Birthday Boy

Au final, les heures et les jours entiers passés à travailler d'arrache pied, à étudier pour le mémoire qu'il devrait rendre à la MUL à la fin de l'année... Les interviews, les rapports, les corrections surtout, rien n'était aussi épuisant que les weekends et les jours de vacances passés avec Noah et ses filles. Et en même temps, ça n'avait pas non plus la même saveur ? Oh, il adorait son travail, et même s'il l'épuisait jusqu'à la dernière goutte, et demandait toute son énergie vitale il n'aurait troqué son poste à la Gazette pour rien au monde. Mais l'énergie qu'il dépensait auprès des deux petites et de leur père insupportablement en forme pour son âge... Il ne la regrettait pas non plus. Il était loin d'avoir la fibre paternelle, maternelle ou quoi que ce soit d'autre... Fraternelle, peut être un peu ? Il paniquait encore bien trop pour être vraiment utile à Noah. Mais... il les aimait bien, ces petites. Et Noah... Il...

Concentration !! Cet article ne s'écrira pas tout seul, Connor. Et penser au professeur barbu aux mains pleines de terre n'aiderait en rien. Pourquoi s'était il porté volontaire pour boucler cette édition un weekend me direz-vous ? Le fait que c'était son anniversaire, et qu'il n'avait pas envie d'être chez lui à ruminer et à y penser devait probablement jouer. Mais aussi, il avait envie de finir l'année en beauté. Ca faisait un peu plus d'un an maintenant... Et s'il continuait sur cette lancée, alors peut être qu'il aurait un poste digne de ce nom dans les prochains mois. Avec une paie décente. Peut être qu'il pourrait déménager, même si être proche du centre Sorcier était un avantage non négligeable et que c'était hors de prix... et qu'il passait plusieurs nuits par semaine ailleurs que chez lui aussi.

Il faisait nuit quand Connor avait passé la porte de son appartement miteux au dernier étage, un sandwich attrapé au passage pour la soirée. Hey, c'était la fête, pas vrai ? Les pâtes c'était son repas habituel, autant s'éclater avec un banmi de son traiteur vietnamien préféré. Si Noah avait eu un telephone portable, il aurait envoyé un SMS ou l'aurait peut être appelé. Juste pour entendre sa voix. Merlin qu'il était ridiculement niais depuis qu'il s'était entiché de celui là ! Les coups à sa porte le sortirent de sa rêverie. Merde, il avait payé le loyer ce mois ci, c'était quoi cette fois ? Autant dire qu'il ne s'attendait pas à voir l'homme de ses pensées en face de lui.

« What the... Noah ? »

La surprise avait pris les devants, mais c'est bien vite que le tempérament de feu du rouquin allait reprendre les dessus. Serieusement ? Noah ? Il t'avait dit, certes sous couverts de politesse pour ne pas blesser les filles qui pouvaient entendre, qu'il ne fêtait ni ne voulait fêter son anniversaire ! Bien sûr, il n'avait pas vraiment donné d'explication à ce dernier, qui aurait peut être pris plus de précaution s'il avait su pourquoi. Et en même temps, il savait, non ? A quel point sa mère lui avait retourné l'existence et sa jeunesse, pour savoir que c'était un sujet sérieux. Qui sait, vu le peu de visibilité que Noah avait depuis derrière sa plante, ce que ce dernier pouvait deviner de la colère qui montait chez son rouquin. Une chose est sûr il ne le recevait pas avec la même affection que lorsqu'ils sont tous les deux habituellement.

« What are y... I told you I didn't wanna... RHA ! Do what you want ! »

Il grommela extrêmement rudement, ayant du mal à formuler une phrase face à la colère qui montait en flèche chez lui. Il essayait de se retenir, et c'était tout ce qu'il pouvait faire que de tourner les talons, et laisser Noah entrer sans lui adresser plus d'un regard. Et comble du comble, c'était la première fois que Noah venait chez lui. Il savait qu'il ne devait pas avoir honte de cet endroit, le fait est qu'il était même plutôt fier d'être parvenu à être autonome malgré sa vie surchargée et difficile. Mais aux yeux de Noah ? Il devait avoir pitié... Et Connor haïssait ça par dessus tout. Bon, là tout de suite, il haïssait à peu près tout, jusqu'au tas de papiers et parchemins qui était entassé sur sa mini table de travail près de la fenêtre "vue mur en brique". Il haïssait Noah. Il se haïssait de haïr Noah. Et là, il ne voyait pas trop quoi faire d'autre que de déblayer un peu ce qui n'était pas rangé. Il allait être difficile pour lui de décolérer... Surtout lorsqu'il allait comprendre que Noah avait -encore- prévu de quoi le nourrir, et que ça aussi, ça le complexait. Et la plante ? Manquait plus que ce dernier voit la précédente qu'il lui avait offerte, avec un bandage improvisé pour l'aider à se tenir droite tellement elle était à l'agonie malgré ses efforts. Non, vraiment, pire soirée.

La colère était le pire ennemi du rouquin. Depuis le début, ce n'était pas nouveau, ni une surprise, autant qu'il aurait aimé que Noah  l'ignore... Il fallait bien qu'il sache un jour ou l'autre pas vrai ? Et encore, il ne l'avait pas vu défoncer la chambre d'étudiant de Jesus dans un accès de colère des plus impressionnants (mettons nous d'accord sur une chose : il l'avait amplement mérité) ou s'en prendre physiquement à quelqu'un. Pas encore. La différence, c'était que autant à Poudlard, ses camarades de classe le cherchaient parfois. Et il était possible que rater la même potion ou le même sort pour la dixième fois justifie aussi une petite explosion. Mais... l'attention de Noah méritait-elle une pareille réaction ? Aussi inattentif que ce dernier était parfois, il pensait bien faire. La conscience de Connor lui soufflait justement ça alors qu'il jetait le peu de vaisselle qu'il avait dans son mini évier. Le renardeau en colère n'arrivait plus à se contenir, sur ces sujets si sensibles... Et il ne voulait pas exploser sur Noah.

