Home is where family is (Finn & Dorian)

On se trompe quand on pense qu’en grandissant un enfant fait moins de soucis. On se trompe amèrement. Peut-être que dans certains cas, c’est applicable, mais il était sûr que dans le cas de son Finn. Il n’avait jamais fait autant de cheveux blancs que sur cette dernière année. Il avait pourtant cru qu’en gagnant en indépendance et en âge son neveu deviendrait plus sage, plus prudent, mais c’était sans doute peine perdue ! Il fallait se faire à l’idée qu’il aurait toujours la peur au ventre à l’étranger, la peur d’apprendre qu’il était arrivé quelque chose à son neveu. Cela c’était produit. Il s’en était tellement voulu de ne pas être là, au moment des incidents à Poudlard. L’information était arrivé en décalage. En même temps, il était en mission en Afrique depuis plusieurs semaines. C’était un calvaire que d’apprendre à cette distance que son neveu était à Ste Mangouste. Ne pas pouvoir partir dès cette annonce aussi. Être dans l’incertitude. Ne pouvoir rentrer qu’après 5 jours de douloureuse angoisse.

Les médicomages s’étaient montré très rassurants dès son arrivée, Finn n’avait plus rien. Oui, c’était le “plus rien” qui faisait tiquer. Son neveu avait été blessé pendant l’attaque de Poudlard, et même s’il avait été soigné, il serait peut-être bien qu’il soit suivi par un psychomage pour éviter de garder des séquelles sur le plan mental. Rassurant, hein ? Enfin, il avait pris sur lui. Il avait pris cet air rassurant et bienveillant, alors qu’il était mort d’angoisse.

En voyant Finn, il avait partagé entre l’envie de le serrer dans ses bras et celle de lui mettre une grande gifle. Fort heureusement de le serrer fort dans ses bras pris rapidement le dessus. Il l’enserra si fort qu’il manqua de lui faire mal. Il s’excusa. En réalité, il ne s’excusa pas seulement de l’avoir un peu trop câliné. Il s’excusait de ne pas avoir été là. Il s’excusait de ne pas être assez présent. De ne pas lui dire qu’il savait déjà pour sa rupture. Il s’occupa de prendre les quelques affaires de son neveu et ils sortirent ensemble de l’hôpital. Dorian s’occupa de les transplaner chez eux.

Les animaux leur sautèrent dessus à leur retour. Dorian s’occupa de les câliner, tout en déposant leurs affaires. Ils étaient enfin chez eux. L’oncle ne put s’empêcher d’attraper à nouveau son enfant par les épaules. Il avait eu si peur.

“Un jour… Finn, il faudra vraiment que tu m’expliques comment tu fais pour être toujours au mauvais endroit au mauvais moment…”

Il reste un moment contre son neveu devenu si grand, si vite.

“Je te demanderai bien de plus me faire de peurs pareilles mais je te connais trop, tu n’y arriverais pas… Bon… Tu as faim ? Je vais préparer quelque chose…”

Il se détacha de son neveu, histoire de lui laisser un peu d’espace. Et la liberté de lui parler. Même si ses pensées avaient déjà trahi quelques petites choses…

Au moins, il n'était pas seul dans ce grand hôpital maintenant qu'il savait que Hyacinthe travaillait là. Certes ils n'avaient rien en commun, mais le jeune infirmier trouvait toujours des sujets de discussion. Finn, qui n'avait aucun problème à se faire des amis, avait déjà sympatisé avec ses camarades de chambrée, de tous les ages d'ailleurs. Enthousiaste comme toujours, il leur avait promis de revenir les voir un jour (bien sûr, il oublierait cette promesse comme beaucoup d'autre). Et puis il avait reçu un hibou de son oncle, qui venait le chercher.

Finn avait eu autant peur qu'il avait été ravi d'apprendre cette nouvelle. Dorian Kane était sévère, même si ça ne se voyait pas. Et même si le jeune homme n'avait rien fait de mal, et qu'il était même parvenu à être plus utile qu'autre chose, il avait sauvé des vies... peut être ? Il se tenait droit, plein d’appréhension, et fut immensément soulagé quand son oncle l'avait pris dans ses bras. Il avait l'impression d'avoir 8 ans à nouveau, quand l'oncle Kane était venu le chercher à l'orphelinat quelques mois après que sa mère ait eu cet "accident". Il serra Dorian aussi fort que ses côtes douloureuses le lui permettaient, lui renvoyant autant d'affection qu'il possédait encore pour l'homme.

Le retour chez eux fut aussi mouvementé, heureusement, les chiens eurent leur contant de calins avant qu'ils n'atteignent le grand blessé. Il leur rendit aussi leur fête et les gratouilla un bon moment avant d'entendre son oncle. Il leva un regard un peu penaud, mais un sourire sur ses lèvres.

« On pourrait dire... que j'étais plutôt au bon endroit au bon moment pour une fois. »

Il sentait que son oncle n'était pas prêt pour les détails, serré contre lui à nouveau, mais il avait vraiment aidé ! Il aurait suffit que ce dernier lise dans ses yeux -ou ailleurs- les scènes bien trop vivaces auxquelles il avait assistées. Les enfants qu'il avait mis à l'abris. L'homme qu'il avait sorti de là avec Ariel. La façon dont il les avait protégés de la vue du meurtre sordide de la directrice. Il avait aussi protégé son mentor, à son insu, en lançant un nombre de sort de protection et d'expulsion impressionnant -ça aide d'être bavard, parfois. Il y avait aussi Mme Slaviskova, qu'il avait aidée, et Mr O'Reiley, et... Il avait été utile, cette fois, non ? S'il n'y avait pas eu son coup de folie sur la fin... Finn aurait aimé savoir que son oncle était fier de lui. Un petit peu.

Il acquiesca, il avait une faim de loup comme toujours. Il n'était pas contre continuer ce câlin (un adolescent qui aime les câlins de son parent, quelle folie !) mais on avait parlé de nourriture... Il suivit son oncle dans la cuisine et s'installa sur son tabouret habituel, attendant et regardant l'autre s'affairer. Finn ne put s’empêcher de regarder le tabouret qu'Ariel avait occupé la dernière fois qu'il était venu ici. L'oncle Kane l'avait accueilli sans même poser de question, quand il avait tenu tête à son enflure de père. A ce moment, Finn avait été empli de tellement d'assurance pour l'avenir, de tellement d'affection, aussi... Il était tellement sûr que ce garçon était le garçon de sa vie, qu'il aurait pu rester chez lui pour toujours s'il voulait. Une grande mélancolie et une grande tristesse s'empara de lui. A ça, il ne savait pas faire face. Il n'avait jamais vraiment été malheureux longtemps, dans la vie. Ses soupirs en disaient longs, même quand on était pas legilimens.

« Je sais pas... si tu as reçu mon hibou là où tu étais ? Mr Thorn a accepté de me prendre comme stagiaire à la rentrée. »

Il dit, beaucoup moins expansif qu'il aurait du l'être. Et pas seulement parce qu'il pensait au coeur de son oncle, mais parce qu'il était tout... cassé.

