Isaac Kyle Hawking | Tom Holland

« À moment donner, tu as changé. Tu as laissé les gens te pointer du doigt et te dire que tu n’étais pas assez. Que tu n’étais pas bon.  Et quand les choses ont commencé à aller mal, tu as regardé autour de toi en cherchant une excuse, une personne à blâmer. Laisse-moi te dire quelque chose. Le monde n’est pas rempli d’arc-en-ciel  et de soleil. C’est un monde sombre, obscur, qui n’hésitera pas à te frapper pour te remettre à ta place à chaque instant que tu fais un pas de trop. Peu importe à quel point tu es fort, il trouvera toujours une façon de te briser si tu le laisses faire. Mais ce n’est pas ça l’importance : Ce n’est pas combien de fois tu vas tomber, mais plutôt combien de fois tu vas te relever et continuer à te battre. C’est ça, être un gagnant! Donc si tu veux quelque chose, prends-le! Peu importe ce que tu devras faire, pour y arriver, prends-le! Et ne pointe jamais du doigt quelque chose ou quelqu’un en disant que c’est de sa faute si tu n’y arrives. Les peureux font ça, mais pas toi. Toi, tu es meilleur que ça. »

Meilleur que ça. Ce sont des mots que tu as entendus tant de fois, Isaac. Depuis que tu es né, en faite. Depuis que tu es l’hérité de la famille Hawking. Depuis que tu es Isaac, le fantôme avec un don. Depuis toujours, tu dois être meilleur. Tu es le premier Hawking. Né d’une mère professeur et d’un père faisant parti du Ministère, tu es leur première étoile. Isaac Kyle Hawking, né… Né chez toi, dans le salon. Isaac, l’enfant trop curieux qui ne pouvait pas attendre d’arriver à Saint-Mangouste. Tu es né d’une mère britannique, et d’un père écossais. Tu es né, et déjà, ton avenir était marqué : Tu devais devenir un grand sorcier. Tu désirais devenir un grand sorcier. Parce que tu as été éduqué en sachant que rien d’autre ne ferait plaisir à tes parents plus que ça. Isaac, tu es né en ayant un problème de santé assez grave. Durant toute ton enfance, tu vas être sous surveillance chez toi, incapable vraiment de sortir comme les autres enfants de ton âge. Déjà à cette époque, tu serras un fantôme, Isaac. Incapable de sortir et de jouer avec les autres enfants, tu vas t’enfermer derrière des bouquins pour au moins, apprendre. Parce que tu as toujours été ouvert à plus de connaissance. À toujours apprendre davantage. Tu es curieux. Tu es travaillant. Tu es un garçon sage et calme. Puis, à 4 ans, naquit ta petite sœur, Lisabeth. Une jeune fille qui va te ressemblait beaucoup physiquement, et que tu vas commencé à protéger de ce monde. Parce qu’elle est ta petite sœur, et c’est ce que font les grands frères.

Tu sais, Isaac, dans ta famille, l’erreur n’est pas vraiment permise. Tu as grandi avec cette mentalité que l’erreur n’était pas une chose permise. Que tu devais arriver à ton maximum, chaque fois. Que tu devais te relever, tout le temps. Que peu importe le sacrifice, tu devais arriver et accomplir tes buts. Alors tu as grandi en étant sûr que, si tu voulais rendre fiers ceux que tu aimais, tu devais devenir quelqu’un. Mais ton problème, c’est que tu étais un fantôme. Tu passais presque inaperçu, aux yeux de ta famille, et encore pire aux réunions familiales. Oh tu n’étais pas détesté au contraire, même! Tes parents t’aimaient, ta sœur aussi, mais tu avais toujours l’impression d’être oublié. Laisser de côté. Surtout par ton père. Ta mère était un peu plus présente. Un peu plus douce avec toi aussi. Et surtout, Irina. Lors de vos quelques réunions de famille, elle est la cousine dont tu t’es le plus attaché, sans doute car elle était la seule à croire en toi. La seule à te remarquer. La seule à venir s’assoir avec toi, même quand tu fuyais dans ta chambre. Parce que Irina, elle ressemblait à une grande sœur, avec toi. Et pendant un instant, tu avais vraiment l’impression d’être quelqu’un. Pour elle, du moins.

