FERMETURE DU FORUM !
Merci à tous pour cette belle aventure ♥️
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

Partagez
 

 Effluves du temps passé ‖ Bartholomew

Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous
Invité
MessageSujet: Effluves du temps passé ‖ Bartholomew   Effluves du temps passé ‖ Bartholomew EmptyMer 25 Sep - 0:47

Effluves du temps passé ‖ Bartholomew PDqXsWF

Effluves du temps passé

feat Bartholomew H. Cowper

Un soleil maladroit, presque fragile, se levait paresseusement sur le monde endormi. Ses rayons, d'abord faiblards, gagnèrent en intensité au fil des minutes qui s'écoulaient, paisiblement lasses d'un renouveau perpétuel. Une seconde après l'autre, depuis la nuit des temps, et pour l'éternité, le temps filait comme un mirage, sans que l'on ne puisse le voir. L'astre diurne chassa la pénombre, vainquit les ténèbres, dans sa poursuite incessante et inlassable de sa comparse nocturne. Cette nuit là, la lune n'avait été qu'un maigre croissant, à peine visible dans le ciel londonien. Il était finalement temps pour elle de se coucher sur l'horizon, chatouillée par l'étoile incandescente. Un rayon de lumière traversait la pièce, d'abord faible, puis de plus en plus puissant. Il scindait la chambre en deux parties sombres, mourrait sur le coin de la couette qui couvrait un visage endormi.

Les réveils étaient toujours difficiles. D'abord un long soupire, puis il commence à remuer faiblement, las. La chaleur de ses draps l'enserre, le charme. Jude y est bien, il s'y sent en sécurité. Mais la journée commence et il est temps de se lever. Le jeune homme s'assoit sur son lit, la chevelure ébouriffée qu'il dérange un peu plus d'un geste de la main, tentative vaine de s'éclaircir l'esprit et se motiver. Il tâtonne sa table de nuit à la recherche des lunettes que son nez arbore fièrement. Lorsque les doigts se referment sur l'accessoire, ce dernier trouve refuge à sa place, habillant le visage. Jude voit enfin le monde. Il était temps.

La suite de son réveil est routinier, il agit tel un automate, sans songer à ce qu'il fait. La douche, le petit déjeuner, on se brosse les dents, on s'habille. Ces habitudes lui permettent de penser, de songer à la journée qu'il va passer. Tout était étrangement neuf ici, et pourtant tout semblait étrangement familier. C'était sa première semaine, la clinique avait ouvert récemment, et, si les clients ne se pressaient pas encore à ses portes, il appréciait le temps passé avec les londoniens qui passaient le voir pour leur animal.

Il descendit les marches qui séparaient son logement de son lieu de travail, les murs passant de couleurs riches à un blanc cassé médical. Les odeurs aussi changeaient, et enfin le vétérinaire se retrouvait dans son milieu naturel. Il alla machinalement retourner la pancarte à l'ancienne qui annonçait le cabinet ouvert, et s'affaira à regarder ses rendez-vous de la journée. Rien pour le moment, les registres étaient vides et il était pour le moment seul à gérer l'édifice. Un ou une secrétaire ne serait pas de refus pour l'aider, mais il se plaisait pour le moment à tout gérer lui même, tout faire main. A sa patte. Son regard se glissa sur la cage qui contenait un chaton laissé la veille pour récupérer d'une stérilisation ardue sur son petit corps, et un doux sourire étira les lèvres du médecin animalier. De grandes enjambées entamèrent la distance qui le séparait de l'animal et il posa sa main contre la grille.

« - Tu seras bientôt sur pieds. Ton maître te manque j'en suis certain. »


Son sourire se fit doux. La cloche accrochée à la porte magique sonna. Un être magique venait d'entrer dans la version secrète de la clinique.

« halloween »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
MessageSujet: Re: Effluves du temps passé ‖ Bartholomew   Effluves du temps passé ‖ Bartholomew EmptyMer 25 Sep - 18:13

You kick me down 'cause you need it
So dead inside I can feel it.
Tu t’étais réveillé plus tôt que d’habitude aujourd’hui. Tu ne savais pas trop pourquoi, mais comme une sorte de pressentiment. T’avais l’impression que quelque chose clochait, que quelque chose n’allait pas. Du tout. Pourtant lorsque t’avais ouvert les yeux, rien ne clochait dans ton bordel ambiant qu’était ton appartement. T’avais daigné ranger quelques chemises, dans l’armoire qui débordait déjà. Mais bon. Au moins c’était l’intention qui comptait, totalement. Soi-disant ça libérait l’esprit de faire ça. Bah ça ne changeait rien pour toi. T’étais toujours chiffonné par quelque chose. Et ça commençait à t’agacer. Comme l’œuf au plat, que t’avais laissé brûler sans t’en rendre compte. Génial. Bon, ton petit déjeuner avait eu un goût un peu spécial, mais t’avais fait comme si de rien était. Voilà. Comme si c’était très bon. Tu ne pourrais que t’en prendre à toi-même, oui. Et t’étais pas d’humeur à t’en vouloir. Du tout. T’avais mieux à faire.

Comme te préparer pour aller travailler. Un travail que tu tenais depuis quelques mois, et qui te tenait tout autant à cœur. T’avais généralement aimé ce que tu faisais, fort heureusement, mais là, t’étais toujours en contact avec les animaux. Les humains aussi, mais t’avais encore eu aucun problème avec un client. Ce qui était pas mal. Parce que c’était généralement ce qui te faisait défaut, de finir par t’énerver, et parfois en arriver à avoir un poing qui partait tout seul. Ou plusieurs. Soit. T’avais pas à t’en faire pour ça.  Pas maintenant.

T’étais arrivé un peu plus tôt que prévu à la poste, mais il valait mieux ça que l’inverse. Surtout que tu pourrais prendre plus de temps pour nourrir les chouettes et les hiboux. Peut-être bien ta partie préférée de la journée. Même très certainement. C’était reposant dans un sens, même si il y avait souvent quelques disputes entre eux, qui cherchaient toujours à manger plus que nécessaire. Alors il fallait toujours être présent pour pouvoir les séparer si jamais.  Mais ici, t’avais eu un autre problème. La dernière nouvelle venue ne mangeait absolument rien. Déjà hier soir t’avais remarqué que quelque chose clochait, mais tu te disais que ça allait passer. Apparemment non.

T’en avais parlé avec ton supérieur, une fois qu’il fut arrivé. Et après quelques minutes, vous aviez simplement décidé que dans le doute, il valait mieux l’amener chez un vétomage. ET ce qui tombait bien, c’était qu’il y en avait un nouveau qui venait de s’installer non loin d’ici. Toi, ça t’arrangeait pas mal. Parce que tu pourrais éviter de transplaner. Et franchement, transplaner, c’était horrible. Chiant. Et nul. Tout simplement. Autant y aller à pied.

T’avais pas mis trop de temps à trouver l’endroit, tu savais quand même te démerder. Heureusement, parce que sinon tu ne serais pas vraiment loin dans ta vie. Encore moins loin que maintenant. T’espérais qu’il ait de la place assez rapidement, bien que tu passais encore assez tôt le matin. Peut-être qu’il n’était pas encore ouvert. Sauf que lorsque t’avais actionné la clenche la porte s’était ouverte. Incroyable, t’étais même à l’heure visiblement. T’avais un peu regardé autour de toi, avant de remarquer qu’il y avait quelqu’un, un peu plus loin. Sans aucun doute la personne qui tenait la clinique.


« ▬ B’jour ! J’suis d’solé d’arriver s’tôt, vous êtes d’jà ouvert ? S’non j’peux toujours attendre dehors, y a pas d’souci- …Jude ? »


T’avais un peu froncé les sourcils au début, face à la surprise que tu venais d’avoir. Tu ne l’avais plus vu depuis un bout de temps, même très, quelques photos parfois qu’il t’avait envoyées lorsqu’il partait en voyage, par lettre. Maintenant, peut-être que tu te trompais totalement et que t’aurais juste l’air un peu con. Mais ça ne changerait pas vraiment de d’habitude.

