Siblings in arms

Le ministère a décidé d'organiser le bal d'Halloween en ses locaux. Une idée à laquelle Eurydice n'adhère pas. Avec les derniers événements en date. Suite à la catastrophe de Poudlard, l'organisation d'une fête où les personnes seront pour la plupart sous couvert d'un déguisement est risqué. Mais les ordres viennent de bien plus haut qu'Arthur, qui n'est pas non plus enchanté à cette idée. Pendant le briefing au sujet de la partie surveillance, l'Auror écoute avec une grande attention son chef qui est avant tout son frère d'armes et un de ceux en qui elle fait confiance les yeux fermés. Elle mémorise les plans de salles et schémas avant qu'Arthur ne les fasse disparaître d'un coup de baguette.

Chacun reprend ensuite son travail. Après avoir été avec quelques valeureux pnj et un traducteur à l'extérieur en mission de protection d'un sorcier diplomate hongrois, elle revient au Ministère. Chacun est concentré à ses tâches et croulent sous les paperasses. D'un signe de tête, elle salue Alexander et Finn quand elle les croise en coupe-vent. Elle se rend ensuite dans un des bureau pour faire son rapport de mission qui est envoyé une fois fait, relu et corrigé au bureau d'Arthur et classé.

Il est un fait prouvé : les ronchonnements d'Arthur. Ça fait parti de son packaging. Eurydice y est habituée. D'autant plus qu'avec leurs inquiétudes du moments et toutes les trahisons au sein de leur propre rang, il y a de quoi perdre le sourire.

Mais il y a une nuances dans ses ronchonnements. Et cela depuis le mariage d'Alexander et Aedan. Bien sûr, elle savait en raison du passif de son frère d'armes, que cet évènement n'était pas le meilleur jour qu'il ait connu. Sauf que c'était pire encore. Elle ressent comme une sorte de tension dans l'air entre-eux depuis ce jour et ça ne lui plaît pas.

L'italienne attend que les bureaux se vident. Elle sait qu'Arthur sera encore à son bureau. Elle compte avoir une discussion avec lui.

- Aurais-tu un moment à m'accorder quand tu le pourras ?

Il lui demande si cela concerne des parties de la mission pour lesquelles il aurait manqué de clarté. Elle lui répond en toute franchise.

- Non, ce n'est pas à ce sujet. Tu as été clair et tu me connais, je n'aurais pas attendu pour t'en faire la remarque si cela avait été le cas. Si je viens te voir en privé, c'est pour une raison plus personnelle.

Entre Arthur et Eurydice il y a ce lien particulier de ceux qui ont affrontés la mort ensemble. C'est ensemble qu'ils ont vu le pire. Ils ont ce lien que personne ne pourra comprendre. Son frère d'arme lui propose une tasse de thé, elle l'accepte volontier.

- Avec plaisir Arthur.

Elle le remercie pour la tasse de thé avec un sourire. Arthur après avoir fermé la porte, installe son fauteuil à côté du sien et lui demande si son problème concerne sa famille. Elle soupire légèrement avant de lui répondre.

- Ma famille a toujours été un problème. Et l'arrivée de mon frère à Londres est loin de m'enchanter. Mais ça tu as dû le remarquer.

Notamment le jour, où elle a appris qu'Icare avait intégré le poste de Sous-Directeur au Département des Accidents et des Catastrophes Magiques. Il n'y avait qu'a apercevoir sa tête d'enterrement pour comprendre la joie que le procurait cette nouvelle. Pour le coup sa tête de ronchon était digne de celle de son frère d'armes.

- En parlant de famille. La convalescence d'Elijah se passe bien ?

Elijah avec qui elle travaille et qui a failli perdre la vie lors de la tragédie. Le beau-frère d'Arthur avait passé des semaines dans un coma. La nouvelle de son réveil avait été un grand soulagement. Elle s'était toujours sentie bien plus proche de la famille d'Arthur que de sa propre famille en italie.

Mais revenons à nos botrucs. Si elle a voulu avoir une conversation en privée avec son frère d'armes, c'est pour parler d'eux. Elle prend une gorgée de son thé bien infusé et repose sa tasse. Après avoir respiré un bon coup, elle se lance enfin et rentre dans le vif du sujet.

- C'est de nous qu'il s'agit.

De leur amitié. De ces moments de tensions qu'on peut ressentir entre eux, depuis le mariage. Arthur est une personne précieuse pour l'italienne. Elle ne supporterait pas de le perdre. Surtout pour des non-dits.

- J'ai remarqué que depuis le mariage d'Alexander et d'Aedan, il y a une espèce de tension entre nous. Est-ce que je t'ai blessé de quelques manière qu'elle soit ?

Qui sait peut être a t-elle commis une quelconque maladresse sans le vouloir ? Mais Arthur le lui aurait dit directement. Non, elle avait cette sensation qu'il y avait autre chose, et qu'un abcès devait être crevé.