Pourtant, à l’âge de 8 ans, ta vie prit une tournure différente lorsque, comme tout enfant, tu relevas à ta famille ta magie, mais… aussi un don particulier. En effet, comparativement aux autres enfants, Isaac… Tu étais un voyant. Un don très rare chez les sorciers, mais pas inconnu. Le don de voir dans l’avenir : Des petites choses, mais tout de même. Un don comme ça… c’était comme un trésor. Au début, ce ne fut que des petites choses, comme… Ce que tu allais manger demain, ou encore, ce que ta mère allait dire à ton père quelques jours après. Mais cela fascina immédiatement tes parents, surtout ton père, qui, enfin, commença à te remarquer. Qui enfin prit réellement conscience de ta présence. Qui, enfin, posa son regard sur toi et tu en décelas de la fierté. Peut-être avait-il eu cette même fierté pour toi avant? Peut-être que non? Tu n’en sais rien. Tu sais juste que, dans tes yeux d’enfants, la fierté de ton père débuta ce jour-là. Ce jour-là où ta famille remarqua ton don. Remarqua que tu étais différent. Que tu étais quelqu’un. Que tu avais ton importance. Ta mère avait toujours été présente, plus que ton père du moins, mais pour une fois… tu sentais vraiment leur fierté. Tu sentais que tu faisais partie de la famille. Ce don, il a changé ta vie. C’est à ce moment-là que tu commenças à te dire que, ta magie, ce don… c’était toute ta vie. C’était ce qui te rendait différent. Unique.

Tu commenças donc à utiliser ce don à ton avantage. Chaque fois que tu arrivais à l’utiliser, tu sentais la fierté de ton père. Tu sentais que tu avais ta place, que tu méritais autant que les autres d’être vu. Tu n’étais plus un fantôme. Tu n’étais plus oublié. Alors cette fierté, elle te permit de grandir. Grandir, mais dans un monde malsain : Tu avais l’impression que tout ce qui te définissait, c’était cette magie, ce don, ces facultés que tu avais. Dans tes yeux d’enfant, c’est ce que tu comprenais. Alors tu faisais tout pour l’utiliser. Et quand tu ne l’utilisais pas, tu retournais apprendre derrière tes gros bouquins, tu retournais te cacher dans ton monde. Tu étais un enfant si différent, Isaac. Si perdu. Si… Dans ton propre monde. Tu n’avais pas beaucoup d’amis. Tu avais ta sœur et Irina, lorsque tu pouvais la voir. Le reste du temps, tu étais seul. Seul. Comme un fantôme.

Scolarité Poudlard

Poufsouffle. Ce fut la maison où tu fus envoyé à Poudlard, à 11 ans, lorsque tu entras officiellement chez les grands, comme disait ton père. Tu entras à Poudlard, et sans surprise, pour la majorité, tu passas comme un fantôme. Avec ton tempérament calme et discret, il était facile de t’oublier, face aux trouble-fêtes qu’il y avait.  Mais tu te fis tout de même quelques amis. Rares, mais présents. Pourtant, tes moments préféraient était lorsque tu étais dans ton propre monde, à apprendre et à continuer à développer ta force. Les meilleurs moments, c’est quand tu te sentais toi-même à nouveau : fort, malgré ton apparence faible. En première année, ce fut le moment de la connaissance qui allait changer ta vie. La connaissance d’Eltanin. Tu le connus une soirée où, encore une fois, ta santé fragile t’avait cloué au sol, te rendant incapable de te rendre jusqu’à ton dortoir dû à ton mal de tête. Heureusement, Eltanin, un homme de 7e année, passer par là. C’est lui qui t’a amené à l’infirmerie, lui qui a pris soin de toi, lui qui t’a fait sourire, malgré la douleur. C’est lui qui t’a fait croire en l’amitié. Au début, tu crus que, comme ta famille, il attendait quelque chose de toi. Donc tu lui montras ton don, prêt à lui faire un service pour sa gentillesse, mais bien qu’Eltanin fût fascinée par ton don, il ne demanda rien en retour de sa gentillesse. Rien. Et les jours suivants, il continua de venir te voir, non pour ton don, mais pour prendre de tes nouvelles. Quelqu’un… s’inquiétait pour toi. Réellement. Et tu avais beau tout faire pour qu’il soit fier de toi, tu sentais que ce n’était pas ça l’importance à ses yeux, mais plutôt simplement votre amitié. Cette année-là fut ta meilleure année à Poudlard. Parce que tu étais à ses côtés. Parce que tu avais un ami. Parce qu’Eltanin était là. Ce jour-là, tu te rappelles t’être promis que, quoiqu’il arrive, tu serais à ses côtés. Quoiqu’il demande, quoi qu’il advienne de lui, tu le suivrais. Par loyauté. Par principe. Peu importe le sacrifice. Parce qu’enfin, tu te sentais aimé. Comme avec Irina.