:copyright: 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
MessageSujet: Re: Effluves du temps passé ‖ Bartholomew   Effluves du temps passé ‖ Bartholomew EmptyMer 25 Sep - 18:48

Effluves du temps passé ‖ Bartholomew PDqXsWF

Effluves du temps passé

feat Bartholomew H. Cowper

Cette journée avait débuté comme toutes les autres, le soleil s'était levé, le temps avait décidé d'être plutôt beau pour cette fois, et le réveil avait été dur. Les mêmes gestes, les mêmes habitudes, où que ce soit dans le monde. Ici ou ailleurs, rien n'avait vraiment changé, les jours s'enchaînaient tous à la même vitesse, dans le même cycle inlassable et indomptable. Aube, jour, crépuscule, nuit. Encore et encore sans se lasser, depuis toujours et à jamais. Rien n'avait été spécial, rien n'avait encore différé d'hier, et rien ne devrait différer de demain. Toutes les journées se ressemblent et s'assemblent dans une routine quotidienne, des semaines identiques. Et pourtant.

Jude délaissa l'animal fatigué, ayant un besoin crucial de repos bien mérité. Il lui souhaita réparateur, avant de revenir s'occuper devant le bureau qui trônait en guise d'accueil. Tout sentait encore le neuf, et il lui sembla un instant qu'il n'y avait aucune personnalité dans ce lieu. Que c'était chez lui, mais une coquille vide de lui. Un sourire faiblard mais présent, vint délicatement ourler ses lèvres. Il allait devoir trouver de quoi décorer. Mettre de la personnalité sans retirer au sérieux d'une clinique. Il lui fallait se sentir bien, pour que son aise rayonne aux animaux et aux personnes. Il le fallait, pour les rassurer, les mettre en confiance et leur offrir le meilleur service possible. Un rétablissement rapide, le moins de mauvaises nouvelles possibles. Jude savait que son métier était difficile. Demandant. Souvent dur, et capable de briser des coeurs. Mais il l'aimait plus que tout, et il ferait de son mieux, pour toujours.

La clochette de la porte tinta le silence ambiant, venant presque déranger un mutisme salvateur, seulement ponctué des respirations. Des pas quelque peu lourds retentirent, l'un après l'autre, sur le carrelage de la bâtisse. Un sourire avenant étira les lèvres de Jude qui releva lers yeux vers la personne qui venait d'entrer, avant de s'abaisser sur la phrase qu'il devait finir. Tout son être se figea et son sourire s'amoindrit une seconde alors qu'une voix qu'il connaissait retentissait, un peu gauche, inquiète de déranger.

Le regard de Jude hésita à se lever vers l'homme un instant. Le mirage qu'il avait apperçu une frqction infime de secondes lui sembla soudain bien réel. Caché derrière ses lunettes, le jeune homme finit par lever les yeux et les faire courir sur l'homme. C'était bien lui. Aucun doute possible. Gravée dans sa mémoire, cette silhouette, cette voix, tout était si précis que c'en était troublant. Il crû devenir fou quelques secondes, jusqu'à ce que l'homme se coupe dans son élan, et prononce son nom. Jude.

C'était bien lui, c'était bien son prénom. Et c'était bien Bartholomew, en face de lui. Combien d'années s'étaient écoulées? Combien de temps avait tiré sur les plis de son visage pour y laisser des sillons? Combien de fois le sablier s'était-il retourné, et avait essayé d'égrainer les souvenirs dans leurs mémoires respectives? Il n'en savait plus rien. Mais leurs échanges et leurs correspondances écrites avaient entretenu leurs mémoires.

Un sourire radieux étira les lèvres du plus jeune. Il lui sembla faire un bond dans le temps, lorsque l'adulte l'avait défendu, relevé, lui avait enseigné sa vraie valeur. S'il en était là, c'était grâce à lui.

« - Bartholomew. »


Prononcer son nom rend la chose réelle, tangible. Ce n'était pas une illusion, et il fallait bien dire que ça aurait pu.

« - Tu ne déranges pas, c'est ouvert. Entre, je t'en prie. »


Il dépose son calepin sur le bureau et se redresse pour être face à lui. Son regard court, et accroche la chouette sans doutes mal en point, que l'autre homme transporte. Il sourit un peu plus. Le hasard fait bien les choses.

« - C'est un patient pour moi? Une chance... On se retrouve grâce à une chouette qui nous a apporté nos lettres respectives. »



« halloween »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
MessageSujet: Re: Effluves du temps passé ‖ Bartholomew   Effluves du temps passé ‖ Bartholomew EmptyJeu 26 Sep - 17:00

You kick me down 'cause you need it
So dead inside I can feel it.
Est-ce qu’en acceptant ce poste tu t’étais attendu à bouger autant. Enfin. Bouger. Tout était relatif. Tu n’étais pas non plus en train de faire le sport de toute une vie, mais lorsqu’on te l’avait vendu ce poste, tu t’étais surtout vu derrière un des bureaux de la poste à devoir tamponner des colis, expliquer aux gens que oui pour transporter un colis de plus de 7 kilos il fallait payer plus cher, parce que bizarrement une seule chouette ne suffisait pas à son transport. Tu ne t’étais pas attendu non plus à passer autant de temps avec les animaux d’ailleurs. Mais c’était un bon point. Même si tu n’aimais pas les voir mal en point, et devoir les amener chez un médecin, peu importe ses qualifications. Mais ça faisait partie de la vie. T’aurais bien aimé d’ailleurs être vétérinaire, si tu n’avais pas autant de difficultés à étudier, de difficulté avec la scolarité en général. Mais t’avais essayé, t’avais bien vu que les études n’étaient pas faites pour toi. Encore moins celles-là.

Alors t’admirais pas mal ces personnes qui y étaient arrivées. Puis tu les respectais déjà de base de faire un travail comme celui-ci, tu savais aussi que généralement il s’agissait de personnes qui aimaient les animaux. Qui les respectaient. Ce qui vous faisait un bon point commun. Un bon départ de conversation aussi, même si généralement, tu n’en manquais pas tellement. T’en manquais encore moins quand tu connaissais la personne. Et c’était peut-être bien le cas là tout de suite. T’avais jamais été doué pour retenir les noms, les visages, tout ce genre de choses. Mais le sien ? Tu n’aurais pas vu de photos de lui ces dernières années, tu ne l’aurais peut-être pas reconnu tout de suite, t’allais pas te mentir. La dernière fois que tu l’avais vu, il était bien plus jeune. Neuf ans certes, ce n’était pas la fin du monde, mais ça faisait un énorme creux quand même, surtout quand l’adolescence passait.

T’avais vu son sourire, alors que le tiens s’agrandissait aussi, ayant la confirmation qu’il s’agissait bel et bien de lui. Tu ne t’étais clairement pas attendu à ça. A le voir ici, maintenant. A pouvoir constater combien il avait grandi, peut-être muri, sûrement même. De voir de tes propres yeux qu’il réussissait sa vie, avait son propre cabinet. T’avais toujours cru en lui, mais le voir atteindre des objectifs, c’était quand même autre chose. T’en oublies presque ta chouette d’ailleurs, alors qu’elle a commencé à jouer avec le bouton de ta veste, visiblement déterminée à l’arracher, sans pour autant y arriver pour le moment.


« ▬ C’fait tellement longtemps, j’pensais pas qu’tu t’étais installé ici ! C’fait longtemps ? Eh, m’rci. »


En soi, tu n’avais pas vraiment à le remercier vu que c’était déjà ouvert, mais t’en avais simplement eu envie. T’avais envie de pas mal de choses, surtout de lui parler de tout ce qu’il avait pu faire, de ce qu’il était devenu. Certes vous aviez vos lettres, mais ce n’était clairement pas la même chose. Du tout. Ca n’était pas aussi…Convivial ? T’en savais trop rien, les mots c’était clairement pas ton trucs, les définitions exactes et tout là.


« ▬ Ouais ! Enfin, j’aurais su qu’c’était toi ici, j’serais passé plus tôt sans trop d’travail à t’donner, plutôt d’quoi s’faire une bonne soirée. Ouais, c’p’t’être bien un signe du destin ! Elle r’fuse de manger d’puis hier soir catégoriquement, c’commence à devenir un peu inquiétant, alors on s’dit que c’était préférable d’directement l’emmener voir quelqu’un. »


Pour couronner le tout, tu l’avais entendu faire un bruit un peu bizarre. Enfin. Que tu reconnaissais assez bien, et t’avais pu réagir assez rapidement pour mettre ta main presque devant son bec, récupérant la pelote de poils qu’elle venait de régurgiter, avant que ça n’atterrisse tout bonnement sur ton cadet. Ca ne serait pas franchement un superbe cadeau de retrouvailles.