« Enfin, si j'arrive à rattraper mon niveau en Potion et Charmes et... si je m’entraîne toutes les semaines au combat rapproché. »

Il précisa, croisant ses bras sur le comptoir et posant sa tete chevelue dedans. Ste Mangouste l'avait un peu fatigué. Mais surtout, il se demandait comment il allait faire... Au bureau il y avait un coach pour le combat, mais le reste ? C'est grâce à Ariel qu'il avait remonté la pente en Herbologie et en Transfiguration. Sans lui, comment allait-il faire ?

Face à Finn, le langue-de-plomb se sentait souvent comme un vieillard qui n’a pas vu son enfant grandir. Son coeur se serra en l’entendant dire qu’il avait été au bon endroit. Les bribes qu’il capta bien malgré lui dans la tête de son neveu le terrorisait. Son neveu avait fait tout cela. Avait subi tout cela. Alors, oui, il avait bien agi. Quelque part, c’était un petit héros. Mais… Dorian n’avait pas élevé un héros, mais un enfant. La transition n’avait pas été si visible, maintenant elle était frappante. Sa main se posa doucement dans les cheveux de Finn avant de se détacher.

“Je n’en doute pas. J’ai juste parfois du mal à t’imaginer si grand, et si courageux.” souffla-t-il nostalgique autant que fier.

Faire la cuisine permettait souvent à l’ancien de rassembler ses idées, et accessoirement de collecter involontairement celles de son neveu. C’était d’ailleurs assez compliqué présentement de ne pas s’emmêler les pensées dans celles invasives de son neveu déprimé. Heureusement que Dorian était parti sur un classique et efficace fish & chips. Facile à réaliser avec l’assistance de quelques coups de baguette magique. Dorian ne savait pas bien comment affronter la tristesse légitime de son neveu. Les histoires d’amour, on en sort jamais indemne quand elles se terminent. Il en savait quelque chose. Il s’arrêta, laissant la magie continuer pour lui, se tournant vers Finn.

“Bien sûr que j’ai reçu ton hibou. Je n’ai juste pas pu y répondre. Je suis fier de toi, mais que je le sois n’a pas d’importance. Es-tu heureux ? Cht. Non. Ne te dévalorise pas, Finn.”

Il s’approcha de son neveu, s’installant en face de lui. Il glissa sa main sous la joue de son neveu pour lui faire relever la tête et qu’il croise son regard. Il était sérieux, comme à son habitude, mais aussi doux, et bienveillant.

“Finn, être Auror, c’est ton rêve, non ? Tu en connais beaucoup qui sont à deux doigts de toucher leur rêve et qui baissent les bras ? Il y a six mois, tu ne te serais même pas cru capable d’arriver jusque là, alors que regarde-toi, tu es un grand, un brillant jeune homme. Un peu tête brûlé, j’en conviens, mais courageux, travailleur. Tu vas y arriver. Et cette fois, ne compte pas sur moi pour te laisser abandonner. Hors de question. Si je dois te donner des cours de potion et de charmes tous les soirs, je le ferai. Quitte à prendre bout à bout tous les congés que le ministère me doit. Vraiment, monsieur Finn Andrea Parker, vous allez réussir à accomplir vos rêves.”

Il sourit à son neveu. Presque son fils.

“Ta mère aurait été fière de toi. Morte de peur tout comme moi de te voir si proche d’être un adulte, mais si fière, Finn. Vivre avec toi, c’est de loin la plus belle chose qui me soit arrivé dans ma vie. Alors même si l’heure est grave, on va continuer de s’aider à avancer. Ensemble. Et le ventre plein.”

Il caressa la joue de neveu, puis lui ébouriffa affectueusement sa crinière de cheveux avant de se relever, pour attraper les mets qui avaient fini de se préparer. L’avantage des recettes magiquement pratiqués mille fois. Il posa les assiettes sur la table, et d’un coup de baguette fit venir à table tout ce qu’il fallait d’ustensiles ou de condiments. Il sourit à Finn, en lui souhaitant un bon appétit.

C'était tristounet a voir, un Finnou dans cet état. Déjà, de l'extérieur quand on connaît la boule d'énergie qu'il est, c'est quelque chose. Les trois grands chiens s'étaient étalés autour de son tabouret tandis que leur maître cuisinait. C'était sans doute pour le maître en question que c'était le plus dur surtout. Les bribes de pensées pleines de tristesse que le garçon émettait, tantôt de souvenirs pleins de regrets, tantôt de cette discussion qu'il avait eue avec Ariel. Mais ceux qui inquiètent l'adulte ne sont pas ceux qui préoccupent finalement beaucoup plus le plus jeune.

Les nuits sont les plus difficiles, quand on y pense. Les cauchemar ne sont pas aussi prévisibles que les soupirs déprimés d'un premier amour qui se finit. Ils sont violents, crus, exagèrent les faits. Parfois les images de Poudlard en feu empietaient sur le quotidien, par contre. Et celles de Finn qui faisait de son mieux lors de l'attentat remontèrent, alors qu'il doutait face aux encouragements de son oncle.

« Bien sur que si c'est important. »

Il avait répondu, relevant la tête sous les attentions de son oncle. Il aimait quand son oncle le cageolait. Et il savait toujours trouver les mots, aussi, ça se lisait dans ses yeux. Le reste qui suivit de cessa de les lui faire écarquiller. Il buvait les paroles de l'autre homme, qui arrivait a capter son attention suffisamment pour qu'il ne l'interrompe ni ne le contredise pas. Et pourtant, il en avait, des doutes. Lui qui fonçait toujours tête baissée d'habitude. Ne pas y arriver, se tromper, y laisser des êtres chers... A la fin, quand son oncle ramenait tout a table, il avait les yeux embués de larmes. Il les essuya, renifla un coup et lui souhaita bon appétit.

Manger faisait du bien au cœur comme a l'estomac. Les frittes surtout ! Une fois plus de la moitié de son assiette vidée, il allait un petit peu mieux.

« Mr Thorn m'a fait passer un test physique, je t'avais dit ? A la moldue. Bon, j'ai pas réussi a le mettre a terre mais a un moment j'ai bien failli, j'suis sur. Il a sorti sa baguette carrément ! »

Finn omet de dire qu'il n'avait pas cru bon de garder la sienne sur lui, pour ce combat. Il avait disons... Mal compris. En tout cas, c'était une leçon qui serait bien rentré. Toujours avoir sa baguette sur soi. Constante vigilance. Finn était limite plus fier d'avoir passé le test du chef des Aurors que d'avoir survécu a l'attaque de Poudlard, ou d'avoir -presque- sauvé des vies.

« Dis... Tu es sur que tu peux m'aider pour les notes ? Tu fais encore des potions ? »

Il failli ajouter a ton âge, mais il se retint. La vérité, c'était qu'il n'avait aucune idée de ce que le métier de Langue de Plomb requièrait. Il ne plaçait sur un plan académique que des gens de l'Université ou des potioniste... Ariel avait pu l'aider parce qu'il savait ce qu'on attendait d'eux pour les examens. La, c'était le flou total. Finn se leva de table pour aller se chercher du dessert (trois) et en ramener aussi pour son oncle. Il avait tout posé sur la table, et puis, comme ça, était arrivé a côté de lui et l'avait serré dans un gros câlin. Hein étouffant, surtout aux vues des muscles qui se développaient. Son oncle, c'était comme son père qu'il n'avait de toute façon jamais connu. Il ne l'avait jamais appelé papa, bien sûr, mais c'était tout comme. Il serra une dernière fois, histoire de remettre une vertèbre ou deux en place, et puis retourna s'asseoir pour engouffrer ses desserts.

