Gone

Sujet: Gone Dim 19 Mai - 17:37

GoneArthur & Viviane

Saturday, May 25th

“What do you mean “she's gone” ?!”¹
Ça n'a pas de sens.
Ça ne peut pas être ça. Pas une deuxième fois.
Il n'avait pas vu passer les dernières semaines. Depuis que Constance et lui s'étaient rapprochés, les choses lui avaient semblé se dérouler à merveille. Ils avaient commencé, l'un et l'autre, à se réapprivoiser. Lentement, Arthur avait baissé sa garde. Il avait pris l'habitude de la voir plusieurs fois par semaine, jusqu'au week-end précédent où il avait amené la jeune femme jusque chez lui, dans sa maison en bord de mer. Elle avait ri de voir qu'il n'avait toujours pas réglé son problème de bordelisme, avait fait la connaissance de son compagnon à quatre pattes.
Tout cela s'était fait naturellement, comme il l'avait espéré. Certes, il avait demandé à la jeune femme de ne pas aller trop vite, de leur laisser le temps, mais du reste, tout s'était passé à merveille, de bout en bout. La sentir se blottir contre lui, la saveur de ses baisers, le parfum de sa peau, il avait pu s'abreuver de toutes ces petites choses qui lui avaient tant manqué. Il avait même pu retrouver ce petit plaisir caché que de la regarder dormir quand il ne parvient plus à trouver le sommeil.
Alors quand, le lundi suivant, elle n'était pas venu le retrouver à leur rendez-vous, il s'est d'abord interrogé. Avait-elle eu un empêchement ? Pourquoi ne pas le prévenir ? Après tout, un hibou, ou un texto – ils savent tous les deux comment fonctionne un téléphone ! – ne lui aurait pas coûté grand chose… Préférant ignorer l'angoisse qui lui étreignait déjà l'estomac, Arthur avait tenté de prendre la chose avec philosophie : il y avait sans doute une bonne explication, tout ferait sens la prochaine fois qu'ils se verraient.
Mais la semaine s'est déroulée sans qu'elle ne donne de nouvelles. Inquiet, Arthur a commencé par essayer de la joindre, en vain. Pas de réponse au téléphone, ni aux hiboux. L'angoisse était devenue telle qu'en fin de semaine, il avait été incapable de fermer l'oeil.
Vendredi arrive, et c'est les yeux cernés que l'auror a retrouvé son frère cadet, Galaad, comme toutes les semaines, pour déjeuner avec lui. Ce dernier a vu, bien sûr, les traits tirés par la fatigue et l'angoisse. Il a pu tirer quelques vers du nez de son aîné, obtenir de lui qu'il se confie sur la source de ses insomnies.
Galaad a sans doute compris avant Arthur, ce dernier refusant de voir la vérité en face, mais a été incapable de lui donner le fond de sa pensée. Il se souvient encore du chagrin de son grand frère, deux ans plus tôt, et de la difficulté qu'il a eue à se relever. Alors il préfère faire comme ce dernier, et espérer que Constance ne se soit pas enfuie à nouveau, pour une raison inconnue.
Rongé par l'inquiétude, l'auror décide alors de se rendre sur le lieu de travail de la femme qu'il aime à en crever, dans l'espoir de la croiser. Sa semaine a pu être difficile, surchargée. Ou bien lui serait-il arrivé quelque chose l'empêchant de le tenir informé ? Il passera à Ste Mangouste, après, pour s'assurer qu'elle aille bien, se dit alors Arthur.
Il n'avait pas envisagé qu'on lui annonce, une fois au cabinet de juristes, qu'elle est partie. Elle a démissionné le lundi précédent, paraît-il. Une fin de contrat qui a surpris tout le monde ; après tout, elle venait tout juste d'arriver ! Apparemment, elle aurait aussi rendu les clefs de son appartement pour retourner au Pays de Galles, ajoute une deuxième collègue, soucieuse d'informer l'homme.
C'était comme si le sol s'était ouvert sous ses pieds.
Il ne se souvient pas de la façon dont il est rentré chez lui. Il s'est laissé guider par des automatismes : il est rentré, a ouvert à son chien pour lui permettre de se soulager, et s'est laissé tomber dans son canapé, l'air hagard.
Elle est partie.
Sans un mot, sans une explication.
Elle qui lui avait assuré regretter et vouloir tout faire pour réparer son erreur. Elle qui lui avait promis ne plus vouloir s'enfuir et se reconstruire à ses côtés.
De vaines paroles.
À quel moment s'est-il mis à pleurer ? Il est incapable de le dire. Il n'en prend conscience que lorsque son chiot saute à ses côtés et vient coller contre lui dans l'espoir de le consoler. Il le serre alors contre lui et laisse sa peine s'exprimer à renforts de grosses larmes et de sanglots comme peu ont su le secouer.
Elle est partie.

