We need to talk about someting feat. Etlanin

We need to talk about someting × ft. Etlanin

Ce qui venait d'arriver, c'était pas facile à assimiler pour Lyna. Elle ne savait pas ce qui était pire pour elle : ne pas pouvoir se battre, être blessée, voir les gens qu'elle aime se faire tuer et blesser ou voir certains visages peu touchés par tout cela, voire même heureux. Elle avait eu le temps de regarder le monde autour d'elle, ne pouvant pas bouger pendant presque tout le long de l'attaque. Elle ne pouvait pas dire qu'elle avait vu spécialement de gens étranges. De toute manière, cela n'aurait pas été facile. Elle avait été beaucoup plus préoccupée par ses collègues qui venaient de les trahir que par les civils qui pourraient avoir des comportements étranges. Au fond, Lyna se détestait. Il y a quelques semaines de ça, elle avait eu cette conversation avec Arthur, son supérieur. Les deux avaient partagés leurs méfiances envers certaines personnes au Ministère mais ils n'avaient rien pu faire de concret. Ils n'avaient pas eu le temps, surtout… Et maintenant, elle regrettait. Et elle était certaine qu'Arthur devait être dans le même état.

Couchée dans son lit, Lyna prenait son temps à guérir. Elle avait été blessée gravement pendant l'attaque et si la magie lui avait sûrement sauvée la vie, elle avait encore quelques douleurs et cicatrices qui mettraient du temps à partir. Ou qui resteront pour toujours ici, en souvenirs. On l'avait pris en charge immédiatement, laissant les blessés moyens derrière et la séparant surtout de ses collègues, Arthur et Eurydice. Les seuls qu'elle connaissait vraiment. Elles avaient eu raison de leur faire confiance mais elle aurait préférée avoir tort. Elle aurait préférée qu'ils ne soient pas trahi par autant des leurs… Alexander avait été emmené ailleurs aussi. Ses blessures n'étaient pas les mêmes. Pas aussi graves mais plus graves que d'autres. Ce n'était pas simple de voir où tout le monde était emporté. Il y avait beaucoup trop de monde à Saint-Mangouste. Des blessés. Des morts. Des parents réconfortants leurs enfants. Parfois, des enfants seuls, cherchant leurs parents, ne sachant certainement pas que pour certains, ils ne le reverraient plus jamais. Pareil pour certains parents. Des frères. Des sœurs.

Lyna avait eu le temps de réfléchir. Allongée dans ce maudit lit d'hôpital à attendre qu'on lui dise qu'elle pouvait sortir. Si les premiers temps avaient été difficiles, son moral au plus bas, elle s'était repris peu à peu. On comptait sur elle. Elle ne pouvait pas flancher. Pas maintenant. Le Ministère devait être en feu et elle n'osait pas imaginer ce que les gens pensaient d'eux désormais. Ils avaient failli à leur devoir. À force de réfléchir, elle pensa à certains personnes. Son enfant perdu. Son pauvre mari tué il y a des années de ça par des mages noirs. Alexander. Eurydice. Arthur. Et puis Isaac. Un énorme frisson l'avait alors pris. Elle connaissait très bien Isaac. Et surtout, elle savait très bien ce qu'il pensait de tout cela. De ses pensées qui divergeaient vers le mal. Si c'était de la part de son père qu'elle avait d'abords entendu ce genre d'accusations, elle put ensuite se faire sa propre idée en se rapprochant du jeune homme. Et encore une fois, elle s'en voulait.

Parce que maintenant, elle l'aimait. Comme un fils. Et savoir que peut-être, Isaac était là au milieu, à sourire devant ce qu'il se passait… Cela lui donnait envie de ne plus jamais se relever de ce maudit lit. Allait-elle continuer de faillir ou réussirait-elle enfin quelque chose ? Elle n'en savait trop rien. Et puis elle pensa à Eltanin. Elle ne connaissait pas très bien cet homme, si ce n'était les rumeurs et surtout, Isaac. Il lui en parlait souvent. Elle n'était pas idiote et reconnaissait très bien quelqu'un d'amoureux. Quelqu'un qui respectait tellement l'autre que cela devenait presque de l’idolâtrement. Quand elle put enfin marcher toute seule, elle se décida à aller le voir. Parce que oui, il se trouvait ici aussi. Pas forcément blessé. Peut-être l'était-il. Mais même si ce n'était pas le cas, il bossait ici. L'accueil lui donna sans problème la direction de son bureau. Elle était auror et malgré tout, cela lui donnait des avantages. Elle toqua alors à la porte de son bureau et attendit. Même s'il n'était pas à l'intérieur, elle ne bougerait pas tant qu'elle le verrait. Elle avait toujours été têtue et en ce moment, avec tout ça, elle l'était encore plus.

