les mêmes têtes de dégénérés sanguins ...et j'ai faim, ce soir. »

Il avait envie de sucré. D'un bon milkshake, d'une glace, quelque chose de frais. Et qu'il puisse manger de façon indécente pour voir si oui ou non, le roux était précoce comme le blond l'avançait. Au pire, il lui demanderait de finir le travail. Merlin que c'était moche d'être aussi blasé ! Il s'accrocha à son bras en direction d'un lieu propice à ça.

« Et rappelle moi ton nom... Tu es parti trop vite la dernière fois, je n'ai même pas eu le temps de l'utiliser. »

La curiosité est un défaut de merde, c'est ce qu'on disait, non ? Enfin en mieux formulé, mais le sens restait le même. Eh bien ce Loïs l'avait rendu curieux. La soirée qu'il avait passée avec lui avait été étrange et mouvementée, il n'en referait pas des pareilles tous les soirs... Mais par Merlin, il ne s'était jamais autant éclaté au lit. C'était sans doute un peu inconscient de vouloir remettre ça, peut-être même suicidaire mais.. il n'avait pas pu s'en empêcher. En plus, il lui restait du polynectar De Silène, c'était un signe. Alors il y était retourné. La première fois, il était reparti bredouille. Il y avait bien un mec qui l'avait accosté mais il l'avait envoyé paître. Ce soir-là, il n'avait pas envie de juste s'envoyer en l'air. Et puis le chaudron s'était vidé, petit à petit. Jusqu'à ce qu'il le revoie.

La première fois, ils ne s'étaient pas beaucoup préoccupés des conventions. Mais cette fois-ci, elles avaient carrément été balayées et ça n'était pas pour lui déplaire. Il était un peu électrisé, à l'idée que le brun veuille de lui de cette façon, après la nuit précédente. Le mystère subsistait un peu, de savoir ce que Loïs pensait de son identité. Il savait que ce dernier était suspicieux. Mais il ne savait pas s'il restait un semblant de doute ou non. Et au fond, il préférait se dire que Loïs savait. Qu'il voulait le revoir lui, même avec le cul de Silène, plutôt que de revoir ce troufion de français. Il ne se rendit pas entièrement compte qu'au fur et à mesure, sa vraie personnalité prenait le pas sur celui qu'il prétendait être. Mais au fond, ça n'avait pas beaucoup d'importance, tant qu'ils prenaient leur pied. Et ils ne manquèrent pas de s'y appliquer.

Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Et son chaudron de Silène magique n'y faisait pas exception. Le sortilège pour multiplier les potions n'avait pas été encore découvert. Comme quoi, même la magie ne pouvait remédier à tout.

Alors il avait adopté une allure différente. Un petit rouquin, qu'il avait croisé plus d'une fois sur le campus sans jamais lui parler. Il avait trouvé un de ses cheveux longs sur un plateau de la cafétéria, ça faisait déjà un moment de ça. Ca changeait et ça lui plaisait bien. Il ne l'avait observé que brièvement mais.. il avait l'air plus brut de décoffrage et ça n'en serait que mieux.

Il y avait toujours une petite voix dans sa tête qui lui disait que c'était mal, lorsqu'il faisait cela -celle de sa joueuse, entre autres-. Mais si personne n'en savait jamais rien, quel mal ça pouvait faire ?

La première fois avait été un échec critique. Il avait revu le brun et avait pris les devants, assuré qu'il l'était que ça réussirait. Même s'il ne s'agissait que de deux fois, il avait pu suffisamment observer Loïs pour comprendre que ce dernier n'était pas très exigeant lorsqu'il s'agissait de ce qu'il ramenait chez lui. Mais la soirée avait coupé court de la pire des manières. Ce petit fils de gobelin de Hyacinthe s'était ramené et... l'avait traité de précoce, en plus de ça ! Ah ça, il trouverait le moyen de lui faire payer... Dire que le blondinet s'était montré sympa jusqu'alors avec lui, les apparences étaient bien trompeuses !

Mais c'était sans compter sur son entêtement. Et son envie de réitérer l'expérience. Il ne s'en sortirait pas comme ça. Alors il y était retourné. La première fois avait été un échec. Pas de Loïs à l'horizon, il avait fini la nuit avec un mec pas très intéressant qui avait tenu à lui parler de botrucs pendant deux heures. Mais il était persévérant. Et la troisième fois payerait, il y comptait bien ! D'ailleurs, ça ne loupa pas. Il n'était pas arrivé depuis longtemps que Loïs lui avait attrapé le bras, pour son plus grand bonheur. Mais... hé. Il avait des choses à expliquer, d'abord. Alors il lui colla un petit coup dans l'épaule. Pas très fort hein, même un peu trop doux. Histoire de marquer le coup.

