Sujet: Laisse-moi mourir en paix Mar 9 Juil - 18:51
« Sers-moi un autre verre. »
Et ferme ta gueule. J’étais en train allégrement de me bourrer bien plus que de nécessaire. Je vidais cul sec le verre de Whisky et en réclamais à nouveau un autre. La brûlure dans ma gorge me fit monter les larmes aux yeux. Mais au moins… embrouillé dans les vapeurs de l’alcool dans un bar… J’oubliais un peu la douleur qui me rongeais le corps et l’esprit depuis la mort d’Alecta. L’image de son corps dansa devant mes yeux et je réclamais encore un verre. Trois semaines. Putain ça faisait trois semaines. J’avalais encore la gorgée d’alcool sans bouger. Depuis quand j’étais là ? Pourquoi j’étais aussi résistante à l’alcool… À croire que la souffrance que m’avait infligé la vie me rendait résistante à toute tentative de l’oublier. Je caressais doucement mon bras… Ça faisait mal. Même les coupures qui avaient décoré mes bras n’arrivait pas à me faire stopper la douleur plus de quelques secondes.
Je baissais la tête et regardais mon verre. J’avais envie de vomir… Pourquoi j’étais encore vivante. Pourquoi ?! Pourquoi bordel ?! C’était quand que cette foutue douleur allait s’arrêter ?! J’observais la table en bois. Avant de frapper mon crâne dessus. Je voulais que ça s’arrête… Que la douleur au creux de mon ventre disparaisse, que l’absence de celle qui avait illuminé ma vie s’arrête. Je regardais vaguement la porte du bar s’ouvrir. Un bar au fin fond du Londres Sorciers… Là où je pourrais me bourrer la gueule jusqu’à m’en tuer… D’façon… qui serait là pour m’identifier comme moi j’avais dû le faire ? Je retiens un hoquet et attrapais à nouveau un nouveau verre d’alcool. J’enfouis ma tête sous mes bras, un verre toujours plein à la main. Je sentis une main me toucher et je la repoussais avec violence avant de me redresser, pleine de haine et de colère, prête à lui casser la gueule et me faire casser la gueule ou de me faire tuer.
« Tu veux quoi là ?! Casse-toi ! Fous-moi la paix ! »
Je tanguais un peu à cause de l’alcool, enfin, j’avais presque rien bouffé depuis le début de la journée. J’attrapais ma baguette prête à l’envoyer bouler. Je reconnus la fille, surtout par son maintien. Je réussis à articuler :
« Pandora ? »
Invité
Sujet: Re: Laisse-moi mourir en paix Mar 9 Juil - 19:59
Laisse-moi mourir en paixDeb et Panpan
Dire que je n'aime pas picoler ce serait mentir comme un arracheur de dents. Seulement voilà, il existe deux manières de se saouler différentes. Il y a l'alcool cool, celui pour se détendre, s'amuser. Et il y a celui qui est là pour nous faire oublier. Celui qui nous rend encore plus mal, quand la réalité refait surface.
Quand je vois Déborah enquiller les verres à vitesse grand v, au comptoir de ce bar dans lequel je suis entrée par hasard, je devine facilement, qu'elle picole pour oublier. Je me souviens de cette période où elle était heureuse. Quand Alecta était encore de ce monde. Tout s'est effondré à la mort de la jeune femme. Dès ce jour, il n'y avait plus qu'un immense désespoir dans le regard de Déborah. Une partie d'elle même s'est éteinte quand elle a perdu son amour.
Je la vois se détruire à petit feu. Ce n'est pas ce que Alecta aurait voulu. Elle ne voulait que le bonheur de Deborah. Je me souvient encore de ses yeux pétillants de bonheur, quand sa petite amie riait. Je me suis fait la promesse de veiller sur Déborah. Pour Alecta. Je m'approche d'elle et pose une main réconfortante sur son épaule. Elle m'envoie chier et me reconnaît ensuite.