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Depuis plusieurs jours, peut-être même plus d’une semaine, le nombre de patients à Sainte-Mangouste avait presque doublé. En même temps, il ne fallait pas s’attendre à autre chose suite à l’attaque de Poudlard. T’avais eu énormément de chance d’ailleurs, de t’en sortir qu’avec tes bras un peu amochés, et une cheville en mauvais état. On t’avait conseillé de prendre quelques jours de repos, mais t’avais quand même décidé de revenir assez rapidement, après deux jours, simplement parce qu’ils avaient besoin du plus d’effectifs possible et que tu sentais bien que même si tu forçais légèrement dessus, ce n’était pas ça qui allait empirer ton cas non plus. Et surtout, tu ne supportais plus de ne presque rien faire de tes journées. Ce n’était pas vraiment dans tes habitudes, et ça ne risquait pas de le devenir non plus. En tout cas pas tout de suite.

Etrangement, tu préférais le branle-bas de combat qui régnait dans les couloirs de l’hôpital, auquel tu t’étais bien plus habitué. C’était bien plus gratifiant de se sentir utile que de ressasser n’importe laquelle de tes pensées. Même si pour le coup, c’était tout autant plus fatiguant physiquement que mentalement, étant donné que tu n’étais plus uniquement cantonné à ton étage, vu l’urgence qu’il y avait pu avoir, il valait mieux se répartir les tâches. Et puis, ce n’était pas chose aisée non plus d’arriver à canaliser tous les patients, entre ceux qui voulaient à tout prix sortir au plus vite, ceux qui se trouvaient des maladies imaginaires, qui cherchaient encore ce qui avait bien pu leur arriver. Tout comme ceux qui aimaient, ou ressentaient le besoin de raconter leur vie, ou ce qu’ils avaient pu vivre lors de l’attaque en question.

T’avais un peu de mal à être totalement empathique lorsque c’était le cas d’ailleurs. Fort heureusement, depuis tes dix ans ici, t’avais appris la patience et surtout à faire semblant de t’intéresser à ce qui se disait et ne pas directement montrer une certaine exaspération. Tu pouvais encore comprendre lorsque la personne avait perdu un proche, mais pour les autres, pas vraiment. T’avais l’impression qu’ils en faisaient trop, qu’ils n’arrivaient pas à prendre assez de recul vis-à-vis de la situation. Ce n’était déjà pas la fin du monde. Et puis fallait déjà savoir correctement choisir son camp, ça irait mieux pour eux.

Tes pauses étaient assez rares, tu ne les prenais uniquement lorsque tu sentais que ta cheville commençait un peu à protester, que t’avais vraiment besoin de fumer, voir les deux. Absolument tout ce dont t’avais besoin là tout de suite. Tu ne pouvais bien évidemment pas tout quitter d’un coup, quand bon te semblait, alors t’avais attendu la première opportunité, profitant du fait qu’un de tes homologues ne passe pour lui demander de finir de changer le bandage que t’avais commencé. T’avais eu de la chance, il avait directement accepté, et t’avais pu tout bonnement te diriger vers ton bureau, ou tu pourrais déjà voir si tu n’avais pas eu un ou deux hiboux pas trop urgent, te poser peut-être quelques minutes sur ton siège et surtout prendre ton paquet de cigarettes.

Sauf que tu avais très bien vu au loin une personne toquer à ta porte. Une patiente même vu ce qu’elle portait. Ce qui t’avait étonné, au début. Il était assez rare qu’on ne demande à l’un d’eux de venir directement te voir, surtout que ce n’était pas une habituée. Peut-être qu’elle avait spécialement besoin d’une potion, ou d’un conseil. A moins qu’il ne s’agisse de quelqu’un ayant totalement perdu l’esprit et qui se serait mis à toquer à absolument toutes les portes qu’elle pouvait voir. Super. T’espérais que ce n’était pas le cas, parce que t’avais un peu autre chose à faire. Mais en te rapprochant, sa silhouette fini par se définir un peu plus et t’avais pu mettre un nom dessus. Vaguement. Une Auror qui, tu avais crû comprendre était assez proche d’Isaac. Vraiment pas le genre de personnes que t’essayais de fréquenter d’habitude, non. Mais est-ce que t’avais le choix là tout de suite. Pas vraiment. Tu ne savais pas ce qu’elle te voulait, mais ce n’était certainement pas en fuyant que t’allais le savoir.

