Une lueur d'espoir feat. Finn A. Parker

C'était fou comme on pouvait être entouré de gens et se sentir terriblement seul en même temps. Fou et nouveau, pour Finn. Autant la disparition de sa mère avait créé un vide affectif qu'il remplissait en s'entourant sans arrêt d'amis, de petites amies, de son oncle, d'activités, autant... C'était quoi, le dicton ? Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. Mais le jeune Gryffondor manquait un peu trop d'attention pour comprendre réellement de qui il s'agissait. Il s'occupait suffisamment pendant ses matchs de Quidditchs et les entraînements qui lui prenaient beaucoup de temps, les soirées avec Nyx et sa bande ! Même s'il était devenu un peu distrait. Isleen le lui avait reproché, surtout la fois où il avait foncé droit dans les gradins -Finn n'avait pas voulu lui dire qu'il avait été distrait par un élève de la maison adverse et il avait préféré inventer une excuse comme il avait le soleil dans les yeux ce jour là. Car c'était parce qu'il avait aperçu Ariel qu'il s'était mangé. Il s'était relevé en riant, comme à son habitude, mais la vérité était là. Il s'amusait encore plus quand il était avec lui, et même les jours de pluie lui paraissaient ensoleillés.

Ils s'étaient vus en dehors des cours comme Finn le lui avait promis. Aussi inconstant et désorganisé qu'il était, il avait réussi à caser des sorties dans le monde sorcier une fois ou deux partageant leur passion pour les créatures étranges, voire dangereuses de son côté, l'encourageant constamment. Ils ne s'étaient rien promis mais Finn avait été ravi de le croiser à Halloween, surtout lorsqu'Ariel reprenait un peu de couleur, mais à mesure que Noël approchait, il voyait bien qu'il déclinait. Il lui avait proposé de le passer à la MUL mais même si le Pouffsouffle était très secret, et qu'il n'avait pas expliqué pourquoi, Finn avait deviné qu'avec sa famille c'était... compliqué. Il n'aimait pas ce sentiment d’impuissance que ça générait en lui mais il n'avait pu que s'y plier.

C'était la première année qu'il le passerait seul à la MUL, pour sa part. Il balayait ça d'un haussement d'épaule quand on lui demandait si ça allait, mais au fond, son coeur se serrait. Il avait proposé à son oncle de le retrouver au Ministère de la Magie pour quelques heures, mais il travaillait sur des dossiers bien trop sensibles pour qu'il y soit autorisé. Il faisait des sauts réguliers hors du Pays aussi. Finn avait 22 ans, et donc avait passé l'âge de pleurer parce qu'il était seul à Noël. Mais il ne niait pas que quand il avait vu ses amis et l'équipe de Quidditch rentrer un par un, il n'avait pas éprouvé un certain spleen.

Depuis le début des vacances, tous les matins -disons plutôt midis, le temps de se lever et se préparer- il n'avait qu'une idée en tête, grimper sur son balais et s’entraîner. Le terrain n'était pas aussi beau qu'à Poudlard, bordé de montagnes et de nature, mais il était plus que parfait pour oublier la grisaille et la solitude. Il neigeait, aujourd'hui. Les yeux émerveillés, Finn enfourcha son balais sans mettre la moitié de ses protections et fila dans les airs. Il se sentait si bien la haut, qu'il ne voyait ni le temps passer, le ne sentait le froid. Ses jours et son nez rosissaient mais il ne cessait ses pirouettes et ses feintes et autres virages serrés, il avait une petite balle de golf peinte pour pratiquer et ne la perdit pas une seule fois. Il ne s'était rendu compte qu'il avait de la compagnie que lorsqu'il l'avait lancée dans la direction d'Ariel. Sans plus réfléchir, il fonça vers lui, oubliant la balle qui attérit quelque part dans les gradins, et tira sur le manche de son balais pour en sauter au dernier moment et lui sauter au cou.