En ce samedi matin, Arthur n'est pas beau à voir.
Roulé en boule sur le sol, enroulé d'une couverture, il est difficile de savoir s'il s'est endormi là ou s'il est tombé du canapé. À en juger par la quantité de bouteilles de bière vides qui jonchent le sol, il n'a réussi à trouver le sommeil qu'en s'assommant avec l'alcool. Si on en croit la table basse dont un pied est brisé, retournée contre un mur du salon – lui-même ayant une trace indiquant l'endroit où l'impact s'est produit – la télévision complètement éventrée et autres petites choses du genre, l'auror s'est à un moment ou un autre laissé débordé par la rage et a ressenti le besoin de l'exprimer d'une façon ou d'une autre. Mordred, quant à lui, s'est allongé à ses côtés, comme s'il se voulait être la présence réconfortante dont son maître avait besoin, de toute évidence. Il n'a pas bougé malgré les heures qui ont tourné et le besoin de plus en plus pressant de sortir.
Le chiot redresse sa truffe en entendant un bruit qui, lui, échappe à son maître. Sa queue bouge alors que son odorat reconnaît une présence familière et il se lève enfin sur ses quatre pattes pour aller gratter à la porte. Ça ne suffit pas à réveiller celui qui dort à même le sol.
Il faut qu'on frappe à la porte pour qu'il sursaute et ouvre les yeux, sortant sa baguette de sous la couverture. La migraine qui lui enserre alors le crâne l'incite à se rouler un peu plus en boule. Mordred, lui, laisse échapper un aboiement, bondissant déjà derrière la porte pour accueillir leur invitée.
Enfin, si Arthur accepte de la faire entrer… Il n'aura sans doute pas le choix d'ailleurs : il n'a pas fermé la porte hier soir, trop occupé à ruminer sa peine.
“Go away !” tonne-t-il d'une voix autoritaire, mais enrouée par les sanglots qui l'ont secoué une bonne partie de la nuit. Il râle en sentant le chiot revenir vers lui et lui lécher le visage dans l'espoir de le faire se lever du sol. En vain. Un oeil torve, aux paupières cernées et enflées, s'ouvre, avant de se refermer immédiatement. “Leave me the fuck alone,”² ronchonne-t-il à nouveau, sans qu'on sache s'il s'adresse à Mordred ou à la personne derrière la porte.
Qui que ce soit, il n'a envie de voir personne.
Plus personne.
Qu'on le laisse crever de chagrin en paix.
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¹ Comment ça, “elle est partie” ?
² Va t'en ! Fous moi la paix !
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Sujet: Re: Gone Dim 19 Mai - 18:20

Non ce n'est pas possible ! Galaad lui fait une blague d'un très mauvais goût. Pourtant ce n'est pas son genre. Elle n'en croit pas ses oreilles. Constance est à nouveau repartie on ne sait où. Viviane comprend pas pourquoi. Elle ne cherche pas à comprendre les raisons. Elle est juste en colère et terriblement déçue. La deuxième fois est pire que la première.

Arthur allait mieux depuis leur retrouvailles. Galaad n'a pas eu besoin d'aller dans les détails pour qu'elle devine l'état dans lequel se trouve leur frère aîné. Le réseau Thorn est efficace. Beaucoup plus que les hiboux.

Elle file jusqu'à sa demeure. Enid est gardé par Galaad. Étrangement la porte n'est pas fermée à clé. Ce qui ne ressemble pas à l'aîné des Thorn. La vision est digne d'une apocalypse. On est samedi matin et l'odeur de l'alcool imprègne la maison. Son frère est devenue une épave.

C'est bien pire que ce qu'elle pensait.