« ▬ Si vous cherchez les toilettes, c’est au troisième couloir à votre gauche, sinon je serai ravi de savoir en quoi je puis vous aider une fois qu’on sera à l’intérieur, où l’on pourra certainement mieux s’entendre. »

Parce que bon, tu ne savais pas exactement qui avait jugé bon de mettre un gosse dans une chambre non loin de ton bureau, mais t’étais certain qu’il ne te faudrait pas encore l’entendre geindre longtemps avant que tes pulsions meurtrières ne fassent étrangement surface, et qu’il ne finisse par se retrouver malencontreusement empoisonné incessamment sous peu. T’avais ouvert ta porte assez rapidement, laissant la jeune femme rentrer avant toi. Autant un minimum bien faire les choses, même si tu ne l’appréciais pas plus que ça. Une fois la porte refermée derrière toi, t’étais allé directement t’asseoir sur ta chaise, manquant de lâcher un soupir de soulagement.

« ▬ Vous avez besoin de quelque chose en particulier ? »

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Lyna regrettait presque d’être venue. Plus elle attendait, plus elle se demandait ce qu’elle faisait actuellement ici. Oui, elle souhaitait parler avec Eltanin. Mais était-ce vraiment le bon moment ? Elle savait très bien qu’elle était encore sous le choc de ce qu’il venait de se passer et sa colère l’entraînait à venir ici. Et forcément, elle savait très bien que ce ne serait pas une conversation qui se déroulerait bien. Lyna n’était pas du genre à passer par quatre chemins et là, elle n’avait qu’une seule envie : avoir des réponses. Eltanin avait-il été lié à l’attaque ? Ou pire, Isaac savait-il ce qui allait se passer ? Et si ce n’était pas le cas… Lyna savait très bien qu’Isaac avait des idées noires. Cette magie l’attirait plus qu’elle ne le devrait et elle était complètement impuissante face à cette progression négative que subissait celui qu’elle considérait comme un fils. Et Eltanin était cette mauvaise influence qui n’aidait pas du tout à guider Isaac sur le bon chemin, c'était un fait…

Elle était presque décidée à partir quand il arriva enfin. Les jeux étaient faits désormais et elle ne pouvait plus reculer. Ou peut-être que si, elle le pouvait. Mais Lyna n’aimait pas reculer. Surtout pas quand ce qu’elle voulait se trouver devant elle. Il ne semblait pas vraiment heureux de la voir ici. Ils ne se connaissaient pas spécialement. Personnellement, ils ne s’étaient jamais vraiment rencontrés. Lyna le connaissait surtout par le biais d’Isaac qui parlait souvent de lui et s’il la connaissait, c’était très sûrement par le biais de la même personne. Dans tous les cas, ils n’avaient pas besoin de se parler souvent pour savoir qu’ils ne s’entendraient pas. Ou du moins, c’était le cas pour Lyna. Elle n’arrivait pas à voir une seule chose qu’elle pourrait apprécier en cet homme mais qui sait, elle pourrait se retrouver surprise… Même si elle en doutait sincèrement. Elle ne savait pas ce que ressentait Eltanin au moment où il la voyait et lui parlait.

« Je ne cherche pas les toilettes, non. » répondit-elle seulement lorsqu’il lui adressa la parole. Elle pouvait presque sentir l’ironie dans la voix d’Eltanin. Était-il ravi ? Sûrement que non. Et elle le comprenait. Ce n’était pas vraiment le moment dans un sens. Mais elle savait très bien que cela ne serait jamais le moment. Cela n’avait été qu’une question de temps avant qu’une rencontre de ce genre arrive. Et Lyna ne voulait pas ignorer les questions qui tourbillonnaient en elle. Ils entrèrent donc enfin dans le bureau où il prit place sur sa chaise, Lyna restant debout devant lui. Elle pourrait s’asseoir. Et c’est ce qu’elle devrait faire étant donné qu’elle était encore blessée et dans un état très bancal mais elle ne pouvait pas. Elle ne voulait pas. Quand il lui demanda si elle avait besoin de quelque chose, elle hocha la tête. Bien sûr qu’elle était là pour quelque chose. Et quelque chose d'important.

« Oui. Je ne sais pas si vous me connaissez mais Isaac m’a déjà parlé de vous. » se présenta-t-elle rapidement sans vraiment insister sur ce fait. S’il ne savait pas qui elle était, il allait vite le savoir. Et s’il savait déjà, il ne serait pas intéressé par ce qu’elle avait à dire sur sa petite personne. Ce n’était pas un rendez-vous. « J’aimerais parler d’Isaac avec vous. Je sais que vous êtes très proche. Et je m’inquiète pour lui. » Elle n’allait pas l’attaquer immédiatement, quand même. Même si elle laissait sous-entendre qu’elle était là parce qu’il savait quelque chose ou qu’il pouvait faire quelque chose pour l’aider. Les deux étaient vrais, dans un sens. Mais elle ne pouvait pas l’imaginer vouloir l’aider à changer Isaac, bien au contraire… « Il a, depuis quelques temps, des tendances qui penchent vers la magie noire. Et d’autres choses. Et même si je l’aime énormément, je reste une Auror. » expliqua-t-elle, allant plus droit au but. Elle était là pour Isaac. C’était simple.

