C'était vraiment un semestre chiant. Chiant chiant chiant. Encore une fois? Chiant. Comme si le monde avait décidé de se liguer contre elle. Victoria ressortit de la bibliothèque avec sa tête des mauvais jours. C'était la deuxième fois en très peu de temps qu'on lui piquait un bouquin dont elle avait désespérément besoin sous le nez. Un complot je vous dis, un gigantesque complot la visant était entrain de se mettre en place. Elle remarqua Finn sur son chemin et ne se fit pas prier pour lui biller dedans. Ouais ouais désolée tout ça tout ça… Elle n'avait jamais vraiment apprécié le garçon et ce simple petit geste de malice sembla la remettre un peu d'aplomb. C'est un peu calmée qu'elle prit la direction de la bibliothèque londonienne magique.
Elle n'arrivait pas à s'en remettre. A croire que la MUL n'avait qu'un exemplaire de chaque ouvrage dans les entrailles de sa bibliothèque, mais à quoi servait alors l'immense espace qu'elle occupait dans le bâtiment. Non mais sérieusement! Ils la remplissait avec quoi? Du vide et des soupires? C'était à se taper la tête contre les murs. En plus de tout cela, comme si ça ne suffisait pas, il faisait froid. Vraiment froid et le col relevé de son manteau ne suffisait pas à la protéger du vent mordant. Elle avait des envies de meurtre.
Les problèmes avaient commencés ce matin là. Leur prof de sortilège leur avait annoncé un test pour la semaine prochaine et il s'était montré particulièrement virulent. Il se serait intransigeant et gare à ceux qui ne se montreraient pas à la hauteur. Autant vous dire que notre petite brune n'avait aucunement l'intention de prendre ces avertissements à la légère. Elle avait tout sous la main, ses notes étaient aussi excellentes que ses connaissances sur le sujet, mais elle ne voulait rien laisser au hasard. Surtout que récemment un autre étudiant de sa classe se montrait particulièrement brillant et la préfète n'était pas prête à laisser ce parvenu lui piquer sa place sur le podium. Elle avait donc besoin de ce bouquin et des quelques particularités qu'il contenait. Mais bien sûr, comme en ce moment rien n'allait pour le mieux, en arrivant à la bibliothèque on lui avait annoncé qu'il était déjà en prêt et impossible de mettre la main sur le petit crétin qui le lui avait soufflé sous le nez. Et voilà donc pourquoi elle se retrouvait à gambader dans le froid alors qu'elle aurait pu être tranquillement posée à son bureau, un café en main et le nez fourré dans son bouquin à peaufiner sa matière. D'autant plus qu'elle allait chez ses parents ce week-end et qu'elle n'avait pas coeur à repousser comme elle l'avait déjà fait les 2 semaines précédentes. Il lui fallait ce bouquin pour avoir l'esprit tranquille.
Pressant le pas, la serpentard se maudissait de ne pas avoir pris d'écharpe lorsqu'elle aperçu enfin le bâtiment qui était censé sauver ses études. Non, non elle n'était jamais dans l'excès la petite Richards.

Se débarrassant de ses affaires au vestiaire, elle prit la direction des guichets en prenant soin d'éviter tout livre voletant un peu trop bas. Elle avait été victime de l'un de ces ouvrages volant lors de sa première visite il y a 3 ans. Silje qui voulait à l'époque lui montrer les lieux l'avait alors toisée avec un air méprisant que la née-moldu n'avait jamais oublié. En même temps elle comprenait la réaction de sa marraine, il n'y avait que les maladroits malchanceux pour se prendre un livre ensorcelé dans la figure. Repoussant ce souvenir douloureux, Victoria traversa le hall de sa démarche élégante. Arrivé face à l'un des bibliothécaire elle lui donna les références du livre dont elle avait tant besoin et patienta en le voyant s'éloigner. C'est bon, elle allait pouvoir retourner sur le campus et s'y mettre. Un sourire se dessinait doucement sur se lèvres, mais celui-ci disparu très vite, remplacé par un froncement de sourcils qui marqua son front de mille rides. Le sorcier était  revenu mains vides et lui expliquait que son livre n'était plus disponible. La jeune fille sentait qu'elle allait faire un scandale. Prenant sur elle un instant, Vicky releva les yeux sur son vis-à-vis en lui demandant s'ils n'avaient pas un autre ouvrage portant sur le sujet qui l'intéressait. Malheureusement, le sort en question était traité dans des ouvrages de la réserve car mêlé à des sujets demandant une autorisation. Une autorisation? Ne pouvait-il pas faire en sorte de lui scanner les chapitre qui l'intéressait? Ben non! Parce que les sorciers étaient toujours réfractaire à l'idée d'utiliser la technologie moldu! Bordel quel enfer. Et le voilà qui lui donnait un formulaire afin de faire une demande de consultation. Elle avait envie d'arracher la tête de ce petit fonctionnaire de merde. Une demande de consultation…elle avait besoin de ce livre maintenant, pas dans 3 semaines. Après quelques minutes de négociation, elle du se rendre à l'évidence que cet homme était totalement hermétique à son pouvoir de persuasion. Lâchant un soupire agacé, la préfète  attrapa le formulaire et se détourna du guichet. Trouvant une table non loin de là, elle s'y échoua. Si elle ratait son test, elle promettait de venir foutre le feu à cet endroit.
