Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Mer 20 Mar - 18:11
L'esprit léger comme ça, Nathanael n'avait pas connu ça depuis longtemps. Depuis Noel, environs, dans des circonstances plus familiales et encore... Il avait toujours ses responsabilités, les souvenirs douloureux qui flottaient non loin de là... Là sa seule inquiétude c'était de réussir à grimper sur le lit sans faire tomber la lampe de chevet, et qu'Arthur ne parte pas en arrière en essayant de retirer son jean un peu trop raide. Comme leur... inclinaison envers l'un l'autre. Le pâtissier s'était redressé à l'aide de ses mains et hissé sur le lit et la vue lorsqu'il avait alors levé les yeux était à tomber à la renverse. Il avait chaud, c'était certain, son coeur battait bien vite entre l'excitation et les baisers qui ne leur laissait pas beaucoup de temps pour respirer, les grognements plaisants aggravant le tout, mais là c'était autre chose qui lui coupait le souffle. Et puis Arthur sautilla, se tortillant hors de ses affaires, et il fit rire à nouveau le pâtissier. Deux fois dans la même heure, ça tenait du miracle pour l'ours. Il tendait les mains pour lui éviter de partir à la renverse, mais finalement l'autre n'avait pas eu besoin de lui pour se retrouver aussi nu que le jour de sa naissance. Et bien mieux fait.
Nathanael ne comprit pas ce qui se passait quand il se senti tiré vers l'avant par la ceinture de son jean. Il avait manqué une étape, trop perturbé qu'il était par la chance qu'il avait de passer cette soirée en si bonne compagnie. Ils ne parlaient pas beaucoup tous les deux, mais c'était autre chose que le silence presque obligatoire de deux inconnus qui n'ont rien à se dire, comme il avait connu ça une fois ou deux. Là, les messages passaient quand même. Malgré tout, malgré ses mains approbatrices sur les épaules d'Arthur, il préféra répondre.
« Yes... please. »
Avec envie. Il l'aida, et l'accueilli -alors que ses pieds se débarrassaient du reste- sur lui peau contre peau, dans un grondement appréciatif. Glissant ses jambes contre les siennes en guise de caresses, l'ex medicomage passa au dessus de lui pour mieux l'embrasser de plus belle, rompant leurs échanges lorsqu'Arthur s'enhardit et prit l'initiative de lui rendre les attentions qu'il lui avaient prodiguées un peu plus tôt. S'il avait encore peur de profiter de l'homme et de sa gentillesse, à présent cette pensée ne l'inquiétait plus. A son tour il guida sa main pour lui assurer qu'il aimait ça, et finit par joindre la sienne, pour mieux l'accompagner et ne pas le laisser sans attention. Mais à trop se mouvoir l'un contre l'autre, comme ça, il sentit petit à petit qu'il perdait Arthur et ce dernier l'arrêta. Le grand McDougall était perdu un peu loin dans leur échange. Il revint petit à petit sur terre, s'invectivant à se calmer, lui aussi.
Il ne lâchait plus ses yeux, guettant ses reactions, comprenant que quelque part quelque chose devait être allé trop vite, et choisi de l'enlacer plus tendrement lui aussi. Il murmura son nom dans son cou, y déposant à nouveau un bon nombre de baisers, ses bras l'enlaçant. La respiration de l'autre homme était son guide, et quand ses caresses se firent plus pressantes, il retourna prendre soin de lui. Le pâtissier descendit lentement et avec gourmandise flatter les courbes de son corps de ses lèvres, le regardant par moment, demandant la permission sans paroles, il attendit une fois arrivé bien bas celle ci avant de le couvrir de ses lèvres, là où sa main lui avait déjà fait honneur un peu plus tôt. Il s'appliqua à ce que son compagnon de soirée ne soit pas dépassé par les événements cette fois, langoureusement, brûlant pour lui, et l'invita à le guider d'une main si ce dernier le souhaitait. C'est finalement cette main qui lui indiqua la limite à ne pas franchir, et quand revenir près de lui finir ce qu'ils avaient commencé plus tôt, sa main les enserrant tous les deux. Nathanael s'appliqua à ce qu'entremêlés l'un contre l'autre, Son visage enfoui dans le cou de son amant, ils finissent dans un concert de grognement, ensemble.