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Est-ce que t’avais le droit d’envoyer chier des gens qui venaient directement venir te voir, alors que tu décidais de prendre une pause ? Normalement non. Surtout que tu ne le faisais déjà pas même lorsqu’on te demandait de prendre un nouveau patient deux minutes avant la fin de ton shift. Même si tu sentais là tout de suite que ce n’était pas une simple patiente. Ce serait trop simple, ce serait trop beau. Et bien évidemment, la vie n’était jamais facile. Pourquoi elle le serait, en fait. Ceci dit, tu pouvais toujours faire demi-tour, décider de fuir et de faire comme si tu ne l’avais pas vue. T’allais prendre ton courage à deux mains et juste y faire face dans la joie et la bonne humeur. Accrocher un sourire sur tes lèvres, qui n’avait même pas spécialement besoin d’être sincère.

Si ça se trouvait, elle venait juste pour une discussion de courtoisie. Ce dont tu te permettais de douter, mais comme on disait, l’espoir fait vivre. Et t’allais besoin d’en avoir pas mal pour le coup. Pourquoi t'avais autant d'a priori, alors que tu ne la connaissais foncièrement pas. Peut être parce que tu considérais qu'être auror était déjà un mauvais choix de vie, oui. Le pire qu'il puisse être. Bon, peut être pas, mais s'ils foutaient la paix aux gens qui sortaient simplement des quelques sentiers battus, ça t'irait déjà mieux. Enfin, t’étais pas là pour commencer à diverger là-dessus, en fait. Et ce serait bien plus simple d’aller l’aborder directement. Ce que t’avais fini par faire. C’était pas comme si tu avais spécialement peur non plus, juste que t’aurais préféré qu’elle n’arrive à un autre moment.

« ▬ Au moins vous saurez où elles se trouvent en cas d’urgence, tout est bon à prendre. »

Quoique. Tout sauf les cris du gosse installé non loin là. Pour le coup, ça t’avait motivé à rentrer dans ton bureau, Auror ou non. D’en refermer la porte surtout, ce qui avait tout de suite été mieux niveau isolation du bruit. T’avais même pris le temps de soupirer légèrement, face à ce calme soudain, auquel tu n’étais pas spécialement habitué. Il fallait dire qu’ici, ce n’était pas vraiment ce qui courrait les couloirs non plus. Loin de là. Alors que tu t’étais déjà installé, t’en avais profité pour sortir ta baguette et légèrement reculer le fauteuil qui te faisait face, lui laissant le choix de s’y installer ou non. T’allais pas la forcer à s’asseoir là non plus, en fait. Ce serait un peu inutile et clairement pas la meilleure des choses à faire pour briser ce manque cruel de confiance qui semblait planer entre vous. Ce qui ne vous empêchait apparemment pas pour le moment d’être polis l’un envers l’autre, incroyable. Enfin. Elle semblait avoir besoin de quelque chose, alors t’allais sagement l’écouter.

« ▬ Miss Rosafly si je ne me trompe? Pas énormément, je vous l’admets, mais il m’a aussi parlé de vous, enchanté de faire…finalement votre connaissance. »

Un enchantement qui n’était absolument pas présent, et tu n’allais d’ailleurs pas non plus faire semblant d’en avoir juste pour ses beaux yeux, ou juste pour lui faire plaisir. Ca ne servirait pas à grand-chose. Du tout. Vous n’étiez pas là pour vous embarrasser de ce genre de choses, même si du coup, t’aurais pu juste ne pas le préciser. Personne ne t’en voudrait de toute manière de mal te comporter avec une Sang-Mêlée. Ceci dit, elle avait totalement capté ton attention en parlant d’Isaac, encore plus lorsqu’elle mentionna le fait d’être inquiètes pour lui. Tu t’étais inconsciemment redressé, beaucoup plus ouvert qu’avant et attentif aussi.

« ▬ Avec plaisir. On peut dire ça, effectivement, tout comme si je ne m’abuse. Ah? Il s’est passé quelque chose de grave récemment? Enfin de mémoire, les derniers tests qu’on a pu faire n’étaient pas trop inquiétants .»

De toute manière, tu gardais toujours son dossier pas spécialement loin de toi non plus, t’avais même daigné bouger correctement ton bras pour aller le chercher, plutôt que d’utiliser directement la magie. Ceci dit, alors que t’étais en train de le sortir pour pouvoir vérifier tes dires, elle avait repris la parole, précisant ses inquiétudes. Ah. De fait, là les résultats que t’avais pu avoir n’allaient pas énormément vous aider, en fait. Du tout. Tu t’étais arrêté dans ton geste, laissant les feuilles où elles étaient en te reposant un peu plus dans le fond de ta chaise. T’avais évité de justesse de soupirer une nouvelle fois. Le voilà, le réel problème. T’essayais, vraiment, de te mettre à sa place, ne serait-ce que quelques secondes, mais c’était assez difficile. Trop. T’arrivais pas à voir la magie noire comme une mauvaise chose, tout simplement.