« Ariel !! Tu es revenu ? Qu'est-ce que tu fais là !? »

Finn lâcha le jeune homme pour le voir un peu mieux, il avait l'air tout frigorifié et un peu choqué par la violence du câlin qu'il avait reçu. Et grinçant des dents et... Différent ?

« Ari ? Ca va..? »



citées : @Isleen A. O'Toole @Nyx Williams

La neige commençait à tomber a gros flocons dehors, un lit blanc s'etait installé petit a petit et pour quelqu'un qui n'avait pas fait plus d'une heure de looping dans les airs, il faisait froid. Au départ, Finn pensait que c'était pour ça que son ami tremblait quand il l'avait serré dans ses bras, et puis il avait entendu des reniflements discrets, ses épaules se secouaient... Toute la joie que le jeune prodige de Quidditch avait ressenti en le voyant s'était évaporée pour faire place a de l'inquiétude. Il l'avait relâché un peu, avait vu ses larmes, et s'était retrouvé un peu perdu. Il avait consolé beaucoup de filles dans sa vie... Souvent a cause de lui même, parce qu'ils venaient de rompre et qu'il était désolé. Ou parce qu'il s'était montré gentil ou leur ami mais... Mais Ariel... Et en même temps, il avait l'air d'en avoir besoin. Mais jamais, a l'exception peut être d'un match perdu de façon particulièrement rageante, il n'avait pris un garçon dans ses bras pour le consoler. Il ne lui refusa pas ses bras et le serra un peu plus fort le temps que les plus grosses larmes passent.

« Bien sûr qu'on peut... Viens, suis moi. »

Il avair sorti sa baguette pour l'aider a ramasser des affaires, mais pour le raccompagner au chaud il avait passé son bras autour de ses épaules. Il essayait de ne pas trop en faire et en même temps... Garçon ou pas, il voulait le consoler. Il l'aurait bien amené a son dortoir mais il n'était pas certain que ce dernier ne serait pas occupé, alors il choisit de le guider vers une cachette un peu plus haut dans les étages. Ça devait être un débarras, qu'il avait rendu plus confortable avec des vieux coussins et couvertures que plus personne n'utilisait. Parfois il se posait là pour jouer avec un snitch, IL était aussi venu avec une ou deux petites amies, histoire d'être un peu tranquille. En cette période de l'année personne ne viendrait, même si on entendait des larmes de crocodile couler. Il installa Ariel dans un coin confortable et sorti d'une cachette de quoi grignoter. Il étala le butin devant eux et après un moment d'hésitation, il s'assit à côté d'Ariel.

« Je suis content de te voir... ça fait longtemps que je voulais te montrer la petite cachette mais... Il s'est passé quelque chose pas vrai ? »

Il lança maladroitement. Il n'était pas doué pour les discussions sincères ou les sentiments compliqués. Quand on était aussi franc, c'était difficile de faire dans la dentelle.

« C'est ça dont tu voulais parler ? »

Il tenta, son ton assez doux pour ne pas trop en rajouter. Il s'était assis a proximité, pour qu'Ariel se sente soutenu, et en même temps il n'osait pas passer un bras autour de lui. Alors qu'il aurait voulu. La pensée même lui faisait battre le cœur un peu trop fort vu la situation. Il était juste là pour écouter et soutenir son ami, rien d'autre. Pourquoi avoir des élans romantiques comme ça ? Ariel était quelqu'un de bien et de doux et d'intelligent, de... Ça n'était rien d'autre que ça, l'amitié, l'admiration... Que ça.


(Imagine un peu un coin comme dans Fantastique Beasts 2, mais plus de coussins !)

