La lueur du soleil automnal filtre à travers les rideaux qui cachent la fenêtre du petit appartement provencal. Le téléphone sonne, posé sur la table de nuit, laissé là pour être facilement atteint et éteint le matin, alors que le sommeil pèse encore sur l'esprit du français. Un grognement, puis une main cherche le portable de l'autre côté du lit. Un autre corps dérange l'entreprise, mais ils ont l'habitude, de toute façon ils travaillent au même endroit, à la même heure. Le journaliste grommelle, il n'est pas du matin, vraiment pas. Mais il a le sommeil plus léger que le photographe qui partage ses draps. Alors c'est lui qui éteint le téléphone d'Orion, qui le bouscule souvent au passage à grand renforts de soupirs mécontents. Le plus jeune émerge enfin, passant un bras devant ses yeux pour les cacher de la lumière qui entre, vive et intrusive, alors que l'autre homme s'est levé pour ouvrir les rideaux. Debout Orion. Le ton est un peu sec, mais c'est habituel. Le matin, faut pas le faire chier. J'arrive... Le photographe répond dans un soupir, la voix enrouée. Il serait bien resté là encore un peu, mais le corps contre le sien laisse un vide glacial sous les draps. La porte s'ouvre et crée un courant d'air. L'autre homme a disparu dans la cuisine et fait couler un café. Il sera de meilleue humeure une fois celui-ci englouti en lisant le journal de la veille. Il critique à voix basse la mise en page, certaines tournures de phrase. Il aurait pas fait ça comme ça, quand il travaillait encore là bas. Orion se lève enfin, enfile un hoodie qu'il laisse ouvert, et le rejoint pour préparer son bol de céréales habituel. T'es vraiment un enfant avec tes céréales. Le plus âgé cache son sourire derrière sa tasse de café, mais son regard pétille. Orion lui répond d'une grimace. C'est toi qu'est vieux. En réalité, le photographe a 19 ans, et le journaliste approche de sa 22eme année. Pas un écart bien important, mais ils en jouent souent pour se taquiner. Et ils rient de bon coeur en déjeunant tous les deux, discutant de l'affaire qu'ils suivent avec la police.
Leur douche prise, ils s'habillent. Le journaliste enfile un costume, alors que le photographe table sur une chemise et des bretelles, pas besoin d'être bien plus habillé, il devra de toute façon enfiler sa parka floquée une fois arrivé au travail, s'ils doivent sortir pour couvrir une affaire. Le journaliste les conduit tous les deux au commissariat où ils travaillent. Aujourd'hui, c'est un jour un peu spécial. Depuis quelques temps, un tueur en série est en cavale non loin, et la brigade où ils travaillent est chargée de l'enquête. Les premiers indices ne sont pas sans rappeler un tueur en série américain qui a toujours échappé aux mailles du filet, alors les supérieurs ont décidé de faire venir un groupe d'enquêteurs du bureau américain pour les supporter dans cette affaire. Et il est censé arriver ce jour là. Le couple arrive dans les premiers, comme toujours, et le journaliste s'éloigne bien vite du photographe. Dès qu'ils sont en public, il assume beaucoup moins sa relation avec Orion. Ce dernier ne s'en formalise pas, de toute façon il est là pour travailler, pas pour bécoter la personne avec qui il passe déjà ses nuits. Les enquêteurs et leurs supérieurs arrivent finalement au compte goutte, devant le grand tableau de liège qui supporte toutes les photos et les cartes, les indices et les quelques suspects qu'ils ont. Tous se rassemblent, et tous les regards se tournent vers le chef, qui amène avec lui les-dits américains. Orion sourit aux inconnus, seul visage positif parmis les mines graves, voir déconfites des enquêteurs qui ont l'impression qu'on leur marche sur les platebandes. C'est un bruit qui court, dans le commissariat. Ils pensent que leurs chefs ne les croient pas capables d'arrêter le tueur. Mais Orion se fiche bien de tout ça. Lui, il a toujours rêvé de voyager. Et Il faut dire qu'un des étranger n'est pas laid du tout à regarder, il a l'air d'avoir à peu près son âge, peut être à peine plus vieux que lui. Pas le temps de faire connaissance, le chef les présente très vite. Julian Laska, John Smith, et bien d'autres dont Orion ne retient pas les noms. Le chf communique avec les américains d'un anglais approximatif, Orion grimace parfois à cause de son accent fort prononcé et ses phrases qui ne veulent bien souvent rien dire. Mais il laisse faire, écoute, regarde les groupes qui se séparent pour enquêter. La journée passe, Orion et Julian ne font que se croiser. On n'a pas besoin du photographe avec eux.
Finalement, le soir arrive. Le journaliste vient prévenir Orion qu'il part plus tôt avec ses collègues pour boire un verre. Orion ne les suit pas. À plus, conduis pas si t'as bu. Il récolte un regard au ciel et finalement, son regard d'eau se pose sur Julian. Il est seul, il a l'air d'essayer de lire ce qui est écrit sur le tableau des preuves. Alors Orion approche et s'éclaircit la gorge. Hello, nice to meet you. I'm Orion Lecoeur, photographer.¹ Il lui tend la main en souriant largement.
- ¹ Salut, enchanté. Je suis Orion Lecoeur, photographe.
Ils n’avaient pas eu beaucoup de temps pour se reposer. Julian et ses collègues étaient arrivés dans la nuit, tard. Ou tôt le matin, cela dépendait des horaires de vie de chacun. Personne n’avait bronché malgré le peu d’heures de sommeil qui allaient venir. Après tout, c’était une enquête primordiale et tous était prêt à se donner à 100 % pour arrêter ce criminel qui sévissait partout dans le monde, apparemment. Les derniers cas avaient été annoncé en France, là où les officiers américains se rendaient donc. C’était rare et pour Julian, c’était la mission la plus importante qu’on lui confiait pour le moment : il n’était là que pour aider, il n’était pas détective ni rien après tout. Mais il était là, âgé de 20 ans à peine, dans un avion qui allait se poser sur le sol français d’ici quelques minutes désormais. La lumière qui émanait du hublot avait tenue compagnie à Julian pendant une partie du voyage mais maintenant, tout était noir. On ne voyait rien si ce n’était les quelques lumières de l’aéroport en contrebas qui les guidaient et saluaient. « Put your seatbelt on, Rookie. »¹ lui indiqua son supérieur à ses côtés. Il était tellement perdu dans ses pensées qu’il n’avait pas entendu les indications de l’hôtesse pour l’atterrissage. Il écouta et suivit les instructions ; il n’était, après tout, qu’un bleu, comme l’avait rappelé l’officier.
Ils allaient séjourner dans un hôtel proche du commissariat où l’enquête se passait. En fin de compte, ils ne dormirent qu’à peine trois heures. La décalage horaire était assez violent et c’est après s’être tourné et retourné dans son lit plutôt confortable que Julian réussit enfin à fermer les yeux. Le matin était arrivé beaucoup trop rapidement. Avant de se rendre au point de rendez-vous, c’est à dire devant l’hôpital, leur supérieur les briefe une dernière fois. « Remember ; we are here as their guests, not their rivals. We need to help each other to put a stop to these crimes, understood ? »2 C’était le soucis avec les enquêtes partagées : parfois, une rivalité naissait entre les enquêteurs et policiers. Julian s’imaginait bien que les français présents ne seraient pas heureux de recevoir leur aide, comme certains de ses collègues n’avaient pas apprécié qu’on les appelle en tant qu’appuie seulement. Eux qui n’avaient pas réussi à l’arrêter sur le sol américain, voilà que les français allaient peut-être l’avoir… Impensable pour certains. Julian, lui, il s’en foutait bien. Tout ce qu’il voulait, c’était arrêter ce type. « Oh, and some of you speak french or a little bit of it. So don’t be assholes and try to talk to them. »3 On aurait presque dit un parent qui reprenait ses enfants un peu mal élevés avant une sortie. C’était triste et drôle à la fois.