"T'as de la chance d'avoir de beaux yeux parce que tu m'as vraiment planté comme un connard la dernière fois !"

Pour ne pas dire qu'il avait carrément été vexé, oui ! Il fit un peu la moue et leva les yeux en l'air, pas bien longtemps.

"Mais j'te laisse une chance de te rattraper, j'suis sûr que tu sais très bien faire ça !"

Il lui fit signe de la tête, et lui attrapa le bras pour sortir de ce lieu, fallait l'avouer, un peu moisi parfois. Il sentit une main se coller à son cul alors qu'ils se faufilaient entre les gens et il ne put s'empêcher de râler et de choper le bras de celui qui avait osé pour l'envoyer ailleurs. Non mais ! On ne touchait pas le postérieur du rouquin sans son autorisation ! Heureusement, ils retrouvèrent très vite l'air frais. Il remit un peu son t-shirt et son jeans en ordre et avisa la rue, pleine de bars et autres petits commerces.

"Si ton ami n'était pas venu nous interrompre, j'aurais pas eu à me barrer si vite ! Va pas mettre ça sur mon dos ! Mais si tu veux tout savoir, c'est Eliott !"

C'était le premier prénom qui lui avait traversé l'esprit. Il l'avait déjà utilisé l'une ou l'autre fois, sans aucun scrupule pour son ancien colocataire qui portait ce prénom-là. Il s'avança un peu dans la rue, prenant la main du brun et regarda les vitrines.

"Tu veux aller manger quoi ? Tu m'invites pour t'faire pardonner ?"

Il se tourna vers lui avec un petit sourire. La dernière fois, Loïs lui avait coûté cher en cocktails, il n'y avait pas de raisons après tout... Il le laissa choisir et le suivit, avant de se rendre compte, sur le pas de la porte, qu'il avait oublié de lui demander son prénom. Pour cause, il le connaissait déjà, CETTE FOIS-CI. Alors il tira un peu sur son bras. Et pour faire d'une pierre deux coups, il en profita pour se pencher et l'embrasser. Au diable les conventions, ils n'étaient pas venus ici pour faire du tricot, si ?

"Et toi, j'ai oublié, j'dois t'appeler comment ?"

Lui murmura-t-il en se décollant de ses lèvres. C'était marrant. La sensation n'était pas tout à fait la même qu'avec l'allure de Silène. Et.. ça l'intriguait encore plus pour la suite.

Bon, alors, Loïs se rappelait mal pourquoi il avait choisi le rouquin comme élu de son... de la soirée, la dernière fois, et il se souvenait assez mal de son nom aussi mais il n'était pas sûr que ce soit parce qu'il lui foutait des mandales. Pourquoi il le poussait, au juste ? Et qu'est-ce qu'il était en train de lui sortir comme magouille ? Il faisait plutôt sombre malgré les strombinoscopes magiques qui illuminaient la salle et la piste de danse, mais pas assez pour cacher son étonnement, et surtout son indignation.

« Tu te fous de moi ? »

Il souriait toujours, mais c'était plus en totale hallucination devant ce que cet inconnu d'une rencontre d'un soir arrivait à lui sortir. D'où est-ce que c'était lui qui l'avait planté comme un connard ?! Et en plus, il avait le culot de lui demander à LUI réparation ? Wow, c'était la meilleure ! Aaahh ça lui revenait maintenant, c'était le culot du rouquin, et son côté sans gêne, qui lui avait plu. Enfin il y avait une limite quand même.

« Alors je t'arrête tout de suite mon mignon, si tu veux qu'on s'entende, tu arrêtes et t'assumes. Oui, ce petit crétin s'est comporté comme le premier des idiots, mais toi, tu pouvais aussi rester et me prouver le contraire, Eliott. »

Il dit avec fermeté. Il n'avait pas lâché sa main, mais il l'avait arrêté, pour qu'ils soient au même niveau là dessus. Il soupira.