Tes prochaines années furent plus difficiles pour toi. Tu te rappelles encore de ta quatrième année. Tu n’avais jamais eu beaucoup d’amis ni beaucoup d’attaches. Tu passais inaperçu la plupart du temps. Mais tu étais connu pour être un élève doué, Isaac. Et être doué, ça apporte parfois de la jalousie de certains élèves. Parce que tu étais intelligent, parce que tu avais un don et que la rumeur commençait de plus en plus à circuler. Parce que tu avais un talent que d’autres élèves voulaient. Tu te rappelles de la douleur que tu as vécue durant ta quatrième année. Tu te rappelles des regards méprisants. Des coups. Des mots. Des insultes. Tu te rappelles de la violence de certains. Et dont tu étais incapable de te défendre : parce que ton corps était trop faible pour ça. Trop faible. Tu étais encore et toujours trop faible. Tu te rappelles t’être demandé ce qui clochait tant chez toi? Qu’est-ce qui n’allait pas? Tu te rappelles être rentré de cette année en larmes. Et malgré tous les beaux mots lancés par ta mère, toutes ces douceurs, ce fut ton père qui te résonna le plus, sans doute parce que, encore une fois, ton père fut froid. « Tu penses que pleurer va arranger quelque chose? Tu es plus que ça. Isaac! Plus qu’un enfant pleurnichard, plus qu’un enfant peureux! Relève-toi! Ne me fais pas honte, et relève toi! Relève-toi, parce que c’est ce qui importe dans notre monde. Isaac. C’est ce qui importe. Si tu continues à te laisser tomber, à te cacher, alors tout le monde pourra t’oublier. Tout le monde va te marcher dessus. Mais si tu te relèves. Si tu leur prouves que tu es plus fort qu’eux, alors tu iras loin! Tu iras loin, plus loin que tu ne crois. Je crois en toi, Isaac. Et je sais que tu as la force d’aller loin… prouve-leur, et arrête de pleurer. »

Alors c’est ce que tu as fait. Tu as arrêté de pleurer. Tu as caché tes sentiments, tes émotions, derrière ton cœur, pour ne laisser aucune larme couler. Tu as pris ta force mentale pour te bâtir une force physique. Tu as arrêté de répondre au danger, au coup. Tu as arrêté de tomber. Et tu as ouvert ton premier livre de magie noire. Si tu ne pouvais pas te défendre avec tes poings, tu allais te défendre avec ta magie. Ta force. Tu allais devenir te propre force. Et tu as continué tes années ainsi. Peu importe ce qu’on te faisait, tu restais de marbre. Tu étais ta propre force. Et l’été, c’était les moments où tu te sentais les plus vivants. Parce que tu revoyais Irina. Tu revoyais ta mère. Tu revoyais Eltanin. Et c’est là que tu te rendais compte que peu de gens te voyaient pour autre chose que ta force. Mais ceux qui te voyaient pour toi, Isaac… c’était eux que tu étais prêt à aller n’importe où juste pour leur faire plaisir.

Tu as obtenu des notes excellentes dans toutes les matières, et encore une fois, tu sentis la fierté de ton père. Tu sentis combien il était honoré de t’avoir comme fils. Mais cette fois-ci, tu réalisas que sa fierté commençait à t’importer moins… Parce qu’il t’avait blessé. Parce qu’il n’avait pas été là, comme Eltanin l’avait été.

Scolarité MUL

À l’Université, tu savais déjà quel métier tu voulais faire, donc tu t’orientas vers la communication. Encore une fois, tu travaillas fort, sans jamais faillir dans tes résultats. Tu étais un prodige, selon certains professeurs.  Ça te passait par dessus la tête : tout ce dont tu avais envie, c’était de finir tes études et pouvoir enfin devenir quelqu’un. Un adulte. Tes larmes ne coulaient plus, comme ta colère ne laissait que rarement paraitre. Tu étais un fantôme qui s’assombrissait de plus en plus. Certaines nuits, lorsque tu rêvais, tu avais des parcelles d’avenir qui te traversait l’esprit, comme si ton don de voyance voulait t’avertir de quelque chose. Au début, c’était si nébuleux que tu crus que tu perdais la tête. Tu allas voir Eltanin qui te fit passer des tests, mais heureusement, tu n’avais rien. Puis, un soir, tu perças des images. Ton père. Sa colère. Ta soeur. Une douleur. Tu te réveillas en sursaut, sans comprendre, sans réaliser l’ampleur de la situation. Ce ne fut que quelques semaines plus tard que tu compris.