Dans leur petit coin de placard a bazard aménagé, Finn attendait, un peu impuissant, que les larmes d'Ariel se tarissent. Il n'avait rien, pas même un mouchoir pour son ami, et ça lui rendait le cœur de le voir comme ça ! Lui même pleurait assez peu finalement. Il avait eu des gros chagrins, petit, et il avait toujours appelé son oncle a la rescousse pour avoir un câlin et de sentir rassuré mais depuis qu'il avait grandit... Assez peu, finalement. A part les grandes eaux de frustration lorsque Gryffondor perdait la coupe... Mais la c'était autre chose. Le jeune Pouffsouffle avait l'air épuisé, et pire encore, vidé de tout ce qui faisait de lui... Lui. Il n'était peut être pas aussi expansif que lui mais sa bonne humeur et sa douceur le faisait rayonner avec tellement de douceur ! Finn ne comprenait toujours pas comment on pouvait être aussi... Mignon ? Être un gars et être aussi mignon ça devait être interdit. Non, si c'était interdit il n'y aurait pas d'Ariel et ça serait vraiment trop triste. Tellement de contradiction dans sa tête...

« C'est pas grand chose hein... »

Mais la c'était tout autre chose qu'il avait ramené au chaud, l'ombre du garçon qu'il connaissait. Et au fur et a mesure que Ariel parlait et que Finn acquiesçait... La scène se dévoilait petit a petit. Il se souvenait de Ariel, ce soir là, se dressant devant un homme en capuche. Il se souvenait qu'il était venu l'aider ensuite a protéger Silène. Et son visage blanc comme la mort s'expliquait tellement a présent.  C'était au tour de Finn de perdre de la couleur. Son père était un de ceux là ? Et Ariel était retourné chez lui ? Il avait entendu la suite, bien sûr. La mission de son père, ses injonctions. Il vit les yeux d'Ariel plonger dans les siens et il restait interdit face a une telle révélation. Il le senti prendre ses mains, il voyait ses larmes, mais il était trop choqué pour savoir quoi dire. Et puis l'autre garçon s'était recroquevillé.

« Merde Ariel... Qu'est-ce que... »

Finn avait l'impression d'être sorti de son corps. Il se voyait maladroit, et idiot, infoutu d'aiter son ami. Il de foutu alors une claque mentale et posa sa main sur son dos, maladroitement d'abord, puis plus assurée en se rapprochant.

« T'es retourné tout seul... Pourquoi ?! C'était dangereux, et si... et... Merde ! Il t'a fait du mal ? »

Il commença alors que les mots commençaient a lui revenir, avec la consternation, et l'inquiétude. Il y avait aussi de la colère chez lui, envers l'homme qui avait fait du mal a son fils. Il n'était plus naïf au point de croire que les parents aimaient tous et prenaient tous soin de leurs enfants, son propre père n'était même pas resté pour le rencontrer. Mais l'homme dont parlait Ariel avait l'air dangereux. Ses actes l'étaient déjà, mais se servir de son fils comme ça, il ne fallait pas avoir beaucoup d'âme pour en arriver à des fins pareilles. C'était révoltant. Finn sentait la colère monter en lui, mais il devait se calmer, pour Ariel, il devait essayer de ne pas se laisser emporter. 

« C'est fini... Ça va aller, ok ? Tu es ici. Enfin... on est là. »

Il dit, plus sûr de lui. Lui, il était là, mais autour d'eux ? Il y avait toujours les enseignants mais là c'était un niveau de compétences au dessus qu'il fallait. Il pensait à son oncle, lui saurait sans doute quoi faire. Il se rapprocha encore et l'entoura d'avantage, pour appuyer ses mots qu'il disait plus bas.

« T'as été super courageux... Tout ce temps. Mais t'es pas obligé de tout garder pour toi, maintenant. Enfin je te force pas mais si tu veux. Tu as besoin de l'infirmerie là ? Ou on peut rester là... Tu veux qu'on aille ensemble au repas de Noël ce soir ? »

Il essayait d'être calme et ouvert, il savait écouter il était juste trop enthousiaste et partait dans toutes les directions les trois quarts du temps. Mais il voulait être là pour Ariel. Ce qu'il avait traversé avait l'air trop horrible pour une personne seule et il ne comptait pas le laisser.