Ils décollèrent enfin après ces quelques rappels, ou plutôt, ces quelques remontrances. Julian espérait que tout ce passerait bien et dans une ambiance plus ou moins agréable. Quand ils arrivèrent devant les enquêteurs français, ceux-ci arboraient une jolie mine grave, prouvant qu’ils n’étaient pas très heureux de les voir eux aussi. Seul un type avait un sourire qui allait jusqu’aux oreilles, ce qui attira immédiatement l’attention de Julian. Le chef de la police française tente de communiquer dans un anglais bancal, ce qui fait sourire doucement le jeune sorcier : c’était presque mignon à voir, même pour un homme de son âge. Julian ne put revoir le jeune homme de la journée, qui était, il l’apprendra pendant les premières heures, un photographe travaillant pour la police. Il le trouvait encore plus intéressant, maintenant. En début de soirée, la plupart de ses collègues étaient parti boire un verre pour apprendre un connaître leurs camarades français. Certains avaient déjà tissés des liens, d’autres avaient encore une mine renfrognée. Le reste était à l’hôtel, sûrement déjà en train de se reposer avec avoir passé une nuit aussi courte. Julian, lui, avait préféré rester un peu, fixant le tableau des preuves. Des bruits de pas l’avaient attiré et son regard tomba sur l’inconnu qui avait attiré son attention plus tôt. Il lui sourit délicatement, content de voir qu’il était apparemment, lui aussi, curieux d’apprendre à le connaître.
« Hi, Orion. » répondit-il avec un léger accent sur son prénom. « My name is Julian. Julian Laska. Nice to meet you, dude. »4 Il le regarda un peu. Que dire après ça ? Ils venaient de se présenter et un silence prenait déjà place entre eux. « Oh, I can speak some french, actually. »5 précisa-t-il d’un seul coup, comme si cela était l’information la plus importante du moment. Enfin, peut-être était-ce le cas, il n’en savait trop rien. « Je ne sais pas trop quoi dire, alors, je ne sais pas trop, hum... Enchanté ? » Il était peut-être ridicule avec son accent américain. On lui avait dit qu’il était léger, mais devait-il réellement faire confiance à des professeurs de français qui n’avaient, parfois, jamais mis les pieds en France ? Il en doutait sincèrement… Il ne savait pas trop quoi dire. Alors il tenta les conversations de base, celles sur la météo quoi. « Didn't you go with the others ? They went for a drink, I think. Well, I mean, if we forget those who went to bed. They are quite old, you know. »6 souffla-t-il presque, comme si cela était un secret. Il avait été surpris de voir encore quelqu’un qui n’était pas un haut-gradé ou de garde ce soir. Mais c’était une bonne surprise : la possibilité de faire une nouvelle rencontre qui pourrait, peut-être, devenir plus qu’un simple bonjour devant un tableau ou un enchanté répété en deux langues différentes.
1Attache ta ceinture, le bleu. 2Retenez bien : nous sommes ici en tant qu'invités et non en tant que rivaux. Nous avons besoin de s'entraider pour arrêter ces crimes, compris ? 3Ho, et quelques uns d'entre vous parlent parfaitement le français, ou un petit peu. Alors ne soyez pas des connards et essayer de leur parler. 4Salut Orion. Je m'appelle Julian. Julian Laska. Enchanté de te rencontrer, mec. 5Ho, et en fait, je peux parler un peu le français. 6Tu n'es pas parti avec les autres ? Ils sont allés boire un verre, je crois. Enfin, je veux dire, si on oublie ceux qui sont allés dormir. Ils sont vieux, tu sais.
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Sujet: Re: Criminal Case ‖ Julian Jeu 12 Mar - 23:44
La journée passe plutôt vite. Tout le monde est occupé, en réalité. Tout le monde, même le journaliste et le photographe. On étudie des dossiers, classe des preuves, photographie des objets à conviction, ou des suspects dans d'autres affaires. Orion n'est pas encore appelé sur l'affaire du tueur en série. C'est dommage, ou en tout cas, lui trouve ça bien dommage. Pas l'occasion de discuter avec le groupe d'américains, et franchement, son travail ne change pas vraiment de d'habitude, pour le coup. Il est là en support, sur des affaires de vol à l'étalage, d'harcèlement, d'insultes. En fait, toutes les saloperies qui se passent en ville remontent ici. Et Orion, lui, capture les suspects, les coupables, les victimes, les lieux des délits et des crimes dans sa petite boîte noire. C'est sa possession la plus précieuse, à n'en pas douter. Mais la carte mémoire reste toujours ici, au commissariat. Faudrait pas qu'il la perde, faudrait pas que les infos soient divulguées. Alors il la laisse ici, dans sa petite boite, son écrin, enfermée à double tours. Mais au moins, sa journée passe. Assez vite même. De salles histoires. Un viol, quelques vols, et une femme qui se fait tabasser par son maris. Ca le met hors de lui, le photographe. Mais il n'a pas son mot à dire. Des fois, il s'insurge de certaines remarques que font ses collègues, mais les mentalités n'évoluent pas. C'est comme sur plein de sujets. Orion le sait. Y'a des choses qui bougeront pas de si tôt, et comme le dit son mec, ferme ta gueule, encaisse, et un jour le soleil viendra après la pluie. Ca lui plait pas trop, en réalité, s'il doit être honnête. Parce qu'il aime être honnête. Mais bon, y'a des choses qu'il a pas encore le courage de dire, ou d'assumer. Ou en tout cas, que d'autres ont pas encore les couilles d'entendre, ou de divulguer. Comme son homosexualité, ou sa relation avec le journaliste. Pour le moment il s'en fout, mais il sait très bien que tous ces secrets ne pèseront pas sur la balance, en faveur de celui qui sera un jour son ex.
Enfin, la journée se termine. Les bureaux se vident et, avec toutes les âmes parties s'abreuver ou se reposer, le silence revient dans l'établissement. On est dans la fameuse heure creuse, ce moment où les différents shifts ne se superposent pas vraiment. Ceux qui partent un peu plus tôt que ce qu'ils devraient, et ceux qui doivent arriver arrivent un peu plus tard que prévu. Ce genre de cas, ça arrive tout le temps dans la police. C'est le blackout, quelques minutes, parfois une demie-heure. Et c'est souvent dans ces moments là que les plus intelligents décident de frapper. Un manquement, un vide judiciaire qui risque, un jour, de faire de sales emmerdes. Mais pour le moment, Orion s'en fiche. Le calme est revenu, et son regard d'eau se pose sur la personne la plus intéressante qu'il ait pu voir de la journée. Un certain américain. Julian. Il se souvient de son prénom, c'est bien le seul qu'il a retenu, le seul, à ses yeux, qui ait un quelconque intérêt. Et il s'avance, lui parle et se présente. Bien sûr, il a un léger accent, il cherche parfois ses mots, mais il aime parler anglais. Il est de descendance sang-pur, mine de rien. Il connaît les réunions barbantes où tout le monde parle en anglais parce que c'est plus facile, depuis tout petit.
