Hello it's me-ow ! ~ Ft. Loïschou

Apparaître dans cette forêt en parfait petit sorcier propre sur lui (du moins en apparence), humer les environs à la nuit tombée, et sortir sa baguette pour se métamorphoser en ravissant chat noir, c'était presque devenu une habitude. Il ne comptait plus les fois où il l'avait fait sans pour autant oser venir passer le pas de la porte -ou de la fenêtre plus précisément- de la maison qui l'intéressait, pour juste observer. Depuis cette soirée maudite, il avait laissé couler quelques jours avant que l'idée n'en vienne à germer dans sa tête. Ses missives enflammées... Le soir de la Saint Valentin, il aurait beaucoup aimé se dévoiler à l'homme de ses pensées. Ca aurait été si parfait. Mais non, il avait fallu que des crétins des Alpes viennent tout gâcher et maintenant Loïs doutait que Ash Nightingal soit d'humeur à fricotter avec quelqu'admirateur secret que ce soit. Mais que Salazard Slytherin le foudroie sur place s'il abandonnait aussi facilement que ça.

De ce fait, il avait choisi sa forme féline pour approcher le grognon professeur. Il ne doutait pas que ce dernier serait plus que surpris, voire désappointé lorsqu'il comprendrait mais il fallait aussi qu'il s'assure que l'autre hybride ne serait pas là le soir où il viendrait lui rendre visite. C'était autre chose, ça aussi. Loïs était curieux d'entendre l'histoire qui se cachait derrière cette colocation plus que mal assortie. Et en parlant de mal assortie... C'était quoi, cette histoire avec la blonde Slaviskova ? Son sang était pur, au moins. Et elle était tout sauf laide à regarder... Loïs mentirait s'il disait que les voir se récurer les amydgales devant lui lui avait fait plaisir, mais il était toujours partant pour partager, selon les circonstances... Seulement ça avait l'air plus compliqué que ça.

Ce soir là, il avait miaulé pour attiré l'attention de son ancien professeur. Non pas parce qu'il ne pouvait pas rentrer, mais parce que celui ci avait déjà la compagnie de deux autres bestioles, dont l'une sur ses genoux. Pfff... Mais à la grande surprise de Loïs, ce dernier fut déloger pour l'accueillir. Ca, ça fait plaisir. Il sauta au bas de la fenêtre dans un petit miaulement mêlé de ronron, et alla onduler son pelage contre la jambe de Nightingal. Heureusement, il avait des goûts vestimentaires foncés, ça éviterait les poils trop visibles à la longue. Il observa le Fléreur et la gamelle qu'on lui proposait, mais il préférait s'assurer une place de choix, et sauta agilement sur l'accoudoir puis les genoux libres. C'était indécent, quelque part, et Loïs savait pertinemment qu'il allait loin dans la tromperie mais en même temps c'était tellement satisfaisant. Il laissa aller son petit corps contre son torse pendant plusieurs allers retours, afin de lui témoigner de son affection, puis sans trop attendre il s'installa confortablement. Et en plus, Ash Nightingal lui grattait le menton. Elle était pas belle, la vie ?

Mais bien vite le félin sentit que quelque chose ennuyait le brun. Oh, Ash Nightingal sautait rarement de joie sur place, mais il avait particulièrement las, ce soir, et il s'occupait à peine de son pelage en plus.

« Brrrouuu ? »

Il demanda, levant la tête vers lui comme pour demander ce qui n'allait pas. Lucifer était décidément à la ramasse, comme animal de compagnie, s'il préférait son bol de friandises au bien être de son maître. Loïs, toujours sous sa forme à quatre pattes, se redressa et posa ses deux pattes avant sur le torse de l'homme pour aller frotter ses moustaches contre la mâchoire de l'autre, en signe d'affection. Oui, bon, et peut être un peu en signe de marquage de territoire, comme le faisaient les véritables chats. C'était à se demander combien l'instinct animal prenait le dessus lors de ses transformations, et combien de Loïs restait présent, parfois.