Il avait déjà compris, bien avant aujourd'hui, que la famille d'Ariel n'était pas un sujet facile. Mais jamais Finn n'aurait pu imaginer quelque chose de pareil. Il n'avait connu qu'amour, lui... Enfin, il ne comptait définitivement pas son père absent, mais sa mère, du peu qu'il s'en souvenait, était une Auror extraordinaire et la plus gentille et drôle des mamans. Et son frère jumeau, l'oncle Kane, était au moins aussi extraordinaire et gentil qu'elle. Drôle malgré lui aussi. Il ne comprenait pas la cruauté dont faisait preuve le père d'Ariel envers les autres, c'était une chose, mais envers son propre fils ? Qu'il soit un connard au Sang pur et aux idées arriérées sur la suprémacie des Sorciers, il pouvait à peu près l'identifier, mais cruel avec l'enfant qu'il avait élevé ? Il n'y avait pas d'explication plausible pour Finn, et il ne voyait pas ce que Ariel pouvait encore sauver, si c'était comme ça chez lui. Et égoïstement... il préférait qu'il se sauve, lui.

« T'es pas faible Ariel...»

Il le serrait doucement, essayant de le consoler du mieux qu'il pouvait. S'il ne pouvait pas le défendre physiquement, parce qu'il n'avait pas été là, parce qu'aussi doué en cours de défense qu'il soit, comme lui rappelait souvent son oncle et même son professeur, dans la vie réelle c'était tout autre chose... Et il avait eu l'occasion de se le voir prouvé. S'il ne pouvait rien faire, au moins il pouvait faire en sorte que Ariel le croit. Même si c'était pas grand chose.

« T'es le type le plus courageux que je connaisse. Je le pensais déjà avant aujourd'hui, quand je t'ai vu défendre les autres alors que tout le monde paniquait, mais pas seulement... Et après tout ce que tu me dis ? Un faible, jamais il n'aurait pu défendre ses convictions comme toi. »

Il avait de l'assurance dans ses mots. S'il doutait en ce moment de ce qu'il avait dans la tête, ça au moins, il n'avait aucun doute là dessus.

« T'es plus fort que pas mal de Gryffondors tu sais ? »

Il lui sourit, plein d'affection. Il n'osait pas trop lui demander d'avantage ce qui s'était passé, il ne savait pas forcer les gens, mais il savait très bien leur changer les idées pour le meilleur.

« Bien sûr que je veux, t'es fou ? Je pensais pas que tu serais là, j'suis trop content ! »

Il dit, et il avait l'air effectivement ravi. Sa question suivante le fit froncer les sourcils à nouveau, cependant. C'était dur comme question. A sa place, comment il aurait fait ? Comment réagir face à un type qui avait l'air aussi dangereux... Finn se connaissait et se savait tête brûlée, mais il savait aussi ce que ça engendrait comme problème. Parfois, pour les résoudre, foncer tête baissée n'était pas la solution. Il lui avait fallu un bon paquet d'années avant de le réaliser, et il ne parvenait pas toujours à l'appliquer mais... C'était la pure vérité. Il se redressa un peu, se donnant le temps de la réflection avant de lui répondre.

« Je pense que si tu le fais maintenant... C'est que c'était le moment. Rien ne dit... Rien ne dit qu'il ne t'aurait pas fait taire ou pire s'il l'avait su avant et... Tu ne peux pas t'en vouloir pour tous les gens que tu n'as pas pu aider. Si t'étais plus là, tu ne m'aurais pas aidé moi... Et tous les autres pour qui tu peux être là maintenant. Tu vois...? »

Il se passa nerveusement une main dans les cheveux, n'étant pas sûr d'avoir trouvé les mots justes.

« Je sais pas si je suis clair... Mais je sais que c'est ce que mon oncle dirait. Ca sert à rien de regretter ce qu'on n'a pas réussi à faire, mieux vaut se concentrer sur ce qu'on peut faire maintenant. Je te le présenterai... Je suis sûr qu'il pourrait t'aider. Tu pourrais venir cet été si tu sais pas encore où aller... enfin... Tu n'es pas seul ok ? »

Il conclut maladroitement, avant de se reprendre et de se secouer un peu, alors qu'il rêvassait.

