Sujet: Tous pareil feat. Corvus Rosier Jeu 30 Aoû - 3:22
Tous pareil feat. Corvus Rosier
Eryn passait pas mal de temps en dehors de Poudlard et ce, dès qu'elle le pouvait. Les restrictions étaient moins importantes qu'à une époque, mais quand même. Mais dès qu'elle avait la possibilité d'aller au Pré-au-lard ou ailleurs, elle le faisait. Et c'est bien pour cela qu'elle était là aujourd'hui. Les cours avaient repris depuis quelques temps déjà, mais elle avait déjà prévu de passer son week-end à faire des emplettes et surtout, en profiter pour aller voir Siobhàn. Les deux jeunes femmes s'étaient retrouvées il y a peu, et après avoir discuté, s'étaient rapprochées. Elles s'appréciaient déjà avant, mais cela faisait tellement longtemps qu'elles ne s'étaient pas vu. Et surtout, les ponts avaient été plus ou moins coupés juste après que l'aînée lui ait révélée être une Cracmol. À l'époque, elle n'avait pas immédiatement compris ce que c'était. Alors discrètement, elle avait posé la question à son frère, qui surpris, lui avait expliqué et ensuite demandé pourquoi elle lui demandait ça. Eryn, ayant bel et bien compris que ce n'était pas un secret normal, répondit seulement qu'elle avait entendu ce mot dans la rue, un jour. Le mensonge était passé comme une lettre à la poste et il ne lui demanda plus jamais les raisons de sa curiosité soudaine à son jeune âge. Pas de pouvoirs mais venant d'une famille de sorciers. C'était étrange, mais avec les années, les convictions d'Eryn ne firent que grandir : ces gens avaient aussi le droit d'être égaux aux sorciers. Certes ils n'étaient pas puissants mais ça n'en faisaient pas pour autant des gens moins valeureux ou doués que ceux avec des pouvoirs magiques... Bien au contraire.
La boutique de Siobhàn était accueillante. Ou du moins, c'était l'impression qu'en avait Eryn. Elle aimait y venir et l'odeur des potions qui s'en dégageait lui rappelait certains souvenirs d'enfance. Mais alors qu'elle était venue pour rendre visite à son amie, c'était un jeune homme qui s'occupait du comptoir. S'approchant elle lui sourit gentiment. « Bonjour. Siobhàn n'est pas là aujourd'hui ? » questionna-t-elle. Elle l'avait déjà vu quelques fois, mais en général, elle ne s'atterdait pas dans la boutique en elle-même : une fois qu'elle avait pris ce qui l'intéressait, elle allait boire un verre avec l'autre jeune femme ailleurs. Quand il lui répondit que non, elle ne fit qu'hocher doucement la tête. « Je vais l'attendre alors. » Et voilà qu'elle se trouvait à regarder les différentes potions, découvrant certaines qu'elle n'avait jamais vu avant. Et quelques unes étaient plutôt intéressantes, dit donc... Eryn nota sur un bout de papier les noms qui l'intéressaient pour s'en rappeler plus tard. Elle n'allait pas s'encombrer inutilement maintenant alors qu'elle n'avait pas terminé et qu'elle attendait encore. Si Siobhàn n'était pas là dans dix minutes, elle repasserait plus tard. La rouquine avait encore des courses à faire ailleurs alors autant s'en occuper et revenir après : attendre pour attendre, c'était idiot. Mais alors qu'elle allait partir, un bruit attira son attention. Des clients venaient d'entrer dans la boutique, se dirigeant presque immédiatement vers le jeune homme qui était occupé vers la caisse. Haussant les sourcils, Eryn regarda la scène d'où elle était, n'entendant pas ce qu'ils disaient. Mais apparemment, ce n'était pas quelque chose de très gentil. En effet, l'employé de son amie semblait soudainement agité et nerveux. S'approchant, Eryn haussa un peu la voix. « Un problème ? » S'il n'y en avait pas, au moins elle serait fixée. Mais elle avait comme l'impression que si et que surtout, ça n'allait pas lui plaire...