Quand on côtoie Arthur Thorn, on fini par acquérir une maîtrise pour reconnaître les différents ronchonnements. Bien évidemment, Eurydice n'a pas encore le level de Viviane la soeur d'Arthur à ce sujet. Mais elle le connaît assez pour savoir qu'elle a mis le doigt sur un point sensible. Comme lorsqu'il lui avait fait sa demande pour l'accompagner au mariage et qu'elle l'avait décliné. Elle avait l'impression d'avoir un adolescent devant elle dans ces moments là.

- Non tu n'as rien fait... Et c'est ça le soucis. Ça fait des semaines qu'on ne s'est pas parlé. Des semaines que j'ai l'impression que tu m'évite. Peut être que je me fais des films...

La parano, un syndrome commun à leur profession. Surtout en ces temps où ils sont surchargés par le travail. Où les événements qui ont eu lieu à Poudlard sont encore dans les esprits. Si elle même se trouve être sous pression. En tant que chef du bureau des Aurors, pour Arthur elle l'est davantage oppressante. De tous, c'est lui qui a le plus fort risque de surmenage. D'autant plus qu'elle connaît son passif. Pour avoir vécu auprès de lui les pires des missions.

- Je sais qu'en ce moment les temps sont durs. Qu'on à peine le temps de respirer.

Les équipes sont sur le qui vive. Entre la trahison de certains aurors, leurs anciens collègues, les changements du Ministère. Entre les nouveaux à former, et leurs missions qu'ils doivent mener, sans oublier leur propres problèmes personnels, il y a des risques de craquer au bout d'un moment.

- Je vois bien que tu ne vas pas bien. Tu n'es pas un robot Arthur.

Elle connaît assez bien Arthur pour savoir qu'il n'est pas un homme qui se confie facilement sur ses tracas. Il n'y a qu'a remarquer ces ronchonnements quand la discussion se fait trop sensible. Comme en ce moment même.

- Tu te rappelles de ce que l'on s'était dit il y a trois ans ? Toujours là, l'un pour l'autre. Et que ça valait autant pour le personnel que le professionnel ?

Une manière de lui signifier que si il a besoin, elle est et sera présente pour lui. Tout comme il a été à son égard.

Si il y a bien un Auror qui ne compte pas ses heures au bureau c'est bien Arthur Thorn. Il est un véritable bourreau de travail. Jusqu'à quand serait-il resté dans ce bureau si elle n'était pas venue le voir ?

- Juste que si tu as besoin je suis là. À n'importe quel moment.

Elle sait que son frère d'armes n'est pas le genre a parler ni à se confier. Peut être que depuis qu'elle est avec Adriaan, elle s'est peut être enfermée dans sa bulle.

Arthur lui propose de dîner en famille. Elle connaît la famille Thorn. C'est avec un grand sourire qu'elle lui répond :

- Avec plaisir pour le dîner... Juste le temps de prévenir Adriaan. De prendre une douche et de prendre de quoi ne pas arriver les mains vides et je serais là.

Elle laisse à son Frère d'Armes le temps d'envoyer un patronus pour prévenir sa soeur. Eurydice sait que sa présence ne posera aucun souci.

- À tout à l'heure.

Elle rentre chez elle et envoie un hibou à Adriaan pour le prévenir de son absence. Elle prend ensuite une douche rapide, fait un shampooing et se sèche rapidement les cheveux en se faisant un brushing. Elle les laisses en liberté. En guide de tenue, elle met un jean, un chemisier et une veste. Elle enfile ses bottines, prend son sac et trouve une épicerie encore ouverte dans laquelle elle achète une bouteille de limoncello et des donuts pour le dessert.

Elle transplanes ensuite jusqu'au domicile de la soeur d'Arthur qui vient lui ouvrir avec un grand sourire. Elle salue ensuite Elijah qui décide d'en profiter pour essayer d'avoir du soutien sur le fait que sa femme râle qu'il ne se repose pas assez. Soutien qu'il n'obtient pas.

- Si tu crois que je vais te défendre Elijah... Vee a raison tu dois te reposer...

Oui même son argument. Aussi efficace soit-il. De risquer l'empoisonnement si c'est Viviane qui cuisine, ne marche pas. Avec son propre régime alimentaire, elle est immunisée.

La petite filleule d'Arthur vient tirer doucement sur son bras pour lui faire visiter sa chambre avec son lit de grande et sa nouvelle couette de super héros. Ainsi que ses nombreux jouets. La mère de la petite appelle la petite pour son bain. Enid n'a pas envie. La petite préfère jouer avec Eurydice qu'elle n'a pas vu depuis longtemps.

- Je vais te dire un secret... Les Super Héros adorent prendre leur bain.

Un argument qui fait effet sur la petite fille qui rejoint sa mère dans la salle de bain pour faire son bain de super héros. Pendant ce temps là, Eurydice restes discuter avec Elijah.

La mère de famille revient dans le salon avec la petite toute fière de montrer son pyjama et de faire sentir à Eurydice son gel douche qui sent bon. La petite mange son repas plus tôt.

Arthur n'est toujours pas arrivé. En attendant Viviane décide de sortir quelques bières du frigo et en propose une à Eurydice.