« Loïs. Tu peux m'appeler Loïs, ou Valentine, ou le nom qui te chante pour ce que ça change. »

Il avait fini un peu blasé. Il s'était déjà tapé des types et des nanas qu'il n'appréciait qu'à moitié, mais parfois, un peu de complicité, ça faisait pas de mal, bordel. Peut être que c'était le signe qu'il avait abusé, et qu'il était temps d'arrêter. Et NON ce n'était pas parce que le petit blond à bouclette l'avait contaminé avec ses idées de couples d'amour et compagnie. Il savait que c'était mal barré, pour lui. Un Valentine ne se mariait déjà pas par amour, mais en plus, pour qu'il ait une chance il faudrait qu'il ose se montrer sous forme humaine à son crush grognon et solitaire Ash Nightingal et ça... c'était compliqué.

Il ne comprenait pas trop le rouquin mais c'était parti comme ça, alors... Pourquoi il lui souriait alors qu'il ne faisait pas franchement d'effort ? Eliott s'était alors mis à l'embrasser et Loïs avait jeté le reste par la fenêtre, et enroulé ses bras autour de ses épaules pour lui répondre, avant de lui confier son bras à nouveau en quête de sustentation. Ils avaient trouvé une échoppe qui vendait des crepes et qui avait deux pauvres tables dans un coin, qui ne disait pas particulièrement au brun vu l'état du sol, des murs, et la tronche du sorcier qui les faisait mais comme le rouquin avait l'air partant et qu'il avait faim...

Quelques minutes plus tard, Loïs croquait dans la meilleur crêpe (et la seule aussi grasse et sucrée) de sa vie, en poussant un gémissement indécent que son interlocuteur connaissait -même si lui l'ignorait.

« C'est putain de bon ! »

Il jura. Il savait quand tenir sa langue, et quand adapter son vocabulaire. Et là clairement, il n'était pas en face d'une flèche. Il se léchait les doigts pleins de chocolat et de chantilly, et s'installa un moment sur son poignet en regardant dehors. Quelque part, il aurait vraiment voulu voir au moins une dernière fois l'imposteur qu'il avait eu au lit deux fois de suite. Il avait vraiment l'impression qu'ils commençaient à bien s'accorder, sur un plan charnel. Mais c'était comme ça. Il remarqua que l'autre l'observait du coin de l'oeil, et se dit qu'il lui devait une explication pour sa mauvaise humeur. Oui, il se sentait magnanime et poli, là.

« Désolé... Je suis sur les nerfs, j'ai passé une semaine de merde, et je me suis fait planter par mon plan cul qui se pointe plus et donne plus de nouvelle depuis une semaine. »

Il essuya le bord chocolaté de son assiette -Valentine sénior ferait une attaque s'il le voyait faire ça- pour le lécher à nouveau.

« Bien sûr, on ne s'était rien promis, mais on commençait seulement à s'amuser comme il faut. »

Il retourna son regard vers le rouquin qu'il délaissait un peu, là, et pour se faire pardonner il commença à lui faire du pied. Il laissa sa chaussure vernie remonter et redescendre doucement le long de la jambe de l'autre, et lui sourit de façon entendue à nouveau.

« T'en fais pas, vas. Tu passeras quand même une soirée que tu ne vas pas oublier de si tôt. »

Visiblement, il y avait un truc qui n'était pas passé, entre eux. Pourtant, de son point de vue, c'était quand même clair qu'il n'allait pas rester. Ce petit merdeux de Hyacinthe l'avait humilié et lui avait piqué sa place ! Et puis non, les trucs à trois, très peu pour lui. Un mec, c'était déjà assez compliqué à gérer... Jesus fronça les sourcils.

"J'allais pas rester avec lui, ça va pas ?" Il commença, carrément sur la défensive. Avant de revoir son jugement. S'il voulait tirer son coup ce soir, il allait peut-être un peu falloir détendre l'atmosphère, quand même...

"J'te voulais que pour moi.. c'est vraiment mal ?"

Il tenta, avec une petite moue. Des fois que ça passe mieux.. Bon. Il allait falloir qu'il fasse des efforts, vraiment. Il s'était peut-être un peu trop laissé aller avec cette nouvelle apparence.. A moins que ça ne soit Loïs qui faisait sa tête de con. Par Merlin, même sans une apparence connue de l'autre, c'était compliqué le cul.. Fallait vraiment que l'autre ait été un coup exceptionnel pour qu'il se donne tant de mal pour remettre le couvert.. Ou peut-être qu'il avait juste vraiment la dalle. On ne saurait jamais.. Et pas juste de crêpes. Même si là, tout de suite, ça lui disait plutôt bien ! D'autant que Loïs avait râlé mais qu'il semblait tout de même prêt à lui offrir les crêpes.. Elles n'en seraient que meilleures !