« Et toi ? Qu'est-ce que tu peux me raconter de ton voyage ? »

Au moins, Finn ne l’avait pas interrompu. Et puis, il savait qu’il l’avait touché par ses mots. Ils avaient eu l’effet escompté. Il n’avait fait qu’énoncer des vérités, mais c’était le moment de le faire. Tout n’était jamais que question de timing dans ce genre d’instant. Dorian ne regrettait pas d’être rentré de mission. Son neveu avait vraiment besoin de lui. Il allait probablement prendre quelques semaines de vacances. Tant pis si cela n’arrangeait personne. Pour une fois, il voulait privilégier sa famille à son travail.

Dorian s’installa face à son adolescent. Il mangeait bien moins vite. Bien moins aussi. A son âge, on évacut bien moins bien les calories superflues alors autant être modéré. Il picorait, content de voir que ses préparations rencontraient toujours le même succès. Il hausse un sourcil à l’évocation d’un test physique. Pas très étonnant ceci-dit. Il sourit un peu. Pas très étonnant que Finn n’ait pas réussi. On parle quand même d’Arthur Thorn, il n’est pas arrivé à son poste sans mérite. Son seul défaut étant de ne pas être occlumens.

“Hm… Là dessus, je suis pas sûr de pouvoir te donner des cours par contre… Mais ton expérience en Quidditch, ça a du aider, je suis sûr !”

Il rigola à demi en imaginant la scène. Parfois, il aimerait être une petite souris pour voir les exploits de son neveu de ses propres yeux. Sans l'embellissement propre à l’optimisme de Finn. Il eut un regard presque vexé à question de son neveu. Douterait-on de ses connaissances ?

“Sache que l’art des potions ne s’oublie pas, c’est comme monter sur un balai. Et ça m’arrive encore, oui. Même si tu penses que je suis une vieille branche, ton oncle a toujours été félicité dans ses études. Ma sénilité ne m’a pas encore fait oublié mes connaissances. Tu as de la chance. A dix ans près, c’était fichu.”

Le plus étrange avec les blagues de Dorian, c’était qu’il les disait tout aussi sérieusement que le reste. Pas étonnant que Finn ait eu tant de mal à comprendre quand il plaisantait plus jeune… Il regarda Finn dévaliser les desserts encore présent dans leur frigo, et… Se fit surprendre par le câlin. Il l’accueillit avec un léger sourire. Finn avait toujours été si tactile, pour lui, c’était toujours une surprise, lui si distant avec le reste de la terre. Il n’y avait bien que Finn qui pouvait se targuer d’avoir autant de contacts physiques avec lui.

“Merci pour le dessert. Hmm. Je pense que les paysages d’Afrique t’auraient plu. J’ai eu l’occasion de passer par une réserve naturelle aussi, ils avaient besoin d’appréhender un Nundu, j’ai pu en voir un de près. C’est aussi impressionnant que ce qui en est dit dans les livres. Sinon, rien qui soit réellement palpitant.”

Surtout rien qui ne soit pas confidentiel. Et c’était en cela que son travail était lourd. Ne pouvoir parler de tout ce qu’il faisait qu’à un nombre très restreint de personne. Passer son temps à voir et revoir différents informateurs de terrain, recouper les sources, collaborer avec d’autres pays officieusement bien sûr. C’était éreintant d’être le non dit de l’Histoire.

Il termina son dessert, et eut un soupir.

“Je suis désolé Finn, pour Ariel et toi…” finit-il par dire.

Sans s’apercevoir que Finn n’avait rien dit de cela à voix haute. Une erreur de débutant. Peut-être à cause de la fatigue. Sans doute plus à cause de l’émotion des retrouvailles. Sa concentration s’était amoindrie.

Finn pouffait un peu dans son flan au caramel qui pétillait dans la bouche, entendant son oncle tout juste vexé rappeler qu'il n'était pas encore un vieux croulant, merci bien. Finn savait que l'oncle Kane était une tête, bien plus que lui ou sa maman. Il l'avait aidé parfois l'été, quand il avait ramené des devoirs de la MUL ou de Poudlard. Poudlard... qu'est-ce qu'ils allaient en faire, maintenant ? Comment est-ce que les gamins de sorciers pourraient découvrir leur don sans ce lieu magique ? C'était tellement déroutant. Et triste.

Grâce à son oncle en tout cas, il allait un peu mieux. Et puis, maintenant son oncle commençait à lui raconter -un tout petit peu- son voyage, et il parlait de Nundu ? Parce que Finn avait abandonné l'idée de s'occuper de créatures fantastiques et dangereuses, ça ne voulait pas dire qu'il n'était pas encore fasciné. Ca s'était vu à ses yeux pleins d'étoiles quand son oncle avait évoqué l'animal, et il avait demandé des compléments d'informations sur elle par millier (il savait que le reste, il n'y avait pas le droit)

Aussi, quand son oncle était revenu sur un sujet plus terre à terre, il lui avait fallu un moment pour réaliser. Et ne pas comprendre. Et être triste, à nouveau, aussi. Mais... Mais comment l'oncle Kane l'avait su ?! Pour Ariel ? Depuis qu'il l'avait invité à rester quelques temps à la maison après la catastrophe de la st Valentin, il n'avait pas été très discret sur son affection et... et quand Ariel avait eu cette aventure, Finn s'était confié à son oncle. Mais depuis, ils avaient passé le plus clair de leur temps à l'université, et pour tout ce que son oncle devait savoir, ils filaient le parfait amour. Est-ce qu'il était si doué, à force d'être Langue de Plomb ?

« Qu'est-ce que tu veux dire... Comment tu sais..? »

Qu'ils avaient rompu. Est-ce qu'il avait entendu des choses en venant à Ste Mangouste le chercher ou...

« Tu as reçu mon courrier ? »

Il demanda, l'air inquiet. Ils s'étaient échangé des lettres, tous les deux. Non, ça n'était pas ça. Finn essayait de comprendre...

Quand on cache qu’on est Legilimens, il y a toujours un moment où l’on se trahit. Mais avec Finn, il avait fait tellement attention au fil des années. Presque 20 ans à cacher son don. Il était presque surpris que cela ait duré si longtemps. Peut-être que cette erreur de débutant n’était qu’un lapsus. Pour briser l’insoutenable poids de cette mascarade. Mais ce n’était clairement pas le bon moment. Finn était fragile. Pourquoi s’était-il trompé maintenant ? Et même si son visage était d’une neutralité totale, un torrent de pensées l’envahissaient. Devait-il encore mentir ? Il n’en avait pas envie.

“Je… Je sais.” commença-t-il d’une voix moins assurée qu’à son habitude.

Il eut un soupir. Il avait beau avoir un certain âge, il ne savait toujours pas comment aborder simplement ce genre de moment. C’était toujours épineux. Et une fois sur deux ça se finissait en drame. Il se leva, ramassant leurs assiettes pour les poser dans l’évier. Il s’adossa au plan de travail, et posa son regard sur Finn qui semblait complètement perdu.

“Tu n’en parlais pas dans tes lettres, Finn. Tu n’es pas fou. Tu ne me l’as pas dit.”

Il prit une inspiration.