- T'as pas assez picolé ? Tu tiens à peine debout.
Je me tourne ensuite vers le barman et l'engueule.
- Et toi, arrête de lui servir de l'alcool. Tu vois pas qu'elle n'est pas en état ? Donne lui de l'eau. Et un truc à manger. Ça fera pas de mal.
Je remarque les coupures sur le bras de Déborah. Elles sont récentes. À la colère, se mêle la tristesse. La voir se foutre en l'air de la sorte, ça fait un mal de chien.
- Ça te sers à quoi de te foutre en l'air ? Tu crois que c'est ça qu'elle aurait voulu ?
Le barman arrive enfin avec un sandwich. Ça ne vaut pas un plat de pâtes, mais ce sera déjà ça pour éponger un minimum.
- Tu va venir à l'appart où je viens chez toi. Je vais certainement pas te laisser rentrer seule dans ton état. Je partirais pas d'ici sans toi. Envoie-moi chier tant que tu veux, je te laisserais pas tomber.
Sujet: Re: Laisse-moi mourir en paix Mar 9 Juil - 20:21
Pandora… J’en ai passé des soirées avec elle et Alecta. Des soirées où j’étais dans ses bras, son menton sur mon crâne, ses bras autour de mon ventre. Nos regards complices quand on partait en fous-rire aussi bien à cause d’un private loke que de l’alcool… Ses doigts dans ma tignasse ou sur mes cicatrices, ses lèvres sur les miennes. Je n’arrivais même pas à voir ces images. C’était son visage pâle et les marques sur son corps qui me hantait. Le sang sur la housse et ses yeux clos, même endormie, elle n’avait jamais eu une expression aussi neutre. Nan… Même endormie, Alecta avait un visage expressif. J’en avais passé des soirées, assise près d’elle à la regarder dormir en caressant sa joue. C’est ce que me renvoyait Pandora. Ce bonheur qu’on m’avait arraché. J’étais maudite… J’avais pas le droit au bonheur. Pas assez picolé ? Je me laisse tombé sur mon tabouret.
« Non, pas encore assez. Je suis consciente. Ça montre que j’ai pas assez bu. »
Elle pouvait engueuler le barman, je trouverais un autre endroit pour picoler… Pour me tuer à petit feu. Je ne buvais pas de bierraubeurre. Son goût me rappelait les soirées avec Alecta et c’était pas assez fort pour me bourrer et me faire du bien. Je préférais tourner le dos à Pandora et enfouir mon visage dans mes bras. Je ne remarquais même pas le sandwich. Je ne mange plus, je bois. Je me tuais doucement. Je me tuais pour la rejoindre et arrêter enfin de souffrir. Je bus le reste de mon verre en repoussant la nourriture. Ça sert à quoi… Je regardais le fond de mon verre avant de marmonner.
« Y a une quantité de souffrance qu’un être humain peut supporter… Moi j’en peux plus. J’peux pas continuer… »
Je ne voulais pas qu’elle reste, je voulais être seule. Juste seule… mourir et la rejoindre. Je remettais presque plus les pieds à l’appartement, je n’y arrivais pas. Même au boulot c’était un calvaire. Je faisais mon boulot… et je me mettais en danger en protégeant mes compagnons. Je fis rouler ma baguette entre mes doigts et posais la pointe sur la gorge de Pandora sans aucun regret.
