Bienvenue chez les Moldus

Notre groupe de cinq amis était aussi étrange qu’impossible. Nous avions tellement des personnalités différentes que c’était presque étonnant par moment que nous nous entendions aussi bien. Dans toute cette jolie bande, nous étions maintenant avec des fiancés. Mon meilleur ami avec la rouquine de la bande. Bien sûr, j’avais agacer mon meilleur ami quand il avait commencé sa relation avec elle, parce que c’est ce que fait un ami, mais j’étais réellement content pour eux deux. Nyx étant également une bonne amie, je savais qu’elle serait la meilleure personne au monde pour Charly. Si j’avais toujours entraîné mon ami dans mes conneries, Nyx pouvait m’y suivre plus facilement que lui. Je ne dis pas ça péjorativement, puisque le fait que Charly tente de me garder sur le bon chemin est une bonne chose… sauf qu’en contre-partie, Nyx encourage un peu mon comportement turbulent… maintenant même elle me fournit ma drogue. J’étais pas mal certain que parce qu’ils étaient mes amis, ils tentaient de me restreindre dans ma consommation… dans un sens, je ne pouvais que les remercier…

Nyx m’avait averti qu’elle passerait me voir parce qu’elle voulait trouver LE cadeau parfait pour Charly. Il fallait dire que ce n’était pas tous les jours que les gens ce fiancent. Je n’étais pas vraiment certain de savoir comment j’allais pouvoir l’aider exactement; parce que c’était elle la personne la plus près de lui… Pour sur, je le connaissais d’une façon différente d’elle, mais pas de la à tout savoir. À l’heure tapante, elle toqua à ma porte que je me dépêchai d’ouvrir. Lui retournant son sourire, j’échappai un petit rire devant toute l’énergie qu’elle dégageait. « Salut Nyx! » Je me gardai bien de répondre au fait qu’elle me demandait comment j’allais. De toute façon, la surprise de savoir que j’allais faire un tour chez les moldus dû me paraître dans la face immédiatement. Eh… non? Je ne voulais pas y aller? Je n’étais jamais allé chez les moldus et je ne peux pas dire que c’était un endroit qui m’attirait franchement. Par contre, j’avais promis de l’aider, donc je n’avais plus beaucoup le choix.

J’eus tout juste le temps d’enfiler mes chaussures et de me saisir de mon manteau avant de me retrouver dans la rue, puis dans un coin que je ne connaissais, mais alors là pas du tout. Retenant un soupir, j’enfilai mon manteau alors que je marchais à ses côtés. Je n’étais vraiment pas convaincu que ce soit une bonne idée que je sois là… Je pouvais faire une gaffe à tout moment… Je lui tirai la langue devant ses moqueries. Par chance que je n’étais pas susceptible dans la vie parce que sinon je serais dans le pétrin rare! Je jetai un regard autour de moi en tentant de me persuader que c’était une bonne idée de me trouver ici. Bon, après tout, j’étais avec Nyx, alors en soit, tout irait bien. Quoiqu’en même temps, j’étais mieux de profiter de l’expérience plutôt que de la ruminer. J’allais peut-être bien apprendre, mais je n’arrivais pas à comprendre comment on pouvait vivre sans magie. « Pourquoi chez les moldus en fait? Y’avait rien dans le monde des sorciers qui faisait l’affaire? » Je voyais mal comment je pourrais lui donner mon avis dans des trucs que je ne connaissais pas du tout!