:copyright: 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
MessageSujet: Re: Effluves du temps passé ‖ Bartholomew   Effluves du temps passé ‖ Bartholomew EmptyJeu 26 Sep - 19:09

Effluves du temps passé ‖ Bartholomew PDqXsWF

Effluves du temps passé

feat Bartholomew H. Cowper

Tout semblait soudain à la fois si clair et si sombre, aussi transparent qu'opaque. Toutes ces années parti à étudier loin, réfugié dans sa contrée natale pour délaisser le Royaume-Uni et ses mauvais souvenirs... Chérir les bons, entretenir la seule relation vraiment positive que ces sept ans de souffrance et de douleur lui avaient apporté... Jude avait gardé toutes les lettres que Bartholomew lui avait envoyées. Silencieuses preuves qu'il n'était pas seul dans ce monde, réceptacles des seuls mots d'encouragement qu'il lui aient été donnés d'entendre ou de lire. Simples feuilles de papier pour certains, il n'en n'était rien pour Jude. Ces pages noircies d'encre, parfois de couleurs diverses, renfermaient des souvenirs, des émotions, des sentiments si précieux que Jude les avait ramenées du Canada. Il avait déménagé des cartons de lettres, et les gardait encore maintenant précieusement.

Voir face à lui, le destinataire de ses lettres, lui procurait une sensation étrange. Il ne pouvait dire qu'elle était désagréable, bien loin de là, mais même sa passion pour les mots et la langue n'était pas capable de donner un nom à ce qu'il ressentait. Quoi qu'il fasse, il avait beau tourner et retourner cette sensation qui le prenait, il n'était pas en mesure de lui donner un nom. De mettre des mots dessus. De la définir. C'était un mélange de nostalgie, de joie, d'une pointe de tristesse, mais de quoi encore? Il n'en savait trop rien, et ce n'était pas là ni le temps ni le lieu pour se poser ce genre de questions. Il savait que ces questions le tarauderaient toute la journée, et bien plus encore une fois le cabinet fermé. Il était du genre à tourner et retourner les choses dans son esprit, les analyser, les décortiquer, essayer de les comprendre pour y offrir la réponse la plus adéquate possible. Et ce soir, il en était certain, il allait disséquer ses sentiments, faire une opération à coeur ouvert pour plonger dans les tréfonds sombres de son âme. Véritable explorateur de sa propre personne, son introspection se ferait longue, difficile, remplie de questions. Il fallait là faire de l'archéologie de sentiments enfouis, érodés par le temps et les années. Pour tenter de les identifier.

Ils avaient tous les deux changé. Bartholomew moins que Jude, mais le temps faisait son oeuvre, qu'on le veuille ou non. Neuf ans passés sans se voir, ne s'appercevant que de temps en temps dans des clichés de paysage, lors des nombreux voyages que Jude avait entrepris, dans le pays de la feuille d'érable. Jude avait changé. Jude avait grandit. Neuf ans plus tard, il était un adulte maintenant, et un adulte accompli. Neuf ans, certes, mais des années charnières, des années où tout son avenir s'était décidé. L'école, il aimait ça. Enfin, apprendre le passionnait. Pas les gens, pas les coups, pas la souffrance qu'il y vivait. Apprendre, c'était osn refuge, titurer son cerveau, trouver des façons toujours plus efficaces de retenir les choses.

Et ce moment serait à jamais gravé dans sa mémoire.

« - Longtemps ne serait pas le mot non. J'ai déménagé la semaine dernière, et le cabinet n'est ouvert que depuis lundi. »


Il retient un petit rire et se remet droit. Il est bien loin maintenant du petit Poufsouffle roulé en boule sous les moqueries et les atteintes physiques. Sa blouse blanche fermée à l'exception du bouton du col, lui donnait un aspect presque irréel et phantomatique. Il flottait un peu dedans, n'ayant jamais été des plus musclés.

Lorsque Bartholomew se remit à parler, la surprise passa sur le visage de Jude. Le jeune homme se sentit touché que son aîné regrette de n'avoir su plus tôt qu'il était de retour dans les environs, et son insinuation quant à un possible dîner apporte du rose aux joues du plus jeune. Flatté, touché, il cacha timidement ce rougissement dans sa main, sous couvert d'une quinte de toux surprise. Son sourire remplaça le rose de ses joues et il releva la tête.

« - Il n'est pas trop tard pour rattraper le temps perdu. Tu as bien fait de me l'ammener. »


La chouette fit alors une chose de chouette, et seul quelqu'un comme Bartholomew, attentif et connaisseur, aurait pu savoir ce qu'il se tramait. La régurgitation de l'animal se retrouva rattrapée de justesse, et Jude retint un rire joyeux, tout son visage rayonnant d'amusement. Il attrapa un mouchoir et récupéra la pelotte qu'il jeta, avant d'ouvrir la porte donant sur la salle de consultation.

« - Dépose la, il y a de quoi te laver les mains aussi. Je vais l'examiner. »


Son sourire est franc, invitant. Il est heureux et ne le cache pas.

« halloween »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
MessageSujet: Re: Effluves du temps passé ‖ Bartholomew   Effluves du temps passé ‖ Bartholomew EmptyLun 30 Sep - 16:23

You kick me down 'cause you need it
So dead inside I can feel it.
Dire que t’avais failli ne pas venir. Que quelqu’un d’autre avait failli être envoyé à ta place. T’aurais pas pu le regretter, vu que tu n’aurais absolument pas su qu’il était là. Tu l’aurais sûrement recroisé vu la proximité entre vos deux lieux de travail, et même encore plus de ta maison si tu te fiais à ton instinct. T’avais beau avoir une tonne de défauts, ne pas savoir faire correctement la moitié des choses qu’on te demandait, mais t’avais l’équivalent d’une boussole et d’une carte en tête. T’avais jamais réussi à te perdre, et t’avais pas l’impression que ça puisse arriver un jour. Pas vraiment un don très utile, spécialement depuis que t’avais dû arrêter les mouvements de jeunesse, mais un don quand même. T’étais pas du genre à te déprécier, t’allais certainement pas commencer aujourd’hui, surtout pas en revoyant un des anciens élèves que t’avais pu croiser, un des anciens élèves qui t’avais le plus touché. Que t’avais aidé, alors que t’étais pas non plus le mec qui avait le plus le coeur sur la main. En tout cas, tu trouvais pas spécialement. Tu trouvais ça même normal d’aider les personnes qui avaient du mal à se faire entendre ou tu ne savais quoi d’autre. Si t’en avais les moyens, t’allais pas rester les bras croisés.

Fallait dire aussi que t’avais non plus énormément d’amis. T’en cherchais pas, et t’avais pas un des caractères les plus facile à gérer. Avec Jude, il y avait tout de suie eu quelque chose de spécial. C’était allé plus loin que simplement l’aider. T’avais développé rapidement une certaine amitié pour lui. Même si tu savais très bien que c’était une mauvaise idée d’être trop proches des élèves, on te l’avait répété à quelques reprises, mais t’avais pas su t’y tenir. Comment t’aurais pu être plus distant avec lui, alors qu’il avait tellement eu l’air d’avoir besoin de quelqu’un. Qu’en plus tu t’entendais bien avec lui, que t’avais eu le choix de faire quelque chose de bien dans ta vie. On t’avais toujours appris à aller vers les autres, et puis même, ça faisait juste partie de tes convictions. Sans rien spécialement attendre en retour non plus, c’était un peu stupide. Ceci dit à côté de ça il ne te fallait pas grand chose non plus pour t’énerver. Du tout, tu pourrais peut-être un jour essayer d’arranger ça, mais bon. T’en avais pas trop envie, t’avais surtout pas spécialement envie de changer non plus, tout simplement.

T’avais eu du mal à quitter ton ancien protégé du regard, pour pouvoir regarder un peu autour de toi, le lieu dans lequel tu te trouvais. Son cabinet. T’avais jamais été quelqu’un de très observateur, mais ça te faisait sourire, de reconnaître par moment sa personnalité dans les décorations. De voir qu’il avait l’air bien mieux que lorsqu’il était élève, aussi. Rien que sa posture avait changée, t’avais l’impression qu’il se tenait plus droit, qu’il faisait même un peu plus ouvert, bien que tu n’avais aucun souvenir de lui fermé envers toi. T’étais content de le retrouver peu après sa venue en Angleterre. Même d’être dans les premiers clients, bien que t’aurais préféré que tout aille bien avec la chouette en question.


