Shinzuke Nakamura | Subaru

Qu’on ne s’y laisse pas prendre, Shinzuke, ça a beau être un nom beaucoup trop long, on ne l’appelle pas Shin pour autant. On ne peut pas, à vrai dire, mieux s’y prendre pour le mettre de mauvais poil et récolter un regard noir en prime. Juste histoire de mettre les points sur ce « i » en particulier.
Shinzuke donc, c’est ce sorcier né d’une mère moldu et d’un père sorcier, au Japon par une belle nuit d’été. D’une mère bien trop proche de son bébé, de son fils adoré, de la prunelle de ses yeux, de son Shin auréolé d’amour et de bonté. C’est sa mère qui, très tôt, a su lui inculquer l’humilité et transmettre son gène de l’empathie. De son père, il a récupéré le sang-froid et cette indépendance poussée à l’extrême. Ce dernier trait lui a d’ailleurs valu de nombreux reproches durant ses jeunes années de scolarité. On le trouvait froid, inabordable, hautain même dans ses relations et les moqueries se sont multipliées. Comme il n’y réagissait pas souvent par peur de représailles bien moins orales et sans soutien, l’ignorance a fini par gagner ses camarades. La carapace qu’il s’est alors forgé ne s’est jamais totalement ré-ouverte depuis, ayant préféré garder son aigreur pour lui-même sans en informer ses parents.

Agissant comme un spectre, adaptant ses notes à celles de ses camarades avec une précision ahurissante, Shinzuke trouva une satisfaction progressive à sa situation. D’abord, il commença par tendre quelques pièges aux médisants. Discrètement. Personne ne l’accusa, sa couverture parfaitement acquise durant toutes ces années. Par vengeance, puis par simple malice, il trouva matière à s’affirmer alors qu’il achevait sa formation à Mahoutokoro. En effet, par désir d’élargir son champ de compétences, Shin suivit des cours de viet vo dao et aikido pendant ses vacances on ne peut plus moldu, lui permettant de canaliser son énergie longtemps cachée sous les traits d’un garçon apathique. Alors que la dernière année approchait, le japonais, qui jusque-là s’était contenté d’un « j’sais pas » désintéressé en abordant son avenir, s’est sans conviction dirigé vers le métier d’Auror. Protéger le monde contre les Forces du Mal, ça semblait lui correspondre le plus. Mais alors, quand un des professeurs s'est mis à lui glisser discrètement dans l'oreille que ses notes actuelles ne suffiraient pas, Shin s'est profondément vexé.

Et alors là. Alors là ce fut la débandade. De sa situation d’élève normé, il joua franc jeu sur ses capacités, répondit honnêtement aux parties théoriques et laissa la magie librement circuler à travers sa baguette. Au prix d’efforts dignement récompensés, Shinzuke atteignit les notes suffisantes pour entrer à la MUL et suivre la formation de protection magique.

Envoyé à l’autre bout du monde, Shinzuke s’adapta très vite à son nouvel environnement et profita des associations et clubs pour approfondir sa connaissance des arts martiaux. Il se prit aussi d’une étonnante admiration pour les armes à feu classique, qui, techniquement compliquées à utiliser, lui permirent d’affiner sa précision. Autant dire que le japonais rate aujourd'hui rarement une cible même à plusieurs mètres.

Toujours aussi discret et parallèlement taquin, il tenta et réussit le concours pour devenir Auror. Sorti du contexte scolaire, Shinzuke s’ouvra en conséquence grâce à l’intervention de diverses personnalités aux origines variées, qu’il finira par qualifier d’amis sans vraiment s’en vanter.
Actuellement, Shin occupe un petit appartement en plein Londres, à quelques minutes à peine du ministère.