« ▬ Je vois. Si ce ne sont que des tendances, il n’y a…pas vraiment à s’inquiéter. Puis il faut bien qu’il fasse ses propres expériences, il n’y a que comme ça qu’on puisse apprendre. Sans compter que la Magie Noire n’est pas uniquement mauvaise contrairement à ce que beaucoup de gens ont l’air de penser. Il paraît que l’amour est plus fort que tout, quand bien même il y plongerait, vous pourriez surmonter ça pour lui non?»

T’aurais pu te passer de cette réflexion, même totalement, mais ça avait été plus fort que toi.

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Après quelque temps, Lyna s’était décidée à s’asseoir. Elle préférait rester debout mais ses blessures, pas totalement guéries encore, commençaient à lui rappeler qu’elle n’était pas en mesure de rester debout trop longtemps. Et puis, dans un sens, elle ne savait pas comment cette conversation allait se passer et s’asseoir serait sûrement une bonne idée. Elle se présenta donc, et Eltanin fit de même. Elle le connaissait, bien entendu. Mais cela n’empêchait pas le fait qu’ils venaient seulement de véritablement se rencontrer. « Oui, c’est bien moi. Le plaisir est partagé. » Une petite voix dans sa tête criait au mensonge. Oui, elle n’était pas spécialement heureuse d’être là, en face de cet homme. Elle n’avait rien contre lui, au contraire, mais il y avait ce petit quelque chose qui la rendait mal-à-l’aise… Et Lyna aimait faire confiance à son instinct. Il ne l’avait que très rarement déçu dans sa vie et face à quelqu’un qu’elle jugeait comme dangereux, elle préférait s’y accrocher. Surtout après ce qu’il venait d’arriver. C’était tout ce qui lui restait.

Elle parla ensuite d’Isaac, la raison pour laquelle elle était présente, en fin de compte. Elle n’était même pas là pour accuser l’autre ou le mettre au pied du mur. Bien sûr, soupçonnant qu’il était en partie la raison pour laquelle Isaac changeait autant, elle ne pourrait se retenir de le sous-entendre. Mais elle était aussi quelqu’un qui croyait en l’innocence avant qu’elle ait toutes les preuves. Mais dès qu’elle les collecterait toutes, elle ne le lâcherait plus, c’était certain… La mention d’Isaac semblait attirer son attention et d’un seul coup, il était bien plus intéressé par toute cette conversation. Lyna osait croire que c’était parce qu’il tenait vraiment à lui et non par peur que Lyna pose des questions qui dérangent ou quelque chose du genre. Mais elle ne parlait pas des tests qu’Isaac passait ici. Peut-être que oui, cela pourrait être intéressant et aiderait, mais elle n’était pas une professionnelle. Elle préférait en discuter directement. Sans dossier.

La réponse que lui offrit Eltanin ne fut pas si surprenante pour elle. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il approuve ou soit d’accord avec ce qu’elle disait. Et dans un sens, ses soupçons ne faisaient qu’augmenter. « La magie noire… De base, ce n’était pas quelque chose de mauvais. Mais je ne pense pas qu’Isaac y soit intéressé par simple curiosité. La ligne entre l’intéressement et la pratique est très fine. Et je suis certaine que les victimes des attaques seraient en désaccord avec vous, mais tout est question de point de vue. » Et d’à quel point on était un psychopathe, aussi. « J’aimerai toujours Isaac. C’est un fait. Mais quel genre de personne serais-je si je le laissais glisser sur un chemin qui le mènerait à sa propre perte ? Je l’aime, oui. Mais avant tout, mon but est de trouver chaque personne qui s’octroie le droit de faire du mal à qui il veut pour l’arrêter. Ces gens ne se rendent pas compte à quel point ils sont… inhumains. Ils font du mal mais que feraient-ils si on faisait la même chose à leurs proches ? » souffla doucement Lyna.

« Dans tous les cas, je voulais surtout savoir si vous pouviez, peut-être, garder un œil sur lui. Il semble vous apprécier énormément et vous respecte. » Elle ne partageait pas vraiment ce sentiment mais Isaac était plus important que ce qu’elle ressentait sur le moment.

