The truth hurts✦ Pandora & Adrien.

Il y a quelques années, je me suis découvert un cousin, Adrien. Neveu de mon père, si j'ignore toujours qui est cet homme qui a mis sa graine dans ma mère. Je considère mon cousin plus comme un frère que comme un cousin d'ailleurs.

Je reçois un hibou, je reconnais son écriture. Je dois aller le voir urgemment. Vous connaissez cette sensation de boule au ventre qui s'intensifie au fur et à mesure des minutes qui passent ? Cette impression qu'il y a quelque chose qui ne va pas ? Vous savez ce mauvais pressentiment. Je fume clope sur clope pour essayer d'apaiser mon anxiété qui grimpe. Je prend une mèche de cheveux entre mes doigts. Elle est grise. Gris, la couleur qui représente l'anxiété chez moi.

Andrew dort encore, je fais en sorte de ne pas le réveiller. Je n'ai pas le coeur à subir de nouveaux reproches ou une nouvelle engueulade ou une crise de paranoïa aiguë. À mon retour ça n'y manquera pas. Dois-je lui laisser un mot ou pas ? Si je ne le fais pas, il n'hésitera pas à m'en faire la remarque et à me le rappeler pendant mille ans. Au moins. Autant éviter le pire. J'écris rapidement sur un post-it, un message pour le prévenir. Avec un peu de chance, il dormira encore quand je reviendrais. Espérons-le.

Je m'habille rapidement d'un simple jean, tee-shirt, pull. Mes cheveux sont attachés à la va vite. Je passe l'étape du maquillage. Ça me laisse plusieurs minutes de gagné. J'enfile ma paire de Doc's Martin et mon manteau. Une fois prête, je me dirige jusqu'au bureau du Chef de la Brigade de Justice Magique. Là où j'ai rendez-vous.

Arrivée devant la porte du bureau, il se dégage une forte odeur de tabac. A croire qu'en plus de la metamorphomagie, le tabagisme est commun chez nous. Je ne sais plus combien de clopes j'ai fumer jusqu'à là. J'ai arrêté de compter depuis un moment.

- Je suis heureuse aussi. Ça fait une éternité qu'on ne s'est pas vu.

Ce qu'il me dit ensuite, n'annonce rien de bon. D'autant plus qu'a l'intonation de sa voix, je me rend bien compte qu'il y a un truc qui cloche. Mais quoi là est toute la question.

- Qu'est ce qu'il se passe ?

Je suis cash. Je n'ai pas envie de tourner autour du pot. Les secondes défilent. L'angoisse augmente. Foutue pressentiment. De femme qui n'a pas encore trente ans, physiquement en cet instant, on dirait la vieille hôtesse de l'accueil.

Je prend la cigarette que me tend Adrien. C'est une question de survie à ce niveau là. J'ai envie de craquer. De tout envoyer valdinguer. Respire Pandora. Mon père est un putain d'assassin. Pire il est un fratricide. Il a détruit une famille entière. Cet homme n'avait pas fait qu'abandonner sa famille. Il ne les avait pas seulement trahi. Il les avaient anéantis. Tous portaient le poids de sa culpabilité. Nos grands parents ont perdu un fils et une belle fille. Mon cousin à perdu ses parents. Je n'ai jamais pu les connaître. Mon coeur se serre à cette annonce néfaste.

Je suis en proie à un mélange de tristesse, de colère, de dégoût. Je ne sais pas quoi dire. Les mots ne me viennent pas. Je tire comme une acharnée sur ma clope. Il m'en faudra vite une autre.

Exécuté par la cible. Les mots du rapport sont nets et précis. Ce n'était pas un accident. Ce n'était pas l'effet de sortilèges qui ont ricochés. C'était un assassinat. Cet homme qui m'avait abandonné avait tué sa propre famille, son propre sang. Et je suis une partie de ce monstre. Ça me débecte. J'en ai mal aux tripes. Mon coeur serre. Je suis la fille d'un monstre. Voilà la triste vérité. Mes cheveux passe du rouge colère au bleu sombre de la tristesse. J'essaye de lutter contre mes émotions. Je n'y arrive pas. La nicotine ne parvient pas à me calmer. C'est impossible.

- C'est un putain de cauchemar... Dis-moi qu'on va se réveiller Ad' et que rien de tout ça n'est arrivé.

Mes larmes coulent sur mes joues. Je n'arrive pas à les contenir. Je prend ma tête entre mes mains. Mes jambes vacillent. Je sens que je vais m'écrouler. Ma peau déjà bien pâle  prend une teinte encore plus livide. Je vais mettre du temps avant de m'en remettre. Je ne suis pas sûre d'y arriver un jour. Comment peut on réussir à vivre normalement quand on sait que l'on est l'enfant d'un criminel ?

- Où est-il maintenant ?

Cet homme que je n'arrive pas à appeler mon père puisqu'il n'a rien de tel. Il n'est qu'un monstre répugnant, rien de plus. J'espère qu'il est vivant. Juste pour pouvoir le rencontrer un jour et lui en faire payer le prix. Juste pour pouvoir le regarder dans les yeux et lui cracher ma haine au visage.