« and now they're outside ready to bust, it looks like you might be one of us »
Les effluves émanant des chaudrons baignait la petite boutique d'une multitude d'odeurs venant titiller subrepticement ses narines. Le jeune cracmol travaillait depuis maintenant trois années dans la boutique d'apothicaire. Jamais auparavant sa situation n'avait été aussi stable. Il avait connu la rue, le rejet, le mépris. Et Siobhàn lui avait tendu la main, ne le rejetant par pour ce qu'il était. Un cracmol. Être cracmol n'était pas facile à porter, subissant le mépris et rabaissé tellement bas qu'il avait souvent songer à mettre fin à sa pathétique existence. C'est à ce moment là que la brune l'avait pris sous son aile, lui offrant une opportunité. Pourtant, il avait toujours la crainte d'être renvoyé, d'être jugé dispensable. C'était bien pour cette raison qu'il avait été renvoyé de tous ses emplois précédents. Qui plus est que le jeune Rosier n'avait pas le don des potions. C'était Siobhàn la sorcière, l'apothicaire, celle qui créait les potions. Il lui arrivait de l'aider, pour les tâches les plus simples, celle où la minutie était moins de rigueur, le jeune homme étant maladroit de nature. Alors le plus souvent, il restait devant le comptoir, conseillant les clients et s'occupant de la vente. Il se sentait redevable envers la jeune femme et lui était d'une grande loyauté.
Lorsque le tintement du carillon de la porte d'entrée se fit entendre alors que la porte s'ouvrait sur la silhouette d'une jeune femme, le cracmol leva le regard en sa direction. Cette dernière avança vers le comptoir, muni d'un léger sourire au bord de ses lèvres.
- Bonjour. Non, elle est partie s'occuper d'une livraison. Répond le jeune vendeur à l'adresse de la jeune femme.
Il n'y avait pas de mépris dans sa voix, ce qui rassura le jeune homme. Siobhàn lui avait laisser le soin de la boutique en son absence, semblant lui faire suffisamment confiance. Elle était une de ces rares personnes à sembler avoir de la considération pour les cracmols. Il avait le don de s'attacher rapidement, et de croire trop facilement les gens. Il lui arrivait de répéter les mêmes erreurs et de donner sa confiance à des personnes qui s'étaient servis de lui. Plusieurs fois, il avait été renvoyer simplement parce qu'il était un cracmol, alors qu'il pensait avoir trouver quelque chose de stable et qu'il commençait à se poser. La jeune femme l'informa qu'elle l'attendrait et il répondit par un sourire sincère, la laissant vaquer dans la boutique. Occupé avec la caisse, il fut interrompu par le bruit soudain du carillon et le claquement de la porte alors que plusieurs sorciers venaient de pénétrer dans la boutique, se dirigeant avec détermination face au comptoir. Le regard du jeune homme changea, devenant nerveux alors que les interlocuteurs l'agressaient violemment, ce à quoi il était habitué finalement. Et pourtant, il se sentait toujours oppressé.
- J’exige de voir quelqu’un de compétent ! Vous ne pouvez refuser ! Vous ne pouvez pas ! Votre responsable ! Immédiatement !
Le cracmol bégayait, commençant à bredouiller des excuses, ses mots se mélangeant, essayant de faire comprendre que Miss Ó'Ceallaigh était actuellement absente.
- Vous ne faites rien pour plaider votre cause vous les gens de votre espèce !
Le cracmol baissa la tête, pris au dépourvu, ses joues rougissant plus que de raison, de honte et de crainte. Il y avait tellement de mépris dans les paroles de son interlocuteur. Il était rabaissé à un moins que rien, à un être inférieur, ne savant pas quoi dire pour se défendre, pour calmer la situation. Il était spectateur du racisme contre les moldus, n'ayant aucune arme pour se défendre, pas même de répartie. Il ne remarqua pas aussitôt que la jeune rousse s'était rapproché, jusqu'à ce que sa voix se fasse une place. Le visage du brun se tourna vers elle, l'expression de son visage allant clairement à l'encontre des ses mots. Même le ton de sa voix le lâchait, ne pouvant masquer la vérité.
- Non, euh...t-tout va très bien. Il n'y a pas de problè..mes. J'ai fait une erreur et...
Il baissa les yeux, sentant le regard des visiteurs fulminer, leurs prunelles brillant de mépris.