“Il s’avère que j’ai… Depuis presque ma naissance, développé une forme de don. J’arrive à capter les pensées des gens. Les sorciers appellent ça la legilimancie.”

Il marqua une pause. Souvent ça suffisait à faire fuir les gens. Ou les faire crier qu’il était outrés. Mais.. Il ne pouvait pas juste dire ça à son neveu. Alors il avait repris.

“Alors, souvent… Je sais ce qui se passe, dans ta vie. Avant que tu m’en parles. J’essaie d’éviter d’être intrusif. Mais la plupart du temps, c’est impossible de tout contrôler. C’est… C’est plus vivable de tout entendre que d’essayer de bloquer quoi que ce soit.”

Il se mordilla la lèvre soucieux.

“J’ai… J’ai toujours fait en sorte de respecter tes secrets. Et je suis désolé, de ne pas avoir réussi à t’en parler plus tôt. Je… Je ne voulais juste pas que tu me fuis… Tu aurais changé ta façon de te comporter. Tu ne m’aurais plus fait confiance. Je voulais… Je voulais juste que tu n’aies pas peur de moi… J’espère que tu me pardonneras, Finn.”

Mais il savait que le pardon ne serait pas immédiat. Pas après ça. Il savait très bien qu’il avait trahi la confiance de son neveu, des années durant. Comme il trahissait la confiance de toutes les personnes qu’il croisait avec cette malédiction. Il n’avait pas demandé à être legilimens. Et s’il avait pu se débarasser de toutes ces voix, il l’aurait fait. Connaître la vérité était tellement plus dur que vivre épargné par les mensonges et l’hypocrisie d’autrui.

C'était déjà pas mal de savoir qu'il n'était pas fou. Déjà qu'il avait raté beaucoup de bises dans sa relation avec Ariel. Mais alors quoi ? Il savait que son oncle savait beaucoup de choses, beaucoup plus que d'autres sorciers. Il ne lui avait jamais paru bizarre qu'il se trouve a certains endroits, qu'il réagisse a certaines choses... L'oncle Kane avait toujours été là pour lui, pas vrai ? Le positivisme de Finn n'avait pas de borne parfois, au point qu'il se dit d'abord que tout était normal, jusqu'à ce que Dorian lui avoue le reste.

Les sourcils froncés, les rouages sous son crâne chevelu qui tournaient a toute allure, il essayait de décrypter ce qui se passait sans trop y parvenir. Depuis sa naissance ? Legilimencie ? Finn savait ce que c'était, dans son cursus c'était un sujet qu'on abordait, histoire de savoir comment y répondre. Mais depuis sa naissance, c'était ce qui marqua le plus le grand adolescent.

« Mais... »

Il ne lui avait jamais rien dit ? Finn avait toujours du composer avec le fait de son oncle ne lui disait pas tout. Ça allait avec son métier. Son oncle était peut être un mystère, mais il avait quand même l'impression de le connaître... Mais... Là ? C'était comme s'il ne connaissait plus l'homme en face de lui. La suite était pire. Finn , qui ne savait pas composer avec ses émotions la plupart du temps, laissait afficher sur son visage l'horreur de ce que ça voulait dire.

Tout... Ce qu'il avait toujours pensé ? Tout le temps ? La signification de ce que ça voulait dire était trop terrible a imaginer. Bien sûr, les images de ses secrets les plus personnels remontaient dans sa petite tête. Sa moindre besite d'enfant, d'ado, ses amours... Ariel... Il avait passé son temps a penser a lui sous toutes les coutures, c'était trop horrible... c'était une colère impuissante qui emplissait les yeux de Finn a présent.

« Pourquoi... Pourquoi tu m'as rien dit plus tôt. »

Sa voix était pleine de reproche, mais de tristesse surtout. Toutes ces choses qui étaient a lui... Mais le plus dur, c'était que Dorian lui ait tout caché.

« J'aurais appris a fermer mes pensées ! J'aurais pu ! J'aurais pas fui ! T'avais pas à décider pour moi ! »

Ce qui lui appartenzit. Finn s'était levé sans s'en rendre compte c'était incompréhensible, pour lui, que son oncle ne lui ait rien dit. Ça n'avait rien a voir avec son métier. C'était quelque chose qu'il était. Tout comme sorcier. Tout comme... Quand Finn lui avait avoué qu'il aimait un garçon. Qu'il voulait faire du Quidditch iu qu'il voulait devenir Auror. C'était quelque chose de trop énorme a garder pour lui. Pourquoi son oncle ne lui disait jamais rien, alors que manifestement il savait tout de lui ?

« Tu me fais pas confiance...? »

Il demanda, comme s'il avait dix ans de moins, plein de doutes, et les yeux humides.

Dorian avait déjà dû affronter la colère ou la déception de personne apprenant son don, mais là, c’était un véritable carnage. Il savait qu’il avait eu tort de repousser chaque fois le moment de cette discussion. Il avait parfois essayé. Mais toujours, il avait fait demi-tour. Pour préserver Finn, mais surtout pour se préserver lui-même en réalité. C’était la chose la plus égoïste de sa vie. Sans aucun doute. La culpabilité irradiait de lui. Il peinait à soutenir le regard de son neveu.

“Finn.. J’ai… J’ai essayé mais… Je n’ai… Je n’avais pas envie de compliquer les choses… J’avais peur de te décevoir…”

Mais au final, son attitude était plus décevante encore sans doute. Il baissa la tête. Il était rare que ses émotions transparaisse, et plus encore qu’il les montre à son Finn. La tristesse. La culpabilité. Les épaules de son oncle s'affaissent sous le poids de la honte. Il n’avait aucune vraie bonne excuse. Juste une vie à vivre dans l’angoisse du rejet, et l’envie de s’éviter cela, ne serait-ce qu’une fois dans sa vie.

“Finn… C’est… Fermer son esprit, c’est bien plus compliqué que… Que ce que tu crois… Et… Je ne voulais pas… Te donner plus de soucis… Finn… Je… Je n’ai pas d’excuse recevable… Je… Je voulais juste que tout reste… Si simple entre nous... “

Cela n’avait rien à voir avec la confiance qu’il avait en lui. C’était tellement plus compliqué. Il ne pouvait pas expliquer la peur irrationnelle qui l’étreignait à chaque fois qu’il pensait à lui avouer ce secret. Il croisa son regard et ses yeux déjà humide de sa propre tristesse débordèrent.

“Non… Finn… ça n’a rien à voir.. Je te fais confiance… Je crois en toi… Et… C’est juste… C’est moi… C’est tellement… Les gens changent quand ils savent… Et… Je t’aime tellement Finn… Et… C’était trop dur d’avouer que je te mentais… Depuis si longtemps…. Te décevoir, c’était… Tu avais besoin de croire en moi… Et j’avais besoin de… De ne pas être moi dans tes yeux… C’était égoïste… De juste… De vouloir être juste ton oncle et pas… Pas ce monstre.”

Il essuya ses joues, pour se redonner une contenance. Ils avaient l’air de deux enfants. Peut-être parce que Dorian n’avait jamais vraiment changé du petit enfant quand on en venait à lui reprocher de cacher sa nature. Il se détestait tellement que c’était difficile de croire que quelqu’un pourrait l’accepter comme cela. Sans le critiquer. Même sa soeur n’avait pas pu accepter cet aspect de lui-même. Elle le lui avait reproché tellement de fois. Et leurs parents… Il ne reviendrait pas là dessus. Ça ne servait à rien.