La salle n'avait rien de romantique et à côté, même la licorne lubrique passait pour un palace. La musique diffusée à fond était déjà agaçante rien qu'à passer les portes battantes. Mais l'odeur de crêpes était alléchantes. Et ils n'avaient pas été trompés sur la marchandise ! Jesus rit un peu lorsqu'il entendit l'autre s'exclamer. A part peut-être au lit, c'était la première fois qu'il l'entendait jurer de la sorte. Et ça lui plaisait bien. Il en avait sa claque des langages de coincés du cul. Il faisait des efforts avec Silène mais putain, parfois, être naturel ça défoulait quand même.

"Et encore, ça n'est que l'apéritif !"

Il essayait. Un peu amusé, en référence à l'autre soir. Même si c'était un peu maladroit. Parce que là, c'était un vrai apéritif, en fait. Mais merde, il n'avait pas l'éloquence de l'autre ! En tout cas, naturel ou non, Loïs savait y faire pour être aguicheur. Même sa façon de se lécher les doigts plein de chocolat avait quelque chose d'électrisant. Et on ne lui ferait pas croire que ses gémissements en mordant dans la pâte n'avaient pas quelque chose d'indécent.. A moins que ça ne soit lui qui soit vraiment en manque, pour le désirer si fort alors qu'il était aimable comme une mandragore.

Tiens, Loïs s'excusait ? C'était inattendu, ça. Il leva un sourcil en l'entendant évoquer un plan cul. Se pourrait-il qu'il attende Silène ? Un petit sourire étira ses lèvres. Il ne pouvait s'empêcher d'être curieux. Mais si ça se trouve, il s'agissait d'un autre. Ca faisait une semaine depuis qu'il avait vidé le chaudron de Silène et une semaine depuis la dernière fois. La coïncidence était grande. Sauf que.. ce garçon avait l'air d'avoir une vie épanouie quand même, sexuellement parlant. Il n'était peut-être pas le seul.

"Je vais te le faire oublier !"

Commença-t-il, frissonnant un peu en sentant la jambe de Loïs remonter le long de la sienne. En public, bordel !! Ils n'étaient plus à la licorne lubrique ici ! Il vit le regard du cuisinier se poser sur eux et dû prendre sur lui pour ne pas repousser brusquement la jambe de Loïs. Pas que ça soit désagréable. Mais putain c'était... dégueu quand même, ce qu'ils faisaient, il en avait conscience. Ils étaient deux hommes, nom d'un petit gobelin ! Et en même temps, c'était aussi incroyablement agréable..
Il sentit ses joues se mettre à chauffer et tourna le visage vers le miroir du fond du restaurant. Ouais. Il était rouge comme un philtre d'amour mal décanté. Mentalement, il maudit le rouquin à qui il avait emprunté l'apparence. Même si ce dernier n'y était sans doute pour rien dans ses gènes. Un peu maladroitement, il passa la main sur son visage, espérant faire disparaître le rouge.. en vain.

"Fait un peu chaud ici, non ?"

Lâcha-t-il, comme pour tenter de justifier le truc, alors que l'autre lui promettait une soirée inoubliable. Et non, il ne croyait pas Loïs assez naïf pour ne pas y voir autre chose que sa justification moisie. Mais ça n'était pas pour autant qu'il n'essayerait pas. Tentant de rassembler ses esprits, ce qui était tout sauf aisé alors que les gestes du brun lui faisaient déjà un peu tourner la tête, il termina sa crêpe en réfléchissant. C'était terriblement tentant de révéler qui il était à ce garçon. Enfin qui il était.. C'était vite dit. Pas sa vraie identité hein, il n'était ni fou ni gay, lui, hein. Mais de savoir si celui qu'aurait aimé voir Loïs était en réalité Silène. D'un autre côté.. si ça se trouve, le brun attendait le vrai Silène. Et pas juste celui qui avait prétendu l'être... Il cogita un moment avant de se lancer.

"Je pensais que tu aimais le changement... mais... peut-être que tu aurais préféré un grand brun, bouclé ?"

Machinalement, il se mit à jouer avec les petites bouteilles de sel et de poivre posées sur la table. Pour s'occuper les mains et faire passer son stress. Et il se pencha un peu au-dessus de la table pour rajouter le reste, à voix basse.

"Si je te dis que cette fois, mon chou, tu peux m'attacher et que je te laisse titiller mon ... goût du piquant, ça te console un peu ?"