J'eus une réaction légèrement défensive quand elle attaqua directement avec mon sujet sensible; Lou. Un peu raide, je mordis l'intérieur de mes joues suffisamment fort pour en laisser des marques de dents j'en suis sûr. Comment ça se passe avec Lou hein? Bah rien du tout! Si je parlais, est-ce que Nyx irait tout bavasser directement à sa meilleure amie ou je pourrais respirer un minimum en me disant que Lou ne serait pas au courant? Je gardai le silence pendant un moment, mesurant les pour et les contres de ma situation. Je lui avais jeté un de ses regards mécontents, mais à voir son sourire, elle était fière de son coup. « Il ne se passe pas grand-chose? » Qu'est-ce qu'il y avait vraiment à dire? Lou et moi n'avions été que quelques mois ensemble dans notre adolescence pour ensuite décider que nous étions mieux amis… bon c'était peut-être un mensonge que nous nous racontions tous les deux pour avoir la conscience tranquille, mais au moins ça nous convenait. Cependant… « Honnêtement je ne sais pas trop quoi te dire, me doutant qu'elle t'a déjà tout dit... » Je passai ma langue sur mes lèvres et je regardai devant moi, ne voulant pas vraiment affronter le regard de la rousse. « Y'a quelques semaines elle s'est présentée chez moi en larmes… Probablement parce que Blanche et toi étiez occupées… sinon je ne vois pas vraiment pourquoi elle serait venue chez moi… Je ne crois pas être la personne la plus réconfortante du monde… Depuis… pas grand-chose... » Je lui jetai un regard en coin en enfouissant mes mains dans les poches de mon pantalon. « Que veux-tu savoir exactement? » Autant bien le lui demander directement, de toute façon, je doutais que ça ne tarderait pas, alors autant y aller tout de suite. Cependant, je n'étais pas encore sûr de l'exactitude des informations que j'allais lui donner. Ce n'était pas quelque chose que je comprenais totalement moi-même, alors tenter d'expliquer quelque chose que je ne comprenais pas… bonne chance!

@Nyx Williams

Quelque chose qu'il puisse porter même chez les moldus… Beh… Ouais, j'allais attendre de voir ce qu'elle allait proposer avant de dire quoique ce soit, parce que me connaissant, je n'allais lui sortir que des conneries. J'osais me dire que Charly devait déjà avoir tout ce dont il avait besoin, ça n'allait pas être aisé de lui trouver quelque chose qu'il n'avait peut-être pas ou qu'il aimerait suffisamment pour le porter plus que les autres… supposons que ce soit un vêtement. Silencieux, je me contentai de marcher à ses côtés tout en observant tout ce qui ce passait autour de moi. Il y avait tellement d'action partout autour que je ne pouvais pas tout voir en même temps. J'avais vingt-cinq ans et tout ce qui constituait le monde moldu était presque un total mystère, sauf ce que m'avait raconté à l'occasion mes amis par le passé. J'imagine que Charly a dû vivre la même chose quand il s'est retrouvé catapulté dans le monde des sorciers, alors que son monde à lui n'avait toujours été que celui que je visitais en cet instant.

Sa remarque à propos de Lou qui ne dirait rien même si elle se faisait arracher le bras me fit sourire. Ah ouais, j’avais tendance à oublier qu’elle parlait autant que moi. Par chance, c’était Nyx qui se trouvait avec moi en ce moment et non pas Blanche, parce que là j’aurais vraiment été dans la merde. Un petit rire franchit mes lèvres quand elle se mit à trouver que mon raisonnement n’était pas tout à fait exact. « J’ai jamais dit que j’étais doué pour les relations intimes avec autrui… J’te rappel que ce n’est pas tout à fait moi le plus stable de la bande! » Il y avait ça de bien au moins dans ma condition, j’étais capable d’avouer que des relations à long terme n’avait pas fait partie de ma vie… Quelques mois et puis hop je changeais. C’était souvent comme ça et quelques mois c’était quand j’étais un peu plus…. Comment dire… attaché à la personne?