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Elle avait bel et bien fini par s’asseoir. Heureusement, parce que dans un sens, c’était assez oppressant, en fait. T’aurais pu survivre, oui, mais c’était moins stressant de ne pas être forcé à lever la tête pour la regarder. Et t’aurais eu l’impression d’être une espèce de larve aussi. Pas vraiment quelque chose qui correspondait à ton caractère. Du tout. Surtout que vous n’aviez pas besoin de malaise supplémentaire. Il ne fallait pas être un véritable génie pour ressentir que cette politesse était assez fausse. Bien plus agréable que de laisser déjà éclater les hostilités. Ca serait lourd pour tout le monde, voir même inutile si vous aviez le courage de vous comporter un minimum correctement. Etonnement, t’arrivais à faire des efforts de temps à autres, malgré ta mauvaise foi assez probante quand tu le voulais.

Sauf qu’elle te parlait d’Isaac, un de tes seuls proches qui par conséquent méritait que tu fasses un minimum d’efforts. T’aurais même pu aller plus loin et essayer de bien t’entendre avec elle. Ne serait-ce que frôler l’idée. Mais il ne fallait pas exagérer non plus. Tu n’avais jamais voulu tenter d’être ce qu’on pouvait considérer être une bonne personne. A quoi bon. A quoi bon perdre ton temps pour d’autres personnes qui ne méritaient absolument rien. T’avais compris il y a un bon paquet d’années que ça ne servait à rien, qu’il valait mieux penser à toi avant tout.

Ce qui ne t’empêchait absolument pas de l’écouter. D’écouter et de comprendre un minimum ce qu’elle disait. A quoi bon se braquer, alors que t’étais bien au courant que la plupart des personnes avaient un avis différent du tiens. Que les goûts et les couleurs, ça se discutait. Surtout qu’au fond, vous vouliez la même chose. Vous ne le voyiez juste pas de la même manière. Est-ce que c’était grave. Ca pourrait poser problème certes, mais vous verriez bien en temps voulu. Ce qui serait certainement plus rapide que prévu. Tu t’étais un peu plus posé contre le dos de ta chaise en l’écoutant. T’avais pas tardé à croiser les bras en continuant de la regarder. Bien que tu n’avais pas l’intention de de changer de point de vue, ce n’était pas pour ça que tu allais te braquer.

« ▬ Ca ne l’est toujours pas plus que ça, tant qu’on ne se jette pas dans les extrêmes, comme pour tout d’ailleurs. Vraiment ? Toutes les pratiques ne sont pas non plus extrêmement dangereuses non plus. Je n’en doute pas un seul instant, mais comme vous le dites, tout peut se discuter. »

Ces gens aussi là qui se victimisaient à la première occasion. Certes c’était triste qu’il leur soit arrivé quelque chose à eux ou à leur famille, mais d’une manière ou d’une autre il leur serait arrivé quelque chose, en fait. De tragique ou non. Tu n’avais pas pu t’empêcher de soupirer à la fin de sa phrase. Tu n’étais pas forcé de te sentir visé par ce qu’elle disait, mais ça aurait été un peu trop hypocrite même pour toi. Parce que tu pensais totalement différemment, aussi.

« ▬ Je ne dis pas que c’est forcément le cas, mais peut-être qu’au contraire c’est un chemin qui lui convient, que c’est ce qui le fera avancer voir se sentir totalement lui-même. Vous ne vous êtes jamais dit que ce qui pouvait tout autant être inhumain était d’arracher certaines personnes à leur famille, à leur monde pour les plonger dans un autre totalement étranger, les faisant bien souvent passer pour des monstres auprès de leurs proches ? Tout le monde finit par faire du mal d’une manière ou d’une autre, consciemment ou non que ce soit à un proche ou à un illustre inconnu. Comme tout le monde finira par souffrir à un moment ou à un autre, un des plus merveilleux concept de la vie. »

Bon, la vie en général avait l’air d’être assez fréquemment une grosse blague, de toute manière. Tu n’avais pas pu t’empêcher de te faire la réflexion que si Misam avait été encore là, tu ne tiendrais sans doute pas le même discours, peut-être pas totalement les mêmes idées. T’aurais pas autant apprécié t’en prendre à des inconnus l’autre soir non plus. Mais à quoi bon ressasser une chose qui ne se passerait jamais. Enfin. Tu ne t’étais pas attendu à ce qu’elle te demande ça. T’avais haussé un sourcil pendant quelques secondes. Tu t’estimais être une des dernières personnes dignes de confiance lorsqu’il s’agissait de prendre soin de quelqu’un. Elle ne pouvait pas le savoir, certes, mais t’avais été le pire frère possible. Que t’avais même pas été foutu de prendre soin d’elle.