Le fait que c'était mal, très mal ce qu'il était en train de faire, Loïs en avait plus ou moins -pleinement- conscience. Deja que prendre l'apparence d'un autre être humain a ce genre de fin, c'était très vilain et répressif d'une peine d'emprisonnement lourdes mais se transformer en félin pour se glisser dans les draps de son ancien professeur d'université... Il avait des circonstances atténuantes, on pouvait dire ? Le traumatisme de cet enlèvement et chantage au poison l'avait tout retourné. Il n'en formait plus la nuit... Bon, parce qu'il s'occupait a autre chose, c'est sur. Mais c'était purement et simplement parce que le jeune Valentine n'arrivait plus à fermer l'oeil ! Une chose était sure, son inclinaison pour la Magie Noire en avait pris un coup, ce soir là. Enfin plus que la magie en elle même, le camps a rallier. Il n'avait pas eu de directive de son père concernant les BlackWings... Ce dernier le gardait parfois éloigné de ses affaires tout sauf nettes. D'aucun aurait pu croire que c'était par soucis de protection de son seul et unique fils et héritier. Mais non. C'était pour garder un pion disponible et en sûreté pour le moment où il pourrait être le plus utile, Loïs le savait.

Alors là prison, faire des choses répréhensibles tout ça... Il ne en avait cure. Encore plus lorsqu'il sentait les doigts agiles de Ash Nightingal parcourir son pelage. Les friandises par contre... Urgh. C'était vraiment obligé ? Il mordit dedans, pour faire bonne figure, mais des qu'il eût le regard tourné le chat relâcha la nourriture qui finit derrière le fauteuil, profitant sans doute a Lucifer le si bien nommé.

Le reste des paroles de l'homme le laissèrent sans voix. Il petit "miii" s'éleva de sa gorge, et son ronronnement de chat automatique -lorsquil voulait rassurer celui sur lequel il se trouvait- s'était aussi déclenché. Décidément, son maître intermittent versait souvent dans le mélodrame et dans le ronchonnage, mais a son âge... Loïs trouvait que c'était gâcher. Cet homme était capable de tant de choses. Et il se cachait là, en pleine forêt, avec un vampire de surcroît. Il était touché qu'il songe a garder sa présence (même s'il savait que Ash s'adressait au chat et non a lui) mais si ça ne tenait qu'à lui, il aurait préféré le sortir de son trou plutôt que de l'y laisser se morfondre. Et puis vivre avec un hybride vampire... Non merci. Qu'est ce que quelqu'un comme Ash Nightingal lui trouvait... Il frotta des moustaches une nouvelle fois contre sa main et se laissa déposer sur le fauteuil, avant de comprendre ou l'homme se rendait.

Oh, il n'avait pas été jusqu'à lui tenir compagnie sur le coin de la baignoire, mais ce serait mentir de dire qu'il n'avait pas passé la tête par l'entrebâillement de la porte plus d'une fois. Il avait déjà somnolé au pied de son lit, aussi. Toujours pour partir avant son réveil et pouvoir rejoindre son travail au ministère a temps. Parfois, il se rendait compte a quel point c'était pathétique. Et parfois il s'en foutait royalement. Ce soir il n'avait pas envie d'être seul... Et il n'avait pas non plus envie de ces filles nuits de débauche dont il avait le secret. Non. Il attendait Ash, sur le coin du lit, et ne se laissa pas déloger quand il fut l'heure pour celui ci de se coucher. Il attendit qu'il prenne place et vint sous son bras de nicher confortablement, apportant chaleur et ronronnement a son maître épistolaire.

Et puis, après quelques heures au milieu de la nuit, il changea a nouveau. Il ne n'avait fait qu'une fois, pour l'observer de ses yeux d'humains, mais cette fois il était resté lové contre lui. C'était fou, comme idée, probablement un peu suicidaire aussi mais il était si bien installé, et l'homme sentait si bon, son odeur familière l'appaisait. Silencieusement, il lui demanda pardon, et puis finit par s'endormir a nouveau en voyant que l'autre ne se réveillait pas.