“Parfois… Je n’ai pas la force d’assumer ce que je suis… C’était si… bien de se sentir comme tout le monde en ta présence, Finn…”

Là où habituellement, le jeune homme n'aurait pas écouté, il était toute ouïe. Pour quelqu'un d'aussi peu attentif aux autres, d'aussi peu doué, il essayait vraiment de comprendre... Mais il ne comprenait pas. Pourquoi son oncle avait préféré fouiller dans ses pensées pendant toutes ces années, alors que... ça n'avait pas l'air d'être plaisant, tout ça pour quoi ? Le laisser se sentir tellement à nu, maintenant ? Dépossédé ? Et... qu'est-ce qu'il disait par rapport aux gens ? Le jeune homme essayait vraiment de comprendre. Il pouvait apréhender que la réception ne devait pas être facile pour les autres... Même sans cette trahison, qu'ils avaient du mal à ne pas douter de l'autre homme. Mais de là à... non.

Et son oncle jouait à un jeu cruel, là. S'il était si malheureux, comment Finn pouvait être en colère ? Il était désolé, désoeuvré et choqué, mais... il n'avait pas le droit d'être en colère parce que ça avait été si dur pour l'oncle Kane ? C'était injuste.

« J'aurais pu comprendre. »

Il dit, borné et trahi.

« Et... Et ce genre de choses, ça s'apprend. J'aurais au moins essayé, tu m'as même pas laissé le choix.  »

C'était le fond du problème pour lui. En plus de ses pensées, chose on ne pouvait plus secretes et intimes, mises à nu comme jamais. Il n'avait même pas eu assez confiance en son neuveu pour lui laisser le choix, le bénéfice du doute. Il avait préféré que ça sorte par accident et c'était tellement, tellement pire...

« Et puis tu pouvais apprendre, aussi, à pas écouter. Je sais ce que c'est moi, la Legilimancie. Contrairement à ce que tu crois je sais tout ça ! Je suis pas... »

Un idiot. Sans cervelle. Comme tout le monde pensait qu'il était. Il avait reculé, lui aussi. Il avait toujours aimé son oncle, du fond du coeur, aussi pour cette raison : lui n'avait jamais cru que Finn était trop bête ou écervelé pour quoi que ce soit. Il l'avait encouragé... Comme Ariel. Il avait cru en lui. Ou est-ce que c'était juste en surface ? S'il était capable de lire en lui autant, est-ce qu'il lui disait juste ce qu'il voulait entendre ? Toutes ces pensées, sans exception, traversaient son esprit et lui brisaient le coeur.

« Je pense pas que tu sois un monstre, oncle Kane. Je pense juste que tu sais plus ce que c'est que de faire confiance à quelqu'un. »

Il essuya les larmes qui s'étaient mises à couler chez lui aussi.

« J'aurais cru en toi tout pareil, j'aurais... »

Il eut un sanglot. Le réprima, et essuya sa morve et ses larmes avant de se rendre compte qu'il avait besoin de sortir de là.

« Je vais sortir les chiens. »

Il dit, charmant les laisses jusqu'à lui, se préparant à la promenade des molosses adorables, qui ne comprenaient pas ce que ces maitres avaient. Il reviendrait, apres, il avait juste besoin... d'air.

Laisser le choix, c’était prendre un risque. Avec Finn, il n’avait pas eu le courage de prendre ce risque là. Le bonheur dans la lâcheté valait mieux que la tristesse du téméraire. Il ne pouvait pas se résoudre à le perdre, et maintenant, il le sentait glisser entre ses doigts. Dorian ne pouvait pas se défendre. Il se savait coupable au plus haut point. Comment se défendre quand on sait qu’on a tort sur tous les points ? Il assumait cette malhonnêteté qui avait animé ses actes pendant tant d’années. En revanche, il ne put s’empêcher d’être blessé. Pensait-il vraiment qu’il n’avait pas essayé de stopper le flux de pensées ? Cela n’avait rien d’agréable. D’entendre. A tort et à travers. De savoir toutes les vérités.

“Finn… Tu n’en es pas un. Et cela n’a rien à voir avec ce que j’ai pu voler de tes pensées.”

Ce que je vole encore. Il n’était pas convaincu par les mots de son neveu. Il était un monstre, par ce don, et par tout un tas d’autres actes. Finn ne pouvait pas voir comme ce mot s’était gravé en lui, depuis ses jeunes années. Chaque seconde un peu plus.

“Finn…”

Il ne fit cependant rien pour le retenir. Il ne savait sans doute pas comment faire confiance aux gens maintenant. Il n’avait probablement jamais su. Ou cela remontait à des souvenirs beaucoup trop lointain. Il avait toujours vécu en dehors des illusions sociales. Il n’y avait que quelques personnes sincères en ce monde. Seulement quelques personnes si rares. Finn faisait parti de ces personnes-là. Le plupart du temps.

Dorian resta immobile. Plusieurs minutes. Il ne savait pas ce qu’il était sensé faire. Ou même dire maintenant. Il ne pouvait pas changer. Il vivait comme cela depuis trop d’années, et son don avait pris possession de lui plus qu’il n’avait pu apprendre à le contrôler. Il se trouvait jusque là chanceux de ne pas être fou. Mais finalement, peut-être que la folie était plus enviable que la lucidité par moment.

Il finit par bouger. Il attrapa les assiettes. Et celles-ci furent violemment explosées contre le sol. Suivies par tout ce qui pouvait se casser à coups de poings, ou de chaise. Finalement, peut-être qu’il était brièvement fou. La colère n’est-elle pas une courte folie, comme dirait je ne sais plus quel philosophe latin ? Pourtant, toute cette destruction n’arrivait pas à apaiser le feu amer qui le rongeait. Ce n’est que lorsqu’il sécorcha les mains sur les bris de vaisselle qu’il se sentit un peu humain. Mais il ne se laissa aller guère longtemps. Dissimulant toutes les traces de son état. Son neveu n’avait pas à subir ses démons. Quels qu’ils soient.

Il s’assit au salon. Après avoir retrouvé un cendrier. Cela faisait tellement longtemps qu’il n’avait pas fumé. Cette cigarette est si amère. Il se leva quand Finn et les chiens rentrèrent. Hagard. Il avança vers son neveu, mais les mots lui manquaient. Il ne savait pas quoi dire. Mais…

“Si… Si tu as des questions… Je…. Je te dois sans doute, plus de transparence…”

La réalisation était venue, brutale. Il avait entendu ce qu'il avait pensée, clair comme de l'eau de roche, et c'était plus parlant que tout le reste. Et plus choquant aussi. Il n'était pas allé bien loin dans sa réflexion, il fallait dire que le garçon était de toute façon assez direct dans ses pensées et sa vie en général, comme son oncle l'avait sans doute toujours su. Ses mensonges n'étaient que des petites choses d'adolescent. ses secrets, rien de bien grave. Mais ça restait ses choix. Dont il venait d'être privé.