Tu étais en vacance. Tu avais 21 ans, tu finissais presque tes études à l’Université. Tu étais sur la bonne voie de la réussite. Tu étais chez toi, à étudier un bouquin que tu avais volé sans scrupule sur la magie noire. Ton regard avide d’en apprendre plus parcourait les pages. Ce fut des cris en bas, les cris de ta sœur, qui attirait ton attention, te faisant rapidement te détacher de ton livre pour aller en bas. Tu vis ta sœur, devant ton père, essayant de le raisonner. De comprendre que sa peine de cœur n’était pas qu’une peine passagère. Tu savais ta sœur très amoureuse de son copain, et tu pouvais imaginer que sa rupture l’affectait énormément. Et devant elle, ton père, impassible, répétait presque le même discours qu’il t’avait souvent dit. Ne pleure pas. Relève-toi. Bats-toi. Ne sois pas faible. Arrête. Tu sentis la colère montée en toi, une colère que tu retenais depuis si longtemps. Ce fut comme un automatisme, quand ta baguette pointa ton père. Ce fut comme un déclic, le début de ta dangerosité. Le début de ta folie lorsque le sort de douleur sortit d’entre tes lèvres. Endoloris. Un seul mot. Tu n’as rien ressenti, lorsque tu vis ton père avoir mal. Ni douleur ni fierté. Juste… Rien. Comme il t’avait appris à ressentir. C’est ta sœur qui dû te ramener à la raison, alors qu’enfin, ta colère éclatait. « Va-t’en! Va t’en, sort d’ici! Et n’approche plus jamais ma sœur! » Tu te rappelles l’avoir détesté. Tu te rappelles lui avoir crié dessus jusqu’à ce qu’il parte. Jusqu’à sentir ta sœur éclater en sanglot dans tes bras. « Tout ira bien, Lisa’. Tout ira bien. Je vais arranger ça. » La même journée, tu allas rendre visite à l’ancien petit-ami de ta sœur, et tu lui fis regretter de lui avoir fait du mal. Tu te rappelles encore sa peur. Tu te rappelles de son regard effrayé. Et surtout, tu te rappelles de t’avoir enfin senti pour une fois… à la hauteur de protéger les tiens. Toi et ta sœur, vous n’avez jamais reparlé de cet évènement. Ton père ne te dénonça jamais non plus : par peur ou fierté? Tu l’ignores. Ta mère ne sut jamais ce que tu avais fait, parce que tu quittas la maison familiale peu de temps après.

Tu te rappelles t’être assis, quelque temps après, avec Eltanin. Tu te rappelles lui avoir tout dit, tout raconter. Et tu te rappelles surtout que, dans ces bras, tu te laissas pleurer pour la première fois depuis longtemps.

Tu obtiens ton diplôme quelque temps plus tard. Tu t’engages pour devenir journaliste pour la Gazette du Sorcier. Tu emménages dans un appartement calme. Tu vas bien. Ou du moins, mieux. Tu vas souvent chez Eltanin, parce que tu remarques, sans vouloir l’avouer que la solitude te pèse. Elle te rappelle un peu trop ce sentiment de vide que tu as connu pendant si longtemps. Elle te rappelle que tu es, et resteras peut-être toujours un fantôme.

Travail

Alors que tu deviens journaliste, certains évènements continuent de marquer ta vie. Tu te rappelles avoir appris pour le décès du père à Irina. Tu te rappelles de sa joie d’être amoureuse de ce Ash. Mais tu te rappelles surtout de cette tristesse qui la submerge quand cet idiot l’abandonne, quelques jours avant le mariage. Tu te rappelles sa détresse comme si elle avait été tienne. Car Irina avait toujours été ta plus proche cousine, ta famille la plus proche, et surtout, ta première amie. Tu te rappelles avoir commencé à haïr cet homme. Pour ce qu’il avait fait à celle qui comptait le plus à tes yeux. Tu te rappelles avoir passé des journées à vouloir le trouver, mais sans jamais vraiment mettre ton plan à exécution. Car tu savais qu’Irina l’aimait. Et la blessait… non. Jamais tu n’oserais lui faire ça.

Tu te rappelles de ces soirées avec Eltanin, à l’avoir écouté parler de ces plans futurs, de lui tout simplement, ou encore de ces soirées à rire jusqu’aux petites heures. Tu te rappelles l’avoir regardé un soir, et t’être promis « Lui, je ne le quitterais jamais. Quoiqu’il advienne, je serais prêt à le suivre n’importe où. ». C’est sans doute pour ça que tu n’as jamais été amoureux par la suite. Parce que ton cœur était, et serait éternellement pris par Eltanin. La seule personne dont tu sentais être en mesure d’aimer de cette façon.