Un sourire mutin au coin des lèvres, il espérait que la sauce prendrait. Pas sûr qu'il soit prêt à être attaché, pour autant. Mais.. ça lui semblait être une bonne façon de se faire reconnaître et de cerner un peu plus le plan cul mystérieux que Loïs cherchait à revoir. Et si ça n'était pas lui... il n'aurait plus qu'à aller s'enterrer dans un coin et jeter tout ce chaudron de potion pour ne plus jamais avoir cette gueule là !

Loïs était quelqu'un de bien, quand même ! Malgré la fatigue, malgré la déception et tout ce qui s'en suivait et surtout malgré le caractère de merde du rouquin a son bras, il faisait bonne figure. Même, plus encore, il faisait dans la charité a ce niveau là. Bon, ok, la moue de l'autre un peu plus tôt et son côté un peu égoïste avant quelque chose d'attachant aussi. Et puis il était vraiment mignon, là, tout maigrichon et tout couvert de tâches de rousseurs... Ça méritait de ne pas l'envoyer chier sur le champs en tout cas.

Le reste par contre, ça ne le suffisait pas a le convaincre. Il avait de la suite dans les idées, ça il pouvait lui accorder,  mais parler de lui faire oublier un truc comme un imposteur mystérieux c'était un brin présomptueux. Mais qu'est-ce qu'il en savait, le rouquin, de ses expectations, hein. Rien. Au moins la crêpe dans son assiette ne le décevait pas ! Elle était à tomber, sucrée et amer à la fois, tout ce qu'il aimait et... Est-ce qu'il était en train de remplacer la compensation de son ennui mortel par de la bouffe au lieu du sexe ? Mon pauvre Valentine, tombé si bas, se disait le brun en finissant de se lécher les doigts. Au moins, la réaction du rouquin ne s'était pas faite attendre. C'était drôle de voir l'effet de ses caresses sous la table en direct sur une couleur de peau.

« T'en fais pas, c'est juste moi. »

Il avait répondu, coquin. Il faisait certainement chaud pour le rouquin, mais il n'allait pas le laisser attribuer ça au manque de ventilation. Du moins c'était la pensée sur laquelle il s'était concentré quand, venu de nul part, le sujet avait changé. De quoi il parlait, le rouquin ? Il l'avait vu avec un blond pourtant la fois où ils s'étaient allumés. Bruns, blonds, il s'en foutait un peu au final -même si blond c'était quand même mignon.

« Faut pas avoir de complexe, chaton, rouquin c'est tout à fait honorable chez moi. »

Il répondit dans un sourire, sans retirer son pied de là où il se trouvait. Et puis ses yeux passèrent de seducteur, à pensifs, à choqué à ...une insulte d'un autre âge, en Français, dépassa ses lèvres si fort que le tenancier du magasin les repris à l'ordre sévèrement du fond de sa cuisine. Les deux chaussures de Loïs touchaient bien le sol, et ses mains les bods de la table, lui bien assis dans le fond, choqué.

« Non d'un... QUOI ?! »

Il mit un temps à revenir à une posture plus digne d'un Valentine, et surtout, à ses esprits. Il y avait une logique à tout ça mais c'était bien trop une surprise -et il avait déjà bien bu à la Licorne Lubrique- pour se soucier des apparences. Il se pencha au dessus de la table à nouveau, comme son interlocuteur, ses yeux noirs plongés dans ceux du rouquin, comme pour essayer de reconnaitre celui qu'il avait mis deux fois dans son pieu et qui n'était, bien évidemment pas Silène Beaumarchais non plus. Il murmurait, d'avantage pour lui que pour l'autre qui ne devait pas s'attendre à une réaction aussi franche.

« Un Métamorphe ? Non... ho ! »

Il avait compris. Ca n'expliquait pas plus pourquoi ce type ? Est-ce que c'était seulement un type ? Et s'il n'était tout bonnement pas humain ? Yurk ! Pourquoi, donc, s'intéressait-il autant à lui. Parce que là, ça n'était plus de la dévotion pour la gloire du chtupre. C'était de l'obsession. Est-ce qu'il allait finir découpé en rondelles dans le fond de la tamise ? Non, si l'autre avait voulu sa mort, il y avait eu plusieurs moments bien plus propices à ça. Les yeux plissés un air songeur, un sourire avait finir par revenir se dessiner sur ses lèvres alors que petit à petit, il intégrait tout ça et s'en contentait.