Viviane à l'air d'être sur les nerfs. Elle râle sur son frère qui est en retard alors qu'il y a une invitée. L'italienne lui dit que ce n'est pas grave. Les parents de la petite Enid lui donne son repas en avance. Elle est bien trop petite pour veiller tard comme les adultes. La petite rechigne à manger ses légumes. Elle tente d'amadouer Eurydice avec son regard de chat potté. Mais ça ne marche pas. Les légumes c'est important. L'Auror dit à la petite qu'elle aussi mange ses légumes. Elle ne précise juste pas qu'il s'agit là plupart du temps de ceux qu'il y a dans ses kebabs et ses hamburgers. Étrangement pour le dessert, la petite met plus de bon humeur et d'entrain.

Enid ayant terminé son repas, Eurydice propose d'aider à débarrasser la table et faire la vaisselle. Ce à quoi Viviane lui répond qu'elle n'est pas là pour faire le ménage. En quelques coup de baguette tout est rangé. La petite ramène sa ménagerie de doudous pour jouer un peu avec eux, pendant que les grands discutent. Viviane ayant appris l'existence d'Adriaan fait sa curieuse. Eurydice manque d'avalée sa goulée de bière quand Viviane lui parle de lui passer des affaires de bébés.

- Oh là nous ne sommes pas encore là... C'est encore le début. On prend notre temps.

Elijah et Viviane se mettent à rire et en montrant la petite, rétorquent qu'eux aussi avaient dit prendre leur temps.

Arthur arrive enfin. La petite se précipite à la porte pour aller accueillir son tonton parrain et lui faire des gros câlins. Aux regards qu'à Viviane pour lui, on peut sentir que l'aîné des Thorn va se prendre un sacré savon par sa cadette.

- Je suis contente aussi Arthur. Merci de m'avoir invitée.

Son frère d'armes demande de quoi ils parlaient. Chacun des adultes présents dans la pièce sait qu'Arthur ne pourra pas avoir d'enfant. Parler de bébés serait enfoncer le clou et rajouter du sel dans la plaie. Ce qu'aucun n'a envie. C'est Viviane qui brise le silence.

- De quoi je me mêle ? Fallait venir à l'heure !

Il est temps pour la petite d'aller au lit. Pour son histoire du soir, la petite réclame Arthur et Eurydice.

L'ambiance est tendue entre Arthur et Viviane. Elijah et Eurydice se lancent un regard qui signifie "alerte rouge". C'est l'intervention de la petite Enid  qui desamorce le crise qui aurait pu venir. Il est le moment pour elle d'aller au lit.

Enid demande deux histoires. Quand on peut avoir double rations, autant en profiter. En prenant deux livres dans la bibliothèque de l'enfant, Eurydice observe d'un oeil attendri Arthur et sa filleule.

Les histoires sont racontées en binômes. Arthur fait les voix des personnages masculins et les grognements du loup. Des grognements plus vrais que natures. Érudite, quand à elle, fait les voix feminines.

Enid commence à fermer ses petits yeux. Après le bisou de bonne nuit, les deux adultes quittent la pièce doucement. Arthur ferme la porte de la chambre de sa filleule.

- Elle est vraiment adorable ta filleule.

Qu'elle chuchote à son tour à son frère d'armes. Eurydice ressent une grande affection pour la filleule de son frère d'armes. Un bout'chou qui a déjà son petit caractère.

- Toi aussi.

À le voir interagir avec sa filleule, elle se dit qu'Arthur aurait fait un très bon père. Une pensée qu'elle garde pour elle. Les deux rejoignent le salon pour retrouver Viviane et Elijah afin de manger le repas, un plat qui a terminé façon "Carbonizzato".

La soirée se passe bien. Cette fois, l'italienne n'a pas proposé de jouer à un jeu de société.  La dernière fois, qu'elle l'avait proposé. Il y a bien des années, cela avait déclenchée une guerre entre le frère et la soeur Thorn.  Les deux étant des mauvais joueurs dans la catégorie experts. En comparaison les missions les plus périlleuses auxquelles elle a participé était du pipi de flereur. Plus jamais de jeu de société avec eux. Un point sur lesquel Elijah est d'accord avec toi.

Le repas se passe dans la bonne humeur. Ils parlent de tout et de rien. Les aiguilles de l'horloge défilent. Il se fait tard. Une journée chargée les attend demain. Il est temps pour chacun d'aller se coucher.

Eurydice et Arthur transplanent pas loin de chez elle. Le reste du chemin, ils le font à pieds. Il n'y a pas loin à faire. Sur le pas de sa porte, Eurydice remercie son frère d'armes pour cette soirée en lui souriant.

- À demain. Prends soin de toi aussi.

Elle remarque le sourire léger de son frère d'arme. Certes ce n'est pas le grand sourire qui prend tout le visage. Mais depuis combien de temps, elle ne l'a pas vu le faire ?

Après le baiser affectueux qu'il lui fait sur son front, elle le remarque transplaner aussitôt. Comme si il cherchait à fuir. Mais à fuir quoi ?

Elle passe le seuil de la porte de son petit chez elle. Après avoir fait ce qu'elle a à faire, il est temps pour elle d'aller se coucher.

Demain une nouvelle journée l'attend.