Les questionnements viendraient sans doute après, avec leur lot de soucis pour le lendemain, mais en attendant ils finissaient, essoufflés, de redescendre en profitant du moment.
Arthur H. Thorn
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Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Mer 20 Mar - 21:24
Beer, beer !Arthur & NathanaelQuand sa journée avait commencé, il n'aurait jamais pu imaginer qu'elle finirait ainsi. Souvenez vous, cet homme ronchon qui avait mis sa robe de sorcier à l'envers, qui avait râlé tout son soûl sur un de ses jeunes recrues, qui n'avait eu qu'une envie : boire pour oublier. Comment aurait-il pu imaginer qu'au bout de toutes ces péripéties, il obtiendrait la récompense du héros qui a accompli sa tâche ? Jamais. Et encore moins comme ça. Une main accrochée aux draps, Arthur est bien loin de ces considérations. Il n'est plus que sensations. Les nerfs à vif, il sent le moindre courant d'air contre sa peau, et à fortiori les attentions qu'on lui prodigue. Croyez moi qu'il apprécie le talent de son amant à sa juste valeur et l'encourage de grognements éloquents. Il l'accompagne de gestes assez peu contrôlés du bassin, les doigts finissant par se perdre dans ses cheveux, se crispant involontairement sur son crâne de temps à autres. Le plaisir monte. Son souffle devient court. Son coeur rate battement sur battement. “Wait…” souffle-t-il, se découvrant une voix rendue rauque. “Wait… You shouldn't…” Il est incapable de faire une phrase complète. Il a même réussi à se redresser et à défaire sa main des cheveux de Nathanael. Apparemment, ce dernier comprend très bien où il veut en venir et Arthur se laisse retomber sur le matelas avec un certain soulagement. C'est que bon, il ne voudrait pas l'embarrasser en… Voilà quoi. Ceci était une pensée particulièrement éloquente sortie de l'esprit d'Arthur. Il faut dire que l'auror n'en avait pas fini de ne pas s'entendre penser. Son amant revient vers lui et, sans même y réfléchir, il veut lui voler un baiser mais… Oh. Oh, on peut faire ça comme ça aussi ? Mais c'est qu'il découvre plein de choses ! Pardon. Comme depuis le début, Arthur suit le rythme donné par le pâtissier, se laisse guider dans ces contrées qu'il n'avait encore jamais explorées, et, serré contre lui, une main réussissant à s'emmêler à celle de Nathanael, arrive avec lui vers une libération bien méritée dans un grondement sonore.
Il peine à reprendre son souffle… Et ses esprits. Il faut dire qu'il a abandonné l'idée de reprendre ses esprits il y a un moment déjà, quelque part entre sa sixième et sa septième pinte. Ou bien était-ce quand il avait mordu dans un bagel dégueu ? Dur à dire. Les yeux fermés, il enroule tendrement son bras autour de son amant, s'abandonne à la douceur du moment, ce court instant après l'union où tout semble possible, où rien n'a d'importance. Il caresse le dos musculeux paresseusement, du bout des doigts. Vidé. Littéralement. C'est donc tout naturellement que, peu à peu, il bascule dans le sommeil sans même s'en rendre compte. Et il dort alors de ce repos du juste, sans mauvais rêve. Ni même de ronflements. C'est tout juste s'il grogne un peu pendant la nuit.
Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Jeu 21 Mar - 12:23
Pour Arthur, ou pour quelque autre personne qui contemplerait la scène de l'extérieur, le lecteur par exemple, il n'était pas évident du chemin qu'avait parcouru le pâtissier pour en arriver là, ce soir. Les quelques expériences qu'il avait eues avec des hommes pouvaient se résumer en des mots comme plaisir coupable, inavoués, honteux. Le genre qu'on cache sous le tapis alors qu'on voit les questionnements et l'évidence qu'on n'ose pas regarder en face pointer le bout de son nez. Il n'y avait pas si longtemps, Nathanael aurait nié en bloc, il le faisait bien face au miroir, quand le reflet qu'il y voyait l'accusait. Malgré l'évidence de ses sentiments pour un autre homme, s'accepter de la sorte, c'était impensable depuis trop de temps... Il avait vraiment fait du chemin. L'alcool avait aidé, pour sûr, mais pendant que leurs mains les avait amenés jusqu'au plafond, alors qu'il s'inquiétait du plaisir d'Arthur, et qu'il s'abandonnait au sien ? Aucune question du genre ne s'était pointée. Et maintenant qu'ils gisaient, paresseusement enlacés, l'un près de l'autre, elles le laissaient tranquille aussi. Pour une fois.