C'est pour ça que la seconde d'après, il était passé par la fenêtre et avait grimpé l'escalier de secours sans perdre une seconde pour se retourner. Il était peut être un peu claustrophobe quand il était dans cet état là, l'air sur le toit, même extrêmement frais, lui ferait du bien ? Son cerveau tournait en boucle. Il imaginait tout ce qu'il avait envie de lui crier dessus. Et à la fois, sa conscience lui disait combien c'était ridicule. Si bien que quand Noah arriva, et plaça ses bras autour de lui, il n'en était pas beaucoup plus loin. Il était tendu. Et il tremblait toujours de colère (ou de froid ? ou les deux ?) mais il avait aussi besoin de sa présence. Ca n'avait aucun sens ?

« I know. »

Il dit d'une voix un peu étranglée. Il n'avait jamais autant essayé de combattre son naturel colérique que là. De longues secondes, peut être minutes passèrent comme ça avant qu'il puisse bouger ou parler à nouveau. Ca aurait été tellement plus simple si quelqu'un d'autre que lui avait pu mettre des mots sur ce qu'il ressentait. Il devait le dire à l'autre homme. Sans quoi ce dernier ne comprendrait jamais et s'il ne comprenait pas... il finirait par en avoir marre. Et partir. S'il n'avait pas déjà envie de rentrer chez lui, là.

« I just hate it. I thought you got that... »

Il s'était retourné quand il s'en était senti capable, regardant Noah d'un air coupable et en même temps blessé, avant de se blottir contre lui et le serrer à son tour.

« I'd love to spend time with you any other day but this is the worst day for me. I can't help but think about her. I don't want to think about her when I'm with you. »

Il dit, un brin accroché, plus proche du chaton agrippé que du renardeau là. Aussi fier et indépendant qu'il voulait se dire, le mal qu'on lui avait fait ne le lâcherait pas d'aussi tôt. Il pouvait faire comme si tout ça n'était que du passé mais il était plus intelligent que ça. Connor n'en avait jamais parlé à quiconque. Il avait seulement commencé à accepté que la façon dont il avait grandit n'était pas normale. Il respire fort dans le cou de Noah et ça semble le calmer un peu, ça et les bras qui l'entourent. Son coeur bat encore trop vite, mais il est moins en colère contre Noah que contre lui même. C'est plutôt bon signe, non ?

« I didn't want you to come here like this... And you saw what I did to Anthony. »

Il dit encore un peu rageux. Avant d'ajouter.

« That's how I named the plant... »

Ses doigts étaient un peu moins enfoncés, à la fin de tout ça. La honte remplaçait petit à petit la colère. Il avait imaginé une bonne centaine de fois inviter Noah chez lui, et pas une seule ça se passait comme ça. Bizarrement, aussi pourri que soit son chez lui, c'était chez lui. Et il en était fier. Il aurait voulu que Noah aime être là, même si ça n'était pas idéal. Il essaya de se décrocher tout seul, pour une fois. Ses joues brûlaient et il avait du mal à le regarder dans les yeux. Il avait pas envie de tuer une plante supplémentaire. Surtout que OU est-ce qu'il allait bien pouvoir la mettre, franchement ?

***
Je sais.
Je déteste ça. Je pensais que tu avais compris...
J'adorerais passer du temps avec toi un autre jour mais c'est le pire jour pour moi. Je peux pas m'empêcher de penser à elle. Je ne veux pas penser à elle quand je suis avec toi.
Je voulais pas que tu viennes ici comme ça ... Et tu as vu ce que j'ai fait à Anthony.
C'est comme ça que j'appelais la plante ...

Il savait quelque part que Noah avait raison. Et encore, vous pensiez qu'il n'avait pas essayé d'y penser ? Que toute journée passée avec lui surpassait fois dix mille les vingt cinq précédents anniversaires qui étaient soit inexistants, soit un rappel de combien sa naissance n'avait pas été un accomplissement, mais plus un regret pour la personne qui l'avait mis au monde. On n'efface pas autant de choses intégrées comme ça, Noah. Mais peut être qu'il ferait mieux d'essayer plutôt que... ça. L'odeur de terre et de musc de Noah finirent de le calmer, sentir ses mains sur lui le recentraient plus rapidement que quand il était seul face à sa colère. Pourtant, il n'était pas certain d'aimer la façon paternelle que ce dernier avait de caresser ses cheveux. Parce que ça n'était pas un père qu'il cherchait chez Noah. Quand il s'était un petit peu détaché du cou de ce dernier, il vint chercher ses lèvres du bout des siennes aussi. Non, c'était clairement pas un père qu'il voulait.

Il failli bouder quand il entendit Noah rire du nom qu'il avait donné à la plante -quoi, c'était un peu la honte. Mais non. Il aimait le rire de Noah... Et ce dernier avait pu voir un air paniqué chez son amoureux quand il avait proposé de partir pour respecter sa décision.

« No ! Please... stay. I'd like you to stay. »

Il reformula, certain de ce qu'il voulait, pour une fois. Et c'est volontiers qu'il l'embrassa à nouveau, plus sûr de lui cette fois. Qu'à cela ne tienne, il allait oublier quel jour on était et allait juste passer un bon moment avec lui, aujourd'hui. Dans son appartement à lui. Ils étaient sur son toit, déjà. Est-il utile de préciser que ça remet un coup de pression à Connor qui se rend compte qu'il se dévoile de plus en plus devant le botaniste -qui n'a clairement aucune idée de tout ça ? Il passa le premier, déjà pour rerentrer chez lui mais aussi pour continuer à déblayer les affaires qui prenaient le peu de place qui restait ici. Oust, les livres divers et variés, sous le lit ! Et les vêtements tout juste secs et toujours pas pliés, dans le mini placard ! Quand aux dossiers en cours et sujets sur lesquels il bossait, c'est plus précautionneusement qu'il les rassembla, en piles, pour que ça ait l'air plus ordonné. C'était la table où il mangeait, souvent. Il faisait un peu froid pour dîner sur le toit... Connor, bien emmerdé, cherchait comment ils allaient pouvoir faire quand on le rappela à l'ordre. Les plantes...

