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Sujet: Private view Dim 17 Nov - 16:53

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“Painting is poetry that is seen rather than felt, and poetry is painting that is felt rather than seen.”

 Loïs Valentine  ϟ  Talulah Schwartz 

Saturday, October 19th

“There, lemme help you.”¹
La magie est une chose extraordinaire, au quotidien. Mais elle ne remplace pas toujours la dextérité d'une épouse dévouée alors que ses mains aux longs doigts fins viennent ajuster le noeud d'une cravate de soie. Et puis, le faire à la main a quelque chose de plus complice, comme si cela permettait d'asseoir le lien entre les deux époux.
Un petit geste qui n'a l'air de rien mais qui, après plus de dix ans de mariage, fait partie des petites choses qui changent tout. Il témoigne de l'attention qu'elle lui porte, du regard qu'elle daigne encore lui adresser.
Il prouve que malgré le temps qui passe, elle lui témoigne bien plus que l'indifférence polie qui a caractérisé les débuts de leur relation. Une relation qui se nourrit de l'habitude qu'ils ont à vivre ensemble et qui se bonifie avec le temps, contrairement à beaucoup d'autres.
Enveloppée dans une belle robe de cocktail, Talulah offre un merveilleux sourire à son mari. Ce soir, contrairement à beaucoup d'autres soirs, elle n'est pas le fabuleux joyau qui viendra mettre en valeur l'homme d'affaires venu commercer avec son réseau ; c'est plutôt lui qui viendra souligner le talent de son artiste de femme.
Ils se rendent à un vernissage, ce soir. Et parmi les nombreuses oeuvres originales exposées, celle de Talulah seront, à n'en pas douter, les plus abouties.

La haute société du monde magique est au rendez-vous ce soir. Coupette de champagne à la main, les dignitaires venus de toute l'Angleterre, et même parfois d'Europe continentale, se pressent entre les allées de la galerie d'art pour admirer les oeuvres. On y trouve des sculptures pour le moins étranges et conceptuelles, des installations pas toujours très claires, et des peintures trempant plus dans l'abstrait que dans le concret.
On entend les bourgeois de tous horizons y aller de son commentaire, de son analyse. Parfois, ils sont pertinents, mais beaucoup d'entre eux sont clairement à côté de la plaque et ne sont là que pour se faire mousser. Ils voient dans un détail la critique d'un monde trop ouvert, ou ici la célébration d'un mode de vie séculaire. On entend des gloussements guindés, des paroles creuses, des conversations sans importance.
C'est d'un ennui !
Et pourtant, Talulah porte à ses lèvres son plus beau sourire, comme une pierre des plus précieuses et des plus brillantes. C'est que c'est son meilleur bijou, plus majestueux encore que le collier qui orne son cou ou l'alliance ouvragée qui embellit sa main gauche. Elle échange avec ce riche promotteur qui semble intéressé par l'une de ses créations et en vante l'inspiration.
Sauf qu'il n'a absolument rien compris à l'oeuvre en question.
La jeune femme n'a guère besoin de lui faire remarquer ses torts qu'un homme se fait une place dans la conversation dans un anglais des plus rudimentaires. Il ne tarde pas à se tourner vers la personne qui l'accompagne, lui parlant dans un français bien trop rapide pour que l'artiste puisse en comprendre un traître mot – c'est qu'elle n'a que quelques vagues notions de cette langue – pour qu'on l'aide à exprimer le fond de sa pensée.
Spoiler alert : il n'a pas plus compris l'oeuvre que l'autre.
Mais ce n'est pas tellement ce qui nous intéresse. Talulah a posé les yeux sur l'interprète de la soirée, et a immédiatement reconnu les traits fins de celui qu'elle connaît depuis fort longtemps.
“And how about you, Mr Valentine ? What do you think of this painting ?”² tranche-t-elle d'un ton autoritaire pour couper l'ambassadeur dans son élan, sans aucun scrupule. Elle ne comprend rien à son charabia, et il ne l'intéresse pas.
Elle est plus intéressée de savoir si celui qui l'accompagne aura vu, lui, l'ode à la magie, à sa beauté et à sa puissance, là où les autres n'y voient que critiques creuses et représentations hasardeuses. Et elle ne doute pas que Loïs, bien plus fin que les deux autres balourds, saura comprendre.
_______________
¹Là, laisse moi t'aider.
²Et vous, Mr Valentine ? Que pensez-vous de cette oeuvre ?

