Marchant d'un pas vif dans les rues de Londres, Arthur a l'air soucieux. Il se sent observé. Il se sent suivi. Il a horreur de ça. Il aurait pu en parler ; mais il sait pertinemment ce qu'on lui dirait. Galaad lui rirait au nez, en lui disant qu'il est parano. Viviane le regarderait d'un air inquiet et le rassurerait, en lui rappelant qu'il ne risquait rien dans la capitale anglaise. Son instinct le trompait-il ? Ce serait bien la première fois. Et puis, il y avait des indices tangibles. Quelqu'un – ou quelque chose – s'était introduit chez lui, au point qu'il avait mis des systèmes de sécurité autour des entrées. Il avait relevé des poils d'animaux alors qu'il n'avait pas de chien, et il lui semblait bien que certains objets avaient été déplacés, quand bien même n'en manquait-il aucun, de ce qu'il ait pu voir. En partant, ce matin, il avait vérifié qu'aucun moldu ne puisse le voir, et avait jeté divers sortilèges autour de chez lui. Il avait même ajouté un sort Repousse-Moldu au cas où, quand bien même cela signifiait-il que sa famille ne pourrait pas venir le voir à l'improviste pour le moment. Et comme il est du genre à faire dans la demi-mesure – n'est-ce pas – chaque entrée est protégée par un sortilège d'Expulsion, couplée à un Maléfice du Cuisant, pour faire passer l'envie à cette nuisance de revenir se pointer sous son toit. Pourtant, l'auror n'est pas tranquille.
C'était surtout quand ça n'allait pas trop que ses vieux travers reprenaient le dessus. L'hiver interminable n'aidait pas, l'actualité dont il entendait des bribes non plus. Et fallait dire ce qui était, il se pelait le cul, dehors, toute la journée, assis sur un carton ou sur des marches d'escalier. Alors quand il avait aperçu ce visage familier, une petite sonnette en lui s'était allumée. Il était déjà tard. Et de toute façon, il n'avait pratiquement rien récolté ce jour là. L'homme en question ne l'avait même pas regardé. Il s'était laissé porter par la foule, comme tant d'autres. Mais il l'avait intrigué. Ulysse avait remballé ses quelques affaires et s'était lancé à sa poursuite. Rapidement, il avait perdu sa trace. Seulement une fois lancé, il ne s'arrêtait pas facilement. Il l'avait revu quelques jours plus tard. Entre temps, le souvenir avait tourné et retourné dans sa tête. Jusqu'à ce que son visage s'estompe. Bordel, il le connaissait de quelque part, il en était certain. Mais d'où est-ce que ça pouvait être ? Cette fois, il ne l'avait pas perdu. Il avait laissé le raton partir en filature, zigzaguant entre les jambes des passants jusqu'à arriver devant la porte d'une petite maison qui ne payait pas de mine. Thorn. Arthur Thorn. Merci la boite aux lettres. Oui, définitivement, c'était un nom qui lui était familier. Il n'avait pas sonné à la porte. Le souvenir était encore trop lointain. Ami, ennemi, inconnu déjà stalké auparavant, il ne se souvenait plus. Et ça l'avait travaillé toute la nuit. Il n'en avait pas dormi. Alors le lendemain, il avait attendu que l'homme parte pour se faufiler chez lui. Des documents dans tous les sens. Il fouilla pendant un moment avant de s'arrêter sur une vieille photo accrochée. C'est elle lui le mit sur la piste et raviva enfin ses souvenirs. Arthur Thorn.. Bien sûr !
Une boule grossit dans sa gorge. Il se rappelait. Enfin.. c'est surtout le ressentiment dont il se souvenait. Il le haïssait. Presque viscéralement. Et pourtant, à un moment, il y avait eu un truc. Ce connard lui avait vraiment plu. Il aurait été prêt à tout pour lui. Ils s'étaient un peu rapprochés et puis.. le coup fatal était tombé. Arthur ne ressentait rien pour lui. Il se secoua la tête et repartit de la maison, pas vraiment attentif à ce qu'il laissait derrière lui.
Cette nuit-là, l'autre ne l'avait pas laissé plus tranquille. Il avait réussi à remettre un nom dessus, même un souvenir. Pourtant, l'homme continuer à tourner dans sa tête. Qu'était devenue sa vie ? Plus radieuse que la sienne, ça ne faisait pas l'ombre d'un doute. Une jolie maison bien tenue, un travail au ministère, il lui avait semblé, tout paraissait propret dans son monde. Et s'il ne l'avait pas repoussé... est-ce qu'ils partageraient à deux ce monde là ? Rha. Il se retourna encore dans son lit. Il le haïssait. Mais était-il vraiment celui qu'il semblait-être ? Etait-il vraiment heureux ? Il fallait qu'il en ait le coeur net. Aussi stupide que ça semble. Il avait besoin d'en savoir plus. Alors il continua sa filature. Sa trace fut plus difficile à retrouver le lendemain. Mais il finit par remettre la main dessus à l'heure du déjeuner. Merci la magie et l'odorat. Il l'observa un moment, le suivant alors qu'il buvait, insouciant, son café. Et il ne vit rien venir. Ni son demi-tour, ni la pseudo-embuscade dans laquelle il tomba comme un débutant.
Une baguette venue de nulle part s'enfonça dans son cou. Le gobelet de café, encore à moitié plein, s'écrasa au sol. Et il ne put s'empêcher d'avoir une pensée pour ces quelques centilitres de boisson chaude, injustement gaspillés. Décidément, il haïssait cet homme, sur lequel ses yeux venaient de faire le focus. A son tour, il serra la mâchoire, levant le front comme pour se soustraire à son emprise, en vain.
"Je ne fais que passer, il doit y avoir erreur sur la personne."
Commença-t-il, d'avantage pour gagner du temps qu'autre chose. L'autre ne semblait pas naïf, en tout cas pas vraiment prompt à se faire duper. Il ravala sa salive. Sa baguette était dans la poche arrière de sa poche. Qui se retrouvait plaquée contre le mur. Et son bras était carrément immobilisé.
"C'est pas ce que vous croyez. Attendez, je vais vous m.."
Il tenta de se dégager, en vain. Heureusement, il n'était pas un inconditionnel du combat à la loyale. Un coup de genou bien placé et il parvint à déstabiliser l'autre, juste assez pour se dégager un peu. Pas assez pour atteindre sa baguette. Merde ! Il était rapide, ce con ! Mais il ne l'aurait pas pour si peu. La vitesse ne faisait pas tout. Et il n'attendit pas plus pour asséner un autre coup, dans l'entrejambe. Clairement, il était meilleur dans les rixes de rue que dans un duel de sorcier.
"C'est moins drôle quand on n'est pas être en position de force, hein.."
Non, il n'était pas en position de force non plus. Mais il ne pouvait pas s'empêcher de provoquer et de répliquer, tant qu'il lui restait assez de force pour le faire. Surtout quand on tentait de le piéger de cette façon là. Et encore plus de la part d'un homme qu'il haïssait à nouveau comme au premier jour.