Arthur l'envoie bouler. Elle ne l'écoute pas. Elle ne compte pas l'abandonner. Pas à ce moment là. Là où il a besoin de soutien. Il peut ronchonner autant qu'il le veut et même lui envoyer des piques et des sorts ça ne changera rien. D'un coup de baguette magique et quelques sortilèges ménagers, elle répare ce qui peut être réparé et fait le ménage.

C'est son coeur qu'elle voudrait pouvoir rafistoler mais y a pas de sorts pour ça. Il n'y a pas de sortilèges pour réparer les coeurs brisés.

Elle prend son frère dans ses bras. Elle lui fait le câlin pour tenter de le réconforter. Elle lui parle d'une voix toute douce.

- Galaad m'a prévenu.

Elle lui montre ainsi qu'elle n'ignore pas la raison de son chagrin. Elle est là pour lui. Tout simplement.

- Si tu as besoin de parler je suis là. Si tu as besoin de craquer je suis là aussi. Ne crois pas que je vais te laisser dans cet état.

Jamais elle ne laissera tomber son frère. Oui qui a toujours été là pour elle. C'est à son tour de veiller sur lui.

Sujet: Re: Gone Dim 19 Mai - 20:54

GoneArthur & VivianeLe tintement des bouteilles en verre qui s'entrechoquent sous l'effet du sortilège de Viviane lui est insupportable. C'est un son particulièrement agressif pour ses pauvres oreilles, et surtout pour sa pauvre tête. Il a la désagréable impression qu'un pivert y a élu domicile et cherche activement de petits insectes à l'intérieur de son crâne. Alors il essaie de se protéger des agressions extérieures, que ce soit le bruit ou la lumière, en restant roulé en boule dans sa couverture, la tête recouverte par ses bras. Il ne fait certes pas très adulte dans cette position, mais on se protège comme on peut.
Et alors que la brume du sommeil se dissipe peu à peu, la douleur présente dans sa poitrine semble grandir au fur et à mesure qu'il comprend pourquoi sa soeur est là.
Galaad.
Il n'a fait que partager son inquiétude avec lui. Il n'avait pas encore annoncé à qui que ce soit que Constance s'était bel et bien à nouveau envolée on ne sait où. Sans doute son frère avait-il accepté bien plus rapidement ce que lui n'avait pas voulu s'avouer.
Relevé par les bras de sa soeur, Arthur ne lutte pas. Il se laisse manipuler, tel une poupée de chiffon, et se retrouve la joue collée à l'épaule de la mère de famille.
C'est sans doute dans ces moments là que leur mère, partie trop tôt, lui manque le plus. Elle qui avait su le rassurer comme personne, qui de ses mots doux pouvait tout faire disparaître, tout soigner d'un baiser sur le front… Il retrouve cette douceur dans les gestes de sa cadette, et c'est peut-être ça qui rouvre les vannes qu'il avait pourtant la ferme intention de garder verrouillées.
Il n'a pas besoin de parler. Il n'y a rien à dire de toute façon. Elle est partie, et ne reviendra sans doute plus. Et si elle revient, il veillera à ne lus se laisser ensorceler par la beauté de son regard. Il s'y est laissé prendre par deux fois, et les instants de bonheur en sa compagnie ne valent pas le chagrin qui en résulte.
Peut-être même refusera-t-il désormais de se laisser approcher par qui que ce soit, ou de se laisser tenter par une quelconque relation sentimentale. Il a donné. Il ne voudra sans plus ressentir ça à nouveau. La douleur de l'abandon, la déchirure d'un amour déçu.
Il aurait pourtant tout donné pour elle…
Il rend son étreinte à sa soeur, la serrant dans ses bras avec force tout en sanglotant sur son épaule.
Depuis combien de temps n'avait-il pas pleuré ainsi ? Viviane l'avait-elle jamais vu pleurer ? Deux ans plus tôt, il avait réussi à se soustraire à la vue de tous et à ainsi cacher ses larmes, comme s'il s'agissait là d'une démonstration de faiblesse. Aujourd'hui, il n'en avait pas la force.
Un aboiement lui fait relever la tête. Mordred a tenté de se faufiler dehors quand la jeune femme est entrée, mais est resté coincé devant la porte. Il gratte maintenant furieusement contre le bois de cette dernière, comme pour leur faire comprendre qu'un accident pourrait très vite arriver si on ne laissait pas se soulager à l'extérieur. Arthur comprend bien le message et se lève enfin, s'essuie les yeux du revers de la main et, d'un pas mal assuré, se dirige vers la porte pour l'ouvrir.
Le chiot n'en demandait pas plus et file droit vers un carré d'herbe.
“Cuppa ?” interroge l'homme de sa voix rauque. On notera qu'il ne veut plus mettre sa soeur dehors. Y'a du progrès. “I'm afraid there isn't much to eat…”¹
Il aurait dû aller faire ses courses la veille, ou ce matin. Mais vu son état, ce n'était pas prêt d'arriver. S'il sortait ne serait-ce que pour faire son sport habituel, ce serait miraculeux.
Enfin, s'il ne tombait pas dans l'abus de ce dernier. Il a déjà une nette tendance à l'addiction à l'effort physique, ça ne risque pas de s'arranger…
Il se traîne alors jusqu'à sa cuisine, baguette coincée à la ceinture – oui, il porte ses fringues de la veille – sort manuellement deux mugs, lance la bouilloire pour faire chauffer de l'eau.
“What did Galaad tell you?” Il se passe la langue sur les lèvres, les yeux rougis. Peut-être devrait-il se faire un café. Il n'aime pas trop ça, mais il paraît qu'il n'y a rien de mieux contre la gueule de bois… “Did she tell you anything ?”²
Il ne savait pas vraiment ce qui serait le pire : qu'elle soit partie comme la dernière fois, évanouie dans la nature, ou qu'elle ait informé quelques personnes et qu'il soit le seul à qui elle n'avait pas osé faire face.
“I don't get it… We were doing alright…”³
Enfin, sa maison aurait dû lui mettre la puce à l'oreille. Habituellement, elle s'adaptait aux besoins de ses occupants. Or lorsqu'il avait emmené Constance, rien n'avait bougé : la chambre à coucher ne s'était pas agrandie, et aucun dressing ou salle de bain attenants n'étaient apparus.
La magie qui régit cette maison est visiblement des plus fiables.
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¹ Tasse de thé ? J'ai bien peur qu'il n'y ait pas grand chose à manger…
² Que t'as dit Galaad ? ...Est-ce qu'elle t'a dit quelque chose ?
³ Je comprends pas… Tout allait bien…
:copyright:️ 2981 12289 0