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Sujet: Re: Private view Lun 18 Nov - 14:43

Les avantages de travailler en tant qu'interprète, organisateur, accompagnateur et toutes les joyeusetés qui allaient avec, c'était les différents endroits que ça permettait de fréquenter. C'était loin d'être une promenade de santé les trois quarts du temps, soyons honnêtes. Tant de choses a préparer, beaucoup de stress et de pression, a peine le temps de dormir ou de manger... Mais parfois, parfois, il y avait des petits plaisirs. Ce soir, peut être, une fois qu'il en aurait finit avec Mr DeBeauregard (seriously, la joueuse ?) Pourrait il admirer les œuvres à sa guise, se remplir la pense avec les petits fours et les flûtes de champagne sorcier qui resteraient, et qui sait, séduire à sa guise les autres invité.e.s ! Mais il avait une obligation, tant qu'on ne le congediait pas.

Arrivés à la troisième oeuvre d'art, il comprit très vite que ça n'allait pas être le charmant papi politicien, ou la maligne cougar (oui, ça arrivait souvent) avec lui pour toute la soirée. Déjà dans les premières minutes, alors qu'il s'était occupé de sa cape et couvre chef de son invité de prestige et que ce dernier avait commencé à étaler sa science en français distingué, pour montrer combien il en savait. Sur la ville, sur l'endroit, sur les bienfaiteurs de la galerie... Sur les artistes présents, sur les oeuvres, sur leur signification. Heureusement que Loïs avait de la pratique dans ce genre d'individu, et qu'en remplaçant ses coupes aussi délicatement et de façon invisible que possible, il acquiesçait et faisait la conversation, ajoutant ses propres notions comme si de rien n'était. Il était bon, dans la flatterie déguisée. Ce que la jeune femme et artiste n'aidait pas du tout quand elle coupa Mr DeBeauregard sans gêne. Et en même temps, c'était lui qui avait commencé en parlant comme si elle n'était pas là.

« What Mr DeBeauregard just expressed about your art a moment ago... »

Et comme ça, il détourna la question tout en satisfaisant l'invité qui entendait son nom (et bien sûr comprenait à peu près l'anglais, assez pour savoir que Loïs faisait son travail). Il traduit donc ses opinions, aussi à côté de la plaque qu'elles soient, non sans accrocher le regard de la jeune femme e, sachant parfaitement ce qu'elle en pensait.

« And I think it is remarkable as well. Mainly the way you put those colors in a way that it symbolises not only power but also grandeur and greatness in our world. »

Il dit, sur un ton poli qui convenait à son poste. Ce que Talulah connaissait de lui devait lui suffire pour savoir ce qu'il en pensait, au fond, ils avaient passé plusieurs soirées mondaines à défaire les escrocs, autant du côté des artistes que des amateurs fortunés. Et ils avaient aussi longuement parlé de la grandeur de leurs familles respectives. Et de leurs projets de vie. Et de comment leurs familles influençaient leurs projets de vie, surtout. Son sourire s'étendit un brin en sa direction, et puis il proposa dans un français parfait et sans accent à l'homme de lui décrire le reste des oeuvres, sous entendant qu'il aurait besoin de lui pour ça. Ce à quoi bien sûr l'homme d'âge mur expliqua qu'il était tout à fait capable de le faire seul, et remerciant Loïs il s'éloigna. Comme prévu.

« Well, you sure don't like a dumb customer. But what's the problem with seeing... Peace and... War into this beautiful painting, if it makes him happy. And pay you a lot of gallions right ? »

Il dit face à la jeune femme. Bien sûr que non, ça n'allait pas lui plaire. C'était justement pour ça qu'il appuyait dessus. Mais il n'allait pas la laisser avec ça, alors il conclut avec un compliment sincère.

« May I say you look ravishing tonight by the way ? »

***
Ce que M. DeBeauregard vient d'exprimer à propos de votre art il y a un instant ...
Et je pense que c'est remarquable aussi. Principalement la manière dont vous avez selectionné ces couleurs de manière à symboliser non seulement le pouvoir, mais également la grandeur de notre monde.
Eh bien, tu n'aimes vraiment pas un client stupide. Mais quel est le problème de voir... la Paix et ...la Guerre dans cette si belle peinture, si cela le rend heureux. Et qu'il paie beaucoup de gallions, non?
Puis-je dire que tu es ravissante ce soir, au fait ?