« Ca c'est ce que j'appelle de la dévotion... Et si tu finissais cette crêpe, qu'on aille voir chez moi combien piquant tu aimes les jeux. »

Il n'attendait pas vraiment une réponse. Est-ce qu'il attendait l'accord de qui que ce soit pour faire ce qu'il voulait, en général, déjà, hein... Il avait attrapé sa main, et avait payé pour les deux sans faire attention au nombre de Gallions qui retentissaient sur la table. A peine le pieds dehors était-il déjà en train de transplanner chez lui. Et à peine avaient-ils franchis le pas de la porte qu'il s'était jeté sur les lèvres de son inconnu, comptant consommer d'abord, et peut être, quand ils en auraient marre au bout de la troisième fois qui sait, discuter.

Mais...mais... mais... Jesus bugua un peu en entendant Loïs défendre sa couleur de cheveux. Il sentit le rouge lui monter encore plus aux joues. Nom d'un petit troll, c'était insupportable cette tendance à rougir à la moindre parole ! Et ne parlons pas de cette tendance qu'avait le brun de faire des compliments plus que... déroutants. S'il avait des complexes, ça n'était très certainement pas sur les cheveux roux qu'il avait empruntés à un autre !

"Mais... non ! Mais..."

Il commença à se défendre -avec beaucoup d'arguments, notons l'effort- avant de se raviser. Il allait falloir tenter une autre approche. Alors il avait encore explicité son propos. Et la réaction ne s'était pas fait attendre. Le pied qui jusqu'alors glissait sur sa jambe, lui promettant monts et merveilles -et en parlant de monts, commençant à en provoquer un- se reposa brusquement au sol, comme son comparse. Et Jesus observa, aussi intrigué qu'amusé, la surprise et l'étonnement dans le regard de Loïs. A quoi il s'était attendu en balançant ça comme une bombe ? Il ne savait pas lui même.. Il n'avait pas tout à fait réfléchi à vrai dire. C'était un peu bizarre de faire ce genre de révélations. A bien y penser, c'était la première fois qu'il révélait à quelqu'un une partie de ses magouilles.. Qu'il n'était pas celui qu'il faisait semblant d'être. Mais en étant encore quelqu'un de différent. Heureusement qu'il n'avait pas trop de souci de dédoublements de personnalité, ça aurait été compliqué. A moins qu'il n'en ait ? Il se préoccuperait de la psychanalyse plus tard. En attendant... Il sourit un peu. Chez ce garçon qui semblait tout maîtriser, tout savoir, surtout en ce qui concernait les relations humaines et charnelles, c'était plutôt jouissif de surprendre ce genre de réaction.

"Surpris ? Je voulais titiller ton goût du piquant, aussi !"

Il ravala son petit sourire fier pour engloutir le reste de sa crêpe, si vite qu'il la sentit déformer tout son œsophage en passant. Il grimaça. Il aurait peut-être dû prendre un peu plus son temps. Comme au lit, quoi... Il avala la fin de son verre d'eau, qu'on leur avait sorti un peu plus tôt, d'une traite, pour faire passer le tout. Et se releva, suivant Loïs qui semblait désormais.. au moins aussi empressé que lui.

L'arrivée fut moins brutale que la dernière fois. Un peu moins d'alcool dans le sang, ça aidait quand même à transplaner de façon plus agréable. Et en parlant de ça... Jesus se laissa agréablement surprendre lorsque Loïs s'empara de ses lèvres. Il ne lui en voulait pas alors... C'était plutôt une bonne chose. Ça lui avait traversé l'esprit, quand même.

Les lieux commençaient à lui être familiers. C'était déjà la troisième fois qu'il venait ici. Loïs n'était plus non plus tout à fait un étranger. Même sa façon de l'embrasser, ces gestes maîtrisés qui donnaient envie de toujours plus, il commençait à les apprivoiser.

Ca aurait sans doute été suffisant à d'autres pour se poser des questions. Un tas de questions sur ce qu'il foutait, là.. Ou ce qu'ils foutaient, tous les deux. Sur tout ce qu'il rejetait en bloc de lui-même, et qu'il tentait d'exorciser par des sorties sans queues ni têtes -enfin, façon de parler, voila voila..- Est-ce que ça faisait vraiment passer ses démons comme il l'espérait ? Pas sûr.. Mais il se poserait ces questions-là plus tard, aussi. Pour l'instant, il avait d'autres chats à fouetter. Un, en particulier. Et plaquant ses hanches contre celles du jeune homme, il l'incita à reculer, parsemant le chemin jusqu'au pied des escaliers de baisers dont il le couvrit, sur les lèvres, dans la nuque, dans le creux des épaules.