Arthur H. Thorn
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Sujet: Re: Spy on You Dim 10 Mar - 22:21
Spy on YouArthur & UlysseErreur sur la personne. Ça aurait pu marcher sur un autre. Quelqu'un de moins tenace, sans doute. Ou de plus idiot. Pas lui. Ça n'a pour seul effet que d'enfoncer plus profondément la baguette dans le cou de son adversaire. Et en même temps, Arthur laisse ses pensées tourner, alors qu'il cherche pour qui cet homme peut travailler. Qui est-il ? Le visage lui est familier. Il a la mémoire des visages, moins des noms… Et il est incapable de dire où il avait déjà vu ces traits. Les souvenirs sont peut-être trop anciens. Alors il le maintient fermement, bien décidé à avoir une réponse… … Et ne voit pas le coup venir. La douleur le saisit brutalement à l'entrejambe et à lâcher prise. Putain. Arthur prend à peine le temps de grogner qu'il est déjà prêt à donner un autre coup à Ulysse. Le but du jeu est surtout de l'empêcher de s'emparer de sa baguette. S'il est assez idiot pour ne pas l'avoir à portée de main… Tant pis pour lui. Les doigts se serrent autour de la baguette en chêne rouge. L'auror esquive un coup, mais en prend un autre à l'entrejambe. Sa race, ça fait mal. Il entend l'autre le provoquer. Étrange, se dit-il. S'il avait l'habitude de se battre – vraiment se battre, pas juste se bagarrer dans une ruelle – il saurait que gaspiller ainsi sa salive revenait à se mettre en position de faiblesse. Idiot. Arthur n'hésite pas une seconde et profite de cet instant de répit pour faire fi de la douleur, et laisser sa baguette fendre l'air d'un geste assuré. D'un informulé, il fait apparaître des cordes qui viennent s'enrouler autour d'Ulysse, l'enveloppant fermement pour empêcher toute tentative de fuite. Une corde plus fine que les autres s'enroule autour des poignets, une autre autour des chevilles. Il fait les choses bien. Une fois assuré d'avoir maîtrisé – assez facilement, finalement – celui qu'il prend pour plus dangereux qu'il n'est, l'auror prend le temps de se reprendre, de faire passer la douleur, somme toute vive. Il s'approche de lui, ligoté au sol, et hausse un sourcil, sans sourire. “How funny is it, then ?”1 ne peut-il s'empêcher de faire remarquer. Il s'accroupit à côté de lui, attrape la baguette qui dépasse de sa poche – ou, au besoin, fouille un peu pour la trouver – avant de la prendre avec la sienne. Puis il l'attrape par le col, l'air toujours aussi sombre… Mais bien plus menaçant. “Now you're coming with me.”2 Et transplane.
Ca ne faisait plus de doutes à présent, l'homme était habitué à se battre. Il en avait intimidé, des gros bras, pour moins que ça. Mais ce dernier ne se laissait pas démonter. Et ce malgré les coups bien assénés. Bon dieu, ce type était insensible de l'entrejambe ou quoi ? Enfin à bien y réfléchir, il était insensible tout court. En témoigne sa peine de cœur adolescente à laquelle Arthur s'était montré totalement hermétique. Ulysse tentait de reprendre le dessus -et d'attraper sa baguette, en se débattant tant bien que mal- lorsqu'il sentit des cordes se matérialiser autour de ses poignets. Eh meee... ça allait être bien plus compliqué de se battre à présent. Il tenta de bouger ses mains pour les empêcher de s'enrouler, en vain. Et pas beaucoup plus tard, ses chevills se mirent à se rapprocher l'une de l'autre, encerclées par une autre corde. Putain. Il allait finir enroulé comme un porc cuit à la broche. A force d'enserrer, la corde le fit tomber au sol sur les genoux, alors qu'il laissait échapper un grognement suivi d'un râle de douleur. Rha. Bordel. Il avait des réflexes, ce con.
Il releva le visage lorsque l'autre s'approcha de lui et attendit qu'il se baisse pour cracher à son visage un énorme mollard. Saucissonné comme il l'était, c'était sa seule marge de manoeuvre. Et il n'allait pas cesser de montrer tout son amour juste parce que des cordes l'entravaient, hein. Et puis l'autre s'empara de sa baguette, allant jusqu'à lui fouiller le cul, ou presque. Cette fois, il protesta par un grognement plus violent. Et tenta de le mordre, en vain. Ses dents claquèrent dans le vide. "T'as peur au point de te sentir obligé de m'attacher ? Faut vraiment pas avoir de cou*lles pour s'en prendre aussi bassement à un homme à terre."
Et il cracha au sol pour accompagner ses propos. Enfin il tenta. Entre temps, le monde tourna autour d'eux. Une partie de sa salive s'évapora en l'air, l'autre atterrit dans la salle qui se matérialisait sous leur pieds, en même temps qu'eux. Ca ressemblait méchamment à une salle d'interrogatoire. Il s'était déjà retrouvé dans des endroits similaires plus d'une fois, en état d'ébriété ou autre mais en général, c'était côté moldu. Là... ça confirmait un peu ce qu'il pensait. Arthur devait bosser au ministère ou pas loin. Un poste assez important, en tout cas.
Les liens qui enlaçaient chevilles et poignets finirent par se défaire et il se secoua de partout, réveillant ses membres pleins de fourmis. Il s'en doutait un peu, il ne pourrait pas transplaner pour partir d'ici. Il n'en avait pas l'intention. Un rapide coup d’œil autour de la salle lui avait montré qu'il n'y avait ici aucune issue possible pour un raton, si ça n'était une bouche d'aération, mais encore faudrait-il y grimper. En présence de cet énergumène, rien d'envisageable. Il regarda la chaise que l'autre lui indiquait. Et resta debout, les bras croisés. Par principe. Il soupira lorsqu'Arthur lui posa sa question à nouveau. Il y avait un côté jouissif à l'entendre lui demander qui il était et pour qui il travaillait, aussi sérieusement. S'il savait... Vraiment, ça l'amusait d'être pris tellement au sérieux. Il ne put retenir ses lèvres de s'étirer en un fin sourire.
Ulysse n'était pas totalement suicidaire non plus. Mais l'envie était forte de le faire tourner en rond, vraiment.
"Est-ce que c'est si important que cela ?"
La baguette était toujours pointée sur lui. Arthur le prenait vraiment pour un criminel de guerre, il semblait. Mais techniquement, il n'avait rien contre lui. On ne mettait pas quelqu'un dans un cachot pour un pied dans les noix, il lui semblait.
"Ça manque un peu de formalités, quand même... Vous êtes bien cavalier. Vous m'attaquez et c'est à moi d'en répondre ?"
Il avait envie de faire les cent pas mais la baguette qui le visait le restreignait un peu. Il jouait avec les nerfs d'Arthur, il en avait bien conscience. Mais hé, ce dernier avait bien joué avec ses nerfs pendant des jours, là. Il avait bien le droit de se venger.
" Mais au juste.. Où sommes nous ? Et vous, qui êtes vous et pour qui travaillez vous ?"
Oui, c'était puéril. Irresponsable. Un peu trop téméraire. Mais une grosse voix et une baguette tendue, ça ne suffisait pas pour raisonner un homme qui n'avait pas dormi pendant des nuits avec une grosse voix.
Arthur H. Thorn
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Sujet: Re: Spy on You Mar 12 Mar - 11:58
Spy on YouArthur & UlysseIl ne veut pas s'asseoir ? Tant pis pour lui. Arthur, lui, ne crache pas sur la chaise, la tourne d'un geste et s'assied dessus, à l'envers, jambes écartées, bras sur le dossier… Baguette toujours menaçante. Ne comptez pas sur lui pour baisser sa garde. Ni pour répondre aux provocations. Il sait très bien que dans un interrogatoire, il ne faut pas se laisser dépasser par les jeux de son interlocuteur, qui peut tout faire pour se soustraire à l'autorité. Il n'en est pas à son premier, et sans doute pas à son dernier. Et il est venu à bout de bonhommes autrement plus dangereux que celui-ci. Alors, silencieux, il le laisse disserter, et lui renvoyer la balle. Sans le quitter des yeux. Il a sa baguette, il serait facile pour lui de l'identifier. Il lui suffirait de confier l'objet à qui de droit pour découvrir à qui elle appartenait et ainsi mettre un nom sur le visage. On notera qu'Ulysse a tellement marqué Arthur dans sa jeunesse que ce dernier n'a aucune idée de qui est face à lui. Dans des circonstances aussi troublées que celles qui actuellement régissent le pays, les aurors sont quelques peu à cran. On attend d'eux – et donc de leur chef – qu'ils retrouvent la trace des Deathwings pour anticiper de prochaines attaques. On attend une réponse claire. Et ils ne chôment pas. Ils cherchent, ils fouillent, ils veillent. Ça ne paraît pas incohérent de les voir suivre ces représentants de l'autorité, sans doute pour les empêcher d'avancer. Ça, c'est l'hypothèse en tête de liste dans l'esprit d'Arthur. Il y en a d'autres, plus tordues, mais qui ne lui semblent pas improbables.