Tu as continué à étudier la magie noire, elle te fascinait. Tu as continué à entrainer ton don de voyance, à lui faire confiance, à te pousser au bout. Un soir, lors de tes 26 ans, tu as posé ta main sur une plaque chauffante. Heureusement pour toi, ce soir-là, Eltanin était supposée passée à ton appartement, et c’est lui qui est venu retirer précipitamment ta main du feu en ne te voyant pas réagir. C’était ça le pire : Tu n’as pas réagi. Tu n’as pas crié, tu n’as pas fui, tu n’as pas retiré ta main. Tu n’as rien fait. Tu as laissé ta main brulée. Parce que tu avais appris à encaisser les coups pour, par la suite, attaquer en retour. Le regard inquiet d’Eltanin t’avait surpris… et fait encore plus tombé en amour.

C’est pourquoi, lorsque ta mère t’avait demandé si tu voulais bien te marier avec une jeune femme, Silje, comme beaucoup de mariages arrangés chez les Sang-Pur, tu avais senti ton monde se fissurer un peu plus. Mais tu n’avais pas refusé. Parce qu’elle était ta mère, et pour les tiens, tu étais prêt à n’importe quel sacrifice… même le sacrifice de ton propre bonheur. Tu avais donc accepté, et tu avais rencontré Silje quelque temps après. C’était une jeune femme magnifique, très gentille, et tu en aurais été charmé si ton cœur n’appartenait pas déjà à quelqu’un. Pourtant, tu t’étais comporté comme le parfait fiancé, toujours là pour elle, toujours là pour la consoler, pour l’aider, pour prendre soin d’elle. Quelle ne fut pas ta surprise lorsque, suite à la Commémoration à Poudlard, votre mariage tombe à l’eau : Silje, ayant perdu sa magie, ne pouvait plus se marier. D’un certain sens, la douleur de perdre sa magie vous libérez tous deux d’un mariage que vous ne vouliez pas. Néanmoins, tu restas proche d’elle, prête à la protéger, peu importe le danger. Par contre, durant cette perturbation, tu ne peux empêcher ton regard d’admirer ces Deathwings. De les envier.

Désormais

Tu n’es plus un enfant, Isaac. Tu as grandi. Tu es devenu un homme. Un homme mature, intelligent, et dangereux. Tu es né d’un enfant unique, et tu es devenu un jeune homme unique. Tu travailles toujours en tant que journaliste. Récemment, tu as assisté à l’enterrement de la mère à Irina. Tu étais à ses côtés, tout le long, et le voyage jusqu’en Russie ne t’a pas importuné. Pour elle, tu étais prêt à parcourir la terre entière. Ton cœur semble souvent vide, mais ceux que tu aimes ne le quittent jamais. Ceux que tu aimes, tu serais prêt à faire tout pour eux. Et c’est ça qui est inquiétant. Car depuis un moment, tu penses de plus en plus à rejoindre les Deathwings, et voir celui que tu aimes plus que tout, Eltanin, pencher de ce côté, ne te donne que plus envie de les rejoindre. Car de leur côté, tu serais enfin utile. Tu ne serais plus un fantôme. Tu serais craint, admiré, méprisé, mais tu serais remarqué. Tu serais fort, peu importe ta faiblesse physique. Ton mental est indestructible et ton don de voyance est rare. Tu as envie de les rejoindre pour être enfin quelqu’un. Et qui sait, peut-être qu’enfin, ainsi, Eltanin serait prête à t’aimer. Tu as toujours ce gout de vengeance face à ceux qui t’ont blessé, ou qui ont blessé les tiens, comme Ash. Tu as souvent ce sentiment de vide en toi. Et, souvent, tu te poses encore cette même question : « Quel est le but de mon existence? À quoi est-ce que je sers? » Tu es Isaac. Le fantôme. Et tu serais prêt à tout pour les tiens.
Et pourtant, malgré tes actes horribles, malgré ton air détaché parfois, malgré ton air impassible, tu es encore un jeune adulte. Tu peux encore être sauvé. Et malgré que tu tentes de ne rien ressentir, tu pleures parfois la nuit, quand la douleur est trop fort, là. À l’intérieur.

En ce moment, tu ne poses pas beaucoup d’actions, tu es encore dans l’ombre, mais qui sait, peut-être plus pour longtemps. Tu es toujours journaliste, tu travailles avec la Gazette, ou encore, tu es aux côtés de Eltanin. Tu rends visite à ta cousine, à Silje, à ceux que tu veux bien. Et récemment, ton don de voyance a commencé à nouveau à te surprendre. Tu y vois Eltanin.
Eltanin avec ce qui semble être son fils.
Son… Attend quoi?