Ça ne lui déplaisait pas, de mener un peu la danse, maintenant qu'il connaissait un peu Loïs. Même s'il était un peu maladroit, dans sa façon de faire. Un peu hâtif, aussi. En bas des escaliers, il s'affairait déjà à débarrasser Loïs de son haut, avec beaucoup d'attention et d'envie mais sans trop de délicatesse. On ne pouvait pas lui reprocher de ne pas avoir de la suite dans les idées, toutefois.

"J'espère que mon corps de rouquin te plaira et qu'il saura être à la hauteur de celui de Silène !"

Glissa-t-il à son oreille, profitant de cette proximité pour la mordiller au passage. Et puis il descendit, le long de la nuque, puis plus bas.. Il avait bien envie d'innover. Même si au fond, il ne savait pas vraiment comment faire. A part les quelques dernières fois, il tenait essentiellement son expérience des films pornos moldus. Autant dire qu'il y avait du chemin à faire... Autre que le chemin qu'il parcourait de ses lèvres, de ses mains, de ses bras, sur le torse du garçon.

Loïs ne comprenait pas. Il n'était pourtant pas lent, comme garçon, mais il ne comprenait vraiment pas ce que l'autre lui voulait. Et à vrai dire, il en était à un point où il n'en avait plus rien à foutre. Ca se trouve, c'était un Sang de Bourbe dont il était en train d'envahir les lèvres à coups des siennes, de langue et de soupirs. Ca se trouve, c'était pire encore. Peut être qu'il s'était foutu dans le chtupre avec un Sang mêlé des bas fonds. Il voulait juste tout oublier, peu importe avec qui, depuis des semaines. Mais tout oublier avec un gars qui avait l'air aussi dévoué, ça aurait dû lui faire peur en temps normal. C'était peut être pire qu'un assassin ou un espion à la solde de son père, c'était peut être un sale stalker dégueulasse et... C'était tout ce que son esprit trouvait comme explication. Mais à vrai dire, la façon dont l'autre garçon (homme ? femme ? ours ?) le traitait ne laissait rien entendre qui y ressemble. Et il n'en avait vraiment plus rien à carrer.

La moitié des vêtements déjà ailleurs que sur eux, ils s'émoustillaient comme deux adolescents qui n'avaient rien fait depuis deux jours. Une des choses qui plaisait à Loïs, malgré la maladresse -voire la quasi inaptitude dans certains cas- de l'autre, c'était ça. Il avait l'air d'un gars qui crevait un peu la dalle, à ce niveau là, et ça ne le rendait que plus motivé. Les gens qui avaient trop d'expérience, c'était ennuyeux à mourir... Il n'y avait plus d'effort, du moins pas à ce point là. Et ça faisait sourire Loïs jusqu'aux oreilles alors qu'il essayait de monter les escaliers et que l'autre appliquait tout ce qu'il avait découvert et plus encore sur lui. Il apprenait vite. Et surtout, il se laissait d'avantage aller. Ce qui lança le jeune Valentine sur une pente glissante dont ils avaient déjà parlé, à peine l'étage atteint.

« Attache moi... Et si tu t'en sors bien, on inversera les rôles plus tard. Ok honey ? »

Il lui susurra à l'oreille avec langueur. Il aimait bien son côté sauvage et un peu affamé, et il comptait bien l'encourager. Il se laissa tomber sur son lit, les bras au dessus de lui, offert -pour l'instant- il comptait bien l'emmerder et continuer à le faire languir jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus. Il s'étira comme un chat et attendait le retour de ses attentions multiples, quand il se souvint de quelque chose.

« Ah, et... dis moi, Eliott, ça n'est toujours pas ton vrai nom, pas vrai ? »

Il dit tout en l'attirant à lui en le ceinturant de ses jambes.

« Que tu ne me dises pas ton nom je comprends... Mais tu aurais un surnom, un vrai, que je puisses crier ? »


Aussi ravissant que le rouquin était, s'il avait utilisé le nom de Beaumarchais pour lui jusqu'ici, ce type, il ne le connaissait pas et ça ne l'intéressait pas d'utiliser son nom. Ca n'avait sans doute aucun écho pour l'autre, en plus, et le but de gémir le nom de quelqu'un, c'était qu'il se sente un petit peu concerné, pas vrai ?