Jamais il ne se serait imaginé que sa petite filature prendrait ce genre de tournant. Il ne faisait rien de mal, et du mal à personne, tout de même. Mais à présent, plus l'autre s'acharnait, plus sa propension à être borné se confirmait. Par principe, il n'avait aucune envie de céder. Et puis sa baguette, de là à ce qu'elle parle... Il allait bien s'amuser, Arthur, à analyser tout ça. D'autant que la moitié de sa filature, il l'avait faite en animagus. Une chance, il n'avait depuis longtemps plus besoin de sa baguette pour revêtir sa forme de raton laveur. A force de passer de l'un à l'autre, c'était devenu une seconde nature pour lui.
En tout cas, l'autre n'avait pas répondu à ses questions. Pas plus que lui-même n'avait daigné donner son nom. Ainsi donc, Arthur était bien auror. Pas plus con qu'un autre, Ulysse l'avait plus ou moins déduit de l'endroit dans lequel ils devaient se trouver et de sa façon d'être procédurier. Tout en sachant se battre, à la baguette en tout cas.
La liste de ses "méfaits" avait été énoncée. Et aussi stupide et puéril que ce soit, il ne put s'empêcher d'avoir un petit sourire. Comme un gamin fier de ses conneries, exactement. Au moins, il avait attiré l'attention d'Arthur. Ce dernier l'avait remarqué. Et ... malgré toutes les conneries qu'il avait faites dans sa vie, il ne s'était pas souvent retrouvé dans cette situation. En tout cas pas chez les sorciers. Les cellules de dégrisement, c'était encore autre chose.. "Est-ce que je pourrais avoir un verre d'eau ? Me faire ligoter de partout, ça m'a asséché la gorge..."
Il y avait un truc qui lui trottait dans la tête... Comment Arthur pouvait-il ne pas le reconnaître à ce point ?. Merde, après ce qu'il s'était passé... D'accord, c'était il y a longtemps mais tout de même.. S'il savait le temps que ça lui avait pris pour s'en remettre... Ça n'était rien, à côté du temps qu'il resterait ici s'il ne répondait pas. Alors il essayait de gagner un peu de temps. De voir si quelque chose reviendrait dans la mémoire de l'autre.
"Vous avez l'air de vouloir me mettre un paquet de trucs sur la tronche. Pas sûr que je sois responsable du quart de ce que vous citez..."
Sans quitter la baguette des yeux, il se mit à faire le tour de la chaise sur laquelle s'était assis l'auror. Vu le temps qu'ils s'apprêtaient à passer ici... Il avait peut-être perdu là une occasion de fermer sa gueule. Ou plutôt de poser son cul.
"Vous n'avez vraiment aucune idée de qui je suis, alors..."
Il plissa les yeux, comme s'il essayait de voir clair dans son jeu. Même si franchement, tout ce qu'il voyait, c'était la même tronche qui le fixait, en plus flou. C'était franchement vexant. Il se sentait presque plus humilié de ne pas être reconnu que d'avoir été ligoté et jeté au sol...
Arthur H. Thorn
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Sujet: Re: Spy on You Jeu 14 Mar - 20:15
Spy on YouArthur & Ulysse Le sourire fier sur le visage de son suspect ne déride absolument pas Arthur. Il n'en est pas à son premier. Des jeunes coqs persuadés qu'ils pourront avoir l'avantage et faire plier les personnes face à elles. Contents de se dresser contre l'autorité. Des idiots n'ayant pas encore passé le cap de l'adolescence et se complaisant dans ce conflit constant. Qu'importe les conséquences, se disent-ils. Cela n'a aucune importance. Que pouvait-on leur faire ? Ces mêmes personnes qui souvent pensent, à tort ou à raison, que rien ne leur arrivera, qu'ils n'ont rien fait de mal, qu'on n'allait quand même pas les coffrer pour avoir enfreint une petite loi de rien du tout, qui n'avait d'ailleurs même pas lieu d'être ! Face à ces petits caïds persuadés d'être dans leur bon droit, l'auror réussissait la prouesse de puiser dans ses réserves très limitées de patience. Lui d'ordinaire si prompt à râler, à exploser et à en venir aux mains devenait alors d'une patience d'ange… En apparence. Il n'a qu'une envie, c'est de secouer l'homme face à lui pour lui faire avouer ses secrets. Son attitude lui met le doute quant au danger réel qu'il pouvait représenter : soit il cachait très bien son jeu et était très bon comédien, soit il n'était qu'un idiot à qui quelques jours à l'ombre ne pouvait pas faire de mal. Et c'est cette pensée qu'il l'aide à rester calme et maître de lui-même, quand bien même il aurait envie de s'en prendre physiquement à lui pour le faire parler. C'est tant mieux, d'ailleurs ; il ne supporterait pas de craquer ainsi comme on avait pu s'acharner sur lui pour le faire parler.
Apparemment, l'après-midi allait être longue. L'autre avait l'air au moins aussi borné que lui-même, si ça n'était d'avantage. Ses questions ne recevaient aucune réponse. Alors d'accord, les rôles n'étaient jamais égaux dans ce genre de situation. Mais s'attendait-il vraiment à ce qu'il parle s'il n'y mettait pas un peu du sien ? En tout cas, plus le temps passait, plus ses mots demeuraient sans réponse, plus il se persuadait qu'il haïssait cet homme, profondément. Plus seulement pour ce qu'il lui avait fait lorsqu'ils étaient adolescents mais pour tout ce qu'il représentait à présent. Il sentait tellement de mépris dans la façon dont cet homme se comportait avec lui. Il se pensait supérieur, à n'en pas douter. Et ça, ça le foutait hors de lui. Alors non, il ne dirait rien d'autre. Par principe. Même s'il n'avait pas grand chose à cacher. Même s'il n'avait pas d'employeur et aucune raison valable de se retrouver dans cette salle vide de toute décoration.
Finalement, la porte s'ouvrit. Le silence commençait à devenir pesant entre les deux et la bataille de regards pouvait durer longtemps. Mais le répit fut de courte durée, tout comme son espoir de se tailler d'ici. Quelqu'un était juste venu récupérer sa baguette. Il haussa les épaules lorsque l'autre se tourna vers lui. De toute façon, tant qu'on ne le laissait pas se barrer d'ici, il se doutait bien qu'il ne récupérerait pas sa baguette. Alors entre les mains d'Arthur ou entre celles d'un autre, ça lui était presque égal.. Certes, l'idée qu'on puisse fouiller dans son historique de baguette n'était pas bien plaisante mais.. il se demandait bien ce que ces types là y trouveraient d'intéressant.
"Vous devez en avoir une sacrée collection, dans ce cas..."
Certes, il y avait du jeu là dedans. Au fond, il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter un peu. Les abus de pouvoir de la part du ministère n'étaient pas que des légendes urbaines. Et sa baguette, comme pour beaucoup de sorciers, c'était comme une extension de son propre corps.