La conversation est agréablement informelle, ce sont deux jeunes hommes qui se rencontrent, pas deux collègues. C'est chouette, Orion aime cette proximité qui fait tomber les barrières du travail. Il a du mal avec la politesse exagérée qui est typiquement française. Il aime les gens, authentiques et sans prétention. Il fulmine vite quand il voit toutes ls courbettes qui peuvent être faites en situation hiérarchiques. Ou dans le monde édulcoré des sang-purs. Il déteste ces faux-semblants. Alors Orion sourit de toutes ses dents, quand Julian est très familier envers lui. Il sourit encore plus quand l'américain précise qu'il parle un peu français. Really? That's nice to hear!¹ Et il l'écoute parler français. Bien entendu, comme tout le monde dans pareille situation, Julian ne sait pas quoi dire. En même temps, qui saurait? C'est compliqué d'inventer des phrases juste pour montrer qu'on sait parler une langue. Alors Orion sourit largement et hoche la tête. Tu parles vraiment bien français. Tu as appris pendant longtemps? Tu n'as presque pas d'accent! Il s'émerveille, enjoué, honnête. Après tout, c'est la vérité. Il a ce petit accent américain fort charmant et séduisant. Mais pas un accent à couper au couteau, qui empêche de comprendre un mot sur deux. Orion espère avoir le même genre d'accent en anglais. Il apprend depuis longtemps lui aussi. La question le fait sourire. Il n'est pas allé picoler avec les autres. Même si c'est son délire, il préfère éviter ce genre de choses avec les gens du travail. Surtout avec son mec dans le lot, qui ne veut absolument pas qu'on sache pour eux. Il a la langue qui se délie, sous l'effet de l'alcool. Well, it seems like you didn't either. S'amuse-t-il, lui offrant un clin d'oeil appuyé alors que son regard glisse un instant sur les photos affichées sur le tableau de liège. I don't really like to be drunk around my colleagues. And I'm not sure if I want to see most of them drunk. I don't like their humor when they're sober, so... I won't take any chance.² Il rit de bon coeur à cet aveu. Quoi, il peut bien se permettre de plaisanter un peu, personne ne lui en tiendra rigueur. C'est la vérité. L'humour gras à base de blagues racistes, misogynes, homophobes, très peu pour lui. Ca le fait grincer des dents, et la plupart de ses collègues savent qu'il déteste ça, et ça les amuse bien. Parfois, ils en font exprès pour le voir fulminer et ne rien pouvoir dire, parce que ce sont ses supérieurs. Ce sentiment de pouvoir, c'est souvent un truc de flic. Malheureusement. Mais bon, heureusement, tout le monde n'est pas comme ça. Et Orion aime son boulot, mine de rien. Mais c'est pas le moment d'y penser, il a bien plus intéressant là devant lui. Vous êtes ici pour longtemps avec tes collègues? Ils nous ont dit quelques mois mais on sait pas trop combien. Demande-t-il en se tournant vers lui. Ca lui plait de passer d'une langue à l'autre. Et rien de pervers en ces mots. Le voyage était pas trop compliqué? Et les français te paraissent pas trop râleurs et désagréables pour le moment? Et il retient un rire, mais celui-ci monte jusque dans ses yeux qui brillent d'amusement. - ¹ Vraiment? C'est chouette à entendre! ² Et bien, on dirait que toi non plus. Je n'aime pas vraiment être bourré avec mes collègues. Et je ne suis pas sûr de vouloir voir la plupart d'entre eux ivres. Je n'aime pas leur humour quand ils sont sobres, alors... Je ne m'y risquerai pas.
Julian était resté après que presque tout le monde ait quitté les lieux. Il savait qu’il ne devrait pas tarder sinon il allait le regretter le lendemain matin. Il n’était pas bien tard, mais dormir au moins huit heures ne lui ferait pas de mal, au contraire. Il pouvait s’en sortir avec moins. C’était même quelque chose d’étrange quand il y repensait ; il tenait mieux sa journée avec une nuit de sommeil d’à peine quatre heures qu’une bonne nuit, sans réveil, où parfois il dormait plus de huit heures. Son corps ne savait peut-être pas choisir son temps de sommeil tout seul. Ou alors, Julian avait un rythme bien trop irrégulier pour que son corps s’habitue. Tout était possible. Dans tous les cas, c’était un fait, il avait envie de dormir. Il pouvait sentir un léger mal de tête pointer le bout de son nez et chez lui, c’était un signe qui voulait clairement lui dire de pas faire le con trop longtemps. Mais dans un sens, il voulait être là. Il n’était que le petit nouveau, même après presque deux années passées avec eux. Il était jeune, c’était normal. Fraîchement arrivé, sans études derrière, bref, il aurait pu être le fils de la moitié de ses collègues. Alors oui, il avait quelque chose à prouver. Même si ce n’était pas en regardant un tableau à moitié endormi qui allait aider à faire avancer l’enquête, certes, mais il pouvait toujours essayer…
Il n’avait dévié son regard et son attention qu’au moment où le photographe, Orion, vint lui parler. Julian l’avait repéré. Plus jeune que les autres. Plus beau, aussi. Il n’allait pas le nier : son regard avait été attiré par le physique plus qu’avantageux du jeune homme. Et maintenant qu’il lui parlait, il ne pouvait pas s’empêcher de le trouver encore plus intéressant. Et ce n’était pas ses hormones qui parlaient. Non, c’était sûrement le fait qu’on lui avait à peine adressé la parole aujourd’hui, en dehors de ses propre collègues. Il comprenait que la barrière de langue plus de l’âge n’aidait pas, mais il s’était un peu senti à l’écart parfois. Comme s’il était trop jeune pour comprendre et aider. Il n’en parlerait pas à son supérieur, n’ayant pas l’envie de passer son temps à chouiner, surtout pas le premier jour, mais il allait noter au coin de sa tête qu’il allait peut-être devoir s’imposer un peu plus. Il était peut-être un bleu, mais il n’était pas incompétent. Sinon, il ne serait pas là, pas vrai ? Il osait espérer qu’on l’avait embarqué pour autre chose que son talent avec la langue française. Bref, en tout cas, ce Orion lui parlait et son sourire faisait naître déjà quelque chose au creux de son estomac. La gentillesse mélangée à un physique attrayant, ce n’était pas forcément quelque chose que Julian voyait tous les jours, surtout dans la police.
Il avait tenté un français approximatif. Il ne doutait pas forcément de ses capacités, mais c’était surtout qu’il n’avait pas du quoi dire. Heureusement, Orion semblait plutôt content de son accent et de phrase. Julian, lui, avait bien remarqué que le jeune photographe avait un anglais presque parfait. Le petit accent, très léger, presque imperceptible, rendait les choses encore meilleures. « Hum, j’ai appris à l’école. J’ai toujours trouvé les langues plus faciles que les sciences. Tu as un anglais parfait, toi aussi. Presque pas d’accent. » complimenta-t-il en retour son homologue. Il avait été pris un peu de cours par le français soudain et surtout, par la phrase plus longue. Il pensait avoir compris et surtout, avoir répondu sans dériver complètement à côté. Julian lâcha un petit rire quand l’autre lui fit remarquer qu’il n’était pas allé boire un verre avec les autres lui non plus. « Yeah, it's true. Not really my thing, you know. And I’m way too tired to drink alcohol. »1 expliqua-t-il avant d’hocher doucement la tête face aux propos d’Orion. « You seem to be way younger that most of them, maybe that’s why their jokes aren’t for you. How old are you, anyway ? I have been wondering since we arrived. »2 Il avait enfin posé la question qui lui brûlait les lèvres. Pas que l’âge compte beaucoup pour lui, mais il préférait quand même savoir.
« Hum, je ne sais pas trop. Je crois qu’on est là jusqu’à ce qu’on attrape enfin ce gars ? J’espère que ce sera rapide, il court depuis bien trop longtemps. » Il ne savait pas vraiment. On leur avait dit que cela durerait quelques mois ou du moins, le temps que cela prendrait pour être efficace. Pas besoin d’être un génie pour comprendre que leurs supérieurs attendaient des résultats et qu’il vaudrait mieux pour eux qu’ils rentrent avec quelque chose, voire après avoir arrêté le criminel. Julian n’attendait que ça, d’arrêter ce gars. « Pas trop compliqué, non. Mais long. » dit-il en posant son derrière sur une table pour se reposer un peu. « Pour le moment, pas vraiment. Pas de grèves prévues, rassure moi ? » plaisanta Julian, taquinant un peu le français devant lui. « Des conseils pour survivre dans ce pays rempli de gens qui boivent du café beaucoup trop fort pour un américain lambda ? » ajouta-t-il pour continuer sur leur lancée, c’est-à-dire une petite conversation bien sympathique pour apprendre à se connaître. « Pour être honnête, notre café… hum, sucks, si tu veux ce que je veux dire ? Par rapport à ici. » Le café, c’était avec ça qu’il survivait et celui qu’il avait bu ici lui avait certainement donné assez d’énergie pour les dix prochaines années… Le goût était aussi totalement différent ; plus fort. Ils étaient plus petits, certes, mais le goût faisait tout.