Ah oui, carrément, qu'il l'attache... Plus ça allait, moins Jesus avait l'impression de cerner son amant d'une nuit.. enfin de trois. De la parano à la confiance presque aveugle, ce garçon semblait aussi entier que surprenant dans ses jugements. Enfin. Est-ce que ça avait vraiment de l'importance, qu'il le comprenne ? Il ne releva pas vraiment quand Loïs proposa qu'ils inversent les rôles par la suite. Il verrait en temps voulu, probablement. Ce n'était peut-être que des mots en l'air, de ce qu'il en savait.

Ils montèrent les marches une à une, alors qu'il couvrait le brun d'attentions, pas trop certain de ce qu'il faisait mais avec envie. Les réactions de Loïs avaient l'avantage d'être suffisamment claires pour qu'il ajuste le tir, s'attardant là où il l'encourageait le mieux. Et puis il grimpa sur le lit, au dessus de Loïs. La majorité de leurs vêtements avaient déjà volé, étalés tout le long des escaliers. Ne subsistaient que leurs sous-vêtements. Cette fois-ci, il ne s'était pas embarrassé d'un sort pour rétrécir les fringues. Et même son boxer tombait un peu large sur ses fesses. Crétin de rouquin tout sec. Mais ça ne l'empêcha pas de jouer un petit peu avec celui de son partenaire, sans aller jusqu'à glisser sa main en dessous, elle resta pour l'instant sagement sur le bout de tissu. Et entreprit de le couvrir de baisers à nouveau, sur les lèvres, dans le cou, entre les épaules...

La question du brun le freina un petit peu. Il redressa légèrement le visage, perplexe. Si Lois croyait qu'il allait lui donner son identité comme ça... il se fourrait le doigt dans l'oeil ! Il ne s'embêtait quand même pas à faire du polynectar que pour le plaisir de montrer d'autres fesses que les siennes !

"J'crois que... personne ne m'a encore crié de surnom..."

Il se mordilla un peu les lèvres, se demandant s'il apprécierait qu'on crie son nom. Ou son diminutif. Il n'en était pas certain, ça le freinerait sans doute plus qu'autre chose, vu les circonstances.

"Mais j'peux te laisser le soin d'en trouver un ! J'suis sûr que t'as de l'imagination pour ces trucs là !"

Il murmura, avant de repartir s'emparer de ses lèvres, lui laissant ce temps pour réfléchir. Ou perdre la tête, s'il était capable de faire cet effet là... Ses mains se posèrent sur celles du brun, alors qu'il commençait à bouger son bassin contre le sien.

"Et toi.. tu m'as toujours pas dit. Silène avait un surnom pour toi, c'est ce que t'avais dit ? Ou t'en as un autre que tu préfères entendre ?"

Attrapant le brun par les épaules, il les redressa tous les deux et profita de récupérer ses mains pour aller s'occuper du dernier bout de tissu restant. Et puis il se souvint de la proposition de Loïs. Puis de sa baguette, restée à mi-chemin, avec feu-son-jeans. Oups. Il se pencha à nouveau vers le brun pour l'allonger et déposa un rapide baiser sur ses lèvres, avant de se lever.

"J'reviens, bouge pas !"

Lâcha-t-il avant de se lever brusquement, le boxer en tipi et les cheveux emmêlés. Il courut sans aucune grâce dans les escaliers et profita de retrouver son jeans pour ouvrir la petite fiole, dont il but le reste de polynectar, discrètement. Et attrapa sa baguette au passage. Avant de remonter les marches deux à deux. Il manqua de se prendre la dernière et retourna jusqu'au lit, non sans manquer de grâce. Et se saisit de sa baguette pour lancer un Incarcerem. Sur les poignets de Loïs. Ca manquait un peu de sensualité et de volupté, l'intermède je-cours-dans-les-escaliers-en-boxer et je lâche un sort à l'arrache. Il n'avait clairement pas le même don que le brun pour la séduction et le charme à toute épreuve. Mais.. il essayait quand même de faire bonne figure. Et il reprit sa place au dessus de lui, s'emparant à nouveau de ses poignets, cette fois attachés au cadre de lit. Qu'il attrapa entre ses doigts.

"La prochaine fois, on y arrivera sans interruption... j'te l'jure !"

Il rit un peu, avant de reprendre les choses en main. Oui, c'était un peu présomptueux de parler déjà d'une prochaine fois. Mais hé, c'était plutôt agréable, entre eux, il trouvait, pourquoi ne pas remettre le couvert une fois encore ? Enfin ils n'y étaient pas encore. Et il comptait déjà profiter de cette nuit-là comme il se devait. Ce qu'il ne tarda pas à démontrer à Loïs, entamant une nouvelle descente qui cette fois ne s'arrêta pas au dessus du nombril.