A nouveau, Ulysse haussa les épaules lorsque l'autre le menaça de le laisser là pour la journée. De toute façon, les gardes à vue, ça avait une durée limitée, non ? Et ça n'était pas comme ça qu'il se mettrait à parler... Le chantage, ça ne faisait que le braquer d'avantage. Alors quand Arthur sortit de la pièce, il pensa d'abord à du bluff. Puis les quarts d'heures passèrent. Et puis les heures. D'abord assis sur la chaise, il finit par se caler dans un coin de la pièce, en boule. De toute façon, il ne s'enfuirait pas d'ici sans une autorisation. Au-delà des issues verrouillées, il ne doutait pas qu'une chiée de sortilèges devaient protéger l'endroit. Il s'était presque assoupi lorsqu'un bruit de serrure le fit sursauter.
Deux hommes entrèrent, baguette à la main. A leur air sympathique, il conclut que ça devait être un critère de recrutement, la gueule de bouledogue. D'ailleurs, il était prêt à leur un truc dessus lorsque l'un d'eux prit la parole pour lui énoncer ses droits. Il lui proposa de contacter quelqu'un. Ah. Ils en étaient là... C'était vraiment sérieux alors ? Il fit mine de cogiter. Des gens susceptibles de l'aider dans cette situation, il n'en connaissait pas des tas. Les seuls qui auraient peut-être pu, c'était ses anciens collègues de Poudlard mais.. il n'était vraiment pas parti en bons termes. Il cogita. Et puis le souvenir de Nathanael, qu'il avait revu récemment, se fraya un chemin dans ses pensées. Il avait travaillé au ministère. Et... c'était terrifiant de devoir le contacter dans cette situation, l pâtissier allait avoir une si mauvaise image de lui mais.. avait-il bien le choix ?
Il hésita un moment et se décida à donner son nom. Le message qu'il fit envoyer par hibou était bref. Il expliqua très brièvement qu'il était retenu au ministère et qu'il avait besoin de son aide et signa de son nom, espérant que le pâtissier ne fuirait pas à la vue de ce message... D'autant qu'il ne l'avait toujours pas revu depuis la tragique soirée de la Saint Valentin. C'était vraiment humiliant et terrible de devoir lui écrire pour des circonstances aussi... absurdes. On attrapa la lettre qu'il avait écrite et elle fut lue avant d'être confiée à un hibou du ministère. Et on le laissa à nouveau. Les minutes ou les heures parurent longues avant que la porte ne s'ouvre à nouveau. Sur Arthur. Seul. Nathanael avait-il au moins eu son mot ?
"Est-ce que la mémoire vous est revenue ?"
Il demanda en le regardant, blasé autant qu'intrigué. L'autre avait peut-être lu son nom sur la lettre envoyée par le hibou, il ne savait pas trop. Quoi qu'il en soit, il espérait vraiment que Nathanael viendrait le tirer à nouveau de cette mauvaise passe, aussi gênant soit-il. Il n'avait pas vraiment envie d'un tête à tête avec cet auror qu'il en était venu à haïr de tout son être..
Arthur H. Thorn
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Sujet: Re: Spy on You Lun 18 Mar - 17:09
Spy on YouArthur & UlysseVisiblement, son suspect avait décidé qu'il aurait le fin mot de l'histoire et refusait de coopérer. Quand on a une connaissance de la situation dans son ensemble, on trouve ça d'une absurdité rare. Entre la paranoïa de l'un et l'idiotie notoire – pardon – de l'autre, ils ne sont pas sortis du sable. Bien décidé à ne pas répondre aux provocations, Arthur décide finalement d'allier le geste à la parole. “I'll see you later then,” sont les seuls mots qu'il prononce avant de se diriger vers la porte, qu'il referme précautionneusement derrière. Une fois dehors, il échange quelques mots avec ses collègues ; ils s'entretiennent sur l'affaire en cours, comme ils l'appellent, décident de la marche à suivre pour le moment. Évidemment qu'il a le droit de contacter un proche, affirme le chef du bureau à ses collègues, c'est son droit le plus strict. De la même façon qu'il était du sien de le garder ici pendant un certain nombre d'heures. Jusqu'à obtenir des réponses. Car Arthur n'en démord pas : on n'entre pas par effraction chez quelqu'un, on ne le prend pas en filature par hasard. Ça lui semble complètement improbable que ce soit quelque chose d'aussi trivial que la réalité – qu'il découvrira sans doute tôt ou tard. L'esprit encore en train d'essayer de démêler son suspect, il retourne à son bureau et à ses affaires courantes. L'atmosphère familière l'apaise. Le bureau ploie sous le poids des dossiers à traiter et, sur la photo qui trône sur le côté du meuble, sa fratrie se paie joyeusement sa tête en désignant les piles de fichiers. Allez… Le boulot va pas se faire tout seul.
Depuis quelques jours, les visites régulières et hiboux "officiels" s'étaient drôlement calmés. Nathanael n'avait pas particulièrement fait le rapprochement avec la soirée dantesque qu'il avait passée mais il appréciait drôlement le changement. La tâche de tenir une pâtisserie dans le Londres sorcier n'était pas de tout repos pour un cracmol déjà, et il recevait ami sur connaissance qui s'inquiétaient sans cesse par dessus. Au fond, l'homme était reconnaissant, mais il avait surtout envie d'être tranquille. Pour se retourner. Bien sûr, lorsqu'à l'inverse les gens avaient besoin de lui, il se dévouait sans y penser a deux fois. Il avait vu le jeune Rufus qui a demi mot avait émit l'envie de venir étudier les potions avec lui... Et Silène Beaumarchais qui faisait mine d'avoir besoin de conseils, alors que clairement il était là pour le distraire lui. Il avait fini par grogner un peu avec les mauvaise personnes, et il avait mis le hola. La boutique fermait plus souvent, ouvrait un peu plus tard, et il gardait du temps pour lui pour réapprendre à vivre sans cette magie qui l'avait accompagné depuis si longtemps.
Ce jour là, il était certes fatigué de s'être levé toujours plus tôt, mais il était enfin parvenu a remplir la boutique avec suffisamment de produits pour être un peu fier. Hyacinthe ne disait rien mais il devait voir que depuis quelques jours, son frère avait repris du poil de la bête. Heureusement qu'il ne disait rien parce que son cadet aurait sans doute du mal a entendre ce que l'autre sous entendrait. Sur la raison pour laquelle il avait un regain d'énergie. Depuis le jour dernier.
La journée n'était pas terminée et la vitrine n'était pas encore vidé lorsqu'un hibou d'une certaine prestance s'était introduit alors qu'une client sortait. Jusqu'ici, les messages de ce type d'oiseau n'étaient pas franchement agréables, et détachant celui ci de sa patte, force était de constater que ça n'allait pas changer. Il fallut a Nathanael plusieurs relecture avant de comprendre ce dont il s'agissait. En revanche, il n'eut pas besoin de très longtemps pour prendre sa décision. Il renvoya l'oiseau avec sa réponse et alla fermer boutique, laissant un mot a son frère pour ne pas qu'il s'inquiète de son absence.
Le trajet fut terriblement long. L'entrée des visiteurs un calvaire, d'autant plus qu'il n'avait pas été convoqué, cette fois. Il arriva dans la pièce qu'on lui avait indiqué où semblait-il Ulysse était détenu et se retrouva nez à nez avec quelqu'un de bien différent.
« Arthur...? »
Son air plutôt renfrogné habituel avait fait place a une surprise non dissimulée. Son cœur manqua un battement, puis deux, avant de repartir un peu trop vite dans sa poitrine. Sa gorge était rèche. Son regard passa de l'homme qu'il avait connu bibliquement quatre nuits plus tôt, a Ulysse, et inversement.
« I didn't expect... What is going on here ? Why is he locked up ? »
Head of the Auror Headquarter il avait dit. Pourquoi Nathanael n'avait pas pensé qu'il pourrait le croiser comme ça ? Et par Merlin que faisait Ulysse ici ?