Après des semaines de n'importe quoi, et de nuits courtes, les draps et les bras d'Ash Nightingal c'était comme le Paradis. Il aurait du zapper la débauche et aller directement rejoindre l'homme, et pas sous la forme d'un chat noir. Mais il avait vu cette femme à son bras, à ses lèvres, plusieurs fois et... Il n'avait pas eu le courage ? Oui, lui, Loïs Valentine, n'avait pas eu le courage de débarquer franchement en frappant à la porte d'Ash et de son vampire de compagnie pour lui dire les choses franchement. Et s'il se faisait rembarrer ? Franchement, la honte ne faisait pas partie du vocabulaire du garçon de 28 ans qui avait jusqu'ici tout fait pour y échapper. A commencer par ne jamais s'amouracher... Ca n'était pas de l'amour, ce qu'il ressentait pour son ancien professeur. Ca non. Non non non. C'était juste une passion sensuelle et une légère obsession. Voilà.

Le réveil avait été brutal. Lorsque déjà son étreinte s'était retirée à lui, il avait gromellé et chercher de la main la silhouette qui avait dormi avec lui et puis l'eau lui était arrivé sur la tronche. Un Loïs mouillé au réveil, ça n'était pas moche, mais c'était très désappointé. Surtout qu'il avait dû dormir à moitié dans ses fringues, comme il n'avait rien ramené...

« Bonjour cher ami... Vous savez recevoir, de bon matin, pas de doute. »

Il dit encore un peu endormi, chassant ses mèches noires trempées de ses yeux fatigués. Ouh, il avait l'air en colère... Loïs réfléchissait à la façon la moins désagréable d'amener les choses. Et en même temps, à quel moment dormir sous sa forme humaine à côté de lui pour un réveil surprise avait été une bonne idée...

« Je suis un Animagus. Déclaré, en France, hein. Croyez moi si vous me tuez vous lui rendrez plutôt service à mon paternel, il n'est pas vraiment ravi de son seul et unique descendant en ce moment... Pas assez radical à son goût. »

Il soupira, s'appuyant sur ses poignets et s'asseyant sur le lit, observant l'homme qu'il admirait de loin -et de près- depuis longtemps.

« "Vous pensez bien que c'est pour éviter de vous faire fuir, ou d'avoir ma tête mise à prix, que je retiens quelques peu mes ardeurs et mon language..." »

Il récita. Il les avait tellement relues, toutes ses lettres, avant de les envoyer, il les connaissait par coeur. Il avait bonne mémoire, de celles de son correspondant aussi.

« "Je vous remercie de votre intérêt pour ma personne, mais sachez que je me vois mal vous répondre banalement que je suis intéressé ou non sans en savoir plus sur vous ou plus simplement savoir qui vous êtes." vous m'aviez dit. Alors j'ai voulu me présenter. Mais vous étiez occupé tout le temps et de fil en aiguille, comme vous aviez l'air de mieux recevoir les créatures à quatre pattes que les humains... »

Il chercha chez l'homme une réaction qui pourrait lui donner une indication sur la façon dont l'autre le prenait. Honnêtement, lui, il l'aurait assez mal pris, qu'on l'observe comme ça plusieurs soirs d'affilée. Voire trahi peut être. Bah, il avait l'habitude qu'on n'apprécie pas son esprit un peu retort, ou ses idées, ou son côté tactile et un peu trop dévoué mais... Bizarrement, ça l'ennuierait vraiment que l'homme de ses pensées le jette par la peau du cul dehors. Il s'assit en tailleur, l'air le plus innocent possible avec ses grands yeux noirs et son sourire doucement ennuyé. Juste ce qu'il fallait de remords sur son visage, sans non plus faire pitié.

Ash Nightingal était en colère... Il n'était pas du matin, et aussi, il était en colère. Deux choses dont Loïs pouvait être certain. Il essayait ses yeux les plus adorables vers l'homme mais apparemment, ça n'était pas de la plus grande efficacité. A sa décharge, ça faisait beaucoup d'informations d'un coup. Mais il avait été clair pourtant... Il l'aimait bien, il avait envie de lui faire des choses, il n'avait pas osé lui dire de but en blanc alors il était venu sous la forme d'un chat et... Certes, il avait mis un peu de temps a se révéler, mais a sa décharge... Ses genoux étaient vraiment confortables, ok ? Loïs resta a sa place et observa l'homme évoluer dans la piece, il ne cilla même pas quand l'autre homme commença a lâcher les enfers sur lui. Mélodramatique much ?

A ce moment, ses yeux s'étaient un peu écarquillés quand même. Il allait soin, son cher ancien professeur. Certes il avait la réputation d'être un homme méfiant et grognon et Lois l'avait connu plutôt sous ce jour là, d'ailleurs, toutes ces années. Mais ses soupçons allaient un peu loin. Ash Nightingal le connaissait, pourtant. Suffisamment pour savoir qu'il se comportait parfois comme un vilain garçon mais qu'il l'avait toujours respecté au plus haut point. La colère l'aveuglait peut être. En tout cas, ses menaces ne suffiraient pas a faire peur a Lois qui avait vu et reçu bien pire de Valentine Senior. Il attendit la fin de sa phrases cela dit, avant de lui répondre. Il n'avait pas envie de l'agacer plus.

« Mr Nightingal... Vous trouvez ça si fou que le contenu de ces lettres soit sincère ? »

Il commença, d'un ton qui sous entendait réellement sa surprise. Il ne s'était vraiment pas moqué de lui dans ces lettres, même s'il avait joué de sa plume pour les rendre plus divertissantes.

« Je concède que j'aurais du me révéler plus tôt mais comprenez moi... Vous ne m'auriez jamais cru. Voire vous m'auriez lancé un sort sur votre perron, comme vous vous apprêtez probablement a le faire maintenant. »

Il soupira et lui sourit un peu.

« Pour ma défense, vous n'êtes pas tellement facile a approcher. Je m'étais dit que j'aurais plus de chance en tant que chat qu'en tant qu'ancien élève cette doué mais insupportable. J'ai tort ? »

Il se leva du lit et se rapprocha lentement, très lentement de l'autre homme, les deux mains en évidence et en signe de non agression, histoire que Nightingal dans sa paranoïa constante ne croit pas qu'il était sur le point de l'attaquer. Il se planta devant lui, s'il s'etcoutait, il l'aurait tiré sur le lit et aurait fait voler ses vêtements pour lui prouver ses dires ! Mais il avait encore un semblant d'instinct de survie, alors il se retint. À la place, il déposa ses lèvres sur le coin des siennes, attendant le retour de bâton. Mais peut être qu'il serait trop choqué pour l'étrangler tout de suite ? Il recula a peine et le regarda avec ses deux billes sombres.

« Pour vous, je pourrais tout aussi bien rester un chat si vous préférez. Je parle moins sous cette forme, faut dire. Mais mes autres diverses propositions étaient sincères... Chacune d'entre elles. »

Et il insista un peu gravement sur les mots, au cas où Ash ne savait pas desquelles il s'agissait. Sa voix le laissait sous entendre.

Peut être qu'il était un peu suicidaire, Loïs, ou peut être que la vie d'un parfait jeune homme de bonne famille au sang pur et au métier rangé ne lui convenait pas tout à fait. Non, c'était même plutôt un euphémisme d'ailleurs. Sinon pourquoi est-ce qu'un Serpentard tel que lui aurait été jusqu'à faire autant de choses insensées ces derniers temps ? Voire ces dernières années ? C'était plutôt les Gryffons idiots, qui faisaient ça. Il se contentait de jouer avec le feu gentiment mais là, depuis la soirée de la St Valentin, le feu grimpait le long des rideaux jusqu'au plafond. Après... Est-ce que mourir de la main d'Ash Nightingal était si terrible ? Il espérait qu'il le torturerait un moment avant, quand même. Histoire de profiter pleinement de l'étendue de la connerie de ce qu'il avait fait. C'était un peu à ça que Loïs s'attendait quand il avait embrassé l'autre homme, à demi sur ses lèvres.

Pas de le faire bugguer totalement. Bon, le fait que Nightingal était à côté de la plaque pour tout ce qui concernait les choses de l'amour ? Ca n'était plus à prouver. Des années qu'il l'avait connu en tant que professeur jusqu'à leur dernier échange de lettres c'était évident. Mais à ce point ? Il l'avait pourtant pris sur le fait de roulage de patin à la belle blonde et les regards qui en disaient long. C'était peut être ce qui l'avait poussé à passer des nuits risquées avec le voleur d'identité Jesus l'enfoiré de service. Mais quand même, Ash... Loïs avait été clair, non ? Le jeune homme vit l'autre s'asseoir et lui désigner un siège. Il n'avait pas vraiment envie de lui obéir alors qu'on lui demandait de s'éloigner de l'objet de son désir mais il s'exécuta en se rapprochant de la fenêtre.

« Je ne peux pas prétendre vous connaître tant que ça mais avec les années, quand même un peu. Vous par contre, vous n'avez jamais rien vu. Pourtant ça n'est pas comme si j'avais essayé d'être discret. »

C'est sûr, quand on passe son temps à flirter avec tout le monde, ça finit par ça. Personne ne voit quand vous plaisantez ou quand vous flirtez pour de vrai comme il l'avait pourtant fait avec son professeur. Avec respect, bien sûr, hein.

« A la MUL... j'avais fini par comprendre que vous ne vouliez pas d'histoire. Comme vous le dites si bien vous êtes un homme... difficile à approcher. »

Il reconnaissait l'erreur de ne pas avoir fait ça, se révéler, plus tôt. Mais comment vous faites pour dire à quelqu'un qui n'entend pas que vous avez le béguin -pour ne pas dire ça de façon plus crûe- que vous le voulez tout entier ? Merlin même avec ses lettres plus qu'indécentes il avait mis des jours à percuter. L'animagus caressait la bibliothèque à côté de la fenêtre du bout des doigts pour s'occuper, jouait avec les rideaux en regardant dehors, et puis revenait souvent à son ancien professeur.

« Je n'aurais jamais cru que vous répondriez à mes lettres... Et puis vous aviez l'air de me croire d'avantage, si vous ne saviez pas que c'était moi, alors je me suis lancé. J'ai seulement trois ans de moins que vous, vous savez. Je suis assez grand pour savoir ce que je veux. »

Il appuya en souriant. L'autre homme avait l'air crevé, éreinté jusqu'à la moelle. Loïs Valentine n'était pas le genre de garçon à s'en faire pour son prochain, mais Ash Nightingal, c'était autre chose, il aurait fallu être un monstre pour ne pas être au moins un petit peu touché... Il était content de lui avoir apporté un peu de réconfort, même si c'était juste sous sa forme féline. D'où sa proposition d'oublier ça et de ne rester qu'en chat. Mais il était quand même attiré comme un aimant par lui. Si l'autre homme savait à quel point. Il lâcha sa fenêtre et revint vers l'autre homme, parlant doucement.

« Moi je pense que si vous ouvriez les yeux, vous verriez que plus d'une personne en pince pour vous. Et que ça n'est pas si grave ni compliqué. »

Il avait un peu sourit, pour dédramatiser. Il avait généralement un don pour les mots, ça n'était pas pour rien qu'il avait ce poste au ministère -même s'il avait été placé là par piston. Sauf que là, le défi était de taille. Il posa gentiment une main sur une épaule, puis l'autre de l'autre mage noir, et l'invita à se redresser un peu pour lui laisser la place de s'installer. Oui, sur ses genoux. Oui à califourchon aussi. Mais plutôt qu'une invitation à la luxure comme il avait plutôt l'habitude, il l'enserra de ses bras en posant sa tête contre son épaule dans un câlin. Il parla à nouveau doucement, intimement rien que pour lui.

« Je ne suis sans doute pas le meilleur choix et vous avez d'autres problèmes pour sûr mais... Soyez assuré que je ne vous veux que du bien. J'étais sincère dans mes lettres comme dans mes intentions en venant ici. Je n'aurais pas dû trahir votre confiance... »

Ses gestes appuyaient ses mots, comme à mesure qu'il parlait il appuyait son étreinte et se serrait contre l'autre homme. Bien sûr qu'il n'avait pas envie qu'il le rejette. Même s'il avait sans doute d'autres chats -haha- à fouetter et un bien meilleur parti comme cette Irina Slaviskova. Il se redressa et le relâcha un peu pour le regarder a nouveau dans les yeux. C'était tout ce qu'il pouvait faire que de ne pas le couvrir de baisers à nouveau. Non mais regardez moi ces yeux !

« Si vous voulez ne plus entendre parler de moi, je comprendrai. »

Le brun était drôlement bien, sur les genoux de son cher Ash Nightingal. S'il n'avait pas peur de perdre sa tête s'il avait le moindre geste déplacé, ce serait encore mieux mais que voulez-vous on ne pouvait pas tout avoir... N'empêche qu'il était là, il avait limite envie d'une photo qui immortaliserait le moment. Mais du coup sur le tirage, Ash en image ne serait peut être pas aussi consentant que le vrai. Le jeune Valentine, aussi, avait failli couiner lorsqu'il avait senti la tête de l'autre se poser sur son épaule et surtout lorsqu'il obtint, a demi mot, son pardon. Whoa. C'était donc ça, l'amour ? Nope, sans doute pas. Mais il était tout content quand même, tellement que le reste de ses remontrances et menaces étaient un peu passées au sort d'Oubliette. Il avait l'audition sélective, celui ci.

« Ne vous en faites pas... A force de gratouilles, je n'étais pas toujours très attentif, l'instinct prédomine souvent lorsqu'on est animagus vous savez. »

Et comme pour prouver ses dires, il frotta un peu sa joue contre l'épaule qu'il câlinait. Merlin que cet homme sentait bon. Il lui avait ensuite offert son regard d'écureuil le plus mignon, avec ses deux billes noires, et lui avait sourit. Tourner la page, mais oui mais oui. Il devait le connaître, portant, pour l'avoir eu plusieurs années en cours. Malgré leur faible différence d'âge, ils ne se ressemblaient pas sur grand chose si ce n'est une : ils étaient tous les deux têtus comme des Hypogriffes.

« C'est adorable, mais ne vous en faites pas pour moi ! Je sais ce qui est bon pour moi. Mais je vous laisse un peu de répit. »

Il conclut ceci d'un petit baiser sur les lèvres d'Ash Nightingal, sur sa joue et sans son cou, avant de descendre prestament de lui.

« J'adorerais passer la journée au lit a me prélasser avec vous, mais que diriez vous d'un petit déjeuner ! C'est moi qui prépare ! »

Il dit, tout enjoué et en partant avant d'entendre la réponse. Des fois, il ne fallait pas donner trop de choix. Parfois il valait mieux s'imposer. C'était un truc qu'il avait compris a la longue, au final même les plus réticents a son caractère finissaient par abandonner et a le laisser faire. Comme là -plus ou moins. Il fouillait sans gêne dans les placards, sortant sa baguette pour allumer les plaques et y casser les œufs qu'ils comptait faire brouiller. Il mit une certaine pagaille en cherchant la vaisselle, les ustensiles, mais en trois tours de baguette, la table était mise et le petit déjeuner était servi. Il n'était pas peu fier... Bon, en réalité, il ne cuisinait presque jamais, et pas pur lui même mais pour Ash Nightingal il voulait essayer !

« Bon appétit mon cher et tendte. » dit il en français.

Et il s'assit en face de lui, trop occupé a le regarder manger pour toucher a sa propre assiette.

Avide d'attention, oui. Sans défense... Allons Mr Nightingal, vous savez tout de même que les chats sont loin d'être sans défense ! Loïs est tout sourires quand il sert son petit déjeuner, même si les œufs attachent, les toasts ne sont pas franchement bien cuits, et les condiments... Mal assortis. Ça se voit qu'il prend toujours son café clope sur le chemin du travail et qu'il ne mange rien d'autre le matin d'habitude ? Mais pour une fois il avait vraiment essayé ! La moue que le jeune homme affiche est évidemment déçue. Jusqu'à ce que le professeur de son cœur décide de prendre les choses en mains. S'il ne s'arrêtait pas au petit déjeuner, ça serait encore mieux ! Le sourire félin est a nouveau sur ses lèvres et il l'aide a faire disparaitre sa catastrophe, avant de poser ses fesses pour le regarder officier. C'est une danse dont il ne se lasserait jamais, se dit Loïs, et pas seulement parce que sa carrure est si bien dessinée. Loïs aime qu'on prenne soin de lui.