Les trois adorables monstres étaient contents de rencontrer le frais de la nuit, après la chaleur de la journée. Mais ils devaient sentir quelque part ce que leur jeune maître ressentait, eux aussi, parce qu'ils ne partaient pas bien loin. Ca avait toujours été des protecteurs pour Finn, des parents supplémentaires. Il suffit que l'un d'eux leche sa main qui tremblait un peu pour que le garçon fonde en larmes. Il n'avait pas autant pleuré depuis ses 8 ans. Ces derniers jours, entre ça et Ariel, il avait l'impression de rattraper toutes ces années où il avait été simplement heureux et insouciant. Pour la plupart du temps. Il serra les toutous, pleurant comme un idiot près du parc, et quand ses sanglots s'étaient taris il reprit le chemin de la maison.

Son oncle était toujours là, mais dans le salon. Et Finn ne pouvait pas deviner ce qui s'y était passé. Tout ce qu'il voyait, lui, c'était l'air inquiet. Et aussi, il fumait. Le jeune Gryffondor détacha les chiens qui allèrent voir Dorian avant d'aller se raffraichir dans leurs écuelles, les laissant face à face tous les deux. Le visage de Finn était soucieux comme rarement, lui aussi. Ses pensées étaient un bazare de doute, de tristesse, et d'affection.

« Est-ce que... tu m'as caché autre chose ? A propos de maman ou... »

Ils parlaient parfois d'elle, et il savait combien l'oncle Kane l'adorait. Avec son métier, peut être que son oncle avait juste du mal à déceler les mensonges nécessaires du reste. Il était tellement secret... Finn écouta sa réponse, sérieux et attentif, et puis il soupira. Plein de caution, bien plus que ça ne lui ressemblait, il se rapprocha de Dorian pour le prendre dans ses bras à nouveau. Il le serra progressivement. Il ne pouvait pas contrôler ses pensées... Merlin il ne savait même pas les interpréter la moitié du temps. Il n'arriverait pas forcément très vite à devenir Occlumens alors... En attendantil devrait juste faire comme avant et lui faire confiance.

« Je t'aime, tonton. »

Il dit. Il n'en aurait pas eu besoin, parce qu'il le pensait aussi, et il le serrait fort. Mais des fois que ses peurs le trahissent, il préférait l'exprimer tout haut. Il aurait sans doute besoin de temps pour ne pas... se méfier tout le temps, être sur ses gardes ? Mais il l'aimait et il lui ferait aussi confiance, comme toujours.

Fermer son esprit aux pensées de Finn était vraiment complexe, mais il en fit l’effort. Pour respecter son intimité un peu mieux. Pour progresser. Pour lui faire confiance jusqu’au bout. Cela lui demandait un constant effort. C’était un peu comme un marathon mental. C’était éprouvant. Et avec sa question qui éveillait aussi beaucoup de trouble en Dorian, c’était d’autant plus complexe. Il garda le silence quelques secondes. Etait-il prêt pour recevoir une autre énorme vérité ? Et n’allait-il pas lui en vouloir encore plus s’il lui cachait quelque chose ? La tentation de fouiller sa tête pour prendre la bonne décision était grande mais… Sa soeur lui aurait mis une gifle de penser comme ça, elle lui aurait dit d’écouter son coeur. De leur faire confiance à tous les deux.

“Oui… A propos de Lottie… Et… de sa mort… Tu ne sais pas tout… Je préférai attendre que tu sois adulte… Et… Je sais que tu l’es maintenant…”

Il vit son neveu s’avancer vers lui. Et il ne le repoussa pas. Il le serra doucement dans ses bras. Il ne savait pas trop pourquoi Finn agissait ainsi. Ne plus entendre ses pensées avait quelque chose de terriblement angoissant. C’était comme marcher sans canne alors que depuis des années on s’appuie dessus par peur de tomber.

“Moi aussi, Finn.”

Plus que tout au monde. Il finit par se détacher de lui. Et il l’invita à s’asseoir pour qu’ils parlent. Il s’assit en face de lui. Un des chiens vient nicher sa tête sur les genoux de Dorian, comme pour lui prendre un peu de sa peur, de sa tristesse.

“Charlotte… Elle était Auror. Tu le sais. Mais sa mort n’était probablement pas accidentelle. Elle… Elle avait sans doute découvert une affaire de corruption au sein du ministère. Et sa franchise lui a probablement coûté la vie. Je… Je n’ai jamais pu savoir exactement ce qui s’était passé. Je n’ai jamais voulu chercher trop loin. Parce que tu étais encore si jeune. Je ne voulais pas qu’ils s’en prennent à toi, ou que tu finisses seul. Et… Cela ne remènera pas Lottie…”

Sa voix tremblait de raconter tout cela. C’était dur de se sentir si impuissant face aux injustices parfois. Il n’était pas un superhéros et ce monde était pourri. Il passa une main sur son visage, essuyant ses yeux avant de pleurer à nouveau. Il se redressa, attrapant une nouvelle cigarette. C’était fou comme ces mauvaises habitudes revenaient vite.

Cette nouvelle donnée était malgré tout assez perturbante. Dérangeante. Mais... Il était capable de faire avec. Il apprendrait l'Occlumencie. Il serait capable de soulager son oncle et en même temps de protéger sa vie privée, et puis... Et puis en tant qu'Auror, ça lui servirait et pas qu'un peu ! Avoir pris son oncle dans ses bras l'avait calmé, un peu. Il avait confiance en lui, assez pour le croire cette fois. Croire qu'il ferait de son mieux, et qu'il ne lui cacherait plus des choses aussi importantes que ça. Naïf petit Finn... Il l'accompagna pour s'asseoir sur le canapé, l'air toujours un peu soucieux.

Il encaissa plutôt bien la nouvelle. Ce n'était pas comme si la mort de sa mère ne l'avait pas déjà affecté au plus haut point. A huit ans, apprendre que la personne qui est tout votre univers, parce qu'on n'a pas de père ou d'autre famille proche, était morte dans des circonstances violentes... C'était déjà dur. Il avait souvent posé la question, petit. Il se souvenait mal maintenant mais l'oncle Kane avait dû faire face à ça avec ce qu'il pouvait. Est-ce qu'elle avait eu mal ? Est-ce que ça voulait dire qu'elle n'était pas assez forte ? Et si c'était sa faute, d'une façon ou d'une autre... Mais du coup, que ce soit un coup monté, ou l'exercice de ses fonctions, le résultat avait été le même. Alors que d'après ce que lui disait son oncle, en réalité, il s'agissait de quelque chose de bien plus compliqué. Qu'il avait gardé pour lui. Tout ce temps. Finn l'observait, cherchant à lire en lui comme l'homme pouvait le faire.

« Et... tu avais peur que je chercher à la venger, pas vrai ? »

Même pour un garçon pas forcément très subtil, c'était l'explication la plus logique. Et... Il faut avouer que fonceur tête baissée comme il était, il aurait sans doute essayé, plus jeune. Il avait du mal à croire que l'oncle Kane n'ait pas essayé. Pas du tout. Ou alors, on l'avait menacé ? Pourquoi... Pourquoi ce monde était si compliqué.