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Sujet: Re: Tous pareil feat. Corvus Rosier Ven 7 Sep - 2:06
Tous pareil feat. Corvus Rosier
Si Eryn avait douté quelques instants, maintenant, elle était presque sûre d'elle. Il lui suffisait de regarder le pauvre employé pour qu'elle comprenne. Elle ne savait pas quel était le problème, n'ayant ni entendu ni fait attention à ce qu'ils disaient avant, mais si y a bien une chose qu'elle savait, c'était que le jeune homme devant elle, Corvus d'après ce qu'il était écris sur son badge d'employé de la boutique, n'était pas bien. Elle ne pouvait pas blâmer les autres sans savoir ce qu'il se passait, mais même sans connaître l'employé de son amie, elle savait qu'il n'y était pour rien. Si Siobhàn faisait autant confiance à ce Corvus alors cela voulait dire qu'il le méritait. Chacun avait ses fautes, mais là, il ne faisait rien de mal avant que les clients n'arrivent, mécontents. « Rien de mal ? Même si une erreur à été commise, ce n'est pas la peine d'agir comme ça. Je suis certaine que tout peut s'arranger si tout le monde parle calmement, pas vrai ? » répondit-elle, regardant surtout les inconnus qui semblaient presque bouillir de colère. La plupart d'entre eux ne répondirent même pas, haussant seulement épaules pendant que les autres murmuraient un accord incompréhensible. Fronçant les sourcils, elle se tourna alors vers le pauvre jeune homme et lui sourit tendrement. « Je crois que le stock de potions contre la dragoncelle est vide, si jamais. Je n'en ai pas besoin mais je voulais vous prévenir. » Elle ne comptait pas vraiment le faire pour être honnête, mais elle s'était dit que peut-être, cela permettrait à Corvus de respirer un peu.
Jetant un dernier regard envers les malotrus, elle retourna à ses occupations mais cette fois-ci resta plus près, écoutant facilement la conversation entre eux. Et comme elle le pensait, ce n'était ni la faute de Corvus ni un problème d'erreur de sa part. « Votre genre est tellement pathétique que vous êtes obligé de vous faire défendre par des gamines maintenant. Quelle disgrâce. » Au début, Eryn était confuse. De quoi parlaient-ils ? L'homme qui venait de cracher ces mots semblait fier de lui et ses quelques amis gloussaient ou pouffaient de rire derrière lui. De quel genre parlait-il ? Les sourcils encore froncés, elle s'approcha, écoutant attentivement la suite. « Vous ne devriez même pas être accepté dans le monde sorcier. Vous ne pouvez pas faire de magie ? Alors vous devriez aller vivre chez les moldus, vous êtes tout aussi pathétiques qu'eux. Non, pire. Vous êtes en dessous d'eux. » Ses questions avaient désormais des réponses. Même s'il n'avait pas utilisé le mot magique, celui qui désignait les gens dont il parlait, Eryn avait plus que compris. La colère montait rapidement en elle et heureusement qu'elle savait un minimum se contenir sinon elle aurait déjà attaqué. Mais elle était dans la boutique de son amie et ne souhaitait pas saccager tant de travail juste parce qu'une bande de connards s'étaient décidés à venir emmerder un pauvre cracmol qui n'avait rien demandé. Il voulait juste bosser, merde ! Elle posa les quelques potions qu'elle avait en main et bien énervée, revint vers eux pour leur passer un savon.
« Excusez-moi. C'est ça que vous appelez parler calmement ? D'après ce que j'ai entendu, vous vous comportez plutôt comme un idiot sans aucunes manières. » souffla-t-elle en se mettant entre Corvus et les clients non pas mécontents, mais venu pour foutre le bordel. « Je ne sais pas pour qui vous vous prenez mais ce jeune homme vaut bien plus que vous. Il n'a pas de pouvoirs ? Et alors ! En quoi est-ce que cela change votre belle petite vie d’aristocrates sans cervelle ? Si vous avez des achats à faire, procédez. Sinon, dégagez. » C'était peut-être naturel mais sa baguette était déjà sortie et prête à être utilisée. C'était presque idiot, dans un sens : ils étaient plusieurs et elle seule. Eryn ne leur avait pas laissé le temps de parler, c'était un peu sa spécialité en fait. Parler, interrompre les gens, se battre pour ce qu'elle pensait être le mieux. « Allez, on se casse. L'autre inutile a une grognasse avec lui et j'ai pas envie de me battre avec une gamine. » Des lâches. Ce n'était sûrement pas la peur qui les avait fait partir mais le fait d'être pris dans un scandale en ces temps qui se voulaient meilleurs. La bonne blague. Mais bon, là n'était pas la question malheureusement. Elle se tourna ensuite vers Corvus, inquiète. « Tout va bien ? Je suis désolée que tu ais à vivre tout ça. Magie ou pas, tu as autant de droits que nous. » Ce qui était faux et elle le savait. C'est bien pour cela qu'elle visait le Ministère plus tard : elle voulait y avoir un poste important pour changer les choses. Pourquoi pas Ministre de la magie, tiens ? Dans tous les cas, elle espérait vraiment qu'il irait bien, ce genre de situations étant tellement injustes...