« I don't know... I like it but seriously... where do you want me to put it ? I'm gonna kill it too, I told you ! »

Il dit, dévisageant le poinsettia comme si la plante venait de l'insulter elle même. Il était obligé d'en prendre un aussi gros, en plus ?! Noah ne pouvait pas savoir mais... Quelle idée ! Et puis, un autre câlin vint, juste comme ça. Connor avait appris à juste les accepter quand ils venaient, maintenant. Mais c'était toujours un peu sorti de nul part pour qu'il comprenne vraiment ce qui se passait dans la tête d'un Inuksuk. Néanmoins, il ne s'en plaignait pas (trop, sauf quand ça l'empêchait de faire ce qu'il voulait faire).

« Do you think it would be happy on the fire escape ? »

Il risqua, se disant qu'il disait peut être la pire chose au monde pour Noah. Il serra ce dernier une bonne fois, et lui proposa de prendre place sur le lit pour dîner, une fois qu'il aurait tiré son petit bureau ça ferait l'affaire. Lui il prendrait la chaise, parce que Noah était l'invité. Et peut être parce que ça lui faisait un petit quelque chose d'avoir Noah sur son lit. Maintenant qu'il y pensait, il aurait ptet préféré l'avoir sur la chaise pour être moins perturbé mais... Trop tard. En parlant de perturber, il y en a un ici qui ne s'attendait pas à avoir son dessert préféré (peut être pas gâteau, mais en même temps il n'est pas particulièrement fan de pâtisserie) et qui se dit que PLUS JAMAIS il ne confiera de secrets aux filles. Plus jamais.

« So... what you think ? »

Il dit pour changer la conversation de la teinte rouge que reprennent ses joues en se disant que Noah en a encore trop fait pour lui, mais qu'en même temps il est un peu touché. Noah, tu lui feras découvrir les pâtisseries, en plus d'un tas d'autres choses, plus tard.

« I mean I know it's small but... »

Est-ce que ça se voit, que Connor tient à cet endroit aussi minable soit-il ? Même si la plomberie marche mal, que l'isolation est à chier et que tout est vétuste ? Difficile à dire mais aux articles sur le mur, au bureau usé et charme si particulier, peut être que le botaniste peut voir la personnalité du garçon transparaître. Ca fait un moment qu'il est là. Que rien ne bouge vraiment, dans sa vie, mais ça fait partie de lui quand même. En un rien de temps il a englouti son flan au caramel et il se lèche les lèvres -et les doigts- comme un rouquin qui s'est vraiment régalé. C'est rarement qu'il a fini une assiette aussi vite, même.

« Would you like to spend the night ? »

Il demanda aussi casual que possible -mais échouant lamentablement, trahi par la couleur rouge rosée que prenaient ses cheveux.

***
Non ! Reste s'il te plait. J'aimerais que tu restes.
Je sais pas ... je l'aime bien mais franchement... où tu veux que je la mette? Je vais la tuer aussi, je te l'ai dit!
Tu penses qu'elle serait heureuse sur l'escalier de secours?
Alors ... tu en penses quoi ?
Je veux dire, je sais que c'est petit mais ...
Tu veux passer la nuit ici?

A peine avait-il prononcé ces mots qu'il les regrettait. Pourquoi Noah voudrait rester ici une minute de plus, alors que d'une, il s'était fait engueulé pour avoir osé penser à l'anniversaire de son petit ami journaliste préféré, et de deux, c'était... personne ne voulait rester ici. Il s'était levé et allait commencer à débarrasser, pour cacher les rougeurs sur ses joues, et bien sûr, BIEN SÛR que Noah allait venir le câliner. Est-ce qu'un jour le jeune journaliste s'était dit qu'il aimerait qu'on le câline et qu'on l'embrasse alors qu'il faisait -ou voulait faire, en tout cas- la vaisselle ? Non. Est-ce que c'était le cas ? Pas qu'un peu mon neveu. Mais où allait le monde si même les renardeaux ronchons aimaient être interrompus dans leur kitchenette, je vous le demande. Après un long baiser, il houspilla quand même l'autre homme en lui disant que s'il sait donner des conseils sur l'emplacement des plantes, il peut ramener des assiettes. Et quand le bureau était reposé contre la fenêtre, la fameuse nouvelle venue posée dessus (ne rêve pas, plante, tu finiras suspendue au plafond ou un truc du genre), Connor était plus disposé à discuter. Tout en se laissant guider vers le lit sans y penser.

« I... That's the first place I went when I left my parent's place actually. I rented it the moment I left Hogwarts. »

Il dit, regardant les murs qui lui avaient offert sa liberté. Plus que l'école où on lui rappelait régulièrement qu'il n'était pas désiré -par les autres sorciers, parce que l'école lui avait fait découvert la magie?

« I don't know... I love the busy streets. And I felt like I was part of this world so much more here than anywhere else, you know ? »

Il dit, en le fixant de ses grands yeux noisette. Est-ce qu'il se doutait que ça n'était pas l'environnement idéal pour un Noah ? Peut être. Il avait bien compris, après avoir étudié tous ces ouvrages, que c'était un homme qui aimait la nature et les grands espaces. Y'avait qu'à voir où il l'emmenait se promener. Mais c'était sans compter que Connor était un renardeau des villes. Une chose en amenant une autre -un homme en amenant un autre au lit surtout- ils se retrouvèrent assis sur les couettes vieillottes mais moelleuses et chaudes pour compenser le manque de chauffage. Est-ce qu'il avait déjà eu un rouquin à califourchon sur lui ? Un brin encouragé par le rouquin qui tirait sur Noah de ses mains agrippées à ses vêtements, Noah se faisait embrasser pleinement. Possible que ce soit la raison qui ait fait que la chemise avait fini par sortir du pantalon dans laquelle elle était rangée. N'empêche que les deux mains qui s'aventuraient dessous laissaient à croire que c'était plus volontaire que ça.