Sujet: Re: Private view Lun 18 Nov - 18:15

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“Painting is poetry that is seen rather than felt, and poetry is painting that is felt rather than seen.”

 Loïs Valentine  ϟ  Talulah Schwartz 

“I do not like frauds.”¹
La jeune femme laisse claquer son ton chargé de mépris en remettant une boucle de cheveux blonds derrière son épaule. Il est saisissant de voir la froideur avec laquelle elle peut clamer cela, le tout assorti d'un magnifique sourire. Heureusement pour nous, son dédain n'est pas dirigé à Loïs qui, lui, a parfaitement saisi le sens de son oeuvre, mais à celui qui vient de leur fausser compagnie. Vite suivi par l'autre homme qui préfère continuer le tour des oeuvres.
Les laissant entre personnes de bonne famille et avec une réelle sensibilité artistique.
Et Talulah de s'approcher de Loïs, se plaçant à ses côtés pour observer la peinture avec lui.
“I'd rather get money from someone that can actually understand what they're seeing, my dear,” sourit-elle. “Great artists are remembered for their work. I wouldn't like to be remembered for things I have not expressed.”²
L'arrogance dans toute sa splendeur. Mais elle ne prend pas mal la réflexion du jeune diplomate pour autant : tout est question de point de vue. Elle se moque de faire plaisir aux grands de ce monde, ainsi que de leurs gallions. Après tout, elle n'en manque pas !
Enfin, certes, elle ne dirait pas non à quelque entrée d'argent supplémentaire – depuis qu'elle a goûté à l'indépendance, elle y a pris goût – mais elle peut se payer le luxe de ne vendre ses oeuvres qu'aux collectionneurs de goût.
Le compliment, en revanche, lui décroche un sourire bien plus sincère que jusqu'ici. Elle consent enfin à se tourner plus franchement vers le jeune homme, gardant son attitude naturellement charmeuse, pleine de séduction, mais sans volonté réelle de conclure.
“Oh, you're such a gentleman, Loïs !” s'exclame-t-elle non sans une certaine retenue. “I'm afraid I cannot return the favour : you look terribly common tonight. Not that you're not handsome, of course.”³
Elle sourit plus largement, de ce sourire en coin un peu narquois, légèrement moqueur. Ils ne sont tous deux certes pas forcément très proches, mais ils se connaissent assez pour ce genre de taquineries, estime-t-elle. D'autant plus qu'ils sont entre eux, désormais.
Et cela fait un certain temps que ça n'était pas arrivé.
“I must say I am delighted to see you here, my dear. It has been a while.” Elle attrape deux coupes de champagne et en tend une au jeune homme dans un geste grâcieux. “Still unmarried and working way too much, I see. I would have thought your father would have found someone for you by now…”⁴
La jeune femme boit une gorgée de champagne. C'est pour elle une façon comme une autre de lancer la conversation… En parlant de ce qui les avait menés l'un à l'autre en premier lieu, bien des années auparavant.
“I admire you for succeeding in avoiding it, I must say.”⁵
Elle n'avait pas eu ce loisir. Elle ne s'était pas trop débattue, cela dit, pour son mariage avec James.
_______________
¹Je n'aime pas les imposteurs.
²Je préfère gagner de l'argent de la part de quelqu'un qui peut comprendre ce qu'il voit, très cher. On se souvient des grands artistes pour leur travail. Je n'aimerais pas qu'on se souvienne de moi pour des choses que je n'ai pas exprimées.
³Oh, tu es un tel gentleman, Loïs ! J'ai bien peur de ne pas pouvoir retourner la faveur : tu es terriblement commun ce soir. Non pas que tu en deviennes laid, évidemment.
⁴Je dois dire que je suis ravie de te voir ici, mon cher. Ça faisait longtemps. Toujours célibataire et travaillant beaucoup trop, à ce que je vois. J'aurais pensé que ton père t'aurait trouvé quelqu'un depuis le temps…
⁵Je t'admire pour ta capacité à y échapper, en tout cas.