1Ouais, c'est vrai. Ce n'est pas vraiment mon genre, tu vois. Et je suis bien trop fatigué pour boire de l'alcool. 2Tu sembles être beaucoup plus jeune qu'eux, peut-être est-ce pour cela que tu n'apprécies pas leurs blagues ? Tu as quel âge, d'ailleurs ? Je me pose la question depuis notre arrivée.
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Sujet: Re: Criminal Case ‖ Julian Sam 14 Mar - 13:35
Plus Orion le regarde, plus il le trouve à son goût. Bon, il sait que regarder c'est pas tromper, qu'il est censé avoir le droit d'avoir des yeux quand même, puis il faut vraiment être aveugle ou avoir des goûts de chiottes pour pas admettre que Julian est vraiment vraiment pas mal. Mais bon, en même temps, c'est ça qu'on lui a mit dans le crâne, depuis deux ans maintenant. Quand tu sors avec quelqu'un, t'es juste à lui. Parce que sinon, t'es un connard, rien de plus. Ca plait pas vraiment à Orion, parce qu'il a bien remarqué plusieurs choses, en deux ans de découverte. Déjà, les nanas, c'est vraiment pas son truc. Et dieu merci il est cracmol, parce que s'il avait eu de la magie, il aurait eu une femme pour le reste de sa vie. Et on aurait attendu de lui qu'il lui fasse des gamins. Quel bonheur pour lui, maintenant, de se rendre compte qu'il échappe à tout ça. Il a aussi remarqué qu'il avait beaucoup de mal avec le concept que l'amour c'est juste pour une personne. Mais tout le monde aime tout le monde non, à divers niveaux? Il est un peu perdu. Enfin, dans tous les cas, il ne se privera pas de regarder discrètement ce bel américain, en couple ou pas. Comme s'il n'avait pas vu que Yann matait des mecs dans la rue. Bien sûr, ça ne retombera jamais sur le journaliste, Orion peut comprendre. L'inverse cependant... Le temps le dira.
Julian lui explique qu'il avait toujours préféré les langues aux sciences, et Orion s'en amuse beaucoup. C'est vrai que ça a quelque chose d'un peu plus palpable et utile, quand on ne veut pas en faire son métier. Et puis, Orion est pas mal du même avis. Il a adoré apprendre l'anglais, surtout quand il a apprit que c'était la langue universelle dans le monde. Ou du moins, celle que la plupart des gens peuvent comprendre. Pour quelqu'un comme lui, qui a toujours rêvé de voyager, depuis sa petite prison dorée, c'est une évidence. Mais le compliment sur son anglais lui fait clairement chaud au coeur. Le jeune homme lui offre un grand sourire ravit, les joues un peu rosies par le contentement. Il a des airs de gamin à cet instant, en même temps, il n'a que 19 ans. Il n'est pas tout à fait sorti de l'adolescence encore. Merci. Ca me fait vraiment plaisir. Après avoir donné son excuse pour ne pas être allé boire un coup avec les autres, il écoute celle de Julian. Ca n'est pas faux, ils ont fait beaucoup de kilomètres et ils n'ont pas du beaucoup dormir. Sans parler du décalage horaire dont Orion a souvent entendu parlé. Il ne l'a encore jamais vraiment expérimenté, mais il sait que ça lui arrivera un jour. Il compte voyager. You may want to go and take some rest? I hope I'm not disturbing you.¹ Il sourit aux propos qu'a Julian ensuite. L'écart d'âge qui explique le genre d'humour douteux? Oui et non, puisque cet humour, Orion l'a croisé aussi avec des gens de son âge. Mais c'est vrai que les générations n'aident pas non plus à l'ouverture d'esprit. Ou peut-être est-ce parce qu'Orion fait partie de ces minorités? Qui sait. Il rit un peu et croise les bras en soupirant. Well, yes. I'm 19 years old. But I know a lot of people my age loves these kind of jokes. I may be a little more... Open-minded? Or against any kind of discrimination, to not take these things seriously. And you? You seem pretty young too, compared to your colleagues.²
Orion rit de bon coeur quand Julian lui avoue espérer chopper le tueur en série assez vite. Ses intentions sont vraiment nobles, et ça a quelque chose de charmant de le voir rendre la justice le plus vite possible. Mais bon, pas trop vite non plus, hein? Sinon Orion va devoir retourner à sa petite vie morne et morose, sans plus de bel américain à apprécier, ni avec qui discuter et perfectionner son anglais. Parce que c'est clairement pas avec Yann qu'il peut parler anglais. Surtout avec son accent du sud très prononcé. De toute façon, il fait trois erreurs par phrase, et se vexe dès qu'Orion veut l'aider en lui expliquant comment les corriger. Alors, si l'enquête pouvait durer un tout petit peu, juste histoire qu'Orion et Julian se lient d'amitié, échangent leurs numéros et tout. Genre, pour garder contact quoi. Avoir un correspondant. Pas trop rapide quand même! Ce serait dommage que vous repartiez dans une semaine. Plaisante-t-il, souriant. Mais c'est vrai, il s'entend bien avec Julian, ça lui change de l'ambiance habituelle. Même si Orion aussi est pour que justice soit rendue le plus vite possible, et pour éviter à d'autres gens de se faire tuer, il voudrait égoïstement pouvoir profiter un peu de la compagnie. Il le regarde s'assoir et appuie son épaule contre le cadre du tableau en liège, l'observant en l'écoutant. Long? Ca a l'air d'être un sacré voyage. Ah ouais, y'a beaucoup d'heures de vol? Il semble surpris pa rla question sur les grèves, puis éclate d'un rire franc, passant sa main dans ses cheveux en riant. Ah ça, s'il s'y attendait! Non! Pas que je sache! Il rit encore un peu et soupire en se reprenant, un grand sourire restant néanmoins plaqué sur ses lèvres. Clairement, il lui plait de plus en plus. Mmmh... Et bien, si le café est trop fort, rajoutes du lait et/ou du sucre dedans? Le taquine-t-il, le regard pétillant. Sinon, si ce sont les gens qui t'inquiètent, parle leur avec ton accent, cherche tes mots, et semble complètement perdu. Ton charme fera le reste. Il lui offre un clin d'oeil taquin et complice. En soit, c'est tout à fait vrai, et ça n'est pas vraiment du rentre dedans (quoi, si?). En tout cas, de l'expérience d'Orion, les gens que les français associent à des touristes qui font l'effort de parler leur langue, en plus s'ils sont beaux à regarder, ça permet en général d'avoir un peu plus de chances d'avoir l'aide qu'on désire. Sans compter le nombre de minettes qui fantasment sur les flics des US, Julian est le parfait package. Si tu veux, tu pourras remplir ta valise de café à ramener chez toi, je t'emmènerai dans un magasin spécialisé! Lui propose-t-il en riant. Bien entendu qu'il allait proposer. C'est amusant, pour lui. In which hotel are you staying?³ Lui demande-t-il en regardant l'heure. C'est que ça file quand même, et si c'est loin ce serait pas très marrant pour lui de se retrouver, et surtout fatigué comme il doit l'être. Puis, des fois que ce soit sur le chemin pour l'appartement qu'Orion partage avec Yann, il pourrait le raccompagner. - ¹ Tu veux peut être te reposer. J'espère que je ne te dérange pas. ² Eh bien, oui. J’ai 19 ans. Mais je connais beaucoup de gens de mon âge qui aiment ce genre de blagues. Je suis peut-être un peu plus... ouvert d’esprit? Ou contre toute forme de discrimination, pour ne pas prendre ces choses au sérieux. Et toi? Tu sembles assez jeune aussi, par rapport à tes collègues. ³ Dans quel hôtel séjournes-tu?