« Maintenant, tu peux prendre soin de toi, et venir dîner avec les autres. Tu veux qu'on passe la semaine ensemble ? Je t'avais promis de t'apprendre à te servir mieux que ça d'un balais ! Et y'a toujours ces Strangulots que j'ai trouvé que je devais te montrer ! »

Il se redressa et l'aida à son tour à se lever. Il n'allait pas laisser Ariel se morfondre, c'était hors de question. Il avait assez souffert comme ça. Des images passaient dans la tête de Finn et son enthousiasme l'emportait. Peut être qu'il pourrait lui demander de faire une colocation après la fac ? Peut être qu'ils pourraient se voir d'avantage comme ça. Il l'aiderait à trouver.

Penser trop positif quand il s'agissait des gens qu'il aimait, c'était un peu la définition du garçon. Des gens, des choses, ce qui l'enthousiasmait ne l'enthousiasmait jamais a moitié. Mais clairement, dans le cas précis d'Ariel, il était surtout persuadé qu'il voyait des choses qu'Ariel ne voyait pas alors qu'elles étaient bien là. Des qualités incroyables. De la bravoure, de la générosité, de la gentillesse et de la patience... Rien qu'en ce moment, Finn était étonné de sa sensibilité. Le jeune Pouffsouffle était encore en train de penser aux autres alors qu'il venait de subir une épreuve extrêmement difficile. Il avait un cœur en or, et Finn avait juste envie qu'il le voit. Il avait aussi envie de le serrer fort dans ses bras pour qu'il aille mieux mais... C'était un peu déplacé non ? Aussi beau et androgyne qu'il soit, Ariel était et resterait un gars et... c'était pas ce qu'il attendait de lui, pas vrai ? Déjà qu'il avait l'air emmerdé de pleurer sur lui.

« Crois moi si je peux avoir un E en Métamorphose, tu peux faire du balais ! J'essaierai d'être un aussi bon prof que tu l'as été ! »

Il dit avec enthousiasme, en l'aidant a s'epousseter en se relevant.

« Et puis ça vide la tête, de voir les choses d'un point de vue différent. »

Il finit, l'air savant. Il lui vint a l'esprit une remarque, qu'ils étaient debout, là, dans un endroit où personne ne les voyait. Un peu comme lorsqu'il avait embrassé Pénélope Huntington l'été dernier. Pourquoi ce souvenir lui revenait là, maintenant, alors qu'il était face a Ariel Wintersky qui était tout sauf petit, brune avec des formes généreuses ? Un brin perturbé, il revint a lui et l'aida a redescendre avec ses affaires. Ils se promirent de se retrouver au dîner de Noël un peu plus habillés, et Finn avait dû insister lourdement pour être sûr qu'Ariel ne se désisterait pas.

Le banquet ne valait bien sûr pas Poudlard. Mais peut être que c'était surtout parce qu'il lui manquait l'innocence de ces années là. Il était toujours insouciant, bien sûr, mais l'avenir lui paraissait quelque chose de flou et lointain. A présent il avait l'air proche et un brin menaçant... Mais ce n'était pas le moment d'y penser. Finn avait passé quelque chose de plus élégant, mais avec des motifs un peu fous, comme il aimait. Il avait passé beaucoup de temps sur ses cheveux avec des sorts qu'il avait appris, ces derniers avaient l'air toujours aussi décoiffés, mais de façon volontaire et étudié. Il sourit comme jamais en voyant Ariel a table, et il le rejoint pour passer une très bonne soirée. Ce n'est que sur les coups de minuit qu'ils quittèrent le réveillon, la musique lui plaisait mais il n'avait pas l'impression qu'Ariel aurait la tête a danser. Il insista pour le raccompagner jusqu'à son dortoir, parce qu'il avait encore des anecdotes a lui raconter sur les Occamys. Une fois devant la porte il n'avait pas envie de repartir.

« Dis... T'as plus de coloc pas vrai ? Tu veux pas que je reste ce soir ? J'suis sûr que Silène a encore trouvé quelqu'un a... Enfin tu vois. »

C'était la pire excuse du siècle. Déjà, il n'avait pas vérifié si son ami était resté ou pas, et en plus aussi spontané qu'il était dans ses aventures, il le prévenait. Parfois juste 20 minutes avant certes mais il prévenait. Il ne voulait juste pas le quitter si tôt.