« ▬ Bien sûr, je ne comptais pas vraiment faire l’inverse. En le faisant tous les deux, il ne peut qu’être en bonne compagnie. Il a l’air de ressentir la même chose pour vous ceci dit. »
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Lyna avait toujours eu du mal à accepter les gens qui pensaient différemment d'elle et cela, surtout pour des sujets bien précis. Elle pouvait accepter des avis divergeant pour beaucoup de choses. Pour ce qui était de la magie noire… Elle avait toujours eu un blocage et c'était bien pour cela qu'elle était devenue Auror. Mais à l'époque, c'était aussi et surtout un besoin de faire le bien autour d'elle, tout comme son père l'avait fait avant elle. Elle ne visait pas particulièrement les mages noirs et pouvait même comprendre leur point de vue sur certains aspects. Et puis son mari avait été tué par eux en mission. Et sous le choc, elle en avait perdu leur bébé. Lyna n'avait plus jamais été pareil : accepter la magie noire, c'était hors de question désormais. Cette magie lui avait tout prit. Elle n'avait plus rien. Et elle n'était pas la seule de ce cas là. Elle pouvait penser à sa meilleure amie, Eurydice par exemple. Elle avait vécu la même chose. Qui était là pour les familles quand les mages noirs tuaient par conviction ? Personne.

Et c'était bien pour cela qu'elle avait un mal fou à voir Isaac tourner mal. Prendre ce chemin, cette voie. Devenir, peut-être, quelqu'un qui tuera le mari d'une autre. La femme d'un autre. L'enfant d'une pauvre mère ou d'un pauvre père, meurtris. C'était sa plus grande peur : qu'Isaac ne devienne que l'un de ces meurtriers, un de ces Deathwings. Elle comprenait très bien qu'avec le père qu'il se trimballait, sa vie n'avait pas été facile, loin de là. Mais elle osait aussi espérer que dès qu'une personne avait une vie difficile, celle-ci n'allait pas devenir aussi cruelle que ceux qui l'ont mal-traitée. Mais peut-être était-elle tout simplement idéaliste. Elle savait très bien que les gens sadiques existeraient toujours. Que parfois, on ne pouvait rien. Que certaines personnes aimaient tuer, sans aucunes raisons apparentes dans certains cas. Tout ce qu'elle pouvait faire, elle, en tant qu'Auror, c'était chasser ces personnes et les arrêter pour les punir de leurs crimes. Elle essayait du mieux qu'elle pouvait de ne pas les juger : mais à chaque fois qu'elle croisait le regard de l'une de ces personnes, celui de son mari lui revenait.

« On souffre tous, c'est un fait. Mais pourquoi faire souffrir les autres ? Si ces gens aiment tant que ça la souffrance, qu'ils la gardent pour eux-même. D'autres n'en veulent pas. J'ai simplement peur pour Isaac. Vous savez, après ce qu'il s'est passé, certains membres du Ministère, qui n'ont pas trahi la magie, commencent à vouloir faire une chasse à l'Homme. Parfois sans le consentement du Ministère, même souvent. Et vous savez quoi ? Au Ministère, tout le monde connaît Isaac et ses penchants. Son père l'a bien trop répété pour que cela passe inaperçu. Et que pensez-vous qu'il arrivera quand ils iront l'interroger ? Parce que vous avez raison. La souffrance sera là. » expliqua-t-elle doucement. Imaginer Isaac souffrir encore plus qu'il ne souffrait déjà, c'était une horreur. S'attacher à quelqu'un qu'elle aurait dû détester ou du moins, qu'elle aurait dû surveiller de près à cause des rumeurs à son sujet, c'était une plaie. Être partagée entre l'amour presque maternelle et son devoir qu'elle chérissait tant… Ce n'était pas facile et elle détestait devoir choisir. En fait, elle n'arrivait surtout pas à le faire, ce choix.

« J'espère bien m'y prendre. Mais ce n'est pas facile. Je n'ai aucun droit de lui interdire quoi que ce soit, et pourtant… C'est pas l'envie qui m'en manque. L'instinct maternel est une plaie. » répondit Lyna. Elle ne faisait pas confiance à cet homme. Bien trop sûr de lui. En entendant ses mots, ses explications, elle pouvait déjà voir pourquoi Isaac pensait que tuer n'était qu'un acte parmi d'autres. À force de rendre les choses aussi banales, on perdait de vue que non, ce n'était pas normal. « Oh, et pardonnez mon comportement. Je suis un peu sur les nerfs depuis… Poudlard. J'imagine que frôler la mort et voir des gamins à moitié explosés m'ont rendu bien trop sensible. J'espère vous n'avez pas été blessé pendant l'attaque ? Isaac a eu un sacré choc à la vue de l'assassinat de la Directrice et ça se comprend. » grimaça-t-elle. Elle n'avait pas peur du sang ou des blessures mais même elle, elle avait eu l'estomac retourné. Alors Isaac, qui ne supportait pas cette vue avait dû vivre un moment plus qu'horrible...