En venant ici, Julian n’avait pas spécialement prévu de tomber sur quelqu’un d’intéressant. Et encore moins d’aussi mignon. L’homme devant lui paraissait vraiment jeune mais encore une fois, qui était-il pour juger l’âge de quelqu’un ? Lui aussi devait faire enfant à côté de ses collègues et pour cause, il était, parfois, plus jeune que les enfants de certains. Alors oui, en venant pour une enquête, il n’avait pas pensé qu’il tomberait sur quelqu’un qui ne s’appelait pas Bernard ou Roger et qui possédait la plus belle des moustache du coin. L’américain n’avait aucun problème avec le fait que ce soit un garçon et non une fille. Il n’était pas du genre à faire attention à ce genre de choses ; il pouvait être attiré et aimer n’importe qui, du moment qu’un petit quelque chose se passait entre eux. Bref, il n’était pas bien difficile et si le physique était la première chose qu’on remarquait chez quelqu’un, il avait désormais hâte d’apprendre à connaître Orion. Le jeune homme était certifié comme mignon mais Julian avait besoin d’un peu plus. Il n’était pas spécialement intéressé par une relation amoureuse, mais une amicale doit être plus approfondie elle aussi. Et pour le moment, les choses semblaient plutôt bien débuter.
Ils avaient commencé par papoter sur des sujets assez vastes, ceux que l’on utilisait pour briser la glace et apprendre à se connaître. Les deux avaient refusé les propositions pour aller sortir boire un coup et sans un sens, Orion gagna un point sans qu’il le sache ou que Julian ne le sache lui-même. C’était idiot mais cela lui montrait qu’au moins, il savait se gérer et surtout, qu’il ne s’obligeait pas à sortir pour faire plaisir à des gens dont il n’était pas foncièrement proche. Cela ne rassurait pas forcément Julian, qui avait osé espérer s’entendre avec tout le monde ou presque ici, mais bon, il aurait dû s’y attendre. Ce n’était malheureusement pas possible de s’entendre avec un tel groupe. Ils dérivèrent aussi sur les langues, les deux bien heureux de voir que l’autre parlait la langue natale de l’un et l’autre. Cela serait plus facile pour communiquer quand on mot ou une phrase ne venait pas dans telle ou telle langue. « Oh, no. Please no, don’t worry. It’s nice to talk with someone who doesn’t see me as a fricking baby. »1 Parce que dans un sens, tous les deux devaient avoir à peu près le même âge ou il espérait. Sincèrement. Ce n’était pas possible autrement, Orion faisait bien trop jeune pour être un trentenaire aigri.
Il put souffler quand il eut enfin l’âge de son interlocuteur, soulagé de voir qu’il ne s’était pas trompé. « Ah, it might be the reason why you can’t get along with them, indeed. And yes, I’m 20. Most of them could be my dad, so… yeah, pretty young. »2 plaisanta Julian, s’amusant à lever et descendre ses sourcils pour appuyer ses dires. « Coming here, I didn’t expect to meet someone my age. It’s nice. »3 sourit-il gentiment à Orion pour finir ces petites présentations d’âge. La discussion se dirigea automatiquement vers le pourquoi Julian et son équipe étaient là. Le tueur. Il ne fallait pas commencer à l’oublier, non plus. Julian espérait le coincer assez vite, qu’il arrête de sévir et qu’il ne puisse plus profiter de la vie alors ses victimes, elles, ne le pouvaient plus. « Je ne pense pas qu’on réglera le problème aussi rapidement et même si c’est le cas, des vacances seront bien méritées. » Il ne savait pas s’il y avait un sous-entendu quand Orion lui avait dit que ce serait dommage de repartir aussi vite mais il allait surfer sur le peut-être. Dans un sens, il adorerait régler l’affaire aussi vite mais Orion n’avait pas tort ; repartir si vite, ce serait dommage…
« Hum, long oui. Je crois qu’on a dû mettre quelque chose comme dix heures ? Je me suis endormi à un moment donné je crois, mais l’avion me rend un peu malade. » C’était surtout la première fois qu’il le prenait aussi longtemps. Il ne se rappelait pas quand sa famille et lui l’avaient pris à leur arrivée aux États-Unis, il était beaucoup trop jeune. Julian continua de plaisanter un peu en évoquant ce pourquoi la France était assez connue à l’étranger : les grèves. Il sourit en voyant sa nouvelle connaissance rire et se détendre un peu plus. « Sucre ou lait, je note. » hocha-t-il de la tête comme un bon élève qui écoutait son professeur. « Mon charme ? Je crois que c’est la première fois qu’on me dit ça. Merci, j’imagine. » sourit-il, pris de cours et presque gêné. Heureusement qu’il ne rougissait pas facilement, sinon ses joues seraient devenues de vraies tomates. « Pourquoi pas, oui. Mes parents doivent goûter au café français et arrêter Starbucks, entre toi et moi. » souffla-t-il vraiment, comme si tout cela était un secret. Au fond, Julian n’était pas fan du café et surtout pas du fort. Mais il devait avouer que plus il était fort, plus il carburait. Celui qu’il avait bu ce matin le faisait encore tenir, la preuve…
« Oh, I have to confess something ; I can’t even remember the name of the hotel. But it’s the one just next to the police station ? In like five minutes I will be there. »4 tenta d’expliquer maladroitement Julian. Il serait peut-être effectivement temps d’aller se coucher pour se reposer. Demain serait encore une grosse journée, comme la journée suivante et ainsi de suite. Il imaginait déjà atteindre son lit. Il espérait simplement que le collègue avec qui il partageait la chambre ne rentrerait pas trop tard et surtout, qu’il ne serrait pas trop beurré. Déjà que dès le premier jour, bonjour l’image que cela donnerait, mais surtout, Julian détestait être réveillé par des idiots alors qu’il dormait comme un bébé dans les bras de Morphée. « Let me take my stuff so we can leave together ? »5 proposa-t-il au jeune homme, attendant patiemment (ou pas) sa réponse. Il n’avait que son sac à attraper ainsi que son téléphone qui traînait sur le bureau qui lui avait été donné. Bureau pas très grand mais qui faisait bien son boulot de bureau quoi. Il aurait bien aimé papoter un peu plus avec Orion mais il devait être logique. Ils se reverraient pendant des jours, des semaines et peut-être même des mois : ils auront sûrement le temps d’apprendre à mieux se connaître pour devenir amis. Orion était celui qui lui avait proposé d’aller faire du shopping pour acheter du café, déjà, c’était donc de bonne augure pour pouvoir se revoir en dehors du boulot et se détendre un peu.
1 Ho non, pas du tout, non. Ne t'inquiète pas. Ça fait du bien de parler avec quelqu'un qui ne me voit pas comme un p*tain de bébé. 2 Ha, ça doit être la raison pour laquelle tu ne t'entends pas avec eux en effet. Et oui, j'ai 20 ans. La plupart d'entre eux pourraient être mon père donc... Ouais, plutôt jeune. 3 En venant ici, je ne m'attendais pas à rencontrer quelqu'un de mon âge, c'est sympa. 4 Ho, je dois avouer quelque chose : je n'arrive même pas à me souvenir du nom de l'hôtel. Mais c'est celui juste à côté du poste de police ? En genre cinq minutes, j'y serai. 5 Laisse moi récupérer mes affaires pour qu'on fasse le chemin ensemble ?
