Léni Walkers | Dove Cameron

Je tourbillonne. Je suis en plein transplanage, direction la capitale ! De notre petit village, le transplanage est la façon la plus rapide d'atteindre Wellington. Alors je transplane. J'ai entendu beaucoup de sorciers dire que la sensation était désagréable, mais moi, j'adore ça. Peut-être parce que j'en ai été privée si longtemps ? 21 ans... J'ai 21 ans, et je viens d'être guérie. Jusqu'à présent, j'étais atteinte d'une maladie rare, l'oestrogène imparfaite, plus connue sous le nom de maladie des os de verre. Mais j'ai fait des recherches quand je suis retournée à la maison, abandonnant mes études de Médicomagie et Opal en Angleterre. J'ai pris contact avec des chercheurs-médicomages de Nouvelle-Zélande, qui avaient publié des articles sur le sujet, et ai travaillé avec eux, à ma petite échelle, à produire un remède. Je suis la première à y avoir eu droit, et j'ai été guérie ! Moi, Aelénia Hena Maria Walkers, fille d'un sorcier défunt, Colin Walkers, et d'une Moldue, Hereata Walkers, tous les deux natifs de Nouvelle-Zélande, suis la première humaine à avoir guéri de cette maladie qui m'a empêchée de vivre pendant 21 ans.
Je vais reprendre mes études, à la MUL, et vais retrouver ma meilleure amie, Opal. J'ai tellement hâte ! Et peut-être que je pourrais faire du sport ! Comme du Quidditch... Voler sur un balai, j'en rêve ! Et ...

Mes yeux s'ouvrent sur le visage de ma mère, qui me sourit. Je me redresse dans mon lit, encombré de grimoires et de parchemins, en me frottant les yeux. Ma mère chuchote en écartant une mèche de cheveux blonds de mon visage :

- Chérie, tu ne trouvera pas un remède plus rapidement en oubliant de dormir.

Le retour à la réalité est brutal. J'aurais bien aimé rester dans mon rêve... J'étais guérie, j'allais commencer à vivre, vraiment, comme une personne normale ... Je soupirais.

- Je sais, mais ... J'en ai marre de cette maladie ... Et les médicomages que j'ai contactés à Wellington m'ont dit que les recherches avançaient bien ! Et si je pouvais les aider ? Je sais que je suis jeune, que je n'ai fait qu'une année d'études, mais ... J'aimerais tellement être enfin normale !

Maman a déposé un baiser-papillon sur mon front, tellement léger que je l'ai à peine senti, et m'a répondu tout doucement :

- Mon ange, ne laisse pas cette maladie te gâcher la vie, ou elle aura gagné. Tu peux faire ce que tu veux, malgré ça ! Regarde autour de toi : tu as Hébridean, Opaleye, Ironbelly, tes amis de la fac, du village, tu peux étudier, exercer le métier de tes rêves, tu peux faire quasiment ce que tu veux !

Je soupirais :

- Quasiment ...

Ma mère me coupa :

- Et si tu te concentrais sur ce que tu peux faire, plutôt que sur ce que tu ne peux pas faire ? Tu ne penses pas que ça irait mieux ?

Je hoche la tête et un petit sourire naît sur mes lèvres. Maman a raison, après tout. Pourquoi m'empêcher de vivre ? Je vais faire exactement comme dans mon rêve : reprendre mes études, retourner en Angleterre avec Opal, surtout que Dean m'a proposé que l'on vive ensemble, ici ou ailleurs, et surtout, je vais croquer la vie à pleines dents, pour montrer à cette fichue maladie que malgré elle, je vis toujours.

Aujourd'hui, ça fait une semaine que nous sommes de retour à Londres. Je reprends les cours dans deux semaines, et j'ai hâte ! Ca m'avait manqué... Je me plaît, ici, malgré le temps gris et le manque d'océan.
Cela dit, je dois avouer que j'ai hésité à retourner en Angleterre. Le fiasco de la Saint-Valentin y était pour quelque chose... Le mal de crâne suite à l'ingestion de ce foutu poison m'avait poursuivie jusqu'en Nouvelle-Zélande, où il s'était finalement estompé. J'ai eu peur de perdre ma magie, mais rien ne s'était passé. Alors retourner en Angleterre, alors que ces Deathwings sévissaient encore... C'est Dean qui m'a convaincue. Il voulait à tout prix que nous prenions un appartement ensemble. Je crois qu'il en avait marre de devoir passer devant ma mère à chaque fois qu'il voulait me voir. Il m'a juré qu'il ne me laisserait jamais seule, qu'il me protégerait envers et contre tout. Ca m'a fait rire. Mais j'ai senti son envie de retourner en Angleterre, près de sa sœur, son frère et des amis qu'il s'y était fait. Et puis Opal et Belly me manquaient, à moi aussi. Alors on y est retournés, en avion. J'étais placée contre le hublot, lui faisait rempart entre le reste de l'avion et moi.
Quand nous avons atterrit à Londres, nous avons rallié l'appartement, situé au dessus de celui que j'occupais avec Opal et qu'elle partage à présent avec Silje. J'avais l'impression d'être rentrée à la maison.