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Sujet: Re: Private view Mer 20 Nov - 18:42

Les imposteurs, hein. N'étaient-ils pas tous des imposteurs, ici ? Et elle même, n'en était-elle pas une en quelques sortes ? Son art n'était pas anodin, mais il ne fallait pas se leurrer, sans le soutien de son mari et l'argent de sa famille, elle serait probablement affichée dans des endroits bien plus minables que cette magnifique salle d'exposition. Il voyait mal l'égo de la jeune femme accepter ça. Il souleva sa coupe pour elle, et pour son travail, et continua de l'observer en sa compagnie.

« That's where you're wrong dear. I'm wearing a brand new designer tonight, I couldn't be more posh. »

Il dit avec fierté. Niamh O Sheehan, si tu nous entends de là où tu es. Bien qu'il voit ce qu'elle voulait dire, il avait été plus extravagant, et pour cette raison, il ne lui en tenait pas rigueur. Surtout qu'elle l'avait complimenté en plus, aussi commun que soit le mot "handsome" pour lui. A un certain point, il le savait, et ça n'avait pas tellement de poids. Peut être qu'il faudrait que ce soit une autre personne qui lui dise, pour que ça veuille vraiment dire quelque chose.

« Oh believe me, he's still trying hard. I'm sure he found some dark potionere somewhere to find the most powerful wizarding solution to his problem. Maybe to clone a more perfect son. »

Il rit un peu. Clairement leur relation n'était pas au beau fixe ces temps ci. Le monde sorcier ne savait pas à quel point, et seul Arthur en avait eu un aperçu sans même savoir de quoi il s'agissait. Loïs finit sa flute et en charma une autre jusqu'à lui, glissant vers une autre oeuvre en compagnie de Talulah. Il resta silencieux, observant ce qu'il avait devant lui un moment.

« This one would look nice in my living room actually. »

Il émanait quelque chose qui lui ressemblait. De l'indécence, du pouvoir, et ce qu'on avait envie d'y voir en réalité. Il se tourna vers la jeune femme.

« But enough about me, how are you darling ? Is married life all you could have hoped for ? »

Il voyait le jeu qu'elle donnait en public, avec son supblime quincagénaire, et savait qu'elle s'en sortait mieux que la moyenne. Mais pour rien au monde il ne l'enviait. Il aimait sa liberté. Aussi dangereuse soit-elle. Il aurait pu choisir une épouse et s'en sortirait bien aussi, mais il faisait suffisemment de ronds de jambes au quotidien pour devoir en plus en faire dans le privé. S'il avait pu épouser sa meilleure amie... Elle lui aurait foutu la paix, au moins. Mais il fallait qu'elle ne soit pas d'extraction noble c'était donc hors de question. Et son autre choix n'avait d'yeux que pour son professeur préféré, alors...

***
C'est là que tu te trompes ma chère. Je porte une nouvelle designer ce soir, je ne pourrais pas être plus chic.
Oh, crois-moi, il essaie toujours. Je suis sûr qu'il a trouvé un potion master quelque part pour trouver la solution magique la plus puissante à son problème. Peut-être pour cloner un fils plus parfait.
Celui-ci aurait l'air bien dans mon salon en fait.
Mais assez parlé de moi, comment vas-tu ma chère ? La vie conjugale est-elle tout ce que tu aurais pu espérer?

Sujet: Re: Private view Sam 23 Nov - 19:12

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“Painting is poetry that is seen rather than felt, and poetry is painting that is felt rather than seen.”