Sujet: Re: Tous pareil feat. Corvus Rosier Sam 8 Sep - 1:11
you don't know the half of the abuse...
Eryn B. Clarke & Corvus Rosier
« and now they're outside ready to bust, it looks like you might be one of us »
Ce n'était pas la première fois qu'il vivait une telle situation, et il savait que ce ne serait pas la dernière. Il lui semblait que le monde s'acharne sur lui. Depuis toujours, il subissait le mépris des sorciers, le considérant comme un inférieur, au même rang qu'un elfe de maison. Il n'était rien, pour personne. Un être sur lequel on pouvait tout dire, tout faire, comme un exutoire. Il était plus facile de s'en prendre à un cracmol sans défense qu'à un véritable sorcier qui ne laisserait pas son honneur souillé. Lui n'en avait jamais eu. Il était un paria, une raclure, un être si différant qu'on l'avait rejeter du monde. Oui, il était perdu entre deux mondes. Celui de la Magie et l'autre. Le premier était celui dans lequel il était né, même s'il n'en connaissait que l'essence, et l'autre lui était totalement inconnu. Il n'était pas un moldu, ne se considérait pas comme tel. Le jeune cracmol subissait la violence des mots prononcés, sans répondre, sans se défendre, n'ayant aucune répartie. Tout ce qu'on lui avait dit depuis son enfance était qu'il n'était rien, vivant avec sa tare, son handicap. Alors il avait toujours vécut avec l'idée d'être inférieur. Jamais on ne lui avait dit qu'il était quelqu'un de bien, jamais on ne lui avait fait de compliment. Il avait souffert de ce manque d'attention, ce manque d'amour, n'ayant jamais eu personne pour poser son épaule. Il n'avait plus compté le nombre de fois où traverser le voile lui paraissait la meilleure alternative, mais il n'avait jamais oser. Trop faible, trop lâche aussi.
Il était redevable envers la jeune femme d'intervenir, d'essayer de l'aider, mais il savait qu'il n'y avait nulle place pour l'idéalisme. Rien ne s'arrangerait. C'était un cercle sans fin et même sous la protection de Siobhàn, il continuait à subir humiliation et moqueries. On persistait à le rabaisser plus bas qu'il ne l'était déjà. Il en devenait persuadé lui-même qu'il n'était rien, à force de lui avoir dit. La jeune femme s'adressa à lui, lui faisant remarquer pour le stock de Dragoncelle. Cela lui laissa un instant pour s'éclipser et chercher les bac de fioles qu'il devait disposer. Cela lui laissa un instant pour ne pas craquer, ne pas faillir devant ces gens qui le méprisaient. Il retourna bien vite dans la salle, mettant les fioles en rayon avant de glisser la boîte sous l'étalage. Et comme il s'en doutait, ses persécuteurs revinrent à la charge.
- Votre genre est tellement pathétique que vous êtes obligé de vous faire défendre par des gamines maintenant. Quelle disgrâce.
Le jeune garçon était incapable de supporter le regard de cet interlocuteur, ses yeux se baissant, sa propre mâchoire se contractant, le paralysant, l'empêchant de tenir tout propos. Il ressentait de la honte, songeait que les mots étaient autant douloureux que juste, qu'il l'était, qu'il était pathétique, se retrouvant incapable de se protéger lui-même et par ses propres moyens. Les gens autour de lui partageaient le même opinion, riant aux mots que l'homme avait à l'égard du cracmol, ce dernier n'ayant pas la force d'assumer le regard de ses persécuteurs. Il était faible, dénué de courage comme il était dénué de magie.
