Together? Forever!

Together? Forever!

Je ne peux pas te promettre de régler tous tes problèmes, mais je peux te promettre que tu ne les affrontera pas seul

Il commençait à se faire tard. D'ailleurs, mêmes quelques soûlards de fin de semaine entamaient, de leurs démarches pas assurées, la dure route jusqu'à chez eux.
Hein? Ha! Vous vous demandez ce qu'Artémis de Beaumont, LA fille la plus mal à l'aise en compagnie des sans-pouvoirs fichait dans cette partie de Londres qu'elle évitait en temps normal? Longue histoire! Vous avez le temps? Et bien c'est parfait! Asseyez-vous et écoutez!

Tout a commencé durant le bal de la Saint-Valentin. Une soirée qui avait commencé sous de bons auspices, l'alcool coulait à flot, la bouffe était bonne et tout le monde s'amusait. Artémis, de son côté, était au côté de son fiancé qui, bien qu'il lui avait été imposé par sa famille et les MacFusty, avait été un véritable gentleman! Et, en plus, grâce à Irina - sa mécène et professeure - elle avait pu jouer de son violon fétiche en public! Je vous le dis: la soirée était destinée à bien se passer.
Si seulement "ils" n'étaient pas arrivés! Qui, ils? Et bien les Deathwings! Un groupe de mages noirs...Qui avaient empoisonnés on-ne-sait-toujours-pas-trop-quoi, même si Artémis soupçonnait le champagne et les petits-fours, menaçant tout les sorciers présents de perdre leurs pouvoirs. Artémis, dans son malheur, avait eu de la chance. Elle n'avait été que très légèrement contaminée. Il fallait dire qu'elle n'avait pas touché à la nourriture et qu'elle n'avait bu qu'une flûte de champagne pour garder l'esprit clair lors de son récital. Son perfectionnisme avait certainement sauvé ses capacités magiques.

Mais tout le monde ne pouvait pas s’enorgueillir de cette chance. Et, malheureusement, c'était le cas d'une connaissance - que dis-je? Une amie - d'Artémis. RAAAAH! Mais arrêtez de poser des questions ou vous allez savoir ce qui arrive à la personne qui n'arrête pas d'interrompre la conteuse, bordel!

...
...
Haaa! Merci! Alors oui, je vais vous dire qui est cette fameuse amie pour qui Artémis a bravé ses réticences à s'aventurer dans la partie non-magique de Londres! Donc, cette amie est Silje Jørgensen. C'était une étudiante de la MUL, l'Université de Magie et de Sorcellerie de Londres ainsi que la préfète en chef de leur Maison, Serpentard. Artémis et Silje s'étaient connues sur place, peu après l'investiture de la de Beaumont en tant que préfète des Serpentard en remplacement à l'ancienne qui avait fini ses études.
Et bien qu'elle n'était qu'une deuxième année - un peu tôt de l'avis de certains pour que quelqu'un devienne préfet (mêlez-vous de vos affaires, les gens!) - Silje l'avait accueillie à bras ouverts. Elle l'avait soutenue.

Alors, aujourd'hui, c'était le tour d'Artémis de lui renvoyer la faveur! C'est comme ça qu'elle s'était retrouvée à la recherche de son amie disparue. Oui, disparue! Parce que Silje était aux abonnés absents depuis la perte de ses pouvoirs. Un jour, Artémis avait découvert la chambre d'étudiante de la blonde vide. C'était comme ça qu'elle avait appris - en questionnant leur entourage commun - ce qui était arrivé à son amie. Il était arrivé tellement de trucs abracadabrantesques lors de cette Saint-Valentin de malheur - Ha non! Elle s'interdisait de penser qu'elle avait embrassé son écossais de fiancé à son insu! Et puis, zut! Cela ne comptait pas! C'était pour lui sauver la vie (ou ses pouvoirs, c'est à voir!) Bref! Y'AVAIT RIEN DE ROMANTIQUE DANS LA CHOSE, VU?! - qu'elle avait complètement zappé que Silje était à la soirée et avait donc été contaminée comme les autres. Et gravement... Vu que l'ancienne préfète en chef avait quitté le monde magique pour s'installer dans celui des moldus en coupant les ponts avec tout le monde. Même avec elle.