 Loïs Valentine  ϟ  Talulah Schwartz 

Tiens, un vêtement de créateur, ça ? Mais quel drôle de créateur avait-il été dégoté pour trouver quelque chose d'aussi peu original à porter ? Non pas qu'il ne soit pas élégant, comme Talulah lui avait fait tantôt remarquer, mais elle l'avait vu dans des tenues bien plus extravagantes et lui allant, étonnamment, à ravir.
Elle n'irait pas jusqu'à lui faire la remarque, pas plus que son compliment n'a vraiment de valeur aux yeux du jeune homme ; après tout, ils n'ont pas élevé les niffleurs ensemble, quand bien même se connaissent-ils de longue date, à ce moment de leurs vies où leurs parents s'étaient dit que rapprocher deux vipères comme eux serait une bonne idée…
Une idée saugrenue, mais que Valentine Senior n'a pas l'air de totalement abandonnée. Bon, il a changé de prétendantes, évidemment, mais il n'a pas lâché l'idée.
“Oh, are you being such an ungrateful son ?” taquine-t-elle avec un sourire en coin. “You know, marriage isn't such a pain, you get used to your partner after a while.”¹
Parole de femme mariée. Après tout, on s'habitue à l'autre, on apprend à l'apprécier, et… Finalement, quand on est deux dans le même bateau, il devient moins difficile de faire face. C'est ainsi que Talulah avait fini par avoir une vie parallèle pendant un long moment – et, qui sait, peut-être était-ce le cas de James également.
Et puis, c'est une façon de ne pas vieillir seul. Une véritable angoisse pour Talulah, qu'on se le dise. Ajoutons à cela la garantie de garder son statut social et d'être à l'abri du besoin jusqu'à la fin de ses jours… Non, vraiment, il n'y avait que des avantages.
Bon, il faut faire une croix sur son indépendance. Et si on est fleur bleue, on dit aussi adieu à ses rêves de vie à deux avec son âme soeur… Mais il faut être naïf pour y croire encore. Et ils sont tous les deux bien assez conscients de la réalité du monde pour savoir qu'une telle chose n'est qu'illusion.
Une illusion entretenue pour les personnes de basse extraction, pour leur garantir un espoir de bonheur, tout en leur rappelant qu'un meilleur statut social ne leur apportera pas la joie que l'amour, lui, leur apportera. Une façon comme une autre de s'assurer que les foules restent dociles et que chacun reste à sa place, trop occupé à chercher un compagnon idéal pour s'inquiéter de progresser dans la société.
L'ordre est ainsi assuré pour chacun, chose qu'on apprécie quand on côtoie les hautes sphères… Et que l'on veut y rester.
Mais passons. Ce genre de banalités ne peut durer qu'un temps, et, chacun sa coupette à la main, les deux jeunes gens se déplacent jusqu'à l'oeuvre suivante, réalisée également par la jeune femme. Un délicat équilibre entre couleurs vives et sobriété, entre passion et.. Et autre chose.
“It's yours if you're willing to pay for it,”² répond-elle dans un nouveau sourire quelque peu charmeur.
Mais la discussion ne dérive pas vers l'achat – ou non – de la peinture, mais revient plutôt à la vie maritale. Un rire qui n'a rien de réellement spontané s'élève, d'une beauté critalline mais sans l'éclat des rires francs.
“Oh dear, it is never like you imagine it to be. It does have its good ways, though.” Elle finit sa flûte de champagne, mais n'en prend pas une de plus, comme pour limiter sa consommation. “James and I are getting closer every passing year, and it is quite pleasant to live with someone you can connect with, someone you can talk to and… Well, when I feel blue, I know exactly who to turn to, and where I can get support, you know ?”³
Ils se déplacent vers une autre toile, qu'elle n'observe que d'un oeil.
“Have you ever considered it ? You could even find someone you could have an agreement with, you know ? So you both get your parents off your back, you both keep your social status and at the same time, agree to keep your freedom. I heard a young couple in Germany did that.” Un rire, plus spontané cette fois, secoue ses épaules. “People are of course gossiping about it, but I would expect you to be smarter than that and not to have people know about it.”⁴
_______________
¹Oh, es-tu un fils si ingrat ? Tu sais, le mariage n'est pas si pénible, tu t'habitues à ton conjoint après un temps.
²Il est à toi si tu es prêt à l'acheter.
³Oh là, ce n'est jamais comme on l'imagine. Ça a ses bons côtés, cela dit. James et moi nous rapprochons de plus en plus avec les années, et c'est assez agréable de vivre avec une personne avec qui tu as un lien, avec qui tu peux paler et… Quand je suis un peu déprimée, je sais exactement à qui m'adresser, et auprès de qui trouver du soutien, tu vois ?
⁴L'as-tu jamais envisagé ? Tu pourrais trouver quelqu'un avec qui avoir un arrangement tu sais ? Comme ça, vos parents vous laissent tranquilles, et vous gardez votre statut social et, en même temps, vous vous accordez la même liberté. J'ai entendu parler d'un couple d'allemand qui a fait ça. On parle beaucoup d'eux, bien sûr, mais je m'attendrais à ce que tu sois plus malin que ça et que tu ne laisses pas le monde le savoir.