« ▬ Ah ouais? S’peu qu’ça? Eh, t’es allé encore rapidement pour t’installer! T’avais c’projet en tête d’puis longtemps? Eh, j’pense que vu la localisation, t’auras pas mal d’clients!

Surtout que de ce que t’avais compris de ce que t’avais dit ton supérieur le matin, il y avait une partie sorcière et l’autre moldue. Que t’avais dû faire attention d’où tu rentrais. T’avais senti que tu t’étais déstressé, inconsciemment, alors que tu ne t’étais même pas spécialement rendu compte de l’être. En même temps, ce n’était jamais quelque chose d’agréable, d’être chez le vétérinaire, surtout un nouvelle personne qu’on ne connaissait pas particulièrement. Ce n’était pas tes chouettes ni tes hiboux, mais c’était tout comme. T’étais attaché à chacun d’entre eux, tu connaissais leurs préférences, leurs habitudes, tout. C’était important pour toi en tout cas. T’avais regardé d’ailleurs l’animal sur ton bras encore quelques instants, avant que la toux du plus jeune n’attire ton attention. Rien de grave, certes, mais quand même.


« ▬ Encore heureux, s’non c’sûr qu’h’aurais fait autre chose que d’te l’amener! J’te l’fais pas dire, surtout qu’j’ai bien plus confiance en toi j’pense qu’en n’importe quel autre vétomage. Y a moyen d’prendre un abonnement?


Ah bah t’avais pas besoin de réfléchir pour savoir que t’allais certainement revenir ici dès que t’en aurais l’occasion ou le besoin. Sauf si tu finissais par le saouler, là ce serait différent. Et t’aurais pas envie que ce soit le cas. Ca n’a pas l’air de l’être, fort heureusement. T’avais même réussi à éviter qu’il ne se prenne la pelote en question, ce qui avait eu plus l’air de l’amuser qu’autre chose. T’allais pas demander quoique ce soit de mieux non plus. Si ce n’était que le volatile aille mieux, certes.


« ▬ Eh, m’rci, on va éviter qu’elle n’dégueulasse d’jà ton cabinet là, c’serait assez dommage.



Un peu trop oui. Tu l’avais déposée sur ce que tu supposais être la table d’examination, avant de te laver les mains, assez rapidement, et de revenir vers ton cadet, en caressant un peu le haut de la tête de l’animal, doucement, pour pouvoir le rassurer un minimum.



« ▬ C’fait vraiment plaisir de t’revoir en tout cas! C’tait super sympa d’pouvoir s’écrire et avoir des nouvelles régulièrement, mais c’pas du tout la même chose. Tu t’installes définitivement ici?

:copyright: 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
MessageSujet: Re: Effluves du temps passé ‖ Bartholomew   Effluves du temps passé ‖ Bartholomew EmptyLun 30 Sep - 18:39

Effluves du temps passé ‖ Bartholomew PDqXsWF

Effluves du temps passé

feat Bartholomew H. Cowper

Le jeune homme observait son aîné avec le regard curieux d'un enfant qui n'avait pas vraiment grandit. Son regard détaillait chaque trait de son visage, comme pour le graver dans sa mémoire, pouvoir se dessiner son portrait dans son esprit sans support visuel. Jude avait souvent fait ce genre de chose, processus exutoire qui lui permettait de se faire des histoires dans sa tête, avec les gens qu'il connaissait. Il n'en parlait jamais, il aurait l'air bien fou à s'imaginer des choses pour oublier la réalité. On l'aurait détesté bien plus que ça n'était déjà le cas, et peut être qu'il n'aurait pas pu supporter les traitements qu'on lui aurait infligé, dans ce cas là.

Mais ce n'était ni le lieu ni le moment de penser à de telles choses, et encore moins de remuer et ressasser des idées aussi sombres. Il était sorti de ce cycle infernal, et ne comptait pas y replonger de si tôt. Aussi se concentra-t-il sur le plus âgé. Depuis combien de temps s'était-il inquiété de lui? Pourquoi paraissait-il si heureux de le revoir, après toutes ces années, alors que Jude n'était certainement pas le seul élève en difficulté sociale que Bartholomew avait croisé? Ces questions virevoltèrent dans sa tête comme une nuée de chauves-souris. Et s'il ne savait finalement rien de lui? Peut être la pitié poussait-elle le plus grand à répondre à ces lettres, plus qu'un réel lien à entretenir.

Jude n'en savait rien, et peut être en voulait-il pas vraiment le savoir, au fond. Il préférait se bercer d'illusions, croire qu'il était un tant soit peu important pour quelqu'un, quitte à tomber de haut le lendemain. Son sourire répondit à Bartholomew, cachant toute l'étendue de ses pensées, et surtout leur nature sombre. Il avait fait vite pour arriver, oui. Et cela faisait une éternité qu'il y pensait. Prendre une revanche sur la vie, sur son passé, montrer à tous ceux qui voulaient le détruire qu'il avait réussit à s'en sortir. Et quoi de mieux que d'être propriétaire de sa propre clinique, et l'ouvrir à tous pour que tous puissent voir qu'il n'était pas sans talent? Il n'avait pas trouvé mieux, et quelque chose qu'il ne pouvait nommer l'avait décidé à revenir à Londres pour de bon. Peut-être changerait-il d'avis dans quelques années, peut-être que le Canada lui manquerait trop, et qu'il lâcherait tout pour y retourner et abandonner une fois pour toute les souvenirs de cette scolarité chaotique.

« - Ça fait un long moment que j'y pense et que je planifie. Une fois arrivé il suffisait de réaménager et de décorer. La magie a fait le travail plus vite qu'un groupe d'hommes de chantier. »


Sourit-il, assez amusé de la question. Il lui semblait que c'était hier, qu'il avait quitté Poudlard, et avant-hier que Bartholomew en avait disparu. Ils n'avaient jamais parlé de ce point lors de leurs échanges épistolaires, et encore une fois, Jude n'était pas certain de vouloir une réponse à ses questions. Les rumeurs étaient allées bon train. Bartholomew serait sorti un avec un élève. Mais qui? Jude l'aurait su, non? Il lui en aurait parlé. L'idée que cet élève soit lui ne lui aurait jamais effleuré l'esprit. après tout, pourquoi Bartholomew se serait intéressé à lui dans un tel contexte? Un sourire sans joie se dessina sur ses lèvres à l'intervention du plus vieux, et il alla dans la salle de consultation. Il fallait s'occuper de cette chouette après tout. C'était pour ça qu'il était là.

Jude attrapa doucement l'animal et l'examina avec prudence. Il lui ouvrit les ailes, tâta sa cage thoracique, écouta son coeur et sa respiration. Il releva la tête vers Bartholomew, le regardant par dessus le verre de ses lunettes, un peu surpris.

« - Oui, l'écrit et l'oral sont très différents... J'avais presque oublié le timbre de ta voix. (il marque une pause en regardant la main sur la tête de la chouette) Je ne sais pas si je resterai toute ma vie. Je compte bien rester quelques années, développer la clinique. Mais si Londres ne me convient pas, si trop de mes démons s'éveillent, il sera peut être plus sage de retourner au Canada, loin de tout ça. »


Sa voix n'avait été que murmure sur les dernières phrases, alors qu'il attrapait la tête de la chouette avec délicatesse, lui ouvrant le bec. Avec de longues pinces, il délogea un os de rongeur de sa gorge et le jeta, libérant ainsi l’œsophage de l'animal pour lui permettre de s'alimenter sans douleur. Jude se redressa et retira ses gants en utilisant la magie pour compléter le dossier de la chouette sur son ordinateur. Les touches s'activaient seules alors que le sorcier dictait quoi faire dans son esprit.

« - Comment s'appelle-t-elle? As-tu un numéro où te joindre en cas d'urgence? »


Il complétait simplement le dossier, sans aucune arrière-pensée.