Sujet: Re: Gone Sam 8 Juin - 21:51

Voir son frère dans cet état lui fait du mal. Le nombre de fois où elle l'a vu ainsi, elle peut les compter sur les doigts d'une main, avec des doigts amputés. Quand il lui propose du thé, elle lui répond d'une voix douce.

- Je veux bien merci.

Arthur n'as pas été aux commissions depuis un moment. Il lui dit qu'il n'a plus grand chose à manger et elle le remarque bien.

- Je peux te faire des courses si tu veux. À moins que tu préfère mes petits plats ?

Avec un peu de chance, son frère décrochera un petit sourire, suite à cette petite boutade. Même si au vu des circonstances, cela risque d'être difficile et tu le comprend. Ce que tu ne comprend pas c'est le départ de Constance. Tout avait l'air de bien aller. Arthur lui demande ce que lui a dit Galaad.

- Il m'a dit ce que tu lui as dit.

Non vraiment tu ne comprend pas son départ et surtout comme ça d'un coup. Son frère lui demande si elle lui a parlé.

- La dernière fois que je l'avais vu c'était à un repas en commun. Elle avait l'air de bien aller. Après on a pas vraiment eu l'occasion de se voir. Je ne comprend pas ce qu'il s'est passé. Tout avait l'air de bien aller.

C'est normal qu'il lui demande si elle avait des informations. Si Constance lui avait parlé d'une quelconque envie de partir, elle lui aurait dit de lui en parler avant. Ou au moins, elle aurait essayer de ménager son frère en le prévenant avant. Bien sûr ça aurait été difficile. Mais au moins il n'aurait pas été pris de court. Là ce n'est pas le cas. Elle n'était pas au courant non plus. C'est le choc ! Elle a beau essayer de se refaire le film. Rien. Tout semblait aller pour le mieux. Et du jour au lendemain, plus rien. Elle serre son frère dans ses bras pour lui faire un câlin réconfort. Elle l'écoute, le console. Lui qui a toujours veiller sur elle. C'est à son tour de veiller sur lui.

Sujet: Re: Gone