« Je te promets... je le ferai pas. C'est pas pour ça que je veux devenir Auror, tu sais ? C'est sûr... j'aimerais savoir qu'elle approuve mais... C'est ce que je veux, pour moi. »

Il dit, avec plus de sérieux qu'on ne lui connaissait. Il y avait seulement deux personnes qui avaient vu ce pan de lui ces temps ci. Ariel, et peut être Arthur Thorn. Il espérait que ce dernier lui fasse assez confiance pour tout ça et... que le premier s'en souvienne un peu aussi. Et pas seulement de l'idiot qu'il avait été, ces courts mois de relation. Un idiot amoureux et trop démonstratif. Et pas assez à l'écoute. Et... Merlin. La blessure était encore fraîche, la douleur encore présente... et la moindre pensée la ravivait.

« C'est... dur. Tu sais ? J'crois... Je crois qu'elle me manque encore plus aujourd'hui. »

Parce qu'elle avait toujours les mots pour le consoler. Son oncle essayait, du mieux qu'il pouvait, mais il n'était pas sa mère. Finn ne lui reprochait absolument pas mais... Ca lui rappelait juste ce qu'il avait perdu, tout ça.

« T'as déjà été amoureux... toi ? Tu sais... Tu sais comment il faut faire quand... »

Il avait eu beau avoir un bon paquet de relations par le passé, jamais rien n'avait pu être comparable. Il avait l'impression d'avoir un trou à la place du coeur. S'il était plus empathique, il aurait pu s'imaginer à quel point ça devait être dur pour son oncle, de le voir comme ça. Mais il ne parvenait pas à réfléchir de cette façon. Il avait soupiré. Et regardé l'oncle Kane avec un air un peu perdu.

Garder les secrets de cette famille n’était pas une chose si aisée. Parfois, il avait eu envie des les hurler ces vérités, d’être aussi égoïste et imprudent que sa soeur, mais à chaque fois, il avait fait attention pour Finn. C’était peut-être le seul reproche qu’il adressait à sa soeur, de n’avoir pas suffisamment pensé à se protéger pour son fils. Lutter pour la justice est une chose, mettre en péril la vie de son enfant en est une autre.

Il acquiesça à la question de son neveu. Il avait eu peur de cela oui. Et que cette nouvelle lui fasse encore plus de mal. Qu’il n’ait plus confiance en rien après une telle découverte. Il ne voulait pas voir s'effondrer son équilibre. Il avait préféré attendre qu’il ait les épaules pour encaisser tout cela. Ça avait été long d’attendre, de garder les informations secrètes, même au sein du ministère. Au moins, maintenant, il se sentait comme libéré d’un énorme poids.

“Je sais, Finn, que ce n’est pas pour ça… Et je suis sûr qu’elle aurait approuvé ce choix. Elle aimait être Auror, et elle aurait aimé que tu suives la voie des Justes comme elle. Tu es fait pour ça. Même si c’est beaucoup trop dangereux pour le petit garçon que tu resteras toujours à mes yeux, Finn…”

Et c’était dur pour lui aussi. Il ne le montrait pas souvent à son neveu, mais elle lui manquait. Parce que sa vie était très solitaire, et depuis la mort de Charlotte, il peinait à aller vers de nouvelles personnes. Il s’était enfermé dans son rôle de tuteur et d’employé. Un bon alibi pour ne pas se confronter aux autres. Pour ne pas craindre de nouvelles pertes.

La question de son neveu le laissa silencieux quelques secondes. Il n’avait jamais parlé à qui que ce soit de sa seule histoire d’amour. C’était autre chose qu’il avait cadenassé au fond de son être pour ne pas souffrir de l’absence de l’être aimé. Il comprenait son neveu. Et malheureusement, il était le pire conseiller dans ce domaine. Sans doute. Il hocha positivement de la tête, avec un soupir mélancolique.

“Oui… Une fois… C’était une femme merveilleuse… Même ta mère n’a pas pu la rencontrer… Je sais ce que ça fait d’être laissé le coeur à vif, et… A part le temps, il n’y a pas vraiment de miracle… Je suis un très mauvais exemple en même temps… Ta mère aurait pu te dire que je suis le plus niais des romantiques, elle aurait fini par me présenter à toutes ses amies, ça aurait été un calvaire…”

Il rigola à cette idée. Elle l’avait déjà fait quand ils étaient à Poudlard.

“Essaie peut-être, de ne pas rester seul ? Je sais que tu as des amis qui seront là pour t’épauler… Ce garçon que j’ai croisé à l’hôpital a l’air de t’apprécier, non ? Et cet autre qui est si exubérant, Silène ? Peut-être que c’est le moment de renouer contact ? Et peut-être… De s’excuser de certaines choses ?”

S'il y avait bien une chose que Finn voulait que son oncle lise en lui, c'était bien l'affection qu'il lui portait. Jusqu'ici, ça n'était bien sûr pas consciemment qu'il avait ces élans d'affection. Quotidiennement, quand il le voyait, quand il pensait à lui ou parlait de lui, il avait régulièrement en tête toute l'affection qu'il lui portait et ça ne changerait pas. Même s'il était maintenant un peu plus sur la défensive...

Il l'écoutait, avec un certain retour au Finnou plein de doutes et tout penaud qu'il avait été parfois, plus petit. Quand il ne connaissait pas les choses il était plutôt du genre à aller de l'avant, à foncer quitte à se prendre -souvent- un mur. Ca n'était pas si dur de se relever pour lui d'habitude. Il oubliait les chagrins bien vite. La preuve en était qu'il avait bien vite pardonné à Ariel de l'avoir trompé. Ca n'avait pas d'importance. Ils s'aimaient... Il écouta Dorian avec déférence et apréhension à la fois.

« C'est pas comme si t'étais pas le plus cool des oncles aussi... »

Il dit, en souriant à nouveau. Il était cool son oncle. Et badass. Et intelligent. Et... euh... beau ? Il n'en savait trop rien, pour son âge sans doute mais c'était pas quelque chose que Finn savait tellement jauger, ça. Mais il le savait gentil et attentionné, ça l'avait souvent surpris qu'il n'ait pas quelqu'un et en même temps, avec son travail...

« C'est... Je sais pas trop. »

Il commença, un peu gêné. La question qui concernait Hyacinthe était compliquée. Au final, même si l'autre garçon l'appréciait, lui, il le connaissait à peine. Clairement parce qu'il n'avait jamais pris la peine d'apprendre à le connaître mais... il n'en avait jamais vraiment eu l'envie ? Entre le quidditch, les examens, Ariel et le reste... Le garçon s'effaçait facilement de son esprit. Et Silène... Est-ce qu'ils n'étaient pas amis simplement parce qu'ils avaient vécu dans le même dortoir ? Plus différents, tu meurs. Et il n'avait pas eu de nouvelle de lui depuis tellement longtemps, ce dernier aussi avait une vie très mouvementé et un amoureux alors... Il n'avait sans doute pas besoin de lui.

« Des fois tu sais, j'ai l'impression que je connais des tas de gens, mais... que j'ai pas vraiment d'amis. »

Les mots avaient dépassé sa pensée et étaient sortis comme il les ressentait. Ca n'était ni triste, ni un reproche, ni la faute de personne au final... Finn adorait s'amuser avec des amis, être entouré, en groupe, mais il n'était plus sûr de connaître suffisamment quelqu'un pour pouvoir l'appeler ainsi. La personne qu'il avait le plus appris à connaître ces derniers temps c'était son amoureux et... Il n'allait pas pouvoir redevenir son ami avant longtemps.