- Vous ne devriez même pas être accepté dans le monde sorcier. Vous ne pouvez pas faire de magie ? Alors vous devriez aller vivre chez les moldus, vous êtes tout aussi pathétiques qu'eux. Non, pire. Vous êtes en dessous d'eux. Cracha le sorcier, achevant le cracmol qui se sentait au plus bas.
Le jeune garçon était pantelant, tremblotant tant les mots faisaient mal. Plus mal que des coups. On lui disait qu'il n'avait pas sa place dans ce monde, un monde dont il était rejeté, gravitant autour sans parvenir à s'y intégrer, à y trouver sa place. Il haïssait ce monde, il haïssait ces sorciers et le mépris qu'ils avaient pour ceux différents. Il n'avait jamais voulu ça, il n'avait jamais rien demander à personne. Il aurait fait n'importe quoi pour être comme tout les jeunes gens de son âge. Il avait des illusions, des espoirs. Vains. Jamais il ne serait accepter, jamais on le tolérerait, il serait toujours quelqu'un de différent, inférieur à un sorcier. Et personne ne pourrait l'aimer comme il est, résigné à l'idée de vivre sans bonheur, dans une éternelle solitude.
Il était tellement tétanisé qu'il ne prêta pas attention à l'action de sa sauveuse, l'une des rares personnes qui aient eu un peu de compassion ou d'empathie pour lui, avec la gérante de la boutique d'apothicaire qui lui avait offert un travail, lui étant redevable. Elle s'était mis devant lui, comme pour le protéger, servir de bouclier au jeune cracmol. C'est le tintement de la clochette qui le tirèrent de sa léthargie alors que les agresseurs disparaissaient dans la rue et que la jeune cliente ne s'adresse à lui. Il hocha la tête à sa question, se voulant rassurant et ne voulant pas qu'elle ait pitié de lui, mais la réalité était qu'il se sentait brisé. Il avait l'habitude de mentir aux autres, mentir sur ses états d'âmes.
- Je pensais que je finirais par m'habituer, mais je me trompais. Ça fait toujours aussi mal... Rumine t'il doucement, se haïssant pour ce qu'il était, autant que ces gens le méprisait.
Il secoua la tête à la fin de sa phrase. Elle se trompait. Il n'avait pas autant de droit qu'un autre, parce qu'il était différent, parce qu'il était né sans pouvoir magique. On ne lui accordait que peu d'importance. Personne ne s'intéressait au sort de cracmol, à leur cause. Il n'y avait personne pour es écouter. Il y avait des bureaux de liaison pour les gobelins, pour les esprits, mais rien pour les cracmols, ce qui en disait long. Ils n'étaient rien, des parias.
- Non, j'ai pas autant de droit que vous, personne ne s'intéresse au sort de cracmol... Je suis coincé entre deux mondes qui ne veulent pas de moi...
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Sujet: Re: Tous pareil feat. Corvus Rosier Jeu 13 Sep - 0:22
Tous pareil feat. Corvus Rosier
Ce n'était sûrement pas à elle d'intervenir. C'est ce que se disait beaucoup quand on leur posait la question sur pourquoi ils n'interviennent pas dans ce genre de situation. Ces questions étaient rarement posées, malheureusement. Mais Eryn s'intéressait à ce genre de problèmes alors elle passait pas mal de temps à éplucher les différents journaux qui osent en parler. En général, ils étaient peu connu, voire pas du tout, mais elle s'en fichait. Savoir que quelques personnes pensaient comme elle, ça la réconfortait un peu parfois. Alors oui, dans cette situation, les trois quart des gens n'auraient rien fait ou alors ils auraient été d'accord avec les idiots de service. Le reste aurait peut-être bougé leur petit doigts pour se manifester ou alors, ne voulant pas se mêler de problèmes qui n'étaient pas les leurs, ils se seraient juste convaincu que ce n'était pas si grave. Eryn, elle, pensait que c'était grave. Beaucoup trop, même. Dans leur société, aussi évoluée, comment ne pouvaient-ils pas accepter les différences des autres ? Ce n'était pas si surprenant que les mages noirs arrivent à embobiner tellement de personnes : les gens étaient de vrais moutons, prêt à suivre celui qui leur donnera la plus grosse étendue d'herbe. Comment ne pouvaient-ils pas voir qu'ils étaient comme eux ? Des êtes humains avec des sentiments, des rêves, des envies. Rien que d'entendre la voix de Corvus se briser alors qu'il reprenait ses esprits et la parole... cela lui brisait le cœur. Eryn avait presque envie de sortir du magasin pour poursuivre ces idiots et vraiment leur lancer un ou deux sorts pas toujours sympathiques. Mais elle n'était pas stupide non plus. Attaquer des gens en pleine rue... Non, cela pourrait nuire à ses plans futurs et même à sa scolarité à Poudlard. En plus, Corvus avait sûrement plus besoin d'elle. Ou du moins, Eryn s'en voudrait de ne pas rester pour le réconforter ou du moins lui tenir compagnie jusqu'à l'arrivée de la patronne et amie des deux, qui serait bien énervée en apprenant ce qu'il venait de se passer dans son magasin... Eryn en frissonnait d'avance, d'ailleurs.
Bien sûr qu'il n'était pas d'accord avec ce qu'elle venait de dire. Parce qu'elle avait tord, mais seulement d'un point de vue juridique, aussi dégueulasse cette raison soit-elle. « Mais je veux de toi, moi. » répondit-elle simplement en premier lieu. « Et je connais plusieurs personnes qui sont du même avis que moi. Siobhàn approuverait mes dires, déjà. Mais tu as raison. Nous ne sommes pas assez. Et le peut que nous sommes, nous ne faisons pas assez de bruit. C'est bien pour cela que plus tard, j'espère atteindre le poste de Ministre de la magie ou du moins, un poste important. Je veux changer les choses. » ajouta Eryn, confiante. Elle n'avait pas beaucoup de personne à qui en parler, si ce n'était à Siobhàn, en fait. Une des raisons pour laquelle Eryn était si impliquée, c'était bien grâce ou à cause de son amie. Elles se connaissaient depuis longtemps, et quand Siobhàn lui avait lâché la bombe sur ce qu'elle était vraiment, elle n'avait pas compris au début, bien trop jeune. Et quand ce fut le cas, qu'elle comprit enfin et que des mots se mirent sur des images abstraites, Eryn sut. Elle sut qu'elle devait se battre. Siobhàn était quelqu'un qui méritait tout l'or du monde et elle n'avait même pas de bronze. « Je sais que ce ne sont que des mots pour toi. Mais quand je dis que tu as des droits, ce n'est pas faux. Ce qui est faux et injuste, c'est la manière dont on traite les gens différents de nous. Les moldu ne sont pas des moins que rien. Les sorciers ne sont pas meilleurs. Tu n'es pas un monstre ou je ne sais quoi. Tu es un être humain. Tu aimes, tu détestes, tu pleures, tu souris. Pour moi, je ne vois aucune différence entre nous deux, si ce n'est que je me promène avec une saleté de branche en bois que je ne contrôle pas toujours. » Eryn ne pouvait pas dire qu'elle aimerait être à sa place. Beaucoup aimait dire ça, ça faisait bien, cela montrait un côté compatissant. La rouquine aimait sa magie. Mais avant tout, elle aimait les gens.
Sujet: Re: Tous pareil feat. Corvus Rosier Mer 19 Sep - 20:25
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Eryn B. Clarke & Corvus Rosier
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Le jeune Cracmol était faible, le jeune Cracmol était lâche. Il était incapable de se défendre lui-même, de répondre, ayant besoin d'une personne pour le protéger. Il était impuissant. Et pas simplement parce qu'il ne possédait pas une once de magie en lui. C'était la jeune cliente qui était intervenue. Le jeune homme lui était redevable. Peu de personnes auraient fait ça pour lui, peu de personnes auraient agi comme ça, pour un cracmol. La seule autre personne qui n'aurait pas hésité était sa patronne, Siobhàn. Celle qui lui avait donner sa chance, l'avait accepté tel qu'il était. Ô le garçon aux cheveux ébènes craignait toujours qu'elle finisse par le renvoyer, mais cela faisait déjà plusieurs années qu'il travaillait pour elle, ayant acquis une certaine stabilité grâce à ce travail d'assistant. Il l'aidait comme il pouvait, étant plus souvent derrière le comptoir, qu'à préparer les mixtures, en raison de sa maladresse, même s'il pouvait donner un coup de main pour les tâches les plus simples. Cette fois-ci, c'était une inconnue qui se mettait devant pour le protéger. Il se sentait faible à l'idée d'être incapable de se défendre soi-même, de se cacher derrière des femmes et derrière une fille plus jeune que lui. L'homme avait raison, il devait avoir honte, il avait honte. Il se sentait inférieur, il s'était toujours senti ainsi. Parce qu'il avait grandit de cette manière, sans que personne ne le fasse grandir, sans que personne ne lui donne confiance en lui. On l'avait toujours considéré comme un être inférieur, un moins que rien, une chose insignifiante. Il était le paria de la famille Rosier, le renégat, sans même l'avoir souhaiter.
Corvus était perdu. Perdu dans tout ce qu'il pouvait ressentir. Il restait un être humain, capable d'éprouver des sentiments, comme de la tristesse, de la colère, profondément tapie en lui. Il était en colère contre ce monde qui n'avait rien fait pour lui, qui n'avait eu de cesse de l'exclure, l'empêchant de s'intégrer, repoussé dans son immondice à cause de sa tare. Il aurait donné n'importe quoi pour qu'on l'accepte, en même temps d'entretenir une profonde rancune qui le rongeait de l'intérieur, contre sa famille, contre toute ces personnes qui l'avait méprisé, humilier. Rare étant ceux s'intéressant au sort d'un cracmol. Aux yeux de la plupart, ils étaient différents, inférieurs, pas humain. Lui avait des rêves, des rêves perdu dans la brume sombre. Il voulait simplement être heureux, être aimé, avoir quelqu'un qui serait là pour lui, partagerait les pires moments comme les meilleurs. Cette personne qui le ferait sourire, donnerait sens à sa vie, ferait battre son cœur.
La jeune femme essayait de le rassurer, mais le jeune garçon savait que c'était faux, qu'il n'avait pas autant de droit qu'un autre, simplement parce qu'il était né sans pouvoir magique, simplement parce qu'il était différent. Personne ne l'avait protégé dans son enfance. Personne ne l'avait aidé quand il se résignait à la misère. Le Ministère ne s'intéressait pas aux gens comme lui. Et parfois le jeune homme se prenait à avoir des pensées déplacer, à laisser sa rancœur prendre le pas sur sa raison.
- C'est gentil..., murmura le jeune garçon, comprenant bien le sens de ses mots.
La sorcière était l'une des rares à défendre la cause des cracmols. Elle l'avait aidé, lui, alors qu'elle aurait pu laisser faire et ne rien dire. Peut-être qu'avec plus de personne comme ça le monde pouvait changer, leur faire une place sans qu'il n'y ait de heurt, leur garantir une parfaite équité, au niveau juridique notamment. Avoir une vraie reconnaissance. Les ambitions des cracmols n'étaient pas excessives.
- Dur de faire changer l'opinion des gens, une fois que c'est profondément ancré. J'espère alors, que les choses pourront changer...
Il n'avait peu de foi, peu d'espoir en l'avenir. Les choses étaient comme cela et il faudrait beaucoup de retentissement pour que les choses changent, et que les mentalités évoluent. Elle avait raison, pour lui ce n'était que des mots, ce genre de phrase banale que disaient les gens par formalité, sans que les pensées ne suivent forcément.
- Oui, j'ai jamais demandé à être différent, à avoir cette tare...
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Sujet: Re: Tous pareil feat. Corvus Rosier Dim 14 Oct - 2:27
Tous pareil feat. Corvus Rosier
Réconforter un presque inconnu après ce qu'il venait de se passer, ce n'était pas facile, bien au contraire. Eryn ne connaissait pas beaucoup de Cracmol dans sa vie et elle comprenait pourquoi : beaucoup n'osait pas se montrer. Quand on lui avait dis que certains allaient même vivre dans le monde des Moldu, sans magie pour être accepté là-bas plus facilement, elle n'y avait pas cru. Pourquoi iraient-ils là-bas ? Ils n'avaient pas de famille, pas d'amis, rien. Mais avec le temps, elle commençait vraiment à saisir le concept. Chez les sans magie, il n'y avait pas de jugement. Forcément, tu n'étais pas spécial en fin de compte. Tu connaissais la vérité sur le monde magique mais cela s'arrêtait là. Il n'y avait aucun risque d'exposer réellement la magie. Si un Cracmol venait à scander partout que la magie existait et qu'il avait des preuves, ce serait bien difficile de le croire. Comment pourrait-il le prouver sans pouvoirs ? Et même s'il arrivait à trouver un complice sorcier, les Aurors étaient bien trop aux aguets pour ce genre de déboire. Mais le garçon devant elle semblait différent. Ou pas. Elle ne savait plus. Bien entendu qu'il n'allait pas dévoiler la magie à tout le monde, mais elle comprenait désormais pourquoi certains le faisaient. Corvus semblait à bout, comme si plus rien ne le retenait ici. Elle pouvait voir sa posture, la manière dont ses épaules semblaient bien frêles alors qu'il était loin d'être un mec faible physiquement. Les gens l'avaient rendu comme ça. C'était un fait et personne ne pouvait le changer.