L'homme avait du repousser l'endormissement pour des questions d'hygiènes, tandis qu'Arthur était déjà parti, lui. Nathanael avait du fouiller sa commode et se débrouiller avec ce qu'il avait à portée de main. La magie n'était plus là pour l'aider, et il commençait à s'en accommoder. Et puis il était revenu contre l'autre, s'accordant un moment de répit. Ca faisait longtemps qu'il n'était pas resté dormir avec un amant non plus. A vrai dire, le seul qui avait partagé ce lit, puisqu'il avait toujours amené ses ébats secrets ailleurs, c'était son frère quand les cauchemars étaient trop durs pour rester seul dans la chambre voisine.
Le matin était arrivé en un clin d'oeil. A peine avait-il fermé les yeux qu'il les rouvrait déjà. Habitué des réveils extra matinaux, même ses jours de repos Nathanael avait le temps de voir le soleil se lever. Un sursaut s'en chargea cette fois, du nom d'Arthur et ses réflexes d'Aurors qui s'apprétait à sésaouler sévèrement. Un étau serrait le crâne du propriétaire des lieux. Ses yeux faisaient la mise au point difficilement sur un homme nu, une baguette à la main (non, l'autre), et les choses commençaient à lui revenir, des choses à faire rougir les moins prudes. Il s'y reprit à deux fois pour se redresser dans le lit, à moitié couvert par le drap, et il garda une main en appui pour appuyer sur ses tempes et les masser douloureusement.
« ...'Morning...Arthur. »
Il marmonna d'une voix rauque d'outre tombe. Il avait un arrière gout de bière, de bagel, et de... Il ferait bien de se brosser les dents. Son air serieux les sourcils froncés sur le visage marquait l'expression de sa migraine lancinante, mais il tenta un sourire amical à l'autre, qui avait l'air vraiment paumé. Gosh... Ils étaient vraiment ivres, la veille. Et puis une idée frappa l'autre, puisqu'elle lui était déjà venue plus d'une fois. Est-ce qu'il regrettait.
« You can stay... If you want. Or... » Il hésita. « The shower is downstairs if you need it. »
Il finit de pincer son nez et regarda l'autre homme, prêt -si tant est qu'on puisse vraiment l'être- à essuyer un refus, ou autres réactions qu'il lui pardonnerait forcément.
« I need to walk Cosmo. My Doggamy, but... I can bring back breakfast here. I heard the pastries in the Bakery downstairs are to die for. »
Il tenta, dans un semblant d'humour fatigué, mais sincère.
« And I make a mean coffee. »
***
1 Bjour...Arthur... 2 Tu peux rester... Si tu veux. Ou... / La douche est à l'étage du dessous. 3 Je dois sortir Cosmo. Mon Doggamy (oui j'ai inventé XD), mais... Je peux remonter le petit déjeuner. J'ai entendu dire que les pâtisseries de la boutique en dessous sont à tomber. 4 Et je fais un très bon café.
Arthur H. Thorn
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Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Jeu 21 Mar - 16:16
Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Jeu 21 Mar - 22:25
La semi pénombre de la chambre n'aidait pas vraiment à se faire une idée du tableau, mais la lumière de la lune découpait la silhouette d'Arthur et éclairait suffisamment son visage pour que Nathanael -même avec la pire des migraines - comprenne. Il avait l'air tellement paumé et paniqué, forcément il fallait que le pâtissier le remarque et s'en veuille. Est-ce que c'était ça que les rares aventures qu'il avait connu dans sa vie avaient ressenti, en voyant son propre visage perdu, essayant de trouver quoi dire, lui laissant une échappatoire ? Il ne voulait pas qu'Arthur soit gêné et en même temps il était partiellement responsable de ça. L'alcool ne se buvait pas tout seul, hein. Un vertige bien sympathique le ramena à la réalité, alors qu'il essayait juste de se redresser. Les mots de l'homme et son air paumé le touchent. Il est tout aussi perdu, mais il doit être au dessus de ça. Même s'il aimerait bien qu'il reste, lui.
