Benjamin Adaar | Park Bo Gum

Benjamin ne s'était pas toujours appelé Benjamin. Autrefois, ses parents soufflaient avec amour son prénom. Hae Min, riait sa mère alors qu'elle regardait son enfant marcher pour la première fois. Hae Min, criait son père alors qu'il venait de rattraper son enfant avant qu'il ne chute du canapé, curieux et avec peu d'instinct de survie.

Une famille aimante. Sa mère était médicomage alors que son père, lui, travaillait dans la psychologie et la psychanalyse. Pour être honnête, il n'en comprenait pas les différences à l'époque, tout comme il ne comprenait pas ce que cela voulait dire. Mais quand on avait cinq ans ou huit ans, ce genre de choses ne préoccupaient personne. Personne.

Il avait eu du mal à comprendre ce qu'il se passait au début. Sa famille était en vacances dans le monde moldu. Ils venaient ici tous les ans pour se ressourcer, pour respirer un peu. Son père était au travail malgré tout, prétextant toujours que ses pauvres patients et leurs esprits, eux, ne prenaient jamais de vacances. Sa mère faisait le repas, chantonnant alors qu'elle s'occupait de terminer le dessert. Et puis, ça avait sonné à la porte. Rien d'anormal. Il avait voulu se dépêcher pour y être avant sa mère mais elle était arrivée en première. Elle avait regardé rapidement par le judas de la porte. Son visage avait blanchi, comme si elle savait qui ces gens étaient. Cache-toi, lui avait-elle ordonnée. Et reste caché, avait-elle supplié.

Et puis elle avait crié. Caché dans un placard, il n'avait pas bougé. Et puis le silence était revenu. Jusqu'à ce que ces gens partent enfin. Il n'avait pas traîné pour rejoindre sa mère. La première chose qu'il put voir fut son corps. Quand ses pieds firent un écho dans le sang qui coulait, il se mit à courir vers elle, bougeant son corps, appelant à l'aide, l'appelant elle. L'enfant de neuf ans était resté figé jusqu'à ce que son père ne rentre. Le reste avait été flou pour lui, mais sa vie n'avait plus jamais été comme avant. Vie brisée. Vie changée.

Son père ne comprenait pas. Il avait pensé que ses études à Ilvermorny l'auraient changées mais il restait le même : un monstre. Ce n'était pas de sa faute s'il avait trouvé cet animal mort, pas vrai ? Alors pourquoi le regardait-il de cette manière ? Il n'avait rien fait et pourtant, son père semblait persuadé qu'il venait de commettre l'irréparable. Oui, il était coupable de sa propre curiosité. Et oui, au fond, il savait que ce n'était pas normal d'être fasciné par la mort et de vouloir étudier cette pauvre bête. Mais il ne l'avait pas tué. Il le jurait.

Et pourtant, son intéressement pour la magie noire fut la goutte d'eau pour son paternel. Lui qui ne se remettait pas de la mort de sa femme et qui ne comprenait plus son fils... Alors qu'il avait quinze ans, son père lui indiqua qu'un ami à lui prendrait soin de lui désormais. Qu'il ne pouvait plus le faire. Et si le visage d'Hae Min avait été impassible pendant son discours, effrayant encore plus son pauvre père, à l'intérieur, on le brisait de nouveau en mille morceaux.

Ces gens qui s'occupaient de lui étaient sa nouvelle famille. C'était une adoption entière. Changement de nom. Changement de prénom. Il n'était plus Park Hae Min mais Benjamin Adaar. Son père ne devait pas très bien connaître son ami. Puisque celui-ci était bel et bien un adepte de la magie noire et bien plus. Si Benjamin ne partageait pas vraiment toutes ses idées sur le statut de sang et autre, il ne disait rien. Il se sentait accepté, pour une fois. Quelqu'un cherchait à le comprendre et à l'aimer pour qui il était. Mais était-il vraiment ce qu'il pensait être ?

À sa sortie d'Ilvermorny, il ne débuta pas immédiatement ses études dans une université. En fait, il ne pensait jamais y aller. Sa nouvelle famille avait déjà une place toute prête pour lui : et il avait hâte de pouvoir y accéder. Sa famille, ces gens qui s'occupaient de lui, c'était de bonnes personnes. Ils tuaient et faisaient parler ces moins que rien. Ceux qui voulaient nuire au monde magique et même au monde moldu. Ceux qui faisaient du mal aux innocents parce qu'ils étaient différents, comme sa mère. La magie noire aidait énormément et pendant trois années presque complètes, Benjamin voyagea avec cette famille qui l'acceptait dans toute l'Amérique pour punir ceux et celles qui le méritaient.

Et puis un jour, il rencontra quelqu'un. Qui lui parla de la MUL. Et Benjamin eut envie d'y aller. Cela ne plût pas du tout à la plupart de sa famille mais on le laissa quand même y aller. Et c'est là qu'il débuta enfin ses études pour devenir professeur. S'il avait hésité au départ, il s'était finalement reporté sur ça. Et puis alors qu'il allait terminer ses études, en 2017, sa famille vint vivre dans le coin. Et puis on lui parla de rumeurs. Comme quoi la magie noire s'élevait dans le monde. Et quand les choses se concrétisèrent quelques mois plus tard, Benjamin fut embarqué par sa famille pour rejoindre ce nouveau groupe. Ce n'était pas encore le groupe principal, mais ils faisaient partie d'une branche. On lui avait expliqué que leur but était le même que sa famille possédait : protéger les innocents et tuer les impurs.

Benjamin ne participa à aucunes actions des Deathwings, encore occupé avec ses études et attendant de mieux cerner le groupe. La première attaque sur Poudlard l'avait fait sourire. Aucuns morts mais quelques blessés et surtout, les gens savaient qu'ils étaient là. Puis la Saint-Valentin était arrivée et Benjamin avait été moins certain de ce coup là. Mais les mots susurrés de sa famille l'avait réconforté : ces gens souhaitaient le mal et non le bien. Alors il avait accepté la chose. Peu de personnes avaient été présentes alors oui, peut-être que c'était des attaques qui visaient certaines personnes dans le lot. Et puis arriva l'attaque pendant l'été. Benjamin venait de terminer ses études. Alors on lui avait dit qu'il devait faire partie de l'attaque. Et il avait accepté. Pour faire le bien, comme il le souhaitait. Vraiment ?

Parce qu'il ne se sentait pas comme quelqu'un qui venait de faire le bien. Perdu. Il était perdu. Tous ces gens... Morts. Blessés. Des enfants. Des parents. Des pères. Des mères. Comme sa mère. On lui avait parlé d'une attaque visant la Directrice. Pas... tout ça. Poudlard détruit. Tellement de morts. Était-ce vraiment là le but de cette organisation ? En tout cas, c'était ce que disait tout le monde. Benjamin avait-il était trop enfermé, protégé, endoctriné par sa nouvelle famille pour comprendre ce qu'il se préparait ? Il pensait encore que les gens malveillants devaient être tués. Et il continuerait, s'il le fait, de faire sa propre justice jusqu'à ce qu'ils retrouveraient ceux qui ont tué sa mère. Mais agir pour les Deathwings ? Il en était de moins en moins certain. Mais comment s'en sortir ?

Il entamait sa première année en tant que professeur à la MUL. Et pourtant, tout ce qu'il voyait, c'était la destruction à laquelle il avait participé.