« Casse-toi. Casse-toi Pandora. Laisse-moi crever tranquillement. Laisse-moi la rejoindre. J’en peux plus d’ce monde de merde. J’en ai marre de souffrir, de perdre un à un tous ceux que j’aime. J’en ai marre. Alecta c’était ma vie… Alors pourquoi j’suis encore là… Casse-toi Pandora et laisse-moi mourir en paix. Que je meure ou vive… Ça changera rien à ta vie. Personne va me pleurer. Tout c’que j’voulais… moi … c’était être avec Alecta… l’aimer jusqu’à ma propre mort… On m’l’a retiré… T’sais c’que ça fait de perdre son pilier de vie ? Tu perds goût à tout. T’as mal… et tu cherches juste à oublier… Juste à ce que tout s’arrête… Et j’veux que tout s’arrête. J’en peux plus d’souffrir… On m’a interdit le bonheur, alors pourquoi j’reste en vie ? Allez Pandora, casse-toi. Retourne à la vie et laisse-moi crever, le monde ira mieux sans moi. Et toi un verre. »
Où j’te casse les dents. Le barman resta immobile et d’un coup de baguette je fis venir à moi une bouteille en posant les pièces sur le comptoir, j’arrachais le bouchon avant d’en boire une gorgée brûlante.
Invité
Sujet: Re: Laisse-moi mourir en paix Mer 31 Juil - 12:28
Laisse-moi mourir en paixDeb et Panpan
La mort d'Alecta avait été brutale ! Tragique ! Assassinée parce qu'elle et Deb étaient amoureuses. Heureuses. Je me souviens de nos longues soirées ensemble. Les deux filles blotties l'une contre l'autre. C'était la bonne époque, celle où on pouvait rêver. Je me souviens de ces futurs qu'on imaginait ensemble. Alecta ne cessait de me dire qu'elle avait trouvé l'Amour avec Deb. Et inversement. Il n'y avait même pas besoin de mots. Il suffisait juste de les voir ensemble pour voir l'évidence.
J'ai le coeur qui se serre quand je vois l'état de Deb. Elle n'a jamais pu faire le deuil de l'aimée. Je la vois se foutre en l'air. Ça me fout un coup. Deb c'était une battante ! La voir prête à tout abandonner ça me fous les nerfs en boule. Elle peut pointer sa baguette autant qu'elle le veut sur moi, je ne bougerais pas. Je ne l'abandonnerai pas.
D'un geste rapide de la baguette, je lance un expelliarmus. Dans son état, elle serait capable du pire. On est dans un lieu public. Il y a des témoins. Tant pis, si elle s'en prend à moi. Je préfère m'en prendre plein la gueule que de la voir derrière Azkaban ou sous terre.
- C'est ce qu'elle aurait voulu ? Que tu te foutes en l'air ?!
Ma voix est dure. J'ai peur pour elle. J'ai pas envie de revivre un nouvel enterrement. J'ai pas envie de la laisser couler.
- C'est ça que tu veux ? Laisser des connards gagner ! Que tout ce que vous avez fait pour vous aimer librement, n'ait servi à rien ? C'est ça que tu veux ? Donner raison à des putains d'homophobes ?
Elles se sont battues pour pouvoir s'aimer librement. Alecta l'a payer de sa vie. Il y a d'autres moyen plutôt que de se laisser crever. Jamais Alecta n'aurait voulu voir l'amour de sa vie dans cet état. Jamais.
- J'ai une seule question pour toi. Alecta penserait quoi de te voir dans cet état ? Qu'est ce qu'elle te dirait ? Qu'est-ce qu'elle penserait de cet hommage que tu lui rends en ce moment ?[
Sujet: Re: Laisse-moi mourir en paix Mer 31 Juil - 20:15
J’avais pas envie d’écouter, j’avais envie de boire jusqu’à me retourner la tête, boire jusqu’à en vomir du sang… Ouais… Jusqu’à mourir. C’était bien la mort. On souffrait plus, enfin j’espérais. Je ne dis rien, la laissant m’arracher ma baguette qui était pourtant comme une extension de mon corps. Je la retrouverais. Ou je trouverais une autre manière de me tuer. Ce qu’elle aurait voulu… Je ricanais et bu une longue gorgée d’alcool qui me brûla la gorge. Je toussais et ricanais salement avant de lâcher en fixant le fond de ma bouteille.