Secouant doucement la tête devant son air sévère, sourire en coin amusé aux lèvres, je pris le temps de mieux réfléchir à comment lui dire ce que je devais lui dire. Je devais avouer que je ne comprenais pas du tout pourquoi Lou avait eu besoin de mon réconfort à moi. Certes, nous nous disons beaucoup de choses, mais j'aurais pensé que les peines de cœur auraient été un domaine plus… féminin. Il m'arrivait tellement d'en briser des cœurs que vraiment… je n'aurais jamais pensé être le premier choix de quelqu'un… Quoique je m'étais bien gardé de lui donner des conseils. Est-ce que je l'aimais? Non! Bien sûr que non… quoique... eh oui… ou... Peut-être? Je me mis à grommeler en ne voulant pas lui répondre, mais je savais qu'elle me harcèlerait jusqu'à ce qu'elle aille ce qu'elle voulait entendre. Je tournai la tête pour regarder la jolie rousse sans chercher à dissimuler tout le questionnement qui pouvait me tourner dans la tête en pensant à la jolie blonde. Je rigolai un peu. « Ce n'est pas pareil, Charly et toi c'était plutôt frappant comme histoire! » Je mordis légèrement dans ma lèvre inférieure avant de me lancer. « Je ne sais pas… je crois bien que oui… m'enfin… En la voyant pleurer autant pour ce type qui partait ailleurs, les voir ensemble dans les couloirs du ministère… tout ça m'a fait vraiment chier… J'ai mis du temps à comprendre ce que je ressentais vraiment… » Mon front se plissa légèrement en continuant de réfléchir à mon fil d'idée. « Je viens de découvrir ce que c'est la jalousie et que j'ai fait vivre ce sentiment à tant de personnes… et que... » Ouais, allez! Avoue donc tout! Libère toi! « Bah c'est ça... » Trouillard…

Si j’avais à comparer mes amis… disons que pour sortir les vers du nez, Nyx était vachement douée… Elle allait insister jusqu’à ce que je crache le morceau en entier… À la différence d’Isleen qui avait plutôt respecté mon silence et que j’avais pu tout garder pour moi. J’aurais dû me douter qu’il y aurait aussi anguille sous roche avec cette proposition d’accompagner mon amie pour un cadeau. Par contre, ce que j’aimais avec la jolie demoiselle à mes côtés, c’était qu’il n’y avait aucune interprétation possible autre que celle qu’elle voulait nous faire savoir, donc là, maintenant si elle pouvait me frapper, elle le ferait clairement. « Oh arrête, il te dévorait des yeux! Même aveugle j’aurais pu le savoir! » Bon peut-être pas à ce point-là, mais comme elle m’attaquait aussi de ce côté… Si seulement elle savait le nombre de discussion que j’avais eu avec Charly… Elle ne me dirait sans doute pas une chose pareille, mais comme j’avais juré de me la fermer… je continuais de garder le silence jusqu’à la présence de mon avocat!

Je me mis à grommeler sans vraiment m’en rendre compte quand elle se mit à m’applaudir. Non vraiment, je n’aimais pas parler de tout ça. C’était quelque chose que je voulais démêler seul. Je ne voulais pas que tout le monde s’en mêle… Tout ça… c’était trop sérieux pour moi! Amoureux? Est-ce que c’était vraiment ça? Ce qu’elle disait se tenait, mais dans mon déni habituel, tout ce que j’entrevoyais c’était devenir sage et je ne savais pas du tout si j’allais vouloir de tout ça. Et puis, si ça ne fonctionnait pas? Si Lou me repoussait? Nous avions essayé par le passé non? Alors, qu’est-ce qui serait vraiment différent maintenant? Nous avions simplement vieilli… si elle avait pris en maturité, je doutais que j’aie fait pareil… Le lui prouver… « J’ai bien hâte de voir comment je vais réussir un tel exploit de le lui prouver quelque chose que j’ai du mal à comprendre! » Je soupirai. « Je l’ai déçue beaucoup plus souvent qu’autre chose… Je vois pas en quoi cette fois se serait différent! » La fuite était une de mes défaites préférées, ne pas trop faire d’effort pour m’éviter de souffrir inutilement. Foutu blocage! Je n’avais tellement pas envie d’être abandonné que de n’avoir aucune attache semblait être la meilleure option de toutes.