On se doute que ça n'est pas le matelas défoncé, où le manque d'espace qui motive Connor comme ça ce soir. Peut être que l'attention et la gentillesse de l'autre homme ont finit par le toucher plus qu'il n'imaginait. Ou alors est-ce qu'un homme qui cuisine pour lui chez lui, c'était sexy ? Quoi qu'il en soit, ce soir le rouquin est plus enclin à se détendre que les autres, et ça Noah ne pourra pas le manquer. Ne serait-ce que parce qu'il ne rechigne pas à perdre pas mal de vêtements, pour une fois. Ou qu'il couine d'avantage quand le produit de leurs envies brûlantes mutuelles entrent en contact.

Après moults essais infructueux et avortés, c'est à se demander comment le barbu trouve encore l'énergie, se demande le métamorphe. Il doute de lui même encore, se disant que ça allait merder, que son don allait merder, que ça allait être avorté à cause de sa tête et de son stress et... non. Pas cette fois. Cette fois, il n'y a que Noah, et ses mains, et ses lèvres, et ses bras -et le reste si vous voyez où la joueuse veut en venir. Et ce dernier goûte enfin à ce que partager ce moment avec Connor veut dire. Et c'est quand même drôlement plus agréable que tout ce qu'ils ont pu tenter jusque là.

En voilà un qui, même s'il cherche à reprendre son souffle comme il peut, ne rechigne pas à avoir son amant sur lui, voire même collé à lui après leurs ébats. Après s'être plaint longuement que Noah le chatouillait dans le cou pour ensuite soupirer en appréciation pour la même raison, il va s'y réfugier à son tour, enserrant l'homme avec affection. C'est le moment de dire ce que tu penses de cet homme, Connor. Déjà que tu l'as privé pendant l'acte parce que tu avais trop honte -et peur que les voisins vous entendent !

« I... don't want to get out of bed ever. »

Dis plutôt que tu vas avoir du mal, cornichon. Bon, encore un je t'aime avorté. mais au moins Noah avait enfin goûté à quelque chose de bon et de sincère avec lui, pas vrai ? Le doute l'assaillait, bien sûr, pourquoi laisser le jeune homme tranquille et heureux pendant son câlin post coïtal. Il serra l'autre homme fort pour se rassurer, se cachant le museau dans les cheveux de l'autre par la même occasion.

« So... Christmas hey. You need to help me with those presents. I can't afford them to not like me now. »


***
Je ... C'est le premier endroit où je suis allé quand j'ai quitté chez mes parents. Je l'ai loué au moment où j'ai quitté Poudlard.
Je sais pas ... J'adore les rues animées. Et j'avais l'impression de faire partie de ce monde, tellement plus ici qu'ailleurs, tu vois ?
Je ... ne veux jamais sortir du lit.
Alors ... Noël hein. Faut que tu m'aides avec ces cadeaux. Je ne peux pas me permettre qu'elles ne m'aime pas maintenant.

Il y en avait un ici qui était tout à fait capable de profiter du moment, avec un barbu nu sous les couettes avec lui, ET parler de Noël ! Le romantisme ? Vous vous adressez à la mauvaise personne, voyons, avec le temps on finit par le savoir que Connor n'a aucun tact ni aucune idée de ce qui se fait et ne se fait pas en couple. Et ne parlons pas de discussion post coït hein. Quoi ils se câlinaient non ? Il y avait des endroits sensibles qui faisaient que le rouquin râlait plus qu'il ne soupirait -je crois que les fesses, c'est pas son truc Noah déso- mais lentement, tous ses muscles se détendaient comme rarement. Nope, il ne veut pas de ta mixture. Il apprendra à la dure que ça n'est pas une bonne idée, probablement, mais il préfère encore la *** de Noah à cet endroit là que le reste.

« If you want... But I'm enjoying the moment, I was just saying ! Say, do they believe in Santa ? See, I don't even know that ! »

Et c'était reparti. Cette fois il réalisa assez vite que ça n'était pas le mood qu'on attendait, et il s'excusa avant de soupirer. C'était difficile de calmer ses neurones qui allaient dans tous les sens dès qu'on leur en laissait l'occasion. Un autre sujet le taraudait, et c'était de savoir si Noah était aussi comblé que lui. C'était un peu un tabou qu'il n'osait pas aborder, ce dernier ne le laissant pas forcément être sur un plan d'égalité. Il donnait beaucoup, mais Connor ne pouvait s'empêcher de vouloir qu'il soit plus franc avec lui, qu'il ne marche pas tout le temps sur des oeufs. S'il explosait moins à la moindre contrariété, ça serait peut être plus facile, le renardeau !

« You smell good... »

C'était plus dans le mood, ça, Noah ? Définitivement, le renardeau avait des points communs avec un certain sanglier qu'on connaît. Il se réinstalla, pour prendre une position qui permettrait aux deux de mieux dormir -en tout cas c'est ce qu'il pense, j'en connais un qui va râler demain quand il découvrira que Noah n'a rien dit ! Et puis, alors que l'endormissement se faisait sentir, il ajouta.

« I'm glad you did come. »

Et sous peu, il partait pour une nuit sans rêve.

Au petit matin, et après avoir remonté la main qui retournait automatiquement sur ses fesses douloureuses -on t'avait dit Coco !- un bon nombre de fois, il finit par se lever, léger mais la tête dans le brouillard. Une douche (accompagnée du fameux liquide bizarre mais apaisant) et un rapide habillage plus tard, il faisait face à son frigo en réfléchissant à ce qu'il pouvait faire pour Noah. Ce dernier était toujours aux petits soins quand il était chez lui, il aurait aimé pouvoir lui rendre la pareille. Loin d'être un cuisiner hors pair, il savait faire du café et des oeufs à la poelle ! Il sortir les haricots à la sauce tomate du placard, et commença à préparer le petit déjeuner en attendant que l'ours endormi émerge. Il s'appliquait, dites donc.

