I believe I can fly Feat. Yanko

Le harcèlement c’est mal vous le savez les enfants? Notre pauvre Billy avait prit du retard dans ses corrections, fuyant presque ses élèves qui lui vouait une grande attention lorsqu’ils le croisait dans le corridor pour savoir le fameux quand. C’était qu’un petit examen théorique, pour s’assurer qu’ils avaient bien lu leur manuel, avec une petite rédaction de parchemin, mais décidément, il les avaient stressé beaucoup plus qu’autre chose, avec cette surprise. Et puis, c’était pas vraiment de sa faute hein, s’il prenait beaucoup plus de temps que prévu dans ses corrections. La faute à un certain Ariel qui avait ruiné son élan juste parce qu’il grignotait en pleine bibliothèque. Quelle diva celui-là.

Il était un peu plus à cran notre pauvre homme, que d’habitude, sachant bien qu’il allait certainement manquer de motivation et de concentration mais se devait de se trouver un petit coin plus tranquille pour terminer le reste de ses corrections. Il avait tourné le coin d’un corridor, les bras pleins, une pomme à la bouche (plus de place, que voulez-vous, il avait l’air con et d’un cochon qu’on allait embrocher en fuite mais voilà quoi), et les yeux bien gros en voyant le petit groupe qui exclamait son nom comme s’il avait été le chanteur du groupe le plus connu du monde. Évidemment il exagérait, c’était la faute à son imagination débordante. Rien qui ne puisse l’empêcher de tourner les talons et prendre les jambes à son cou.

Dans son cas, une manœuvre suicidaire compte tenu de sa maladresse. Mais pour le moment ça allait, il avait pu prendre un détour pour au final rejoindre son point d’arrivé, et ce d’une manière fort lamentable. La salle des profs, la porte heureusement grande ouverte que pour lui, mais un idiot avait levé le plancher un peu plus haut que pour lui. Mensonge, il venait juste de perdre pied dans la petite marche de rien du tout. Parce qu’il fallait bien que sa maladresse se respecte. Une nouvelle petite humiliation. La pomme qui tombe, faute du beau « Wouaaah!» qui devait sortir sous la surprise, avec ses bras qui se balançait (et donc, toutes ses belles copies au sol avant lui), en espérant avoir magiquement le pouvoir de voler et de se reprendre.

Chose qui…. Arriva magiquement, en quelque sorte. Billy n’avait pas compris sur le coup que ce n’était pas grâce à ses bras, mais bien à un humain (enfin un mur humain oui) qui avait réussi à l’attraper pour éviter sa chute. Il ne l’avait réalisé qu’une fois qu’il avait trouvé le tout bien louche après un petit moment, levant son regard pour croiser un visage. Réalisation. Gêne terrible. Sa tête qui se croyait dans un sauna. La faute de la gêne, certainement, de cette pointe de honte. « Oh... Euh.. H-Hi? Merci? » Son orgueil avait quand même mal on ne se le cachera pas.

 Pendant un moment, Billy avait cru que Zéphyr avait un papa. Juste un moment, parce que au final tous les deux étaient très loin de se ressembler. Autant il avait été impressionné par la hauteur de la petit échalote, autant là il restait un peu bouche bée comme un con. Il n’avait jamais vu de géant, les vrais de vrais, mais avait l’impression qu’il avait un très fort avant goût. Heureusement pour lui que les plafonds étaient très hauts ici. Il était fort imposant, impressionnant, et Billy n’était pas assez idiot pour remarquer qu’il avait une belle gueule. Mais comme la majorité des hommes, il allait garder ce compliment pour lui hein. « Un élève vous a mit une potion d’amplificatum dans votre jus de citrouille? » Il avait été trop absorbé avec sa tête de tomate par l’homme lui-même pour porter attention à ce qu’il venait de lui demander. Du moins, sa curiosité était plus importante de que répondre. « Ah ça… Vous en faites pas. J’ai l’habitude… J’ai pas l’habitude qu’on me rattrape accidentellement plutôt. Les planchers et moi c’est un très longue histoire d’amour depuis que je suis né.  » Pourquoi dire qu’il avait l’habitude, qu’il était maladroit, alors qu’il pouvait faire des blagues avec tout ça. Ça faisait partie de sa personnalité après tout. Il était tout polis en plus.