Pour sûr, plus il lui parle, plus Orion trouve Julian intéressant. Non seulement il s'avère qu'il est très charmant et sympathique, mais en plus leur âge est proche et il fait rire le photographe. Tout ceci fait son petit bonhomme de chemin doucement, et une amitié est facilement envisageable pour le français. Simple, rapide, efficace. Quand il apprécie quelqu'un, c'est rarement dans la demie-mesure. Surtout quelqu'un comme Julian, il faut l'avouer. Lui aussi en a assez d'être juste le plus jeune, le gamin, alors c'est certain que ça les lie assez vite tous les deux. Puis ils semblent déjà s'entendre sur quelques points : Leurs âges, l'absence d'envie de se forcer à sortir avec des gens qui ont le double de leur âge, la facilité qu'ils ont pour discuter de tout et de rien. C'est assez agréable pour Orion, il a l'impression d'avoir l'âge qu'il est censé avoir, de retrouver le genre de discussions qu'il avait avec Yann, avant et au début de leur relation. Ce genre de moments sympas où personne se prend la tête et où tout découle tout seul. Alors il apprécie, ne se pose encore aucune question sur tout ça. Pas la peine de se vriller l'esprit en avance. Ouais Julian lui plait, comme bien d'autres mecs dans le monde. Mais rien de plus, de toute façon il ne se privera pas de discuter avec lui pour ce genre de choses. Tant pis pour Yann s'il s'en voit menacé ou insulté. Orion rit. I didn't either. It's quite nice. I hate it, but they nicknamed me "Gamin".¹ Répond-t-il en souriant alors que Julian avoue que la plupart de ses collègues pourraient être son père. Le sourire d'Orion ne faiblit pas lors de la suite de la conversation. Julian parle de vacances méritées si jamais ils attrapaient le tueur assez vite, ce qui rassure le français sur le fait qu'il resterait peut-être. Puis ils discutent de tout et de rien, du vol et du café, un petit compliment glissé par Orion qui semble surprendre Julian. Le photographe le note dans un coin de son esprit, l'américain est mignon quand il ne sait pas trop quoi dire. Quel délice! Il accepte même de l'accompagner pour ramener du café chez lui avant de partir. Que du positif en perspective.
Mais le temps passe et mine de rien la fatigue tire sur les traits de Julian. Et Orion n'est pas bien mieux, il a courut partout toute la journée et Yann rentrera certainement très tard, bourré ou bien allumé et il le réveillera sans aucun doute. La joie de la vie à deux. Orion rit de bon coeur quand Julian lui avoue avoir oublié le nom de l’hôtel. Mais il est tout proche et le photographe voit duquel il veut parler. Il a bien raison, ils y seraient très vite et en plus c'est sur le chemin pour l'appartement que partage Orion avec sa moitié. It's on my way home. I'll come with you.² Il hoche la tête en souriant et en profite pour récupérer ses affaires aussi. Il enfile son manteau et attrape son appareil photo et sa sacoche tout en laissant la carte mémoire dans le tiroir à code. tout est prêt, ils peuvent partir. Ils rentrent donc tous les deux en direction de l’hôtel de Julian en discutant de tout et de rien, puis ils se disent bonne nuit et à demain. Le genre de trucs qu'on se dit entre collègues, en sommes.
- Quelques mois plus tard... -
Ça faisait quoi, peut être neuf ou dix mois qu'ils se connaissaient? En tout cas, Orion et Julian avaient lié une amitié pendant l'enquête. Ils se taquinaient, se charriaient, passaient du temps ensemble en dehors du bureau. Comme des amis, en sommes. Ca plaisait pas à Yann bien entendu, il sentait bien qu'il n'avait pas du tout son mot à dire dans toute cette histoire. Et à chaque fois qu'il essayait de s'interposer, Orion l'envoyait bouler. C'est pas ses affaires, de toute façon Orion n'a rien à se reprocher. Il apprécie Julian il en a bien le droit. Il profite du temps avec lui, il sait qu'il s'en va bientôt de nouveau. Ils ont attrapé le tueur, enfin. Après des mois d'enquêtes, de nombreuses fausses pistes et beaucoup de frustration, ils venaient de le boucler. Il était en garde à vue, et les policiers français commençaient l'interrogatoire pendant que les américains réunissaient les dernières preuves pour monter un dossier en béton armé. Y'avait bien de quoi fêter, non? Alors Orion avait proposé à Yann et Julian d'aller au cinéma pour fêter ça, puis au restaurant. Depuis le temps, Julian avait fini par être mis au courant de la teneur de la relation entre le journaliste et le photographe. Orion n'allait pas cacher ce genre de chose à quelqu'un qu'il apprécie autant qu'il apprécie Julian. Sauf que Yann n'a pas le temps, ce soir là. Il a rendez-vous avec la presse et d'autres conneries du genre, concernant l'affaire. Mais Orion et Julian, eux, sont tranquilles. Aussi, le photographe décide-t-il de se vêtir avec un effort vestimentaire, et le voilà à attendre Julian devant son hôtel. Il pianote rapidement sur son téléphone pour lui dire qu'il est arrivé, et quand il voit le policier, il lui fait un grand sourire. Salut! - ¹ Moi non plus. C’est plutôt chouette. Je déteste ça, mais on m’a surnommé « Gamin ». ² C’est sur mon chemin. Je viens avec toi.
Ce n’était peut-être pas grand-chose mais ils arrivaient à communiquer et à se comprendre en interchangeant deux langues. En plus de ça, ils faisaient face à un problème en commun : leur âge. Assez jeunes par rapport à leurs collègues, ils étaient tous les deux caractérisés comme étant des gamins ou des bleus. Ce n’était pas faux, dans un sens, mais c’était aussi lassant à un moment donné. Autant être appelé un bleu ne gênait pas Julian que d’être appelé gamin lui donnait de l’herpès tellement il trouvait ça dévalorisant. Oui il était jeune mais non, il n’avait pas non plus quinze ans. Comme eux, il avait eu son diplôme pour devenir policier et à part ses supérieurs, aucuns n’avaient plus d’échelons ou de savoir technique. La seule chose qu’ils avaient en plus, forcément, c’était la pratique. Et c’était bien pour cela que Julian ne disait rien et écoutait attentivement les ordres même s’il avait envie de les envoyer chier ; il voulait apprendre le plus vite possible pour reprendre ensuite des études et atteindre un autre niveau. Il ne resterait pas un bleu toute sa vie et il visait beaucoup plus grand qu’un simple flic qui bouffe des beignets dans sa voiture. Oui c’était cliché mais pas totalement faux non plus…
« Huh, I think I heard some of your colleagues calling me that when they were talking with each other. I didn’t know if it was about me or about you, to be honest. »1 répondit en soufflant Julian. Si ça se trouve, cela les concernait les deux, d’ailleurs. Dans tous les cas, Julian ne pensait pas trouver quelqu’un avec qui il pourrait se lier aussi rapidement. Certes, ils n’avaient fait que parler pendant quelques minutes mais c’était déjà beaucoup, compte tenu de la barrière de la langue et de la situation actuelle. Il n’était pas vraiment là pour se faire des amis et il pouvait déjà entendre les brimades de ses collègues quand ils apprendront qu’il s’est fait un ami français, mais il s’en fichait pas mal. Il n’allait pas passer son temps à faire la gueule pour la forme. Il ne devait pas être assez américain pour ça ; français ou pas, il se foutait bien de la nationalité des gens. Orion lui proposa ensuite de le raccompagner jusqu’à son hôtel dont il ne se rappelait même pas le nom. Heureusement pour lui, il était juste à côté du commissariat et ils le retrouveront plus que facilement. « Thanks, you’re a life saver man. »2 sourit-il quand Orion lui précisa qu’il connaissait l’hôtel et qu’il voyait sans soucis où il se trouvait. Mieux encore, il était sur le chemin pour rentrer chez lui. À croire que tout était fait pour qu’ils passent un peu plus de temps ensemble !