« Morning Noah. »

Il dit, une teinte rouge grimpant rapidement à ses joues en voyant l'homme nu émerger, et se rappelant parfaitement des soupirs et couinement que ce dernier avait provoqué chez lui la nuit dernière. Voilà qui le vexait, de réagir autant. Mais finalement, des papillons pas désagréables s'agitaient dans son ventre en même temps... Un sourire étira finalement ses lèvres, alors qu'il ne lâchait pas les oeufs qu'il laissaient tombée dans deux assiettes en même temps. Plus que les toasts, et... c'était pas si mal comme premier petit déjeuner préparé pour deux ?

« Hungry ? »

Il dirigea son regard vers l'homme qui aurait dû être levé depuis et... hein ? Oh Noah, tu vas te faire engueuler.

***
Si tu veux... Mais j'apprécie le moment, hein, je disais juste! Dis, elles croient au Père Noël? Tu vois je sais même pas ça!
Tu sens bon...
Je suis content que tu sois venu.
Bonjour Noah.
Faim ?

Si voir un Inuksuk à poil était perturbant mais néanmoins dans le bon sens, l'entendre couiner -sisi- de douleur l'était moins. Le rouquin ne comprend pas tout de suite, occupé à sortir le pain de son sachet pour faire les toasts, il le voit se rallonger et se demande si leur différence d'âge était si grande. Seize ans, quand même. Est-ce que c'était parce qu'il avait trop tiré (haha) sur son dos la nuit dernière ? Il passa de presque culpabilité à vexation extrême en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Il insultait son lit ? Quoi ? Mais parce qu'en plus c'était vraiment ça ?! Et on était parti d'un simple ronchonnement à un haussement de ton accompagné de reproche. Honnêtement ? Il était plus blessé et un peu vexé qu'en colère, et on connait les renardeaux blessés, ça piaille pas mal.

« I don't care ! Why didn't you say something ! »

Il lança finalement sur la défensive, sans regarder Noah dans les yeux. Est-ce qu'il savait qu'il serait bien incapable de continuer à lui en vouloir s'il voyait ses prunelles ? Mais c'était vrai que avec Noah, des fois, c'était comme ça. Comme quand ils avaient passé du temps ensemble chez lui la première fois : le rouquin avait l'impression d'un décalage et de son point de vue, ça n'était pas parce qu'il s'exprimait mal, non non, c'était parce que Noah n'écoutait pas. Ne comprenait pas. Et ne communiquait pas. C'était pas la base du couple, comme les gens disaient non ? Si Noah passait son temps à rien dire et à patienter, alors qu'en vérité il n'était pas bien... L'utilisation de son prénom eut l'effet désiré d'attirer son attention, même si le couillon coincé avait tout faux sur le reste.

« You didn't want to what. Is that pity ? Did you think I'm that shallow that I'd prefer you hurting to hurting my feelings ? How immature do you think I am ?! »

Et cette fois, il aurait pu partir dans une colère rouge (comme ses cheveux) qui aurait duré un moment si Noah n'avait pas fait un faux mouvement, souffrant par la même occasion. Non, Connor n'était pas de ceux qui se repaîtraient de la douleur des autres, même s'ils avaient été insupportables. Un gros râle d'exaspération, par contre, c'est tout à fait dans ses cordes. Il alla récupérer une serviette, et la roulant en boule il combina plusieurs sorts pour la gonfler et la réchauffer. Noah était toujours aussi nu, au fait. Et son petit déjeuner au lit était ruiné il devait être froid. Fait chier.

« How can I have a nice time if you're hurting. »

Il dit plus sérieusement, avec un fond de rancoeur, mais surtout de doute... Est-ce que Noah comprenait seulement la moitié de ce qu'il lui disait, ou de ce qu'il était ? Comment est-ce qu'il le voyait s'il imaginait deux secondes qu'il aurait préféré un mensonge à la vérité, là ?

« Would you ? »

Connor avait remarqué son manque d'attention, observateur qu'il était. Il soupira, un peu dépité, et souleva sa baguette à nouveau après avoir suffisamment réfléchit au sort qu'il pouvait faire pour régler cette histoire. Et puis, il lança plusieurs incantations pour gonfler le matelas sous le Noah tout nu, en multipliant la mousse qui s'y trouvait. Puis il relança son sort de réchauffement sur la serviette qui reposait sur le bas du dos douloureux de son amant. Ohlala son amant. Quel idiot d'amant, n'empêche.

« Are you hungry still ? I have to go to work but... I can't leave you like this. »

Il posa ses fesses délicatement (autant pour lui que pour Noah) sur le bord du matelas, regardant ses assiettes de petit déjeuner avec dépit. Bien sûr qu'il était triste que Noah ne soit pas bien chez lui. Et il ne savait pas à quel point, en plus. Mais il y avait ce manque de confiance de Noah qui le traitait presque comme un enfant qui lui faisait encore plus mal finalement.

***
Je m'en fous! Pourquoi tu n'as rien dit!
Tu voulais pas quoi. C'est de la pitié? Tu penses que je suis si superficiel que je préférerais que t'aies mal pour épargner mes sentiments? Tu me crois aussi immature?!
Comment est-ce que je passerais un bon moment si tu souffres.
Tu pourrais toi ?
Tu as encore faim? Je dois aller travailler mais ... je ne peux pas te laisser comme ça.

Avoir un petit ami, c'est compliqué. On comprend pourquoi Connor s'en était passé jusqu'à présent, hein ! Parce que les concessions, les disputes, les arrangements pour se retrouver malgré les emplois chargés... Et surtout les malentendus, ça travaillait.le cerveau du rouquin était généralement assez bien ficelé pour compartimenter et il parvenait à mettre sa vie personnelle (jusqu'ici inexistante bon ok d'accord) de côté pour être parfaitement concentré sur sa tâche mais là... Quand quelque chose n'allait pas avec son Inuksuk préféré ? Ça ressurgissait dans des rêves bizarres ou dans sa tasse de café.