« Arthur... I... »
Il se frotte la tête, sa main vient masser sa nuque douloureuse -c'était le lit ou la commode qu'il s'était pris ?- et elle retombe sur le lit. Merlin pourquoi c'était si compliqué ?
« I don't know either. But I don't want to hide you under the carpet or leave you to fly out by the window... I like your company. »
Il eut un petit rire sans humour, même si l'idée d'Arthur qui s'enfuit avec la moitié de ses vêtements pouvait être drôle. Ils n'étaient plus des adolescents. Il n'était plus un adolescent. Il pouvait assumer, il n'y avait rien dont il devait avoir honte, si ce n'était l'abus d'alcool et la situation dans lesquels ça les mettait maintenant.
« My brother doesn't have to know why you were here if you're not... but he would hate me for pushing you out. And... I don't know, it doesn't mean you have to keep in touch after if you don't want to... it's just a shower and a coffee, you know ? »
Il essaya, la voix toujours rauque, mais laissant entendre qu'il aimerait qu'il reste sans vouloir le forcer. Il essayait de garder son ton bas, ne sachant pas si le sort de silence qu'avait lancé l'Auror était encore effectif ou pas.
« It was... really nice. »
Il tint à dire, sincère mais sans trop oser lever les yeux, de peur de lire le contraire dans ceux de l'autre. Et puis aussi parce qu'il était toujours nu. Et beau. Terriblement nu et beau, au moins une chose que l'alcool n'avait pas envenimé. Il finit par le faire, malgré tout, pour lui montrer qu'il était sincère.
« I won't hold any grudge against you if you decide to leave. But I would love a cup of coffee with a friend if you... If... that's what you want too. »
Il laissa le tout s'inscrire un peu chez lui avant de se lever. Il attrapa caleçon et vêtements, lui proposant de se servir chez lui s'il voulait quelque chose de plus frais que ce qu'il avait depuis la veille, et il sorti discrètement de la pièce. Il du faire une pause contre la porte une fois fermée, soupirant, le coeur serré. Quel idée il avait eu encore. Au moins, quand les deux adultes consentants savaient clairement dès le départ que c'était une histoire d'un soir, et qu'ils ne se reverraient pas, c'était moins compliqué. Mais c'était aussi beaucoup moins... Alors que là vraiment ç'avait été... Merlin. Il ne savait plus quoi penser. Arthur n'était certainement pas... Il n'avait pas l'air... Intéressé par l'idée de rester ? Quel idiot, bien sûr qu'il n'était pas intéressé par l'idée de rester, il avait fallu qu'il soit vraiment ivre pour venir déjà. Le côté fataliste du McDougall reprenait le dessus.
Hyacinthe semblait dormir encore. Nathanael passa se débarbouiller rapidement, enfila ses vêtements et laissa une serviette propre en évidence pour Arthur avant de passer une laisse autour du coup de Cosmo. L'animal, bien trop sensible à ce qui se passait dans la tête de son maître d'habitude, avait vraiment besoin de sortir et c'était tout ce dont il se souciait. Juste un tour du pâté de maison, se dit le pâtissier. De quoi laisser le temps à Arthur de se décider et... s'il revenait et qu'il était en train de se doucher, il saurait. Pourquoi est-ce que son esprit le ramenait à l'image de leurs ébats, brefs mais intenses, et la façon dont dans un meilleur monde, ils ne se seraient posé aucune question et auraient repris ça jusqu'au petit matin ? Ou peut être qu'ils auraient juste parlé le reste de la nuit... Essayant de se reprendre, Nathan se frappa le front. Il regretta immédiatement, maugréant à sa migraine qui revenait. Après le tour presque chronométré il passa à nouveau la porte de la sortie discrète de la boulangerie, et grimpa lentement les marches de l'escalier qui le menait au salon.