Quelques mois plus tard…
Ils avaient réussi. Après des mois longs et horribles à chasser ce fumier, ils avaient réussi à l’attraper et à le boucler. Il se faisait interroger par les policiers d’ici pendant que ses collègues et lui s’occupaient de monter le dossier pour le procès à venir. Hors de question qu’il s’en sorte en manipulant le jury ou autre ; ce mec irait pourrir en prison ou pire. Mais cette arrestation n’était pas le seul point positif de son séjour ici. Effectivement, sa relation avec Orion avait évoluée et ils étaient désormais des amis proches qui avaient du mal à se lâcher. Quelques uns de ses collègues l’avaient taquiné en lui disant qu’il s’était trouvé un petit-ami français mais ils avaient rapidement arrêté en comprenant qu’Orion était en couple avec quelqu’un qui bossait avec eux. Les moments gênants n’étaient pas appréciables pour quiconque… Aujourd’hui, Julian tentait de s’habiller du mieux qu’il le pouvait. Il n’avait pas vraiment prit de beaux vêtements en venant ici, n’étant pas là pour ça, mais il réussit tout de même à trouver quelque chose de potable. En effet, Orion et lui allaient sortir ensemble. Au départ, le petit-ami d’Orion devait être présent mais il était apparemment trop occupé. Tant pis pour lui s’il préférait ses papiers à son merveilleux petit-ami. « Hey ! » salua alors Julian quand il arriva enfin en bas de l’hôtel. « I’m ready to go ! Je te suis. »3 dit-il en jonglant avec les deux langues, comme ils le faisaient depuis le début de son séjour.
1 Je crois que j'ai entendu quelques uns de tes collègues m'appeler comme ça quand ils discutaient entre eux. Mais je ne savais pas s'ils parlaient de toi ou de moi, honnêtement. 2 Merci, tu me sauves la vie mec. 3 Je suis prêt à y aller !
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Sujet: Re: Criminal Case ‖ Julian Mar 26 Mai - 13:28
Depuis qu'ils se connaissent, ils se sont fort rapprochés. Au final, l'instinct d'Orion avait été bon. Il pensait qu'il l'apprécierait, et au final ça a été le cas. En fait, il l'adore, Julian. Ils passent tout leur temps libre ensemble, ou presque. Ils se taquinent, se chamaillent, comme des amis de leur âge. Ils oublient les horreurs qu'ils voient au boulot comme ils le peuvent. Et ça rapproche, mine de rien. Et quand il a commencé à comprendre que les collègues de son ami le charriaient sur la teneur de leur relation, Orion n'avait pas pu s'empêcher d'y penser. Heureusement, la plupart de ses collègues à lui ne parlant presque pas un mot d'anglais, ils n'avaient pas pu comprendre. Et Yann non plus, même s'il voyait déjà d'un mauvais oeil sa relation avec Julian. Mais bon, finalement Yann avait voulu mettre les choses au clair, et avait finalement eu le courage d'avouer leur relation à tous les deux. L'ambiance avait un peu changé depuis. Orion avait l'impression que certains collègues les regardaient mal maintenant. Mais au final lui s'en fiche. Celui qui vivait le plus mal leur coming out, c'était Yann. Parce qu'il n'avait jamais vraiment voulu que ça se sache, et qu'il a finit par le faire pour la mauvaise raison : la jalousie. C'était pour marquer son territoire, labeler Orion comme étant sien. Et ça, Orion a du mal à l'apprécier. C'est qu'il tient à sa liberté, après seize ans enfermé chez ses parents. Il n'a pas quitté une cage dorée pour s'enfermer dans les bras d'un homme possessif qui voit toute sa vie autour d'un mauvais oeil. Alors, depuis quelques mois, les disputes se multiplient. L'un ne comprend pas pourquoi l'autre est si proche d'un américain qu'il ne trouve ni charmant ni doué, l'autre ne comprend pas pourquoi on veut l'enchainer et l'empêcher d'avoir des amis. Au final, Orion est bien content que Yann ait du travail. Il n'a pas d'excuse pour les fliquer, Julian et lui. Et l'ambiance de la soirée sera bien plus agréable.
Julian arrive finalement, et Orion lui fait un magnifique sourire. Il a rangé ses mains dans ses poches, et son appareil photo pend autour de son cou. Il ne s'en sépare jamais longtemps, surtout maintenant qu'il sait que Julian va bientôt partir. Il est un peu triste mais veut profiter au maximum. C'est que Julian a fait un effort pour bien s'habiller lui aussi! On dirait presque un rencard, comme Yann n'est pas là. Ca fait sourire Orion, en tout cas. You're handsome, are you aware of it?¹ Il le taquine avec un grand sourire. Mais c'est vrai quoi, Julian est beau comme tout. Tout à fait au goût du Français. Mais ça, il ne l'admettra pas vraiment. Il est en couple, et normalement un couple... Enfin bref. Quel film as-tu envie d'aller voir? Je crois qu'il y en a un d'horreur, un de Super héros... Il semble réfléchir en se mettant à marcher. Il lui sourit, ne le quitte pas des yeux bien longtemps. Ses mains sont rangées dans ses poches, et il joue avec une pièce qui se trouve là aussi. C'est que depuis qu'il se dispute lus souvent avec Yann, il commence à réfléchir. A ce qu'il veut et ne veut pas, à pourquoi ça ne le dérange pas tellement de s'engueuler avec son petit ami. Et aussi à pourquoi ça dérange tellement Yann, sa relation avec Julian. Peut être que Yann voit quelque chose que lui ne voit pas encore. Do you know when you're heading back to America?² La question est posée, et le français a peur de la réponse en réalité. Il n'a pas vraiment envie de lui dire au revoir, même s'il sait qu'ils s'écriront et s'appelleront parfois, une amitié longue distance il n'y est pas vraiment prêt pour le moment. Il a l'impression de ne pas avoir encore assez profité. Ils arrivent devant le cinéma et le français regarde les affiches, un peu indécis. Yann aurait surement voulu voir le seul film français à l'affiche, juste pour faire chier Julian et Orion, mais comme le journaliste n'est pas là, les deux amis peuvent choisir. Lorsque leur choix est fait, Orion va prendre les places et récupère du popcorn à partager, puis les voilà à choisir des places dans la salle encore vide. Orion irait bien tout au fond, pour être tranquille, mais il laisse Julian choisir. - ¹ T'es beau, tu le sais? ² Tu sais quand tu rentres en Amérique?
Julian était plus qu'heureux d'être là. Pendant l'enquête, il n'était pas beaucoup sortit pour aller s'amuser, que ce soit avec ses collègues ou Orion. En même temps, cela pouvait se comprendre ; il n’était pas là pour ça. Julian se sentit presque rougir face au compliment de son ami et il lui sourit en tapant un peu son épaule. « You’re not so bad yourself. »1 retourna-t-il ensuite la remarque, sincère. Orion était toujours bien habillé pour lui mais il était peut-être un peu biaisé dans son jugement… « Hum, je n’ai pas vraiment de préférence. Je ne regarde pas beaucoup de films d’horreurs mais ça ne me dérange pas. Les super-héros non plus, d’ailleurs. As you want. »2 Ouais, il laissait donc le choix à Orion. Il faisait confiance au français et surtout, il n’avait vraiment aucune préférence. Il était un public plus que facile et trouver un genre qui ne lui plaît pas était difficile. Ils marchaient en direction du cinéma en papotant quand Orion lui demanda s’il savait quand son équipe et lui rentreraient aux États-Unis. « I don’t really know but soon, I guess. Maybe in a few days ? A week ? No more than that, I think. »3 Il aurait aimé pouvoir rester un peu plus mais ce n’était pas sa décision. Et puis, techniquement, tout était au frais de leur gouvernement alors c’était certain, ils n’allaient pas les laisser prendre des vacances en France pendant des semaines….