« halloween »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
MessageSujet: Re: Effluves du temps passé ‖ Bartholomew   Effluves du temps passé ‖ Bartholomew EmptyJeu 3 Oct - 1:23

You kick me down 'cause you need it
So dead inside I can feel it.
T’aurais jamais pensé un jour arriver dans un cabinet de vétérinaire, et d’y voir un des anciens élèves que t’avais côtoyé, peut-être même le plus côtoyé d’ailleurs. T’avais bien remarqué sa détresse lorsqu’il était plus jeune, et t’avais eu envie de te rapprocher de lui, de le prendre sous ton aile en quelque sorte. C’était ce qu’on t’avait toujours appris, d’aller vers ton prochain et de l’aider si possible. Là, t’en avais bien eu la possibilité. Tu l’avais prise. Ca t’avait aussi aidé de ton côté, forgé en tant que personne dans un sens. Même si tu ne l’avais absolument pas fait pour ça. Tu ne faisais jamais ce genre de choses pour être une meilleure personne, t’en voyais pas trop l’intérêt, de toute manière t’étais au courant que t’avais déjà assez merdé tout au long de ta vie pour ne pas l’être totalement, que t’avais pas envie de te prendre la tête là dessus, et que tu verrais bien avant de mourir ce qu’il adviendrait de ton sort. Pourquoi s’en soucier avant.

Là tu savais juste que t’étais heureux, même spécialement content de le revoir, alors que tu ne t’y attendais absolument pas. T’aimais bien que le passé te rattrape si c’était de cette manière. Quand c’était positif. Enfin, ça aurait été de manière négative, tu t’en serais mêlé aussi. Il t’aurait dit dans une de ses lettres qu’il avait besoin de toi, t’aurais tout fait pour l’aider, même si t’étais à des kilomètres, que t’étais pas capable de transplaner correctement sur deux mètres, tu te serais débrouillé pour aller le trouver. Et faire tout ce qui était en ton pouvoir pour l’aider aussi. Tu le comptais comme étant un de tes proches et pour eux, tu te savais à peu près prêt à tout. T’aurais tout abandonné s’il te l’avait demandé. Un travail, ça se retrouvait. Alors qu’une personne, le lien qu’on pouvait avoir avec elle, c’était parfaitement unique.

Surtout le votre, pour que tu te mettes à écrire des lettres, c’était que t’étais déjà pas mal motivé. Non pas parce que t’avais la flemme, mais parce que ton orthographe laissait à désirer, ton écriture aussi en général, que tu passais plus de temps à salir le parchemin qu’à y écrire dessus. Mais visiblement ça ne l’avait pas dérangé, et il t’avait toujours répondu. Toi aussi d’ailleurs, t’aurais pas pensé que ça puisse durer aussi longtemps. Tu l’avais espéré dans un sens, parce que tu t’étais attaché à lui, mais de là à imaginer que neuf ans plus tard, vous soyez encore en contact, et que tu puisses le revoir en face de toi? Sans doute que non. T’avais jamais été quelqu’un d’extrêmement chanceux, il fallait dire. Mais il semblerait que tu le sois pour une fois.


« - Ah ouais? Londres t’manquait tant qu’ça? Eh, c’pratique si t’avais d’jà d’bonnes bases! J’imagine ouais, c’plus efficace et en plus t’sûr qu’ça r’ssemble à c’que tu veux! Mais franchement chapeau, c’super beau, t’as d’l’imagination! »


Ah bah la seule déco que t’avais chez toi, c’était ton bordel. Ca comblait bien. Même extrêmement fort. T’avais rien de fragile aussi vu comment t’étais lourdeau. Heureusement que t’avais jamais eu la merveilleuse idée de travailler dans un magasin de porcelaine ou autre . Ca ne te viendrait jamais à l’idée d’ailleurs. Parce que bon. T’étais pas totalement con non plus. Juste sur les bords. Mais c’était bien la première fois que tu te retrouvais aussi heureux d’amener une chouette malade dans ce genre d’endroit.

T’étais resté pas très loin de la table, non pas que tu ne lui faisais pas confiance, bien au contraire, mais parce que tu ne voulais pas risquer qu’elle ne décide de venir le becter ou quoique ce soit. Autant éviter qu’il se fasse mal, en fait. T’étais quand même un peu impressionné par chacun de ses gestes si méticuleux, et si doux envers l’animal aussi. T’aurais vraiment affectionné faire ce travail, t’en était certain, mais bon. Les choses étaient ce qu’elles étaient.


« - Ouais, j’sais pas comment t’as fait d’ailleurs pour réussir à m’décrypter à chaque fois, mais c’tait vraiment chouette d’faire ça et d’y passer du temps! Ah ouais? T’inquiètes t’vas pouvoir l’réentendre bien plus souvent maintenant! L’tiens a bien changé, même un peu tout, j’me répète mais ça m’fait tellement plaisir de t’revoir. Ouais c’sûr que c’dur d’savoir si c’définitif, mais j’espère que ça t’plaira! Eh, en tout cas si j’peux t’aider pour quoiqu’ce soit, hésite pas à d’mander, j’habite même pas spécialement loin d’ici, et si j’peux m’rendre utile, c’sera avec plaisir! »


Tu ne le lui répéterais jamais assez de ta vie, sans doute. C’était le genre de parole que tu ne te lasserais pas d’entendre, t’avais l’impression. Même si vos cas étaient différents, et que tu ne pouvais pas te mettre à sa place. T’aurais aimé, pour savoir exactement quoi faire, pour ne pas en arriver à un point où t’avais dû démissionner, pour lui éviter des problèmes, vous éviter des problèmes même. Mais t’avais pas trop la tête à y penser maintenant, alors qu’il était en train de sortir ce qui semblait être un os. Ah bah évidemment avec ça coincé dans la gorge, ce n’était pas étonnant qu’elle se sente mal, et ne veuille plus manger non plus. T’avais légèrement soupiré de soulagement, alors que son ordinateur, sans doute à l’aide de la magie, était en train d’encoder tu ne savais trop quoi.


« - Izar! Elle est toute jeune encore. Et ouais attends, j’même une carte, c’sera plus simple t’auras toutes les informations pis même l’adresse d’la poste où j’travaille même si y en a pas d’centaines, c’peut toujours servir! »


Bon, la carte était légèrement pliée étant donné que tu t’obstinais à les mettre dans les poches arrières de ton pantalon et que quand tu t’asseyais, ce n’était pas vraiment la position idéale pour le papier, en fait.

:copyright: 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
MessageSujet: Re: Effluves du temps passé ‖ Bartholomew   Effluves du temps passé ‖ Bartholomew EmptyJeu 3 Oct - 3:18

Effluves du temps passé ‖ Bartholomew PDqXsWF

Effluves du temps passé

feat Bartholomew H. Cowper

Tout semblait à la fois si étrange et naturel. Comme si vous ne vous étiez jamais quittés, alors que presque une décennie s'était écoulée. C'était comme dans ses souvenirs : Bartholomew était d'une douceur qu'il n'avait que peu connue, malgré son aspect un peu bourru, sa façon de parler peu raffinée, et ses manières un peu gauches. L'ancien concierge était aux antipodes de la famille de sang purs de Jude, et c'était très certainement ce qui faisait tout son charme, et qui lui avait offert une place de choix dans la mémoire de l'ancien Poufsouffle. Ils avaient d'ailleurs beaucoup parlé de leur sang, et Jude avait toujours été très étonné que les Né Moldus soient si mal vus par la plupart des sangs purs. Ainsi, être aidée et soutenu par Bartholomew, le connaître et apprendre à le découvrir, avait forgé l'ouverture d'esprit de Jude, et certainement tout son caractère en découlait.

Les compliments sur sa décoration firent sursauter Jude, et il se mit à rosir sans pouvoir le cacher. Il avait toujours été très timide,e t émotif quand on le complimentait. Aussi eut-il un mal énorme à chasser le rose de ses joues, se plongeant dans la rédaction du dossier pour essayer d'oublier ces mots qui virevoltaient comme des papillons dans son... ventre? Il haussa légèrement les épaules et lui sourit, caressant la chouette en l'écoutant parler. Le lire n'avait pas été un problème, au bout de quelques lettres il s'était habitué à son écriture, et il était devenu toujours plus simple de déchiffrer les mots, comprendre les phrases. Il lui semblait qu'il avait l'équivalent de la pierre de rosette pour Bartholomew, et l'idée d'être l'un des seuls à qui le plus âgé écrivait, créait un doux sentiment dans son coeur. Simplement cette impression d'être spécial pour quelqu'un, de valoir quelque chose, même si c'était peu. Exister dans le regard d'un autre.