« Elle aurait pas voulu crever de trois coups de couteaux dans le dos dans une putain de ruelle. »
Je ne réagis pas. Elle pouvait me hurler dessus, j’avais assez d’alcool dans le sens pour m’en foutre royalement. Je bus à nouveau une longue rasade qui me fit monter les larmes aux yeux. Encore. Le plus grave c’était que la bouteille était vide. Merde. J’avais encore soif. Je tournais la tête vers l’autre qui me hurlait dans les oreilles. Je me levais brusquement en fracassant la bouteille sur le comptoir avant de me retourner vers elle, folle de rage. À cet instant, j’aurais pus la planter et lui sortir les tripes.
« FERME TA PUTAIN DE GUEULE !! Tu sais quoi de la souffrance ?! HEIN TU SAIS QUOI ? »
Je l’attrapais par le col pour la plaquer contre le mur, mon visage était à quelques millimètres du sien. Le tesson de bouteille près de sa peau. Je me savais capable de tuer, de tailler, de trucider. Je savais ce que ça faisait de prendre des coups, de supplier. Alecta connaissait presque ma vie par cœur. Elle aurait compris.
« Tu sais rien de la souffrance ! Tu sais pas c’que ça fait de savoir qu’on aurait put devenir un putain d’obscurial. Tu sais pas c’que ça fait d’vivre sous le toit de ses bourreaux ! De préférer vivre dans la rue plutôt qu’retourner chez ses parents ! D’savoir que ses bourreaux s’ront jamais, jamais inquiété ! De rien ! De que dalle ! Alecta… Alecta elle comprendrait ! Elle saurait pourquoi j’suis dans cet état ! Pourquoi j’pouvais me mettre dans cet état même avec elle ! Mais p’tre que tu pourrais toi m’dire c’qu’elle en penserait ! Puisque t’es si maligne. »
Je la repoussais sèchement avant de lancer une poignée de pièce au barman, d’attirer mes affaires d’un geste et de me diriger vers la sortie sans attendre Pandora. Je trouverais bien un autre bar.
Invité
Sujet: Re: Laisse-moi mourir en paix Ven 23 Aoû - 13:52
Laisse-moi mourir en paixDeb et Panpan
Déb fait preuve d'une violence à mon égard. Est-ce que je lui en veux pour autant ? Non. Elle est sous l'influence de l'alcool. Influence dans laquelle je plongerais des années plus tard. Ironie du sort. Elle déverse son fiel sur moi. Je ne réagis pas. En rajouter une couche n'est pas la solution.
Bien sûr je n'ignorais pas la souffrance. Comme tout à chacun, j'avais eu aussi mon lot. Cette vie à l'orphelinat dans lequel j'étais considérée comme une paria, à cause de mon dos de métamorphomagie. Plus tard quand j'ai été adoptée par mes parents adoptifs, on me considérait comme une menteuse quand je disais qu'ils étaient mes parents. Parce que je n'avais pas la même couleur de peau qu'eux. Je ne lui dit rien de tout cela. Ce n'est pas le moment. Je lui répond seulement un :
- Je ne peux pas comprendre TA souffrance.
Car ce qu'a vecu Déb, seule elle peut le comprendre. Chacun à sa propre croix à porter, ses propres démons. Les clients du bar nous regarde comme si ils assistaient à un spectacle. D'un simple regard, je leur fait comprendre qu'on n'est pas au cirque et plusieurs retournent à leurs occupations.
Déb quitte le bar. Une partie de moi est tentée de la suivre. Mais est-ce que cela n'empirerait pas son état ? Je ne sais pas où elle est partie et faire le tour des bars de la ville risque d'être long. Je n'ai plus qu'a espérer qu'il ne lui arrive rien. À mon tour je paye mes consommations et quitte les lieux. Je rentre chez moi. Je reste éveillée une bonne partie de la nuit, dans le cas où Déb voudrait venir. Si elle en ressent le besoin. Qu'importe la tournure de la soirée. Si elle a besoin de moi, je serais là.
Accueil 
Sujet: Laisse-moi mourir en paix 