Mais pourquoi?!
...
Quoi? Ouais, ouais! Artémis sait pourquoi! Son "allergie" notoire face aux moldus - et envers tout ceux qui y ressemblaient ou y étaient affiliés - était de notoriété publique. Jusqu'à présent, la française s'en foutait comme dans l'an de 40! Mais, là... C'était certainement pour ça que Silje n'avait pas pris la peine de lui en parler.




Artémis était perdue dans ses pensées mais revint à elle quand elle arriva à son point d'arrivée. Son regard valsa de la devanture du pub à la photo qu'elle avait en main. Ouais! C'était là! L'ancienne Serpentarde travaillait là depuis sa "reconversion forcée". Et, à en juger par l'heure, elle n'allait pas tarder à en sortir. Mais putain, elle lui dira quoi?! "Salut"... Heuuu, trop détendu? "T'es pas facile à retrouver!"...Là c'est trop agressif! C'est là qu'Artémis se rendu compte qu'elle n'avait pas du tout préparer "son texte".
Et flûte! Mais bon, elle est là, elle y reste! Alors, l'air de rien, la rouquine alla s'accouder entre la porte d'entrée du pub et la ruelle d'à côté.

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Je ne peux pas te promettre de régler tous tes problèmes, mais je peux te promettre que tu ne les affrontera pas seul

Il faisait plutôt froid. Artémis souffla dans ses mains et de la vapeur sorti de ses lèvres. Elle n'était là que depuis cinq minutes et commençait déjà à s'impatienter, se retenant de dire Fuck! à la discrétion et d'entrer pour se réchauffer. Seule la perspective de faire peur à Silje lui campait les pieds au sol.

Elle soupira de soulagement en voyant les derniers soûlards être virés à coup de pieds au fion du bar par ce qu'il semblait être le patron. Leurs regards se croisèrent mais Artémis lui fit silencieusement comprendre qu'elle ne comptait pas rentrer et il la laissa tranquille, croyant simplement qu'Artémis attendait des amis.
En soi, c'était pas faux.
Des bruits de rangement se firent entendre à l'intérieur de la bâtisse et elle vit du coin de l'oeil les volets être descendus, lui indiquant que Silje avait fini son service. Regardant sa montre à gousset, Artémis haussa les sourcils en voyant que Silje avait quelques minutes de retard sur le planning indiqué par le détective qu'elle avait engagé. Soupirant, elle releva la tête pile quand une tignasse blonde reconnaissable entre milles sorti du pub. Leurs regards se croisèrent. - Artémis... La nommée garda le silence; Déjà parce qu'elle ne savait que dire mais aussi parce qu'elle était...Horrifiée de ce qu'elle voyait. Cette fille en face d'elle n'était que l'ombre de la Silje qu'Artémis avait connu. Une teint à faire peur, même ses cheveux semblaient avoir perdu de leur vigueur d'antan comme si des années étaient passées depuis cette soirée funeste où elle avait perdu ses pouvoirs.
Artémis avait honte de le penser mais si son amie n'avait pas dit son nom à voix haute, elle ne l'aurait pas reconnue. Mais les faits étaient là. Cette serveuse sans pouvoir qui venait de finir une dure journée de travail était bel et bien Silje Jørgensen...
- Qu'est ce que tu fais ici ? Dans les yeux de la blonde, Artémis cru voir de la surprise...Et de la honte. Oui, bien sur. Quand on connaissait bien la rouquine franco-écossaise, on savait que le monde moldu n'était pas sa tasse de thé. Même Ezra, meilleur ami depuis des années de la rouquine au nom de déesse grecque, ne parvenait pas à l'y traîner. Alors, penser qu'Artémis allait y mettre les pieds de son propre chef... Il y avait quelque chose d'à la fois surprenant et risible. Depuis quand on a besoin d'une raison pour voir une amie?