« - Je suis ravi d'apprendre que tu habites proche d'ici. On va pouvoir se voir plus souvent, comme avant... »



Il sourit à cette idée. Comme avant, mais en mieux. Il n'avait plus besoin d'aller en cours. Plus besoin de s'enfarger de personnes qui le haïssaient pour une couleur de cravate. Plus besoin de subir les mots durs, les coups, les regards de tous, et les lettres diffamatoires de ses parents, écœurés d'avoir projeté un rêve illusoire dans leur fils. Comme avant, mais en beaucoup mieux, car maintenant il était adulte, n'avait pas besoin des parents ou des professeurs, vivait sa vie comme il l'entendait, et surtout, avec qui il l'entendait. Et l'idée de pouvoir passer du temps avec l'ancien concierge le ravissait. C'était une belle chose que de se dire qu'on aurait toujours quelqu'un à appeler, à aller voir, alors qu'on a laissé derrière soi tous ses proches, ces amis choisis qu'on chérissait. Jude s'accrocha à cet espoir de ne jamais vraiment être seul, même à 6 000 km de sa vie d'avant.

Les pensées du jeune homme ne cessaient de vouloir être aspirées par les souvenirs, les questions, le doute. Il n'arrivait absolument pas à concentrer son attention, et de toute façon sur quoi le ferait-il? Bartholomew était là, la chouette guérie, le dossier en voie de complétion. Heureusement pour lui, l'autre homme répondit, et Jude compléta le dossier en prenant délicatement la carte abîmée entre ses doigts. Il compléta les adresses et numéros de contact d'urgence, avant de se rendre compte que la consultation touchait à sa fin... Et que les aurevoirs arrivaient eux aussi, avec leurs gros sabots et un sac à dos plein de regrets et de tristesse à déposer. Il rangea précieusement la carte dans un tiroir, réfléchissant aussi vite qu'il pouvait pour trouver une alternative aux aurevoirs trop précipités. Il lui fallait une idée... Il se redressa.

« - Tu ne vis pas loin, et tout à l'heure tu disais vouloir faire une bonne soirée. »


Il se retourna vers Bartholomew avec un sourire aussi timide qu'enjoué, espérant qu'il comprendrait où il voulait en venir. C'était tout ce que Jude avait trouvé. Ils habitaient proches l'un de l'autre, de ce que le plus vieux disait, et Jude vivait au dessus de la clinique. Ils pourraient passer une soirée à discuter de ce qu'il s'était passé, se redécouvrir, apprendre, rattraper le temps perdu. En tout cas, c'était ce dont Jude avait envie. Et il espérait que l'autre homme soit du même avis.

« - Hmmm... Est-ce que ça te tente de... Venir manger chez moi ce soir, après le travail? J'habite juste au dessus de la clinique... On pourrait rattraper ces neuf ans, discuter de tout et de rien... Mais je ne voudrais pas te déranger. Peut-être que quelqu'un t'attend déjà. »


Se ravisa-t-il soudain, un peu gêné de n'avoir pas pensé qu'en neuf ans, un homme comme Bartholomew aurait pu faire sa vie. Et s'il le dérangeait? Et si, comme par le passé avec un autre élève, on interprétait leur proximité comme on le voulait, si on voyait entre eux un lien qui n'avait pas lieu d'être? Jude ne voulait pas briser sa vie. Ce genre de rumeurs l'avait déjà fait une fois, il ne voulait pas être la source de ce genre de choses. Il doutait.

« halloween »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
MessageSujet: Re: Effluves du temps passé ‖ Bartholomew   Effluves du temps passé ‖ Bartholomew EmptyJeu 3 Oct - 17:39

You kick me down 'cause you need it
So dead inside I can feel it.
Peut-être bien que ce travail de concierge, c’était celui que t’avais le plus affectionné. Il différait des autres. Certes t’aimais bien les animaux aussi, t’aimais bien ta place à la poste, mais quand même. C’était différent. Très différent. Les adolescents, c’était quand même quelque chose de spécial à gérer. Et t’avais plutôt bien aimé les côtoyer, même si ce n’était pas la première de tes fonctions là-bas. Mais t’avais aimé le faire, être en contact avec eux, même si certains étaient juste des petits cons, tu te doutais que la plupart ne se rendaient pas compte que c’était aussi grave, des séquelles qu’ils pouvaient laisser. C’était prenant comme travail, certes, mais t’avais aimé. Puis juste pouvoir retourner à Poudlard aussi, même si ça n’avait pas été une partie de plaisir tes études, r’avais aussi des bons souvenirs. Fallait pas voir que le mauvais non plus. Ce serait trop triste. Et bizarrement, t’aimais pas ce qui était triste non plus. T’avais pas envie de t’enliser dans ce genre de souvenirs et commencer à te focaliser sur tout ce qui n’avait pas été.

Parce que la liste pourrait être extrêmement longue, mais à quoi bon, alors que tu pouvais totalement essayer de changer les choses au présent, que tu pouvais faire en sorte aussi que ce soit comme tu le souhaitais, ou presque. Parce que personne n’allait le faire pour toi non plus, ce qui était totalement logique, en soi. Les gens devaient déjà avoir du mal à gérer eux-même leur propre bonheur, alors celui d’un autre. Ce n’était pas vraiment la peine d’y penser. Du tout. Ils pouvaient t’y aider mais bon. Ca ne ferait pas tout non plus, le plus gros devait venir de toi. Et ça ne te dérangeait absolument pas. Ses lettres y avait contribué d’ailleurs. On ne pouvait pas dire que tu recevais beaucoup de courrier, autre que des publicités ou autre, de temps en temps ta famille, mais qui ne s’était jamais faite aux hiboux, donc tu les recevait dans ta boîte aux lettres. Alors à chaque fois que t’avais pu voir une de ces chouettes arriver avec une lettre que tu savais qui t’étais destinée, ça t’avait toujours fait plaisir, sourire.


« - Seulement à quelques rues! Ah bah ça, c’sûr, faudra que j’retienne tes horaires pour pas v’nir t’interrompre non plus quand t’es occupé, mais d’toute manière même si un jour t’as du temps d’libre, t’pourras aussi directement passer à l’poste!»


Et tu pourrais totalement prendre une pause pour passer un peu de temps avec lui. Sauf évidemment si c’était dans une des heures de rush, mais tu te doutais qu’il serait occupé aussi à ce genre de moments. Qu’il devait avoir pas mal de clients à cette heure-là. Mais soit. Vous pourriez toujours vous arranger, en fait. Surtout que comme t’avais pu le constater, vous n’étiez vraiment pas bien loin. Que ce serait bien plus simple pour se voir aussi. Tu ne sortais pas non plus énormément d’habitude, si ce n’était seul quelques fois le soir, sans but précis non plus, alors ça pourrait te changer aussi de voir quelqu’un, quelqu’un que t’appréciais réellement. Que tu connaissais depuis pas mal de temps, aussi.

T’avais pas pu t’empêcher de sourire un peu plus une fois que la chouette fut débarrassée de ce qui la gênait, même si elle faisait les gros yeux là tout de suite, et avait gonflé ses plumes, prête apparement à becter le premier qui essayerait de l’approcher une nouvelle fois avec ces pinces là. T’avais tenté quand même de venir lui caresser la tête, et t’avais réussi, même si elle avait émis un bruit de mécontentement. Mais elle s’était laissée faire. Tu l’avais même quittée des yeux pour reporter ton regard sur le brun. Un regard qui s’illumine un peu en l’entendant. Certes, il ne l’avait pas clairement dit, mais il allait peut-être de proposer de passer la soirée avec toi. Et s’il ne le faisais pas, tu lancerais l’idée, après tout s’il n’était pas trop occupé, ce serait l’occasion parfaite de se poser et de rattraper tout ce que vous n’aviez pas pu vous raconter par lettres. Tu l’avais vu sourire, ce sourire qui t’avait tant manqué. Ce sourire qui à l’époque t’avait rassuré à plusieurs reprises, que tu ne faisais pas n’importe quoi, que t’étais sur le bon chemin pour l’aider aussi. Parce que bon, tu savais que t’étais parfois trop direct ou bourru pour les gens, que ce n’était pas toujours une bonne idée que tu ne leur parle aussi. Ce qui n’était visiblement pas le cas ici.  Et tant mieux.