« Jamais je n'oserais, Mr Nightingal. Je m'estime même privilégié. »

Il dit. Et puis il rit un peu en l'entendant parler de mariage. Cet homme avait l'air aussi opposé à cette institution qu'il l'était lui. Et lui il n'avait même pas un père qui lui ramenait des prétendantes a chaque dîner officiel !

« Loin de moi cette idée... Sauf si c'est avec moi bien sûr. »

Ah ça. Effectivement, peut être qu'il reconsidèrerait la question si c'était avec son ténébreux accolyte. Il rit encore, et mangea ce qu'avait préparé Ash avec contentement. Oui, il n'était pas franchement fan de l'idée du mariage mais avec un bel homme qui cuisinait le petit déjeuner... Il pourrait s'y faire. Il but une gorgée de café en soupirant d'aise.

« Ça n'était pas tout a fait ça que j'avais en tête en vous envoyant ces lettres enflammées... Je connais votre indépendance, et je tiens a la mienne. Mais je connais un bon nombre de choses qui ne requièrent pas la bague au doigt. »

Il lança, mine de rien. Et puis un pied avait malencontreusement fait son chemin près des chevilles de son partenaire de petit déjeuner. Oups. Son air mutin était plutôt innocent. Innocent pour du Valentine. C'est qu'il ne voulait pas déjà le faire fuir... Il dégusta le reste non sans effleurer une main par ci ou une jambe par là, avant de conclure en reposant sa tasse.

« Ça vous ennuie si je vous emprunte votre douche ? On peut partager bien sûr. Je fais de très bons massages de dos il paraît »

Ne vous méprenez pas, il faisait de très bons massages de tout. Mais Loïs était partagé entre la clarté de déclarations plus franches mais plus crues, et le fait qu'il n'avait pas envie de se faire mettre dehors.

Etait-ce lui qui s'était fourvoyé ? Quand il avait cru un instant que ses missives enflammées avaient réchauffé le petit coeur froid (et pas que le coeur) de son professeur préféré. Il lui semblait qu'à l'écrit il était moins farouche qu'en face de lui. Mais à force de le fréquenter, ça ne devrait pas le surprendre. Ash Nightingal aimait ses joutes verbales pour éloigner les malotru(e)s. Et Loïs aimait... Hum.

« Ho ne vous en faites pas pour moi, mes rêves sont très créatifs, vous concernant. »

Il dit, finissant son mug dans le plus grand des calmes. Oh, il n'avait pas peur du propriétaire des lieux. Se faire mettre dehors à coup de pieds au cul et pire encore ? Il était capable d'aimer ça. La preuve en était le pied qui s'était frayé un chemin en terre dangereuse ! Même pas peur. Ca avait un côté délicieur d'interdit, forcément... Mais apparemment c'était foutu pour la douche en duo, mince alors... Loïs allait se lever de table pour faire ça, et il n'était pas loin de sa place quand il entendit, sans trop arriver à y croire au départ, Ash Nightingal le remercier. Difficile de rester debout après ça. Difficile de ne pas tout jeter par terre et faire l'amour à l'homme right here right now. Mais il se contenta d'un sourire en coin dont il avait le secret.

« Oh, je suis un garçon simple, vous me connaissez. Je sais garder les pieds sur terre. »

Il avait posé brièvement les yeux sur Ash, et puis avait pris le chemin de la chambre et salle de bain. Pour y passer BEAUCOUP trop de temps. Oh, rien de ce que vous imaginez les gens à l'esprit mal placé ici ! Quoi que. Qui sait. Pas moi en tout cas. Il était sorti dans son peignoir, et avait envoyé voler un baiser de la main au cuisinier -pourquoi ne pas crâner sur son apparence quand on a un body pareil- avant de filer se rhabiller. Il valait mieux qu'il parte de lui même, vraiment. C'était plus digne finalement. Appuyé contre l'encadrement de la porte, il attendait de dire au revoir à son hôte. Ce qu'il fit en passant ses bras autour de son cou pour un bisou du bout des lèvres.

« Merci pour le petit déjeuner Professeur. A très bientôt. »

Et dans un pop, il avait disparu dans les airs.