« He's a friend of mine. »
Il dit pour qu'il comprenne sa présence. Pas particulièrement pour préciser... Préciser quoi au juste ? S'il y avait quelque chose a expliquer, c'était pourquoi le pâtissier n'avait pas encore réussi a mettre la main sur un téléphone pour rappeler l'homme qu'il avait en face de lui. Mais ça n'était pas le moment. Voir Ulysse derrière les barreaux du ministère l'inquiétait d'avantage. Pas que son corps ne lui joue pas des tours pour lui rappeler ce qui s'était passé entre lui et l'autre homme.
*** Arthur... Si je m'attendais... qu'est ce qui se passe ? Pourquoi est-ce qu'il est enfermé ? C'est un ami à moi.
Invité
Sujet: Re: Spy on You Dim 24 Mar - 21:08
Toujours assis dans un coin de la pièce, Ulysse en était à envisager de parier avec lui-même du temps qu'il passerait encore, le cul posé au sol, dans cette foutue cellule. Et puis Arthur était rentré à nouveau. Pas beaucoup plus coopératif qu'avant. Ulysse releva le visage vers lui, sans daigner soulever son postérieur du sol. De longues heures face à ces murs de briques peintes ne l'avaient que plus conforté dans sa colère envers l'auror. Si avant il avait quelque ressentiment envers lui, c'était à présent une haine féroce qui était en train de grandir en lui. Toutefois, il fit quand même un semblant d'effort, dans un long soupir, en se tournant vers Arthur. Jambes rassemblées contre lui, il le regarda, dégainer son nom. Est-ce qu'il en était fier, d'avoir réussi à faire cracher ça à sa baguette ? Sa mine totalement impassible n'en disait rien. Décidément, c'était bien le type le plus froid et inintéressant qu'il connaisse. Pourquoi était-il là, déjà ?
"Je vous rappelle qu'en premier lieu, c'est vous qui m'avez tiré ici.. Vous êtes gonflé !"
Lâcha-t-il avec tout ce qu'il lui restait de patience pour faire des phrases et mettre des soupçons de politesse là où la bienséance en demandait.
Et puis on toqua à la porte. Ulysse fronça les sourcils. Sa bouche s'entrouvrit lorsqu'il aperçut Nathanael passer l'entrée de la pièce. Il commença à se redresser, rassemblant ses jambes sous lui et.. s'arrêta à mi-chemin. Hein ? Ils se connaissaient ? Pendant tout l'après-midi, ça avait tourné et retourné dans sa tête. Comment présenter la situation à Nathanael ? Et pourquoi diable l'avait-il appelé ? Par désespoir et manque d'autres ressources, essentiellement mais... il en était encore à se poser la question. Et là... ? Il resta, interdit, laissant les choses se dérouler, observant le visage du pâtissier, plus agité qu'à l'habitude.
Pourquoi ne s'adressait-il qu'à Arthur ? Pas même un mot pour lui... On aurait dit qu'il n'était qu'une putain de marchandise, un gamin à la rigueur. Est-ce qu'il voulait vraiment demander à cet homme plutôt qu'à lui ? Il le connaissait si bien ? Bordel... Ca tournait à toute vitesse dans sa tête, alors qu'il cherchait à connecter les éléments, à comprendre... Ils ne s'étaient pourtant pas vus depuis de longues années. Pouvait-il vraiment comprendre la vie du pâtissier ? Que pensait-il savoir de lui ? Après tout, ce dernier avait travaillé au ministère aussi, il avait sans doute mille raisons de connaître Arthur. Et ... peut-être autant de laisser une espèce d'atmosphère pas très agréable, entre eux. Ou était-ce juste lui qui trouvait la situation à chier ?
Si jusqu'à présent il s'était posé la question, à présent, c'était limpide. Il n'aurait simplement pas dû demander d'aide à Nathanael. Qu'est-ce qui lui avait pris ?
S'éclaircissant finalement la gorge, voyant encore le pâtissier s'expliquer auprès d'Arthur plutôt que l'inverse, il se redressa enfin. Il appuya ses deux mains au sol pour se relever et s'approcha de Nathanael. Sans quitter du coin de l'oeil l'auror, il fit quelques pas dans la direction de son ... sauveur ? Il ne savait plus trop.
"Merci d'être venu. Je suppose que les présentations ne sont... pas de mises ?"
Il passa sa main sur ses fesses pour épousseter son jeans. La question était plus rhétorique qu'autre chose. Il tourna la tête plusieurs fois, de l'un à l'autre, se demandant comment... pourquoi.. Sans être certain de vouloir réellement savoir.
Arthur H. Thorn
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Date de naissance : 13/07/1984
Sujet: Re: Spy on You Dim 24 Mar - 22:08
Spy on YouArthur & Ulysse (& Nathou)A la chaleur qu'il sent monter le long de ses joues, Arthur comprend qu'il est en train de changer de couleur. La lumière de la salle d'interrogatoire est, en outre, pas des plus flatteuses, et assez blanche pour souligner son teint habituellement blafard. Mais là, il tient plus de la pivoine que du linge blanc. Il ne s'était absolument pas attendu à ça. Comment ce type, ce Di Scipio, qui lui cassait les couilles modèle XXL, pouvait-il faire partie des fréquentations de Nathanael ? Il lui avait pourtant semblé que le pâtissier était d'un genre… Disons pas du tout de ce genre là. Comment se faisait-il, alors, que c'était lui qui était contacté ? En général, les suspects contactaient leur avocat, ou un membre de leur famille ou… Oh. Ooooooooh. Un ami, hein ? Doux euphémisme habituellement utilisé pour évoquer une relation difficile à qualifier tant qu'elle n'était pas des plus officielles. Arthur sent la pivoine passer au cramoisi. Il n'aurait pas cru ça de la part de Nathanael. Ça ne colle pas avec ce qu'il avait pensé comprendre de lui, ni avec le souvenir qu'il avait de lui. Avait-il mal compris ? S'était-il laissé berner ? Lui qui culpabilisait à mort, tant vis à vis de lui que d'une certaine femme qui hantait ses pensées, se sent trahi. Il était beau l'auror ! Il s'était fait rouler comme un bleu ! Putain, il aurait presque envie de laisser l'autre demeuré partir avec l'ancien préfet, juste pour pouvoir s'enfuir lui et retourner chez lui. Oublier toute cette histoire. Dire qu'il s'était demandé pourquoi il ne l'avait toujours pas rappelé… Okay. Arthur est une drama queen. Comme vous, je découvre. On respire, p'tit père. On reprend ses esprits. Mode boulot.
Comment, comment est-ce qu'Ulysse s'était retrouvé dans une situation comme celle ci ? Et comment se faisait il que dans un monde si grand il fallait que ce soit l'homme avec lequel il était rentré l'autre nuit qui soit responsable de son incarcération ? La chance, ou l'inverse, le pâtissier avait du mal a s'en démêler. Revoir Arthur, il l'avait espéré, mais peut être pas dans ces conditions. Et manifestement, Arthur aussi. Le brun prenait de la couleur a la vitesse de la lumière, devant ses yeux. La raison la plus probable était sa présence surprise, mais... Il y avait aussi de la colère dans ses yeux ? Nathan avait du mal à être sur, mais quand l'autre homme commença a énumérer les faits qui étaient reprochés a Ulysse, il se dit qu'il était sur la bonne piste. Merlin. Il n'avait pas imaginé ça en sachant Ulysse au ministère.
« I... Am sure there is a very good explanation to all this. »
Il dit, confiant. Mais il avait plutôt perdu de la couleur lui. Son coeur aurait pu le trahir si quelqu'un avait bonne oreille, ses pensées s'embrouillaient entre la certitude qu'Ulysse était quelqu'un de bien, et son inclinaison pour l'Auror. Mais sortir Ulysse d'ici devait être une priorité sur son...sur leur... Histoire ?
« Ulysse... Did you really ? »
IL avait peine a le croire, et ça se lisait sur son visage froncé, et dubitatif. Mais l'autre homme, du moins de ce qu'il connaissait, n'était pas assez bon menteur pour lui cacher qu'il y avait quelque chose. Quoi, par contre... Et en même temps il le savait suffisamment borné pour ne jamais répondre à une question, même simple, s'il estimait qu'il n'avait pas a le faire. Il se souvenait de leurs retrouvailles. Il ferma ses lèvres, observant l'homme qui s'était rapproché de lui derrière les barreaux, et retourna son visage vers Arthur qui avait l'air tout aussi ancré dans ses convictions. Un peu moins rouge mais... Suffisamment pour que Nathanael comprenne que ça n'allait pas être de la tarte.
« Believe me, I know he isn't working for anyone. Do you really have to keep him in jail like this...? »
IL degluti, et ajouta plus pas.
« Maybe we could discuss this somewhere else ? »
Si Arthur lui en voulait pour l'autre nuit .. ou ne pas avoir trouvé la force de l'appeler, il ne devait pas faire payer son ami. Et si Ulysse ne voulait pas parler, alors il devait lui prouver qu'il était innovent, et bizarrement la présence du plus jeune n'allait pas aider, selon le pâtissier. Entrer par effraction chez Arthur. Pourquoi diable aurait il fait ça ? Il y avait bien le cadet de Di Scipio qui avait mal tourné mais jamais Ulysse n'aurait... Si ?
*** Je suis sûre qu'il y a une très bonne explication... Ulysse ... Tu as vraiment...? Crois moi, je sais qu'il n'est pas a la solde de qui que ce soit. Est-ce qu'il fallait vraiment le mettre derrière des barreaux ? Peut être qu'on pourrait parler de tout ça ailleurs ?
Invité
Sujet: Re: Spy on You Dim 24 Mar - 23:12
Le visage un peu décontenancé de Nathanael, c'était une chose. Mais les joues cramoisies d'Arthur ? Voilà autre chose... L'auror, qu'Ulysse avait vu si droit, si ennuyeusement impassible depuis ce midi, se révélait tout autre en présence du pâtissier. Ulysse déglutit, les regardant l'un, puis l'autre, échanger devant lui, comme s'il n'était pas là. Ou presque. Il sentit une goutte de sueur glisser le long de son dos et écrasa son t-shirt du dos de sa main pour l'arrêter. Qu'est-ce que c'était que cette entourloupe ? Se pourrait-il que ces deux là... Quoi ? Il regarda Nathanael à nouveau. Devenu pâle comme un linge. Il ferma les yeux. Bordel. De toutes les personnes de la terre. Il avait fallu qu'il fasse appel à Nathanael. Il commençait se dire que s'il avait rappliqué si vite, ça n'était pas vraiment pour sauver son cul. Pour voir celui de l'auror, peut-être ? Rha. Saloperies de pensées parasites. Il se savait parfois parano. Parfois jaloux, aussi. Mais là... ? Il ne comprenait pas lui-même ce qui se tramait autour de lui. Tout ce qu'il pouvait en savoir, c'était que ça ne lui plaisait pas. Du tout.
Il se remit à faire les cent pas. Qu'est-ce qu'il était allé foutre dans cette maison ? Bordel, il ne savait même plus. Tout se mélangeait. Il n'en avait plus rien à cirer, fallait juste qu'on le laisse respirer. Qu'on lui foute la paix. Ils n'avaient vraiment pas mieux à faire, les aurors, que de s'occuper des petites affaires de tout un chacun ?
Et puis... agression sur un auror. Comme il y allait. Qui l'avait pointé avec sa baguette, hein ? On se le demandait.. Ce type cherchait vraiment à retourner le cerveau de Nathanael. Et quelle que soit la relation entre les deux.. ça lui filait la gerbe.
"Agression... Il faut que je vous rappelle qui a sauté sur l'autre ?"
Il grommela en secouant la tête, regardant la baguette à nouveau pointée vers lui. Se crispant de tout son corps, il se retint de se jeter à nouveau sur lui. Il avait envie de lui arracher son air de façade, beaucoup trop neutre pour ne pas être agaçant. Sa tenue bien apprêtée, sa baguette menaçante, sa... non, en fait, il avait juste envie de se jeter sur lui et d'y passer toute sa rage. A la place, il fit quelques pas de plus dans la salle. Il n'avait pas répondu au reste des accusations. Il secoua la tête lorsque Nathanael daigna enfin s'adresser à lui. Non, il ne s'estimait pas responsable d'une liste aussi longue de délits. Fallait pas exagérer.
Ses lèvres s'entrouvrirent. Mais le pâtissier répondit à sa place. Il grogna un peu en fermant la bouche à nouveau. L'envie de protester était tenace, même si... n'était-ce pas pour ça, en fait, qu'il avait appelé Nathanael ? Pour qu'il l'aide ? Est-ce que c'était ce qu'il essayait de faire ? Il avait plutôt l'impression que le pâtissier essayait de se défendre d'avoir des fréquentations comme.. lui, à la place.
"Vous allez chercher bien loin... Il n'y a rien d'autre que mes droits fondamentaux. Je n'ai pas à répondre de votre paranoïa."
Il croisa les bras sur son torse, plus agacé encore. Nathanael voudrait sans doute qu'il fasse profil bas. Et là... il avait juste envie de se barrer, lui. C'était déjà un net progrès. Mais s’aplatir comme une crêpe pour faire plaisir à l'ami du pâtissier ? Qui traitait les gens comme de la crotte de troll ? Le pâtissier se rendait-il au moins compte que ce type était une telle ordure ? Il baissa les yeux au sol, soupirant. De toute façon, au point où il en était hein...
"Nathanael a raison. Je ne travaille pour personne. Je suis chanteur, dans la rue, si vous voulez tout savoir. Quant à mon identité.. on dirait que vous avez déjà vos réponses. Je n'en ai rien à cirer de vos affaires d'état. Croyez-moi, j'ai d'autres priorités. Allez pas vous croire si important."
Bordel, qu'est-ce qui avait pu un jour l'intéresser chez un type pareil ? Est-ce que Nathanael et lui... vraiment ? Comment était-ce possible ? Il espérait sincèrement faire fausse route...
La situation, la piece, tout était bien trop tendu pour que Nathanael se sente déjà serein en temps normal. Venait s'ajouter a ça son impuissance relative a son absence de magie, et au rang qu'il n'occupait plus depuis près de dix ans. Il y a dix ans, il aurait peut être pu faire quelque chose simplement de par son grade. Peut être que sa parole aurait suffit a Arthur. Là, pour lui, il n'était que l'homme qui était maintenant aussi insignifiant qu'un Moldu, dont il avait partagé le lit sous l'emprise de l'alcool et qui ne l'avait pas rappelé. Ulysse l'ignorait sans doute, mais il n'était pas la meilleure personne a appeler. Le fait qu'il fasse appel a lui touchait beaucoup Nathanael mais... Que faire ? Ulysse niait les faits. Nate était assez réveillépour savoir qu'il ne serait pas là si une partie de la vérité ne se cachait pas dans ce que Arthur évoquait, mais il avait aussi assez d'expérience pour savoir que les quiproquos faisaient légion.
« Est-ce qu'il est possible qu'il y ait une explication rationnelle et intermédiaire a tout ça, et que ça ait pris des proportions démesurées ? »
Il dit, regardant les deux hommes tour à tour. Il avait l'impression d'être arrivé sur un champs de bataille entre deux ennemis. A la chose près que l'un d'eux il l'avait connu dans son enfance, l'autre a l'adolescence... Mais que seulement l'un des deux était armé et sur son terrain de prédilection. Ulysse avait l'air défait, mais toujours combattant. Il haïssait le voir piégé de la sorte. Il supposait que l'autre était dans son bon droit mais...
Arthur avait l'air hors de lui. Froid, mesuré, mais capable de discernement ? Ça n'était pas certain. La preuve en était qu'il n'avait même pas pris en compte sa demande, normalement. S'il avait été en tête a tête seul avec l'un des deux il aurait pu les raisonner. Mais là, c'était comme parler a deux murs. Deux murs extrêmement bornés et pleins de préjudices... Il soupira, le cœur gros, mais décidément plus calme que les deux présents ici. Bien qu'il ne voyait pas comment leur faire entendre raison.
« Ulysse. Je te connais je sais que tu n'as rien fait de mal. Mais si tu ne me donnes rien, je... Tout ça est sans doute allé bien trop loin. »
Il dit, la voix rauque et les sourcils froncés, douloureux, a nouveau vers l'Auror. Ulysse n'avait peut être rien fait de grave, mais il ne voyait pas non plus comment Arthur pouvait inventer une entrée par effraction.
« Je peux le porter garant pour lui, Arthur, mais je doute que ça te suffise. Peut être qu'on peut demander a une de mes connaissances au département des mystères, si ses explications ne te conviennent pas. »
Dorian Kane était un homme bon, juste, et impartial. Il ne le connaissait que depuis peu mais Nathanael ne se trompait jamais sur les gens. Tout comme il savait qu'Ulysse et Arthur étaient des hommes bien. De caractère, bornés, mais bien.
Invité
Sujet: Re: Spy on You Lun 25 Mar - 12:18
Bien sûr, c'était encore à lui de plier. Vraiment, il ne parvenait plus à se comprendre. A savoir pourquoi, cet après-midi, il s'était dit que Nathanael était l'homme de la situation. Ses connaissances, sa diplomatie, sa faculté de toujours aider les autres, bien sûr. Mais là, il lui semblait qu'il tentait surtout d'aider Arthur. Et d'obtenir, avec un peu plus de tact -ce qui, à ses yeux, n'avait pas grand chose de compliqué- ce que l'auror essayait de savoir depuis le début de la journée.
Et si une partie de lui voulait capituler, pour tous les services que Nathanael lui avait rendus, pour se barrer loin d'ici, pour oublier tout ça... il n'avait pas moins en tête cette tension qu'il sentait entre les deux. Et sa place de chiotte, là, au milieu. Était-ce vraiment lui rendre service que de capituler ? Déjà que l'image que le pâtissier devait avoir de lui était désastreuse, elle allait encore empirer...Et en même temps, il lui semblait que là, tout de suite, Nathanael se préoccupait surtout de la sienne. Vis à vis d'Arthur. Il secoua la tête. Une explication rationnelle. Cet homme était un gros enfoiré, ça lui suffisait pas, comme rationalité ?
Est-ce que Nathanael pensait vraiment le connaître ? Lui-même connaissait si mal le pâtissier, il s'en rendait compte. Il pensait savoir des choses mais... visiblement, il s'était trompé. Il commençait vraiment à se demander, continuant à regarder l'un, puis l'autre. Avec incompréhension. Sa seule méfiance ne pouvait expliquer tout ce qu'il sentait autour de lui, là. Et Nathanael insistait encore pour le faire plier. Comme s'il ne lui était pas venu à l'esprit une seconde qu'Arthur puisse y être pour quelque chose..
"Et c'est encore de mon dû, si c'est allé trop loin, bien sûr..."
Il grommela à voix basse, s'approchant de l'auror à nouveau, qu'il toisait, le regard dur, les sourcils froncés. Si cette baguette n'avait pas été entre lui et l'autre, il se serait probablement jeté sur lui à nouveau. Et pas pour lui faire des câlins. Et puis il leva un sourcil, lorsque Nathanael proposa de faire appel à un autre type. Sans déconner, c'était quoi, la réunion des connards anonymes ? Si c'était pour rendre la situation encore plus à chier, non, sans façons, il avait donné. Croisant ses bras sur sa poitrine à nouveau, il soupira, toujours tourné vers l'auror. Sa colère grandissait, même s'il tentait de la contenir. Il ne voulait pas que Nathanael le voie dans cet état. Ses mains s'étaient mises à trembler, même s'il les calait contre ses bras. Il sentit d'autres gouttes de sueur glisser le long de son front. Le manque. Fallait qu'il se barre d'ici. Ou il allait commettre un crime. Un vrai. Et ça serait pas joli à voir.
"J'vous ai dit, vous prenez pas trop pour le centre du monde. Je vous ai pris pour quelqu'un d'autre. Ça peut arriver à tout le monde."
Le regard rivé sur l'auror, il marmonna, honteux mais surtout agacé. C'était une semi-vérité. Il n'avait tout d'abord pas reconnu l'auror, lorsqu'il l'avait suivi. Et puis il s'était rappelé. Mais même s'il avait déjà haï, il n'avait pas un souvenir aussi fort de lui. Donc quelque part, il se croyait dans le juste. Il l'avait pris pour quelqu'un d'autre. Un Arthur Thorn qui ne serait pas aussi borné ni aussi exécrable. Étaient-ce les années qui adoucissaient les souvenirs ? "Mais si vous m'aviez laissé le soin de m'expliquer sans m'agresser du bout de votre baguette, j'aurais peut-être pu vous l'avouer plus facilement, on n'en serait pas là ..."
Toute la vérité n'était pas dite, loin de là. Mais au final, le fond ne changeait pas tant que ça. Les raisons qui l'avaient poussées à s'introduire chez cet abruti n'étaient ni plus fourbes, ni plus réfléchies. Et s'il avait su, il se serait bien gardé de se faufiler entre les tuiles. Ou il aurait au moins pris soin de chier devant son perron, histoire de rentabiliser le voyage. "J'aurais pas dû te demander de venir, Nathanael, je suis désolé."
Grommela-t-il enfin en lâchant finalement l'auror des yeux pour se tourner vers son .. Ami ? Était-ce vraiment ce qu'il était, finalement ? Il ne savait plus très bien.. Il ne pouvait s'empêcher de se dire que ça n'était pas vraiment pour lui, qu'il était venu jusqu'ici. Même si une partie de lui était infiniment reconnaissante au pâtissier pour toute l'aide qu'il lui avait apportée jusqu'à présent... il ne savait vraiment plus.
"Et c'est encore de mon dû, si c'est allé trop loin, bien sûr..." il n'y avait vraiment qu'un DiScipio pour se méprendre autant sur des paroles prononcées dans un sens totalement autre. Nathanael savait que c'était le genre d'Ulysse de mal prendre tout ce qu'il disait, ces derniers temps. Mais il pensait... Ils s'étaient revus depuis leurs retrouvailles, à la boutique. Ils avaient rattrapé le temps passé. Il devait savoir que ce n'était pas ce qu'il sous entendait. Il le contredit à mis voix, assez fort pour qu'il soit entendu, mais pas assez pour interrompre les deux autres. Il ne fut soulagé -ou presque- que lorsqu'Arthur avait baissé sa baguette. Le pâtissier sentait son ami d'enfance monter en neige, comme si sa colère était palpable. Il s'était même apprêté à s'interposer entre les deux, au cas où quelque chose éclaterait.
Arthur était parti sans même le regarder. Ce serait mentir que de dire qu'il ne ressentait rien face aux réactions distances de l'autre homme, bien qu'il se savait partiellement responsable. Ca n'aidait pas à appaiser le noeud qu'il avait dans l'estomac. Il était face à Ulysse, seul à présent, et il ne savait pas quoi dire. Le silence s'était étendu avant qu'il ne réponse à ce qu'il lui avait dit.
« Tu as bien fait. »
C'était lui, qui était désolé. De ne pas être capable d'aider mieux. Et en même temps, c'était difficile d'aider quelqu'un qui restait mutique sur les véritables raisons qui l'avaient poussé à faire ce qu'on l'accusait -à tort ou à raison- de faire. Il ne saurait sans doute jamais vraiment.
« Je sais que tu n'as rien voulu de tout ça. Il y a certainement une très bonne explication. »
Il dit, et puis il leva les yeux à nouveau vers lui. Il était las, mais pas à cause d'Ulysse. Il pensait avoir enfin mis un peu d'ordre dans sa vie, il se sentait près à... Quoi au juste ? Qu'est-ce qu'il espérait de ce semblant de relation avec Arthur ? Quoi que ce fut, il pouvait sans doute faire une croix dessus. Et il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même.
Ce dernier revint accompagné de toute une délégation. Enfin, un témoin, et des tables supplémentaire. Nathanael regarda Arthur, réellement surpris. Peut être même reconnaissant, cet idiot.
« Merci. »
Il dit plutôt bas, avant que l'homme ne reparte en faisant comme si rien ne s'était passé. Ni à l'instant, ni trois jours plus tôt. L'ancien Medicomage s'assit face à l'homme, et signa les papiers sans même réfléchir ou relire quoi que ce soit. Il aurait pu donner sa vie pour certains, il n'allait certainement pas douter lorsqu'il s'agissait de la liberté de son ami. Au fond de lui, bien au fond, il y avait une crainte. Celle qu'il aurait pu se tromper. Qu'Ulysse avait vraiment un autre motif que l'innocente méprise dont il parlait. Mais il fit taire cette voix. S'il se passait quoi que ce soit, il assumerait et prendrait ses responsabilités. Le tout plié, Ulysse récupéra sa baguette. Nathanael n'avait pas apporté la sienne. Depuis des jours, elle était rangée dans un tiroir, près de son lit, précieuse mais inutile. On leur fit signe de sortir, et on leur indiqua le chemin à suivre. Ils passèrent dans le bureau des aurors que l'homme connaissait très bien. Arthur semblant en pleine conversation avec ses collègues et ne faisait pas attention à eux. Ca semblait forcé. Ca faisait mal. Nate n'avait pas vraiment envie de parler, maintenant, devant tous les autres. Quelques metres plus loin, une fois dehors, il se retourna cependant, s'adressant à Smith.
« Pourriez vous... Est-ce que vous pouvez passer un message à Arthur Thorn de ma part ? »
Il dit, après avoir hésité.
« Dites lui que je le recontacterai. »
Il avait d'autres responsabilités. Il aurait pu choisir la porte de sortir qu'Arthur avait ouverte pour lui. C'était facile. Laisser l'homme en colère et probablement blessé de son silence, ou d'avoir pris la parole contre lui, et retourner à sa vie. Mais le noeud au fond de son ventre se resserrait à cette idée. Même si c'était pour trouver porte close, il se devait d'essayer. Comme il devait essayer de retrouver Ulysse.
« Est-ce que tu pourrais... me raccompagner ? »
Il demanda, gentiment, à celui ci. Il ne le forcerait pas à rester cette fois. Il s'inquiétait simplement pour lui, mais il ne pouvait pas le forcer.
Invité
Sujet: Re: Spy on You Lun 25 Mar - 16:00
Que... quoi ? Minute. Il baissait sa garde comme ça ? Ulysse le regarda faire, médusé. Sans déconner. Tout ce foin pour juste ça... JUSTE CA ? Une excuse de derrière le choixpeau et on lui foutait la paix ? Mais c'était quoi cet auror en carton ? C'était vraiment eux qui les gouvernaient ? À moins que ça ne soit que pour les beaux yeux de Nathanael et que son explication n'y ait rien changé. La porte claqua et les bras l'en tombèrent. Vraiment, c'était à n'y rien comprendre. Ça aurait dû le soulager. Mais ça l'agaçait. C'était à ce point "à la gueule du client", au ministère ? Est-ce qu'il aurait fini par moisir dans cette cellule, si Nathanael n'était pas venu ? Et bordel, quel lien les unissait ?
"J'aurais préféré te revoir dans... d'autres circonstances. Mais je te remercie."
Il ferma les yeux quelques secondes. Il n'avait pas répondu à la bonne explication que Nathanael semblait attendre comme le messie, depuis qu'il était arrivé. Parce qu'à ses yeux, non, il n'y en avait peut-être pas vraiment. Pas autant que le pâtissier semblait l'espérer, en tout cas. Et puis Arthur revint. Accompagné d'un autre homme. Si ses épaules s'étaient légèrement décrispées, elles se tendirent à nouveau tout autant en les voyant passer la porte. Il sentit son cœur s'accélérer. Il avait envie de leur cracher à la gueule, à Arthur et à ce sbire qui l'accompagnait. Vraiment, il n'en revenait pas. Après tout ce temps, il avait suffi d'un petit mensonge pour qu'on lui foute la paix ? C'était plus une anguille sous roche, là, c'était un dauphin entier sous un coquillage. Il avisa les deux chaises nouvellement arrivées. L'auror se payait vraiment sa tête, hein.. Et puis son regard se reporta sur sa baguette. Et sur Smith. Puis sur les deux autres. Le remerciement de Nathanael envers l'autre acheva de lui mettre la puce à l'oreille. Définitivement. Arthur n'en avait jamais rien eu à foutre de ses justifications. Si ça se trouvait, il ne les avait même pas écoutées.
A contre cœur, Ulysse s'assit sur la dernière chaise vacante, une fois la porte refermée. Il ne prit pas la peine de le remercier, lui. Ni même de se rabaisser à son niveau, pour lui souhaiter hypocritement la meilleure des soirées. Il n'en avait rien à foutre. S'il pouvait juste disparaître de la surface de la terre, elle s'en porterait mieux, ne pouvait-il s'empêcher de songer alors que Smith commençait à agiter ses parchemins dans tous les sens. Il leur montra où signer, déroula et enroula les feuilles les unes après les autres.
Sans Nathanael à ses côtés, Ulysse l'aurait sans doute envoyé paître. Ses nerfs étaient toujours bien à vif. Smith l'agaçait déjà à vouloir qu'il gratte sa signature partout, à répéter les même phrases encore et encore. Ses mains tremblaient. Il galérait à écrire. Et tout ça, ça s’additionnait au reste. Le seul soulagement fut peut-être de récupérer sa baguette. il la saisit de ses deux mains toujours agitées et la glissa dans sa veste. Avant de se tourner vers le pâtissier pour le remercier encore.
Et puis on leur signifia qu'ils pouvaient partir, à présent. Smith les raccompagna. Du coin de l'oeil, Ulysse aperçut l'auror, qui les ignorait royalement. Une dernière fois, il retint la colère qui grondait en lui, s'empêchant de se jeter sur lui ou de lui hurler dessus toute sa haine. Mais ils étaient si près de la sortie. Et Nathanael était avec lui. Et ... hein ? Il fronça les sourcils, entendant le pâtissier parler à l'autre homme. D'Arthur. Alors il ne s'était vraiment pas trompé. Son coeur se serra dans sa poitrine. Il crispa ses poings. Il tremblait encore un peu plus. Mais cette fois, ça n'était probablement pas que le manque et la colère. Il fit quelques pas en avant pour souffler, distançant les deux hommes qui discutaient.
Mais Nathanael le rattrapa bien vite. Il ravala sa salive. Il avait juste envie d'aller picoler dans un coin, sur un toit, n'importe où en fait. Et qu'on lui foute la paix. Mais... il lui devait bien ça. Au moins ça. Alors il hocha la tête. Sentant que les mots restaient un peu coincés dans sa gorge. Il lui attrapa la main et le regarda, pour avoir son aval, avant de transplaner. Direction la pâtisserie dont il connaissait à présent le chemin presque par coeur.
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