La soirée d'anniversaire en demi teinte lui restait sur le coeur. Lourd, et mal digérée. Il avait passé en même temps le meilleur moment de sa vie et... Il restait pourtant un goût amer a cause de ce qui s'était passé le lendemain matin. Entendre Noah s'excuser lui avait fait mal, parce qu'il ne lui en voulait pas pour ce qu'il croyait ! Connor avait embrassé les lèvres en biais et avait murmuré toujours un peu contrarié qu'il était heureux qu'il soit venu. Mais la façon de Noah de ne rien entendre... 

Bref. Noël arrivait, et avec cette fête la ribambelle de remontées gastriques et crampes d'estomac qu'il fallait. Décembre, c'était vraiment pas son mois. Mais comment dire non a toute la petite famille, croyez le il avait essayé ! Trois sourires suppliants dont un édenté avaient eu raison de lui, et il avait dû lutter a travers les magasins du chemin de traverse pour trouver des idées. Finalement, la fierté avait pris le dessus sur les conseils. Il voulait trouver quelque chose pour les filles et pour Noah mais n'ayant jamais tenté l'exercice... Les crises de nerfs furent légion.

Et puis, une belle chemise et un veston en tartan gris vert assorti a son pantalon, il s'était rendu a pieds, sa sacoche sans fond sur l'épaule, a sa première veillée de Noël. Il avait les mains moites pour beaucoup trop de raisons. Et quand la porte s'était ouverte, sur deux visages rayonnants et un homme torse nu ou presque ? Le poids sur son estomac s'était presque envolé.

« Evening everyone... Merry Christmas? »

IL supposait ? Techniquement, c'était demain matin, mais il n'était pas coutumier de goût ça alors... Bon. Il sortir deux paquets et une enveloppe de son sac, et les confia aux filles pour qu'elles aillent les mettre sous le sapin. Connor avait vérifié avec Noah comment il gérait le mystère de Noël. Son avis ? C'est inutile voire ridicule d'inventer des mensonges pareils quand il y a des personnes historiques bien plus cools et un vrai folklore derrière tout ça. Mais ça n'était pas ses filles, hein. Il avait profité de leur éloignement pour se rapprocher de Noah, rougissant comme un jouvenceau.

« You... You're very handsome. »

Il dit timidement, près de lui. La vérité, c'était qu'il le trouvait à tomber. Il avait toujours du mal a s'y faire, quand il le voyait sourire comme ça, c'était désarmant.

« I'm sorry, about last time. »

Il ajouta aussi bas, effleurant le tissus de sa chemise. Et son geste fut bien vite déguisé en recoiffage de cheveux roux quand les petites revinrent vers lui pour l'accaparer. Connor jeta un air désolé et les suivit vers ce qu'elles avaient envie de lui montrer. Il était plus patient qu'au début, même s'il avait toujours du mal. Et maintenant il arrivait a hausser le ton pour qu'elles ne parlent pas l'une au dessus de l'autre et prennent chacune le temps de laisser l'autre s'exprimer. C'est une transformation et pas des moindres, si on oublie ses crises de colère. Il glisse régulièrement des regards vers Noah, toujours un brin subjugué, mais traduisant surtout son propre étonnement face aux réactions des filles qui se disputaient sa compagnie.

Son attention et son regard étaient attirés comme des aimants vers Noah. Et ses lèvres bien trop tentatrices malgré la situation. Let the man breathe, hein. C'était de sa faute à lui s'il ne respirait pas, crétin des Alpes ! Entraîné ensuite par les deux petites, Connor est tout aussi surpris qu'un peu paniqué. Jusqu'ici, autant il s'entend bien avec elles, et arrive a se dépêtrer pas trop mal de leurs incessantes questions, autant pour ce qui est de l'affection... Noah a du le voir lutter une fois où deux pour se défaire de câlins sans les vexer, un peu de la même façon qu'il fuit les siens en publique. C'est qu'il n'est pas doué pour le tactile, ce renardeau. On ne monte pas sur ses genoux comme ça. Même s'il aime les traitement de son botaniste préféré, ce dernier a su l'apprivoiser petit à petit et puis c'est pas la même chose... Il les félicita tout de même pour les décorations (ne pensez pas qu'il n'a pas comparé ce poinsettia à celui à son appartement!) mais au moment du gui, c'est un regard paniqué qu'il lança à Noah, qui voulait dire "sauve moi !". Les filles allaient être déçues, mais les bisous avec Connor, c'était aussi rare que les pierres philosophales parfois. Et réservé au papa. Mais il ne pouvait pas leur dire ça pas vrai ? Connor était à deux doigts de le balancer pour y échapper, pourtant. Et en s'en rendant compte, il s'était fait peur tout seul.

« Cocktail please. »

Il supplia à demi mot. Lui aussi était ravi de les voir. Ca n'était même pas comme s'il préférait les éviter, même s'il laissait aussi du temps à Noah seul avec ses filles. Mais c'était beaucoup pour lui. Surtout a Noël. Tout ça n'allait pas arranger ses mains moites et les bouffées de stress, heureusement Noah avait l'air confiant voire rassurant ? Il pouvait bien faire un effort pour lui. Il devait faire un effort et ne pas se comporter comme le renard sauvage qu'il était les trois quarts du temps. Il le remercia dans sa barbe, dans un marmonnement proche d'un certain sanglier qu'on connaissait bien. Il se force a s'asseoir, déjà. Tout ici est tellement familial tellement... Parfait. Trop, peut être ? Suffisamment pour qu'il sente son stress escalader, entouré par cette ambiance de Noël et de famille. Parce qu'il ne se sent pas a sa place ici, déjà en temps normal mais là...