Et merde! Son ton sonnait comme celui d'un reproche. Artémis t'es vraiment trop conne! La nommée se racla la gorge avec un petit air d'excuse - Artémis qui s'excuse...Jouer au loto demain! - puis poursuivit: On peut faire quelques pas? Bon c'est complètement bateau comme réplique mais Artémis ne savait pas trop quoi dire ou proposer d'autres. Surtout qu'elle ne savait pas où aller...Les bars du quartier étaient tous fermés et les boîtes de nuit n'allaient pas tarder.

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Alors là, Artémis devait se l'avouer: elle était mal à l'aise. Comme jamais. Même sa rencontre avec Alistair avait été moins malaisante. Et pourtant, rencontrer la personne avec qui on est sensé se marier sans que personne vienne demander l'avis aux principaux intéressés était tout sauf une situation rassurante.


Le détective l'avait pourtant prévenue. La jeune femme qu'il pensait être Silje ne ressemblait presque plus à celle qu'Artémis avait connue. "J'ai eu du mal à la reconnaître entre votre photo et cette serveuse!" mais, encore là, Artémis s'était voilée la face.
Totalement.
Elle ne voulait pas y croire. Mais la réalité lui a sauté aux yeux. Cette Silje n'avait rien à voir avec celle d'autrefois... Perdre ses pouvoirs l'avait-elle autant métamorphosée? Pensa la jeune rousse qui raffermit sa prise sur son étuis à violon. Pour combler le vide, Artémis demanda à Silje si elle avait du temps. Normalement oui, non? Elle venait de la voir quitter ce pub. - Oui... Je veux bien. Il y a un parc pas très loin. L'endroit est plutôt calme. On y sera mieux. Enfin c'est comme tu veux... Artémis sorti une carte magnétique de sa poche et dit: Ezra m'a aidée à réserver dans un hôtel moldu. Je viens d'y aller pour prendre la chambre. On va pouvoir parler en toute tranquillité Elle remit l'objet à sa place: Ne t'inquiète pas. Je ne lui ai pas dit pour toi.
Artémis n'était pas idiote. Elle savait que si Silje était partie c'était parce qu'elle avait honte de ce qu'elle était devenue. Alors apprendre qu'Erza, de qui elle n'était pas spécialement proche, savait pour elle. Artémis avait inventé un truc - comme quoi elle voulait avoir un peu de tranquilité pour s’entraîner, d'où le violon - et elle pensa que c'était une des rares fois où elle mentait à son meilleur ami.


Au bout de quelques pas, Silje brisa la glace dans un - Comment tu as fais pour me retrouver ici ? Artémis prit quelques secondes de réflexions avant de miser sur la vérité dans un: J'ai demandé à un détective de te chercher. La famille de Beaumont était assez riche pour se le permettre. - Comment vas-tu depuis le temps ? Artémis regarda Silje sortir une cigarette. Depuis quand tu fumes? Demanda-t'elle, surprise. Silje n'avait jamais fumé. Pas en sa présence en tout cas. Normal. Au vue de la situation. Toujours promise en mariage. Déclara-t'elle en tirant sur le Shield Knot offert par Aoife, la mère d'Alistair, pour le montrer à Silje. Un plaisir... Elle exagérait peut-être. Alistair était quelqu'un de gentil et il l'a respecté. Elle aurait même pu l'aimer si ils s'étaient rencontrés dans un autre contexte. Mais ce n'était pas le cas et l'un comme l'autre, trouvaient la situation inconfortable. Surtout depuis le coup du collier. - Je suis sincèrement touchée de te voir. Je suis vraiment surprise. Dans le bon sens du terme. Artémis sourit: C'est le coin qui te fait dire ça?