*** « Arthur ... je ...» « Je ne sais pas non plus. Mais je ne veux pas te cacher sous le tapis ou te laisser t'envoler par la fenêtre ... J'aime ta compagnie. » « Mon frère n'a pas besoin de savoir pourquoi tu étais ici si tu n'es pas ... mais il me détesterait de t'avoir poussé dehors. Et… je ne sais pas, ça ne veut pas dire que tu dois rester en contact après si tu ne veux pas… c'est juste une douche et un café, tu vois ? » « C'était ... vraiment bien. » « Je ne t'en voudrai pas si tu décide de partir. Mais j'aimerais une tasse de café avec un ami si tu... Si ... c'est ce que tu veux aussi. »
Arthur H. Thorn
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Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Sam 23 Mar - 13:39
Beer, beer !Arthur & NathanaelSeul face à lui-même, Arthur se sent un peu con. Une fois Nathanael sorti, il se laisse tomber sur le lit, allongé de tout son long. Songeur. Il ferme les yeux et, laissant s'échapper sa baguette, se masse les tempes en faisant la moue. Il avait déjà du mal en temps normal à faire le tri dans ses émotions, mais alors avec une migraine aussi fulgurante que celle qui lui défonçait le crâne, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus simple. Le pâtissier avait été assez clair. Il pouvait rester ici, ça ne l'engageait à rien. Ça impliquerait que le malaise serait sans doute plus intense de minute en minute. Il ne savait pas trop quoi en penser, de tout cela, et il doutait qu'un café, un chien, un tête-à-tête avec son amant de la nuit et la rencontre avec sa famille – bah ouais – arrange tout cela. En même temps, il avait passé un bon moment avec lui, s'il se souvenait bien. Est-ce qu'il avait envie de le prolonger ? Il était bien incapable de le dire. S'ils s'étaient éveillés ensemble, dans les bras l'un de l'autre, les brumes de l'éveil auraient pu prolonger les choses. Il aurait été sans doute moins embarrassant de se retrouver ensuite face à face. Et puis, il y avait tellement de choses à prendre en compte… Déjà, la façon dont ça s'était produit. Ils étaient alors tous les deux fortement alcoolisés. Rien de tout cela ne se serait produit sans les nombreuses pintes de bière. Ensuite, il y avait le côté nouveauté. Jamais Arthur ne se serait attendu à craquer ainsi pour un autre homme. Était-ce le besoin d'affection ? La peur de la solitude ? La nécessité d'exister dans les yeux de quelqu'un ? Quelle que soit la réponse, il lui semblait que ce soit peu flatteur pour son amant. Il avait été d'une telle tendresse avec lui qu'il s'en voudrait d'en profiter davantage alors qu'il ne serait, dans cette histoire, que celui qui prend sans donner. Il était certes quelqu'un de maladroit sur le plan relationel, mais quand il se comportait comme un sombre abruti, ce n'était jamais volontaire. Et puis… Et puis il y avait Constance. Il l'avait aperçue, la veille, et ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable vis à vis d'elle. Ils n'étaient plus liés par quoi que ce soit, désormais, mais il avait quand même la sale impression de la trahir. De trahir ses sentiments inchangés pour elle. Et de trahir aussi Nathanael, quelque part. N'était-il pas un pis aller, une façon de compenser ? Une façon d'oublier ? Encore quelque chose de peu flatteur pour lui, et qu'il tenterait de taire. Le respect et la tendresse qu'il lui inspirait l'encourageait à ne pas le blesser. Il était coincé. S'il restait, il ne serait qu'un imposteur et ce serait un manque profond de respect. S'il partait, le pâtissier serait sans doute déçu, et ce n'était pas une façon de le remercier. Alors quoi ? Il intellectualise trop, finit-il par se dire en se redressant. Comme d'habitude quand il s'agit de décrypter ses sentiments. C'est toujours un beau bordel, et il ne parvient jamais à trancher. C'est aussi pour ça qu'il cède souvent à l'impulsivité ; ça l'aide à trancher, à prendre des décisions sans rester des heures à envisager toutes les possibilités. Et maintenant, il faut trancher.