« But hey, don’t worry ok ? Me leaving isn’t the end of our friendship, right ? You’ll see, I can be as annoying in text as in real life. »4 plaisanta-t-il pour détendre l’atmosphère et peut-être aussi pour se rassurer, dans un sens. Entre temps, ils étaient enfin arrivés devant le cinéma et surtout devant les affiches dehors. Ils les regardèrent pendant quelques minutes avant de choisir ensemble un film avec de l’action plutôt qu’autre chose. Julian aimait bien les romances ou les films un peu tristes mais il n’avait pas spécialement envie de se retrouver en larmes parce qu’un chien avait été tué ou autre… Les places achetées ainsi que les popcorn et voilà qu’ils entrèrent dans la salle, se dirigeant sur un commun accord vers le fond. Julian détestait être devant : être le gens qui frappaient dans le siège et les regards derrière… Oh et ne parlons pas des gens qui murmurent derrière. Le film commença quelques minutes après qu’ils se soient assis. En fin de compte, il n’y avait pas beaucoup d’autres personnes : un couple et un petit groupe d’amis avec trois personnes. Tant mieux, il n’y aura pas trop de dérangement au moins et ils pourraient profiter du film en toute tranquillité, ce qui était parfait.
Une fois le film terminé, ils sortirent du cinéma et Julian soupira en sentant l’air frais. N’ayant pas envie de se quitter maintenant, Julian se tourna vers Orion, tout sourire. De toute manière, il était toujours tout sourire en compagnie du français. « Dis, ça te dit qu’on aille boire un coup chez toi ou quelque part ? Pas envie de rentrer à l’hôtel tout de suite. » Et il se voyait mal inviter Orion à venir dans sa chambre d’hôtel qu’il partageait avec des collègues… Pas vraiment d’intimité ou autre. Dans un café sympa ou chez Orion, ils pourront au moins papoter tranquillement et profiter des quelques moments ensemble, le temps étant compté pour eux avant qu’il ne reparte. Chose qu'il n'avait pas envie de faire, honnêtement...
1 T'es pas si mal toi aussi. 2 Comme tu veux. 3 Je ne sais pas trop mais sûrement bientôt, j'imagine. Dans quelques jours ? Une semaine ? Pas plus que ça, en tout cas. 4 Mais ne t'inquiète pas, ok ? Que je parte ne veut pas dire la fin de notre amitié. Tu verras, je peux être aussi embêtant par messages que dans le vraie vie.
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Sujet: Re: Criminal Case ‖ Julian Sam 11 Juil - 14:37
Le compliment lui est retourné, et le photographe ne peut s'empêcher de laisser un sourire taquin prendre place sur ses lèvres. Il est flatté, ça oui, mais quelque chose d'autre grandit dans ses entrailles. Il ne saurait dire quoi, de toute façon, il n'a pas envie d'y penser. Il est là pour profiter des moments qui lui sont offerts avec son ami, qui va bientôt repartir. Et ça, c'est un poids qui pèse sur ses épaules comme une épée de Damoclès sur sa tête. Il n'a pas envie de lui dire au revoir, alors hors de question de perdre du temps à décoder ce qu'il se passe. Tant pis, il aura du temps par la suite. Entre deux engueulades insupportables avec Yann. I know.¹ répond-t'il en souriant de toutes ses dents, jouant la carte de la confiance en soi abusive, alors qu'au fond il a juste envie de rire et rougir un peu. Mais il n'en fait rien, et emboite le pas à son ami. On verra une fois là bas, je pense qu'il y a pas mal de choix mais je les ai pas tous retenus. Par contre tu me feras pas aller voir une comédie française ou un drame. Il sourit en marchant, jouant toujours avec la pièce dans sa poche. Ca le détend en fait, il a l'impression que tout est plus simple avec Julian. Personne pour le fliquer, personne qui a honte de s'afficher avec lui dans les rues même sans se tenir la main, juste deux amis qui profitent du temps ensemble. N'est-ce pas? La réponse de l'Américain n'est pas pour plaire au français. Même s'il sait parfaitement que leurs moments à se voir sont comptés, ça ne lui fait pas plaisir pour autant d'en avoir la confirmation. Il répond d'un simple sourire un peu forcé, alors que la déception se lit assez facilement dans son regard. Mais bon, Julian n'y est pour rien, et c'est déjà pas mal qu'ils ne soient pas rentrés tout de suite après l'arrestation. Les paperasses administratives leur ont offert un peu de temps en plus, et ça, Orion ne remerciera jamais assez le système un peu lent et pourri de leur offrir ces instants.
Son regard d'orage se reporte sur son ami, un peu surpris. Et rassuré en même temps, il doit bien l'admettre. I hope so. I got used to see your face every day. If we don't talk anymore, I'll be lonely.² Il en fait des caisses pour le taquiner, mais au fond ça n'est pas faux. Pas faux du tout, en fait. Il aime Yann, ça c'est certain, mais le journaliste commence à lui taper sur les nerfs. Et il s'est habitué à la présence de Julian. Il n'a jamais eu vraiment beaucoup d'amis, entre ses parents qui refusaient de le laisser sortir, et Yann et sa jalousie maladive qui finit par se montrer... Orion n'a pas envie de se retrouver seul de nouveau. Cette relation avec Julian, ça compte beaucoup pour lui. Un peu trop au goût de son petit ami, mais ça c'est son problème. Ils arrivent finalement au cinéma et choisissent d'un commun accord quelque chose qui bouge bien. Ca va leur permettre de ne pas s'ennuyer, puis c'est plus sympa. Il n'y a pas eu grand monde et ils ont pu profiter du film calmement, en se partageant les popcorns.
En sortant, Orion sourit à son tour et observe le visage de Julian qui se tourne vers lui. Il lui propose de boire un verre, et c'est une très bonne idée. Il ne boit pas souvent, encore moins en présence de Yann parce qu'il sait qu'il n'a pas forcément le contrôle de tout ce qu'il fait s'il boit trop. Et il y a assez de problèmes entre eux deux, il n'a pas envie d'en créer plus, cette relation commence à lui peser un peu trop. Bonne idée, allons dans un café ou un bar. Je pense pas qu'on ait grand chose à la maison, et j'ai pas envie que Yann rentre et me pète un câble parce que je t'ai ramené à la maison pour boire un truc. Il devient chiant ces temps-ci, alors si je peux l'éviter un peu... Il lui sourit simplement, il lui parle beaucoup. Il n'a pas vraiment de filtres avec Julian. Puis il a toujours été très honnête, Yann sait qu'il lui tape sur le système, et bien sûr qu'un ami proche comme Julian le sait aussi. Il sourit et lui donne un petit coup d'épaule avant de commencer à marcher vers un café tranquille, qui n'accueillerait pas grand monde à cette heure-ci, et encore moins des gens qu'Orion pourrait connaître. Il s'installe avec son ami et pose son appareil sous sa chaise, regardant la carte. Tu sais déjà ce que tu vas prendre? demande-t-il, curieux. Son regard bleu sombre se lève pour se poser sur son ami quand il a choisi un verre d'alcool un peu fort. Faudra qu'on télécharge whatsapp pour se parler. Ca coutera moins cher que les sms à l'étranger comme ça passe par internet. Il lui sourit, posant la carte et commandant pour eux deux lorsqu'une serveuse vient prendre leur commande. I think I'll miss you. That was some fun months, thanks to you.³ Il lui sourit, il n'arrive pas vraiment à oublier que le départ approche à trop grands pas. Même s'il profite, ça lui pèse étrangement lourd sur le coeur, et il a besoin de lui dire. Peut-être pour être rassuré, savoir si c'est le même cas pour Julian. Ca lui ferait du bien au moral, de se dire qu'il manquera à son ami lui aussi. Que ça n'est pas juste à sens unique. - ¹ Je sais. ² Je l’espère. Je me suis habitué à voir ton visage tous les jours. Si nous ne parlons plus, je me sentirai seul. ³ Je crois que tu vas me manquer. C'était des chouettes mois, grâce à toi.