« Difficile, ce le sera c'est certain. Mais il ne faut pas partir défaitiste. Je sais que pour toi, ce ne sont que des mots. Des promesses en l'air comme tellement d'autres. Et c'est si facile à dire pour moi, pas vrai ? Mais écoute moi. Je sais que c'est difficile. Mais il existe des gens qui se battent pour votre cause. Trouve les. C'est là que tu trouveras des amis. Je sais que cela paraît presque sectaire mais en attendant que le monde change, vis. En reste pas ici, enfermé et loin du monde extérieur. Montre leur que tu te fiches de ce qu'ils disent. » Sans se faire attaquer, bien entendu. Mais elle n'ajouta pas ses mots. Elle avait déjà l'impression d'être ridicule à tenter de lui remonter le moral alors elle n'allait pas rendre les choses encore plus pires que ça. Dans un sens, elle espérait que Siobhàn revienne et l'aide. Peut-être était-ce le moment pour qu'elle avoue sa condition à ce pauvre Corvus ? Eryn ne lui en voulait pas de n'avoir rien dis. Avec sa famille, elle préférait jouer la sécurité. Et personnellement, ce n'était pas forcément quelque chose de facile à dire, même si la personne devant toi était pareil. Mais Eryn était certaine Siobhàn pourrait aider son pauvre assistant qui se sentait bien seul. Serait-il déçu d'apprendre qu'elle était, elle aussi, cracmol ? Qu'elle ne l'avait pas engagé parce qu'elle se fichait de son statut de sang ? C'était vrai, dans un sens : Siobhàn devait bien s'en foutre. Mais cela changeait aussi les choses, même si ce n'était qu'un tout petit peu.
« Tu dois encore travailler pendant longtemps aujourd'hui ? » demanda-t-elle alors à Corvus, lui souriant. « Et ce n'est pas une tare. La tare, c'est notre société. Celle qui aimerait nous faire penser qu'on est tous égaux sauf certaines personnes. Je suis certaine que Grindelwald et compagnie seraient presque fiers de ce qu'on est devenu. » Oui, elle ressortait ses cours d'histoire de la magie, et alors ? Plus elle y pensait, plus elle trouvait ces histoires ridicules. On leur faisait croire qu'avoir gagné la Grande Guerre contre Ginrdelwald avait amené la paix et l'égalité. Mais en fait, pas du tout. La preuve avec le manière dont été traités les cracmols ou même les moldus. Combien se pensaient encore meilleurs qu'eux juste parce qu'ils avaient des pouvoirs ? Ces gens, en général, refusaient de reconnaître que cela ressemblait beaucoup aux idées de ce genre Grindelwald mais Eryn n'était pas dupe, comme beaucoup d'autres sorciers. Ils commençaient à répéter le même schéma et bientôt, le karma allait leur retomber sur le nez. Certes ce n'était pas aussi affreux qu'à l'époque, mais il suffisait de peu de choses pour que cela prenne des tournures différentes et bien plus effrayantes. « Ils traînent encore autour de la boutique, à attendre que tu sois seul. Alors je veux attendre que Siobhàn revienne ici. Cela ne te dérange pas ? » demanda enfin Eryn après avoir aperçu les idiots de tout à l'heure passer devant le vitrine. De toute manière, elle comptait attendre son amie alors autant rester ici que d'attendre ailleurs !
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Sujet: Tous pareil feat. Corvus Rosier 