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Sujet: Re: Private view Lun 25 Nov - 16:39

Loïs était dans son élément, vraiment. Des gens bien habillés (enfin, tout est relatif, comme le soulignait si bien Talulah il y avait habillé et habillé par les meilleurs) et qui puaient le pognon, des oeuvres d'art, du Champagne sorcier (quels sont les ingrédients ? Aucune idée !)... Et les mariages arrangés bien sûr. Le jeune Valentine était réellement curieux du sort de sa consœur. De l'extérieur, et des quelques bruits de couloir, leurs débuts n'avaient pas été incroyables et il se serait pu qu'elle (et lui) soient allés voir ailleurs pour compenser la déception de ne pas avoir à choisir son partenaire. Loïs et les secrets, hein. Mais plus récemment, il n'en avait pas entendu parler. Ce qui voulait tout dire, justement. Et à en croire les paroles de la jeune femme, ce n'était pas juste une impression.

« I'm delighted to hear that. »

Il dit, non sans avoir sourit en coin à son "ungrateful son". Il écoutait sa version, donc, ne doutant pas une seconde qu'elle se contentait de sa nouvelle situation. Restait à savoir si c'était des mots qu'elle disait à voix haute justement pour se conforter dans le fait qu'elle avait fait le bon choix, comme le faisaient beaucoup de gens. Ou si elle était réellement heureuse dans sa nouvelle vie. De là à vouloir calquer son modèle sur celui des autres comme s'il était celui à suivre, ils étaient nombreux à faire cette erreur. Elle arrivait peut être à se complaire dans cette situation qu'on lui avait plus ou moins imposé (si ce n'était sa famille, au moins les traditions et leur milieu), mais Loïs exigeait plus. Plus que juste un "marché" telle qu'elle le présentait. Il en connaissait d'autres, qui passaient des marchés. Il se demandait ce qu'il en était pour Miss Slaviskova et son désiré Professeur Nightingal, d'ailleurs.

« Of course I have. Isn't it what you tell yourself when you don't have much a of a choice ? Make the better of it, seek your interest in the partnership so you can live your life as freely as you can ? »

Il affichait un sourire un peu narquois. Il parlait des autres, bien sûr. Pas d'elle... N'est-ce pas. Il y en avait qui croyaient en ces valeurs familiales et voulaient fonder un couple puissant, lié, et impliqué. Il y avait ceux et celles qui se mariaient par convenance et n'avaient que l'avantage d'avoir la paix. Il avait envisagé la question, mais savait très bien, comme elle le sous entendait, que ce genre de marché ne suffisait pas. Il passerait sa vie dans les faux semblants, s'il voulait les lauriers qui allaient avec ce genre de mariage. Non, trop peu pour lui.

« You know full well that those shenanigans don't last. Both parties will lose all their possessions, honor and so on. We can't have that. »

Et par "we" il voulait dire lui même. Les gossips, il savait parfaitement faire avec. Mais son rang et son honneur ? Sans parler de son nom, bien sûr. Oh, il avait trouvé la personne qu'il n'aurait aucun problème à épouser mais... Ca n'était pas du gout de tout le monde. Une chose qu'une femme comme Talulah ne pouvait sans doute pas imaginer.

« You are right. I am much smarter than that. But also I don't do things half assed, you know that. »

Il termina son verre, et regarda par dessus son épaule, son politicien en train de s’embarrasser tout seul auprès d'un artiste à nouveau.

« It was a pleasure, Talulah. I expect we'll see each other pretty soon. After all, father and your husband have business together, I gather. »

Il lui sourit comme la salle bête qu'il était, en sachant bien plus qu'il ne devrait sur les obédiences de son mari. Il la salua, et s'éloigna.

***
Je suis ravi de l'entendre.
Bien sûr que j'ai considéré l'option. N'est-ce pas ce qu'on se dit quand on n'a pas beaucoup d'autres choix? On en tire le meilleur parti, cherchant son intérêt dans ce partenariat afin de pouvoir vivre sa vie aussi librement que possible?
TU sais très bien que ces manigances ne durent pas. Les deux partis vont perdre tous leurs biens, leur honneur, etc. C'est hors de question.
Tu as raison. Je suis bien plus intelligent que ça. Mais aussi je ne fais pas les choses à moitié, tu le sais.
C'était un plaisir, Talulah. Je pense que nous nous reverrons bientôt. Après tout, père et votre mari ont des affaires ensemble, je suppose.

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