Kristoffer Sørensen | Alex Høgh Andersen 

L’avantage à être un petit frère, est que le premier a été le rat de laboratoire des parents, et que le second allait donc être parfait. Right? Bah lui, il était le second, qui avait son grand frère en adoration, le cas typique. Ils n’avaient pas un écart si terrible entre eux, un petit 3 ans, parfois 4 pendant quelques mois. Il faut croire que leur petit lien bien spécial avait commencé là. Lorsque maman n’avait plus qu’elle même pour élever deux garçons, lorsque le plus vieux avait compris à sa façon et s’était occupé du petit. Ils n’avaient jamais manqué de rien, n’avaient pas connu les gros voyages dans des pays lointains, mais n’étaient pas malheureux pour autant.

Bon parfois il se passait des trucs bizarres, sans que personne ne sache réellement les expliquer, et comme tout bon moldu qui se respecte, préférait vivre dans le déni du surnaturelle. Il y avait toujours une explication à tout n’est-ce pas? Mais cette fameuse explication vint sous la forme d’une lettre, qui semblait très vieille, écrite à la main, avec en prime cette cire qui fermait le tout. Typique moyen âge, vachement intrigant. Il ne se doutait absolument de rien, le pauvre. Le ciel étoilé était directement dans ses yeux lorsqu’il apprit que son frère était spécial. En grande partie car il était persuadé depuis ce jour que lui aussi à ses 11 ans un hiboux tout spécial viendrais à leurs portes avec cette fois deux lettres.

Chose qui ne vint pas. La déception. Comme s’il avait appris que sa vie était un terrible mensonge depuis sa naissance. Il avait cru à une erreur, que peut-être sa lettre étaient perdue quelque part et viendrait un peu plus tard. Non. Il avait presque eu envie de pleurer quand son frère était parti et lui toujours dans son petit monde sans magie. Il avait fini par digérer, bien entendu, et plutôt se réjouir et se laisser émerveiller par tout ce que que frangin pouvait apprendre et lui expliquer. Il vivait un peu son rêve à travers lui. C’était fascinant. Sa mère restait un brin craintive, y voyant plus de danger qu’autre chose, face à l’inconnu de la chose. Quoi de plus venant d’une maman qui s’inquiétait pour ses petits? Ça lui avait prit un peu plus de temps avant de se laisser charmer avec l’aide de Kristoffer. Il lui en parlait tellement, lui montrait les lettres qu’ils s'échangeaient souvent. Bref, il cassait les oreilles de sa maman dès que l’occasion se présentait. Un vrai fan, une vraie groupie. Sauf que dans son cas, il ce n’était pas un groupe mais un monde différent du sien.

De son côté, il allait briller dans sa propre école, plutôt que de se morfondre sur son sort, ou plutôt celui de ses gênes. Il aimait apprendre après tout, et ne comptait pas dénigrer tout le reste de son propre univers. Au final, son grand frère avait gradué, perdu deux petites années à chercher ce dans quoi il voulait aller. Il s’était décidé à aller à l’université, la MUL, et la joie qu’il avait créé chez Kristoffer lorsqu’il lui apprit qu’il pourrait, venir faire un tour. Qui ne tente rien n’a rien, et une petite discussion avec le directeur plus tard, et il avait réussi à vendre son petit frère. Un bon prix. À une condition, qu'il se fasse passer pour un cracmol et non un moldu. Ça ne serait pas bien difficile, tous les deux se créant ensemble toute une histoire pour expliquer l'arbre familial.

Une bonne blague au départ, du moins c’est ce qu’il avait cru. Avant de réaliser qu’il ne blaguait pas. Pas le moins du monde. Évidemment, il n’avait pas posé la moindre question, avait tout laissé tombé de ses études qu’il avait doucement entamé. Étudiant libre, en ignorant un peu ce qu’il voulait faire encore. Il adore la photographie, mais doutait que le tout puisse le mener au sommet. Du moins pas de manière aisé. La maman n’était pas très pour cette idée. Il était bien partit, ce n’était qu’un peu de poudre de fée clochette pour elle. Mais à voir son air, si heureux, elle avait bien fini par flancher et le laisser partir vivre son rêve. Comme un enfant qui partait pour Walt Disney. Mais qui plus encore, y restait, allait vivre là-bas, apprendre en cet endroit. Avec ce faux espoir que peut-être bien, à force, son gène allait se développer? Il avait bien droit de rêver après tout.