Mais il faut dire qu’il n’était pas le seul à aimer faire des blagues. Il allait y goûter. Et si ses couleurs s’étaient au final calmé alors qu’il remettait les deux pieds au sol, elles étaient bien vite revenu, un peu moins intense mais tout de même. Un peu déstabilisé, le pauvre. « Ahah… On a un poète parmi nous. Enfin, je risque d’être votre fan boy accidentel numéro un, si vous traînez un peu trop dans le coin quand je glisse sur un courant d’air.  » En voulant dire, qu’un rien pouvait le faire tomber. Il aida l’homme du mieux qu’il pu pour ramasser son dégât, disant par le fait même :  « Y’a pas que les feuilles qui sont mortes, y’a mon orgueil aussi. », mine de rien. Au moins elles étaient ramassées, et Billy pu sagement tenter de les replacer non pas sans remercier avant cet homme de l’avoir aidé. « Je vous poserais pas la question à savoir si vous êtes nouveau, parce qu’il faudrait être aveugle pour ne pas le remarquer. Je suppose que c’est vous Yanko? Le prof d’art c’est bien ça? » Parce que les profs, c’est pire qu’un club de fille avec leurs gossips. Comme un coup de vent, on savait tout des nouveautés. « Moi c’est Billy. Cours de métamorphose, directeur de maison, abonné à l’infirmerie.  Haha...»

L’idée du poète se concrétisa de plus en plus dans la tête de notre Billy. C’était peut-être bien pour cette raison en particulier qu’il avait opté bien vite pour le vous, un automatisme qu’il usait parfois pour tenter de prouver qu’il n’était pas complètement idiot. Mais en vrai, il l’était quand même il faut se l’avouer. Avec sa tête qui se perd dans tout et dans rien, avec son excentricité, et puis, tout le reste. Yanko, comme tous les autres enseignants et personnel de la MUL, allaient tous y goûter éventuellement. « Effectivement… Mais que voulez-vous, elle m’aime trop apparemment! J’ai appris à vivre avec ce fait. J’lui ai tombé dans l’oeil à ma naissance faut croire. » On allait lui épargner l’encyclopédie de ses maladresses depuis sa naissance.

Ses hypothèses furent confirmées avec la présentation de monsieur ici présent. Il était bel et bien le prof d’art nouvellement admis à la MUL. Ça expliquait le côté artistique dans la parole tout aussi bien. Il avait eu ce petit rire à la présentation d’ailleurs, voyant une petite touche d’humour. « Ah oui?  Je n’oserais pas demander quels autres type de magazines.  » Il était bon pour partir dans les délires, et les petites blagues. Ce pourquoi il ne s’était pas gênés pour relancer la balle de l’humour. La dernière pour le moment, certainement, car il venait de se perdre dans les dernières copies bien ramassée ainsi que sa pomme qui retrouva bien vite son propriétaire si heureux de la retrouver. Parce que, nourriture. Il lui avait accordée une attention particulière pour la nettoyer, une voix devenue bruit de fond, avant que son esprit ne se souvienne qu’il était en train de parler à un individu. Merde. Il avait vraiment du mal à rester concentrer ce pauvre. Heureusement il avait écouté la fin, lui permettant de suivre. Soit qu’ils avaient changés de sujet en quelque sorte. Toujours dans le domaine de la présentation.