« Et puis... C'est minuit passé, c'est Noël ! Du coup t'auras le droit d'ouvrir ton cadeau devant moi comme ça ! »

Zut, il était grillé ! Est-ce qu'il était grillé ? Effectivement, peut être bien que Silène était une excuse pour rester avec Ariel la nuit de Noël. Une partie sans doute égoïste du garçon, était due au fait qu'il n'avait pas passé Noël seul depuis... toujours. Il était toujours rentré le passer avec son oncle et cette année, ils n'avaient pas réussi. C'était dur et en même temps, ça l'amenait à le passer à Ariel, chose qui le rendait bizarrement trop heureux. Et puis il y avait aussi la discussion qu'ils venaient d'avoir. Il n'avait pas envie de laisser le Métamorphe seul après tout ça. Même si c'était idiot parce qu'il avait déjà fait face a bien plus et qu'il avait eut des nuits solitaires depuis. Il ne voulait pas.

Une fois dans sa chambre, ses yeux curieux se posaient sur tout ce qui appartenait au garçon multicolore. Et puis il se retrouva nez à nez avec une boule de poils baveuse.

« Whoa ! Coucou Fluffy ! »

Il dit, ébouriffant la boule de poils. Avec son oncle ils avaient des gros gros gabarits, alors pour lui les chiens comme celui d'Ariel, c'était pas tout a fait le même animal. Mais il avait l'air tout ravi et Finn l'était aussi. Et il rit de bon cœur a la jalousie du lapin. Il s'assit a côté d'Ariel, et le caressa. Il n'avait jamais eu de lapin... C'était tellement doux ! Aussi doux que le jeune préfet, en fait. Oui... Y'avait de ça. D'ailleurs c'était un peu ce qui lui avait fait choisir ce bonnet qui faisait un peu angora. Il l'avait imaginé dedans, lui qui pourtant était si nul en cadeaux. Apparemment il ne s'était pas trompé ? Voir Ariel ravi le mettait tellement en joie. Il vit le changement de couleur s'opérer et il était juste... Émerveillé. C'était vraiment Noël. Il ne s'était pas attendu a recevoir un cadeau de sa part pour autant. Finn avait l'impression qu'il empiétait beaucoup sur le temps libre de l'autre, c'était tout le temps lui qui réclamait de le voir, de sortir et de lui montrer des choses... Ariel l'appréciait quand même malgré tout ?

« Whoa !! Il est trop cool, c'est vraiment pour moi ?! C'est un Hongrois pas vrai ? C'est mes couleurs et c'est... Je... »

Il était touché a en perdre ses mots. Ça arrivait vraiment trop rarement pour que ça ne se remarque pas. S'il avait été seul, il aurait pu pleurer de joie. Il avait quand même les yeux humides mais au lieu de ça, il prit l'autre universitaire dans ses bras et le serra fort fort fort. Ce garçon le rendait bien trop heureux. Bien trop inconscient. Bien trop tête en l'air aussi. Il finit par le relâcher et câlina le lapin en rigolant un peu parce qu'il était redevenu jaloux. Ils passèrent la fin de la nuit, chacun dans son lit, a discuter jusqu'à pas d'heure de tout et de rien. Finn ne se rendit pas compte qu'il ne l'avait plus Ariel de yeux depuis un moment. Mais il ne pouvait pas nier que son cœur battait un peu fort. Il rêva des tours qu'il pourrait faire faire a Ariel sur son balais, le rire de l'autre était clair et ses cheveux rayonnants.