Elle était toujours attablée et pensive dans son coin lorsqu'une porte attira son regard. La réserve. Un mince sourire étira le coin de sa bouche. Hors de question de quitter cet endroit sans ce qu'elle était venue chercher. Elle allait faire une connerie...

Je préfère vous dire que ce qui suit n'est ni conseillé ni recommander à toute personne ayant un minimum de sens commun, mais bon, quand faut y aller, faut y aller. Comme elle voyait un petit groupe d'archiviste se diriger vers les vestiaire du personnel, la jeune fille se leva innocemment et les suivi à bonne distance. Se cachant dans un coin, elle patienta jusqu'à entendre le groupe s'éloigner. C'était le moment. Sortant de l'ombre, elle se faufila dans le vestiaire et ouvrit l'un des vestiaire avec un alohomora. Mauvaise pioche, il était vide. Au suivant. Elle procéda ainsi encore quelques fois, la peur au ventre, lorsqu'elle tomba finalement sur ce qu'elle cherchait. Enfilant la robe d'archiviste qu'elle trouva, elle hésita un instant avant d'ôter ses talons et de les faire disparaitre dans un coin. Ca lui brisait le coeur d'avoir à abandonner ses nouveaux escarpins, mais elle doutait d'être capable de discrétion avec un cliquetis perpétuel sur le sol de marbre. C'est à contre coeur qu'elle chaussa donc des vieilles chaussures noires et usés qui trainaient dans l'un des précédent casier. Par Merlin, comment osait-on se balader avec pareilles horreurs aux pieds? Trêve d'émois modesque, elle devait se bouger, la bibliothèque n'allait pas tarder à fermer et elle n'avait aucune envie de se retrouver bloquer dans la réserve.
C'est donc ainsi déguisé qu'elle se retrouva dans le hall, la boule au ventre. Ce genre de sornette ce n'était pas pour elle, mais bon, elle n'avait pas vraiment le choix si elle voulait mettre la main sur son bouquin. Elle s'avançait d'un pas volontairement lent alangui lorsqu'elle entendit quelqu'un dans son dos appeler une certaine Emma. N'y prêtant pas attention, elle continua sa route, mais bien vite une main se posa sur son épaule, forçant la sorcière à s'arrêter. Putain, elle n'avait même pas réussi à s'approcher de l'entrée de la réserve. Terrible désillusion. Se retournant, elle se retrouva nez à nez avec un homme frôlant la quarantaine. Son regard était dur, mais un sourire aguicheur dessina bien vite ses traits alors qu'il posait les yeux sur notre amie. "On m'avait parler d'une nouvelle stagiaire, mais on ne m'avait pas prévenu qu'elle serait aussi charmante." Oh le lourd. Résistant tant bien que mal à l'envie de rouler des yeux, Victoria servit un sourire timide à son interlocuteur qui continuait sur sa lancée. "Je n'ai pas eu la chance de te voir dans la journée alors en te voyant je me suis dit qu'il fallait que je me présente. Je m'appelle Robert, ravi, absolument ravi de te compter dans l'équipe Emma." Il lui présenta une main rosâtre que l'étudiante se força à serrer, se plongeant dans le rôle de cette Emma Bennett avec qui il la confondait visiblement.  Relevant les yeux vers l'homme, elle reprit possession de sa main vu que le Robert en question ne semblait pas pressé de la lui rendre. "C'est un plaisir Robert." Encore tout sourire, Robert laissait ses yeux parcourir la silhouette de la brune qui devait se faire violence pour ne pas le remettre à sa place. C'est un sourire qui étirait ses lèvres lorsque le regard vitreux du fonctionnaire se reposa sur son visage. "Ca te dit de venir prendre un verre? On va prendre au pub de l'autre côté de la rue avec l'équipe, tu devrais te joindre à nous. Tu as bientôt fini, non?" Elle préférait mourir entre les mains d'un mage noir plutôt que de passer ne serait-ce qu'une minute de plus avec ce type et elle était sûre que la véritable Emma aurait partagé son opinion. "Avec plaisir, mais j'ai oublié ma baguette dans la réserve." Elle plaqua un sourire enjôleur sur sa bouche et prit la peine de frôler le bras de son vis-à-vis du bout des doigts avant de poursuivre. "Tu pourrais m'aider? Je vous rejoins à la fin de mon service, je dois encore voir le responsable." Elle vit son regard s'illuminer et su que c'était gagner. Il n'allait poser aucune question et se laisser manoeuvrer comme le pauvre type qu'il était. Pitoyable et vulgaire petit homme. Sans un mot, il la mena à la porte de la réserve qu'il ouvrit d'un coup de baguette et tint la porte alors que la préfète se faufilait à l'intérieur. "Veille à être un peu moins étourdit la prochaine fois, je ne serais pas toujours là pour jouer les sauveur." Il ponctua sa phrase d'un clin d'oeil qui fit passer une lueur moqueuse dans le regard de Victoria. Se retournant, elle lui adressa un petit sourire coquin avant de disparaitre dans le dédale de la réserve.
Entendant la porte se refermer, la serpentard se plaqua contre une étagère et laissa échapper un long soupire. Quel crétin. Pauvre Emma qui allait visiblement devoir se le coltiner durant son salage. En tout cas, elle n'avait pas intérêt à trainer et se promettait d'être prudente lors de es prochaines visites et d'éviter soigneusement le lourdaud. Même si elle était persuadée qu'il n'oserait pas parler de la manière débile dont il venait de se faire berner.
Se décollant lentement de son étagère, la jeune sorcière posa un regard impressionné autour d'elle. Des couloirs partaient de tous côtés, les bibliothèques débordaient de livres, craquant presque sous le poids des ouvrages qui se trouvait parfois à une demi-douzaine de mètres du sol. Ouais…alors bon courage pour trouver le livre en question. Sortant la feuille que lui avait transmis le bibliothécaire un peu plus tôt, la sorcière s'arma de courage et se lança dans le dédale, priant pour trouver rapidement la section qui l'intéressait. Elle n'avait pas toucher sa baguette, sachant pertinemment que la moindre tentative magique risquait de trahir sa présence. En effet, ici, seuls les archivistes pouvaient utiliser leur baguette, toute autre personne s'y risquant feraient indubitablement sonner les alarmes magique de la réserve. Autant vous dire que notre petite brune préférait éviter cela.

Plusieurs minutes qu'elle circulait dans la réserve et elle commençait à maudire le monde entiers. Tout ça parce qu'il n'avait pas voulu lui donner un bouquin. Ce n'était même pas un bouquin interdit ou demandant un accord de consultation du ministère, non! C'était juste un foutu bouquin de 6ème classe et elle devait prouver être à la MUL pour le consulter. Mais bien sûr comme rien n'était jamais simple, sa carte d'étudiante ne suffisait pas, il fallait qu'elle fasse parvenir le formulaire de demande à l'administration de l'université pour qu'ils attestent son appartenance à l'établissement. Par Merlin ce qu'elle pouvait détester la bureaucratie parfois. Non parce que forcément, comme rien n'était jamais de sa faute, c'était eux qui l'avait poussé à enfreindre le règlement. Et pour ne rien arranger à son humeur, ses pieds la faisaient terriblement souffrir. Ils flottaient dans ces chaussures dégueux qu'elle avait "empruntée" et elle rêvait d'avoir encore ses Jimmy Choo, talons ou non, elles étaient bien plus confortable de ces horreurs.
Elle entendit soudainement un bruit et du ravaler un petit cri qui sonna alors comme un grognement étouffé de troll en rut, charmant. Ne quittant pas des yeux le lieu où elle avait cru entendre ce bruit étrange, elle se déplaça à reculons et c'est bientôt à nouveau qu'elle du retenir un second cri. Putain mais chill meuf! Elle venait de toucher un truc moue et chaud. Se retournant précipitamment, la serpentard tomba nez-à-nez avec une chevelure blonde qu'elle connaissait bien. "Silje? Mais qu'est-ce que tu…" Elle ne put finir sa phrase cependant, un nouveau bruit se faisait entendre, et bien plus proche cette fois. Ne laissant pas le temps à sa marraine de réagir, elle la poussa sans grand ménagement dans un recoin sombre. Mais quelle idée de venir ici, quelle idée de merde sa mère de troll en slip!