Et voilà le mystère résolu, pas de potion. « Vous êtes certains de pas être un géant tout court?  » Il réalisait bien vite son expression utilisé, rigolant lui même avant de se reprendre. « Tout court… Haha.. .Enfin tout grand dans votre cas.  » Le dernier vous à ce grand homme, ce dernier lui demandant de quitter la bourgeoisie. De quoi lui faire rougir le bout de ses oreilles. « Oh pardon… Enfin j’voulais pas vous… Je veux dire te….  » Il ne savait momentanément plus ce qu’il voulait dire, sentant un sable mouvant l’entourer. Ça y est, il présentait qu’il allait sortir de la merde de cette bouche et ramer dans du beurre. « J’veux dire, vous êtes hyper grand donc du coup ça huh… Oblige au respect? J’veux dire T’ES. Merde pardon. Enfin vous êtes intimidant quoi.» Réalisation d’un autre vous. « MERDE. T’es, t’es intimidant. Bon j’arrête de parler, je m’enfonce et j’ai l’air d’un idiot. Enfin je SUIS idiot. Donc pas très bourgeois.  » Le pauvre, qui avait les oreilles maintenant bien rouges de honte et qui avait préféré croquer dans sa pomme pour l’obliger à se fermer la bouche de cette façon tout en tentant de classer maladroitement ses copies. Inconscient que physiquement, il pouvait très bien faire riche et bourgeois, mais lorsqu’on le voyait aller et qu’il ouvrait la bouche, il ruinait un peu cette image il faut l’avouer.

Billy rencontre Billy, un homme tout aussi perdu dans sa tête que lui, ignorant que le temps semblait le préoccuper un peu plus que le sable mouvant dans lequel notre petit hobbit venait de mettre les pieds. Fort heureusement d'ailleurs, ce qui l'empêchait, en quelque sorte, de se sentir un peu plus gêné de ses maladresses. Il avait, tout comme lui, capté que les derniers mots de ses dires. Et peut-être bien qu'à sa manière, il arrivait à achever le pauvre Billy qui se sentait de plus en plus comme un cancre devant lui. Presque comme un homme de la rue qui parlait mal et sans la moindre poésie. Certain trouvait le tout jolie, d'autre s'en laissait intimidé d'une certaine façon.

Billy se trouvait un peu entre les deux, il faut dire, prenant la peine de l'écouter cette fois avec cet air perdu qui ne savait plus qui il était entre le bourgeois et l'idiot. Enfin il ne croyait pas avoir l'était d'esprit d'un bourgeois, loin de là il faut l'admettre. Autre les signes de politesses, il n'avait pas grand chose d'autre. Ça et le fait qu'il était de sang pur, peut-être bien. Lui, personnellement, n'y accordait pas la moindre importance. « Et si je réfléchis beaucoup trop... Assez pour me perdre dans mes pensées moi même et terminer malencontreusement dans la lune?
» C'était peut-être bien une fausse question, tout simplement un moyen de plus de se raconter, d'en dire un peu plus sur le personnage qu'il était à travers la discussion. Comme chaque humain avait un peu tendance à le faire.

Le petit silence fut, le temps de la lecture du plus grand, le temps du classement de l'autre, un peu brisé par les bruyant bruit que pouvait faire une pomme croquée. Et les voilà aussitôt à parler de la pluie et du beau temps, d'une certaine manière, et évidemment Billy n'avait capté que le mot dîner car cela voulait dire nourriture. Lui qui était un grand gourmand, avait ses mots de dictionnaire personnel qui faisait en sorte d'avoir son attention directement. Il avait même eu droit à une petite blague, qui fit bien sourire notre Billy, accompagné d'un court petit rire. « Poète et humoriste, quoi demander de plus. » Mais il était vrai que lorsqu'il faisait un temps magnifique dehors, autant en profiter. Billy passait la majorité de son temps entre quatre murs à donner ses cours, ou alors à faire ses corrections. Trop de stimuli dehors, il ne parvenait jamais à rien. Sauf à oublier sa tâche importante bien entendu. « Autant profiter du soleil pendant qu'il est là! » On ne sait jamais, il ne fallait pas le prendre pour acquis. Beau le jour mais en après-midi rien n'empêchait au nuage de changer le destin du ciel.