***

Comme promis, ils se donnèrent plusieurs rendez vous pendant la semaine qui séparait, pour aller voir des créatures fantastiques aux abords de la forêt, et surtout pour qu'Ariel décolle un peu du sol et de ses soucis. Ça n'avait pas été facile pour Finn d'expliquer ce qui était devenu terriblement naturel pour lui. Il dû reconnaître a haute voix qu'être prof, c'était pas de la tarte, et qu'Ariel avait d'autant plus de mérite d'avoir réussi a lui enseigner quoi que ce soit. Clairement, l'autre n'était pas a son aise particulièrement sur un balais. Le Gryffondor finit par dire qu'ils avaient suffisamment travaillé, et l'invita derrière lui pour lui faire ressentir des sensations fortes, son estomac de nouant de façon agréable lorsqu'il sentit ses bras l'enserrer et son ami tout contre lui. Les questions commençaient a sérieusement se bousculer.

Le soir du bal, ce n'étaient plus de simples questions mais un pèle mêle de pensées qui ne semblaient pas pouvoir s'arrêter de danser nuit et jour dans son esprit. Le fait qu'il n'avait même pas cherché de cavalière, en prime, et qu'il ne regardait même pas les filles autour de lui. Il attendait Ariel, vêtu d'un costume élégant que son oncle lui avait dégotté, et envoyait promener les propositions de danse. Son cœur manqua un battement quand il l'aperçu. Finn Parker, le futur Auror, le Gryffondor qui n'avait peur de rien, avait peur d'aller lui parler a présent.

Beaucoup avait changé, en deux mois. Des rêves que le jeune Gryffondor ne pensait même plus accessibles s'ouvraient a nouveau a lui. Il avait a nouveau cru à son espoir d'être un Auror un jour, et de défendre les gens comme il l'avait toujours voulu. A dos de dragons, s'il le fallait ! Est-ce que les Aurors pouvaient se battre contre les forces du mal a dos de dragons ça restait à voir... Et tout ça parce qu'il s'était retrouvé en tête à tête avec Ariel Wintersky en salle d'étude. Petit a petit, il s'était senti de plus en plus heureux. Mais ces dernières semaines tout s'était accéléré. Mais dans un sens qu'il n'imaginait pas vraiment. Qu'il n'avait jamais imaginé en fait. Silène n'avait pas manqué de le lui remuer en pleine face. Avec un colocataire aussi gay que lui, comment Finn avait fait pour ne pas se rendre compte ?

Il avait ramené le petit dragon en peluche et avait montré tout fièrement a son ami le cadeau, et celui ci s'était tellement moqué. Finn n'avait même pas vu qu'il l'avait cousu de ses mains. Déjà qu'il était aux anges quand il pensait qu'Ariel lui avait juste acheté. Il avait le cœur gros et foufou comme un Niffleur. Et encore plus quand ce dernier avait accepté qu'ils se retrouvent au bal. Sans cavalière. Sans rendez vous galant... Sans rien. Le jeune Gryffon avait le cœur qui battait a cent a l'heure. Les cheveux de Ariel étaient rouges. Il avait dit quoi déjà, Ariel, sur cette couleur de cheveux ..?

« Non désolé... J'étais ailleurs ! La musique est cool nan ? Oui j'veux bien manger ! »

Il ferait peut être l'effort de boire un verre, mais l'alcool au final c'était pas trop son truc. IL avait pas besoin de ça pour passer une bonne soirée, et il se se fait déjà ivre sans alors...

« J'adore tes cheveux ! Et... Je voulait te dire. Encore merci. »

Pour tout, en général, d'être là. Mais il ne précisa pas. Ils profitèrent de l'ambiance un moment, ensemble, a manger et boire surtout, et à parler de tout. Finn était plus calme que d'habitude et il buvait les paroles de son ami. A force de s'amuser il avait accepté d'aller danser. Franchement il pouvait être bon sur un balais mais en danse c'était tout autre chose. Ah, il ne manquait pas d'enthousiasme mais de coordination... A le voir comme ça on pourrait se demander comment il faisait pour attraper un vif d'or ! Il enchaîna une ou deux danses, regardant Ariel a chaque tour d'un air désolé et un peu "au secours sauve moi" aussi.