« I'm not sure it was such a good idea... It's a lot and I'm just... I don't know if I can do this. »

Il dit, nerveux, en triturant ses doigts et ses ongles nerveusement. Pas parce que les filles ne l'aimaient pas, pas parce qu'il n'aimait pas la petite famille mais parce qu'il avait peur de tout fiche en l'air avec son incapacité à avoir une famille et se comporter en personne normale. Les petites étaient occupées a grimper aux branches de l'arbre principal de la serre et criaient autant de joie que de "Connor/Papa regarde jusqu'où je peux grimper !!". Il siffla son cocktail d'une traite pour calmer sa gorge trop sèche. Ah non Connor, on ne fait pas une crise d'angoisse maintenant, c'est pas le moment. Heureusement, Noah est là pour le rassurer, pas vrai ? Il aura une main sur son épaule ou le haut de son dos, et des mots rassurants pour lui dire qu'il n'attend rien d'autre de lui que d'être lui même, hein ? Et qu'il se débrouillait déjà pas si mal. Que non, il n'allait pas tout faire foirer, qu'il devait juste se calmer et se faire confiance. Ou lui faire confiance. Quoi que ce soit, là, en tout cas il avait besoin de la solidité de Noah.

« Are you okay ? You're super duper red ! »

Avait demandé la plus petite, revenant pour dîner et après que Noah l'ait serré fort en le cajôlant de mots doux. Il s'était dépêtré moins vite de ses bras, même en les entendant revenir. Mais il l'avait lâché quand même.

« It's nothing it's just... my drink. Can I get another one ? It' so good. »

Il demanda, regardant Noah dans les yeux. Ca allait un peu mieux, manifestement. Et puis une fois qu'il avait commencé à manger un peu, le reste de son angoisse avait finit par se tasser là. Il avait effectivement plus chaud, il sentait ses épaules se détendre, tout ça grâce aux bon soins de l'homme assis à côté de lui. Vers qui le rouquin jetais des regards en coins furtifs mais répétitifs, restant dans un silence touché. Arrivés au dessert, Amarilys se lança à nouveau dans un exposé de "pourquoi Connor devrait rester plus souvent dormir à la maison et comment le roulement pourrait se faire dans leur chambre". Cette fois, elle et sa soeur avaient trouvé la solution parfaite: une tante pour tout le monde (Papa tu en avais bien une pour quand on allait camper !) et Hazel ajoutait à force de logique -pour une fois- que s'il dormait ici il allait sans doute ouvrir leurs cadeaux avant qu'elles soient réveillées ! L'amusement était général, maintenant qu'il était habitué et moins gêné par les supplications mignonnes. Mais ce soir, il avait une autre réponse à tout ça.

« Actually I will not be sleeping in the hammock tonight. I rather hoped I could sleep with your dad if... if you agree. »

Autant dire que les yeux des deux petites étaient comme deux billes, face au journaliste qui sentait ses joues piquer un fard sans lui demander son avis. Il n'osait plus regarder dans la direction de Noah maintenant, mais il imaginait que c'était la même du côté de leur père. Il y en aurait une, probablement les deux qui piailleraient des "hein mais pourquoi lui et pas moi", sans doute. C'était légitime comme question, et Connor avait une réponse toute trouvée.

« Because I love him. »

***

Cocktail s'il te plaît.
Je ne suis pas sûr que c'était une si bonne idée ... C'est beaucoup d'un coup et je suis juste ... Je ne sais pas si je peux faire ça.
Est-ce que ça va ? Tu es super duper rouge!
Ce n'est rien, c'est juste ... ma boisson. Est-ce que je peux en avoir une autre? C'est très bon.
En fait, je ne dormirai pas dans le hamac ce soir. J'espérais plutôt pouvoir dormir avec votre père si ... si vous êtes d'accord.
Parce-que je l'aime.

Ce qui est incroyable avec les gamins, et Connor n'en avait certainement pas vu le bout, c'est que aussi préparé qu'on pense être face à leurs questions, on ne l'etait jamais vraiment. Ho, dans les secondes, minutes, heures que le rouquin avait passées a répéter comment ils allaient bien pouvoir annoncer aux petites qu'ils étaient ensembles, il en avait passé en revue des questions d'enfants auxquelles il allait devoir répondre. Mais se les voir lancer en vrai, comme s'il était dans la fausse aux lions, et Noah a côté qui faisait tomber son gâteau et affichait un sourire de gros benêt et qui n'aidait pas du tout !!

« Would... It be ok if I did ? »

Non parce que, l'homophobie d'adulte c'était une chose, mais celle des enfants pouvait être cruelle, il en savait quelque chose ! Même si ces derniers ne faisaient souvent que répéter ce que disaient les parents. Et puis, il cherchait quand même leur approbation. Même si Connor aurait été bien emmerdé qu'on lui dise non. Hazel eut l'air de réfléchir un moment avant de dire que non, ça allait il pouvait embrasser son papa s'il était amoureux, et les autres questions compliquées allaient suivre. 

Tout ce temps là, Amaryllis avait eu l'air autrement plus perturbée. Et si Connor n'avait pas compris qu'elle en pinçait pour lui (il ne comprenait toujours pas pourquoi c'était le cas pour son papa) il eut l'air contrarié de l'entendre émettre a voix haute cette peur. Il resta là, sérieux et immobile le temps que Noah les rassure toutes les deux. Il n'aurait pas su comment faire non plus, et était presque rassuré de voir les questions revenir par dizaine. On n'est pas dupe cependant, il remarque que cette dernière n'est pas comme a son habitude. 

Après un câlin un peu forcé, mais nouveau de la part de l'amoureux de leur papa, un peu plus serré pour Amaryllis peut être, qui semble avoir besoin d'être rassurée ? Comment savoir ! Quand elles furent couchées, Connor etait comme vidé. Mais pas assez pour ne pas ressentir les pipaillons remuer sévèrement en voyant le gui, les lèvres de son amant et... Il fondit littéralement dans on baiser, encore une fois. 


« ...I take it back... Is that your bed I see in the tree ? »

Son ton est entre exaspération et reproche bien trop fatigué pour être sérieux. Noah tu croyais vraiment qu'il allait te passer ça ?! Mais aussi agacé que Connor aurait pu être, il l'oublia bien vite alors qu'il cocoonait dans ses bras a la belle étoile. Juste eux deux. Il était un peu stressé à l'idée de Noël, toujours, mais avait décidé qu'il lui montrerait son cadeau avant le lever des filles, probablement. Parce qu'un reçu d'achat de matelas neuf pour son appartement allait soulever des questions auxquelles il n'avait pas du tout envie de répondre. Après un dernier bisou qui lui filait toujours autant des papillons dans le ventre (Noah qu'as tu fait de mon renard sauvage !) il sorti la petite enveloppe au parchemin de qualité qu'il avait emporté avec lui en grimpant dans l'arbre aux amoureux. Il hésita encore, et finit par lui poser dessus, en se reculant à genoux. Sans explication bien sûr.

« It's... if you ever want to drop by again and... this way you can. »

Mwaif, sans les explications c'était aussi clair. Sans doute. C'était tout ce qu'il avait trouvé et il trouvait son cadeau un peu nul. Il n'allait pas offrir une plante à Noah. Et ce dernier avait plus ou moins tout ce dont il avait besoin.

Même quelqu'un comme Noah, disons quelqu'un qui n'était pas des plus subtil lorsqu'il s'agissait de lire les autres ou leurs signaux, ne pouvait pas se méprendre sur la nervosité du jeune homme face à cette tradition qu'était l'échange de cadeaux. Et pourtant, il en était au combiendième concernant le botaniste ? On allait finir par ne plus le croire quand il disait qu'il n'aimait pas les gens, à force. A genoux dans son pyjama trop grand, il avait ressenti un réel soulagement quand Noah avait sourit et l'avait embrassé. Au diable les "on s'en fiche si Noah aime l'idée ou pas". Bien sûr qu'il voulait que l'autre homme aime son idée ! Il ronchonnerait un peu pour la forme, disant qu'il n'avait pas intérêt à en profiter pour le forcer à manger sainement, mais en vérité, ça lui réchauffait le coeur d'imaginer que Noah reviendrait chez lui, dans de bonnes conditions cette fois.

Recevoir ne fut pas aussi facile. Peut être qu'une partie de lui était trop méfiante, ou peut être qu'il estimait ne pas mériter un cadeau de Noah. Qu'il dépense de l'argent pour lui alors qu'il était... Quoi ? Parfois Connor avait du mal à se rappeler qu'il était un peu plus qu'une pièce rapportée de façon un peu forcée. Que Noah commençait à voir sous les couches de méfiance du Métamorphomage. Comment aurait-il trouvé un cadeau aussi parfait, sinon ?

« I... Wow, thanks Noah its... beautiful. »

Moins expressif, moins enthousiaste ? Noah commence à connaître le renardeau et il sait que lorsque ses yeux ne lâchent pas un objet, et qu'il le tourne précieusement dans ses mains, c'est que ce dernier a toute son attention. Et pour une fois, les filles n'avaient même pas pu aider leur père, parce que Connor n'avait parlé à personne du fait qu'il avait besoin de nouvelles plumes et qu'il rêvait d'en avoir une comme celle ci. Après avoir suffisamment admiré aussi la couverture du livre, qu'il venait seulement de comprendre comme étant fait main, il prit sa baguette pour remballer le tout et percher ça sur une branche en fourche et ne pas les perdre. Le rouquin posa avant de revenir contre Noah et le pousser à se rallonger, pour s'installer tout contre lui encore plus affectueusement qu'à son habitude. Il le serra un peu plus fort, y mettant toute son affection. Tant de choses qu'il aimerait lui dire. S'il savait exprimer tout ça autrement qu'en rougissant et en grognant.

« Thank you Noah. »

Pour tout ce qu'il lui apportait.

« Merry Christmas. »

Quelques bisous affectueux un peu partout -omg Noah !- plus tard, il s'endormait confortablement contre lui. Bien plus serein qu'il n'était la veille ou même le matin même. C'est plus détendu qu'il affronta le petit déjeuner et le réveil en fanfare des filles bien impatientes de découvrir leurs cadeaux. Même la plus grande avait du mal à cacher son excitation, si bien que ça étirait un petit sourire en coin sur les lèvres du rouquin qui sirotait son café en sortant difficilement de la brume. Il s'était mis un tout petit peu en retrait pour les laisser s'exalter avec leur papa, posé sur une chaise près de la table à nouveau sortie pour le petit déjeuner, et aussi pour éviter que ce dernier, emporté par les révélations de la nuit précédente, ne soit trop expansif à côté d'elles.

Quelle ne fut pas sa surprise quand il vit les deux petites ramener un petit cadeau chacune "du père noël" (Amarylis ajoutant "non mais en vrai c'est nous hein"). Elles avaient l'air ravies. Et ravies aussi des cadeaux qu'il leur avait trouvés. Il les remercia comme leur papa, et ne put échapper à un assaut de câlin de la plus jeune, et plus pondéré de la grande. Paumé, les yeux vers son botaniste, il pat-patait maladroitement les dos des filles qui finirent par se lasser et rejoindre leurs nouveaux jeux. Il finit sa boisson lentement, se sentant en décalage complet avec qui il était ou avait pu être auparavant. Noah, sa bonne humeur et son rayonnement l'avait changé et c'était une sensation étrange. Pas forcément désagréable.

Un peu plus tard, après avoir observé quelque tradition familiale que les Inuksuk voulaient lui faire tester (c'est quoi ce jeu où il faut fermer les yeux et le facteur qui passe ? Qu'est-ce qu'un facteur déjà ?) il les salua, et entraîna Noah un peu plus loin dans l'entrée pour l'embrasser loin des regards indiscrets. Qui avaient bien sur tout vu et qui criaient "berrrrkk !" au loin.

« See you soon ? »

Il ajouta, bien trop mignon pour être le Connor Egern que la joueuse connaît. Et il partit, le coeur plus léger que jamais.



***
Je ... Wow, merci Noah c'est ... magnifique.
Merci Noah.
Joyeux Noël.
A bientôt ?