Et hop, le voilà dans un endroit sur désormais, avec moins de risques de turbulences. Alias ses belles fesses contre une chaise, et bien installé pour finir la correction de ses quelques copies. « Je connais le passage secret vers les cuisines si vous voulez. Et le mot de passe aussi. Enfin si vous voulez manger un petit truc en particulier. » Peut-être avait-il l'air d'un maladroit idiot, parfois, mais restait qu'il était pleins de ressources. Autant pour les petits passages secrets de la MUL, que d'user de son imagination pour se sortir aisément des situations les pires qui soient. Mais on ne lui souhaitait pas lui montrer ce talent caché tout de suite. Le petit con qui venait de marquer le mot cupcake sur sa copie au lieu du bon mot approprié à sa correction. On devinait tout de suite ce qu'il avait en tête, et qu'il n'était pas bon pour lui de parler en même temps que de corriger, encore moins avec le thème de la nourriture. Un petit sort plus tard, heureusement, et ni vu ni connu.

Comment perdre Billy. Enfin c’était assez facile lorsqu’on le connaissait. Mais en cet instant, cette question posée lui avait donné ce beau point d’interrogation sur son visage. « Mes connaissances en terme d’expressions ? Pour tout te dire j’invente les miennes. Alors bon je… Voilà quoi. » Enfin, il avait enfin fini par accepter le tu et lâcher le vous. Ça lui avait prit un petit moment mais il y était au moins arrivé, c’était ça l’important n’est-ce pas ?

De toute manière, ce qui intéressait désormais pleinement Billy était la nourriture. Il attendait la réponse presque avec hâte de l’homme. Son petit regard plein de lumière, son côté grand gamin qui se faisait trahir en surface. Il avait cet air prévisible, de celui de la déception profonde et évidente qui allait apparaître en cas de non. Il était très expressif après tout, notre cher directeur de maison. Son visage se transformant en un petit manège au début des dires de l’autre, qui faisait preuve de raison, contrairement à lui qui connaissait que trop peu ce sentiment. Mais bien vite Yankoo venait de faire sa petite place dans les gens à fortement apprécier chez Billy. Il avait dit oui à sa proposition qui n’était pas 100% légale après tout. Mais en plus, un autre point marqué, avec sa blague à laquelle il avait franchement rigolé. « Ce jeu de mot était parfait.  »

À peine la porte ouverte qu’une petite tête blonde hâtive vint la traverser. Un vrai gamin heureux. Il était tout sourire bien entendu. « Tu le regrettera pas, promis. » Il y avait tellement de nourriture, c’était la vie. Ses meilleurs amis étaient certainement les elfes dans cette cuisine. Sans le moindre doute. Ah et aussi Alexander qui avait réussi à faire sa place dans son cœur de l’amitié. Mais bon il restait heureux, mais calme dans ses pas. Enfin presque, parce que pour un pas de géant, lui il devait en faire plusieurs, marche rapide, test de son cardio. Espérons qu’il ne termine pas à l’infirmerie pour crise d’asthme avec un cœur brisé parce qu’il voulait aller dans cette fameuse cuisine. Bref.

« La nourriture, évidemment. Enfin si ça peut être une passion ? C’est un des trucs qui ressors quand on demande au gens : C’est qui Billy Nelson ? C’est le directeur de maison des poufs, le type qui mange tout le temps. » Un mystère en lui-même à savoir comment il arrivait à rester mince. « Sinon j’aime bien la nature. Sous toutes ses formes ? Ça me rend pas déprimé la pluie contrairement à certain, j’aime bien la regarder. Je me retiens d’aller dehors quand c’est le cas, j’attraperais mon coup de mort comme on dit. Encore plus quand il y a des éclairs. Ils sont fascinants.  » Une chose était certaine, cet homme en avait de la parlotte, comme on dit. « Enfin vite comme ça, je sais pas trop. Mais si tu traine souvent avec moi tu finiras bien par le découvrir par toi-même.  » Surtout apprendre à connaître son côté lunatique et excentrique. « Et toi? Enfin autre que la lecture des magazines?  » Bonjour le petit rire, il avait réussi à l’écouter jusqu’au bout et s’en souvenir. C’était un exploit en soi. Ils avaient un petit bout de chemin à faire dans le grand bâtiment qu’était la MUL, autant discuter.