Je la suivis patiemment dans la boutique où les couleurs étaient omniprésentes partout. Un air amusé naquit sur mon visage en nous imaginant, Lou et moi dans une soirée romantique. Ah ouais, c’était définitivement l’un des pires tableaux qu’on pouvait s’imaginer. On aurait l’air de deux clowns assis devant une table, mal à l’aise et sans savoir quoi se dire vraiment pour ensuite se quitter et ne plus jamais en reparler. Tout en l’écoutant me donner des conseils, j’haussai un sourcil en entendant de ne pas tourner autour de n’importe quelle fille… Bah je les choisissais d’abord! Naméoh! Comme si je me donnais systématiquement à n’importe qui! Des plans pour être plein de bestioles! Je gardai le silence en tournant les talons pour sortir de la boutique puisqu’elle ne semblait pas trouver ce qu’elle voulait. Ça paraissait que j’avais quitté l’université parce que mes progrès dans le fait de ne plus courir après autant de filles ne paraissait pas aux yeux de mes amis, mais je me disais que même si je le clamais haut et fort, personne ne me croirait. Bon y’avait eu Isleen dernièrement, mais en même temps… ça faisait du bien à l’occasion… « Honnêtement, je pense que même si j’étais sage depuis des mois, ce n’est pas gagné non plus. Y’a tellement de trucs qu’elle déteste chez moi que je ne vois pas comment j’arriverais à tout changer ça! » Je me mordis l’intérieur des joues. « En tant normal, je ne peux pas dire que j’aie du mal à charmer une fille, mais comme on parle de Lou… Je me suis rarement senti aussi démuni! » Un seul petit espoir voulu faire son apparition. « Elle ne t’aurait pas dit quelque chose, aussi minime soit-il qui pourrait m’aider? »

« Aveugle, tout simplement aveugle! » Je n’avais pas envie de m’obstiner avec elle sur qui avait raison. Si nous avions orchestré ce rendez-vous entre Nyx et Charly, nous avions bien des raisons de croire que c’était parce qu’ils se plaisaient mutuellement et au final, nous avions eu raison! La preuve était qu’ils étaient maintenant fiancés. Il n’avait fallu que leur forcé un peu la main et le tour était gagné. Fin de la discussion. De toute façon, tout cela avait été pour moi qu’une manière de tenter de détourner l’attention de ce que je pouvais ressentir pour Lou. Ce qui avait lamentablement échoué.

Oui je me comportais comme un gamin parce que j’en étais encore un mentalement. Quand je décidais que c’était trop compliqué pour moi ou que je voulais continuer de vivre dans le déni, il n’y avait rien de mieux que de se mettre à râler, comme ça on me fichait la paix. Sauf que je ne devais pas oublier qui m’accompagnait. Après tout, elle était tenace, très tenace! « Ah ouais? Quand ça que je l’ai étonné? Quand j’étais à l’infirmerie inconscient à cause d’un cognard? » Bon j’exagérais, mais Lou m’avait tellement souvent reproché de mauvais comportements que mes bons côtés ne devaient pas suffire à camoufler tout le reste. J’étais déviant… alcoolique… drogué… et tout ça pour quoi? Pour l’amour d’une sœur que je n’avais pas eu le plaisir de voir grandir en même temps que moi et que j’aurais probablement râler contre elle régulièrement. Peut-être étais-je trop borné à ne vouloir voir que mes mauvais côtés pour m’avouer que je pouvais être une personne avec du bon sens… Mes décisions m’avaient si souvent mené de mal en pis…

Je fronçai les sourcils en la voyant rougir. Lou avait bel et bien parlé. Là était ma preuve. Je levai les yeux au ciel devant sa menace même pas voilée. Je sortis mes mains de mes poches de pantalon pour les lever en signe d’innocence de chaque côté de moi. « Comme si j’étais assez con pour aller lui dire que tu me dévoiles ce qu’elle te confie en toute confiance! » Toutefois, sa réponse me laissa toute une surprise. Je n’étais pas là pour avoir un diagnostic de ce que je ressentais. Je voulais juste savoir à quoi m’en tenir avec mon amie. La bouche m’ouvrit pour ensuite simplement se refermer. Je ne trouvais pas quoi dire exactement. Dans ma tête, il était presque inimaginable que Lou puisse être confuse à ce point. Elle était la rationnelle de la bande non? Se pouvait-il que si elle était aussi perdue que moi… Non… Quoique peut-être… Se pouvait-il qu’il y ait encore une petite chance pour un nous? « Faire valoir ce qu’elle aime chez moi… Tu sais que c’est le pire conseil que tu ne pouvais pas me donner en ce moment? J’en ai pour des siècles à essayer de trouver ce que c’est! » Ça me paraissait une tâche colossale…