- Tout va bien à la MUL ? Je m’entraîne toujours à la musique. Mademoiselle Slaviskova me recommande toujours. Mais la salle des préfets fait bien vide sans toi. Elle poursuivit: On n'a pas encore sélectionné une nouvelle préfète en chef. Ce rôle te revenait...Et de droit.

Le duo arriva devant l'hôtel.

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Je ne peux pas te promettre de régler tous tes problèmes, mais je peux te promettre que tu ne les affrontera pas seul

Artémis ne répondu pas à la réplique de Silje. A la place, elle serra les poings. Oui, tout a changé. Elle n'aurait jamais cru qu'un sorcier pouvait perdre ses pouvoirs, comme ça.
Cette soirée devait être l'occasion pour tous de s'amuser et, à la place, certains avaient vu leur vie et leur travail détruits pour la soif de pouvoir et de cruauté d'autres. - Ton détective est efficace en tout cas. Et je ne l'ai pas remarqué. Artémis sourit en remerciement, sentant ses muscles se détendre. Oui, elle n'avait pas engagé n'importe qui. Il s'agissait d'un animagus. Il avait donc pu approché Silje de près sans que cette dernière ne soit au courant. Y'a intérêt vu le prix qu'il m'a demandée pour ses services! Se contenta-t'elle de répondre.


Le duo arriva enfin à l'hôtel. C'était un petit hôtel de quartier assez confortable. Le genre de gite où les clients ne restent guère plus d'une ou deux nuits. Ils étaient soi des gens qui travaillaient dans le coin mais habitaient loin et qui prenaient une chambre quand ils ne pouvaient plus se permettre de rentrer soi des touristes qui faisaient une étape dans Londres avant de reprendre la route. Bref, les deux femmes ne risquaient donc pas de croiser quelqu'un qu'elles connaissaient.

La chambre était somme toute simplissime. Il y avait un lit double avec des draps beiges, une salle de bain avec douche et autres sanitaires contenant le classique des produits que proposaient gratuitement les hôtels. Il avait aussi un fauteuil, une table avec deux chaises ainsi qu'une télévision. - Merci de ne pas en avoir parlé à Ezra. Lui dit Silje tandis qu'Artémis posa son étui à violon sur la table. Elle répondit: Vous n'étiez pas spécialement proches. Et quand j'ai compris ce qui t'étais arrivé, je me suis doutée que tu ne voulais pas qu'il te voit comme ça... Son ton était limite morne mais Artémis n'était pas vexante. Elle constatait. Silje avait été une sorcière fière d'elle et des pouvoirs qui faisaient la force de leur monde. Artémis savait donc que les perdre avait eu un effet négatif sur la jeune femme. De plus, Ezra et Silje ne se fréquentaient que parce qu'il y avait Artémis entre eux deux. Une amitié en commun mais c'était tout. Et Artémis ne voulait pas voir Silje se braquer si elle avait ramené son meilleur ami avec elle.

- Tu sais même sans tout ça, ça aurait été ma dernière année en tant que préfète en chef. Oui. Un an et Silje serait partie pour la vie active. Néanmoins: Peut-être. Mais j'aurais aimé que tu laisses une lettre. Rien. Même pas un mot dans sa chambre d'étudiante. Silje était partie comme une voleuse. Comme un courant d'air. - Tu devrais postuler pour le rôle. Tu as toute les capacités pour l'être et tu as les épaules solides pour endosser les responsabilités que cela implique. Et ce n'est pas par amitié que je te dis ça. C'est parce que je le pense objectivement. Changement de sujet? Soit! Elle n'était pas venue pour se disputer et elle ne voulait pas voir la jeune femme la fuir. Je ne suis qu'une deuxième année...- En ce qui concerne la musique tu as des projets en ce moments avec Miss Slaviskova ? Pas vraiment. Au fait, elle ouvrit son étui un petit air en hommage au bon vieux temps?