« - Bien sûr qu’ça m’tente! ‘Fin j’veux pas t’déranger non plus, s’tu veux, j’peux apporter quelque chose aussi histoire qu’tu fasses pas tout tout seul! Eh, au moins c’sera pas compliqué pour trouver l’chemin! Pour totalement l’rattraper, nous faudra plus qu’un dîner j’pense bien, mais c’sera un très bon début! Ooh, non, t’inquiètes pas pour ça, l’seuls qui pourraient m’attendre c’sont les quelques chiens à qui j’donne des restes quand j’en ai, mais ils pourront bien attendre un peu c’soir!»


Ils survivraient certainement hein. Puis ce n’était pas non plus comme si t’allais partir à l’autre bout du monde et ne plus jamais venir les revoir ou s’occuper un minimum d’eux non plus. Juste quelques rues plus loin. Mais en tout cas, t’avais déjà bien hâte de cette soirée, et tu sentais que les heures que tu devrais passer à la poste allaient être pas mal longue en attendant de pouvoir revenir.


« - J’te dois combien? Eh merci encore pour elle, c’commençait vraiment à devenir inquiétant! Pour l’heure, t’as une préférence? J’finis à 16h30 aujourd’hui en t’cas!»


:copyright: 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
MessageSujet: Re: Effluves du temps passé ‖ Bartholomew   Effluves du temps passé ‖ Bartholomew EmptyJeu 3 Oct - 21:50

Effluves du temps passé ‖ Bartholomew PDqXsWF

Effluves du temps passé

feat Bartholomew H. Cowper

La douceur de ces retrouvailles ressemblait à une matinée de printemps, où toute la nature se réveille d'un hiver rude, où le soleil à la fois intense et doux réchauffe les coeurs et éveille les âmes. La joie crée par cette rencontre, aussi hasardeuse que bienvenue, habillait le coeur de Jude d'un voile heureux, semant sur son passage d'autres graines de sentiments. La nostalgie, entre autres, et d'autres inconnus au bataillon que Jude allait devoir annoter au terme d'une ou plusieurs séances d'archéologie des sentiments. Après tout, il avait enterré tous les souvenirs, toutes les émotions qu'il avait liées à Bartholomew lors de son départ, il avait refusé de se demander pourquoi, ou ce qu'elles étaient. Il avait bien le temps d'y revenir plus tard, du moins, il l'avait pensé. Le fait était qu'il n'avait jamais prit ce temps. Il avait terminé sa septième année en se plongeant dans ses cours, avait réussit ses examens haut la main, et avait planifié son retour au Canada. Seul, sans ses parents. Après tout, il était devenu majeur, et de toute façon sa famille l'avait plus ou moins renié, depuis que le Choipeau l'avait envoyé chez les Poufsouffles. Ca n'avait, avec du recul, pas été une mauvaise chose, finalement. Jude avait découvert des gens qui lui ressemblaient, une maison comme une petite famille qui lui permettait, une fois les cours terminés, d'oublier un peu les horreurs de la journée. Et après ça, sa scolarité au Canada avait été des plus belles. Calme, remplie d'une espèce de joie et d'amitiés qu'il n'avait jamais connu. Ca avait été des années de découvertes, de lui et des autres, de choses qu'il aimait faire et ne pas faire. Mais il n'avait jamais eu de special someone. Il en voyait beaucoup, des couples, et parfois il avait cette petite envie de lui aussi être spécial pour quelqu'un. Mais ça s'était toujours envolé bien vite. Il n'avait pas besoin de ça. Il devait d'abord apprendre à s'aimer lui-même, avant de se faire aimer par les autres.

Le processus avait été long, douloureux parfois, et il lui arrivait encore aujourd'hui de retomber dans ses travers, lorsque son anxiété revenait à la charge après s'être enfuie depuis longtemps. Mais maintenant, dans le pays où tout avait commencé et terminé à la fois, son retour réveillait des choses dont il allait devoir s'occuper. Clore les chapitres pour de bon, recommencer sur des bases saines. Heureusement pour lui, Bartholomew habitait vraiment proche, de ce qu'il disait, et il travaillait maintenant à la poste. Jude allait pouvoir lui demander conseil, comme avant. Il allait pouvoir avoir de l'aide, quelqu'un qui pourrait, avec lui, découvrir ce qu'il lui arrivait au fil des souvenirs qui s'éveillait. Ca avait quelque chose de rassurant, de réconfortant. Il n'était pas seul.

C'était le souffle court, et un peu angoissé, que Jude attendait une réponse à son invitation. Et s'il refusait? Et si ça avait été déplacé? Et si, et si. Trop de questions inutiles, encore, toujours. Trop d'inquiétudes qui n'avaient pas lieu d'être. Et s'il disait non? Aucune de leurs vies ne s'arrêtaient, et ça ne signait pas non plus la fin de leur relation. Il devait apprendre à lâcher prise un peu, apprendre à ne pas s'inquiéter de tout. Mais Bartholomew accepta, et le soulagement ne pu que se lire sur le visage de Jude, alors que ses pommettes se teintaient d'un léger rose alors qu'il se trouvait bête d'avoir angoissé pour si peu.

« - Super! Oh, amène des trucs que tu aimes. Tu veux manger quelque chose en particulier? Ca fait longtemps que j'ai pas vraiment cuisiné... Peut être qu'on pourrait commander des pizzas, je sais pas, t'en penses quoi? »


Il tournait un peu en rond dans la salle de consultation, à la fois enjoué, ayant hâte, et complètement inquiété. De nouvelles questions virevoltaient dans son esprit mais il préféra les faire taire. Pas la peine. Il sourit et lui donna le prix de la consultation avant de réfléchir à l'heure.

« - Mmmh... Je ferme le cabinet à 17h, le temps de m'occuper de ceux qui restent et de me changer, je dirais vers 18h30? C'est bon pour toi? »


Il sourit et entreprit de désinfecter les pinces qu'il avait utilisées, et rangea tout ce qu'il avait sorti.

« halloween »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
MessageSujet: Re: Effluves du temps passé ‖ Bartholomew   Effluves du temps passé ‖ Bartholomew EmptyDim 6 Oct - 17:27

You kick me down 'cause you need it
So dead inside I can feel it.
T’avais jamais vraiment eu de mal à sociabiliser. A aller vers les gens en tout cas. T’hésitais pas à parler, à venir les voir si t’avais un minimum de raison de le faire. Mais c’était toujours tout ou rien avec toi. Tu pouvais autant bien t’entendre, que tout foutre en l’air en un rien de temps avec ton tempérament. Ce qui faisait que t’avais plus de connaissances et de personnes que tu ne savais pas saquer que de réels proches. Mais au moins, tu les chérissais tous à ton maximum. Tu leur consacrais tout le temps que tu voulais aussi, sans devoir avoir à faire des choix entre eux. Ce qui te ferait certainement te sentir mal, et t’avais pas envie de te sentir comme ça, alors que t’étais plutôt bien dans ta vie. Simple, très simple, mais tu ne demandais rien de plus. T’avais jamais été du genre à t’embarrasser du superflu. Parce que t’en voyais pas l’intérêt. Que t’avais pas besoin non plus de grand-chose de matériel pour te sentir bien. Tu préférais passer du temps justement avec tes proches.

Alors pouvoir avoir ce genre de retrouvailles, un peu surprises, t’aurais vraiment pas pu demander mieux aujourd’hui. T’aurais jamais pu te douter qu’une telle chose allait arriver, mais ça rendait le moment encore plus beau, t’en avais l’impression. Comme savoir qu’il allait rester ici pour un bon bout de temps. Tu ne voulais certainement pas l’étouffer, paraître trop oppressant, mais t’avais envie d’être là pour lui si jamais il en avait besoin. Et ce serait bien plus simple que lorsqu’il était au Canada, en soi. T’étais bien plus proche. Maintenant, peut-être qu’il allait très bien s’en sortir, qu’il n’avait pas spécialement besoin qu’on l’épaule, mais tu serais là. Il avait gagné ta confiance, et il la garderait encore longtemps, t’avais toujours été comme ça. Et t’avais pas l’impression que ça changerait si facilement.