Malgré toute cette discussion, j’étais dans ma tête. J’essayais de mettre en place certaines places de puzzles qui refusaient obstinément de rentrer à leur place. Quand elle vint me demander mon avis pour le cadeau de Charly, je m’efforçai d’être totalement présent pour mon meilleur ami et elle. « Tu veux quelque chose qu’il puisse porter… Pourquoi ne pas lui faire confectionner ou simplement lui confectionner un bijou discret et masculin? Trouve ou crée un pendentif ou une breloque ou un signe qui vous est propre à vous deux. Je suis sûr que dans ses grosses journées de travail, ça pourrait lui faire du bien d’avoir un petit quelque chose qui lui fasse sentir que tu es près de lui… Ça pourrait être son genre! » En fait, je n’avais pas tant réellement d’idée… J’essayais d’imaginer quelque chose d’original qui ne serait pas quelque chose que tout le monde cherchait à offrir, genre une cravate qui servait de laisse… « Sinon, je ne sais pas… n’y aurait-il pas une destination voyage autre que votre lune de miel à venir qui pourrait vous intéresser? Ou une activité qu’il mentionne vouloir faire depuis longtemps, mais que vous ne vous permettez pas? Ce ne serait pas un bien physique, mais ce serait de magnifique souvenirs... » Je crois… Tsay on demandait quand même des cadeaux d’amoureux à une personne volage…

Ah bah chouette tient, ma plus belle qualité c’était d’être entré dans un programme difficile d’accès pour les sorciers. En y réfléchissant bien, tellement de gens croyaient que j’étais un abruti… Mon problème était que j’étais une personne brillante, mais je me plaisais tellement plus à faire et dire des conneries que le côté brillant avait souvent tendance à se faire oublier. Si là était ce qui étonnait Lou, je n’étais pas sorti du bois sur un écoeurant de temps! J’avais choisi ce métier parce que je l’aimais et qu’il me permettait de bouger, de voir différents coins, pas pour intéresser ma meilleure amie. Ce n’était pas tout le monde qui pouvait y entrer, j’étais d’accord. Les examens d’entré étaient particulièrement difficiles, mais je n’étais pas le seul à y arriver…

Je grimaçai alors qu’elle frappait ma tête et j’allais protester quand elle voulu me dire mon caractère. Je n’avais pas spécialement besoin qu’on décrive à quel point j’étais un idiot. Je le savais déjà, merci! Le portrait qu’elle fit de ma personne était plutôt juste pour ce que je voulais bien montrer aux gens. Il y avait plusieurs d’entre eux que ce n’était qu’une parure, qu’une cachette pour mettre dans l’ombre d’autres de mes caractéristiques plus sensibles. Je n’étais pas convaincu d’être capable d’aimer quelqu’un dans le sens où on devait vraiment le faire, ça il me restait toujours à l’expérimenter. Cependant, ma sensibilité et mon empathie étaient plus que souvent camouflé par l’arrogance, le sarcasme et le déni. C’était tellement plus facile de faire genre. Affiché mes véritables sentiments, c’était me montrer vulnérable, me montrer vulnérable c’était très peu pour moi depuis ma jeunesse. Je n’avais pas envie qu’on me prenne en pitié. « Non, je ne suis pas n’importe qui. Je suis Antarès… celui qui ne montre jamais vraiment qui il est parce que c’est plus facile comme ça! Que personne ne connaît vraiment, même pas Charly! » Fuck…

Je détournai la tête pour regarder ailleurs autour de moi plutôt que mon amie. Je ne pouvais pas dire que cette discussion me faisait plaisir. Je n’étais pas fâché contre elle, simplement exaspéré par mon propre comportement d’enfant débile. Être un adulte comme les autres me semblait si difficile à réaliser par moment. Je les enviais. Moi c’était comme si je refusais toujours de vieillir et pourtant ça ne devrait pas être quelque chose qui m’effrayait. J’aimerais pouvoir me libérer de mon fardeau, de pouvoir regarder vers l’avant comme tout le monde, mais pour ça, j’allais devoir accepter qui j’étais et ça me terrorisait intérieurement.