L'eau chaude lui fait plus de bien qu'il ne l'aurait pensé. Les yeux clos, le front collé à la paroi carrelée, il essaie de faire abstraction de son mal de crâne. Il a pris quelque chose pour le faire passer, sans savoir si cela suffira. Il veut se détendre, reprendre le contrôle. Après de longues minutes passées là dessous, bien plus que de raison, Arthur sort enfin de la cabine et attrape une serviette qu'il noue solidement autour de sa taille. Il s'observe dans le miroir embué et se dit que ses collègues vont tout de suite savoir que sa nuit a été courte. Qu'importe. Ils penseront sans doute qu'il a encore cédé à sa paranoïa latente, pas qu'il s'est envoyé en l'air toute la nuit avec un inconnu – ou presque. Il ouvre la fenêtre pour aérer la pièce de l'humidité qui s'est accumulée et observe la mer qui s'agite, en contrebas, heurtant avec violence le littoral de la pointe des Cornouailles. Il irait bien courir un peu, pour se vider la tête. S'il n'avait pas senti le besoin de prendre une douche dès son retour – question d'hygiène élémentaire, n'est-ce pas – il y serait allé directement. Mais maintenant qu'il est propre… Ce soir, se promet-il en se détournant du paysage côtier. Il en aurait bien besoin. Pour ne pas sentir le poids de la culpabilité. Pour arrêter de se demander si Nathanael le recontactera au numéro de téléphone mobile qu'il a laissé sur un morceau de papier, griffoné à la hâte, avant de partir de chez lui.
Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Sam 23 Mar - 15:15
Même en prononçant ces belles paroles, un peu plus tôt, il fallait être honnête. Nathanael sentait qu'au fond la situation donnerait a n'importe quelle personne qui sort d'une telle nuit donnait envie de fuir. Et pourtant, il avait espéré, cette fois. Pas parce qu'il culpabilisait, en plus, ou par un genre de fausse politesse déguisée. C'était sincère. Seulement il fallait avouer que le brun était plus doué avec les gestes qu'avec les mots dans ces rares moments là. Alors qu'en temps normal, il n'était pas le pire des conseillers. Il savait écouter, il savait quand se taire... Sauf quand ça comptait apparemment. Un peu comme il ne parvenait pas a faire mieux avec Hyacinthe. Et de la même façon qu'il l'avait fait fuir plus d'une fois, il constata le vide du salon et son silence. Autant que l'homme souhaite ignorer le sentiment qui montait en lui, il ne pouvait plus se mentir sur l'effet que ça lui faisait.
Il fit comme il avait prévu, relâchant Cosmo qui venait de frotter sous sa main, se faisant plus grand pour l'atteindre, et être une plus grande présence pour le pâtissier. Décidément, l'animal était vraiment intelligent. Plus que lui qui avait cru possible une suite a cette nuit. Quel grand naïf. Il prépara le café avec la lenteur que pouvait apporter l'absence de sa magie, et en même temps, ça aidait, aussi bizarre que ce soit. De faire les choses de ses mains. Il a avait sorti une tarte de la veille, et plutôt que de la partager avec son amant -puisque malgré tout c'était ce qu'il avait été- ce serait Hyacinthe qui en profiterai.
Le grand McDougall attendit silencieusement, reminiscant, le lever du soleil et de son cadet. Il lui sourit et ensemble ils commencèrent cette journée. Ce n'est que quand le jeune homme remarqua un t shirt non familier qui avait glissé dans le panier de Cosmo (quel traitre) qu'il eût la puce a l'oreille. S'en suivit la conversation la plus gênante que l'aîné des McDougalls ait connu. Le pincement au cœur revint quand il dû rabrouer son enthousiasme. Non, il n'allait pas revenir. Pourquoi est-ce qu'Arhur le voudrait ? Sobre, jamais il n'aurait accepté... C'était dur de voir le blondinet déçu pour lui. Mais le consoler l'aidait un peu lui aussi a se faire a l'idée.
Plus tard, alors qu'il était remonté pour défaire et laver les draps qui avaient essuyé leurs ébats torrides de la nuit, il remarqua le bout de papier. Il fallu un certain temps a Nathanael pour comprendre, il ne connaissait pas la coutume en question, étant passé côté sorciers plus de dix ans auparavant, mais il sentit papillonner son intérêt malgré son habituel pessimisme le concernant. Il décida de ne pas en parler et de garder la feuille rangée précieusement. Jusqu'au jour où il aurait a nouveau un peu de courage a revendre, sans alcool cette fois, et qu'il trouve un moyen de mettre la main sur un téléphone pour, qui sait, appeler.