« - Pas d’soucis! Oh, t’sais j’suis vraiment pas difficile, prend tout c’qui t’va et c’qui t’fait plaisir surtout! Tu m’prends par l’sentiments là, pour sûr qu’ça m’va! Au moins on pourra s’poser bien tranquillement sans s’soucier d’quoique c’soit!»


Ah bah fallait pas commencer non plus à faire des tonnes de trucs là, alors que vous pouviez faire simple. T’avais juste tellement hâte de pouvoir y être, de pouvoir poser toutes les questions que tu voulais, de ne pas être pressé par le temps ou quoique ce soit d’autre. Tu te doutais qu’il avait d’autres clients, ou autre chose à faire de sa matinée, et toi aussi d’ailleurs. Même si t’avais plus envie de lui parler que de retourner à la poste. Mais au moins, tu serais que plus heureux en pensant à la perspective de la soirée que vous alliez pouvoir passer, de rattraper ce temps qui vous avait échappé.


« - C’parfait pour moi ouais! J’prendrai d’quoi grignoter et d’quoi boire, c’est toujours bien! En tout cas m’rci pour tout et j’espère qu’ta journée s’passera bien jusque là!»


T’allais certainement pas lui souhaiter l’inverse non plus, hein. Mais en attendant, t’allais reprendre ta chouette, que t’allais certainement laisser se reposer pour le restant de la journée, parce qu’elle l’avait bien mérité, tout simplement. Toi par contre, faudrait peut-être que tu te bouges un peu plus le cul, histoire de bien faire les choses et que cette journée se passe même totalement bien de A à Z. Et miraculeusement, absolument rien n’avait pu la détériorer que ce soit de loin ou non.

T’allais pas nier que ça avait été avec une certaine hâte que t’étais sorti, bien que t’avais encore tout le temps devant toi, le temps d’aller faire des courses déjà parce que t’allais pas lui refiler les vieilles merdes qui traînaient au fond de tes placards dont t’avais sûrement oublié l’existence de la moitié, il méritait quand même bien mieux que ça. Même énormément. T’avais aussi daigné te changer, trouver quelque chose de propre et qui ne comportait pas encore de trous comme la plupart de tes pulls favoris, avant de prendre la route vers le bâtiment de ton cadet. T’étais un peu en avance, mais rien de bien grave non plus. T’avais pas hésité une seule seconde avant de sonner chez lui ce serait quand même plus poli.


:copyright: 2981 12289 0
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
MessageSujet: Re: Effluves du temps passé ‖ Bartholomew   Effluves du temps passé ‖ Bartholomew EmptyLun 7 Oct - 4:35

Effluves du temps passé ‖ Bartholomew PDqXsWF

Effluves du temps passé

feat Bartholomew H. Cowper

Chaque mot, chaque parole qui sortait de ses lèvres paraissait aussi inconnu que familier. Comme si le son de sa voix était à la fois gravé dans la mémoire de Jude, et effacé. Comme si presque tout était identique, mais pas dans sa totalité. C'était d'innombrables fragments connus, qui tous mis ensembles ressemblaient beaucoup à ces souvenirs enterrés, avec quelques différences. Le temps avait tout érodé : les souvenirs, la mémoire, le son de sa voix, les tympans de l'autre, leurs vies et leurs caractères. Tout avait changé, mais rien n'avait été radical. Au fond, ils étaient toujours les mêmes. Les mêmes âmes, les mêmes rires, les mêmes sourires. Les mêmes facilités à aller l'un vers l'autre, les mêmes difficultés à s'attendre, comme si rien n'avait changé dans le dedans, et que seul l'extérieur avait subit les effets du temps. Enfin, pas tout à fait. Jude avait changé, son caractère s'était affirmé, il avait finit par relever la tête. Il n'allait plus se laisser écraser. Personne ne pourrait plus jamais le faire redescendre plus bas que Terre, il se le promettait.

Tout était si identique et en même temps si différent. Mais c'était toujours aussi simple de le faire sourire, de le voir enjoué, ayant hâte. Il semblait à Jude se rappeler de toutes les conversations existentielles qu'ils avaient eues, à propos de lui, de l'école, des autres. Il lui semblait soudain encore être l'enfant que Bartholomew avait trouvé, aidé, chéri comme son propre fils, ou comme un ami. Leur relation avait été pure, belle, pleine d'une confiance que Jude n'avait jamais retrouvée ailleurs. Bien sûr il s'était fait des amis, au final, de l'autre coté de l'océan. Il avait rit avec eux, pleuré, été en colère. Il avait été déçu, mais aussi très fier. Mais tout semblait fade à côté de ce qu'il avait expérimenté des sentiments avec Bartholomew. Son premier ami. La première personne qui lui avait sourit à lui, et pas à son nom de famille, pas à son sang pur, pas à son visage d'enfant. A lui, avec ses forces et ses faiblesses, ses doutes et ses peurs. Il l'avait vu lui, derrière tout ça, et lui avait apprit à s'aimer. A avoir confiance en lui. Et ce genre de lien, unique, premier, si fort, ne se retrouve pas facilement chez les autres. Et heureusement, Bartholomew acceptait d'essayer de rattraper le temps perdu. Ce temps aussi précieux qu'il avait été formateur. Jude avait du passer par ces années pour devenir qui il était aujourd'hui, et qui il serait demain. Mais rien de tout ça n'aurait été possible sans l'homme en face de lui qui s'apprêtait à partir.

Bartholomew accepta, et Bartholomew resta fidèle aux souvenirs que Jude avait de lui. Prêt à tout, ouvert, guilleret. Cet homme mûr rafraîchissant, loin de toutes les aigreurs des gens imbus d'eux même, de l'hypocrisie et du jugement. Il était resté comme Jude se rappelait de lui : un enfant dans un corps d'adulte, ou presque. Et c'était agréable.

« - Merci à toi! On se revoit ce soir, bonne journée! »


S'enquit-il en le ramenant à la porte pour le laisser retourner travailler. Lui aussi devait tenir la clinique, son rendez-vous suivant venait d'arriver.

***

Sa journée s'était parfaitement bien passée. Peut être même trop bien. Tous les clients qu'il avait eus étaient venus pour des petites choses, des vaccins, des consultations sans gravité. Rien de bien intéressant, ni prenant. Jude avait eu tout le loisir de s'ennuyer, et surtout penser à la soirée qui l'attendait. Il avait donc fermé boutique puis s'était occupé des quelques pensionnaires qui nécessitaient des soins, avant de rentrer chez lui. Il avait utilisé la magie pour remettre tout son appartement en ordre, et ceci ne lui demanda que très peu de temps. Il était donc en avance, stressé comme pas deux, et n'avait plus rien à faire pour s'occuper. Il décida de s'octroyer une pause méritée, et se réfugia sous la douche de longues minutes. Il eu tout le loisir de penser à tout ce qui pouvait mal tourner, mais essaya de ne pas trop s'en faire. Après tout, il n'y avait pas de raison pour que ça se passe mal. Pourquoi stressait-il? Il quitta l'eau chaude et se prépara, hésitant un peu, puis tira la table qu'il décora sobrement d'une grosse bougie colorée qu'il alluma. Il était mauvais à tout ceci et paniquait un peu à l'idée d'en faire trop, ou pas assez. Il sortit des verres et attendit l'heure.

Lorsque Bartholomew sonna, Jude descendit rapidement les marches et vint lui ouvrir en souriant. Tout était prêt en haut, il avait même pré-composé le numéro pour la commande des pizzas.

« - Bartholomew! Entre! Tu es en avance. Tu avais si hâte que ça? »


S'amusa-t-il, peinant à cacher sa joie de le revoir. Après tout, il n'avait pas été mieux. Le brun à lunettes fit monter le plus âgé en souriant, récupérant des choses à porter si nécessaire.

« - Bienvenue chez moi. Fais comme chez toi! De quelle pizza as-tu envie? »


Il se dirigea vers le téléphone en attendant la réponse, trop pressé.

« halloween »
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Effluves du temps passé ‖ Bartholomew   Effluves du temps passé ‖ Bartholomew Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Effluves du temps passé ‖ Bartholomew
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Le temps passe et bientôt la vie viendra
» Le temps passe et trépasse et chacun se fait une place • ft Allistair
» Help me plEASE •• Bartholomew
» C'est passé à la taille de l'ongle !
» Besoin d'un peu de temps

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Magic Happens Only Once :: Anciens Rps-
Sauter vers: