Beer makes bears bare | NC16

Sujet: Beer makes bears bare | NC16 Jeu 7 Mar - 18:08

Beer, beer !Arthur & Nathanael

Tuesday, March 5th

Il y a des jours comme ça, où rien ne va.
Ça avait mal commencé dès le réveil. Il avait été tiré du sommeil par le claquement brutal d'un volet mal attaché et, en un quart de seconde, s'était levé, baguette à la main, prêt à botter le train de celui ayant eu l'outrecuidance de l'attaquer chez lui. Il lui avait fallu de longues minutes et un tour complet de la maison pour se rendre compte qu'il n'y avait personne chez lui, et pour calmer les battements affolés de son coeur.
Ensuite, l'air d'une passablement mauvaise humeur, il s'était rendu au ministère pour se charger de la paperasse du jour. Ce n'était certainement pas la partie du métier qu'il préférait, mais bon, il fallait bien y passer. Il avait passé ses nerfs, sans aucun remords, sur un jeune auror du bureau qui avait fait une quelconque bourde de débutant. Et puis, quand il était parti déjeuner, il s'était rendu compte qu'il avait mis sa robe de sorcier à l'envers.
Il avait alors entrepris de la remettre en ordre en pestant tout son soûl sur ces tenues ridicules qu'il se devait de porter dans son métier, alors qu'il fallait bien avouer que les Moldus avaient quand même une meilleure approche de la mode – et surtout du côté pratique quand il s'agit de vêtements.
Un peu plus tard, en revenant de sa pause déjeuner – où il avait dû se contenter d'un sandwich insipide, le dernier restant de la petite boulangerie de quartier où il s'était arrêté – il avait aperçu, au loin, une chevelure brune bien trop familière.
Apercevoir Constance au fond d'un couloir du ministère avait achevé ce qui lui restait de bonne humeur. Désormais plus ronchon que jamais, il avait l'air sombre et le regard noir d'une personne à qui il ne faut surtout pas adresser la parole. Du coup, plus personne ne s'adressa à lui jusqu'à la fin de la journée de travail.
Non pas que ce soit pour lui déplaire, mais du coup, l'auror avait eu le loisir de ruminer ses sombres pensées toute la sainte après-midi. Alors quand il sort du ministère, il n'a absolument pas envie de rentrer chez lui pour faire face au vide de sa maison – si on oublie les piles de linge sale un peu partout. Il retire sa robe de sorcier avant de sortir de la cabine téléphone, la métamorphose pour en faire un long manteau noir avant de la remettre et de s'avancer dans les rues de Londres.

Les mains profondément enfoncées dans les poches, il s'avance d'un pas vif dans les rues d'une ville qu'il connaît bien. Il prend un virage, contourne une bouche de métro où s'enfoncent les moldus autour de lui. Il a le pas de celui qui sait où il va.
Il s'écarte des artères de la capitale, s'enfonce dans certaines ruelles, et s'arrête, finalement, devant un pub au nom improbable – comme beaucoup de pubs anglais. Il pousse la porte et, immédiatement, la chaleur le submerge. C'est un établissement surchauffé, avec déjà pas mal de monde assis sur les petites tables rondes. Il y a des groupes d'amis, là bas un couple qui tente de se cacher dans un coin, et puis quelques touristes venus chercher un refuge à l'abri de l'éternel crachin londonnien.
Aucune table n'est libre, mais Arthur ne s'en préoccupe pas. Il est déjà seul, ça ne sera pas pour picoler dans son coin. Il s'installe au bar, fouille dans une poche à la recherche de son porte-feuille. Il sait qu'il l'a pris, il doit être près de sa bourse…
Ah ! Le voilà.
Il en sort un billet de dix livres sterling et le pose sur le compte, à l'égard du patron.
“A pint of ale.”¹
On lui rend la monnaie et lui tend de façon un peu brusque – ça lui arracherait la gueule, un please ? - la pinte commandée. Il s'en empare et, indifférent au tapis de mousse un peu trop épais, y trempe ses lèvres.
“I'm sick of Brexit, man…” lance alors le tenancier à un autre client, sans doute plus sympathique car il est tout aussi esseulé qu'Arthur, mais lui n'a pas le privilège de se faire ignorer. “It's going to leave us penniless ! Fucking continentals, can't they just let us be ?”²
En effet, on voit le bandeau d'informations, sur la télé au dessus du bar, estimer le coût dudit Brexit par ménage aux britanniques. De quoi mettre n'importe qui dans tous ses états. Et visiblement, le barman est relativement inquiet des conséquences économiques sur son établissement, quand bien même a-t-il voté Leave au référendum, trois ans plus tôt. L'auror pousse un soupir, et décide de venir en aide à Nathanael. Il l'a déjà vu, ce grand bonhomme, à Poudlard s'il se souvenait bien. Il ne sait pas très bien de qui il s'agit, mais dans le doute, il ne va pas le laisser face à ce type qui s'applique à expliquer pourquoi le brexit devait les mettre à l'abri des migrants et, en lieu et place, les plumait complètement…
“Can't you see the lad couldn't care less ?” grogne-t-il d'un ton plus agressif que voulu. Visiblement, le débat que tente d'instaurer le barman le saoule plus qu'il ne l'avait cru. “Go break someone else's balls, will you ?”³
Et le tenancier de regarder l'auror d'un air outré. On voit qu'il voudrait répliquer, mais il s'abstient. Quelque chose chez cet homme – peut-être le ton autoritaire ou le regard noir - lui souffle qu'il n'est pas du genre à se laisser gentiment emmerder. Alors il grogne quelque chose du genre si on peut même plus causer… avant d'aller taper la causette avec d'autres clients accoudés au bar.
Vraisemblablement des habitués.
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¹ Une pinte d'ale.
² J'en peux plus du Brexit… Ils vont nous plumer ! Putain de continentaux, ne peuvent-ils pas nous foutre la paix ?
³ Tu vois pas que le gars en a rien à foutre ? Va casser les couilles de quelqu'un d'autre, tu veux ?
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Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Ven 8 Mar - 1:40

La lumiere du jour baissait grandement, et avec elle le pâtissier remballait son écriteau et fermait boutique. Il était éteinté. La vie avec un post adolescent dans un petit appartement surplombant la pâtisserie de la rue de Traverse n'était pas exactement de tout repos, bien sûr, mais c'était le cadet de ses soucis en ce moment. Même si le renfermement de Hyacinthe lui causait du soucis. Lui qui avait fait tant de progrès depuis l'accident qui avait pris la vie de leurs parents, c'était comme s'il était retombé a cette époque de cauchemars et d'angoisse. Il avait insisté pour revenir vivre avec son frère, et ce dernier savait que c'était également a moitié pour réparer sa faute. Car Hyacinthe se sentait responsable de ce qui était arrivé au pâtissier. Une autre raison d'être étreinté, bien sûr, c'était que depuis deux jours ils avaient rouvert la boutique, et sur l'homme, après des années à vivre assisté et entouré de magie, était revenu aux techniques traditionnelles. L'adaptation s'était faite sans trop de mal mais gérer les regards peinés du plus jeune et ceux des curieux toute la journée parce qu'il avait fait partie des gros titres...

Il avait besoin d'un verre. Et pour éviter ces regards justement, il avait pris la route du Londre Moldu ou beaucoup moins de monde le connaissait. Il y avait habité plus de vingt ans. Il se souvenait très bien d'un bar, petit et un peu miteux mais chaleureux, qui l'avait accueilli plus d'une fois. Il avait passé la porte presque instinctivement. Il avait changé de propriétaire depuis...

L'homme qui lui servir sa première pinte dû reconnaître en lui une oreille attentive, et s'était mis a parler du temps et de la politique, laissant a Nathanael la seule option d'acquiescer. Il n'avait pas le courage de faire autre chose ce soir. A vrai dire, rester chez lui lui aurait tout a fait convenu mais il avait besoin d'air. Que son frère ne le regarde pas avec ce mélange de culpabilité et de pitié a nouveau. Il allait...bien. Presque. Quand on ne lui rappelait pas tous les jours ce qu'il avait perdu.

Il entendit l'homme interjeter a côté de lui avant de le voir.

« It's alright... I don't mind it. »

Dit il a leur égard à tous les deux. Et il le pensait. Puis il regarda le nouvel arrivant qui avait chassé en un temps record le barman, vexé. Son visage lui était familier. Il mit un certain temps avant de le remplacer, tellement le contexte était différent. Ça n'était pas le professionnel de la retenue, le Gryffondor Arthur Thorn ? Il se souvenait vaguement d'une histoire de colle pour une raison sordide. Peut être pas qu'une...

« Arthur Thorn ? What... Brings you here ? »

Il demanda, réellement surpris. L'homme avait changé, et pas qu'un peu. C'était assez déstabilisant de tomber sur de vieilles connaissances déjà en temps normal, mais dans ces conditions... Particulièrement. Les doigts du pâtissier jouaient avec son verre et il prit une bonne gorgée pour la route. Il avait lancé la question, ce qui voulait dire qu'elle pouvait lui être retournée. Il observait l'autre du coin de l'oeil, prenant en compte d'avantage de son apparence. Lui, devait avoir l'air d'être au bout de sa vie, son visage marqué.

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1 C'est rien... Ça ne m'embête pas.
2 Arthur Thorn ? Qu'est-ce...qui t'amène ici ?

Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Ven 8 Mar - 17:08

Beer, beer !Arthur & NathanaelLe barman n'écoute déjà plus quand Nathanael fait connaître son point de vue. Il a commencé à discuter immigration avec d'autres clients fidèles qui, eux, ont l'air de partager ses opinions. De son côté, Arthur boit une longue gorgée de bière avant d'entendre son nom. Il baisse sa choppe en levant un sourcil, dévisage clairement son interlocuteur.
Moui. Il n'a toujours aucune idée de son nom. Le visage lui est familier, mais de là à mettre un nom dessus… Maintenant qu'il y pense, d'ailleurs, il est plus familier que s'il ne l'avait vu que dans un couloir sombre du château, des années auparavant. Il l'avait reconnu tout de suite, comme s'il l'avait croisé dans la journée.
“Same as you, I guess,” grogne-t-il plus qu'il ne parle. “Bad day. No desire to go back to an empty home.”¹
On ressent l'amertume dans la voix de l'auror, bien qu'il veuille la dissimuler dans une autre gorgée. Il n'a jamais aimé être seul. Quand on a grandi au sein d'une famille nombreuse, on n'a pas l'habitude de la solitude. Et depuis le départ de Constance, il est plus seul que jamais.
Il avait pensé que déménager, abandonner l'appartement où ils avaient vécu ensemble, lui permettrait de tourner la page. Accueillir Uther avait été une façon, également, de combler un vide.
Mais son petit frère était à Poudlard. Et lui restait seul avec sa mauvaise humeur et ses angoisses.
Et sa pinte de bière.
“I'm sorry, I can't remember your name. You look familiar, but I think it's been a while since last time we talked…” Se doute-t-il qu'il fait face à un ancien préfet qui lui a sans doute donné des retenues, du temps où il était insouciant et multipliait les faits d'arme d'adoelscent ? “Maybe since school, even.”²
On notera qu'il n'a pas nommé l'école.
Si son interlocuteur l'a reconnu et a été capable de le nommer, c'est qu'ils sont du même bois, comme il l'avait cru dès le premier coup d'oeil.
Arthur n'a jamais été très bon avec les noms ; il est en revanche très physionomiste – exigence du métier, vous pensez bien – et oublie rarement un visage. Pourtant, si la dernière fois qu'ils se sont croisés, c'était à Poudlard, il y avait de quoi s'interroger. Ils avaient, l'un comme l'autre, bien changé depuis. Le regard d'Arthur était devenu plus sombre, comme hanté par le poids des années. Son comparse, quant à lui, avait cet air déprimé de ceux qui ont perdu quelque chose – quelqu'un ? - d'important.
Il connaissait bien cet air. Avait-il été très différent, le jour où il avait vu son monde s'effondrer alors qu'il aurait dû être le plus beau de sa vie ? Dans ces moments là, on est prêt à tout pour ne pas se confronter à la réalité et pour se distraire. Repousser jusqu'à l'extrême limite ce moment où on sera forcé de regarder la vie réelle dans le blanc des yeux et de l'accepter. Ou en tout cas, d'avancer.
De vivre. De survivre.
Une nouvelle gorgée de bière coule dans sa gorge. Il était venu ici dans le but de se changer les idées, mais finalement, il ne serait pas contre une bonne cuite.
Histoire d'oublier.
S'abrutir dans l'alcool pour mieux étouffer la peine.
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¹ Comme toi, j'imagine. Mauvaise journée. Aucune envie de retourner à une maison vide.
² Je suis désolé, je ne me souviens pas de ton nom. Tu m'es familier, mais je pense que ça fait un moment qu'on ne s'est pas parlé… Depuis l'école, même.
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Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Dim 10 Mar - 1:10

Etre coincé entre deux mondes dont il ne se sentait plus faire partie, voilà ce que ressentait le pâtissier à cet instant précis. Il compatissait pour le peuple insulaire, qui souffrait de son manque de vision et d'ouverture et de la manipulation de leurs Moldus de dirigeants, mais il ne se sentait plus appartenant à leur univers depuis au moins dix ans. Quand au monde sorcier, même s'il avait voulu faire quoi que ce soit, qu'est ce qu'un cracmol tel que lui, qui n'avait plus mis le pied dans les affaires ministérielles ou la défense depuis le même nombre d'années pouvait bien faire ? Il avait renoncé au droit de défendre leurs idéaux contre l'esprit étriqués de gens comme les DeathWings en renonçant a sa magie.

Et en renonçant a son poste de Médicomage de terrain pour s'occuper de son frère il y avait bien longtemps. Hyacinthe le lui rappelait tous les jours. Pas comme ce dernier le croyait, a cause de lui, parce qu'il avait sacrifié sa carrière non. Mais en se le reprochant et en s'empêchant de vivre pour protéger son grand frère. A quoi ça avait servit, franchement, de renoncer à la magie, si c'était pour voir la flamme de son cadet s'étioler devant ses yeux sans qu'il ne puisse rien faire ? Il compatissait avec Thorn, qui n'avait pas l'air d'avoir grand chose de réjouissant a retrouver chez lui. Pour Nathanael, c'était la culpabilité McDougall en chair et en os. Il avait eu besoin de se retrouver.

« I see... Sometimes a bar full or strangers is better than to face our own emptiness I guess. »

Il dit, d'une façon plus désinvolte que ne le trahissaient ses paroles. L'homme avait l'air grave, et plutôt du genre qu'on laisse tranquille mais s'il lui avait adressé la parole c'était sans doute qu'il n'avait rien contre discuter. Le verre de Nathanael s'était vidé de plusieurs gorgées quand il répondit a son interlocuteur.

« I'm sorry, I'm pretty good with faces and names, an old habit of mine. We met in school, the name is Mcdougall. Nathanael ? I used to dock some points from some... allright, many of your friends back in the days. »

IL avait noté que l'autre homme n'avait pas vraiment précisé quelle école, mais Nathanael ne s'y trompait pas. Peut être parce qu'il avait toujours été du genre silencieux et observateur, ou bien par déformation professionnelle, mais il retenzit beaucoup. Il était certain de ne pas se tromper. Même si le jeune Thorn avait pris de la carrure et de l'âge depuis plus de 10 ans. Nate avait finit sa bière, et se demandait ce que quelqu'un comme lui faisait dans un lieu comme ça. A moins qu'il l'ait aussi fréquenté, comme lui ? Sacrée coïncidence. Une certaine paranoïa habitait le fond de son crâne depuis la soirée de saint Valentin la plus désastreuse de sa vie, mais il ne voyait pas ce que des DeathWings pourraient bien lui vouloir a présent. Et même si on lui avait proposé une garde rapprochée quelques temps après la séance proche de l'interrogatoire qu'il avait passé au ministère... C'était un peu direct comme approche. Et Thorn avait l'air plus intéressé par sa bière que par lui. Nate en commandant une nouvelle pinthe, il lui proposa la même, en signe de paix et ouverture.

« If you don't mind, of course. I'm used to drinking alone but... I guess it can't hurt, for old times sake ? »

Il disait plus ou moins ce qu'il pensait au fond. La compagnie de l'autre homme ne le dérangeait pas le moins du monde mais il ne savait pas trop comment faife. Il ne s'était pas préparé a discuter avec d'autres êtres humains ce soir. Il avait choisi un bar moldu pour ne pas être confronté aux questions si on le reconnaissait, mais parler, se lier d'amitié ou même... Disons qu'il n'avait pas fait ça depuis bien longtemps. Et a vrai dire, les dernières tentatives avaient plutôt tenu du fiasco. Il était a l'aise derrière son comptoir parce qu'il y avait une barrière. Il était ouvert, aidant, a l'écoute mais... De là à vraiment s'ouvrir c'était autre chose. Depuis combien de temps n'avait il pas... C'était risible. Même ses amis, il ne les voyait presque plus et ces derniers devaient le harceler pour le sortir de son trou. Quand aux amants...

Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Dim 10 Mar - 13:18

Beer, beer !Arthur & Nathanael

McDougall.
Le préfet McDougall ?
Arthur remet les choses en ordre, fait le tri dans ses souvenirs. En effet, il avait eu à faire à lui à plusieurs reprises. Lui, et certains de ses copains sans doute. Non pas qu'il en ait eu beaucoup, d'ailleurs. Par contre, des points, il en avait perdu un paquet.
Ce nom, toutefois, résonne trop fort dans l'esprit de l'auror pour n'être qu'un vague souvenir de son adolescence. Le regard perdu dans sa pinte, il essaie de retrouver à quel moment on avait pu parler de cet homme en sa présence.
“Old times sake…”¹ répète-t-il d'un air songeur.
Il accepte la pinte supplémentaire, se promet de payer la prochaine tournée – parce que oui, il compte bien en boire une troisième, et peut-être encore beaucoup d'autres – et finit la première cul-sec.
Il n'est pas sûr de vouloir boire au nom des souvenirs passés. Mais c'est toujours mieux que de ronchonner tout seul dans son coin. Après tout, il était venu ici pour éviter la solitude, et tomber sur une tête connue était inespéré… Quand bien même c'était une personne qu'il n'avait pas vue depuis des années.
Tant que ce n'était pas quelqu'un qu'il croisait tous les jours au ministère…
“McDougall you said ?”² finit-il par relever, se tournant cette fois vers son interlocuteur, sourcils froncés. Il avait entendu ce nom récemment. Au ministère, justement. Il l'avait vu écrit, même. Sur un dossier, perdu quelque part dans l'immense bordel de son bureau. Un de ses hommes lui en avait parlé, pas plus tard qu'aujourd'hui…
“Oh man…” soupire-t-il en secouant la tête. “I learnt what happened to you. I'm sorry.”³
A-t-il besoin d'en rajouter ? Si Nathanël est ici, ce n'est sans doute pas pour que quelqu'un lui rappelle les évènements récents. Il attrape la nouvelle pinte et en boit une longue gorgée. Il faisait partie des personnes impliquées dans l'attaque de la St Valentin ; des victimes présumées, plutôt. Évidemment, aucune piste n'était écartée, et certains pensaient que l'homme était lié, de près ou de loin, au groupe des Deathwings.
Arthur, quant à lui, ne voit pas en quoi un homme qui a été prêt à renoncer à sa magie puisse être suspect. À moins d'être complètement tordu.
Thorn est parano, pas idiot.
“Oy, bartender ! Make his drinks on me,”⁴ interpelle-t-il le barman.
C'était la moindre des choses.
Et puis, au moins, il aurait quelqu'un avec qui picoler…
Il boit à nouveau, plus vite cette fois. Sans que l'alcool ne s'empare de lui, il commence à lever le verrou des inhibitions. Arthur pose brutalement sa pinte sur le comptoir, désigne d'un geste de la tête le jeu de fléchettes, un peu plus loin.
Un incontournable des soirées britanniques.
“Fancy playing darts ?” propose-t-il. “If you don't want me to pay your drink, we could play a bit. The winner gets his drink paid.”⁵ Il regarde autour de lui, vérifie qu'aucune oreille indiscrète ne traîne. “No magic, of course.”
De sa part à lui, évidemment. Puisque son comparse ne pouvait plus l'utiliser.
Attention, toutefois : vous ai-je déjà dit qu'Arthur est particulièrement mauvais perdant ?
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¹ Le bon vieux temps…
² McDougall, tu as dit ?
³ Oh man… J'ai appris ce qui t'est arrivé. Chuis désolé.
⁴ Hey, patron, mets ses conso sur ma note !
⁵ Ca te dit de jouer aux fléchettes ? Si tu veux pas que j'te paie un verre, on peut le jouer. Le gagnant se fait payer à boire.
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Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Lun 11 Mar - 1:12

Nathan voyait les rouages sous le cuir chevelu de l'autre homme tourner jusqu'à remettre son visage en place, et ne dit rien. Ils étaient tous les deux incognito si ici, si on pouvait dire, il n'y avait pas besoin de mettre de mots là dessus. Par contre, il fut surpris que l'autre aborde le sujet plus récent qui le touchait. S'il avait su, peut être qu'il n'aurait pas donné son nom de famille alors. Rien que d'évoquer ce qui s'était passé, ça remuait déjà beaucoup trop de choses, mais d'entendre encore et toujours que les gens étaient très désolés c'était peut être le pire. Que pouvait-on répondre a ça. Que tout irait bien ? C'était ce même mensonge qu'il se servait a lui même et a Hyacinthe, et s'il avait ou le croire au début... Aujourd'hui c'était un peu différent. Il s'était heurté a la réalité. Aux difficultés qu'il allait rencontrer au quotidien, et surtout, au regard de pitié d'étrangers dont il n'avait pas besoin... Il n'était pas impoli en temps normal, gardant tout a l'intérieur il avait même plutôt un caractère tempéré derrière son visage fermé et sa carrure. Mais c'était plus qu'il ne pouvait supporter, a force.

« There's nothing to be sorry for... »

Il dit un peu grâce, se contredisant presque. Ses yeux avaient beau être lourds du fardeau qui lui pesait, il avait plutôt été ouvert jusqu'à present. Arthur Thorn devait sans doute le voir se renfermer a vue d'oeil a present, d'autant plus qu'à faire ce dernier demanda au barman de payer. Ses doigts s'étaient resserrés autour de son verre dans lequel il ne restait presque plus que de la mousse.

« You don't have to... »

A comprendre là un poli "je n'ai pas besoin de la pitié des gens" en language McDougall. Mais Thorn avait une autre idée en tête, et il attira les yeux du pâtissier vers lui, a nouveau surpris, puis un peu soulagés.

« Right... Okay, but the winner gets to pay for the drinks. »

Il corrigea, un peu autoritaire avant de se lever. Le barman n'avait pas perdu une miette de l échange et s'il ignorait sans doute la source du léger "différent" entre les deux hommes, il avait très vite compris qu'il y avait de l'argent a y gagner. Il donna aux deux une réserve de fléchettes et s'empressa de ne pas laisser Nathanael mourrir de soif, avant que ce dernier ne se dirige vers le stand de fléchettes.

« I hope you don't think me drunk enough to lose already, Arthur. I'm a pretty heavy weight regarding my drinking abilities. »

"And no magic". Vraiment ? Qu'est-ce qu'il s'imaginait, qu'après trois bières tout rentrait magiquement dans l'ordre ? Nate sentait ses connaissances culpabiliser d'utiliser leur baguette en sa présence, depuis qu'il était dans cet état. Pour lui, c'était un peu comme voir les gens valides culpabiliser de marcher lorsqu'ils croisaient quelqu'un en fauteuil. Louable mais totalement hors de propos. Ça ne changerait rien pour lui, pas vrai ? Et puis on était dans le Londres Moldu... La magie, c'était plus que déconseillé. Il lança sa première floppée de fléchettes. Honorable, mais rien de fou non plus. Ce n'était probablement pas seulement l'alcool, mais Nathanael sentait le besoin de se prouver quelque chose ce soir. Il n'avait pas tellement l'esprit de compétition, mais il ne comptait pas laisser l'autre gagner.

***
1 Ne soyez pas désolé...
2 Vous n'avez pas besoin de...
3 Bien... Ok mais le gagnant paie les verres.
4 J'espère que vous ne me croyez pas déjà assez ivre pour perdre, Arthur. Je tiens plutôt bien l'alcool avec ma corpulence.
(Trad super approximative xD)

PS j'ai décidé le sort des fléchettes avec un dé sur Google xD 4 = honorable

Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Lun 11 Mar - 11:59

Beer, beer !Arthur & NathanaelArthur arque un soucil, puis finalement hausse les épaules face à la correction que fait son comparse. Boh, lui, en soi, il s'en tamponne le coquillard avec une babouche. Il n'était pas du genre à prendre les gens en pitié, et ne comptait pas commencer aujourd'hui.
Alors bon, une partie de fléchettes pour noyer le poisson, c'était tout aussi bien. Et puis comme ça, il n'aurait pas à trouver d'excuse bidon pour retenir Nathanael qui, quand même, pouvait se montrer être le parfait camarade pour une soirée réussie.
Avec beaucoup d'alcool.
Ni l'un ni l'autre n'est encore assez imbibé, d'ailleurs pour que la partie de fléchettes devienne vraiment drôle. Le pâtissier en tout cas n'a pas assez bu pour que cela l'empêche de savoir viser. Arthur laisse échapper un petit sifflement admiratif en voyant les fléchettes se planter dans la cible d'une façon tout à fait honorable. Ne doutant pas qu'il puisse faire mieux, il se place à son tour face à la cible, boit encore un peu de bière, et vise attentivement la cible.
Allez.
C'est pas le moment de se démonter.
Chtack !
Les fléchettes rencontrent la cible, mais le résultat n'est pas à la hauteur. Alors l'auror ronchonne, fidèle à lui-même, marmonne quelque chose d'incompréhensible, manifestement peu content de sa performance. Ce n'est pas mal, ne nous mentons pas ; mais il aurait préféré faire mieux que Nathanael, évidemment.

Les fléchettes se succèdent.
Les pintes de bière aussi.
Les inhibitions se lèvent. Arthur a largement râlé tout du long de la partie, qu'il a perdue, bien sûr. Et la note de leurs consommations s'allonge sans qu'aucun des deux n'ait l'air de s'en soucieux. Le plus jeune des deux se montre d'ailleurs progressivement plus joyeux, moins ronchon et c'est déjà ça de pris.
En tout cas, il a pas fait voler la cible de fléchettes, et c'est déjà une victoire en soi.
De retour au comptoir, il lève la main pour réclamer une pinte supplémentaire – pour lui et pour son camarade. L'alcool fait son oeuvre, et délie les langues – la sienne, en tout cas. Il a d'abord râlé, bien sûr, notamment sur sa défaite aux fléchettes – il avait une poussière dans l'oeil !
Et puis, de fil en aiguille…
“… It's nice to have someone to drink with !” finit-il par clamer en levant sa pinte, comme pour porter un toast. “The house feels so empty when my brother's in Hogwarts,” avoue-t-il enfin en secouant la tête. “Not that it's always nice when he's there… He's thirteen, you know. And I'm sure you know what teens are like… Any kids yourself ?”¹
Il a presque l'air de bonne humeur, dites donc. Ça fait plaisir à voir ! Avec un demi-sourire, le regard brillant ! Il ne s'était pas senti aussi léger depuis bien longtemps. Il avait bien fait de venir se perdre dans un pub du coin pour la soirée.
Et hop, il trinque pour au moins la quinzième fois de la soirée, et avale une nouvelle gorgée de bière, plus longue que celles qu'il a avalées jusqu'ici.
Toi mon p'tit père, demain, tu vas tirer la tronche quand tu vas comprendre la gueule de bois que tu vas te traîner… Enfin, il faudrait déjà pour ça que tu arrives à transplaner jusqu'à ton lit.
Ca serait une victoire.
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¹ C'est sympa d'avoir quelqu'un avec qui picoler ! La maison paraît tellement vide quand mon frère est à Poudlard… Non pas que ce soit toujours sympa quand il est là… Il a treize ans tu sais. Je suis sûre que tu sais comment sont les ados… T'as des enfants, toi ?

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Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Jeu 14 Mar - 0:42

Magie ou pas magie, lui et Arthur Thorn avaient l'air d'être sur un pied d'égalité concernant le lancer de fléchettes, et c'était tant mieux. Même si au fur et à mesure des lancers, le jeu se resserrait, et Nate avait bien l'impression que la victoire importait plus à l'autre qu'à lui. Si ce n'était pour la fierté de ne pas se faire offrir des verres parce qu'on avait pitié de sa situation. Au moins, même si la nuance paraissait assez insignifiante voire ridicule, ce serait parce qu'Arthur avait une plus grande dextérité du poignet, ou bien parce qu'il tenait mieux l'alcool que lui qu'il lui paierait ses pintes. Pintes que le barman n'oubliait pas de remplir, d'ailleurs. Le pâtissier avait vu son petit manège, mais il était beau joueur. Ce n'était pas son genre de pousser à la consommation mais on faisait ce qu'on pouvait pour que son établissement prospère, parfois.

Il ne savait plus exactement à quel nombre de verres vidés ils en étaient quand la partie s'acheva, en sa faveur. C'était amusant de voir l'humeur changeante de son partenaire de jeu, tantôt grognon, tantôt s'amusant, il lui avait quand même sorti un paquet d'excuse lorsque sa flèche ne touchait pas la signe dans un endroit qui rapportait suffisemment. Nathanael se contentait de rire un peu, au départ discret et puis plus franc plus les excuses étaient grotesques. Sans rancune, il paya ce qu'ils avaient consommé jusqu'ici, et lui proposa en échange de le laisser prendre la prochaine.

« Yes... I suppose it does. »

Il acquiesca doucement. Il était lui même surpris, il pensait boire seul ce soir et n'aurait pas imaginé croiser une tête connue, déjà, mais encore moins ne pas avoir envie de fuir la conversation. Il n'avait pas atteint l'envie de se confier à coeur ouvert et à vrai dire, il était peu probable qu'il l'atteigne jamais. Même ses rares proches amis avaient toutes les peines du monde à lui tirer les vers du nez. Son propre frère, même l'homme qu'il admirait et aimait depuis des années maintenant, aucun de tous ceux là n'avait réellement entendu le McDougall se confier ouvertement. Bizarrement, ça aurait presque été plus facile avec un total étranger. La preuve étant que les très rares fois où il s'était laissé aller, qu'il avait laissé s'exprimer ses besoins charnels, ça avait été avec des inconnus. Il n'était toujours pas prêt à s'avouer beaucoup de choses et se voilait toujours la face mais aussi et surtout, il avait eu une vie bien trop mouvementée pour penser à mieux que ça.

« ...I feel you. »

Il répondit, avec du retard, le temps que son cerveau un peu endormi par l'alcool accepte de parler. Les verres baissaient un peu ses barrières, manifestement.

« A little brother, too. He's a bit older now, but I remember the emptines of the house back when he used to go there. Every year I... »

Il fit une pause. Même si effectivement il se revoyait, chaque année depuis la disparition de leurs parents, accompagner Hyacinthe avec la boule au ventre et revenir dans le petit appartement au dessus de la boulangerie, criant de son absence... C'était aussi une époque ou son cadet avait réappris à être heureux. Ou lui avait appris à aimer ce nouveau rôle et à être fort, pour lui. A présent, les choses avaient beaucoup changé et pas en bien. Hyacinthe ne restait plus à l'Université et quoi que Nathanael fasse ne semblait rien changer à son état de régression. Ces pensées se bousculaient. Il tenta de les chasser avec une nouvelle longue gorgée.

« I'm sorry. It has been a rough couple of days, but at least he is there now. You must be missing yours despite... the cranky retorts and the mess. »

Il se rappelait avec affection leurs échanges, même les plus houleux. Parce que ça finissait souvent par l'un des deux qui s'excusait auprès de l'autre d'une façon ou d'une autre. Ou bien ils cuisinaient ensembles... Nathanael ne savait pas ce dont Arthur se souvenait, à Hogwarts et à l'université, leur situation familiale avait fait le tour, mais il ne se voyait pas vraiment ramener ça sur le tapis. Ni lui demander comment il se retrouvait lui, manifestement seul avec un petit frère de 13 ans.

«The holidays will come sooner than you think. » Il dit, souriant à l'autre de son air le plus encourageant. « What are your doing nowadays ? for a leaving I mean. »

Il ne se souvenait pas que Thorn ait manifesté à voix haute ses ambitions pour l'avenir à l'époque. Ou si c'était le cas, il n'avait pas revenu.

****
1 Je comprends...
2 Un petit frère, aussi. Il est un peu plus âgé maintenant mais je me rappelle le vide dans la maison quand il y allait. Chaque année je...
3 Pardon. Ca a été effectivement un peu dur ces derniers temps, mais au moins il est à la maison maintenant. Le votre doit vous manquer malgré... Les reproches et le bazar.
4 Les vacances arriveront plus vite que vous ne le pensez. Qu'est-ce que vous faites ces temps ci ? Comme carrière, je veux dire.

Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Jeu 14 Mar - 11:57

Beer, beer !Arthur & NathanaelTiens, lui aussi avait un frère à charge, bien qu'il soit plus grand.
C'était étrange de trouver quelqu'un dans une situation similaire. Y avait-il tant de familles de sorciers qui dysfonctionnaient pour que les aînés des fratrie aient à prendre en charge leurs cadets ?
Enfin, dans son cas, ce n'était pas tant la famille que la mégère qui lui tenait lieu de belle-mère… Quoi que, maintenant que son père était six pieds sous terre, pouvait-on encore considérer cette bonne femme comme lui étant apparenté de quelque manière que ce soit ? Ses enfants, oui, de fait, mais elle ?
Il boit une longue gorgée de son énième bière – ça fait bien longtemps qu'il a perdu le compte – pour noyer cette pensée de trop alors qu'il avait réussi, ô miracle, à se mettre de bonne humeur.
Il hoche alors la tête à la remarque qu'on lui fait sur les risques d'élever un adolescent, sans relever son passage à vide au milieu de la phrase. Il lui jette un regard en coin, l'air de lui signifier qu'il n'a visiblement pas assez bu s'il n'a pas réussi à oublier son spleen, mais ne relève pas.
Oui, en effet, Uther lui manque. Son bordelisme – gêne Thorn oblige – ses râleries – ce petit commençait à ressembler à son aîné – et même son côté mauvais perdant – lui aussi, visiblement est gênétique. Il en viendrait presque à espérer qu'il fasse une connerie surpassant toutes celles que lui avait pu faire autrefois pour le seul plaisir d'être convoqué à Poudlard et de pouvoir aller l'engueuler.
Oui…
Il lui manque, le petiot.
Et s'il n'y avait que lui…
Les vacances prochaines – encore un long mois et demi ! - promettaient également d'être bien trop courtes. Et dire qu'il avait, autrefois, eu le désir d'être père ! Comment aurait-il pu survivre à ce déchirement avec la chair de sa chair, quand il avait déjà du mal à se défaire d'un frère ?
Admirez les rimes.
“You're probably right… And he'll be moaning about not going out with his friends, having to see the family, and so on and so forth…”¹
Ca le rendrait presqu'heureux, comme perspective !
Un ado râleur, c'est toujours mieux qu'une maison vide !

Et hop, sur ce, cul-sec !
La pinte retombe brutalement sur le comptoir, le choc manque de la casser, mais aucun des protagonistes ne semble y accorder d'importance. Pire : le barman décide que c'est le bon moment pour en proposer une nouvelle, avant de retourner s'occuper d'autres clients.
Et c'est tant mieux, parce qu'Arthur n'est visiblement pas d'humeur à faire attention à ce qu'il dit.
“I'm an auror,” répond-il en regardant le liquide ambré. La mousse l'intrigue. Il a bien envie de faire des petits dessins dedans. Il avance alors le doigt, et l'arrête à quelques centimètres de ladite mousse, comme si la raison lui revenait. “Or at least I used to be one. They appointed me Head of the Auror Headquarters. An honnor, they said.”²
Le grognement avec lequel il le dit ne laisse aucun doute sur ce qu'il en pense. Il n'a pas du tout apprécié qu'on le cantonne à Londres alors même qu'il rêvait de s'en éloigner le plus possible.
Peut-être avaient-ils compris qu'envoyer un auror au fond du trou sur le terrain n'était pas une bonne idée. De là à ce qu'il développe des tendances suicidaires…
“An unexpected opportunity, they said. Such a young head of headquarters… Bullshit.”
Hop, on boit encore. C'est ça mon gars, laisse sortir. Râle. Vas-y ! Laisse parler ton naturel, ronchonne, bougonne, lâche-toi !
“It was just a way to keep me here. Put aside.³
__________________
¹ Tu as probablement raison… Et il marmonnera de ne pas pouvoir aller voir ses amis, d'avoir à rendre visite à la famille, et j'en passe et des meilleures…
² Je suis auror. Ou en tout cas je l'étais. Ils m'ont nommé au poste de Chef du Bureau des Aurors. Un honneur, m'a-t-on dit.
³ Une opportunité inespérée, qu'ils disaient ! A un si jeune âge… Des conneries. C'était juste une façon de me garder ici. Au placard.
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Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Dim 17 Mar - 11:30

Une chose était sûre, élever un gamin était une épreuve mais un ado... Il lui en avait donné des sueurs froides. Le plus dur, c'était a chaque fois qu'il lui rappelait qu'il n'était pas son père. Il le savait bien, qu'il n'était pas son père. Que Hyacinthe aurait préféré qu'il reste son frère... Mais tous les deux n'avaient pas vraiment eu le choix. Et ils ne s'en étaient pas si mal tirés... Et a en entendre l'autre homme, il ne s'en était pas trop mal tiré non plus. Il observa son visage, beaucoup plus bourru au départ, se fendre d'un sourire quand il évoquait son propre cadet. C'était un peu a ça, se demanda Nathanael, qu'il ressemblait lorsqu'il parlait avec fierté de Hyacinthe ? On lui avait souvent fait la remarque qu'il avait toujours cet air fermé et dur, mais pas quand il s'agissait du plus jeune des McDougall. Il avait salué sa réponse d'un geste de son verre vide, et avait attrapé le nouveau en se promettant qu'il le ferait un peu plus durer.

C'était sans compter la révélation du barbu. Auror. Ça faisait remonter d'autres souvenirs, ça. Une partie de son cerveau encore lucide lui rappelait que ça n'était pas bon de parler de ces choses là ouvertement, mais une autre était juste avide d'entendre la suite. L'homme n'avait pas l'air convaincu... Ce n'était pas dur de manquer ça pour quelqu'un d'attentif comme Nathan. Mais pourquoi, c'était autre chose.

« I am very sorry to hear that. »

IL dit avec sincérité, se rapprochant un peu pour sur leur conversation ne soit pas trop entendue par d'autres, de cette façon il pouvait baisser sa voix.

« You're a field type of guy... I'm not surprised » IL eut un petit sourire en se rappelant du jeune Thorn de l'époque. « ... A desk job would suit you ill. I never knew you had this ambition, I'm glad to hear that you found something you enjoy. Well... Enjoyed. »

Il dit, dans un calme qui le caractérisait. Il comprenait ce que c'était que d'être mis a pied contre son gré. Il avait ressenti ça un court instant quand on lui avait expliqué que gérer famille et carrière n'allait pas être possible au ministère... Et en même temps il n'avait pas hésité une seconde, entre son frère et celle ci. Son métier lui avait manqué au tout départ et puis il avait fini par vraiment se plaire dans sa nouvelle vie.

« You probably don't remember... I used to work for the Auror department too, as a Medic mainly. For a few years. Now I'm a baker and I couldn't be happier I just... »

IL chercha ses mots. Il ne réalisait pas qu'en ce moment même il disait a voix haute ses pensées. Même ivre, ça ne lui arrivait vraiment jamais..

« I wanted to do more... You probably do, too. If you need anything I mean... I am not welcome there as I used to but I still have some friends who might help. »

Il proposa, relevant ses yeux noirs vers l'autre homme. C'était une chose qui était fondamentale, pour lui, d'aider son prochain. Les petites actions de son quotidien par exemple l'amenaient a ça, mais avec ce qui s'était passé récemment ? Il voulait faire plus. Peut être parce qu'il se sentait impuissant. Face au changement, face à la douleur que ressentait son petit frère...

« I don't know you that much, Arthur Thorn, but I know you always were a good lad. »

***
Je suis vraiment désolé d'entendre ça.
Vous êtes plutôt un gars du terrain ...ça ne le surprend pas - Un travail de bureau ne vous irait pas...j'ignorais en tout cas que vous aviez ce genre d'ambition... Je suis content que vous ayiez trouvé quelque chose que vous allez. Enfin... Aimiez.
Vous ne vous souvenez peut être pas, j'ai travaillé pour le département des Aurors, plus comme Medic. Quelque années. Je suis pâtissier maintenant j'aurais juste aime...
Je voulais faire plus.vous aussi, j'en suis sûr.si vous avez besoin de quoique ce soit... Je veux dire, je ne suis plus vraiment le bienvenu mais j'ai toujours des amis là bas qui pourraient aider.

Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Dim 17 Mar - 13:41

Beer, beer !Arthur & Nathanael“I do not.”¹
C'est un grognement digne d'Arthur qui sort de sa gorge à ce moment là. Il n'a jamais eu ce genre d'ambition. Lui, ce qu'il voulait, c'était le terrain, l'adrénaline, le frisson du danger et la satisfaction du travail accompli. Gérer les autres était quelque chose qu'il faisait plutôt bien, grâce à des qualités de leader qu'il se découvrait chaque jour. En revanche, gérer les relations entre les aurors, ranger des dossiers, établir les connexions entre les différents services du ministère, faire des rapports et j'en passe… Ca le saoûle profondément. Ce genre de promotion ne se refuse pas, et il fait du bon travail, mine de rien.
Mais il donnerait beaucoup pour pouvoir retourner sur le terrain, malgré les sacrifices que cela exige, d'un point de vue santé ou même vis à vis de ses relations sociales qui ne sont déjà pas très nombreuses. Aujourd'hui plus encore qu'auparavant, d'ailleurs, alors qu'il se sent plus seul que jamais.
Il écoute alors les paroles réconfortantes de Nathanaël, son parcours, ses avancées. Pâtissier ? Voici qui était un changement radical de style de vie, à n'en pas douter. Et il comprenait alors cette frustration ne pas pouvoir donner plus alors qu'on a cette envie qui nous prend aux tripes et nous dicte de se lancer là dedans à corps perdu.
Oui, il comprenait très bien où son compagnon voulait en venir, se dit-il en buvant à nouveau dans cette bière qui l'empêchait d'avoir les idées parfaitement claires.
“Don't trouble yourself,” décline-t-il, lorsque l'homme lui propose son aide. “It'd be useless.”²
Les regards des deux hommes se croisent, et Arthur plonge les yeux dans ceux de son interlocuteur, sans arrière pensée. Il semble réfléchir, ou plutôt tenter d'éclaircir ses pensées pour pouvoir les restituer au mieux. Un excercice déjà compliqué pour lui en temps normal, mais dans le brouillard créé par l'alcool, ça lui semblait quasi-insurmontable.
Au point qu'il entend le compliment sans vraiment le comprendre, ou plutôt sans le traiter avec l'importance qu'il pourrait avoir.
Un bon gars, oui, sans doute.
Mais visiblement trop instable pour faire ce travail qui lui tenait tant à coeur.
“And when you put everything into perspective, it's probably the best that could have happened to me. Like you gave up your carreer, it'd be unthoughful for me to go back onto dangerous missions. Afterall, I have someone to take care of now.”³
Non pas qu'Uther serait complètement délaissé si lui venait à disparaître. Il ne doutait pas que Galaad pourrait tenter d'accueillir son sorcier de frère à ses côtés, ou bien que Viviane le chouchouterait comme elle chouchoutait sa gamine.
Uther, quoi qu'il arrive, serait bien entouré.
“Thank you, though, for your kindness.”⁴
Les yeux toujours plongés dans ceux du pâtissier, il hoche la tête pour souligner ses remerciements, avant d'enfin se détourner pour se consacrer à sa pinte.
C'est qu'on ne voudrait pas qu'il se dessèche, p'tit père.
Et glou, et glou, et glou !
“You are a good lad,”⁵ finit-il par ajouter.
On dirait que finalement, la remarque a percé la brume présente dans l'esprit de l'auror. C'était pas gagné.
“We barely know each other and you're already giving me a hand,” fait-il dans un de ses rares sourires. “Whoever's sharing your life is a lucky one,”⁶ finit-il sans se rendre compte de sa maladresse.
Il faut le comprendre, aussi : qu'un homme tel que Nathanaël n'ait personne avec qui partager sa vie lui semble improbable. Qui ne voudrait pas d'une personne d'une nature aussi compatissante et attentionnée ?
Evidemment, s'il avait été plus observateur, il aurait vu l'absence de bague à sa main gauche.
Et s'il était moins alcoolisé, il se serait peut-être dit qu'on ne traîne pas tard, seul, dans un pub quand quelqu'un vous attend à la maison.
Que voulez-vous.
__________________
¹ Je n'en ai pas.
² Ne t'embête pas. Ce serait inutile.
³ Et en mettant tout en perspective, c'est probablement la meilleure chose qui aurait pu m'arriver. Comme toi tu as abandonné ta carrière, il serait insensé pour moi de retourner à des missions dangereuses. Après tout, j'ai quelqu'un dont je dois m'occuper désormais.
⁴ Merci, en tout cas, pour ta gentillesse.
⁵ Tu es un bon gars.
⁶ On se connaît à peine et tu me tends déjà la main… La personne qui partage ta vie a bien de la chance.
©️ 2981 12289 0

Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Dim 17 Mar - 23:43

Une chose pouvait être dite à propos de son camarade de bar, il ne s'encombrait pas de conventions sociales autant que Nathanael pouvait le faire. Ca se voyait sur son visage que toute cette histoire lui pourissait la vie, et il ne faisait pas semblant quand il disait que ça le faisait chier sec. Et en même temps, c'était quelque chose que le pâtissier enviait un peu, parfois. Ce naturel. Cette facilité avec laquelle certains pouvaient s'exprimer eux ou leur ressenti, sans s'en faire outre mesure. Ca lui arrachait un sourire, même si ça pouvait parfois être exaspérant. Ou peut être que c'était l'alcool. Il n'allait pas sourire aux malheurs de l'autre, alors il gardait cette réflexion pour lui. D'autant qu'il avait accroché les yeux bleus d'Arthur et qu'il avait du mal à s'en défaire. Encore moins alors que ce dernier échangea les grognements contre une touchante sincérité.

« ...We are very alike, it seems. I guess we grew up at some point... to realise what matters most is not what we once thought. »

Il confirma. Sacrifier une carrière pour élever un petiot qui avait besoin d'eux, qu'est-ce que c'était ? Quelle valeur avait celle ci, aussi utiles qu'ils puissent se montrer sur le terrain tous les deux, si ça signifiait négliger quelqu'un d'aussi important à leurs yeux ? Nathanael ne pouvait pas tellement s'avancer pour son camarade mais lui... Il n'avait pas longtemps pesé le pour et le contre avant de prendre sa décision. Il semblait qu'il ne se trompait pas sur le compte de Thorn en pensant qu'il avait eu la même épreuve et qu'il en avait tiré la même conclusion.

Nathanael n'avait plus à boire, et se contentait de regarder son interlocuteur quand celui ci le remercia. Il lui assurait qu'il n'y avait rien à remercier. Après tout, il l'aurait fait volontiers sans que ça ne lui coûte. Pour autant, il n'avait pas pour habitude de recevoir ce genre de retour sincère. Oui, les compliments, et des mots d'encouragements, il en distribuait. Mais il était bien moins habitué à les accepter. Il resta quelques moments de plus que l'autre à le regarder, les yeux plus ronds que d'habitude. Ca n'était peut être que des mots pour Thorn, mais le pâtissier était touché.

Et puis était venu la suite, dont il avait pour le coup d'avantage l'habitude. C'était amusant, comme beaucoup semblaient penser qu'un type comme lui devait forcément connaitre le bonheur conjugal, ou si ce n'était pas le cas, que c'était un sacré gâchis. Il n'était pas de la vieille école, ceux qui pensaient qu'il fallait forcément être en couple pour être heureux, mais pour sa part, les années seul commençaient à s'empiler et a le laisser plus défaitiste qu'autre chose. Il ne commençait que seulement à imaginer qu'il était idiot de se voiler la face sur ses préférences et il avait fallu plus d'un an à se morfondre sur une relation qui n'arriverait jamais pour ça. Y penser encore ce soir lui serrait le coeur. Pourtant ça faisait longtemps qu'il avait tiré un trait sur l'idée de se confesser à Alex, d'autant plus depuis qu'il le savait heureux. Il baissa les yeux sur son verre. Il n'allait pas se confesser maintenant, devant cet homme qu'il avait connu tout juste ces années de scolarités, et si peu, au final. Ou alors c'était justement plus facile parce que c'était comme ça, qu'à quelqu'un qui importait ?

« To be frank... I haven't been with anyone in a long time. Anyone serious, I mean... »

Il croisa ses doigts autour de son verre vide et soupira, plus objectif que vraiment lourd, à présent.

« At first I just couldn't think about it... I didn't have time for anything else than my brother and making a living to keep us afloat but... My little brother wanted me to be happy and he kept introducing nice women to me... » Il rit un peu, en se rappelant des situations que ça avait engendrées. « He's always felt guilty I think, he's the kind of child who think it's his fault if his big brother is still single at 36. And I always managed to mess it up or turn them down... »

Lui qui parlait si peu d'habitude, avait l'impression que c'était extrêmement simple de se confier, ce soir. Et une fois que les mots avaient commencé à sortir, il était difficile de les arrêter. Il se parlait plus à lui même qu'à Arthur, et lorsqu'il s'en rendit compte, c'était plus la honte d'emmerder ce pauvre Thorn qui n'avait rien demandé qui l'envahit, que celle d'en avoir trop dit.

« I guess it was just an excuse, for something I didn't want to admit. I don't know what I was so afraid of... Now it just seems silly. »

Est-ce que l'alcool était le seul responsable, sans doute pas. Il avait trop traversé ces derniers temps pour accorder de l'importance à tout ça surtout. Ses déceptions, ses secrets, ça avait l'air tellement ridicule à côté de ce qu'il avait perdu. Il passa sa main sur ses trapèzes, un réflexe qu'il pouvait attribuer à la gêne autant qu'un coup de pouce pour se recentrer. Le sourire d'Arthur lui trottait dans la tête. Ainsi que sa façon d'aborder ce sujet venu de nul part. Il y avait de nombreuses raisons pour lesquelles un homme venait boire seul le soir au bar d'un établissement comme celui ci. Est-ce que l'une d'entre elles aurait pu être parce qu'il se sentait seul lui aussi, dans sa vie, mais pas uniquement, jusque dans son lit ? Son regard cherchait une réponse chez l'autre homme, qui ne le renvoyait finalement qu'à ses propres questionnements.

Il descendit de son tabouret, et appuya une de ses grandes mains sur l'épaule d'Arthur toujours assis au bar, franche, pleine d'excuses non formulées du pâtissier. Il ne voulait pas qu'il fasse les frais de son alcolémie et de sa dépression. Il savait le genre de connerie dont il était capable, quand il se sentait seul, en colère contre le Monde, et que l'alcool le désinhibait.

« Sorry friend I... I need some fresh air. I think I had one too many. »

***
1 On se ressemble beaucoup, on dirait. Je suppose qu'on a grandit à un moment... et qu'on a réalisé que ce qu'on croyait important à une époque n'était pas ce qu'on pensait.
2 Pour être honnête... Je n'ai pas été avec qui que ce soit depuis un moment. Personne de sérieux, je veux dire...
3 Au début, je n'arrivais tout simplement pas à y penser ... Je n'avais le temps de penser à autre chose que mon frère et à garder la tête hors de l'eau pour nous maintenir à flot, mais ... mon petit frère voulait que je sois heureux et il continuait à me présenter des gentilles femmes ... Il se sent toujours coupable, je pense, c'est le genre de gamin qui pense que c'est de sa faute si son grand frère est toujours célibataire à 36 ans. Et j'ai toujours réussi à tout gâcher ou à refuser leurs avances...
4 Je suppose que c'était aussi juste une excuse pour quelque chose que je ne voulais pas admettre. Je ne sais pas pourquoi j'avais si peur ... Maintenant, ça semble tellement stupide.
5 Désolé je ... j'ai besoin d'air frais. Je pense que j'en ai bue une de trop.

Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Lun 18 Mar - 10:58

Beer, beer !Arthur & NathanaelTiens.
Célibataire.
La surprise se marque sur le visage de l'auror, tout à fait spontanée et peut-être un peu blessante. Les explications qui suivent sont toutefois claires et cohérentes. Il trouve, comme son comparse, un écho dans son histoire.
Deux hommes en proie à leur solitude, qui ont dû renoncer à des rêves pour s'occuper d'un frère, et qui aujourd'hui sont face aux affres de leur isolement.
Les circonstances sont sans doute différentes, et Arthur n'aura, malgré l'alcool, pas l'outrecuidance de creuser. Lui-même n'a pas tellement envie d'expliquer comment il se retrouve célibataire à un âge où le monde estime qu'on devrait être rangé proprement.
Au moins, personne dans sa famille n'avait encore tenté de lui présenter quelqu'un. Sans doute avaient-ils compris que non seulement il n'était pas prêt à tourner la page, et qu'en plus aucune femme n'aurait vraiment envie de rester très longtemps dans une pièce avec un ronchon pareil.
Il n'y en avait jamais eu qu'une pour trouver ça adorable chez lui.
Et glou et glou et glou.
Nathanaël poursuit ses confidences et, sans mettre le doigt dessus, il comprend que quelque chose lui échappe. Il a réussi à toujours tout faire foirer avec les femmes qu'on lui avait présentées – et à l'entendre, ça semblait être volontaire – et parle de quelque chose qu'il ne veut pas admettre… Quelqu'un d'autre aurait sans doute compris l'aveu sous-jacent.
Quelqu'un de plus attentif, de plus ouvert aux autres, de plus à l'aise avec les interactions sociales.
Et de moins bourré, aussi.

Arthur se redresse lorsqu'une main se perd sur son épaule, et darde l'homme de ses yeux bleus. Il hoche la tête, compréhensif, quand il dit avoir besoin d'air frais à cause d'un peu trop d'alcool.
Un peu plus lent, l'auror guette l'intérieur de sa pinte d'un air absent. Il était peut-être temps de s'arrêter, oui. Et de se poser la question de comment rentrer.
Boire ou transplaner, il faut choisir.
Et là, c'était un coup à se désartibuler…
Il finit sa pinte et veut descendre de son tabouret, alors que Nathanaël est déjà dehors depuis un moment – ou pas, il a perdu toute notion du temps. Avec une classe incroyable, il ne réussit qu'à s'étaler par terre dans un grognement sonore.
Oui, il a un peu forcé sur la boisson, là. Il est beau, le chef du bureau des aurors, tiens !
Il se redresse maladroitement en s'appuyant sur le tabouret, plus râleur que jamais. Il bougonne des mots incompréhensibles, sans remarquer le regard dédaigneux qu'un groupe d'étudiants moldus lui lance. Il n'a que faire du regard des autres – ça n'a d'ailleurs jamais été une de ses préoccupations, lucky him. Il s'assure d'être à peu près stable sur ses jambes, pose un billet de livres sterling sur le comptoir sans trop faire attention à son montant – sans doute insuffisant pour payer la totalité de ses consommations, d'autant plus qu'il ignore ce que Nathanaël a payé ou non – et se dirige vers l'extérieur du pub d'un pas chancelant.
Il retrouve son compagnon de la soirée à l'extérieur. L'air frais l'assaille immédiatement, vivifiant et chargé d'une certaine humidité. Il s'avance vers lui en s'efforçant de ne pas tituber, se laisse finalement tomber sur une des chaises libres de la terrasse.
Woooow, ça va mieux assis.
Il passe une main sur son visage, comme pour essayer de reprendre contenance. Il n'a pas mangé, ce soir. Il avait prévu de boire une pinte ou deux avant de rentrer, et non pas de se saouler le ventre vide.
“'Should've eaten something…”¹ grogne-t-il d'un air un peu absent, la main posée sur le ventre.
En fait, très franchement, il a faim.
Très faim, maintenant qu'il y pense.
Il aurait peut-être dû y penser avant de se mettre à boire comme un trou.
“Fancy to have a snack ?” propose-t-il alors de but en blanc. “There's a bagel bar not far from here.”²
Parce qu'il est temps, quand même, d'éponger tout ça avant de rendre le contenu de son estomac sur le trottoir.
__________________
¹ J'aurais dû manger quelque chose…
² Ca te dit de manger un morceau ? Y'a un bar à bagels pas loin d'ici.
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Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Lun 18 Mar - 20:24

A mesure que le pâtissier traversait le bar qui s'était bien rempli depuis son arrivée, il réalisait l'étendue de ce qu'il venait de dévoiler. A chaque pas, sa tête commençait à sonner un peu, et s'il avait posé sa main sur l'épaule d'Arthur en signe d'amitié, marque de sympathie et d'affection, il avait besoin d'appuis pour ne pas perdre de vue la sortie. Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas bu autant. Il avait réglé leur premier grand round de boissons, mais il ne pensait pas partir si vite. Quoi que ça aurait été une solution ? Pour ne pas faire face à la réaction de l'autre homme, si les révélations finissaient par monter jusqu'au cerveau embrumé par la boisson. Il pouvait avoir honte de son comportement. Hyacinthe aurait honte de son comportement. C'était comme ça qu'un grand frère responsable se comportait, vidait son sac au premier visage familier qui n'avait rien demandé ? D'autant qu'Arthur avait son lot de soucis. Nate s'en voulait.

L'air frappa son visage et lui fit l'effet d'une claque. Début Mars, ce n'était pas encore le printemps, et il n'avait qu'une petite veste pour le couvrir. Mais ça lui allait parfaitement, et le vent piquant de Londres le réveillait un peu. Non. Il n'était pas homme à fuir les responsabilités, et il n'allait pas partir comme un voleur. Quitte à, il lui présenterait ses excuses. Il n'eut pas tellement le temps de réfléchir à ce qu'il aurait pu lui dire que déjà Arthur Thorn débarquait, marchant approximativement droit, avant de s'affaler sur son séant sur un siège.

« That would've been wise indeed... »

Il sourit doucement. Il ne savait pas trop pourquoi, mais le fait que l'autre homme admette qu'ils étaient tous les deux ronds et qu'il n'y avait aucun mal à ça lui remontait un peu le moral. Et puis, il y avait un côté solidarité supplémentaire dans l'adversité alcoolisée. Arthur le surprit réellement, à lui proposer d'aller manger un bout ensemble. Sa compagnie ne l'avait pas encore totalement déprimé pour la soirée ? Il espérait que la surprise ne se voyait pas trop, vu l'état d'ébriété de son camarade, il y avait une chance. Et par Merlin qu'un bagel lui ferait du bien à lui aussi !

« You're reading my mind, Arthur. You're really something, you know that ? »

Il ne savait pas ce qui lui faisait dire ça, mais un rush d'affection envers l'autre homme était monté en lui, depuis un moment. Il était content d'avoir eu quelqu'un comme lui pour oublier le spleen de cette foutue semaine, et de cette foutue soirée.

Quelques pas de travers, rattrapages de justesses plus loin, ils s'étaient retrouvé à l'échoppe qui, si les propriétaires n'étaient pas ravi de les accueillir en les voyant débarquer, s'était révélé un très bon endroit pour éponger l'alcool qu'ils avaient bu. Nathanael faisait peut être meilleure figure et marchait plus droit qu'Arthur, mais en réalité il n'en menait pas plus large. Il avait commencé, malgré le lieu où il se trouvait, à se remémorer les quelques altercations dont il avait été témoin entre Arthur et d'autres élèves, et la façon dont il avait tenté d'y mettre fin. Il se souvenait très bien de certains retours salés que Thorn lui avait réservé à l'époque. L'alcool déliait les langues, et la mémoire aussi, manifestement. Il était loin d'être le pire, s'était-il empressé de préciser, mais il avait rendu le job de préfet bien plus intéressant, pour sûr. Grâce à ce moment de réminiscences, et à la compagnie, Nathanael arrivait à vraiment apprécier son dîner, malgré la piètre qualité de la nourriture.

« You should drop by one day. My shop isn't much but I did master one or two recipes. I mean I know it won't be the same now, from what people are used to there... Me being... You know. But I know how to make good pastries the "other" way. My parents used to teach me how to bake their way. »

Il dit, le regard plein de réminiscence. Un léger sourire étirait son visage marqué par la fatigue et les années à souvent s'inquiéter, mais ses souvenirs de cette époque étaient encore vivants et colorés, chaleureux. Bien sûr que ça allait jaser. Bien sûr qu'il allait perdre beaucoup de clients, peut être même qu'il finirait par fermer mais il devait essayer, pas vrai ? La preuve était ce bagel absolument insipide et le magasin qui tournait toujours. Tant qu'il y avait des gens avec du coeur...

« I'd be glad. You could bring your angsty teenage little brother with you too. »

Il croisa le regard d'Arthur Thorn à nouveau. Il y avait un je ne sais quoi qui se passait dans sa tête, qu'il ne savait comment décrire. Et comme venu de nul part, l'idée qu'il était bel homme s'était aussi immiscée. Il était vraiment paumé, pas vrai.

***
Effectivement ça aurait été plus sage...
Tu lis dans mes pensées, Arthur. Tu es vraiment quelque chose... Tu sais ?
Tu devrais passer, un de ces jours. Ma boutique ne paie pas de mine mais j'ai réussi à maitriser une ou deux recettes. Je veux dire, je sais que ça sera différent, depuis que je suis... Tu sais. Mais je sais faire de bonnes pâtisseries de "l'autre" façon. Mes parents m'ont appris de leur façon.
Ca me ferait plaisir. Tu pourrais aussi ramener ton ado rebel de petit frère aussi.

Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Lun 18 Mar - 21:57

Beer, beer !Arthur & NathanaelCe bagel était dégueulasse.
Tout sec, avec des ingrédients bas de gammes, de la salade pas fraîche et des tomates qui avait vu autant de soleil que les ruelles d'Edimbourg sur une année – comprendre pas des masses.
Mais il remplissait son rôle, et c'était probablement le repas le plus adapté qu'on puisse avoir après une soirée comme la leur, alors que minuit approchait et que seuls les ivrognes titubaient encore dans les rues de Londres. Ils ne le savent pas, mais le pub a fermé peu après leur départ, fermant boutique, comme beaucoup de pubs anglais, aux alentours de vingt-trois heures. Le bar à bagels ne tarderait sans doute pas à suivre l'exemple. On le sent d'ici, quand on a l'esprit clair, grâce au regard mécontent du gérant sur les deux déchets alcoolisés occupés à bavarder.
Ces derniers échangent des souvenirs communs, des souvenirs d'école, rient d'une anecdote plus grasse que les autres alors que les langues et les réserves se dissipent.
Ils parlent à nouveau de carrières, notamment de celle que Nathanael a embrassée après Poudlard. L'invitation à passer à la pâtisserie ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd : Uther serait ravi d'y aller, et sa nièce Enid plus encore. Il imaginait très bien la toute petite fille courir partout dans la boutique et vouloir goûter tous les gâteaux, malgré les réprimandes de sa mère.
Un sourire un peu rêveur éclaire son visage.
“I'd be happy to,” répond-il en croisant le regard de l'ancien préfet. “My niece would also love to come. She's three and she's already as greedy as one can be.”¹
Il ne dit pas sans affection, vous noterez. Il faut dire qu'il adore la petite fille, sans doute parce qu'il transfère sur elle l'amour qu'il aurait aimé donner à son propre enfant – celui-là même qu'il n'aura jamais.
Mais ça, ne comptez pas sur lui pour en parler. Ni même pour y penser. Il est bien trop cuit pour cela, quand bien même le bon sens lui revient petit à petit au fur et à mesure que la nourriture atteint son estomac.
“It feels better,”² commente-t-il finalement, une fois son bagel fini, en se léchant les doigts. Oui, Arthur bourré ne sait pas manger proprement.
Ce n'est absolument pas une manoeuvre de la joueuse.

“You goin' to say here for the night ?!”
L'auror, jusqu'ici concentré sur la fin de son repas, sa conversation, et occasionnellement le regard de son interlocuteur, sursaute. Quelqu'un d'observateur remarquera la pointe de sa baguette, qui a glissé de sa main au coeur de sa paume, comme dans un réflexe de survie – un réflexe aux relents de paranoïa. Il lève alors un regard un peu ahuri sur le patron, qui les regardent d'un air mécontent.
“I should've closed ten minutes ago already.”³
On a connu des personnes plus diplomates, et plus délicates. Ne se rendait-il pas compte qu'il brisait une atmosphère complice, maintenant que les deux hommes avaient momentanément noyé leurs soucis dans l'alcool ?
Briseur d'ambiance !
Arthur fouille au fond d'une de ses poches, sort un gallion, fronce les sourcils, l'y remet.
“Do you accept debit cards ?” fait-il en sortant la carte susnommée. “My treat, this time,”⁴ ajoute-t-il à l'égard de son camarade, sans arrière pensée.
Et l'homme de bougonner puis de retourner au comptoir pour aller chercher le terminal de paiement. Arthur paie rapidement, avant de se lever d'un pas un peu moins maladroit qu'à leur arrivée.
Et maintenant ?
Il se retrouve aux côtés de Nathanaël, de retour dehors, porté claquée.
Il est embêté.
Comment va-t-il rentrer jusqu'à l'extrême pointe des Cornouailles à cette heure ? Il ne peut décemment pas transplaner dans cet état… Il a encore assez de bon sens pour ne pas le tenter.
__________________
¹ J'en serais ravi. Ma nièce adorerait venir également. Elle a trois ans, et est déjà aussi gourmande qu'on peut l'être.
² Ca fait du bien !
³ Vous comptez rester toute la nuit ? J'aurais dû fermer y'a déjà dix minutes.
⁴ Vous prenez les cartes bancaires ? C'est moi qui invite, cette fois.
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Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Mar 19 Mar - 0:20

Comment Arthur Thorn était passé d'un type aussi je m'en foutiste des règles et de son prochain a l'école a quelqu'un...comme Nathanael avait devant lui ? Le pâtissier et anciennement Pouffsouffle savait combien les jugements hatifs faisaient des dégâts. Il était heureux de voir qu'il avait eu raison concernant Thorn, il savait que c'était quelqu'un de bien. Et voir son visage rayonner en parlant de sa nièce... C'était tout bonnement adorable. Oui, bon, rayonner était un bien grand mot mais a la mesure de l'Auror, c'était l'équivalent. Il lui rendit son regard et finit son bagel plus que banal, qui avait meilleur goût, ainsi partagé.

« I would be delighted. »

IL dit sincèrement. Ils avaient finalement d'avantage rattrapé le temps passé, Nathanael parlant un peu plus librement de ses premières années de Médicomage de terrain, Arthur de son expérience en tant qu'Auror. Ses valeurs et son cœur étaient au bon endroit, clairement. Même si ses manières et ses interactions sociales... D'un autre niveau. Dire qu'on traitait souvent Nathan d'ours mal léché. Ça remettait l'image en perspective. L'ours qu'il avait en face était en train de finir de façon on ne peut moins conventionnelle son plat, et le pâtissier se surprenait a nouveau à regarder dans le vide, ses pensées vagabondant a des endroits qu'il avait toujours honte de ressentir... Et qu'il réprimait. Merlin que le destin était cruel avec lui ces temps ci, et tentateur. A moins que ce ne soit leurs auteurs.

Il fut -heureusement- interrompu par les tenanciers des lieux qui, tout sauf commerçants, les mettaient plus ou moins a la porte un coup de pied au cul. Aussi ivre qu'il l'était, l'ex sorcier avait vu le réflexe de son ami et s'était empressé de poser une main rassurante sur son bras. Ça avait le don de desaouler, ce genre de frayeur.

« Thank you Arthur. »

IL répondit chaleureusement. Et il le laissa payer. Ils se retrouvèrent dehors, a une heure pas si tardive, mais pour ce qui s'agissait de Nathanael, avec aucune envie de rentrer. Un silence certain s'était installé entre les deux hommes, qui paraissait durer une éternité pour le pâtissier. Dans sa tête, l'alcoolémie laissait place a la raison, qui laissait place a la honte, qui laissait place a l'adrénaline causée par ce qu'il s'apprêtait à formuler.

« I... Don't live so far. I would invite you to stay but my brother is still in a pretty bad shape and still has nightmares from the other day... maybe, if you would use a Muffliato charm, I could lend you my room ? »

IL était habitué a prendre le canapé. Et surtout, qu'il parvienne ou non a exprimer l'idée qui germait quelque part en lui, il n'était toujours pas prêt a confronter Hyacinthe a cette idée dont ils avaient pourtant parlé a Noël en ramenant quelqu'un dans sa chambre pour y passer la nuit. A deux. Dans le même lit... Il essayait de rester concentré, et repris avec logique.

« You're in no fit state to Apparate right now... »

Sans vraiment s'en rendre compte, peut être a cause du vent et de l'humidité, il s'était rapproché de l'autre homme. Les premières gouttes commençaient à tomber, et les lumières des tavernes et autres bouibouis Moldus environnants s'éteignaient petit a petit. A la faveur de la pénombre, et poussé par le sang qui pulsait jusque dans ses oreilles, Nathanael effleura le bras d'Arthur Thorn alors qu'il se rapprochait encore, et il se pencha pour l'embrasser.

****
1 j'en serais ravi.
2 Merci Arthur.
3 je ... N'habite pas si loin. Je pourrais t'inviter à rester mais mon frère est toujours assez mal en moins a cause de ce qui s'est passé ils des cauchemars... Peut être qu'avec un sort de silence sur la porte, je pourrais te laisser la chambre ?
4 tu n'es pas en étant d'Apparaitre là...

Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Mar 19 Mar - 11:31

Beer, beer !Arthur & NathanaelLa solution à son problème se présente à lui d'elle-même.
Il lui faudra rester à Londres, sans rechange, sans idée d'où aller. Il pourrait peut-être aller chez sa jeune soeur. Elle ne lui poserait pas de question, la connaissant. Elle comprendrait très rapidement la raison de sa venue à une heure pareille, quand bien même aurait-il droit à une leçon de morale au petit matin – ou pas. C'était sans doute ce qu'il y avait de plus raisonnable.
C'est donc quand son esprit embrumé arrive à un début de solution qu'une autre, donc, se présente à lui. Une goutte s'échoue sur son front, annonciatrice d'une nuit pluvieuse.
Aller chez Nathanaël ?
Ça a un côté pratique. Au moins, il n'aurait pas à faire face au regard déçu, triste peut-être, de Viviane à voir son frère débarquer après s'être complètement saoulé. Il refuserait sans doute de dormir dans sa chambre – quand même, il le dépannait, il pouvait bien récupérer le canapé ! – mais l'idée n'était pas idiote.
Son comparse avait bien raison : il n'était absolument pas en état de transplaner. Il hoche alors la tête de cet air un peu distrait qui montre bien qu'il n'est pas complètement dans son état normal. Il le sent se rapprocher et lève alors la tête vers lui, sans trop savoir si c'est pour lui proposer de l'aide pour marcher, ou pour aller dans une autre direction pour aller jusque chez lui.
Et en fait, ce n'est rien de tout cela.
Il le sent lui effleurer le bras.
Se rapprocher.
Puis l'embrasser.
Un baiser franc, appuyé, inattendu. Arthur, complètement pris au dépourvu – il faut dire qu'il était à mille lieues de là – ne réagit pas immédiatement. Peut-être est-ce dû à la force de l'alcool, peut-être est-ce dû à la surprise, toujours est-il qu'il lui faut de longues secondes pour réagir.
C'est sans doute la première fois qu'on l'embrasse ainsi. Il faut dire qu'il n'a pas eu beaucoup d'histoires dans sa vie, encore moins comme ça, avec quelqu'un qu'il connaissait, finalement, assez peu… Et puis, jamais avec un homme.
Quand enfin ses neurones se raccrochent entre eux, il a le réflexe de s'écarter, comme s'il s'était senti agressé par un élément extérieur. Il darde Nathanaël d'un regard indéchiffrable, lui-même étant incapable d'expliquer le bordel qui était en train de s'étaler dans son esprit.
Il ne s'était jamais posé la question de sa sexualité. Il avait suivi l'exemple ambiant, sans s'inquiéter et avait concrétisé avec le peu de femmes qui avaient attiré son attention. Vivre pendant plus de dix ans une idylle avec Constance – une histoire qui le hante toujours, car il est incapable de l'oublier – ne l'avait pas encouragé à s'interroger.
Mais là, dans l'immédiat…
Ca n'avait pas été désagréable. Au contraire, même, se sentir désiré avait quelque chose de particulièrement grisant.
Le temps s'arrête. Combien de secondes se sont écoulées ?
Une ?
Deux ?
Arthur, après avoir reculé brusquement, s'avance à nouveau vers son compagnon et vient, assez gauchement d'ailleurs, essayer de rattraper sa maladresse en l'embrassant à son tour. Sa timidité naturelle le rend malhabile, mais il compense par une certaine volonté de bien faire et, quelque part, le besoin de se sentir exister dans le regard d'un autre.
C'est flatteur, en un sens, de plaire à un homme comme Nathanael. Il était d'une grande gentillesse, et ils s'étaient particulièrement bien entendus, ce soir.
Il est à des années-lumière de réfléchir aux conséquences de tout cela. De la découverte au petit matin. De la remise en question.
Non. Il est dans l'immédiat.
Gryffondor insouciant un jour, Gryffondor insouciant toujours.
Il faut un long moment pour que les deux hommes se détachent l'un de l'autre. Le souffle un peu court, les joues d'un rouge soutenu, Arthur ne parvient toutefois pas à détourner le regard.
Et maintenant ?

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Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Mar 19 Mar - 17:11

Si l'autre homme n'était pas en état d'Apparaitre, comme Nathanael venait de faire remarquer avec autant de justesse, il n'était certainement pas en état de consentir à ce qu'il était en train de faire. Le fait même que Nathanael avait pris les devants avant un signal clair d'Arthur, plus clair que la simple gentillesse et la compagnie qu'il lui témoignait depuis le début de la soirée, prouvait que lui même n'était plus tellement en état de faire des choix logiques et sensés. Lui même, sobre ? Il n'aurait jamais osé. La preuve en était le professeur de Défense contre les Forces du Mal, Alexander O'Reiley, qui n'avait jamais eu vent de la teneur des sentiments du pâtissier depuis tout ce temps pourtant... Est-ce que ça en revenait à dire qu'il aurait du s’enivrer plus tôt pour que ça arrive ? C'était un peu triste de penser comme ça. L'autre homme était heureux. Mais ça n'excusait pas ce qui était en train de se passer.

Pour preuve, une once de décence, ou le retour de la culpabilité, s'éveilla à nouveau chez Nate en voyant Arthur reculer. Il senti la honte de son comportement l'envahir et était prêt à tout arrêter.

« Arthur I- »

Eut-il le temps d’articuler en guise de début d'excuse, avant de voir l'autre homme s'approcher de lui à nouveau. L'alcool, le bagel salé et mal préparé, mais surtout le parfum d'Arthur Thorn envahissaient ses sens, ses lèvres rencontrant les siennes à nouveau sans que Nathanael ne comprenne pourquoi. Il fallu quelques secondes à l'ancien Pouffsouffle pour qu'il reprenne confiance, et dans un élan de sincérité, qu'il lui réponde. Sa main avait repris le chemin de son bras, l'autre était allée se perdre le long de sa mâchoire, et si leur état les rendait tous les deux un peu maladroit, le naturel ne tarde pas à reprendre le dessus chez le pâtissier. C'est avec plus d'intensité et de spontanéité qu'il approfondit leur contact, jusqu'à ce qu'ils aient besoin d'air, tous les deux.

Et leur regard se croisa à nouveau. "Et maintenant ?" en effet. Nate n'était plus le gamin qu'il avait été face à ses premiers émois, il avait parcouru un long chemin depuis, mais ce moment était toujours un cap difficile à passer. La pluie tombait clairsemée, mais ils commençaient à être trempés l'un l'autre, ils n'allaient pas rester plantés là, pas vrai ? Nathanael en tout cas commençait à trouver que cette pluie et le reste n'enlevait rien au charme d'Arthur, en tout cas. Il songea un moment aux sorts qu'il connaissait pour les protéger de la pluie, la façon dont il aurait pu les sécher une fois à la maison, mais les balaya de son esprit assez facilement, toute chose considérée.

Il l'invita à le suivre. A un moment il se demanda s'il ne devait pas dire quelque chose, mais il préféra se retourner, le regarder et prendre sa main. Ils étaient seuls ou presque. Bien vite ils étaient arrivés dans la rue adjacente à la pâtisserie des McDougalls, et Nathanael l'invitait à se mettre à l'abris. Tout était éteint à l'intérieur, et vu l'heure, Hyacinthe dormait sans doute. Il resta interdit, admirant l'autre homme qui dégoulinait sur le plancher de l'entrée des artistes, avant de se retrouver à rire silencieusement. Ils avaient l'air cons, tous les deux, ivres et trempés. Et vu le poids des jours précédents et les prochains aussi, il préférait ne pas trop y penser mais se concentrer sur la chance de sa présence ce soir. Il rejoint encore l'autre homme et l'embrassa à nouveau, cette fois sans hésiter, contre la porte d'entrée. Un peu moins tendrement que sous la pluie, un peu plus chaudement aussi.

« Could you... »

Il désigna du regard l'endroit où il avait vu l'autre homme ranger sa baguette un peu plus tôt, une fois qu'il put articuler quelque chose. Il s'agissait de ne pas faire de bruit en montant à l'étage, où se trouvait le salon. Mais également à celui du dessus où sa chambre faisait face à celle de son frère. Il n'avait pas la tête à trouver une explication pour son cadet. Pour la première fois depuis vraiment longtemps, Nathanael voulait ce qui se passait là, pour lui. Il attendit que l'autre comprenne avant de l'embrasser encore et le guider à travers les étages de leur petit appartement, s'appuyant contre murs et meubles pour ne pas tomber, l'invitant à se défaire de son manteau pour commencer, et puis du sien, tout aussi trempé.

***
1 Arthur Je-
2 Tu pourrais...

Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Mar 19 Mar - 18:56

Beer, beer !Arthur & NathanaelIl n'avait pas froid.
Pourtant, tout aurait dû lui donner froid. La fraîcheur du mois de mars, la pluie qui commençait à se faire un chemin et à couler le long de sa colonne, le vent glacial de la nuit.
Mais non. Au contraire, il avait plutôt chaud. Il aurait dû être surpris de la situation, du contact et de ce que tout cela impliquait. Il aurait dû, également, s'interroger sur le désir qui s'était éveillé, d'un coup, chez lui par le seul baiser qu'on lui avait donné.
Était-il tant en manque d'affection ?
Son corps réclamait-il autant des marques d'attention ?
Ou bien s'agissait-il d'une alchimie imprévue, improbable, qui les poussait l'un vers l'autre ?
Ne lui demandez pas. Il est d'autant plus incapable de répondre qu'il n'y pense pas. L'esprit embrumé par l'alcool, il n'est que sensations. Ce baiser ne lui a pas déplu. Et il a bien envie de recommencer… Voire d'en obtenir plus.
Non, il n'est clairement pas en état de consentir à quoi que ce soit, et son comparse non plus. Mais en même temps, ce manque de discernement est aussi ce qui lui permet de passer outre les verrous habituels qu'il s'impose sans même en avoir conscience.
C'est peut-être toute une remise en question qui s'ouvre à lui par ce geste aussi anodin qu'un baiser.
Et puis, sans un mot, comme si tout allait de soi, les deux hommes prennent une direction sans qu'Arthur identifie laquelle. La progression est difficile, et il ne sait pas trop à quel moment il s'est mis à tenir la main de Nathanael. Ils titube un peu, manque à un moment de tomber par terre et ne doit son salut qu'à la solide stature de son compagnon.
Non, il n'aurait définitivement pas été en état de transplaner.

Par miracle, ils arrivent à bon port sans trop d'encombre. L'auror se dit qu'il est déjà venu ici, fugacement. Il est encore en train d'essayer d'identifier les lieux, loin de s'inquiéter de l'eau qui avait fini par le tremper jusqu'aux os, quand il se rend compte qu'on s'approche de lui. Il redresse les yeux vers le pâtissier avant de se retrouver poussé contre la porte, lèvres contre les siennes.
Ouais, y'avait pas à dire, c'était quand même vachement agréable.
Il s'abandonne au baiser qu'on lui sert, y répond toujours avec cette maladresse quelque peu touchante, mais beaucoup de bonne volonté. Il n'est pas insensible à ce qu'il peut déceler dans l'attitude de l'autre et, même s'il est resté jusqu'ici plutôt passif, il s'accroche à un pan de tissu qui lui passe sous la main, teeshirt ou chemise.
Il a un peu l'impression d'être un jeune novice. Il ne s'est jamais retrouvé dans cette situation, à débarquer chez un quasi-inconnu, avec un but précis en tête… Encore moins avec un homme.
C'est la nuit des nouveautés mon poussin.
Ils s'éloignent brièvement l'un de l'autre, et, après quelques mots et gestes, Arthur comprend qu'il est le seul sorcier des deux, et donc le seul à pouvoir les isoler magiquement. N'était-ce pas ce que Nathanael lui avait demandé, tout à l'heure, en l'invitant chez lui ?
Ça lui paraissait tellement loin maintenant…
Il attrape alors sa baguette ; on remarquera qu'il la tient avec une fermeté étonnante compte tenu de son état, alors qu'il marmonne des incantations. L'escalier brille fugacement dans le noir, et il y a tout à parier que l'enchantement s'est envolé dans les étages pour s'étendre à tout l'appartement. Chaque pièce sera isolée des autres, désormais.
Et Arthur ne doute pas un seul instant de sa magie, vous remarquerez, car il range bien vite la baguette pour revenir à son amant – car oui, c'est bien ce qu'il est en train de devenir – et au baiser qu'il lui offrait à nouveau.

Il s'agit maintenant de se rendre à l'étage.
Ivres comme ils sont, c'était pas gagné.
Heureusement que le pâtissier a pensé à isoler phoniquement – parce qu'Arthur n'y aurait jamais songé – car on remarquera que la discrétion n'est pas du tout son fort. Il se cogne, loupe une marche, se rattrape à Nathanael, en profite pour l'embrasser une nouvelle fois, bute sur le sol, s'étale par terre – oui oui… – et enfin, finit par ôter son manteau quand on le lui propose…
Bref, c'est pas de tout repos cette affaire.
Ils sont encore au salon du premier étage quand enfin Arthur se décide à prendre une initiative et coince le pâtissier contre un meuble, lèvres contre les siennes, mains cherchant à défaire le teeshirt – oui, avant sa chemise – pour venir glisser dessous.
La progression des deux hommes est à l'image de cette scène. Mais ils arrivent, finalement, dans la chambre de Nathanael, en ayant déjà bien entamé leurs affaires. L'auror a perdu son tee-shirt, mais étonnamment pas sa baguette, coincée à sa ceinture ; le pâtissier ne porte plus sa chemise, ni sa ceinture, son pantalon est défait.
La porte claque sans un bruit derrière eux, et, sans trop qu'on sache lequel amorce le premier pas, ils finissent dans les bras l'un de l'autre…
… Et comme il fallait s'y attendre, tombent aussi lourdement que maladroitement sur un tapis. Sans doute est-ce parce qu'Arthur a glissé dessus, ou s'est pris les pieds dans sa moumoute. Le plus jeune des deux laisse échappe un grognement éloquent – aaaah enfin, je le retrouve ! - mais est vite calmé par un nouveau baiser de la part de celui qui a fini sous lui.
Boh.
Alors il essaie de tirer profit de la situation, se met à califourchon sur lui, histoire d'être plus à l'aise, et s'applique alors à lui plaire du bout des lèvres.

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Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16 Mer 20 Mar - 1:18

Nathanael avait plutôt l'alcool triste, en temps normal. Ou morose ou solitaire. Pas l'alcool "je me retiens de rire parce que je me prends le mur avec l'ancien camarade d'ecole que j'ai ramené en cachette comme un ado de 16 ans". Déjà parce qu'il n'avait ramené aucun camarade a 16 ans. Il avait connu l'amour fou pour quelqu'un qui le regardais a peine, même lorsqu'il lui faisait croire qu'il répondait a ses sentiments. Ça n'avait jamais été fou et fougueux comme en ce moment même, alors que Arthur s'étalair par terre, entraînant a moitié le pâtissier qui avait du mal a s'éloigner de ses lèvres, même avec les deux petites amies qu'il avait connues a Poudlard et a la MUL. Même les amants qui tenaient largement sur les doigts d'une main, seules aventures qu'il avait connues depuis 12 ans au moins, les échangent avaient été plus sobres. Intenses, mais sobres.

Là, le pâtissier aidait l'homme d'un an son cadet a se redresser en ne manquant pas de l'embrasser au passage, et ce dernier l'entraînait aussi, butant et le coinçant contre un buffet. L'effet des mains agiles de l'Auror sous ses vêtements valaient tous les verres de FireWhiskey du monde, et rendait son esprit léger alors qu'il essayait désespérément de rester assez sobre pour ramasser manteaux et t shirts derrière eux en escaladant les dernières marches.

Ils avaient tellement trébuché et heurté de mobilier, Nathanael était reconnaissant envers lui même d'avoir pensé au sort de silence. Il ne s'était rappelé que maintenant que Cosmo, son canidé magique, les aurait entendus débouler et aurait fait un boucan de tous les diables a son tour. Il failli culpabiliser envers son animal de compagnie, et son frère, mais ce fut le moment qu'il choisit pour poser les yeux sur la carrure de son compagnon de soirée... En un instant, toutes autres pensées s'étaient envolées.

Ils avaient réduit a néant l'espace qui les séparaient d'un commun accord et s'étaient rétammés a nouveau par terre en voulant trop se précipiter -probablement. Le pâtissier avait accusé le coup, et dirigé sa main dans la chevelure de l'autre pour le rapprocher de lui. Comme si plonger entre ses lèvres guérissait tous les maux. En tout cas, pour lui, ça marchait, il verrait les bleus demain. Le fait qu'il avait un homme plus que séduisant comme Arthur a califourchon sur lui pesait drôlement dans la balance aussi.

Il se surprit à lui sourire doucement, lors de leurs baisers entrecoupés de soupirs, et ses mains partirent à la recherche de plus de contact charnel, tirant sur le dos d'Arthur pour l'amener a lui, toujours plus près. Sur le tapis ou pas, c'est tout ce qu'il réclamait. Son jean a moitié trempé par le bas en vient doucement a l'encombrer, mais il fait durer leurs échanges plutôt que de précipiter les choses comme l'ivrogne qu'il se reproche d' être, préférant l'enserrer dans ses bras avec ferveur.

Le pâtissier finit par se défaire de lui que pour virer le reste de son haut, se redressant a la force de ses abdos. Qui a dit que pâtissier était un métier facile ? Il resta assis un temps, profitant de leur proximité, puis ses doigts commencèrent à se faire plus téméraires sous la ceinture d'Arthur. Il tenta d'ouvrir d'abord quelques boutons, guettant ses réactions, avant de glisser sa main pour le couvrir d'attentions et de chaleur. Il partit en quête de son cou, de sa mâchoire, de sa nuque, s'enivrant de son odeur alors qu'il prolongeait ses caresses. Il se sentait terriblement a l'étroit a présent dans son propre jean, mais il craignait d'aller trop vite, alors qu'il avait cru remarquer la maladresse de son compagnon et avait pu mal l'interpréter.

Il remonta enfin ses deux mains en signe mi temps, sur le torse de l'autre homme. Leurs envies respectives se manifestaient de façon plus qu'évidentes, mais même embrumé, l'esprit de Nathanael lui rappelait qu'ils étaient deux a pouvoir s'exprimer.

« Do you want... To take this to the bed, maybe ? »

IL était un peu hésitant, mais amusé de se retrouver par terre à suggérer ça de façon logique en sachant qu'ils allaient sans doute galérer.

***
Est-ce que tu veux... Qu'on continue ça sur le lit, peut être ?

Sujet: Re: Beer makes bears bare | NC16

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