Je ne fus pas certain de comprendre pourquoi elle avait rougi quand j’avais mentionné la lune de miel, mais je n’étais pas certain de vouloir connaître les détails… D’autant plus si c’était intime… Non très peu pour moi de savoir ce qu’ils préparaient de leurs galipettes. Créatif et attentionné maintenant. Bientôt j’allais presque pouvoir avoir un mini accès au romantique! « En même temps c’est pas si compliqué… il ne te reste plus qu’à trouver le symbole qui vous représente et le tour sera jouer! » Je me mis à rigoler et secouer la tête. « Oh non, je ne me mêle pas de ça. Tout ça vous regarde que vous deux! J’ai accepté de te donner un coup de main pour son cadeau parce que ça me fait plaisir et que c’est une tâche pas si compliquée, mais je crois qu’ à partir de maintenant la prochaine étape pour moi sera de me présenter à votre mariage et tenter de ne pas vous faire honte devant tout le monde! » Il allait sûrement y avoir pleins de moldus! C’était quasi sûr que j’allais gaffer et que j’allais inventer à peu près n’importe quoi pour qu’ils n’y voient que du feu! « Vous en êtes rendu où dans les préparatifs en fait? »

J’avais espéré en vain qu’elle ne s’attarde pas au fait que je m’étais échappé sur ma personne. Ce n’était pas vraiment quelque chose que j’avais envie d’aborder surtout que je le cachais plutôt bien depuis vingt-cinq ans. Je recommençai à éviter son regard. J’avais vraiment peur qu’elle me demande des explications. J’entendais les mots qu’elle formulait, mais je me demandais si je voulais vraiment en comprendre le sens. J’étais excellent pour jouer le malentendant. Je me doutais, au plus profond de moi, qu’elle avait raison, qu’il y avait une chance que ce que je caractérisais comme ma faiblesse soit un avantage aux yeux de Lou. Cependant, je jouais cette comédie depuis tellement longtemps que je doutais qu’elle me croit… Je jetai un regard en coin à mon amie  qui affirmait que nous avions tous ce côté caché. Était-il aussi gros et présent chez les gens que ce que je pouvais ressentir avec le mien? Voulais-je lui dire que tout ça c’était pour me protéger, pour m’empêcher d’avoir mal? Comprenait-elle que toutes les potions qu’elle me vendait me servait à oublier l’espace d’un moment? Personne ne comprendrait mon mal parce qu’il remontait à vingt ans. Ça faisait vingt ans que je cachais à tout le monde que j’allais mal, simplement pour éviter de me faire juger ou pour me faire dire que je devais tourner la page! « On verra. »

D’un haussement d’épaules, je ne cachai pas ma surprise d’apprendre que Nyx n’avait aucun droit réel sur son propre mariage. « J’aurais pensé que tu aurais insisté davantage pour être consultée pour cet évènement. » J’étais bien content que les filles s’en occupe dans un sens parce que ça ressemblerait davantage à Nyx et Charly que s’ils avaient demandé à quelqu’un d’autres de le faire, mais je n’aurais jamais pensé qu’ils auraient accepté d’être spectateurs. « Donc pas de décision sur le mariage, aucune sur le voyage de noces… T’es vraiment en plein contrôle de la situation! » J’échappai un petit rire parce que ma tête avait toujours un peu de mal à concevoir une chose pareille. « Je t’avoue que je ne suis pas du tout dans le secret d’état. Je pense que mon contrat, bien qu’on ne me l’ait pas spécifié vraiment, soit de ne pas m’en mêler afin que ce soit vraiment réussi. Vous l’avez prévu pour quand? Dans combien de temps? » Je fronçai les sourcils. « Pourtant, la famille de Charly est toute moldue non? Je pensais même que vous inviteriez plusieurs de vos amis, de membres de vos familles… » En soit, moi je ne savais pas grand-chose de ce qui ce passait de l’autre côté puisque j’étais un sang-pur qui n’avait jamais mis vraiment les pieds hors de son monde mis à part aujourd’hui…