Dorian sourit à son neveu. Il était mignon ce petit gars. Il n’était pas si “cool” que ça. Il se sentait souvent vieux jeux quand il voyait son neveu. Mais il aimait cette façon que Finn avait de l’idéaliser. Il ne pouvait pas douter de l’amour qu’il lui portait. Malgré tout. En tous cas, pour les chagrins d’amour, il n’était pas un exemple à suivre. Il avait mis tellement de temps à se remettre de la perte de son amour. Il n’avait pas voulu tourner la page. Pour lui, il ne pouvait pas y avoir de nouvelle page. Il lui avait promis. Et jusque là, il avait réussi à tenir sa promesse. Personne n’avait fait battre son cœur comme elle. Personne ne l’avait fait sentir aussi vivant qu’elle.

“Petit flatteur…” lâcha-t-il avec un sourire.

Il garda quand même un petit sourire, touché. Il attendit la suite. Se retenant de lire directement ses tourments dans sa tête. C’était pourtant tellement plus clair de lire directement en lui. Mais il avait dit qu’il arrêterait. C’était une question de confiance. Il avait confiance en Finn. S’il ne voulait pas tout lui dire, il devait respecter cela maintenant. Et s’y tenir. Résister à l’impatience et à l’inquiétude. Il le laissa chercher les mots, son regard comme encouragement. Il sentait bien que Finn était dans une période compliquée. En plus du choc de l’attaque qu’il avait vécu. Cela faisait beaucoup pour un bonhomme qu’il avait essayé de toujours préserver des rudesses de la vie. Et puis, il avait toujours eu l’air si insouciant, le voir ainsi, c’était quelque peu inquiétant.

Il acquiesça. Il comprenait cette sensation. Il l’avait vécu sans doute bien plus que son neveu. Mais du coup, il le comprenait vraiment. Et pourtant, les rares fois où il avait croisé les amis de Finn, il avait senti chez eux une amitié sincère. De bons sentiments. Mais ces doutes étaient le lot de tout un chacun.

“On a tous plus ou moins cette sensation à un moment de notre vie, Finn. Mais… Dans ton cas, je crois que tu as juste du mal à voir l’attachement que les autres ont pour toi. Tes vrais amis ne sont peut-être pas ceux avec qui tu passes le plus de temps. C’est parfois difficile de savoir qui tient vraiment à nous. Même pour quelqu’un comme moi, tu sais…”

C’était compliqué d’affronter ces angoisses-là. Lui-même s’y heurtait encore à son âge.

“Et puis… Peut-être que jusque là, tu n’as jamais ressenti le besoin d’être plus proche de qui que ce soit ? Tes besoins évoluent, c’est ça de grandir… C’est pas toujours aussi plaisant qu’on croit…”

Il marqua une courte pause.

“Au moins, tu as un super oncle sur qui compter… C’est mieux que rien…" dit-il avec un petit sourire amusé, histoire d’essayer de détendre l’atmosphère et faire rire un peu son neveu.

C'était un euphémisme de dire que Finn aimait son père adoptif. Et s'il lui connaissait des défauts, ils n'arrivaient pas a la cheville du reste de bonté que l'homme était. La preuve, même l'annonce de son don n'avait pas suffit, malgré les mensonges que tout ça avait entraîné. Il était peut être moins a l'aise, mais c'était tout juste perceptible. Il lui souriait comme toujours. Et il l'écoutait comme si Dorian Kane avait toujours la solution pour lui. Un peu comme le messie. Il écoutait jusqu'au bout -pour une fois- en essayant de comprendre ce que l'adulte essayait de lui dire. Ça n'était pas simple pour Finn, pour qui l'amitié était être les uns sur les autres en toute circonstance, s'amuser, partager, mais rien de plus profond que ça.

« Je sais plus tellement je crois. »

Il était perdu. Depuis quelques temps plus que depuis toujours, avec tout ce qui se passait bien sûr les priorités changeaient. Le temps de la recherche de l'amusement constant, et de la douce ignorance était peut être passé... Son oncle avait -encore une fois- raison. Il se mordit la lèvre, hésitant. Il ne confiait pas souvent ses angoisses, parce qu'il n'y prêtait pas souvent attention, et qu'il avait eu une vie plutôt facile jusqu'ici, toute chose considérée.

« J'avais jamais eu quelqu'un comme lui. »

Il dit a voix basse. Il n'y avait pas besoin d'être Legilimen pour comprendre qu'il s'agissait d'Ariel. Il avait été beaucoup de choses a la fois, de façon plus vraie et plus intense que l'adolescent n'avait jamais connu. Et maintenant il l'avait perdu. Une larme coula et il l'essuya rapidement, renifflant le reste a l'intérieur.

« Au moins oui. »

Il sourit, finissant d'essuyer ses yeux fatigués de pleurer.

« C'est même plus que pas mal. »

Il avait levé la tête vers son oncle et avait dit ça de façon bien plus assurée. Il avait de la chance, il le savait. Parfois il l'oubliait mais il le savait. Et ça, on ne pouvait pas lui retirer.

Son neveu était perdu. C’était normal. Il y avait eu tellement de choses en si peu de temps. Dorian ne pouvait pas s’empêcher de maudire Ariel d’avoir choisi le pire moment pour abandonner Finn. On ne choisit pas ce genre de choses, mais tout de même. Après un drame d’ampleur sociale, il se retrouvait à gérer par la même occasion un drame personnel. C’était beaucoup pour un même jeune homme. Pour son petit bonhomme. Il ne pouvait pas protéger son neveu de ces choses là hélas. On se construit en affrontant les drames, en s’en relevant. En continuant d’avancer.

“Finn… Tu n’auras jamais plus quelqu’un comme lui, c’est une évidence, car chaque être humain est unique, mais cela ne veut pas dire que tu ne rencontreras pas quelqu’un d’autre qui puisse te rendre heureux.” souffla-t-il avec un sourire rassurant.

Dorian ne pouvait pas faire plus. Il ne pouvait pas prendre sa douleur. Sinon, il l’aurait déjà fait depuis longtemps. Il ne pouvait pas tout épargner à son neveu. Il n’était qu’un soutien pour lui. Qu’un appui pour l’aider à avancer dans sa propre vie. Pour qu’il puisse faire ses propres armes. Qu’il devienne autonome. Que ce beau jeune homme soit aussi juste et bon qu’il était brave et courageux. Il savait que cela arriverait. Il devenait meilleur chaque jour. Il réalisait. Sa superficialité était sans doute beaucoup liée à sa jeunesse. Du moins, c’était l’impression qu’avait son oncle.

Il se leva, s’approchant de son neveu. Il posa une main sur son épaule.

“Tu devrais aller te reposer je crois, Finn. La nuit te portera peut-être conseil.”

Il se pencha pour embrasser son front. Il avait besoin de repos. Et lui de même sans doute. Ils avaient eu tous les deux eut une rude semaine. Une nuit de sommeil ne serait sûrement pas assez pour les remettre sur pieds.

“Il fera jour demain. Et le soleil brillera pour toi, Finn…” conclut-il d'une voix pleine d'optimisme. Oui, il savait très bien faire semblant de l'être, optimiste.

Il frotta l’épaule du Gryffondor. Une nuit de sommeil était ce qu’il leur restait de mieux à faire. Et la vie allait continuer. Encore et encore.