Il réussi enfin à le rejoindre, les joues rouges, et se demandait s'il ne rejoignait pas la couleur des cheveux d'Ariel. Merlin... Pourquoi est-ce qu'il avait envie de l'inviter a danser... Il avait envie de prendre sa main, et en même temps, c'était une très mauvaise idée ?

« Tu veux pas... Tu veux pas qu'on aille ailleurs ? »

Il se sentait bizarre et bien qu'il aime être entouré d'habitude, là, il y avait trop de monde.

Ariel avait lu dans ses pensées ? Il avait pris sa main ! Est-ce qu'il lisait dans ses pensées ?! Il avait... Finn bugguait complètement. Et il l'avait emmené dans une classe juxtaposée qui ressemblait vraiment... Non. C'était vraiment la pièce dans laquelle leurs sessions de révisions avaient commencé. La musique jouait toujours, de façon plus sourde mais toujours présente, et Finn était juste comme sur un petit nuage. Son coeur lui prouvait qu'il était bien vivant, tellement il battait, mais il trouvait que tout ça ressemblait bien trop à un feuilleton moldu comme sa maman regardait quand il était petit. Tellement de coïncidences... et ils étaient seuls. Il avait envie de lui dire qu'il était content d'être seul avez lui, mais c'était bizarre, non ? Lui dire qu'il n'était pas du tout désolé qu'il lui ait pris la main. Amis ou pas, ça lui avait plu. Comme ça lui plaisait de l'avoir rien que pour lui.

« Tu plaisantes... je te marcherais sur les pieds ! »

Il rit un peu, comme à son habitude. Il n'avait pas tellement honte de grand chose mais devant Ariel il ne voulait pas faire de connerie.

« Mais oui ! Je vais te faire tourner la tête tu vas voir ! »

Et c'est ce qu'il fit. Plutôt littéralement, au départ, parce qu'il tournait avec un peu trop d'enthousiasme. Il avait eu de l'entrainement à vrai dire. Il avait dansé avec Blanche au bal à Poudlard, et elle elle savait danser, elle lui avait montré. Et depuis avec d'autres filles c'était juste que... Ariel n'était pas une fille. Est-ce que ça lui allait de se faire guider ? Est-ce qu'il n'aurait pas préféré guider ? Et lui, qu'est-ce qu'il devait faire, et ses mains...? Il avait fini par trouver une position plus naturelle et petit à petit, ils dansaient. La gêne s'était transformée petit à petit en joie à nouveau, et s'il sentait ses joues chauffer un peu, Finn rayonnait. Et il rayonnait d'autant plus que Ariel semblait être heureux, aussi. C'était tout ce qu'il voulait, le voir heureux. Sa tête commençait petit à petit à réaliser ce que son coeur avant compris depuis un bon moment.

Le moment s'étirait, mais il savait que la chanson toucherait à sa fin à un moment. Il avait du mal à le lâcher des yeux, mais c'est ce qu'il fit finalement, quand les notes s'arrêtèrent de résonner dans la pièce et que doucement un autre morceau plus vif reprenait, ne collant plus tellement avec le slow qu'ils étaient en train de danser. Finn prit alors Ariel contre lui dans ses bras. Il avait envie de le serrer, et c'est ce qu'il fit, et c'était la chose la plus naturelle et la plus agréable qu'il ait faite depuis des mois. Après plusieurs secondes, il le relâcha, ne sachant pas quoi lui dire, ou comment lui expliquer avec des mots ce qu'il ressentait. A la place, il se retrouva ses lèvres contre les siennes, en train de l'embrasser. Il ne savait pas à quel moment il avait pris la décision de le faire, mais il avait l'impression de fondre de bonheur, et le métamorphe ne le repoussait pas. D'un baiser timide il appuya d'avantage ses lèvres contre celles du garçon pendant ce qui lui sembla à la fois une éternité, et trop peu de temps.

Lorsqu'ils se séparèrent, Finn n'avait aucun mot à son secours. Il était bien trop perdu. Et surtout, il avait trop peur de ce que Ariel pourrait lui dire, alors après avoir bafouillé des excuses inintelligibles, il prit la fuite, laissant son ami seul pour le reste de la soirée.