Somebody told me || William

Ce matin t’étais totalement claqué. Tu ne savais même pas exactement pourquoi, t’avais rien fait de spécial pourtant. Mais t’avais juste envie de retourner dans ton lit et de pouvoir profiter autant de la chaleur que du confort qu’il pourrait t’apporter. Ça ne pourrait faire de mal à personne, t’étais même certain qu’ils pourraient se démerder sans toi. Même s’il y avait des jours où il fallait pas mal de personnes sur le terrain, c’était pas vraiment le cas aujourd’hui. En tout cas, t’avais rien reçu jusqu’à présent et tu te tournais pas mal les pouces.  Tu t’étais même décidé à commencer à ranger tes dossiers qu’il y avait dans ton bureau que tu reniais depuis un bon bout de temps. En même temps, si absolument personne ne te les demandait, c’est qu’ils ne devaient pas être si important que ça. Qu’ils avaient été même peut-être oublié du monde. Triste pour eux, mais de ce que tu savais, les parchemins ne développaient aucun sentiment, et ne détenaient même aucun cerveau. Heureusement pour vous, tu doutais du fait qu’ils se laissent écrire aussi facilement dessus sinon. C’était déjà chiant de devoir faire des rapports alors si en plus les papiers se rebellaient, ça ne faciliterait certainement pas les choses.

En attendant t’avais même bien voulu accorder quelques-unes de tes précieuses minutes à votre dernier stagiaire en date qui avait l’air complètement perdu avec votre système de hiérarchie, en même temps pour sa défense, toi-même t’y comprenais pas grand-chose, et la plupart du temps tu te rendais vers le premier que tu croisais et si ce n’était pas la bonne personne, tu te débrouillais pour lui refourguer la tâche d’atteindre celui ou celle que tu recherchais. T’allais pas perdre ton temps non plus avec ça, même quand t’avais pas mieux à faire. Pas comme si t’appréciais devoir parler à des gens, encore moins des inconnus. Pour faire quoi même, la plupart se sentaient obligés de raconter un minimum leur vie, ou alors de s’intéresser à la tienne. Pas comme si tu leur avais demandé quoique ce soit, en fait.

Ici non plus d’ailleurs, mais il avait l’air tellement désespéré que t’avais décidé de faire ta bonne action de l’année. Pendant un peu moins d’une minute. Pourtant, de la patience, t’en avais généralement, mais t’avais trouvé ça nettement plus intéressant au final de l’embrouiller encore plus. En prenant un peu de recul, ça t’occuperait bien plus longtemps que de réellement l’aider. Puis t’étais presque certain que de cette manière, il ne lui viendrait plus à l’idée de se tourner vers toi la prochaine fois qu’il aurait besoin de quelque chose.

Ceci dit, t’avais du temps avant qu’il ne revienne et que ça ne devienne réellement intéressant. T’avais largement l’occasion d’aller te chercher ton quatorzième café de la journée. À moins que ça ne soit ton vingt-huitième, t’en avais perdu le compte depuis un petit bout de temps, et tu n’avais aucune utilité à le tenir non plus, si ce n’était possiblement te désespérer. Ce qui t’avait beaucoup plus désespéré, c’était qu’on t’arrête en plein milieu de ton élan, pour te prévenir d’une mission qu’on t’assignait.  Rien de bien folichon, une enquête assez basique à faire en binôme avec un Auror. Ces gens plus occupés que vous, qu’il ne faudrait pas faire attendre quand même.

Alors t’avais fait demi-tour à contre-cœur, au pire, t’en reprendrait un en rentrant, ça n’allait pas durer cinq ans non plus, et surtout, ça t’occuperait l’esprit. T’étais retourné à ton bureau, prenant même la peine de refermer la porte du talon. Non parce que tu connaissais l’histoire, au choix elle allait claquer d’ici dix minutes, ou commencer à grincer, ce genre de bruit plus qu’insupportable. Sauf qu’au lieu de se fermer comme elle aurait dû le faire, elle semblait avoir rebondit, et que non seulement contente de te revenir dans le dos, elle avait par un moyen plus qu’obscur réussi à te brÛLER. Alors soit elle était possédée, soit on vous avait toujours menti à leur sujet et elles cachaient extrêmement bien leur jeu.

Tu t’étais retourné, prêt à beaucoup de choses s’il fallait mater une porte rebelle de la société, mais tu fut plutôt surpris de faire face à un homme, que t’avais eu l’occasion de voir à quelques reprises au sein du Ministère, qui n’avait pas l’air au meilleur de sa forme. Soi il était né avec une malformation au nez qui le faisait constamment souffrir, lui donnant un certain air de ressemblance avec un bulldog, soit il venait de se prendre la porte en question, ce qui était déjà un peu plus plausible. T’avais un peu froncé les sourcils, presque sceptique alors qu’au fond, il avait certainement plus de raisons de l’être que toi. Bah tant pis, tu faisais encore ce que tu voulais quand même. Surtout qu’après quelques secondes d’observation, Merlin merci t’avais encore tes yeux, t’avais remarqué sa tasse relativement vide et dégueulassée d’un côté, étrangement proche de toi. T’avais rapidement reconnu l’odeur du contenu, et n’avait pas mis très longtemps avant de faire le lien entre ça et le liquide un peu moins brûlant, qui faisait coller ta chemise à ta peau.


« ▬  Vous allez survivre ou faut plutôt s’inquiéter pour la porte ? »