Soit dit en passant, un monsieur c’était retourné sur le moldu. Je ne m’en fis pas vraiment, ça pouvait toujours passer comme un code secret entre deux amis. Je jetai un coup d’oeil à cet homme qui était rapidement passé à autre chose avant de rapporter mon attention sur la rouquine. « Par curiosité, à quoi ressemblerait le mariage que tu te fais dans ta tête? » Ce n’était pas de la curiosité mal placée non? Mais en y repensant bien, j’espérais qu’elle ne se fasse pas de fausses illusions si les filles ne préparaient pas ce qu’elle avait en tête…

Pauvre Nyx, dans un sens, je la plaignais vraiment de ne pouvoir dire grand-chose sur son propre mariage. Si ça m’arrivait, je crois que j’aurais sûrement stressé, mais comme ça ne m’arriverait probablement jamais, je ne pouvais que tenté de me l’imaginer. Je pouvais facilement par contre imaginer l’air de Blanche. Ouais, non, moi non plus je ne me serais pas trop obstiné face à elle… Peut-être était-ce parce que je la considérais davantage comme une sœur que comme une amie! Cependant, une drôle d’image se forma dans ma tête et je ne pus m’empêcher d’en rire. Imaginer Nyx en face d’un vrai mur de brique en train d’essayer de lui faire comprendre son point de vue, c’était quand même drôle à imaginer, sauf que ce serait probablement son billet d’entrée pour Sainte-Mangouste! « C’est vrai qu’elle est capable de faire la sourde-oreille longtemps… »

D’un air amusé, j’haussai les épaules. S’il y en avait un qui n’était pas dans le secret d’état de leur mariage, c’était bien moi. Peut-être que l’organisatrice avait peur que je ne sache pas tenir ma langue. « Non, on m’a tenu à l’écart de vos plans de mariage pour l’instant! Y’a un avantage, je ne peux pas être torturé pour qu’on m’arrache de la tête tout ce qu’elle a prévue! » Ce que je trouvais réconfortant dans ce qu’elle me disait, c’était qu’il y aurait probablement plus de sorciers que de moldus et si les moldus présents étaient au courant de leur condition, je n’aurais pas à me surveiller toute la soirée de faire ou dire quelque chose d’inadéquat. On s’entend qu’avec quelques verres dans le nez, je pouvais risquer d’être plus maladroit… En même temps, j’imaginais bien voir mes amis sortir des conneries à mon égard pour tenter de camoufler mon erreur. Je pouvais facilement être l’ami pas tout là dans sa tête qu’on amène par pitié, ouais je serais bon dans ce rôle-là, j’en suis sûr!

Je tentai de me faire une image de ce qu’elle espérait un peu pour son mariage. C’était un peu flou, mais bon, j’allais bien voir en tant et lieu. Un sourire en coin s’étira sur mon visage. Le fait que Blanche soit une legilimens était un avantage pour ce cas-là précis. Elle pouvait voir les envies des tourtereaux et les aménager avec le reste de ses idées. « Je n’ai pas vraiment de doute qu’elle vous fasse quelque chose que vous n’aimerez pas! Elle va vous faire la plus belle des célébrations. » Après tout, c’était sûrement Blanche la mieux placée pour tout organiser. Nyx et Charly seraient les premiers de la bande à se marier, mais par la suite, je n’avais plus aucune idée de ce qui se passait dans la vie des autres pour savoir s’il y en aurait un autre… autre que ces deux-là. J’étais franchement heureux pour eux. Ils méritaient ce bonheur.

Ayant maintenant donné mes idées à mon amie pour le cadeau qu’elle pourrait donner à son amoureux, je n’étais plus sûr de servir à quelque chose en ce moment. J’allais, éventuellement, devoir plancher pour leur en trouver un… « Je ne sais pas si tu as encore besoin de moi à l’instant, mais si c’est non, j’irais me préparer pour ma soirée. Je suis de garde ce soir! » La joie d’être nouveau! « S’il y a quoique ce soit, hésite pas à me redemander, je fais de mon mieux pour être d’une bonne aide! » J’échappai un petit rire! « Bonne soirée Nyx! » J’allais devoir retrouvé mon chemin, mais puisque nous n’avions pas fait vraiment de détour, j’allais sûrement y arriver pour repartir chez moi sans causer d’émoi chez les moldus!