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I was born sick, and I love it.

Plus tu la regardais, plus tu te disais que t’avais de moins en moins envie de faire d’efforts, c’était assez fou quand même. Bien sûr que ses arguments étaient valides, que tu pourrais lui donner raison, ne serait-ce qu’un minimum, mais tu préférerais encore t’empoisonner de ton plein gré que d’en arriver là. Sans doute qu’elle avait souffert dans son passé, voir même dans son présent et certainement dans son futur, mais qu’est-ce que tu pouvais bien y faire. Même si t’avais eu la capacité de tout arranger, facilement ou non, tu ne te serais sans doute pas énormément bougé le cul. Pas pour elle en tout cas. Pas pour grand-monde, au final. Après ils allaient en parler autour d’eux, t’allais devoir leur accorder de ton attention, pire encore, de ton temps, ça allait être chiants, ils allaient être chiants, et t’étais clairement pas là pour commencer à faire des bonnes actions sur Terre. Tu daignais déjà te contenter d’insulter mentalement ces patients ingrats qui trouvaient encore la force de critiquer les soins que vous pouviez leur prodiguer, c’était un effort bien trop conséquent pour ta personne, inutile d’en rajouter.

C’était une bonne question, qu’elle posait actuellement. Pourquoi faire souffrir les autres. T’en avais déjà la réponse, personnellement. Déjà parce que ça te donnait l’impression d’être supérieur, mais encore plus parce que t’en voulais à la vie en général. T’en voulais à ces personnes de vivre tranquillement, sans aucun mal, de pouvoir profiter de leur famille unie, sans problèmes apparents. C’était égoïste, t’en avais bien conscience, mais t’avais juste envie de propager cette douleur que t’avais pu ressentir lorsque ta sœur était morte, que tu continuais de ressentir d’ailleurs. Est-ce que t’allais prendre la peine pour autant de le lui expliquer ? Certainement pas. Tu n’étais déjà pas du genre à te confier d’habitude, alors en plus à une personne que tu n’appréciais pas plus que ça, il valait mieux ne pas espérer grand-chose. Même rien du tout.

« ▬ Je ne suis pas psychomage, mais peut-être que pour certaines personnes c’est une sorte d’échappatoire. Qu’ils ne se rendent pas compte des conséquences, ou n’en ont strictement rien à faire, tellement de possibilités. Mh, je peux comprendre. Mais Isaac est quelqu’un d’extrêmement intelligent. Certes, on est à l’abri de rien, mais est-ce que des penchants suffisent à inculper quelqu’un ? Sans compter que vous vous êtes attachée à lui, c’est qu’il n’est sans doute pas une cause totalement perdue. »

Certes, on ne choisissait pas non plus qui on appréciait, t’étais plutôt bien placé pour le savoir, mais soit. Chacun de vous avait envie d’avoir raison et vous n’alliez pas aller extrêmement loin comme ça. Est-ce que t’allais pour autant arrêter et essayer de faire avancer correctement la chose ? Tout te criait que non, c’était fou. Bien que tu essayais de chercher une solution en quelque sorte, il était hors de question qu’Isaac ne pâtisse inutilement de quoique ce soit.

« ▬ Même, le lui interdire pourrait juste lui donner encore plus envie de faire l’inverse. J’imagine, oui, ça en a tout l’air en tout cas, déjà que s’attacher à quelqu’un l’est. Mais je pense que le plus important est de le respecter, de respecter les choix qu’il décide de faire, même si ça ne nous empêche en rien de le guider. »

Sauf que le problème était bien que vous n’aviez pas du tout l’intention de le guider dans la même direction, visiblement. Ca aurait facilité beaucoup de choses. Mais si la vie était facile, ça se saurait depuis bien longtemps. Tu souffles légèrement du nez en l’entendant reprendre la parole, t’évite de trop sourire te doutant que ce serait mal pris, bien qu’elle n’ait sans doute pas besoin de ça pour te détester. Tu te penches légèrement vers ton bureau, t’y croises les bras en te posant, c’est un peu plus facile pour soutenir son regard, plus confortable.

« ▬ Ce sont des choses qui arrivent, il semblerait. Certes, c’est triste, mais la fin est la même pour tout le monde, que vous viviez trois mois ou cinq cents ans. Oh, c’est bien gentil de votre part de vous en soucier. A vrai dire, si, et vous voulez savoir exactement comment ? En protégeant Isaac. Il semble s’en être remis aujourd’hui, c’est le principal. »

Tu n’allais pas non plus lui mettre des œillères, et de toute manière même si tu en avais eue, t’aurais été trop fasciné sur le moment même pour penser à les sortir et les utiliser sur qui que ce soit.
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